Produits et assurance Secteur – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Thu, 30 Apr 2020 15:54:26 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Produits et assurance Secteur – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Un havre dans la tempête https://www.finance-investissement.com/edition-papier/produits-et-assurance-secteur/un-havre-dans-la-tempete/ Fri, 01 May 2020 04:52:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=66036 Certains fonds multistratégies sont peu corrélés avec les grands indices.

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Dans l’ouragan qui secoue les marchés, certains fonds alternatifs liquides (FAL) multistratégies se présentent comme un havre de paix relative où bien des investisseurs auraient sans doute aimé être amarrés.

La vente des FAL a reçu le feu vert des autorités canadiennes de réglementation il y a un peu plus d’un an, de telle sorte que nous commençons à pouvoir nous faire une idée de leur performance. Nous avons choisi d’aborder une des catégories les plus intrigantes du secteur : les fonds multistratégies.

Avec de tels fonds, nous entrons dans un monde souvent bien différent de celui auquel les lecteurs de cette chronique sont habitués.

Leur caractéristique principale ne repose pas tant sur les catégories d’actifs elles-mêmes – notamment les actions et obligations, secteurs, régions, tailles de capitalisation – dont on traite normalement. Certes, ces actifs continuent de jouer un certain rôle, mais la clé des fonds multi-stratégies tient souvent davantage à leur structure et aux instruments auxquels ils recourent : levier d’endettement, vente à découvert et instruments financiers dérivés.

Un exemple entre mille : dans le Fonds alternatif fortifié multi-stratégies de Picton Mahoney, le gestionnaire recourt aux actions, mais il le fait le plus souvent en achetant un titre (par exemple, Coca-Cola) et en vendant à découvert un autre titre apparenté (par exemple, PepsiCo). Cela change complètement la dynamique d’investissement.

Du coup, «votre portefeuille ne dépend plus de la direction du marché, explique Michael White, gestionnaire du portefeuille. Vous ne faites plus de l’argent sur la montée de Coke ou sur la descente de Pepsi, mais sur l’écart entre les deux titres qui s’élargit ou rétrécit.»

Plus classique, moins résistant

Par ailleurs, certains fonds de la catégorie sont de nature plus classique. C’est le cas du fonds Friedberg Asset Allocation, premier au classement de notre tableau, qui répond tout juste aux exigences de sa catégorie en intégrant des marchandises aux actifs traditionnels des actions et des obligations. Mais même là, il s’agit d’actions d’entreprises de denrées de base plutôt que des marchandises elles-mêmes.

Par contre, ce fonds n’a rien de classique par la nature de certains actifs et par son degré de concentration inhabituels. Par exemple, le gestionnaire du portefeuille Albert Friedberg, au lendemain de la crise de 2008, a engrangé le fonds négocié en Bourse (FNB) américain Homebuilders ETF jusqu’à ce qu’il atteigne 42,4 % du portefeuille à la fin de 2017, position qu’il a liquidée depuis. Le fonds achète aussi des obligations de banques grecques et brésiliennes.

Avec une composition aussi peu orthodoxe, il a parfois donné des rendements intéressants, soit de 17 % en 2013 et de 20 % en 2017. Par contre, dans la chute actuelle, il ne fait guère mieux que ses pairs traditionnels. Au moment où le S&P 500 et le S&P/TSX perdaient entre 20 % et 25 % depuis le début de l’année (au 12 mars 2020), le fonds Friedberg sombrait de 26 %.

Volatilité plus faible

Ce n’est pas le cas du FNB d’investissements alternatifs liquides BNI qui, depuis le début de 2020, présente un léger gain de 0,94 % (au 12 mars), indique Pierre Laroche, vice-président, recherche et stratégie, de Banque Nationale Investissements.

Ce fonds obtient ce résultat remarquable par une gestion «active» à base d’algorithmes statistiques qui cherchent à déceler les tendances dans cinq catégories d’actifs : obligations, devises, et trois marchandises (énergie, produits agricoles, métaux). Le FNB fait également appel à l’effet de levier, et peut aussi bien acheter que vendre à découvert.

Sa principale caractéristique tient à l’utilisation de contrats à terme de 22 types, toujours les mêmes, à la Bourse de Chicago. Les sommes des investisseurs sont déposées dans des bons du Trésor canadiens de trois et six mois, cet argent servant de marge pour les contrats à terme.

L’objectif principal du fonds est d’assurer une corrélation en deçà de 0,2 (un indice de 1,0 correspond à une corrélation parfaite) et une volatilité autour de 10 %, «soit environ la moitié de la volatilité typique des actions, qui est de 18 à 20 %», précise Pierre Laroche.

Par ailleurs, le rendement visé est l’équivalent de celui des bons du Trésor canadiens, plus 1,5 à 2 points de pourcentage. «Ce n’est pas le genre de produit dont on doit attendre des rendements faramineux, mais on vise une performance solide peu corrélée», souligne-t-il.

Diversification maximale

Le Fonds alternatif fortifié multi-stratégies Picton Mahoney mise lui aussi sur une faible corrélation.

Dans notre classement, ce fonds est celui qui correspond le mieux au libellé de sa catégorie : il ne fait pas que multiplier les catégories d’actifs, il multiplie aussi les stratégies.

Ainsi, le portefeuille est bâti sur neuf catégories d’actifs de base qui sont peu corrélés entre eux : actions de marchés développés, actions de pays émergents, écarts entre titres de revenu fixe de qualité investissement et titres de haut rendement, énergie, métaux industriels et précieux, grains, taux d’intérêt.

Ce large registre d’actifs englobe, d’une part, les marchandises elles-mêmes (mais non les actions d’entreprises les exploitant), et d’autre part, des produits dérivés exploitant non pas les tendances de certains actifs (taux d’intérêt, titres de dette), mais les écarts entre actifs. À ce panier s’ajoute le recours à un niveau de levier pouvant atteindre 300 % et à la vente à découvert pouvant s’élever jusqu’à 50 % du portefeuille.

En plus de ces actifs de base, le gestionnaire multiplie les stratégies qui visent une diversification maximale, notamment en recourant à cinq facteurs d’investissement : valeur, momentum, écart et portage, volatilité, taille.

«Nous nous efforçons de réduire la volatilité et de mettre au point des stratégies qui ne sont pas directionnelles, par exemple les marchés d’actions neutres, l’arbitrage de fusions et acquisitions, l’achat et la vente à découvert de crédit, explique Michael White. Nous tâchons d’éliminer la vulnérabilité aux tendances de marché tout en produisant de bons rendements.»

Quel résultat donne ce travail dans la tempête actuelle ? Nous n’avons pas de chiffres pour mars, mais à la fin de février, le fonds accusait une baisse représentant la moitié de son indice composé de cinq sous-indices mondiaux, soit -1,75 % par rapport à -3,77 %.

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Belles occasions dans l’énergie mondiale https://www.finance-investissement.com/edition-papier/produits-et-assurance-edition-papier/belles-occasions-dans-lenergie-mondiale/ Sun, 01 Dec 2019 05:50:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=62942 Contrairement aux idées reçues, ce secteur est étonnamment solide et diversifié.

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Le secteur de l’énergie, lié essentiellement au pétrole, a été laissé pour compte depuis quelques années. En témoignent les cours des actions, «qui traînent à des niveaux que nous n’avons pas vus depuis un bon moment», dit Joe Gemino, analyste du secteur chez Morningstar. Pourtant, ce secteur recèle de nombreuses occasions et se présente comme un havre d’accueil, surtout pour les investisseurs en quête de revenu.

Son attrait ne réside pas tant dans la croissance – les rendements des cinq dernières années sont négatifs – que dans les dividendes campés sur des flux de trésorerie imposants.

Encore de beaux jours

Évidemment, la vigueur du secteur est étroitement liée au prix du baril de pétrole. Après avoir atteint un sommet d’environ 107 $ US en 2014, puis avoir plongé à un creux de 28 $ US en 2016, le prix du baril de WTI (West Texas Intermediate) oscille entre 50 et 60 $ US depuis le début de l’année.

Tous les gestionnaires interviewés par Finance et Investissement prévoient que le prix du pétrole se maintiendra dans la fourchette actuelle au cours des deux ou trois prochaines années.

Aux yeux de l’investisseur moyen, le secteur de l’énergie semble affronter des défis majeurs, et paraît donc peu attrayant. Au Canada, cela tient aux déboires des trois pipelines de premier plan. Ailleurs, la contestation liée aux changements climatiques qu’entraînent les processus d’extraction, notamment du pétrole de schiste aux États-Unis et des sables bitumineux, semble obscurcir l’avenir. C’est sans compter l’essor des véhicules électriques (VE) et la part croissante des énergies alternatives, qui annoncent un important déclin du pétrole.

Ces facteurs inquiètent peu les gestionnaires interrogés, notamment parce que les anticipations et les craintes qu’ils traduisent manquent de réalisme, juge Jennifer Stevenson, gestionnaire du Fonds de revenu énergétique, chez Fonds Dynamique.

«Je trouve très troublant le manque de perspective des politiciens qui pensent que les énergies alternatives vont tout rafler demain, dit-elle. Il faudra de 10 à 20 ans avant que ces sources alternatives atteignent la maturité. Nous n’avons tout simplement pas les ressources nécessaires pour que les voitures deviennent toutes électriques dans 10 ans», souligne-t-elle.

«Ce qui va se passer, c’est que le nombre de véhicules électriques va augmenter, la demande énergétique va augmenter, les niveaux de vie vont augmenter, et nous aurons besoin de toutes les ressources énergétiques, y compris le pétrole, affirme Jennifer Stevenson. Quant à la pollution, je crois que la noblesse de la cause va être tempérée et rationalisée quand on constatera ce qu’il en coûtera de la contrôler.»

Il faudra du temps avant que les VE constituent une réelle menace pour l’industrie du pétrole, et leur essor «n’a pas encore d’impact sur les prix des titres d’énergie», souligne Joe Overdevest, gestionnaire de portefeuille, notamment du fonds Ressources naturelles mondiales, chez Fidelity Investments.

Tandis que certains analystes annoncent une domination des VE entre 2025 et 2030, James Thai, gestionnaire du portefeuille Catégorie mondiale énergie chez BMO Gestion mondiale d’actifs, juge cet échéancier peu probable. «Il y a environ 1,2 milliard d’autos classiques sur les routes du monde aujourd’hui et il s’en vend encore environ 80 millions chaque année, fait-il ressortir. Il faudra au moins 30 ans pour remplacer tout ça.»

C’est dire que le pétrole a encore de beaux jours devant lui. À cela s’ajoutent les perspectives du gaz naturel liquéfié, présentement en pleine expansion. Royal Dutch Shell prévoit une croissance annuelle de 4 % jusqu’en 2035, rapporte James Thai.

Secteur très diversifié

Malgré le petit nombre de prix de référence (essentiellement le WTI et le Brent), l’industrie du pétrole est bien diversifiée sur le plan géographique. En effet, elle repose sur de nombreuses régions productrices qui répondent à des dynamiques différentes.

Par exemple, avec les contraintes majeures qui s’exercent sur ses pipelines, l’industrie pétrolière canadienne est soumise à une dynamique différente de celle des États-Unis où la production abonde. D’ailleurs, nos voisins du Sud sont devenus cette année «un exportateur net de pétrole pour la première fois depuis 75 ans», souligne James Thai.

Cela crée un territoire mondial très diversifié dans lequel un gestionnaire qui pilote un portefeuille international peut trouver bon nombre d’occasions inattendues.

Un des aspects les plus positifs du secteur de l’énergie tient aux flux abondants de trésorerie que les acteurs les plus solides et les plus disciplinés réussissent à dégager actuellement. «Il y a un décrochage entre le prix des titres et les flux de trésorerie que les entreprises génèrent à partir du prix actuel du baril de pétrole», explique Jennifer Stevenson. C’est ainsi que son fonds réussit présentement à produire un impressionnant rendement en dividendes de 8,2 %.

La gestionnaire trouve un solide rendement en dividendes chez deux producteurs de premier plan : l’américaine ConocoPhillips et la canadienne Suncor. Il y a quelques semaines, ConocoPhillips a annoncé une hausse de son dividende trimestriel de 38 %, et son intention d’acheter pour 3 G$ US de ses actions en 2020. «Les gestionnaires ont décidé que cette hausse du dividende pouvait être soutenue et que leur base d’actifs le permettait. Je suis d’accord avec eux», précise Jennifer Stevenson. Elle voit d’un oeil très favorable la croissance soutenue du dividende chez Suncor.

Les gestionnaires interviewés sont peu présents dans le secteur des énergies alternatives, mais y sont quand même un peu actifs. James Thai trouve de belles occasions de ce côté, notamment chez un géant comme Royal Dutch Shell, dont le portefeuille dans les énergies alternatives est en croissance.

Selon lui, il ne faut plus considérer ces colosses comme des sociétés de pétrole. «Elles-mêmes se voient désormais comme des entreprises d’énergie, et diversifient leur portefeuille d’actifs en conséquence», souligne James Thai.

L’entreprise française Gaztransport & Technigaz, une firme d’ingénierie d’envergure mondiale spécialisée dans la conception de projets de gaz naturel liquéfié, est l’un des choix privilégiés du gestionnaire de BMO. «C’est une occasion de développement à faible risque et avec une croissance des revenus de 36 % annuellement, soutient James Thai. L’entreprise compte des clients importants, notamment au Japon, et n’absorbe pas le risque de construire ou d’exploiter les projets ; elle s’occupe seulement de les concevoir.»

Pour sa part, Joe Overdevest trouve un autre exemple d’entreprise à faible risque dans l’américaine Texas Pacific Land Trust (symbole boursier à New York : TPL). Cette petite entreprise, dont les revenus s’élèvent à environ 414 M$ US et la capitalisation boursière à 5,3 G$ US, tire ses revenus uniquement de redevances sur les champs pétroliers qu’elle détient et que d’autres exploitent. «C’est un titre très attrayant, parce que la quasi-totalité des revenus s’inscrivent à la ligne des profits», dit Joe Overdevest.

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Des valeurs cachées parmi les actions canadiennes https://www.finance-investissement.com/edition-papier/produits-et-assurance-secteur/des-valeurs-cachees-parmi-les-actions-canadiennes/ Fri, 15 Nov 2019 00:11:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=62336 Voici trois fonds qui misent sur l'achat de titres de haute qualité à bas prix.

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Depuis plusieurs années, malgré une solide performance, le marché des actions canadiennes est déclassé par celui des actions américaines. Les fonds communs de notre palmarès, tout particulièrement les trois premiers, peuvent contribuer à réduire l’écart entre les deux marchés.

Selon Fundata, l’indice composé canadien S&P/TSX a affiché des rendements de 4,35 % sur un an, de 7,2 % sur trois ans et de 4,1 % sur cinq ans. En comparaison, l’indice américain S&P 500 affiche des rendements de 4,8 %, de 13,25 % et de 14,63 % respectivement pour les mêmes périodes.

Les trois fonds dont traite cet article, tous trois au sommet du palmarès, offrent des rendements qui sont nettement au-dessus de ceux du S&P/TSX, mais quand même en deçà de ceux du S&P 500.

Comment réussissent-ils à dépasser l’indice canadien et à s’approcher de l’indice américain ? Essentiellement, en sortant des sentiers battus. Et ils y parviennent en présentant une volatilité clairement plus faible que celle du S&P/TSX (ratio bêta), inférieure de presque 50 % dans le cas de deux fonds.

Absence des banques

Ces fonds se distinguent par l’absence de titres bancaires, qui dominent pourtant l’indice canadien.

«Nous ne détenons pas de banques», tranche Sam Baldwin, gestionnaire du fonds Guardian Canadian Focused Equity, chez Guardian Capital, à Toronto. Évidemment, il ne s’agit pas d’un désaveu. «Nous croyons que les banques représentent des titres de haute qualité, mais nous sommes rendus à un point du cycle actuel qui ne leur est pas favorable. Présentement, nous ne les trouvons pas bon marché», explique-t-il.

Même son de cloche de la part de Hugo Lavallée, gestionnaire du fonds Fidelity Potentiel Canada, chez Fidelity Investments, à Montréal. «On peut très bien s’en tirer au Canada sans détenir les banques», soutient-il.

C’est ce que croit aussi Jennifer Radman, gestionnaire du fonds Canadian Value Momentum, chez Caldwell Investment Management : «Les investisseurs au Canada sont très focalisés sur la finance et l’énergie, mais il y a bien d’autres choses qui vont bien au Canada et qu’ils ont tendance à rater.»

L’énergie, autre secteur vedette du marché canadien, est plutôt présente de façon indirecte. Aucun des 10 principaux titres des fonds du portefeuille de Hugo Lavallée n’est lié de près ou de loin au secteur énergétique, alors qu’on trouve, par exemple, celui de North American Construction Group dans celui de Jennifer Radman. «Ce fournisseur de camions colossaux pour les exploitants des sables bitumineux a très bien performé», dit-elle.

Hugo Lavallée dit aller à contre-courant, en cherchant des titres dans les zones que le marché laisse plutôt en plan. Les deux autres gestionnaires, sans se qualifier aussi de «contrariens», se retrouvent également dans les sphères souvent négligées.

Tous les trois cherchent des titres de haute qualité, en repérant les moments où ils sont moins populaires et où leurs prix sont déprimés. «Nous ne sommes pas des contrariens par choix, mais nous nous retrouvons souvent en train d’acheter quand d’autres vendent», dit Sam Baldwin, qui a trouvé nombre d’occasions dans le marché pétrolier entre 2014 et 2016, quand le secteur allait mal.

En résumé, la philosophie de chacun les amène à poser le geste fondamental de tout investisseur : acheter bas, vendre haut. Et ils y réussissent en décelant les titres de haute qualité qui vont bien résister quand l’entreprise connaît un moment creux et prospérer quand les vents lui sont favorables.

Se préparer à la récession

Nos trois gestionnaires travaillent de bas en haut, c’est-à-dire qu’ils s’occupent uniquement de choisir des titres individuels de qualité, mais chaque achat se fait en tenant compte du contexte macro-économique. Et tous attendent une récession au détour.

«Nous connaissons la plus longue expansion de l’histoire et nous pensons que nous sommes près de la fin du cycle, dit Sam Baldwin. Au cours des deux dernières années, nous nous sommes déplacés vers de plus grandes capitalisations et avons adopté une position plus défensive.»

Selon Jennifer Radman, le marché a été aux prises avec les forces déstabilisantes des taux d’intérêt et de la guerre commerciale. Elle observe que le prix de plusieurs titres de grande capitalisation plus sensibles aux aléas macro-économiques en ont souffert, comme ceux de BRP et de New Flyer Industries.

«C’est comme si le marché avait déjà ajusté les prix en vue d’une récession, même si ces entreprises continuent de bien performer. Tout cela nous oriente vers un portefeuille à la fois défensif et offensif», dit Jennifer Radman. Et la part de défense de son fonds est très importante, l’encaisse s’élevant à 19 %.

Quelques titres préférés

Les portefeuilles des trois gestionnaires s’articulent surtout autour de titres de moyenne capitalisation, mais se dispersent aussi tant du côté des petites capitalisations que de celui des grandes. La plupart des positions se retrouvent, forcément, au Canada, mais peuvent comprendre, à hauteur de 10 %, des titres américains.

Sam Baldwin affectionne particulièrement le titre de Cameco, l’un des principaux producteurs d’uranium du monde. Depuis l’accident nucléaire de Fukushima, en mars 2011, le marché a été déprimé, mais tous les signaux sont maintenant positifs, car 53 centrales nucléaires sont présentement en construction, et quelque 150 autres, planifiées.

Cameco se distingue par sa solidité : «Elle a bien tenu au creux du cycle, et son carnet de commandes tient davantage à des contrats établis de longue date pour lesquels le prix de la tonne est supérieur au prix spot», explique Sam Baldwin.

Pour sa part, Jennifer Radman aime beaucoup le Groupe CGI. «L’entreprise sait croître autant à l’interne que par acquisitions, dans un marché fragmenté», dit-elle. Et la vague technologique ne va pas s’essouffler. «On a recouru à l’informatique pour réduire les coûts, mais maintenant on s’en sert pour propulser la croissance des entreprises, poursuit la gestionnaire de Caldwell. C’est une puissante tendance à long terme.»

C’est du côté américain que Hugo Lavallée trouve un titre comme il les aime : Chipotle Mexican Grill, une entreprise qui s’est bien redressée après avoir été délaissée. À la suite d’une crise sanitaire due au fait que plusieurs clients de la chaîne de restauration ont été malades en 2015, «le titre a chuté de 750 $ US à 250 $ US, et le bénéfice par action est passé de 17 $ US à 1 $ US», rappelle le gestionnaire de portefeuille.

Le nouveau président, Brian Niccol, ancien PDG de Taco Bell, a redressé l’entreprise de fond en comble depuis son arrivée en février 2018 : la sécurité alimentaire est devenue une priorité, toute la nourriture est maintenant cuite devant les clients, et un accent a été mis sur les technologies. Par exemple, le client peut maintenant commander son repas à l’avance sur son téléphone intelligent.

«J’avais acheté dans le creux en jugeant que le nouveau PDG avait en main le concept nécessaire pour redresser les choses, et le titre est remonté à 800 $ US en moins de 15 mois», dit Hugo Lavallée

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Les infrastructures tiennent bien en place https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/les-infrastructures-tiennent-bien-en-place/ Fri, 01 Dec 2017 00:00:00 +0000 https://stg-avatar.finance-investissement.com/uncategorized/les-infrastructures-tiennent-bien-en-place/ Le secteur des infrastructures, déjà si vaste et appelé à se démultiplier, est une catégorie toute récente d'investissement. Ses caractéristiques uniques lui permettent d'occuper un créneau distinctif dans le portefeuille d'un client.Les infrastructures couvrent un large bassin d'activités économiques, qu'on pourrait délimiter entre un coeur et sa périphérie, comme le fait Sami Hazboun, gestionnaire du portefeuille Catégorie mondial infrastructures Investors, à Montréal.

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Au coeur, on trouve des aéroports, des ports maritimes, des routes à péage, des réseaux d’approvisionnement en eau. Plusieurs de ces projets sont gérés désormais en mode de partenariat public-privé. En périphérie se trouvent des entreprises qui approvisionnent les précédentes et dont le sort leur est lié de près, par exemple Caterpillar, Boeing et Amtrak.

On connaît les immenses portefeuilles en infrastructures d’investisseurs institutionnels qui font directement leurs placements dans de vastes projets. Ce n’est pas le cas des fonds de notre palmarès qui investissent généralement dans les titres boursiers de sociétés responsables de projets d’infrastructure.

Récente émergence

«C’est seulement vers 2005 que des gestionnaires en Australie se sont intéressés aux infrastructures et les ont définies en tant que secteur d’investissement», rappelle Alain Latreille, chef de produit des fonds de revenu fixe et spécialisés chez Desjardins Gestion de patrimoine. Cependant, au Canada, «c’est seulement depuis 2015, poursuit-il, que la catégorie a été créée par le Canadian Investment Funds Standards Committee (CIFSC).»

En 2005, le secteur affichait une capitalisation boursière totale de seulement 400 G$, relève Alain Latreille. Aujourd’hui, cette capitalisation se situe entre 2 000 et 3 000 G$. Et ce n’est qu’un début : selon le McKinsey Global Institute, en 2030, la valeur de tout le secteur devrait être propulsée à 49 000 G$ US.

L’émergence accélérée en Bourse du secteur des infrastructures tient à trois facteurs. D’abord, il y a eu le développement accéléré de l’économie chinoise. Ensuite, la restructuration d’immenses sociétés comme British Petroleum et AT&T a entraîné le délestage par celles-ci d’actifs qui étaient précédemment intégrés. C’est ainsi qu’on a assisté au Canada à la naissance de sociétés autonomes comme Enbridge et Pembina Pipelines, et aux États-Unis, d’American Tower et de Crown Castle.

Enfin, ce délestage d’actifs a eu lieu également au niveau gouvernemental avec la privatisation d’infrastructures publiques. La création d’Hydro One en 2015, propriété auparavant exclusive du gouvernement ontarien, en est un exemple récent.

Assises larges

La croissance du secteur est désormais mue par cinq tendances de fond, juge Brad Frishberg, gestionnaire principal du Fonds d’infrastructures mondiales BMO chez Macquarie Investment Management, à Philadelphie : l’urbanisation croissante partout dans le monde ; la croissance démographique dans les pays développés entraînant des besoins accrus d’industrialisation et de consommation ; le renouvellement urgent d’installations périmées dans les pays développés ; le développement durable appelé à susciter des solutions plus écophiles ; enfin, l’émergence de technologies de pointe, notamment en intelligence artificielle, appelées à hausser l’efficacité de gestion et de supervision des installations.

Évidemment, le secteur doit affronter quelques vents contraires, fait ressortir Brad Frishberg, notamment les contraintes de la réglementation à l’endroit des banques, qui rendent plus ardu l’emprunt pour les projets d’infrastructure, et le poids des dettes sur les budgets gouvernementaux.

La performance boursière au cours des 15 dernières années s’avère exemplaire. L’indice S&P Global Infrastructure a crû de 160 % depuis 2001, devançant le S&P 500 qui a grimpé de 139 %, indique Sami Hazboun. Même scénario pour l’indice FTSE Global Infrastructure qui a connu une hausse annualisée de 10 %, par rapport à une hausse annualisée de 7 % pour l’indice MSCI World, fait valoir Dominique Lessard, gestionnaire de portefeuille chez Desjardins Gestion de patrimoine.

Bien qu’ils n’aient pas un historique aussi long, les fonds de notre palmarès montrent des rendements convaincants. Par exemple, le fonds de Desjardins a enregistré un rendement de 11,4 % par année depuis sa création en octobre 2013 (notons que le fonds australien sur lequel il est basé, qui existe depuis plus de quinze ans, a maintenu un rendement annualisé de 13 %). Chez Investors, le fonds a généré un 12,5 % annualisé au cours des cinq dernières années.

Plus mesuré

Et de beaux jours restent à venir pour le secteur, sans qu’ils soient cependant aussi fastes. «La croissance est maintenant plus mesurée et équilibrée, mais le marché est encore en croissance et continuera de l’être», affirme Sami Hazboun. D’ajouter Dominique Lessard : «Les titres génèrent un rendement de dividende de 3 % à 4 %, un dividende qu’ils sont en mesure d’augmenter grâce à la croissance des bénéfices. On pourrait parler pour l’avenir d’une croissance annuelle entre 6 et 8 %.»

Le secteur compte des attraits indéniables pour certains clients. Tous nos interlocuteurs soulignent sa corrélation relativement faible à la Bourse en général, corrélation qu’Alain Latreille chiffre entre 0,6 et 0,7. «En marché haussier, dit-il, on participe à hauteur de 80 %, en marché baissier, à 40 %. C’est donc un secteur défensif qui va quand même chercher une bonne partie des hausses.»

À cela s’ajoute une protection contre l’inflation. «Les rendements annualisés sont supérieurs à un taux d’inflation majoré de cinq points de pourcentage», relève Alain Latreille.

Sami Hazboun repère environ une centaine de grands acteurs internationaux, parmi lesquels il retient par exemple NextEra Energy, aux États-Unis. «C’est une société qui est à la pointe en énergies alternatives, notamment dans le solaire, dit-il. On détient le titre depuis cinq ans et il a doublé dans cette période, tout en maintenant un dividende annuel d’environ 2 % à 4 %. C’est un champion.»

Pour gérer son fonds, Desjardins fait appel aux services de Colonial First State Global Asset Management, en Australie, où une équipe de huit gestionnaires est consacrée au portefeuille. Est-ce un hasard si cette équipe retient un titre comme Transurban, société australienne qui gère des routes à péage. «Ces actifs australiens génèrent de forts flux monétaires, dit Dominique Lessard, et les ententes contractuelles font en sorte que la croissance des tarifs facturés est prévisible, malgré un environnement de faible inflation. Autre avantage, les volumes de trafic demeurent très stables même dans des situations économiques plus difficiles.»

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