Taux d’intérêt – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Mon, 07 Jul 2025 12:35:54 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.1 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Taux d’intérêt – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Prêts hypothécaires : la Banque du Canada va-t-elle reprendre son cycle de baisse des taux d’intérêt ? https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/peter-tsakiris/prets-hypothecaires-la-banque-du-canada-va-t-elle-reprendre-son-cycle-de-baisse-des-taux-dinteret/ Mon, 07 Jul 2025 12:35:54 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=108401 ZONE EXPERTS – Les indicateurs économiques actuels renforcent la probabilité de nouvelles réductions du taux directeur d’ici la fin de l’année.

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Le ralentissement de l’économie canadienne se poursuit. Tout d’abord, le marché du travail au Canada demeure stagnant avec un taux de chômage se situant à 7 %, au plus haut niveau depuis 2016, en excluant évidemment la période de la pandémie. En effet, l’économie canadienne a enregistré une perte nette de 15 300 emplois au cours des quatre derniers mois. L’annonce des données de juin, attendue le 11 juillet, sera particulièrement déterminante pour évaluer si cette tendance se poursuit. On observe déjà des reculs dans plusieurs secteurs sensibles aux récents tarifs imposés par les États-Unis.

En juin 2025, le PMI manufacturier s’est replié à 45,6, poursuivant sa contraction pour un cinquième mois consécutif. Quant à l’indice des services, il est tombé à 44,3, confirmant un ralentissement prolongé pour le 7e mois. Le niveau d’activité nettement en bas de la barre de 50 est alors en fort recul dans les deux secteurs qui affichent un climat économique peu favorable.

Les dernières statistiques relatives au marché immobilier affichent une reprise au mois de mai, favorisée par la baisse des taux d’intérêt. Toutefois, l’inventaire global représentant environ 4,9 mois d’offre est proche de son niveau historique de 5 mois et le prix moyen affiche une baisse de 1,8 % depuis un an.

La baisse des taux d’intérêt a aidé les ménages à payer leurs dettes, mais on constate une augmentation des arriérés au niveau des paiements de dettes. Selon la Banque du Canada, 1,4 million de consommateurs ont manqué au moins un paiement au cours du premier trimestre de 2025 et le taux de délinquance augmente autant sur les dettes personnelles que sur les dettes hypothécaires. Le ratio de la dette des ménages par rapport au revenu disponible s’établit à 173,9 % au premier trimestre de 2025, en recul par rapport au sommet de 185 % atteint à la fin de 2021. Malgré ce léger repli, il demeure à un niveau historiquement élevé, ce qui limite la marge de manœuvre des ménages pour augmenter leur consommation.

Dans un contexte où de nombreux prêts hypothécaires devront être renouvelés à des taux nettement plus élevés que ceux actuellement en vigueur, nous demeurons préoccupés par la capacité des ménages à soutenir la demande. Par conséquent, nous anticipons un ralentissement marqué de l’économie canadienne qui pourrait se prolonger jusqu’à la mi-2027, moment où l’augmentation des taux de 2022 n’aurait plus effet au renouvellement des prêts hypothécaires.

L’inflation annuelle, telle que mesurée par l’IPC, est restée inférieure à la cible de la Banque du Canada, s’établissant à 1,7 % en mai. Toutefois, c’est l’inflation sous-jacente (Core) qui suscite davantage de préoccupations, puisqu’elle demeure élevée à 3,0 %.

Bien que la Banque du Canada adopte une approche prudente en raison des incertitudes liées aux tarifs américains, susceptibles de provoquer une poussée temporaire de l’inflation, nous maintenons notre position. Nous sommes même encore plus convaincus que le ralentissement de l’économie, combiné à la forte appréciation du dollar canadien et aux pressions exercées sur la Réserve fédérale américaine, inciteront la Banque du Canada à poursuivre les baisses de taux au cours de la seconde moitié de l’année.

D’ailleurs, seule la Banque de Nouvelle-Écosse estime que la BdC ne procédera à aucune baisse de son taux directeur d’ici la fin de l’année. En revanche, RBC et CIBC prévoient deux réductions, tandis que BMO et la Banque Nationale anticipent trois baisses de taux d’ici la fin de 2025.

La gestion du passif fait partie intégrante de la situation financière du client et en représente parfois même « la » plus grande portion. Il est donc primordial de confier son analyse à un professionnel objectif qui saura guider le client et s’assurer qu’il en saisisse bien la valeur. Après tout, la gestion du passif n’est-elle pas tout aussi importante que celle des actifs ?

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Forum sur les investissements alternatifs de Montréal 2025 https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/aima/forum-sur-les-investissements-alternatifs-de-montreal-2025/ Fri, 04 Jul 2025 11:15:26 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=108362 ZONE EXPERTS – Les points à retenir.

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Le Club Saint-James a de nouveau accueilli la communauté canadienne des investisseurs investissements alternatifs à l’occasion du troisième Forum annuel Forum sur les investissements alternatifs de Montréal (FAIAM) organisé par l’Alternative Investment Management Association (AIMA). L’événement a réuni plus de 140 participants, parmi lesquels des investisseurs institutionnels, des gestionnaires d’actifs, des conseillers en gestion de patrimoine et des prestataires de services.

Cet événement d’une demi-journée a permis de présenter des perspectives opportunes sur l’évolution de la dynamique des placements alternatifs au Canada et ailleurs. Voici les principaux enseignements de cette journée :

Changements stratégiques dans la répartition institutionnelle

Les institutions canadiennes rééquilibrent leurs stratégies de portefeuille en combinant leurs capacités internes et des partenariats externes ciblés. Alors que l’exposition au bêta global est de plus en plus gérée en interne, les gestionnaires externes sont sollicités pour leur expertise spécialisée, leur accès à des occasions de co-investissement et leurs structures de frais plus alignées. Cette approche hybride reflète l’importance croissante accordée à l’agilité, à la rentabilité et à la collaboration à valeur ajoutée dans la construction des portefeuilles institutionnels.

Les placements alternatifs liquides gagnent du terrain

Alors que la volatilité des marchés et les risques liés à la concentration des actions persistent, les placements alternatifs liquides deviennent un élément fondamental des portefeuilles institutionnels. Ces stratégies sont appréciées pour leurs avantages en matière de diversification, de protection contre les baisses et de transparence accrue, ce qui en fait un complément intéressant aux classes d’actifs traditionnelles. Les intervenants ont souligné que les placements alternatifs liquides sont de plus en plus considérés comme des outils essentiels pour naviguer dans l’environnement d’investissement actuel et sur des marchés incertains.

Naviguer dans l’incertitude macroéconomique et les bouleversements technologiques

Les directeurs des investissements sont confrontés à un contexte macroéconomique complexe, marqué par l’inflation, la volatilité des taux d’intérêt et l’instabilité géopolitique. Dans le même temps, les forces déflationnistes induites par l’intelligence artificielle, l’automatisation et la réorganisation des chaînes d’approvisionnement mondiales redéfinissent les facteurs de rendement et de risque à long terme. Le forum a souligné l’importance de la planification de scénarios, de l’allocation dynamique des actifs et de l’intégration des technologies dans la prise de décision en matière d’investissement.

Actifs numériques : l’infrastructure prime sur la spéculation

L’engagement institutionnel dans les actifs numériques évolue, passant d’une exposition spéculative à des applications axées sur l’infrastructure. Les bons du Trésor tokenisés, les cryptomonnaies stables et les systèmes de règlement basés sur la chaîne de blocs gagnent du terrain, avec un accent particulier sur la conservation, la diligence raisonnable opérationnelle et la conformité réglementaire. Les participants ont noté que, si l’engouement pour les cryptomonnaies s’est calmé, la technologie sous-jacente et l’infrastructure qui en résulte transforment la manière dont les capitaux circulent dans le système financier.

Crédit privé : rendement, résilience et collaboration

Le crédit privé continue d’attirer les capitaux, offrant à la fois un rendement et une résilience structurelle dans un environnement de taux élevés. Le forum a mis en évidence la collaboration croissante entre les gestionnaires émergents et établis, en particulier dans le domaine de la recherche de transactions, des structures de financement et des plates-formes de co-investissement. Au-delà des prêts directs, les capitaux affluent vers des stratégies de crédit adossées à des actifs, structurées et de niche, reflétant l’appétit des investisseurs pour des sources de rendement différenciées et l’atténuation des risques.

Innovation dans le domaine de la gestion de patrimoine et la formation des conseillers

La demande d’investissements alternatifs dans le domaine de la gestion de patrimoine s’accélère, sous l’effet de l’intérêt des clients pour la diversification et la génération de revenus. Les structures de fonds permanents et à intervalle régulier gagnent en popularité en raison de leur liquidité et de leur accessibilité. Cependant, la formation des conseillers reste un obstacle majeur à leur adoption à plus grande échelle. Des forums tels que le Forum sur les investissements alternatifs de l’AIMA à Montréal contribuent à combler cette lacune en favorisant le dialogue entre les fournisseurs de produits, les architectes de plates-formes et les stratèges en gestion de patrimoine.

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Les politiques monétaires transfrontalières vont diverger https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/les-politiques-monetaires-transfrontalieres-vont-diverger/ Wed, 18 Jun 2025 11:05:55 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=108028 La Banque du Canada reprendra ses réductions le mois prochain, tandis que la Fed restera à l’écart jusqu’au quatrième trimestre.

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La Banque du Canada réduira probablement ses taux le mois prochain et de nouveau en septembre, tandis que la Réserve fédérale américaine (Fed) maintiendra son statu quo jusqu’au quatrième trimestre, indique Marchés mondiaux CIBC dans ses dernières prévisions économiques.

Dans un contexte de hausse des tarifs douaniers et d’incertitude accrue, les perspectives de croissance économique s’assombrissent.

« Nos prévisions de croissance mondiale ont été revues à la baisse, ce qui reporte la reprise que nous attendions depuis l’année dernière pour 2025 », indiquent les économistes de la banque dans un nouveau rapport.

Dans ce contexte, les responsables des politiques fiscales et monétaires « devront donc actionner certains leviers pour obtenir l’amélioration de la croissance que nous attendons pour 2026 ».

Toutefois, les performances divergentes des économies américaine et canadienne cette année conduiront également à des politiques monétaires divergentes, selon le rapport.

À l’heure actuelle, c’est sur le marché du travail que les divergences sont les plus marquées, selon le rapport : les États-Unis restent proches du plein emploi, tandis que le Canada est « déjà à environ un point de pourcentage du plein emploi », et le taux de chômage devrait augmenter.

Par conséquent, les réductions de taux au Canada interviendront probablement plus tôt que les marchés ne le prévoient actuellement, selon le rapport.

« La Banque du Canada, confrontée à un marché de l’emploi beaucoup plus faible, n’a pas le luxe d’une longue pause. Nous prévoyons une baisse de taux de la Banque du Canada d’un quart de point en juillet et en septembre, ce qui constituera la dernière étape de ce cycle d’assouplissement, à condition que les États-Unis n’accélèrent pas la guerre commerciale et ne provoquent pas une véritable récession mondiale. »

Aux États-Unis, la Banque CIBC ne prévoit plus qu’une seule baisse de taux cette année — et pas avant le quatrième trimestre — alors qu’elle s’attendait auparavant à deux baisses.

« En clair, le président [Jerome] Powell n’est pas pressé d’agir alors que l’inflation risque de repartir à la hausse et que le mandat de plein emploi de la Fed n’est pas encore menacé », indique le rapport.

En ce qui concerne l’année prochaine, la Fed pourrait être en mesure de réduire les taux de 75 points de base supplémentaires.

« Mais même ce degré d’assouplissement pourrait être remis en question par des décisions de politique fiscale qui sont encore en cours », ajoute le rapport.

En ce qui concerne l’année prochaine, l’économie canadienne devrait retrouver son élan.

« Les mesures de relance budgétaire prises par les gouvernements fédéral et provinciaux seront utiles, mais pour vraiment attiser la flamme, nous devons également constater des progrès continus dans les négociations commerciales et de nouvelles réductions des taux d’intérêt de la part de la Banque du Canada », indique le rapport.

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Prêts hypothécaires : la Banque du Canada poursuivra-t-elle la baisse de ses taux ? https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/peter-tsakiris/prets-hypothecaires-la-banque-du-canada-poursuivra-t-elle-la-baisse-de-ses-taux/ Mon, 09 Jun 2025 11:44:31 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=107949 ZONE EXPERTS – Les données économiques récentes ouvrent la voie à de nouvelles baisses de taux d’ici la fin de l’année.

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Considérant la situation économique actuelle, notre banque centrale traverse une période mouvementée. Face à l’incertitude causée par les tarifs et après avoir procédé à une baisse cumulative substantielle du taux directeur de 2,75 % au fil de 7 rencontres consécutives, la Banque du Canada (BdC) a choisi de ne pas modifier sa politique monétaire lors ses deux dernières rencontres. Il s’agit d’une décision largement anticipée par les marchés, dans la mesure où l’impact les baisses précédentes soutiennent déjà l’économie canadienne, bien que la lutte contre l’inflation soit loin d’être terminée. Par ailleurs, la dernière chose que souhaite la Banque du Canada est de raviver la spéculation immobilière.

La hausse du PIB de 2,2 % au premier trimestre laisse croire que l’économie canadienne performe bien, mais cette hausse a été provoquée par une augmentation des exportations et une augmentation des inventaires faites en prévision de l’arrivée des tarifs. De plus, le taux du secteur des services, moteur traditionnel de l’économie nord-américaine, a augmenté seulement de 0,4 % contrairement à la moyenne historique de 5 %. L’investissement résidentiel a plongé de 11,0 %, ce qui montre clairement la faiblesse d’un autre des moteurs de croissance importants de l’économie canadienne.

En matière de création d’emplois, on constate certainement un ralentissement, mais pas un effondrement, du moins pour l’instant. À l’exception des années de la pandémie, le taux de chômage a atteint 7 %, son plus haut niveau depuis 2016, en raison notamment des difficultés dans les secteurs manufacturier, du transport et de l’entreposage, qui ont été clairement affectés par les tarifs. En effet, le nombre d’emplois actuels dans le secteur manufacturier est le plus faible depuis janvier 2023. De plus, chose importante à surveiller : une baisse des emplois temporaires pendant 2 mois consécutifs. N’oublions pas qu’une telle baisse est un indice précurseur d’un ralentissement prononcé de l’économie, puisque les entreprises préfèrent toujours diminuer les emplois temporaires avant les emplois permanents.

Quant au dollar canadien, sa forte appréciation au cours des dernières semaines offre à la Banque du Canada une plus grande latitude pour poursuivre les baisses de taux dans la seconde moitié de l’année.

La BdC, comme d’ailleurs la Réserve Fédérale (Fed), préfère certainement voir ce comment vont évoluer les tarifs planifiés par le gouvernement Trump et leur impact sur l’inflation, avant de procéder à des baisses additionnelles de taux. Par contre, nous demeurons convaincus que l’économie canadienne poursuivra son ralentissement en raison de la vague de renouvellements hypothécaires attendus d’ici 2027, lesquels devraient entraîner une diminution de la consommation. Avec quatre décisions restantes d’ici la fin de l’année et un ralentissement économique qui se traduit par une hausse du taux de chômage, nous estimons que la Banque du Canada devra relancer le cycle de baisse des taux afin de soutenir la stabilisation du marché de l’emploi.

La gestion du passif fait partie intégrante de la situation financière du client et en représente parfois même « la » plus grande portion. Il est donc primordial de confier son analyse à un professionnel objectif qui saura guider le client et s’assurer qu’il en saisisse bien la valeur. Après tout, la gestion du passif n’est-elle pas tout aussi importante que celle des actifs ?

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La BdC opte pour le maintien du taux directeur https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/la-bdc-opte-pour-le-maintien-du-taux-directeur/ Wed, 16 Apr 2025 14:32:22 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=106812 La banque centrale a tranché.

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Après une longue série de baisses de taux et dans un contexte de tensions commerciales persistantes, la Banque du Canada (BdC) freine le mouvement et maintient son taux directeur à 2,75 %. Contrairement aux précédentes décisions, qui avaient été largement anticipées par les experts, celle-ci a suscité des avis partagés : certains s’attendaient à une nouvelle baisse, tandis que d’autres privilégiaient un statu quo.

Cette décision survient en plein cœur de la guerre tarifaire opposant le Canada et les États-Unis — un contexte qui, selon de nombreux économistes, complique considérablement la tâche de la Banque du Canada. L’institution avait d’ailleurs averti qu’elle ne pouvait pas, à elle seule, gérer à la fois les retombées économiques d’un conflit commercial avec les États-Unis et les pressions inflationnistes liées à la montée générale des tarifs douaniers.

« Le changement majeur d’orientation de la politique commerciale américaine et l’imprévisibilité entourant les droits de douane ont accru l’incertitude, modéré les perspectives de croissance économique et fait monter les attentes d’inflation. Vu l’incertitude généralisée, il est exceptionnellement difficile d’effectuer une projection de la croissance du produit intérieur brut et de l’inflation au Canada et dans le monde », explique d’ailleurs la BdC dans son communiqué.

Le Rapport sur la politique monétaire d’avril contient d’ailleurs deux scénarios quant à la trajectoire de la politique commerciale américaine. Dans le premier, l’incertitude est élevée, mais la portée des droits de douane est limitée. La croissance au Canada s’affaiblit de façon provisoire, tandis que l’inflation tourne autour des 2 %.

Dans le second, la guerre commerciale se prolonge faisant plonger le Canada en récession en 2025. L’inflation quant à elle monte au-dessus de 3 % en 2026.

« Beaucoup d’autres scénarios de l’évolution de la politique commerciale sont possibles, prévient toutefois la BdC. En outre, un degré d’incertitude inhabituel entoure les issues économiques de tout scénario envisageable, car l’ampleur et la rapidité des changements de cap de la politique commerciale américaine sont sans précédent. »

« Ce que la Banque essaie de dire, sans vraiment le dire, c’est que les facteurs internes au Canada sont pratiquement relégués au second plan pour ce qui est la direction de la politique monétaire. Quand l’incertitude vient de la politique commerciale américaine, la Banque ne peut que suivre le courant, tenter de garder l’inflation sous contrôle et espérer que l’économie ne s’enfonce pas trop », comprend Pierre-Benoît Gauthier, Vice-Président, Stratégie de placement, IG Gestion de Patrimoine.

« Elle marche sur un fil : d’un côté, un ralentissement qui met un frein à la demande, donc à l’inflation. De l’autre, des hausses de coûts (tarifs, ruptures dans les chaînes d’approvisionnement) qui risquent de relancer la pression sur les prix. Bref, les deux forces s’affrontent, et la Banque essaie de ne pas se faire happer », continue-t-il.

Une économie difficile à lire

Cette décision survient au lendemain de l’annonce par Statistique Canada que l’inflation a ralenti à 2,3 % le mois dernier, se rapprochant ainsi de la cible de la banque centrale. Ce pourcentage est donc plus bas qu’en février, mais reste plus élevé que le taux de 1,8 % observé au moment de la publication du Rapport de janvier.

L’inflation mondiale suivait également une trajectoire similaire à la fin de 2024 avec une économie mondiale solide. Les tarifs douaniers ont très nettement assombri les perspectives.

Aux États-Unis, l’économie montre des signes de ralentissement. Dans la zone euro, la croissance a été modeste au début de 2025 et en Chine les données récentes font état d’un léger ralentissement de l’économie.

La volatilité extrême sur les marchés, perturbés par les annonces et reports successifs de droits de douane, ajoute encore à l’incertitude. Les prix du pétrole ont considérablement diminué depuis janvier et la valeur du dollar canadien s’est appréciée.

Au Canada, l’économie montre des signes de ralentissement, alors que l’annonce de nouveaux droits de douane et l’incertitude ambiante pèsent sur la confiance des consommateurs et des entreprises. La consommation, l’investissement résidentiel ainsi que les dépenses des entreprises auraient tous reculé au cours du premier trimestre. Les tensions commerciales freinent également la reprise du marché de l’emploi : le niveau d’emploi a diminué en mars, et plusieurs entreprises signalent qu’elles prévoient ralentir leurs embauches. Par ailleurs, la croissance des salaires continue de s’essouffler, affichant des signes clairs de modération.

« La déclaration est bien équilibrée entre la perspective de coûts d’approvisionnement plus élevés et une croissance économique en déclin. Elle affiche un ton clairement accommodant et, en lisant entre les lignes, la Banque du Canada laisse entendre qu’elle s’attend à une économie plus faible et qu’elle est prête à agir. La mention de l’inflation semblait être une sorte de marche arrière, un moyen de ne pas paraître trop mou », commente Pierre-Benoît Gauthier.

« Ce qui est peut-être le plus surprenant, c’est le discours sur les attentes d’inflation. On sent que la Banque craint qu’on revive un effet similaire à celui de 2022-2023 : que tout le monde commence à s’attendre à ce que les prix continuent de grimper, et que ces attentes risquent de se matérialiser d’elles-mêmes. Une sorte de prophétie autocréatrice. Nous croyons que ces craintes sont inutiles. L’inflation canadienne provient encore des coûts d’habitation, et non d’une forme de surchauffe quelconque », souligne-t-il.

Pour conclure son communiqué, le Conseil promet de faire « preuve de prudence en portant une attention particulière aux risques et aux incertitudes auxquels l’économie canadienne est confrontée, notamment : dans quelle mesure les droits de douane plus élevés feront baisser la demande pour les exportations canadiennes ; à quel point cela aura une incidence sur les investissements des entreprises, l’emploi et les dépenses des ménages ; avec quelle ampleur et à quelle vitesse les hausses de coûts seront répercutées sur les prix à la consommation ; et comment évolueront les attentes d’inflation ».

Il rappelle toutefois que la politique monétaire ne peut pas résoudre l’incertitude liée au commerce ni neutraliser les répercussions d’une guerre commerciale. Son rôle est de maintenir la stabilité des prix pour les Canadiens.

« Même si la Banque se montre prudente, il est clair qu’elle n’a pas entièrement fermé la porte à une reprise de son cycle de baisses. Mais pour le moment, elle ne réduira pas les taux au milieu d’un incendie tarifaire avant de connaître les vrais dommages. Pour l’instant, elle observe, elle évalue, et attend de voir si Trump bluffe encore… ou s’il vient réellement de jouer ses vraies cartes », conclut l’expert.

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Incertitude économique : comment tirer parti de la volatilité des marchés ? https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/incertitude-economique-comment-tirer-parti-de-la-volatilite-des-marches/ Wed, 26 Mar 2025 11:05:44 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=106237 C’est le temps de revoir sa stratégie d’investissement, selon un expert.

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L’année 2025 a débuté sous le signe de la turbulence : imposition de tarifs douaniers par l’administration Trump, réplique du Canada par des contre-tarifs, soubresauts de la Bourse face aux nouvelles politiques de la Maison-Blanche.

Face à cette actualité brûlante, les investisseurs doivent éviter la panique et garder le cap sur le long terme.

Selon Aaron Young, directeur exécutif et responsable de la gestion des portefeuilles clients chez CIBC Gestion mondiale d’actifs, il est même possible de transformer ces turbulences en occasions d’investissement.

 

« La volatilité, en soi, n’est pas nécessairement une mauvaise chose pour nous en tant que gestionnaires actifs, explique-t-il. Elle offre davantage de marges de manœuvre sur le marché », a-t-il expliqué dans un article publié dans le Globe and Mail.

 

En effet, les fluctuations permettent aux gestionnaires expérimentés de saisir des occasions d’achat à prix avantageux et de restructurer les portefeuilles de manière optimale.

Le contexte actuel des taux d’intérêt, qui sont à la baisse, crée selon Aaron Young un environnement plus équilibré et stable pour les investisseurs. Cette nouvelle configuration du marché modifie la donne pour les placements à revenu fixe. Une obligation offrant aujourd’hui un rendement nominalement plus faible pourrait malgré tout procurer un rendement réel équivalent ou supérieur à celui d’une obligation à rendement plus élevé d’il y a quelques années, car l’inflation érode moins rapidement sa valeur.

La discipline comme stratégie gagnante

Face aux fluctuations du marché, les experts sont unanimes : la précipitation est mauvaise conseillère. Au lieu de multiplier les changements de cap, les investisseurs ont tout intérêt à rester disciplinés et à se concentrer sur les fondamentaux, rappelle Aaron Young.

Michael Keaveney, vice-président des solutions de gestion chez CIBC Gestion d’actifs, recommande particulièrement la mise en place d’un plan d’investissement régulier, avec des versements constants à fréquence hebdomadaire, bihebdomadaire ou mensuelle. « Ainsi, vous ne redoutez plus autant la volatilité : si les marchés baissent un peu et que vous investissez régulièrement, vous profitez d’une occasion d’achat à moindre coût, explique-t-il. L’avantage psychologique d’un plan d’investissement régulier est qu’il fait de la volatilité votre alliée. »

Le rôle essentiel des conseillers

Dans ce contexte incertain, les conseillers en services financiers jouent un rôle déterminant. Au-delà de leur expertise technique, ils agissent comme de véritables « coachs comportementaux », selon l’expression de Michael Keaveney.

« En période d’incertitude, ils peuvent vous ramener aux principes fondamentaux de l’investissement, vous rappeler vos objectifs et ce vers quoi vous travaillez, souligne-t-il. C’est précisément dans ces périodes d’incertitude que les conseillers démontrent leur vraie valeur. »

Ils peuvent également aider à adapter les plans financiers aux objectifs personnels des clients et à saisir les occasions qui émergent lorsque le marché évolue.

En définitive, l’incertitude économique, loin d’être un obstacle insurmontable, peut devenir un tremplin pour les investisseurs disciplinés et bien conseillés. Une leçon particulièrement précieuse en ces temps mouvementés.

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Taux : la Banque du Canada est dans une position « très difficile » https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/taux-la-banque-du-canada-est-dans-une-position-tres-difficile/ Tue, 11 Mar 2025 11:00:51 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=106106 Les tarifs douaniers embrouillent les cartes.

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La prochaine annonce de la Banque du Canada sur les taux d’intérêt, mercredi, intervient dans un contexte d’incertitude croissante en raison de l’évolution de la guerre commerciale avec les États-Unis.

La plupart des économistes s’attendent à ce que la banque centrale procède à une autre baisse d’un quart de point de son taux directeur, en attendant de voir combien de temps durera le conflit avec le principal partenaire commercial du Canada.

La Banque du Canada est confrontée à une tâche ardue : établir une politique monétaire à un moment où l’inflation montre des signes d’entêtement et où l’économie canadienne reprend de la vigueur, mais alors que se profilent à l’horizon les risques d’un ralentissement marqué lié aux droits de douane américains.

« Il s’agit d’une position très difficile pour la Banque du Canada », admet Randall Bartlett, économiste en chef adjoint au Mouvement Desjardins.

Même si le président américain Donald Trump a tenu sa promesse d’imposer des droits de douane massifs sur les exportations canadiennes le 4 mars, la nature exacte de ces droits a changé avec une série de « pauses » et d’« ajustements » dans les jours qui ont suivi.

« Qui sait à quoi cela pourrait ressembler au jour le jour ? C’est presque impossible à deviner », laisse tomber Randall Bartlett en entrevue.

Les conséquences d’une guerre commerciale prolongée avec les États-Unis seront en tout cas graves pour l’économie canadienne. L’inflation devrait augmenter à court terme en raison des perturbations commerciales, prévoit Randall Bartlett. Et les pertes d’emplois dans les secteurs durement touchés pourraient rapidement s’accumuler si ces industries ne bénéficient pas de sursis de droits de douane.

Desjardins s’attend à ce que le Canada tombe en récession d’ici le milieu de l’année si les droits de douane élevés demeurent en vigueur. C’est bien loin de la trajectoire que suivait l’économie canadienne à l’orée de 2025.

À la fin de l’année dernière, des signes montraient en effet que les précédentes baisses de taux de la Banque du Canada commençaient à produire des effets bénéfiques sur l’économie. Le regain de confiance des consommateurs canadiens entraînait une augmentation de l’activité de détail à la fin de 2024 et suggérait que, sauf perturbation majeure, 2025 allait être une année de reprise.

Après six baisses consécutives qui ont ramené le taux directeur de la Banque du Canada à 3 %, Randall Bartlett souligne que la boule de cristal économique aurait dû suggérer à la banque centrale de suspendre son cycle d’assouplissement et d’attendre de voir où l’inflation et l’économie se stabiliseraient dans les mois à venir.

« Mais nous avons ensuite été frappés évidemment par le choc des droits de douane du 4 mars, et tous les paris sont maintenant ouverts quant à ce que cela signifie […] pour la Banque du Canada », estime l’économiste de Desjardins.

Un « changement structurel »

Les marchés financiers étaient largement en faveur vendredi dernier d’une baisse des taux d’un quart de point, selon LSEG Data & Analytics. Avant l’entrée en vigueur des droits de douane, les marchés indiquaient que les chances d’un maintien ou d’une baisse du taux directeur étaient pourtant incertaines.

Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, déclarait dans un discours le 21 février dernier que, si des droits de douane généralisés et durables sont appliqués, « il n’y aura pas de rebond » dans l’économie canadienne par la suite, comme il y en a eu pendant la reprise après la pandémie de COVID-19. On assisterait donc à un « changement structurel », a-t-il prévenu.

Tiff Macklem a ensuite expliqué que la banque centrale ne pouvait pas s’appuyer simultanément sur une croissance faible et sur une inflation poussée à la hausse par les droits de douane. Il a déclaré que la banque centrale prévoyait d’utiliser son taux directeur pour aider à « lisser » l’impact sur l’économie tout en gardant les attentes d’inflation bien ancrées à l’objectif de 2 %.

Andrew Grantham, économiste principal aux Marchés des capitaux CIBC, écrivait vendredi dans une note aux clients que la banque centrale « ne pouvait pas résoudre le problème des droits de douane » avec des baisses de taux, mais qu’elle pouvait au moins aider l’économie à traverser la période de turbulence.

La CIBC s’attend à ce que la banque centrale procède à une baisse d’un quart de point mercredi, pour amener le taux directeur à 2,75 % ; d’autres baisses pourraient suivre cette année si l’incertitude commerciale devait perdurer.

Chez Desjardins, Randall Bartlett s’attend aussi à ce que la Banque du Canada décide de fournir un peu de soutien à l’économie canadienne avec une baisse de 25 points de base. Mais il croit qu’elle s’abstiendra de toute mesure plus importante, en attendant de voir combien de temps les droits de douane resteront en place dans les semaines à venir.

Il souligne que la banque centrale sera limitée dans sa capacité à réduire le taux directeur, notamment à cause de la faiblesse du dollar canadien. Le huard est vulnérable non seulement aux impacts de la guerre commerciale, mais aussi à un écart grandissant entre les taux directeurs du Canada et des États-Unis, rappelle Randall Bartlett.

Si la Banque du Canada abaisse trop fortement son taux directeur, le huard pourrait également chuter, ce qui entraînerait alors une poussée plus importante de l’inflation sur les aliments et autres biens importés des États-Unis.

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Naviguer dans l’insécurité et la volatilité https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/peter-tsakiris/naviguer-dans-linsecurite-et-la-volatilite/ Mon, 10 Mar 2025 13:32:02 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=106077 ZONE EXPERTS – Quoi faire pour le prêt hypothécaire ?

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Il n’est pas nécessaire de s’attarder sur la médiatisation qui accompagne les débuts de l’ère Trump 2.0. Divers acteurs des sphères journalistique, politique, géopolitique et financière proposent leurs analyses qui visent à prédire l’avenir face aux nombreux changements auxquels nous sommes quotidiennement confrontés. Il y a certainement beaucoup de bruit dans l’air et il se dirige dans toutes les directions. Comment peut-on naviguer malgré tout ce bruit et donner le meilleur conseil afin de répondre à une simple question : quel type de prêt hypothécaire dois-je choisir dans le contexte actuel ?

En premier lieu, la réponse doit reposer sur la lecture que l’on fait de la situation macro-économique. Peu importe si la guerre commerciale persiste ou non, une chose est certaine : l’économie canadienne est affectée par la combinaison du taux d’endettement élevé des Canadiens et des taux d’intérêt élevés qui affectent le budget des ménages et restreignent par conséquent leur consommation.

Depuis plusieurs semaines, nos politiciens ont investi beaucoup d’efforts visant à dissuader l’application des nouveaux tarifs américains, mais à notre surprise on a constaté que la Chine a également imposé des tarifs sur des produits canadiens ! Alors, peu importe dans quelle mesure nous parviendrons à convaincre le gouvernement Trump de ne pas imposer ses tarifs sur les exportations canadiennes vers les États-Unis, il sera utopique de croire qu’il n’y aura aucun impact sur la croissance économique canadienne.

Alors, tarifs ou non, l’économie canadienne traversera une période difficile et le « playbook » prescrit un plus grand nombre de stimulus monétaire, en d’autres mots, une baisse additionnelle des taux d’intérêt. Les grandes banques canadiennes ont prédit la semaine dernière que la Banque du Canada (BdC) allait de nouveau baisser son taux directeur pour le fixer à 2 %. C’est également ce qu’on anticipait dans notre billet en début d’année Analyse des taux hypothécaires : ce que nous anticipons pour 2025.

Les événements des dernières semaines nous donnent la conviction qu’en cas de persistance des tarifs, la baisse des taux sera encore plus marquée, puisque la BdC devra composer avec des pertes d’emplois importantes. Étant donné qu’aux États-Unis, la baisse des taux d’intérêt ne sera pas aussi marquée, il faut s’attendre à un nouveau recul du dollar canadien. D’ailleurs, dans un tel contexte de guerre commerciale générant des pertes d’emplois, il faut s’attendre également à voir la mise en place d’un stimulus fiscal semblable à ce qu’on a connu pendant la pandémie. Tous les moyens seront mis à la disposition des décideurs pour amoindrir la récession.

Et qu’arrive-t-il à l’inflation ? Est-ce possible de vivre une stagflation ?

Ce questionnement suscite des inquiétudes chez les gens depuis de nombreuses années en raison de la croissance anémique observée. Plusieurs études démontrant que les tarifs n’occasionnent pas une inflation permanente en contredisent d’autres qui affirment l’inverse. Nous comprenons très bien que plusieurs éléments interreliés font en sorte qu’il est impossible de prédire de façon claire si l’augmentation des prix qui découlera de ces tarifs occasionnera de l’inflation permanente. Toutefois, on a de la difficulté de croire que l’inflation persistera dans un contexte où des pertes d’emplois provoqueront une récession importante. C’est pour cette raison qu’on n’accorde pas beaucoup des probabilités dans un tel scénario.

Si les taux baissent davantage, devrons-nous continuer de conseiller le taux variable ?

Tout d’abord, comme mentionné à plusieurs reprises, les hypothèques à taux variable ne conviennent pas à tous les emprunteurs. Nous avons toujours insisté sur l’importance d’évaluer en détail le profil financier et la tolérance au risque de chaque individu avant de recommander une telle option.

La semaine dernière, on a commencé à voir des prêts à taux fixes pour 5 ans à 3,99 %. Ce taux pourrait convenir à plusieurs individus qui cherchent à sécuriser leur prêt pour les 5 prochaines années et qui n’ont pas le profil du taux variable. Pour les personnes qui préfèrent la sécurité du taux fixe, mais qui croient que les taux baisseront davantage, elles peuvent opter pour des prêts qui varient actuellement entre 4,14 % et 4,19 % pour 3 ans.

Par contre, dans le cas d’acheteurs dont la tolérance au risque est plus élevée et dont la situation financière est plus solide, ils pourraient opter pour le taux variable. Dans ce scénario, la baisse anticipée ferait en sorte qu’ils arriveraient d’ici la fin de l’année au même niveau qu’avec l’offre à taux fixe actuelle et, dans le cas où le contexte économique se détériore davantage, le taux variable risque de baisser encore plus.

La gestion du passif fait partie intégrante de la situation financière du client et en représente parfois même « la » plus grande portion. Il est donc primordial de confier son analyse à un professionnel objectif qui saura guider le client et s’assurer qu’il en saisisse bien la valeur. Après tout, la gestion du passif n’est-elle pas tout aussi importante que celle des actifs ?

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Le spectre des tarifs plane sur l’économie https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/le-spectre-des-tarifs-plane-sur-leconomie/ Wed, 05 Feb 2025 12:03:34 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=105187 Et brouille les prévisions.

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« Oui la question des tarifs c’est inquiétant, mais j’estime à moins de 50 % les probabilités qu’on se rende au pire scénario, car Trump veut avant tout une victoire et des concessions, mais sur une échelle de 0 à 10, le pire scénario me rend très inquiet, disons 10 sur 10 », réagissait Sébastien MMahon, économiste à iA Gestion mondial d’actifs, pendant la période de questions de l’événement annuel Perspectives 2025, organisé par CFA Montréal le 23 janvier.

Sa collègue Frances Donald, économiste en chef à RBC Banque Royale, s’est aussi dite préoccupée par la possibilité que l’administration américaine puisse imposer jusqu’à 25 % de tarifs sur les importations canadiennes. « Ça reste le pire scénario sur la table combinée avec des mesures de ripostes, si cela survient on pourrait envisager une récession de trois ans au pays. »

L’épée de Damoclès qu’a le Canada au-dessus de la tête rend les prévisions économiques pour l’année à venir d’autant plus difficiles à établir. « La séquence que choisira la nouvelle administration américaine pour mettre en place ses diverses politiques peut grandement changer la donne. Les tarifs ont le potentiel de créer un gros choc sur la croissance économique, sur l’inflation, etc. » Dans ce contexte elle a une faible conviction que ses prévisions économiques pour les États-Unis demeurent telles quelles jusqu’à la fin de l’année. « Nos prévisions n’intègrent pas la majorité des politiques potentielles, dont nous ne connaissons pas le détail, car la carte cachée ça reste le président Trump ! »

L’experte anticipe une croissance raisonnable du PIB américain de 1,9 % (consensus 2 %), « pas de récession, mais pas de croissance énorme », une légère hausse du taux de chômage à 4,4 %, ainsi qu’une baisse de l’inflation à 2,3 %, inflation qui continue de chuter. « On n’est pas en dessous de l’objectif de 2 %, et loin des taux de 2010-2019, et étant donné que les Américains ont connu une hausse des prix de plus de 25 % depuis la pandémie, pour la majorité des consommateurs cet enjeu n’est pas réglé. »

Elle voit mal comment dans ce contexte la Réserve fédérale pourrait abaisser les taux davantage. « Il leur manque les données pour agir, et pour nous — et même si cela ne fait pas consensus —, on estime qu’ils ne seront pas en mesure de justifier d’autres baisses des taux d’intérêt, ils ont fini de le faire pour cette année. »

Pour l’économiste en chef à RBC, l’autre enjeu qui touche l’exercice des prévisions en 2025 est que les principales données n’illustrent pas certains des thèmes fondamentaux de l’économie américaine. Elle mentionne, par exemple, les inégalités entre les ménages qui se creusent depuis quelques années. « Cela signifie que même si les prévisions de croissance sont de 2 %, des segments importants de la population, en particulier les ménages à faible et moyen revenu et les petites entreprises, se retrouvent en deçà alors que les ménages à revenu élevé et plus sont bien au-dessus de ce 2 %. »

Frances Donald évoque une autre disparité, celle qui existe entre les secteurs d’activités, notamment le secteur des services et celui du manufacturier, qui est en contraction depuis plus de deux ans. Les prévisions de croissance masquent aussi, selon l’économiste en chef, « le monstre budgétaire procyclique ». « Nous nous rapprochons actuellement du plus gros montant total des dépenses publiques par rapport au PIB et de la plus forte augmentation des dépenses jamais vue aux États-Unis, c’est à la fois excessif et historique. »

Elle est d’avis que les prévisions des dépenses sous la nouvelle administration pourraient creuser davantage le déficit fédéral du Trésor américain, malgré des initiatives comme DOGE (Department of Government Efficiency), un projet d’Elon Musk dont l’objectif principal est de réduire les dépenses publiques et d’améliorer l’efficacité du gouvernement fédéral avec l’aide des technologies. « Un projet idéaliste. »

Un dernier enjeu qui se cache sous les principales données est celui de la main-d’œuvre, ce qui fait dire à l’économiste que son principal message à Washington serait que l’Amérique n’a pas besoin de nouveaux emplois, mais qu’elle a besoin de travailleurs. Le taux de mise à pied est très bas (1,1 %) et le taux d’embauche est en baisse (3,3 %) depuis 2020. « 40 % des Américains ne travaillent pas. Il y a trois retraités pour chaque nouveau chômeur. Étonnement, le taux de participation au marché du travail pour les individus âgés de 25 à 54 ans se rapproche déjà des sommets historiques. » Ce qui l’amène à dire que la politique d’immigration de l’administration Trump pourrait s’avérer beaucoup plus inflationniste que ses politiques tarifaires. « Comment son projet de déportation d’immigrants peut-il améliorer l’enjeu de la main-d’œuvre ? »

Réaccélération de l’économie mondiale

Dans son tour d’horizon, et sans spéculer sur comment la politique commerciale de l’administration Trump dictera les performances, Sébastien McMahon, économiste senior et gestionnaire de portefeuilles à iA Gestion mondiale d’actifs, a expliqué à l’auditoire que leurs indicateurs pointaient vers une réaccélération de l’économie mondiale. « Ce que l’on sait c’est qu’il y’a un vent de dos actuellement qui vient des coupures synchronisées des taux d’intérêt des banques centrales qui devrait aider en 2025. »

Par rapport à l’an dernier, l’économiste anticipe néanmoins une baisse de croissance du PIB américain de -0,6 % pour un consensus de 2,1 % (2,7 % en 2024), une hausse de 0,6 % du PIB canadien, une hausse de 0,2 % de la zone euro et une baisse de la croissance du PIB de la Chine de -0,3 %. « Pour la Chine, la solution à la récession de bilan passe par l’immobilier : le prix des maisons recule à un rythme historique. »

Quant à l’Europe, l’expert croit qu’elle est confrontée à la fois à des vents de dos et de face. « Ça reste un gros point d’interrogation, est-ce un secteur à privilégier ou est-ce un Value Trap qui est bien évalué par le marché présentement ? » Le cycle de crédit en zone euro est en train de tourner, et c’est un élément positif pour les prêts aux entreprises et ceux aux ménages. Cependant l’Europe, plus particulièrement l’Allemagne, est aux prises avec des problèmes de productivité (« Le Canada fait encore moins bonne figure à ce chapitre », précise l’expert). « Donc l’Allemagne est en position de vulnérabilité, spécialement avec les tarifs à venir dans l’industrie automobile. »

À l’égard des taux d’intérêt, le stratège en chef révèle que les marchés anticipent un taux directeur de 4,10 % pour la Réserve fédérale américaine en juin prochain, et un taux terminal de 3,95 %. « Ont-ils trop révisé leurs attentes envers la Fed ? » Au Canada, et en Europe, les taux anticipés pour juin sont respectivement de 2,80 % et 2,10 %, avec des taux terminaux anticipés de 2,70 % et 1,95 %.

Sur le plan des actions, l’économiste suggère que les actions mondiales sont en recherche d’orientation après une bonne cuvée en 2024. « Les attentes de bénéfices aux États-Unis sont encore très élevées, est-ce que le moment est venu pour une rotation sectorielle (vers l’énergie, les financières et la santé qui sont des secteurs intéressants) et une rotation géographique ? C’est possible. » Il juge dans l’ensemble les valorisations des actions américaines élevées, peut-être tirées vers le haut par les attentes en matière d’intelligence artificielle, même s’il est d’avis qu’il n’y a actuellement pas de bulle dans ce secteur en particulier. « Le ratio cours-bénéfice ajusté en fonction du cycle (APE) est l’un des plus élevés de l’histoire, après la bulle dot-com et le niveau de 2021. »

Sébastien McMahon voit dans le marché des actions hors É-U, dont celui au Canada et au Japon, des multiples plus attrayants. De façon générale, il croit que le « momentum » des actions et des taux devrait être soutenu en 2025.

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Un écart de taux d’intérêt là pour de bon https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/un-ecart-de-taux-dinteret-la-pour-de-bon/ Thu, 30 Jan 2025 12:19:43 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=105238 Le Canada et les États-Unis n’adoptent pas la même politique.

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La Banque du Canada a réduit son taux directeur d’un quart de point de pourcentage mercredi, creusant l’écart entre les politiques de taux d’intérêt du Canada et des États-Unis.

Les experts affirment que l’écart entre les deux banques centrales est là pour de bon.

L’économiste principal de Placements Mackenzie, Jules Boudreau, prévient qu’il y aura une différence significative entre les taux au Canada et aux États-Unis au cours de la prochaine décennie en raison des différences économiques entre les deux pays.

Le taux de la Banque du Canada est maintenant de 3 %, après une succession de réductions l’année dernière à partir de juin, depuis un sommet de 5 %.

Plus tard mercredi, l’homologue américain de la Banque du Canada a maintenu son propre taux directeur stable, car l’économie au sud de la frontière est restée plus résiliente face à des taux plus élevés.

La Réserve fédérale américaine a abaissé son taux directeur à trois reprises l’an dernier, le ramenant dans une fourchette de 4,25 % à 4,5 %, soit plus d’un point de pourcentage de plus que son homologue canadien.

Poids sur le huard

L’écart est l’un des facteurs qui pèsent sur le dollar canadien, qui se négocie sous les 70 cents US depuis plus d’un mois.

Mais malgré l’effet de l’écart sur le huard, M. Boudreau dit qu’il pense que la Banque du Canada n’est probablement pas trop inquiète pour l’instant, notant que, si les États-Unis imposent des tarifs sur les produits canadiens, cela pourrait protéger les fabricants canadiens de certains effets.

« Si vous me demandez, au cours de la prochaine décennie, nous allons voir un écart de 1 à 2 % entre le taux de la Banque du Canada et celui de la Réserve fédérale. Nous n’avons pas vu cela au cours des dernières décennies, mais c’est parce que les économies étaient très similaires entre le Canada et les États-Unis. »

Selon un rapport économique de TD de mai 2024, la dernière fois qu’un écart important entre les taux d’intérêt des deux pays a persisté, c’était entre 2003 et 2006, lorsque la Fed a augmenté les taux pour ralentir la croissance économique américaine dans un contexte de hausse des prix de l’immobilier.

Historiquement, un écart d’un point de pourcentage a été durable, selon le rapport, notant qu’au début de 1997, l’écart entre les deux taux était de 2,5 points de pourcentage.

Politiques différentes

En plus de l’effet que des taux d’intérêt plus élevés ont eu sur l’économie, le Canada est confronté à un ralentissement de la croissance démographique et à une diminution probable des déficits publics si les conservateurs prennent le pouvoir, tandis que l’administration Trump est prête à dépenser beaucoup, selon M. Boudreau.

« Même avant les tarifs douaniers, il aurait fallu voir un écart entre les deux taux », explique-t-il, en raison de la différence marquée de force économique entre les deux pays.

« Il est assez clair que nous allons voir cet écart se maintenir, et nous devrions le faire, car vous voulez fixer les taux d’intérêt en fonction de votre économie nationale », ajoute-t-il.

Avec l’éventualité d’une imposition de tarifs douaniers par les États-Unis, la Banque du Canada se trouve dans une situation difficile, selon Angelo Kourkafas, stratège principal en stratégies de placement chez Edward Jones, en raison de la menace qui pèse sur la croissance économique.

Si le huard s’affaiblit davantage, cela pourrait être inflationniste, mais « je ne pense pas que nous soyons à des niveaux extrêmes », avance-t-il.

« Je pense qu’il n’y a pas de réelle inquiétude pour l’instant quant au fait que la divergence crée réellement une nouvelle vague d’inflation ou qu’elle ait réellement eu un impact sur les marchés financiers », prévient-il.

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