Un couple de personnes ¸agées discutant avec un conseiller assis à une table
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L’année 2022 a été assez éprouvante en termes de performances des marchés financiers. De plus, avec une inflation de 6,3% en 2022 et de 4,8% en 2021, le coût de la vie a aussi augmenté beaucoup plus vite que prévu. Intuitivement, ces deux éléments combinés semblent mettre une pression importante sur la planification de retraite de plusieurs particuliers. Mais est-ce vraiment le cas?

Étude de cas au 1er janvier 2018

Imaginons le cas suivant, un particulier célibataire de 57,5 ans nous consulte au 1er janvier 2018 afin d’évaluer ses revenus de retraite. Il ne participe à aucun régime de retraite et il prévoit épargner, annuellement, 10 000 $ au REER (cette cotisation sera indexée annuellement) jusqu’à la retraite soit à l’âge de 65 ans. Il détient déjà 500 000 $ en REER. Nous utiliserons les Normes de projections de l’IQPF de 2017 (soient celles applicables en janvier 2018). Le rendement annuel net sur les actifs sera présumé égal à 4,00% et le taux d’inflation annuel sera présumé égal à 2,00%. Finalement, nous présumerons que ce particulier aura droit à la rente maximale du RRQ à 65 ans, soit 13 610 $ (en 2018) et à la rente maximale de la PSV à 65 ans, soit 7 040 $ (en 2018).

  • Ce particulier était en mesure de supporter un Coût de vie à la retraite (revenu net indexé) de 34 500 $ (en dollars de 2018).

Mise-à-jour au 1er janvier 2023

Cinq ans plus tard, le plan d’épargne à été respecté mais une mise-à-jour des résultats est requise. Nous présumons que ce particulier a utilisé la répartition de portefeuille suivante : 50 % en actions canadiennes, 30 % en obligations canadiennes, 10 % en actions américaines, 10% en actions internationales. Un tel portefeuille a généré un rendement approximatif moyen de 5,00% sur cinq ans (au 1er janvier 2023). Nous ne considérons pas les frais en présumant un investissement indiciel. Ce faisant, la valeur marchande du REER se trouve à être, au 1er janvier 2023, légèrement en avance sur la projection de 2018 (699 229 $ vs. 665 738 $). Le rendement annuel net futur sur les actifs sera présumé égal à 4,00% et le taux d’inflation annuel sera présumé égal à 2,10% (Normes 2022).

Nous utiliserons la rente maximale du RRQ à 65 ans, soit 15 679 $ (en 2023) et la rente maximale de la PSV à 65 ans, soit 8 251 $ (en 2023). On remarquera qu’entre les deux projections (2018 et 2023), non seulement le RRQ a été bonifié mais la prestation de la PSV augmentera aussi de 10% aux 75 ans du particulier.

  • Ce particulier sera désormais en mesure de supporter un Coût de vie à la retraite (revenu net indexé) de 40 000 $ (en dollars de 2023).

Réconciliation de ces résultats

En considérant l’inflation réelle des cinq dernières années, est-ce que ce particulier s’est appauvri? En vérité pas véritablement. Sur les cinq dernières années, l’inflation moyenne (incluant les années exceptionnelles 2021 et 2022) a été de 3,20%.  En appliquant cette inflation réelle sur le résultat original (34 500 $ en dollars de 2018), on arrive à un pouvoir d’achat comparable de 40 385 $. Dit autrement, notre particulier aurait dû être en mesure de supporter un pouvoir d’achat de 40 385 $ (calculé en 2023) à la retraite pour être dans la même situation que celle présentée au plan original. On a calculé 40 000 $ qui correspond à 99% du résultat visé (40 000 $ / 40 385 $).

En conclusion

Évidemment, chaque cas sera unique, mais malgré le fait que la dernière année a été éprouvante, les rendements récents (avant 2022) et les améliorations apportées aux régimes publics compenseront, au moins partiellement, pour plusieurs particuliers.

Martin Dupras, a.s.a., Pl.Fin., M.Fisc, ASC
Fellow de l’IQPF
ConFor financiers inc.

Février 2023