Avec une croissance modérée au menu pour la prochaine année et le prochain cycle économique, la probabilité de récession en 2020 est faible, selon Bill Yun, premier vice-président des solutions d’actifs mixtes chez Franklin Templeton, à New York.

« Nous ne croyons pas qu’il y aura une récession en 2020, contrairement à ce que beaucoup ont soutenu. Nous pensons en fait qu’il y a une possibilité sur cinq qu’une récession se produise en 2020 », a -t-il dit devant des conseillers en placement, des analystes, des conseillers en régimes de retraite et des promoteurs de régimes de retraite réunis lors de la conférence sur les perspectives mondiales organisée par Franklin Templeton, à Montréal, le 3 décembre 2019.

Bill Yun s’attend plutôt à une croissance mondiale modérée avec peu d’inflation au cours des sept à 10 prochaines années, particulièrement avec « des taux d’intérêt bas et beaucoup de liquidités, l’environnement économique mondial soutiendra les actifs à risque », a-t-il souligné.

Une des raisons qui font que la récession n’est pas proche est liée à la consommation. Par exemple, les dépenses de consommation aux États-Unis ont été assez stables depuis 2010.

« De nombreuses raisons expliquent pourquoi la consommation américaine est encore forte. Le taux de chômage divulgué en décembre dernier est, à 3,5 %, le plus bas depuis 50 ans. Environ 266 000 emplois se sont ajoutés en novembre, la valeur nette des consommateurs est en hausse d’environ 10 %, la croissance des salaires, de 3 %, et ainsi de suite. La liste est longue », a dit Bill Yun.

Bill Yun

Selon ce dernier, les actions des marchés émergents devraient surperformer par rapport aux actions et aux obligations des marchés développés. En effet, dans son analyse de la performance de 52 catégories d’actifs dans le prochain cycle économique, Franklin Templeton prévoit que le rendement des actions provenant des marchés émergents sera de 7,1 %.

À titre comparatif, les gestionnaires de placements s’attendent à ce que les actions canadiennes fournissent un rendement de 6,0 %, et les actions américaines, de 6,1 %. Ceci constitue une diminution relativement importante du rendement de l’investissement par rapport aux deux dernières décennies.

De plus, Franklin Templeton considère que les économies émergentes semblent mieux outillées que les économies développées à long terme sur le plan de deux dynamiques mondiales importantes : le cycle des produits de base et le cycle de resserrement de la politique monétaire par la Réserve fédérale américaine.

« Dans le passé, la dépendance excessive à l’égard du financement en dollars américains rendait les économies émergentes vulnérables à la hausse des taux et à la vigueur du dollar. Nous pensons qu’elles feront preuve de résilience face à cette situation et à l’inévitable volatilité des prix des matières premières à plus long terme », écrit Franklin Templeton dans ses nouvelles « Perspectives 2020 des marchés financiers ».

Par ailleurs, les effets d’éléments géopolitiques comme les élections présidentielles américaines, le Brexit au Royaume-Uni, la croissance du populisme dans le monde ainsi que la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis sont autant d’éléments que les conseillers devront surveiller, tout au long de l’année.

Ces risques suscitent de l’incertitude sur les marchés internationaux, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle Bill Yun recommande fortement aux professionnels de l’industrie de maintenir une approche de portefeuilles très diversifiés et mixtes, incluant des catégories d’actifs alternatifs.

« Si vous ne regardez que votre portefeuille typique de titres à revenu fixe et d’actions à 60/40, vous pourriez ne pas être en mesure d’atteindre les taux de rendement que vous recherchez », a-t-il dit.

De plus, selon Franklin Templeton, la politique fiscale continuera à stimuler l’économie, c’est pourquoi, elle considère que les actions mondiales surperformeront les obligations mondiales pendant les prochaines années.

Prudence avec les actions canadiennes

Les perspectives économiques du Canada pour la prochaine année comportent davantage de turbulences, selon Michael Greenberg, vice-président et gestionnaire de portefeuille chez Solutions multiactifs Franklin Templeton, à Toronto.

« Nous avons une vision assez prudente de l’économie canadienne, compte tenu de certains des défis cycliques et structurels posés ici au pays. Cela se traduit par une sous-pondération des actions canadiennes par rapport à notre répartition d’actif stratégique à long terme », a-t-il dit lors de la conférence.

Une des raisons qui explique la position de Franklin Templeton est que les dépenses en capital sont en baisse au pays, et à ceci s’ajoute une hausse de la dette moyenne des Canadiens. En fait, pour chaque dollar gagné, un Canadien doit plus de 1,75 $, un record.

Michael Greenberg

« Depuis la crise financière de 2008, les consommateurs américains se sont désendettés, tandis que les Canadiens ont davantage emprunté, a souligné Michael Greenberg. Nous croyons qu’il s’agit d’un obstacle à la croissance du Canada. »

L’endettement des individus n’est pas la seule raison qui fait que Michael Greenberg considère le Canada comme une économie vulnérable. En effet, le marché canadien est plutôt concentré dans quelques secteurs d’activités, plus précisément le secteur financier et celui des ressources. C’est particulièrement vrai lorsqu’on le compare avec le reste du monde.

En effet, le secteur financier représente 22 % de l’économie canadienne par rapport au reste du monde, et le secteur des ressources, 13,4 %.

« Étant donné le niveau élevé de la dette à la consommation et les répercussions possiblement négatives sur les banques ainsi que les défis posés dans le secteur des ressources, l’économie canadienne est vulnérable à notre avis », a-t-il expliqué.

Franklin Templeton prévoit un rendement des actions canadiennes de 6 % pour les sept à 10 prochaines années, soit 1,2 point de pourcentage de moins que le rendement de 7,2 % des deux dernières décennies.

Il n’empêche que les risques et la vulnérabilité du marché canadien et de ses sociétés peuvent aussi cacher quelques trésors. Michael Greenberg rappelle que des évaluations plus faibles des entreprises canadiennes peuvent produire des taux de rendement plus élevés dans le futur.

« Si nous examinons les évaluations des actions au Canada, elles sont plus basses que les moyennes à long terme, reflétant probablement au moins certaines de ces mauvaises nouvelles », a-t-il dit.

Ceci étant dit, il considère que l’évaluation est un très mauvais outil pour se synchroniser avec les phases de l’économie et que les marchés peuvent rester longtemps sous-évalués, ce qui rend les entreprises intéressantes, mais vulnérables à ces yeux.

« Nous préférons rester sous-pondérés à ce stade jusqu’à ce que nous puissions être davantage assurés des taux de croissance », a ajouté Michael Greenberg.

Enfin, en 2020, les conseillers en placement doivent continuer à privilégier une approche de portefeuille bien diversifié et se tourner davantage vers les actions mondiales que vers les obligations mondiales des gouvernements et des sociétés pour obtenir les rendements attendus.


NOTES JURIDIQUES IMPORTANTES

Le présent document est uniquement d’intérêt général et ne doit pas être considéré comme des conseils de placement ni comme une recommandation d’acheter, de vendre ou de conserver un titre ou d’adopter une stratégie de placement. Ce contenu ne représente pas des conseils de nature juridique ou fiscale. Les points de vue exprimés sont ceux du gestionnaire de placements et les commentaires, opinions et analyses sont en date de la publication du présent document et peuvent changer sans préavis. Les renseignements fournis dans le présent document ne constituent pas une analyse complète de tous les faits importants au sujet d’un pays, d’une région ou d’un marché. La préparation du présent contenu peut avoir nécessité des données de tiers qui n’ont pas fait l’objet d’une vérification ou d’une validation indépendante par Placements Franklin Templeton (« PFT »). PFT décline toute responsabilité, quelle qu’en soit la nature, à l’égard de toute perte résultant de l’utilisation de ces informations, et le lecteur est l’unique responsable de l’utilisation qu’il fait des commentaires, des opinions et des analyses que contient le document. Les produits, les services et les informations peuvent ne pas être disponibles dans toutes les collectivités territoriales et sont offerts à l’extérieur des États-Unis par d’autres sociétés affiliées de Placements Franklin Templeton et/ou leurs distributeurs conformément aux dispositions des lois et des règlements locaux. Consultez votre conseiller professionnel pour obtenir de plus amples renseignements sur les produits et les services offerts dans votre collectivité territoriale.