Magazines – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Mon, 11 Nov 2019 15:33:50 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Magazines – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Démocratisation en vue https://www.finance-investissement.com/dossiers_/magazines/democratisation-en-vue/ Mon, 23 Sep 2019 04:59:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=61036 Depuis que nous publions le Guide des FNB, les fonds négociés en Bourse (FNB) sont devenus incontournables.

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Depuis que nous publions le Guide des FNB, les fonds négociés en Bourse (FNB) sont devenus incontournables. De 2014 à 2019, le nombre de produits s’est multiplié et l’actif sous gestion en FNB canadiens a plus que doublé, selon l’Association canadienne des FNB. Durant cette période, la part de l’actif en FNB canadiens par rapport à l’ensemble de l’actif en fonds d’investissement est passée de 6,3 % à 10,4 %. Cette proportion est appelée à croître, considérant la progression actuelle du marché des FNB et le fait que les ventes nettes de FNB ont été supérieures aux ventes nettes de fonds communs du troisième trimestre de 2018 au deuxième trimestre de 2019. Gageons que cette part augmentera aussi lorsque les conseillers en placement les utiliseront davantage, lorsqu’un grand nombre de courtiers en épargne collective en distribueront et que les institutions financières les offriront davantage aux investisseurs de détail.

D’ici là, le présent guide vous aidera à comprendre certaines subtilités de ce marché en expansion.

Bonne lecture.

L’équipe de Finance et Investissement

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L’offre de FNB à gestion active en ébullition https://www.finance-investissement.com/dossiers_/magazines/loffre-de-fnb-a-gestion-active-en-ebullition/ Mon, 23 Sep 2019 04:58:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=61024 Alors que les fonds à gestion passive constituent encore la majeure partie des actifs en FNB au Canada, les FNB à gestion active suivent une trajectoire ascendante.

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Dans l’univers en expansion des fonds négociés en Bourse (FNB) canadiens, les stratégies de gestion active démontrent une présence croissante dans ce qui était à l’origine le domaine exclusif de la gestion indicielle passive. À la fin du premier trimestre de 2019, selon Strategic Insight, sur 701 FNB canadiens cotés en Bourse, 263 avaient une gestion active, soit près de quatre sur 10.

La prolifération de FNB à gestion active s’est produite à tous les niveaux, des leaders en matière de parts de marché jusqu’aux nouveaux acteurs en FNB parmi les gestionnaires d’actif de plusieurs milliards de dollars en passant par les manufacturiers spécialisés. Ces firmes souhaitent toutes obtenir une part de marché de ce qui est actuellement le type de produit d’investissement de détail qui obtient les meilleures ventes nettes. Les mandats de gestion active englobent tout l’éventail des catégories d’actif, des actions aux titres à revenu fixe jusqu’aux produits spécialisés qui investissent dans des secteurs ou qui suivent des stratégies alternatives.

La croissance de l’actif a toutefois été moins spectaculaire. Les FNB à gestion active représentaient seulement 21 % des 172,9 G$ d’actif en FNB au 31 mars 2019. Selon l’Association canadienne des FNB (ACFNB), à la fin de mai, sur les 20 plus importants FNB, seulement deux avaient une gestion active. Vu cette percée relativement modeste, il reste des possibilités d’expansion.

«Avec la gamme de produits à gestion active que nous avons actuellement, ce n’est pas le dernier chapitre», dit Mark Neill, chef, FNB chez RBC Gestion mondiale d’actifs (RBC GMA). Cette dernière collabore au marketing et aux lancements de produits dans le cadre de son alliance stratégique avec BlackRock Asset Management Canada, le leader du secteur en matière de parts de marché.

Alors que la majeure partie des FNB iShares de BlackRock ont une gestion passive, la firme offre également des stratégies actives factorielles ainsi que les FNB totalement actifs Dynamic iShares fondés sur les fonds et gérés par 1832 Asset Management, de Toronto. Pour leur part, les FNB de RBC cherchent à s’étendre au-delà de sa gamme actuelle de FNB de revenu fixe à gestion active et de FNB d’actions quantitatifs (quant) RBC fondés sur les règles.

«Comme il s’agit de notre contribution au côté développement de produit de l’alliance, RBC GMA sera vraiment totalement axé sur l’élaboration de cet aspect actif du produit, dit Mark Neill. Nous adoptons une approche méthodique et consultative concernant ce que nous avons mis en marché, afin de nous assurer que chaque produit que nous lançons peut ajouter de la valeur et résoudre des problèmes et, espérons-le, est innovateur et utile pour le marché.»

Les FNB à gestion active appartiennent à l’un des principaux types de FNB. On y trouve du bêta stratégique, soit de la gestion indicielle non passive qui utilise d’autres critères que la capitalisation boursière ou l’équipondération. L’un des plus anciens FNB de ce type est le iShares Canadian Fundamental Index ETF, lancé en mai 2006 dans l’ancienne famille de FNB de Claymore. Ses pondérations en actions sont fondées sur des facteurs comme les dividendes en espèces, les flux de trésorerie disponible et les ventes.

Parmi d’autres exemples : la gamme de FNB Diversification Maximale Mackenzie gérée par TOBAM, de Paris, pour Corporation Financière Mackenzie, les FNB axés sur le Facteur Dividende de Fidelity Investments Canada, les FNB First Asset de Placements CI qui reproduisent les indices à bêta stratégique de Morningstar et de MSCI, et la gamme Franklin LibertyQT offerte par Placements Franklin Templeton.

Certaines stratégies actives sont fondées sur les règles et quantitatives, mais ne sont pas reliées à un indice. Cette description s’applique à la plupart des gammes de Purpose Investments, de Toronto, où le mot «indice» est manifestement absent des noms de fonds. Le Purpose International Dividend Fund, par exemple, a une gestion active, mais utilise des pondérations égales, une limite de secteur de 20 % et des classifications pour les rendements en dividende stables et les facteurs de valeur.

«Nous n’allons pas être limités par la notion d’indice, dit Som Seif, fondateur, président et chef de la direction de Purpose Investments. Nous allons plutôt nous concentrer [à tout faire] vraiment bien, mais aussi à mettre en oeuvre des politiques et des procédures de gestion du risque pour tout ce que nous faisons.»

Parmi les autres exemples de stratégies non indicielles orientées facteurs figurent la gamme de 10 FNB AGFiQ de Placements AGF, et les quatre FNB internationaux de Placements Vanguard Canada. Les FNB de Vanguard filtrent en fonction de la liquidité, la volatilité minimale, le momentum et la valeur, respectivement.

Ailleurs, les FNB à gestion active qui utilisent la vente d’options d’achat couvertes présentent aussi des éléments d’investissement passif. Ces FNB détiennent en général des portefeuilles de titres également pondérés qui sont périodiquement rééquilibrés, bien que BMO Gestion d’actifs en ait quelques-uns dont les titres sont pondérés en fonction des rendements en dividendes. Parmi les autres manufacturiers notables de FNB à options d’achat couvertes figurent First Asset, Harvest Portfolios Group et Horizons ETFs Management (Canada).

Les formes les plus pures de gestion active, et celles qui sont les plus proches des fonds communs de placement traditionnels, sont celles qui sont totalement discrétionnaires dans leurs mandats d’investissement. C’est là que réside le plus grand potentiel d’expansion des FNB à gestion active par les entreprises qui peuvent soit s’appuyer sur leurs équipes internes de placement, soit engager des sous-conseillers.

En vogue, les FNB actifs à revenu fixe

La gestion totalement active est déjà ancrée dans les catégories des FNB de titres à revenu fixe, où la demande a été alimentée par l’effet de substitution. De plus en plus, les conseillers investissent les placements de leurs clients dans des FNB d’obligations plutôt que directement dans des obligations où les écarts cours acheteur-cours vendeur peuvent être considérables et où les inventaires peuvent être rares pour les comptes de détail.

Parmi les plus larges gammes de FNB de revenu fixe à gestion active se trouve celle de Horizons, que l’entreprise a commencé à bâtir en 2009. «Nous avons constaté toutes ces inefficacités du marché du revenu fixe», dit le président, Steve Hawkins, qui ajoute qu’il y avait «une foule d’occasions pour que le revenu fixe à gestion active surperforme le revenu fixe de référence traditionnel». Manquant de l’expertise en investissement nécessaire à l’interne, Horizons a embauché le sous-conseiller de Montréal Fiera Capital pour gérer ses FNB d’obligations et d’actions privilégiées, et une autre firme de Montréal, AlphaFixe Capital, pour son FNB de prêts de premier rang.

En offrant des FNB de revenu fixe à gestion active, les manufacturiers détenus par une institution financière et les manufacturiers indépendants qui gèrent également des fonds communs de placement peuvent tirer profit de leurs compétences internes en investissement. BMO et RBC sont tous deux bien représentés en revenu fixe actif, alors que Gestion d’actifs CIBC a lancé deux stratégies de gestion d’obligations à gestion active quand elle est entrée sur le marché des FNB en janvier de 2019. Parmi les indépendants, les FNB de revenu fixe à gestion active de Mackenzie sont gérés par l’équipe interne qui gère également ses fonds communs. De même, Franklin Templeton s’appuie sur ses gestionnaires de portefeuille internes, à Calgary, et sur ses gestionnaires associés, en Californie.

Misant sur la prise en charge, First Asset a été acquise en 2015 par Placements CI, dont elle est devenue une division. Ceci a facilité le lancement de FNB de revenu fixe supplémentaires, gérés par Signature Gestion mondiale d’actifs et par Marret Asset Management, toutes deux filiales de la Financière CI. «Si vous examinez le nombre de groupes de gestion de portefeuille que compte CI, cela nous permettait vraiment d’étendre cette partie de notre gamme de FNB avec beaucoup plus de facilité que si CI ne nous avait jamais acquis», dit Peter Tomiuk, vice-président principal, stratégie FNB, chez First Asset.

Beaucoup moins présents dans toute l’industrie, les mandats en actions à gestion totalement active ont été les pierres angulaires des manufacturiers de fonds communs. Les gros mandats en actions de base à gestion active que gère l’équipe de Signature de CI n’ont aucun équivalent en FNB chez First Asset. «Cela ne signifie pas que nous n’étendrions pas davantage notre côté actions sur le plan gestion active totalement discrétionnaire», dit Peter Tomiuk. Il a ajouté qu’il va y avoir «un véritable appétit» pour certaines des stratégies en matière d’actions à gestion active de CI qui, actuellement, ne sont pas disponibles sous forme de FNB.

Invesco Canada, de Toronto, a adopté l’approche des mandats factoriels en actions, plutôt que celle des mandats totalement discrétionnaires, depuis qu’elle a commencé à offrir des FNB en 2011. Les gestionnaires de FNB et les gestionnaires de fonds communs n’ont pas toujours les mêmes besoins, dit Jasmit Bhandal, vice-présidente et directrice, stratégie et développement FNB, chez Invesco. Parfois, ajoute-t-elle, «les gens veulent des outils très pointus et plus de fractions granulaires de certaines catégories d’actif». Ceci est moins vrai dans l’univers des fonds communs.

Jasmit Bhandal laisse la porte ouverte à étendre aux FNB d’Invesco les stratégies traditionnelles de sélection de titres ascendante de ses fonds communs d’actions. «Nous évaluons toujours et tentons de déterminer ce que les clients veulent, et dans quels outils ils le veulent, parce que, franchement, nous sommes souples en matière d’outils. Si le client veut cela dans un FNB, nous le créerons dans un FNB.»

En même temps, chez AGF il n’existe aucun chevauchement entre ses gammes de fonds communs et celles de FNB, même si certains membres de son personnel d’investissement gèrent les deux types de produits. «Du côté des FNB, de nombreuses fois, le conseiller recherche des composantes nettes pour bâtir des portefeuilles, des modèles et des stratégies qu’il peut rééquilibrer par lui-même, en se basant sur ses convictions et ses biais, dit Florence Narine, vice-présidente principale et chef de produit chez AGF. Nous revoyons toujours la décision, à savoir si nos stratégies fondamentales existantes cadrent mieux comme sous-jacentes d’un fonds commun ou d’un FNB. Nous avons adopté la démarche [qui consiste à nous demander : ] « Qu’est-ce que le conseiller et le client visent à faire avec un FNB ? »«

Florence Narine précise également que les réformes axées sur le client que souhaitent instaurer les Autorités canadiennes en valeurs mobilières ont l’avantage de maintenir des frontières distinctes entre les FNB et les fonds communs. Ceci, dit-elle, clarifie les choses pour les conseillers, qui n’ont pas à décider des coûts et autres différences entre les deux structures.

L’une des tendances relevées dans le «Rapport sur les FNB», publié en juin dernier par BMO Gestion mondiale d’actifs (BMO GMA), est l’utilisation de la gestion active dans les marchés moins efficients. Ceci s’est avéré le cas pour les FNB spécialisés dans l’industrie de la marijuana, avec des FNB à gestion active gérés par Purpose et par Evolve Funds Group, de Toronto, surperformant le secteur dans son ensemble. «Avec tant de volatilité dans ce marché et tant de changements se produisant du point de vue réglementation et politique gouvernementale, nous avons senti que c’était aussi un secteur où la gestion active se justifiait», dit Raj Lala, président et chef de la direction d’Evolve.

Toutefois, les manufacturiers de FNB doivent être conscients des défis posés par les transactions intrajournalières dans les marchés moins efficients. «Ce qui est très important quand un FNB devient l’instrument de placement d’un mandat de gestion distinct, c’est de penser à l’expérience de négociation, et de s’assurer que la liquidité est là et que les écarts de cours vont être à un niveau raisonnable», dit Mark Raes, chef de produit chez BMO GMA.

La divulgation des titres peut aussi être un problème pour certains gestionnaires actifs, mais peut-être moins qu’auparavant. «Dans l’ensemble, le marché a surmonté cela, et les FNB à vraie gestion active qui en sont ressortis ont bien réussi», dit Mark Raes. Le fait que les règles de divulgation des FNB canadiens soient les mêmes que celles des fonds communs, et que la pratique de divulgation quotidienne des titres de FNB ne soit pas obligatoire est une grande aide.

Les récents ajouts de FNB chez BMO incluent les lancements en décembre des fonds d’actions canadiennes et d’actions nord-américaines à gestion totalement active, sous-conseillés par SIA Wealth Management, de Calgary. Il ne fait aucun doute que d’autres s’en viennent. Les FNB à gestion active sont «une autre occasion de distribuer notre produit, et cela s’aligne très bien sur ce que font les conseillers et les gestionnaires de portefeuille, soit d’ajouter la proportion de titres cotés en Bourse dans leur bloc d’affaires, dit Mark Raes. Nous voulons être exactement là et avancer en collaborant avec cela.»

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Mainteneur de marché : un rôle essentiel https://www.finance-investissement.com/dossiers_/magazines/mainteneur-de-marche-un-role-essentiel/ Mon, 23 Sep 2019 04:57:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=61020 Il contribue à la liquidité du marché et fait en sorte que la valeur d'un FNB reflète celle des titres sous-jacents.

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Il contribue à la liquidité du marché et fait en sorte que la valeur d’un FNB reflète celle des titres sous-jacents.

Pour de nombreux FNB, négociés moins souvent ou ayant peu d’actifs sous gestion, ce sont majoritairement les mainteneurs de marché qui affichent des prix en continu. – Jing Huang

Le mainteneur de marché joue un rôle crucial dans la négociation des fonds négociés en Bourse (FNB). Il s’assure que les acheteurs et les vendeurs s’échangent leurs parts de manière continue et à prix concurrentiels. Tour d’horizon des fonctions de cet acteur.

Chaque FNB est constitué d’un panier de titres, tels que des obligations et des actions. Selon l’offre et la demande, les FNB s’échangent à différents prix tout au long de la journée. Le rôle du mainteneur de marché est essentiellement de fournir de la liquidité aux différents intervenants.

Bien sûr, les prix affichés sur les plateformes électroniques peuvent provenir d’ordres d’investisseurs au détail. Il s’agit alors de vrais vendeurs et de vrais acheteurs. «Mais pour de nombreux FNB, négociés moins souvent ou ayant peu d’actifs sous gestion, ce sont majoritairement les mainteneurs de marché qui affichent des prix en continu», précise Jing Huang, directrice, actions institutionnelles, vente et négociation, produits dérivés chez BMO Marché des capitaux.

Il est ici question de marchés entièrement automatisés. Cela nécessite des plateformes robustes qui misent sur l’exactitude des données et s’adaptent rapidement aux conditions de marché.

Il existe plusieurs types de mainteneurs de marché. Ce sont généralement des courtiers ou des sociétés de courtage qui assument le rôle de mainteneur de marché.

Par exemple, le courtier désigné a un statut spécial et il doit être autorisé par le manufacturier de FNB à proposer des prix pour un FNB particulier (voir l’encadré en page 9).

Fournir des cotations en continu

Les mainteneurs de marché s’engagent d’abord à fournir aux investisseurs des fourchettes de prix pendant les heures de négociation. Ces spécialistes facilitent les échanges et sont aussi mis en concurrence, ce qui permet aux investisseurs de profiter de prix concurrentiels et se traduit par des écarts plus étroits entre le cours acheteur et le cours vendeur.

Prenons l’exemple du fonds iShares S&P/TSX 60 Index (XIU). Le cours acheteur proposé par le mainteneur de marché devrait refléter le cours acheteur de chacun des 60 titres à ce moment-là ainsi que leur pondération dans l’indice. La même chose s’applique au cours vendeur.

«Les prix en temps réel vont aussi incorporer tous les frais liés à l’achat et à la vente des titres sous-jacents, comme les frais boursiers et le coût des opérations sur devises si nécessaire. L’affichage des prix se calcule en microsecondes», explique Frédéric Viger, directeur général, FNB et options – ventes, à la Banque Nationale Marchés financiers.

Même si la majorité des FNB sont inscrits à la Bourse de Toronto, certains sont cotés sur d’autres places boursières, comme Aequitas Neo. Il existe également des systèmes de négociation parallèles (Alpha, Omega, etc.) qui permettent d’apparier les acheteurs et les vendeurs. «La plupart des conseillers ne voient pas ces marchés. Ils utilisent la plateforme transactionnelle de leur firme», indique Jing Huang.

Les prix affichés par les mainteneurs de marché dépendent aussi des positions dans leur inventaire pendant la journée. «Si je me trouve à acheter une grande quantité d’un même FNB en début de séance, il se peut que je sois davantage disposée à le vendre par la suite. J’offrirai mes FNB à un prix plus serré que la concurrence», dit Jing Huang. L’inverse est également vrai.

Création et rachat de parts

La plupart des mainteneurs de marché peuvent également créer de nouvelles parts ou en racheter. Ce mécanisme permet d’alimenter la liquidité du marché secondaire et de maintenir la valeur marchande du FNB le plus près possible de sa valeur liquidative.

Pour ce faire, le mainteneur de marché doit signer une entente avec le manufacturier afin d’accéder à la liste des titres et des pondérations qui composent le FNB.

En quoi consistent exactement la création de parts et leur rachat en nature ? «Si je vends un million de parts du XIU un jour donné, je vais immédiatement acheter les 60 titres sous-jacents pour couvrir ma position pour une valeur d’un million de parts de ce FNB. En fin de journée, je vais regarder la quantité en inventaire pour ce titre et faire créer les unités manquantes en livrant ces 60 titres à iShares, l’émetteur du FNB, en échange d’un bloc de parts de la valeur équivalente», explique Frédéric Viger.

Lorsqu’il y a beaucoup de vendeurs d’un FNB, le mécanisme inverse peut survenir. Un mainteneur de marché qui détiendrait trop de parts d’un FNB particulier peut échanger ses parts excédentaires en fin de journée avec l’émetteur contre un panier de titres sous-jacents équivalent. «Ces mécanismes de création et de rachat permettent donc au mainteneur de marché de ramener ses positions en inventaire le plus près de zéro», souligne Frédéric Viger.

À tout moment, un spécialiste qui se trouve à vendre ou à acheter un bloc important d’un FNB peut utiliser ses relations dans le marché, en appelant un client institutionnel, par exemple, pour lui offrir d’être la contrepartie.

Le rôle du conseiller

Bien que le mainteneur de marché s’assure de la liquidité du marché, il ne peut pas se substituer au conseiller en placement.

«Le conseiller doit suivre certaines règles afin d’obtenir la meilleure exécution possible pour son client. Les investisseurs souhaitent acheter leur FNB à un prix équitable, soit le plus près possible de la valeur de l’actif net», observe Raymond Kerzérho, directeur de la recherche chez PWL Capital.

Et personne n’est à l’abri d’un krach éclair (flash crash), comme celui survenu en mai 2010. De nombreux investisseurs qui ont placé des ordres de vente au marché ce jour-là ont vu leurs transactions exécutées à des prix beaucoup plus bas que prévu. «Pour éviter cela et avoir une exécution faite dans les règles de l’art, on donne toujours un ordre à cours limité», indique Raymond Kerzérho.

Dans le cas d’une transaction d’un volume plus important ou lorsque les titres sous-jacents au FNB sont moins liquides, il faut également faire attention. «Au lieu de passer un ordre dans son système transactionnel, le conseiller en placement ou le gestionnaire de portefeuille devrait appeler le pupitre de négociation de sa firme», déclare Frédéric Viger.

Certains de ces pupitres ont des mainteneurs de marché de FNB, d’autres non. Ceux qui n’en ont pas appellent simplement un mainteneur de marché afin de prendre le pouls.

Les spécialistes vont proposer des stratégies d’exécution. Il peut s’agir, par exemple, d’étaler la transaction dans le temps afin d’obtenir un prix se rapprochant de la moyenne du jour. Un mainteneur de marché pourrait également préciser à quel prix il peut absorber un bloc ou encore comment il peut «travailler» la commande pour le conseiller et ultimement son client. Cela dépendra aussi de l’écart entre le cours acheteur et le cours vendeur. Si cet écart est étroit et que le titre est liquide, le conseiller pourrait simplement donner un ordre à cours limité.

«Les conseillers en placement souhaitent de plus en plus acheter leurs FNB à la valeur de l’actif net et ils nous demandent de travailler leurs ordres, car ils n’y parviennent pas seuls. Ils ne souhaitent pas assumer le risque de marché et la fluctuation des prix durant la journée», signale Jing Huang. Cela est notamment possible en appariant des transactions réciproques (cross-trading) ou en créant de nouvelles parts sur le marché primaire.

Qu’en est-il de la crainte de négocier ses FNB à l’ouverture ou à la fermeture des marchés ? «Ce n’est pas qu’il y a absence de marché ou qu’on ne peut pas effectuer de transactions dans les premières ou dernières minutes d’une séance boursière, mais plutôt que le marché peut être plus volatil», nuance Jing Huang.

Il faut donc laisser aux titres sous-jacents d’un indice boursier le temps de déterminer les prix. Quelques minutes devraient suffire, selon nos experts.

Même si le rôle du mainteneur de marché est de réduire les impacts sur les prix et de favoriser la négociation, il peut arriver une journée que ses activités ne s’arriment pas avec les transactions d’un investisseur de détail. Ce sera le cas si un bon nombre de transactions d’achats (ou de ventes) surviennent en même temps et impliquent des FNB dont les titres sous-jacents sont corrélés ou sont en partie identiques.

«Dans un tel cas, les ordres seront en concurrence et vont pourchasser la même liquidité, ce qui aura des effets nuisibles de part et d’autre», souligne Jing Huang.

Pour éviter cela, on voudra concentrer la transaction auprès d’un seul mainteneur de marché afin qu’il travaille la commande ou la jumelle à d’autres, ou afin qu’il puisse l’apparier avec une transaction inverse.

Plusieurs mainteneurs de marché peuvent coter un même FNB. Mais le plus important demeure certainement le courtier désigné.

«Il est un partenaire que l’émetteur choisit pour lancer ses FNB. Il va guider le manufacturier tout au long du processus d’émission», explique Frédéric Viger, directeur général, FNB et options – ventes, à la Banque Nationale Marchés financiers.

Ainsi, le courtier désigné va fournir le capital de démarrage afin que le manufacturier puisse acheter les titres sous-jacents au nouveau FNB et créer les premières parts qui seront inscrites en Bourse. «Habituellement, il s’agit d’un capital minimum de 1 M$», précise Frédéric Viger.

Par ailleurs, le courtier désigné pourrait dans certains cas être le seul mainteneur de marché pour un FNB donné. Il s’engage dès le premier jour à afficher un marché sur une base continue sur ce FNB. Le manufacturier pourrait par la suite offrir à d’autres mainteneurs de marché la possibilité de coter le fonds sur différentes plateformes boursières. Enfin, sur les plateformes boursières, on retrouve pour chacun des FNB inscrits au Canada le nom du courtier désigné et du négociateur attitré.

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Les nouveaux FNB sont-ils réellement populaires ? https://www.finance-investissement.com/dossiers_/magazines/les-nouveaux-fnb-sont-ils-reellement-populaires/ Mon, 23 Sep 2019 04:56:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=61043 L'engouement n'est pas particulièrement fort.

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À première vue, les fonds négociés en Bourse (FNB) nouvellement lancés semblent exercer un certain pouvoir d’attraction sur les investisseurs.

Ainsi, en décembre 2018, les 25 plus gros FNB lancés en 2018 avaient un actif cumulatif représentant un cinquième (20,7 %) des ventes nettes de 2018, selon l’Association canadienne des FNB. En décembre 2017, les 25 plus importants FNB lancés cette année-là cumulaient un actif équivalent à 19,6 % des ventes nettes de 2017. En décembre 2016, l’actif total de ce groupe analogue représentait 10,4 % des ventes nettes de 2016.

Gestionnaire de portefeuille adjoint chez Claret Gestion de placements, Maxime Dubé souligne l’importance qu’ont les nouvelles tendances aux yeux d’un certain nombre d’investisseurs individuels : «Chez certains, toutes les modes sont bonnes. Ils achètent les produits du jour. Les FNB y répondent à merveille, comme c’est le cas par exemple de la marijuana ou de l’investissement de type ESG [avec critères environnementaux, sociaux et de gouvernance].»

Président de la firme de gestion de portefeuille Placements Idema, Ian Gascon ajoute que les FNB ont tendance à être «vendus» plutôt qu’achetés. «Les équipes de vente tendent à stimuler les ventes des produits les plus récents. Bien souvent, tout repose sur des efforts de marketing, comme si la nouveauté était une valeur en soi», dit-il.

Ian Gascon ajoute que l’offre de FNB est devenue pléthorique en raison de cette approche de vente et de l’appétit des grands manufacturiers : «Plusieurs institutions financières lancent énormément de FNB. Beaucoup sont similaires à ce qui existe déjà. L’investisseur individuel est confronté à des choix ardus et il en perd son latin. Comment, dans une telle abondance, peut-on construire adéquatement un portefeuille de FNB ? Chose certaine, cette abondance contribue à justifier les frais du conseil.»

Par ailleurs, les investisseurs institutionnels jouent également un rôle. «Ces dernières années, les taux d’intérêt ont été extrêmement bas. Des investisseurs institutionnels ont eux-mêmes acheté des FNB spécialisés en revenu fixe, afin d’augmenter des rendements peu attrayants. Comme ils n’embauchent pas de gestionnaires spécialisés, ils baissent leurs coûts. Cela peut favoriser certains manufacturiers», signale Maxime Dubé.

Bien qu’ils ne détiennent que le tiers des actifs en FNB, les investisseurs institutionnels ont également la possibilité de faire bouger les marchés, d’après le document «Canadian Investment Funds Industry : Recent Developments and Outlook», de Strategic Insight. «Un seul ordre d’achat de leur part peut avoir beaucoup d’impact sur les ventes», constate Maxime Dubé.

Malgré sa relative jeunesse, le marché canadien des FNB est très exigeant à l’égard des petits nouveaux qui aimeraient se faire une place au soleil.

«Bon nombre de petits manufacturiers n’ont presque pas eu de ventes nettes dans les cinq premiers mois de l’année !» s’exclame Alain Desbiens, directeur général – distribution des FNB Québec et Atlantique chez FNB BMO.

D’après Strategic Insight, les investisseurs n’ont pas de préférence marquée pour les nouveaux FNB : «Une grande portion des ventes de FNB a gravité autour d’un petit nombre de FNB plus vieux et déjà établis, et ayant souvent beaucoup d’actif. En 2018, les 15 FNB les meilleurs vendeurs ont cumulé 48,2 % des ventes nettes annuelles et seulement 4 sur les 15 ont été lancés après 2015.»

Dans une note de recherche publiée le 11 mars dernier, l’analyste Daniel Straus, de la Financière Banque Nationale, a compilé des statistiques révélatrices. Elles portent sur les actifs des FNB canadiens en fonction de leur date de création et de leur secteur d’appartenance. On y constate que rares sont les FNB créés en 2017, 2018 ou 2019 qui font partie des premiers de classe sur le plan de l’actif sous gestion.

Finance et Investissement a créé un échantillon comprenant presque tous les FNB d’actions et FNB d’obligations réunis dans la note de recherche, lequel avait alors 151,4 G$ en actif sous gestion (ASG). Le groupe des FNB créés depuis 2017 représentait 9,7 % de l’ASG de tout l’échantillon. L’actif des «nouveaux FNB» d’actions comptait pour 8,5 % de celui de l’ensemble des FNB d’actions. De son côté, l’ASG des FNB d’obligations derniers nés représentait 12,2 % de celui de tous les FNB de titres à revenu fixe de l’échantillon. Les constatations varient en fonction des sous-groupes.

Prenons, par exemple, le secteur des grandes capitalisations canadiennes. Parmi les 59 FNB composant ce secteur en mars, on trouvait 20 FNB créés entre 2017 et 2019, la plupart ayant 100 M$ d’actif ou moins. Ces 20 fonds ne représentaient que 4 % de l’actif total de ce secteur.

Parmi les 23 FNB de marchés émergents, 8 ont été lancés en 2017, 2018 ou 2019. Ils affichent 12,1 % de l’actif total sous gestion sectoriel.

Seuls les secteurs thématiques échappent à cette tendance. Il s’agit des FNB spécialisés en chaînes de bloc (ou blockchain), où la proportion des FNB créés entre 2017 et 2019 atteint 100 % ; des FNB spécialisés en technologies (100 %) ; des FNB de type ESG (70,7 %) ; des FNB d’infrastructures (46,3 %) et des FNB de marijuana (100 %). En revanche, ces secteurs thématiques ne pèsent pas très lourd puisqu’ils affichent, au total, 3,2 G$ en actif sous gestion.

Les secteurs liés aux titres à revenu fixe laissent une certaine place aux FNB créés entre 2017 et 2019. C’est le cas, par exemple, des titres à revenu fixe à haut rendement (high yield fixed income), où les petits nouveaux engrangent 30,5 % de l’actif total des 30 FNB en présence.

Selon Strategic Insight, les nouveaux manufacturiers de FNB font face à de lourds défis. Les frais de gestion, très bas dans cet univers, laissent peu de place à l’erreur. De plus, la «prolifération de produits et l’imitation rapide des formules gagnantes rendent la différenciation entre manufacturiers de plus en plus difficile à faire».

Avec la collaboration de Guillaume Poulin-Goyer

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Le marché des FNB prend du galon https://www.finance-investissement.com/dossiers_/magazines/le-marche-des-fnb-prend-du-galon/ Mon, 23 Sep 2019 04:55:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=61041 Le marché des fonds négociés en Bourse (FNB) est en croissance au Canada.

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Cette progression attire de nouveaux émetteurs, qui façonnent ce secteur. Parmi les tendances observées, notons que les conseillers en placement utilisent de plus en plus de FNB dans leurs portefeuilles et que les manufacturiers ont multiplié le nombre de produits offerts et en ont baissé les frais.

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Textes et recherche : Guillaume Poulin-Goyer

Infographie : Marie-Annick Pelletier

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Une conseillère passionnée des FNB https://www.finance-investissement.com/dossiers_/magazines/une-conseillere-passionnee-des-fnb/ Mon, 23 Sep 2019 04:53:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=61012 Pour Édith Beaucage, ce sont les produits les mieux adaptés à sa méthode de gestion de portefeuille.

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Quand Édith Beaucage parle des fonds négociés en Bourse (FNB), on sent la passion dans sa voix. Elle n’hésite d’ailleurs pas à utiliser le terme de «premières amours» quand elle raconte le moment où elle a découvert ces produits, à la fin des années 1990.

«Je travaillais alors auprès d’une famille qui faisait de la gestion privée, donc j’échangeais des titres. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à m’intéresser aux FNB. Au fil du temps, je suis devenue gestionnaire de portefeuille, et il n’y avait aucun doute dans mon esprit que j’utiliserais ce genre de produits dans ma pratique», explique la portefeuilliste chez Beaucage Bruneau Groupe Conseil, une équipe membre de Desjardins Gestion de patrimoine Valeurs mobilières.

De riches expériences

Économiste de formation, Édith Beaucage s’est lancée dans la gestion de portefeuille en 1997, après avoir été invitée à postuler par télécopieur. La jeune femme, alors diplômée en sciences économiques de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) depuis deux ans, a occupé plusieurs emplois, à Montréal et Québec.

«À partir de là, ça a déboulé», se souvient Édith Beaucage. Elle a occupé plusieurs postes dans différentes sphères de l’industrie. Du financement d’entreprise à la négociation au parquet de la Bourse, la gestionnaire a échangé des titres dérivés et a même aidé un courtier en épargne collective à devenir une entreprise de plein exercice.

«Moi, j’ai connu les tickets verts, bleus et roses quand on négociait. J’ai même connu la criée ! dit-elle en riant. Le domaine financier a évolué à la vitesse grand V depuis les années 1990. Maintenant, tout est automatisé, mais ces expériences m’ont permis de bien comprendre le fonctionnement du secteur.»

Toujours avide d’en apprendre davantage sur ce domaine qui la fascine, Édith Beaucage a commencé de nouvelles études en 2004, ce qui lui a permis d’obtenir un MBA à l’UQAM en 2006 et un autre MBA à l’Université Paris-Dauphine en 2005.

«Je suis restée environ un mois en France, mais on travaillait à distance de concert avec les Européens. Ils sont venus, nous y sommes allés, et on travaillait en concordance pour être en mesure de produire des travaux», raconte la gestionnaire de portefeuille.

Loin de s’arrêter à l’Europe, Édith Beaucage a également passé deux semaines en Chine dans le cadre de ses études de MBA à l’UQAM. Ses voyages lui ont permis de beaucoup apprendre. «Quand on n’a pas encore 30 ans et qu’on est capable de comprendre toute la mécanique d’affaires du monde entier, pour une économiste comme moi, c’est extraordinaire !»

Une vision globale

Après son retour d’Orient, Édith Beaucage a eu le premier de ses trois enfants. Pendant cette période, la jeune mère a dû ralentir un peu le rythme, ce qui lui a permis de peaufiner sa méthode de gestion de portefeuille.

Désireuse de ne pas oublier ses racines d’économiste, Édith Beaucage applique une approche descendante. Elle part de la macroéconomie pour se diriger vers les catégories, puis les sous-catégories d’actifs. De cette façon, elle peut cibler des régions du monde qu’elle a eu la chance de découvrir pendant ses études, par exemple, puis regarder quels secteurs l’intéressent le plus dans ces régions.

«Je pars de la macroéconomie, mais je gère mes portefeuilles de façon structurée par catégories d’actifs. Je fais une analyse des tendances en fonction des différents facteurs macroéconomiques, et par la suite, je peux créer un arbre décisionnel et sélectionner les régions et secteurs favorables aux tendances que j’ai décelées», précise-t-elle.

Cette approche lui permet d’avoir une vision globale de la situation économique et de prendre des décisions en fonction des événements qui pourraient toucher le paysage de l’investissement.

Une préférence pour les FNB

Les FNB s’intègrent parfaitement dans sa méthode. Selon elle, ce sont même les produits les mieux adaptés pour son approche de gestion. D’ailleurs, ses portefeuilles comptent au moins 60 % de FNB.

Les FNB lui offrent la possibilité d’exposer ses portefeuilles à certains pays et secteurs d’activité, et de répartir les placements de façon à privilégier la gestion du risque du portefeuille.

«Les FNB me permettent de faire de la gestion structurée par catégories d’actifs de façon efficace et à bas coût. Grâce à eux, je suis en mesure de diversifier un portefeuille sans m’exposer à un risque sur une entreprise particulière», dit-elle.

«Mon utilisation des FNB évolue avec l’industrie, poursuit-elle. Au début, on avait un choix très limité de produits. Aujourd’hui, il y en a un vaste éventail.»

Bien qu’elle se réjouisse de cette multiplication de produits, la gestionnaire de portefeuille rappelle que cela demande d’être très sélectif. «Il y a un côté extraordinaire au marché, surtout au Canada, parce que plusieurs émetteurs sont entrés dans le marché. Mais en même temps, il faut être prudent, car chaque produit ne convient pas à tout le monde», prévient-elle.

Avant d’investir dans un FNB, elle l’analyse donc en profondeur pour s’assurer qu’il correspond réellement aux exigences d’un portefeuille donné.

Cependant, les FNB ne sont pas toujours son premier choix. Par exemple, pour les placements à revenu fixe, elle préfère utiliser des titres particuliers. Cela dit, elle se sert quand même des FNB obligataires afin d’investir dans les secteurs moins accessibles. «Par exemple, dans le secteur des obligations internationales, c’est difficile pour moi d’acheter une obligation individuelle à l’étranger. Un FNB va me permettre d’investir dans ces produits.»

Traverser les crises

Selon Édith Beaucage, les FNB ont prouvé qu’ils pouvaient traverser les crises financières, puisqu’ils ont tenu la route en 2008.

À la base, un FNB soutient le marché boursier, explique-t-elle, car son fonctionnement favorise les flux monétaires et les flux transactionnels. Toutefois, c’est la flexibilité qu’ils offrent et leur capacité d’adaptation qui l’ont surtout convaincue d’utiliser les FNB lorsque les marchés vont moins bien.

«Les cycles économiques, ce sont des flux. Pour un gestionnaire de portefeuille, l’idée n’est pas de contrer ces flux ou de passer outre, mais de les suivre avec un certain doigté.»

Évidemment, Édith Beaucage ne peut prévoir ce qui arrivera à court terme sur le marché. Mais grâce à sa stratégie descendante, elle est en mesure de dégager des tendances macroéconomiques. Elle peut ensuite gérer le risque grâce aux FNB et obtenir un certain rendement.

«Le secret, à mon avis, c’est de suivre les tendances que l’on remarque, de respecter sa stratégie de portefeuille à long terme et de l’adapter à la situation, tout en s’assurant d’avoir le moins de volatilité possible. Et pour cela, il faut justement utiliser des outils qui permettent de stabiliser la volatilité au fil du temps, comme les FNB», avance-t-elle.

Un lien étroit

Édith Beaucage a développé une clientèle de familles en affaires ; elle en compte actuellement 90. Bien qu’il s’agisse d’une clientèle homogène qui partage beaucoup de points en commun, chaque famille a des besoins et des objectifs particuliers. Elle considère le portefeuille comme «le sang d’une famille» et prend donc soin de construire un portefeuille personnalisé.

Édith Beaucage tient à être près de ses clients. «Je connais tous mes clients, je suis très maternelle. Et aujourd’hui, c’est ce que les clients recherchent. Ils veulent trouver ce lien personnalisé où l’on répond à leurs besoins spécifiques.»

«Je veux que les gens comprennent ce que je dis et qu’on travaille ensemble. Mon but, c’est de ne pas être de l’autre bord de la table. Je veux être du même côté de la table qu’eux, avec eux», conclut-elle.

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Les FNB obligataires sous la loupe https://www.finance-investissement.com/dossiers_/magazines/les-fnb-obligataires-sous-la-loupe/ Mon, 23 Sep 2019 04:52:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=61009 Leur nom ne reflète pas nécessairement leurs actifs sous-jacents.

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Les fonds négociés en Bourse (FNB) obligataires se multiplient. En gestion active, une stratégie n’attend pas l’autre. Comment choisir entre un FNB indiciel et un FNB actif ? Quelles sont les forces et les faiblesses de ces types de fonds ? Nos experts se prononcent.

Depuis une dizaine d’années, les FNB obligataires sont le segment qui connaît la plus forte croissance parmi les FNB. «Dans cette catégorie, on constate que les FNB à gestion active gagnent beaucoup de terrain», souligne Daniel Straus, vice-président et chef de la recherche et de la stratégie sur les FNB à la Financière Banque Nationale.

Ainsi, à la fin d’avril 2019, les FNB à revenu fixe gérés activement représentaient presque la moitié (49 %) du nombre de FNB obligataires et 27 % des actifs sous gestion.

Alors qu’il est très difficile pour un gestionnaire actif de battre les indices d’actions américaines, il semble y en avoir davantage qui réussissent à tirer leur épingle du jeu dans le revenu fixe. Il faut bien sûr observer les rendements après les frais de gestion ; ceux-ci sont plus élevés lorsqu’il y a une stratégie active plutôt que la reproduction d’un indice.

«Malgré un faible engouement pour la gestion active au cours des dernières années, l’attention suscitée par les FNB obligataires gérés activement n’est pas sans fondements», croit Daniel Straus.

Il cite notamment une étude de Morningstar Direct qui révèle que 63 % des gestionnaires actifs de fonds communs de placement à revenu fixe (y compris les FNB obligataires) battaient le rendement médian de leurs pairs en gestion passive sur une période de cinq ans (données au 31 décembre 2016). Dans le cas des fonds d’actions, la proportion chutait à 43 %. «Et les résultats sont assez semblables plus récemment», confirme Daniel Straus.

Quant aux derniers rapports SPIVA (pour S&P Indices Versus Active), même si les résultats des gestionnaires actifs obligataires sont un peu plus convaincants, on peine à battre les indices après les frais de gestion. Bien souvent, la surperformance correspond à peu près aux frais de gestion…

Cependant, l’idée ici n’est pas de déterminer si la gestion active est supérieure ou non à la gestion passive. On souhaite plutôt comprendre d’où provient cette valeur ajoutée, lorsqu’il y en a, et quand la gestion indicielle s’avère indiquée ou moins appropriée.

Comprendre l’échantillonnage

Bon nombre d’investisseurs désirent reproduire le rendement de l’indice obligataire universel FTSE TMX Canada et vont acheter un FNB comme le iShares Core Canadian Universe Bond Index (XBB) ou le FINB BMO obligations totales (ZAG). «Pourtant, cet indice n’a pas été conçu pour être reproduit. C’est plutôt un indice de référence permettant d’évaluer la performance des gestionnaires actifs», précise Daniel Straus.

Ainsi, tous les titres ayant une échéance inférieure à un an doivent sortir de l’indice et les gestionnaires vont alors les vendre. «Il y a pourtant souvent de la valeur dans ces titres. Même chose pour certaines obligations, qui ne peuvent entrer dans l’indice parce que les montants des émissions sont trop petits», dit-il. Le gestionnaire actif peut profiter de ces occasions.

Par ailleurs, une part importante des détenteurs d’obligations (53 % en 2016 selon PIMCO) achèterait des obligations pour des raisons «non économiques». «Ça pourrait être pour respecter des exigences de capital règlementaire, comme c’est le cas pour de nombreuses institutions financières, ou afin d’apparier leurs passifs, dans le cas des compagnies d’assurance. Plusieurs de ces acteurs sont « agnostiques au rendement », notamment les banques centrales», explique Daniel Straus dans l’une de ses recherches.

Ces acteurs devront, par exemple, détenir une proportion d’obligations du gouvernement du Canada même si les taux sont faméliques. «Les gestionnaires actifs évitent généralement d’acheter ces titres, et ils ont une inclination naturelle pour le crédit qui va mieux les compenser pour le risque encouru», dit Daniel Straus.

Certains portefeuillistes indiciels vont également faire de l’échantillonnage en achetant des titres qui ont les mêmes caractéristiques que ceux de l’indice, mais qui offrent un meilleur rendement, et ce, afin de réduire les écarts de suivi. D’autres vont utiliser des produits dérivés, comme des contrats à terme ou des swaps de taux d’intérêt.

L’investisseur doit alors bien comprendre dans quoi il investit avant d’acheter un fonds indiciel.

Miser sur une gestion active

Les gestionnaires actifs misent sur leur talent afin de sélectionner des titres individuels dans l’espoir de mieux performer que le marché. «Dans le revenu fixe, on a du contrôle essentiellement sur deux choses : la durée des titres en portefeuille et la qualité du crédit des actifs qu’on achète», affirme Daniel Straus.

Anticiper les mouvements de la courbe de taux d’intérêt et se positionner pour des hausses ou des baisses de taux demeurent des tâches complexes.

En 2017, de nombreux gestionnaires obligataires ont beaucoup raccourci la duration de leur portefeuille lorsque les banques centrales ont commencé à remonter leur taux directeur. Ils ont vendu leurs obligations à moyen et long terme afin d’être moins vulnérables aux variations de prix.

En effet, plus une obligation a une longue durée, plus elle réagira négativement (baisse du prix) à un mouvement haussier des taux d’intérêt. Malheureusement, la courbe de rendement ne s’est pas déplacée de manière parallèle, puisque les taux courts ont beaucoup plus augmenté, alors que le moyen terme est resté inchangé et que les taux à long terme ont même baissé.

«Dans cette situation précise, la gestion passive s’est révélée être une meilleure stratégie, puisqu’en détenant l’ensemble du marché canadien obligataire, on se retrouvait avec des obligations à moyen et long terme qui ont mieux performé que la partie courte de la courbe», explique Alfred Lee, gestionnaire de portefeuille chez BMO Gestion d’actifs.

Prédire l’évolution de la courbe de rendement est particulièrement difficile, croit-il, puisque les anticipations du marché sont déjà intégrées dans les rendements obligataires.

La gestion active peut être attrayante lorsqu’on souhaite ajouter un volet international au portefeuille obligataire.

«Le gestionnaire devra alors gérer le risque de devises et saisir les occasions qui se présentent dans certains marchés obligataires moins efficients. Il pourrait, par exemple, acheter des obligations américaines de qualité qui procurent à un Canadien une exposition intéressante à de grandes sociétés [blue chips]», précise Alfred Lee.

S’assurer de la valeur ajoutée

Alors que plusieurs FNB obligataires coûtent moins de 10 points de base en gestion passive, il en va tout autrement pour un FNB géré plus activement.

Certains ont des ratios de frais de gestion aussi bas que 20 points de base, alors que d’autres peuvent dépasser un point de pourcentage (1 %). «Puisque les rendements obligataires sont encore bas, il faut s’assurer de bien évaluer le bénéfice potentiel d’une stratégie active ou la qualité d’un gestionnaire», souligne Daniel Straus. On ne voudra pas payer un gestionnaire trop cher lorsqu’il ne fait que reproduire un indice avec quelques légers changements.

Compte tenu de la complexité de ce marché, il est souvent plus difficile pour les conseillers en placement de générer de l’alpha pour la partie à revenu fixe des portefeuilles des clients. «Certains voudront déléguer à un gestionnaire actif cette partie du portefeuille et s’occuper eux-mêmes de la sélection des actions», indique Alfred Lee.

Certains portefeuillistes qui peuvent acheter une vaste gamme d’actifs à revenu fixe, et non seulement au Canada, vont surperformer leur indice de référence. «La possibilité d’être plus largement diversifié peut être une source de valeur ajoutée», croit le spécialiste de BMO.

Il est également possible d’avoir un portefeuille obligataire fortement diversifié tout en optant pour une gestion entièrement passive.

C’est ce que fait le conseiller en placement de la Financière Banque Nationale, Guy Lalonde, avec ses clients. «On n’essaie pas de choisir le meilleur gestionnaire dans chacune des grandes catégories d’actifs ou des catégories de revenu fixe. On veut plutôt profiter des faibles corrélations entre ces catégories», dit-il.

Guy Lalonde choisit notamment des FNB indiciels contenant des obligations à taux fixes, à taux variables, des obligations de qualité (investment grade), à rendement élevé, à rendement réel, des pays émergents, et même des actions privilégiées.

Si certains gestionnaires réussissent à battre la médiane des rendements en gestion passive, bien peu y parviennent à long terme, juge Guy Lalonde. «Ce ne sont pas toujours les mêmes qui ont un bon rendement. Il y a un problème de persistance dans le rendement des gestionnaires», souligne-t-il.

Faire preuve de diligence

Autre aspect qui appelle à la vigilance : les positions dans les portefeuilles.

En gestion active, certains FNB obligataires contiennent des actions privilégiées, des obligations à rendement élevé ou des obligations internationales, alors que ce n’est pas leur principal mandat. «Bien que ces positions ne soient pas importantes, le nom du FNB ou sa description peuvent ne pas les refléter», fait remarquer Daniel Straus.

Ce serait le cas d’un FNB dont le générique inclut le terme Canada, mais qui détiendrait des obligations étrangères, ou d’un FNB d’obligations de première qualité comprenant quelques titres de qualité moindre. Le conseiller doit donc être très attentif lorsqu’il lit notamment l’aperçu du FNB et son prospectus.

Les FNB en gestion active sont généralement moins transparents en matière de divulgation des positions en portefeuille. Alors que les FNB indiciels révèlent l’ensemble des positions des fonds assez librement et sur une base quotidienne, dans le cas de certains fonds en gestion active, la divulgation de l’ensemble des avoirs en portefeuille sera plus limitée.

Par ailleurs, l’utilisation de produits dérivés peut aussi accroître la complexité des stratégies utilisées par les gestionnaires actifs. L’usage de produits dérivés peut aider un gestionnaire actif à mieux contrôler les risques de taux d’intérêt, de change et de crédit de son portefeuille, par exemple.

«Si un gestionnaire souhaite réduire temporairement sa position dans une obligation de société étrangère, il pourra couvrir ce risque efficacement avec un produit dérivé de crédit plutôt que de vendre le sous-jacent en nature et d’engendrer des revenus imposables», illustre Alfred Lee.

Parfois, les produits dérivés peuvent exposer le portefeuille à un risque plus élevé. Daniel Straus cite l’exemple d’un portefeuille d’obligations de sociétés à cinq ans qui utilise un produit dérivé afin de se couvrir contre un risque de duration en la ramenant à un an. «Le portefeuille qui en résulte reste plus risqué qu’un autre qui investit directement dans des obligations de sociétés d’un an. En effet, le premier portefeuille est toujours exposé au risque de défaut et au risque d’écart de crédit des obligations de sociétés de cinq ans.»

À chacun sa recette

Il n’y a pas de recette unique pour investir dans le marché obligataire.

«Pour certains investisseurs, l’achat d’un simple FNB passif qui reproduit le marché canadien ne conviendra pas. On voudra générer plus de revenus et s’exposer à moins de risque de duration que ce que propose la gestion indicielle. Pour d’autres, on souhaite détenir plus d’obligations à rendement élevé ou détenir des titres à revenu fixe internationaux», indique Alfred Lee.

Il importe de mettre en place un portefeuille qui respecte les objectifs à long terme de l’investisseur, rappelle Raymond Kerzérho, directeur de la recherche chez PWL Capital.»L’investisseur doit comprendre les stratégies en place afin de continuer à y croire quand cela va moins bien», affirme-t-il.

N’oublions pas que la partie à revenu fixe du portefeuille peut contribuer à en stabiliser la valeur et être un filet de sécurité lorsque le marché des actions dégringole.

Et la meilleure façon d’y parvenir pour ce tenant de la gestion passive sera de capter le rendement des marchés à l’échelle planétaire au moindre coût possible. De plus, il existe en gestion passive de nombreux FNB qui vont générer plus de revenus qu’un FNB indiciel générique. «On pourrait choisir un FNB indiciel d’obligations de sociétés à court terme», remarque Raymond Kerzérho.

Lorsqu’on investit dans un nombre limité d’obligations individuelles (mandat actif), on risque qu’un seul ou plusieurs défauts de paiement causent un dommage permanent au portefeuille. «En investissant dans un panier de crédits très bien diversifié, on s’en tirera beaucoup mieux s’il y a un défaut. De plus, les défauts de paiement sont rares au sein des obligations de qualité, même si cela arrive à l’occasion», précise le directeur de la recherche chez PWL Capital.

Enfin, certains FNB actifs ne sont pas pleinement investis et ont toujours un certain pourcentage de liquidités en portefeuille. «Je veux éviter d’avoir des liquidités non investies puisque cela ne rapporte rien», observe Raymond Kerzérho.

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Des solutions grâce aux FNB https://www.finance-investissement.com/dossiers_/magazines/des-solutions-grace-aux-fnb/ Mon, 23 Sep 2019 04:51:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=61045 Ils peuvent servir dans le cadre de diverses stratégies.

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Finance et Investissement a demandé à quatre experts des fonds négociés en Bourse (FNB) de proposer des solutions à des problématiques de portefeuille fréquemment soumises aux professionnels en services financiers. Voici leurs suggestions.

1 Problématique : diversifier un portefeuille

Comment permettre à un client qui n’a pas – ou peu – de placements dans certaines catégories d’actifs, segments ou secteurs du marché de diversifier efficacement son portefeuille ?

Les FNB offrent de nombreux choix qui débouchent sur une diversification immédiate. «Il y a plusieurs FNB indiciels dans tous les secteurs et toutes les catégories d’actifs qui permettent de combler les lacunes perçues dans un portefeuille», dit Ian Gascon, président de Placements Idema.

«Grâce aux FNB, il est possible de se diversifier comme jamais, surtout dans les grands marchés liquides», renchérit Mary Hagerman, gestionnaire de portefeuille et conseillère en placement chez Desjardins Gestion de patrimoine Valeurs mobilières.

«Les FNB permettent tout de suite de répartir même des montants plus modestes dans un panier d’actions – qui peut être passif ou d’une approche factorielle -, mais aussi de diminuer sa concentration géographique en investissant dans des marchés complémentaires à ceux où l’investisseur est déjà présent», ajoute-t-elle.

Toutefois, «il est aussi possible de trouver des fonds communs de calibre institutionnel à très bas frais qui pourraient atteindre les mêmes objectifs», souligne James Parkyn, gestionnaire de portefeuille et cofondateur de PWL Capital.

Dans le cas d’un portefeuille surexposé à un segment du marché, mais dont les titres ne peuvent pas être liquidés facilement – pour des raisons fiscales, par exemple -, Vanguard suggère «d’établir [avec un FNB] une position à découvert afin de « retirer » l’exposition du portefeuille en prenant la position « négative » dans le FNB».

Nos quatre experts estiment qu’il s’agit d’une stratégie qui s’applique dans des circonstances particulières, et surtout, qui est réservée à des investisseurs avertis. «C’est loin d’être la première solution que j’envisagerais, parce qu’il y a plusieurs contraintes spécifiques, affirme Ian Gascon. Je préconiserais de vendre des titres au moment opportun plutôt que d’utiliser la vente à découvert.»

En matière d’options, pour les investisseurs avertis, Mary Hagerman suggère des stratégies d’options d’achat couvertes (covered call), intégrées dans certains FNB. Celles-ci consistent à vendre des options sur un actif pour lequel l’investisseur est déjà en position acheteur.

«Ces stratégies jouent vraiment un rôle pour augmenter les revenus générés par le portefeuille, mais elles sont coûteuses et laborieuses à établir sur une base individuelle. Acheter de tels FNB est donc un avantage», fait-elle valoir.

Vincent Cliche, conseiller en placement à la Financière Banque Nationale, souligne qu’il est aussi possible d’effectuer un «roulement» des actions détenues par l’investisseur.

«Certaines entreprises offrent d’acheter des parts d’un fonds commun en actions plutôt qu’en argent, précise-t-il. Cela constitue un roulement fiscal.» C’est pratique pour les clients qui ont été rémunérés en actions à un moment ou un autre de leur carrière.

Rééquilibrage et rotation

Quand vient le moment de rééquilibrer un portefeuille, l’utilisation des FNB permet de limiter le nombre de transactions nécessaires.

«Un FNB diversifié classique, qui permet de couvrir un marché dans son ensemble en achetant une seule valeur mobilière en Bourse, est un outil qui peut rééquilibrer immédiatement un portefeuille en minimisant les impacts fiscaux», précise James Parkyn.

Le même principe s’applique pour la rotation sectorielle. «Si le conseiller est convaincu du potentiel d’un secteur du marché en particulier, il peut acheter un FNB sectoriel qui est uniquement composé de titres de ce secteur afin d’augmenter l’exposition rapidement et efficacement», affirme Mary Hagerman.

Pour sa part, Ian Gascon ne recommande pas ce type de FNB. «La majorité d’entre eux sont très coûteux par rapport à une exposition équivalente dans un FNB indiciel qui reproduit l’ensemble du marché, fait-il valoir. Il est préférable de fonctionner avec des catégories d’actifs mondiales et de rééquilibrer par région géographique plutôt que par secteur.»

2 Problématique : gérer une grande entrée de liquidités

Il arrive qu’un client dispose soudainement de beaucoup de liquidités à investir, que ce soit à la suite d’un héritage, d’une vente d’entreprise ou d’un gain à la loterie. Quelle est la meilleure stratégie de gestion à court terme, surtout si l’on veut éviter de revoir la totalité du portefeuille ?

Les quatre experts jugent que la nature diversifiée des FNB en fait une bonne solution, bien que ce ne soit pas la seule. «Si le client souhaite investir cet argent dans les marchés, c’est certainement une meilleure solution que d’investir à la pièce dans quelques titres individuels», soutient Ian Gascon.

«Les FNB permettent d’investir rapidement l’argent du client selon son modèle d’investissement actuel», ajoute Mary Hagerman.

Les frais de gestion sont un autre aspect à considérer. «Les FNB permettent de gérer un avoir à très faible coût, entre autres si on les compare à des fonds communs de placement», note Vincent Cliche.

Il est toutefois important de sélectionner le bon type de FNB. Selon Ian Gascon, «dans la majorité des cas, les FNB indiciels sont probablement les plus efficaces à long terme».

À l’inverse, si le court terme est visé, «il existe plusieurs FNB qui investissent dans des placements à revenu élevé, de style marchés monétaires, fait valoir Mary Hagerman. Dépendamment du désir du client et de la vision du conseiller, il est possible d’acheter des titres à taux d’intérêt variable ou encore du marché monétaire américain.»

La philosophie du conseiller guide le type de FNB choisi. Certains décident par exemple de stationner temporairement l’argent du client dans les FNB qui reproduisent des marchés très larges et diversifiés, le temps d’évaluer leurs possibilités.

«Au moins, nous savons que nous ne manquerons pas une hausse du marché éventuelle en laissant l’argent non placé pendant que nous développons une stratégie d’allocation géographique et sectorielle», illustre Mary Hagerman.

D’autres experts préconisent ces mêmes fonds comme stratégie à long terme. «Nous croyons dans la gestion passive, et les FNB qui reproduisent des marchés très larges et diversifiés sont des outils fondamentaux très puissants dans ce contexte», affirme James Parkyn.

À quelle vitesse ?

La philosophie de gestion joue également un grand rôle dans la stratégie adoptée, surtout en ce qui concerne la vitesse d’exposition au marché.

James Parkyn suggère une entrée progressive sur quelques mois «afin d’évaluer avec le client quelles parties du portefeuille seront volatiles et lesquelles serviront à la préservation de capital». Il suggère aussi de bien l’informer sur les risques d’une stratégie de synchronisation du marché (market timing), soit tenter de prédire le bon moment pour entrer ou sortir du marché.

«S’il était facile de prévoir l’évolution de la Bourse, il n’y aurait pas de transactions ! rappelle James Parkyn. Il faut donc savoir à quel point l’investisseur est prêt à assumer le risque, considérant qu’historiquement, les marchés sont généralement à la hausse, mais qu’ils sont imprévisibles à court terme, et que le client peut être subitement perdant.»

C’est pourquoi le gestionnaire préfère miser sur une stratégie de déploiement qui permet d’éviter les regrets plutôt que de maximiser le rendement.

«Souvent, le client ne sait pas nécessairement comment il veut se servir de toute cette somme. Investir progressivement permet d’établir un plan et de s’assurer de l’horizon de placement avant d’entrer sur les marchés, indique Mary Hagerman. Si nous ne disposons pas d’au moins quatre ou cinq ans, le client pourrait avoir de mauvaises surprises quand viendra le moment d’un retrait.»

Même si Ian Gascon et Vincent Cliche sont d’accord avec ces précautions liées à la psychologie de chaque investisseur, ils rappellent qu’en théorie, il est préférable d’exposer l’ensemble des liquidités au moment où elles sont disponibles.

«Des études empiriques ont montré que dans 83 % des cas, il serait préférable de tout investir d’un coup, souligne Vincent Cliche. Donc, sur le plan strictement quantitatif, il n’y a pas de raison de faire un plan d’achat par versements réguliers.»

3 Problématique : vendre à perte à des fins fiscales

Comment un conseiller peut-il s’y prendre pour faire bénéficier son client d’une stratégie de vente à perte à des fins fiscales – soit cristalliser les pertes sur certains titres dans le but de compenser les gains en capital enregistrés par d’autres -, sans lui faire perdre son exposition aux marchés ?

Parce qu’ils permettent de respecter les règles fédérales sur les pertes apparentes (qui imposent un délai d’au moins 30 jours avant le rachat d’un titre vendu pour enregistrer une perte en capital), les fonds d’investissement, y compris les FNB, constituent une bonne façon d’optimiser la fiscalité d’un portefeuille sans pénaliser le client.

«Par exemple, l’achat d’un FNB sectoriel qui reproduit le rendement des sociétés de télécommunications canadiennes permet de demeurer exposé au titre de Telus qui aurait été vendu à des fins fiscales, illustre Vincent Cliche. Durant 30 jours, le comportement boursier du FNB risque de ressembler à celui du titre.»

Les fonds communs sectoriels peuvent avoir le même impact, sauf qu’ils sont généralement réfléchis sur un horizon de placement plus long. «Le principe même des fonds communs, c’est d’acheter les capacités d’un gestionnaire de surperformer un indice, dit Mary Hagerman. Sauf que si sa stratégie ne lui permet pas de mieux performer que le marché, le client est plus perdant que s’il avait choisi un FNB.» Sans compter que les frais de gestion sont plus élevés.

Si l’étendue de l’exposition au marché prime sur le secteur visé, un FNB indiciel peut aussi être choisi comme outil stratégique. «Même qu’il est possible de vendre un FNB qui a subi des pertes et d’en racheter un autre qui suit un indice différent investi dans la même catégorie d’actifs», note Ian Gascon.

Le plus grand risque de l’utilisation d’un FNB dans une stratégie de vente à perte à des fins fiscales est que son rendement ne soit pas identique à celui du titre cristallisé, surtout s’il s’agit d’une action individuelle. «Par contre, si le client vend un FNB qui reproduit un indice, disons le S&P 500, il y a plusieurs autres FNB sur le marché qui font la même chose et qui auront un rendement identique», souligne Mary Hagerman.

En règle générale, la vente à perte à des fins fiscales est une stratégie privilégiée par les gestionnaires actifs, alors que les gestionnaires indiciels préfèrent se fier à la diversification et au rééquilibrage des marchés. «Des décisions fiscales à court terme sont toujours des gageures dont le résultat est aléatoire, estime James Parkyn. Par contre, à long terme, le client aura un rendement positif, parce que le système capitaliste fonctionne ainsi.»

La stratégie de la vente à perte à des fins fiscales peut être utilisée en tout temps. Le moment suggéré dépend de la philosophie des conseillers. Ian Gascon dit le faire tout au long de l’année, «au moment qui est pertinent selon la situation du client».

De leur côté, Vincent Cliche et Mary Hagerman croient qu’attendre la fin de l’année permet d’avoir une meilleure idée de l’ensemble de la situation fiscale du client.

C’est une erreur, croit James Parkyn : «En fin d’année, tout le monde veut éviter de payer de l’impôt, donc il y a beaucoup de pression pour vendre les mêmes titres, ce qui fait baisser leurs prix, met-il en garde. Après les dates limites pour cristalliser, ils vont augmenter de nouveau.»

4 Problématique : procéder à un ajustement tactique du portefeuille

Un conseiller qui souhaite faire un ajustement tactique au portefeuille d’un client afin de profiter d’une occasion potentielle, sans chambouler complètement sa stratégie de placement, a-t-il intérêt à se tourner vers les FNB ?

«À mon avis, c’est le meilleur outil pour l’ajustement tactique, même qu’il s’agit d’un des aspects les plus intéressants des FNB, affirme Vincent Cliche. Ils permettent d’exprimer facilement et rapidement une vision à un coût raisonnable, en ayant une diversification.» Le tout en une seule transaction – contrairement à la vente d’actions individuelles – et à moindres frais que les fonds communs.

«Les FNB permettent d’aligner d’un seul coup le portefeuille selon notre vision du marché, que ce soit pour profiter d’un grand marché, d’un positionnement géographique ou d’une exposition à un secteur précis auquel nous croyons», dit Mary Hagerman.

Elle donne l’exemple de la campagne électorale américaine de 2016, durant laquelle les deux principaux candidats à la présidence disaient vouloir favoriser des secteurs très différents de l’économie. «Les FNB ont permis de se positionner selon le candidat qui, selon nous, serait élu.» Ils permettaient aussi de rectifier rapidement le tir au lendemain du vote dans le cas contraire.

Sachant que certains FNB d’obligations peuvent aider à modifier la duration obligataire d’un portefeuille, ils sont d’autant plus intéressants pour des ajustements tactiques. «Un conseiller peut très rapidement en vendre un d’une duration de sept ans et en racheter un plus court à un coût très raisonnable», illustre Vincent Cliche.

La possibilité de modifier la couverture de devises est un autre avantage tactique des FNB, selon Mary Hagerman. «Auparavant, pour être sur le marché en dollars américains, il fallait acheter des titres américains, point final. Maintenant, il est possible d’avoir une couverture en dollars américains pour les devises européennes, par exemple. Et si nous pensons que le dollar canadien va perdre de la valeur par rapport au dollar américain, il est possible de changer la couverture du portefeuille en modifiant la devise d’une partie de celui-ci.»

Encore une fois, la philosophie de placement du conseiller joue un grand rôle. Surtout que certains, comme Ian Gascon et James Parkyn, préfèrent éviter les ajustements tactiques. «Il s’agit d’une stratégie de gestion active qui prône le market timing, explique James Parkyn. Chez PWL, nous préconisons plutôt de réduire autant que possible les transactions à moyen et long terme en faveur des rééquilibrages, afin de refléter les objectifs d’allocation stratégiques à long terme.»

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Bien penser la couverture de change https://www.finance-investissement.com/dossiers_/magazines/bien-penser-la-couverture-de-change/ Mon, 23 Sep 2019 04:50:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=61034 Le conseiller doit faire un suivi de la couverture du risque de change des FNB de ses portefeuilles.

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Dans un fonds commun de placement, la décision de se protéger ou de ne pas se protéger contre le risque de change, ou encore de couvrir ou de ne pas couvrir les fluctuations des taux de change, relève du gestionnaire de portefeuille. Dans un fonds négocié en Bourse (FNB), cette décision appartient à l’investisseur – ou à son conseiller. Cette importante nuance tient à la mécanique même de la plupart des FNB, et les conseillers ont tout avantage à en tenir compte.

Le souci de se protéger des fluctuations de taux de change est relativement récent, note Raymond Kerzérho, directeur de la recherche chez PWL Capital, à Montréal. Il y a seulement 20 ans, les fonds d’investissement ne pouvaient consacrer que 20 % aux actifs étrangers, ce qui minimisait l’impact des taux de change sur leurs actifs sous-jacents.

Par contre, cette limite a été éliminée et, vers 2004, les prix du pétrole ayant flambé, les fluctuations du dollar canadien face aux monnaies étrangères avaient un effet accru sur les rendements. «Il y avait beaucoup de discussions à ce moment-là au sujet du peak oil qui poussait sur la valeur du dollar canadien, et on a même vu ce dernier dépasser le dollar américain», dit le spécialiste. Les questions ont vraiment commencé à surgir quand la devise canadienne a dépassé les 0,80 $ US. «On s’est sérieusement posé la question si on devait protéger nos clients d’une façon ou d’une autre des fluctuations de change, particulièrement vis-à-vis de la monnaie américaine.»

Pour le responsable d’un FNB, la mécanique de la couverture de change est la même que pour le gestionnaire d’un fonds commun. On recourt à des contrats à terme sur devises. Par exemple, explique Raymond Kerzérho, «pour un portefeuille d’actions américaines d’une valeur de 50 M$, le gestionnaire achètera pour 50 M$ de contrats sur le dollar canadien (contre des dollars américains), ce qui effacera en grande partie l’effet du taux de change sur le rendement en dollars canadiens du portefeuille».

La couverture incombe à l’investisseur

La problématique de la couverture de change se pose différemment dans un FNB et dans un fonds commun. Pour ce dernier, l’investisseur confie au gestionnaire du portefeuille toutes les décisions à ce sujet. Il peut ne pas être satisfait de la façon dont le gestionnaire s’occupe de la chose et choisir de vendre le fonds pour en acheter un autre, mais tant qu’il demeure investi dans le fonds, toutes les décisions relèvent du gestionnaire.

Dans un FNB, un investisseur dispose souvent de trois options. Par exemple, pour les FNB d’actions, il peut acheter soit un FNB en monnaie canadienne couvert, soit un FNB en monnaie canadienne non couvert ou encore un FNB coté au Canada, mais libellé en dollars américains. Ainsi, un FNB comme le BMO d’actions américaines à faible volatilité, de type «bêta intelligent» géré à partir de règles automatisées, offre une version couverte (ZLH), une autre non couverte (ZLU) et une version en dollars américains (ZLU.U). Cette dernière version n’est pas un FNB américain, mais un FNB canadien libellé en dollars américains. On trouve maintenant 75 de ces FNB qui, de façon typique, portent l’extension «.U».

Une autre option existe. Un client peut acheter un fonds directement aux États-Unis, évidemment coté en dollars américains. C’est le cas d’un FNB comme le Vanguard Total Market qui affiche la cote VTI à New York, mais dont on trouve deux équivalents cotés au Canada : le VUS couvert en dollars canadiens et le VUN non couvert. La taille de ce marché est difficile à évaluer, indique Daniel Straus, vice-président et directeur de la recherche et de la stratégie sur les FNB, à la Financière Banque Nationale, à Toronto. Ce spécialiste l’évaluait encore assez récemment à 100 G$, une portion importante d’un marché canadien des FNB qui se chiffre maintenant à plus de 183 G$.

Cependant, ajoute-t-il, «on voit la part des FNB de type « .U », qui reproduisent un FNB équivalent américain, augmenter rapidement, une demande qui vient des investisseurs plus fortunés qui s’éveillent aux questions d’impôt de succession et qui désirent limiter la taille des actifs qu’ils détiennent aux États-Unis».

Dans le cas des FNB à gestion active, la décision de couvrir, comme pour les fonds communs, est en général laissée à la discrétion du manufacturier du FNB. «Dans un tel cas, l’investisseur ne sait pas quelle proportion du portefeuille le gestionnaire choisit de couvrir ou non», explique Daniel Straus.

Pour un FNB obligataire, l’option la plus répandue tient à des FNB qui sont couverts d’office contre les fluctuations de la devise. «De façon générale, on ne veut pas supporter un risque additionnel à celui des mouvements de taux d’intérêt dans un FNB de titres à revenu fixe, donc on annule le risque de change» dit Marie-Chantal Lauzon, vice-présidente principale, développement des affaires chez Horizons ETFs Management (Canada). On veut que la portion obligations d’un portefeuille lui apporte de la stabilité, alors que ne pas couvrir risque d’augmenter la volatilité.»

De plus, un fonds d’obligations d’entreprises, comme le BMO obligations de sociétés américaines à haut rendement, est offert en versions couverte (ZHY) et non couverte (ZJK).

Les FNB d’actions à gestion active adoptent des pratiques de couverture variables entièrement à la discrétion du gestionnaire. Marie-Chantal Lauzon donne l’exemple d’un portefeuille américain où on trouverait le titre de McDonald’s. «Une grande part des revenus de McDonald’s est mondiale, note-t-elle. Va-t-on couvrir un tel titre à 100 % ou seulement la part des revenus américains, soit seulement 35 % ou 40 % ? C’est de plus en plus la façon de penser des gestionnaires.»

Dans d’autres situations, par exemple des portefeuilles d’actions mondiales ou d’actions de marchés émergents, il est fréquent que de tels portefeuilles ne soient jamais couverts. Il y a tant de devises en jeu, fait remarquer Raymond Kerzérho, et «cette diversification réduit le risque des devises, car certaines vont évoluer en compensation les unes des autres».

Comment décider

Quand un conseiller devrait-il opter pour un FNB couvert et quand préférer l’option non couverte ? La réponse tient à deux autres questions. La première : le dollar canadien est-il cher ou bon marché par rapport à la monnaie de destination – dans la majorité des cas le dollar américain ? Les économistes déterminent une telle question à partir d’une foule de variables, fait ressortir Raymond Kerzérho : prix du baril de pétrole, politique monétaire de la banque centrale, niveau des exportations, etc.

Ce spécialiste préfère s’en tenir à un point de vue simple : le dollar canadien est-il à un niveau bas ou élevé selon son évolution historique ? Depuis les années 1975, il a varié de 0,62 $ US à 1,07 $ US. Au cours des trois dernières années, il s’est maintenu dans une fourchette qui fluctue entre 0,72 $ et 0,84 $, son niveau récent s’établissant autour de 0,75 $.

La deuxième question : la tendance du dollar canadien est-elle à la hausse ou à la baisse ? Actuellement, il est à un bas niveau. Va-t-il remonter ou glisser à la baisse ? Ici, on ne peut éviter les questions relatives au contexte économique : politique des banques centrales, situation du marché des matières premières, direction de l’économie américaine, etc. En règle générale, établit Raymond Kerzérho, «quand le dollar canadien s’apprécie, ça pénalise le rendement des portefeuilles canadiens détenteurs de titres américains, et la même logique prévaut pour tous les pays de destination».

La crise financière de 2008 fournit un exemple percutant de l’effet de devise, fait-il ressortir. «Le marché boursier américain a perdu environ 40 %, mais un portefeuille équivalent en dollars canadiens a perdu seulement 22 %. En période d’économie difficile et de récession, ne pas être couvert peut constituer une protection.»

Coût explicite et coût implicite

Exercer une couverture de change «entraîne depuis la crise un coût minime, indique Daniel Straus. Il n’est pas dispendieux de couvrir toutes les parties d’un portefeuille.» Par exemple, le FNB S&P 500 non couvert de Vanguard impose un ratio des frais de gestion (RFG) de 0,08 %, et son équivalent couvert, un RFG de 0,09 %.

Toutefois, il existe un coût implicite qui peut s’avérer significatif, juge Raymond Kerzérho. «Lorsque vous implantez des positions pour couvrir, explique-t-il, dès que le marché fluctue, votre couverture perd de son efficacité. Si vous détenez 100 M$ en actions américaines et 100 M$ en contrats à terme sur le dollar canadien, et que la valeur des actions s’apprécie de 10 %, votre couverture devient subitement insuffisante ; vous avez maintenant besoin de 110 M$ de contrats à terme. Si le marché se comporte de façon très volatile, monte et descend violemment, le gestionnaire de portefeuille est tout le temps en retard sur le marché avec sa couverture du risque de devises, et le fait d’être continuellement en retard peut entraîner des coûts additionnels à la gestion de portefeuille. Cela en réduit le rendement.»

Certains investisseurs institutionnels ont appliqué une stratégie prudente de couverture à laquelle on a donné le nom de «minimisation du risque de regret». Il s’agit ici de maintenir en permanence une couverture pour une portion de 50 % du portefeuille. «Les portefeuilles de la plupart des investisseurs sont essentiellement exposés aux dollars canadiens et américains dans une très forte proportion, constate Daniel Straus. Il est donc sensé de pratiquer une telle couverture.»

Toutefois attention, la règle n’est pas un absolu, avertit Raymond Kerzérho : «Il est justifié que celui qui a très peu d’actions étrangères, par exemple de 15 % à 20 % de son portefeuille, ne couvre pas.»

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Le point sur les FNB équilibrés https://www.finance-investissement.com/dossiers_/magazines/le-point-sur-les-fnb-equilibres/ Mon, 23 Sep 2019 04:49:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=61042 Ces FNB peuvent alléger la charge de travail du conseiller.

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L’analyste de fonds et vice-président de HighView Financial Group, Dan Hallett, est habituellement sceptique quant aux nouveaux produits. Ces derniers, juge-t-il, sont souvent des stratagèmes de marketing pour profiter des tendances du jour.

Il fait une exception pour les fonds négociés en Bourse (FNB) équilibrés, ou regroupant de multiples catégories d’actifs. «Cette nouvelle catégorie de produits va être bénéfique aux investisseurs, dit-il, une chose que je ne dis pas habituellement des dernières offres.»

La grande majorité des FNB équilibrés, environ 30 à ce jour, est composée de FNB classiques avec des pondérations en actions et en obligations variant en fonction du conservatisme de la pondération cible. Une petite minorité ajoute quelques autres catégories d’actifs, notamment des fiducies immobilières, de l’or ou des options.

En juin dernier, la catégorie des FNB équilibrés représentait 4,1 G$ d’actifs sous gestion, ce qui constituait une part de 2,3 % du marché canadien des FNB, selon Daniel Straus, vice-président et directeur de la recherche et de la stratégie sur les FNB, à la Financière Banque Nationale.

Cette faible part du marché des FNB cache cependant une croissance importante. «Il y a seulement deux ans, la part des FNB équilibrés était pour ainsi dire de zéro», fait ressortir Daniel Straus. «En avril 2018, l’actif sous gestion était de 233 M$ ; c’est dire que la croissance a été de plus de 1 500 %», rappelle Marie-Chantal Lauzon, vice-présidente principale, développement des affaires chez Horizons ETFs Management (Canada).

L’eldorado de ces FNB tient au territoire gigantesque des fonds communs équilibrés qui totalisaient 787 G$, selon Alain Desbiens, directeur FNB Québec chez BMO Gestion mondiale d’actifs, qui reprend une statistique de l’Institut des fonds d’investissement du Canada.

On peut s’étonner que les manufacturiers de FNB aient mis tant de temps à le découvrir. En fait, iShares offrait déjà en 2005 un premier FNB équilibré sous la marque Claymore. Tout récemment, la firme a rebaptisé ce produit iShares Diversified Monthly Income ETF (XTR).

«Avec des frais de gestion de l’ordre de 0,6 % à 0,8 %, les produits d’iShares n’ont jamais décollé, note Daniel Straus. La catégorie n’a vraiment pris son envol qu’avec l’introduction, en février 2018, de trois portefeuilles équilibrés de Vanguard, dont les frais de gestion étaient de 0,24 %.»

Sous le capot

Sauf quelques exceptions, notamment dans les produits de Purpose Investments, tous les FNB équilibrés sont des FNB de FNB. Dans la majorité des cas, les FNB sous-jacents appartiennent aussi au manufacturier qui les assemble. Par exemple, le Vanguard Balanced ETF Portfolio est composé de sept FNB de Vanguard, notamment le Vanguard US Total Marked Index ETF (part de 24 %), le Vanguard Canadian Aggregate Bond Index ETF (23 %), le Vanguard FTSE Canada All Cap Index ETF (18 %), et quatre autres.

Une situation semblable prévaut pour les produits d’iShares, de BMO et d’Horizons.

Ces acteurs, qui dominent la scène des FNB au Canada, proposent des suites complètes de FNB équilibrés.

Pour offrir une suite complète de FNB comme celle de BMO, «il faut qu’un manufacturier dispose d’une bonne base de FNB indiciels», fait ressortir Alain Desbiens.

Ce soubassement de FNB indiciels est la fondation grâce à laquelle les manufacturiers peuvent offrir pour l’ensemble des frais de gestion supérieurs de quelques points de base seulement aux frais de chaque FNB indiciel sous-jacent. Ce léger supplément couvre les frais liés au rééquilibrage périodique du portefeuille, le plus souvent trimestriel.

L’alignement d’une suite de FNB sous-jacents, tous la propriété d’un même manufacturier, n’est pas une règle universelle. «Cet enfermement dans les fonds d’un seul et même fournisseur pourrait rebuter certains conseillers et investisseurs», juge Dan Hallett. Ainsi, Horizons, avec son FNB Horizons occasions mondiales gérées (HGM), lancé en août 2015, avant que le secteur explose, intègre 10 FNB, dont neuf n’appartiennent pas à Horizons !

AGFiQ fait de même avec son Multi-Asset Income Allocation ETF (QMY), où sur 10 FNB sous-jacents, huit sont d’iShares et trois d’AGFiQ. Une particularité de ce FNB équilibré tient à la présence d’un FNB d’infrastructures.

Faisant bande à part, Purpose Investments offre une version FNB de son Multi-Asset Income Fund (PINC) qui est composé en majeure partie de titres individuels, qu’il s’agisse d’obligations de Curo Group Holdings, d’actions de Pembina Pipeline Corporation ou d’actions privilégiées de la Banque TD.

À cause de leur approche de gestion active, les fonds HGM et PINC exigent un ratio des frais de gestion plus élevé que celui des FNB équilibrés courants : de 1,42 % dans le cas de HGM et de 0,99 % dans le cas de PINC. Cependant, les familles de FNB équilibrés, tant chez Vanguard, iShares, BMO que Horizons, ont des ratios des frais de gestion (RFG) qui sont dans la partie inférieure de la fourchette, soit de 0,16 % pour le HBAL de Horizons, de 0,20 % pour les trois de BMO, et de 0,25 % pour la famille de Vanguard. Au moment d’aller sous presse, le RFG des FNB d’iShares n’était pas affiché, mais leurs frais de gestion s’établissaient à 0,18 %.

Comment tourne le moteur

Un FNB équilibré est peu exposé aux écarts cours acheteur-cours vendeur, juge Daniel Straus. «Ils ont un taux de rotation et des niveaux de transaction minimaux, dit-il. Grâce à la popularité actuelle [des FNB équilibrés], les gestionnaires bénéficient d’afflux importants de capitaux qui leur permettent de rétablir constamment l’équilibre des fonds sans négocier.»

Cette faible sensibilité à l’écart cours acheteur-cours vendeur se perpétuera sans doute même quand la popularité de ces fonds s’effritera car, explique Daniel Straus, «nous avons affaire à des portefeuilles très diversifiés dont les fonds sous-jacents sont les « best-sellers » de chaque manufacturier et qui jouent dans les marchés les plus importants et les plus liquides. Les fonds qui s’affairent dans les marchés moins liquides forment une proportion minime. C’est dire que le fonds « parent » risque de souffrir des écarts de cours.»

Tout écart important, s’il devait survenir, se manifesterait comme une légère perte de rendement, juge le spécialiste. Cependant, rappelle-t-il, «l’investisseur qui ne négocie pas dans un épisode de perte ne la ressentira probablement pas en fin de compte».

Le client qui investit dans un fonds commun peut facilement faire de petits placements à intervalles réguliers. Le monde des FNB ne reproduit pas d’emblée cet avantage. Cependant, fait ressortir Daniel Straus, certains courtiers à escompte offrent un plan de contribution préautorisé auquel un membre peut souscrire. «La plupart des FNB ont des prix entre 10 $ et 20 $, dit-il, ce qui permet d’effectuer un tel programme assez facilement.»

Ces plans n’ont toutefois pas la flexibilité de leurs équivalents chez les FCP, où un investisseur peut acquérir des fractions d’unités.

Un investisseur doit être avisé que la portion obligataire d’un FNB équilibré n’offre pas la même flexibilité qu’un équivalent en fonds commun. Par exemple, tout FNB obligataire dans les sous-jacents sera forcément couvert, ce qui retire la possibilité de gagner au jeu des devises à l’international. De plus, la pondération des indices obligataires fait qu’on s’expose aux plus importants emprunteurs, «ce qui ne fait qu’augmenter le risque», souligne Étienne Bordeleau-Labrecque, vice-président et gestionnaire de portefeuille adjoint chez Partenaires Ninepoint.

Changer la donne

Quoi qu’il en soit, les FNB équilibrés changent la donne. Le marché des FNB offre un produit qui a le potentiel «d’être un point d’arrêt unique, une solution de base toutes saisons pour un portefeuille», affirme Daniel Straus. Ces produits – qu’il appelle les «enfants perdus du monde des FNB» – peuvent se substituer aux fonds communs de même type. C’est dire que «ça laisse beaucoup de place pour croître», lance Alain Desbiens.

«Un investisseur peut avoir au coeur de son portefeuille un FNB équilibré et ensuite garnir la périphérie avec des stratégies particulières, dit Marie-Chantal Lauzon. On s’en va vers une prépondérance de FNB équilibrés.»

L’investisseur qui recourt à un FNB équilibré et qui le détient pour le long terme paye une seule fois les frais d’achat et de vente, et minimise les frais liés à l’écart cours acheteur-cours vendeur.

Plusieurs tendances favorisent la diffusion des FNB équilibrés dont, l’implantation croissante de comptes à honoraires chez les conseillers, la multiplication de fonds communs de série F qui oeuvrent dans le même sens, la pression à la baisse sur les frais de gestion, note Dan Hallett : «Il y a une forte possibilité que ces produits vont gagner le marché des conseillers et résider au coeur des portefeuilles.»

Pour un conseiller soucieux de recruter les enfants de ses clients, par exemple, un seul FNB équilibré pourrait très bien faire l’affaire, juge Dan Hallett, d’autant plus que «les FNB avec leurs bas frais de gestion sont des produits particulièrement attrayants pour les plus jeunes générations», ajoute-t-il.

De plus, considère Dan Hallett, les FNB équilibrés, tout comme les fonds communs équivalents, auront une influence bénéfique en ce sens que leurs bas frais de gestion favorisent un rendement plus élevé.

Dans une étude réalisée il y a près de 10 ans, Dan Hallett avait constaté que les détenteurs de fonds communs équilibrés avaient un rendement aussi bon, et souvent meilleur, que les investisseurs en actions. Parce que la volatilité d’un fonds équilibré est moindre que celle d’un fonds d’actions, les investisseurs «les détenaient plus longtemps, les négociaient moins souvent et en tiraient des rendements supérieurs, fait ressortir l’analyste. Les FNB offrent les mêmes avantages comportementaux que les fonds communs équilibrés et pourraient aller chercher une partie du marché dont les fonds communs ont bénéficié si longtemps.»

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