Taux d’intérêt – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Mon, 01 Dec 2025 14:48:40 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.9 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Taux d’intérêt – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Au-delà des prévisions optimistes : le taux variable demeure la stratégie gagnante https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/au-dela-des-previsions-optimistes-le-taux-variable-demeure-la-strategie-gagnante/ Mon, 01 Dec 2025 14:48:40 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=111365 Comme nous l’avions indiqué dans  anticipé notre billet précédent : La Banque du Canada indique une pause : quelle stratégie adopter pour souscrire une hypothèque ?, le gouverneur de la Banque du Canada (BdC), Tiff Macklem, a signalé la réticence de la Banque centrale à procéder à d’autres baisses de taux.

La croissance de 2,6 % enregistrée par le PIB canadien au troisième trimestre a surpris positivement les marchés, qui prévoyaient un rebond beaucoup plus modeste d’environ 0,5 %. Ce résultat renforce donc la volonté de la BdC de maintenir le statu quo lors de l’annonce de sa prochaine décision, prévue le 10 décembre.

Cependant, une analyse plus approfondie du rapport du PIB révèle que cette reprise provient principalement des investissements gouvernementaux et de la baisse des importations, qui a connu un rythme impressionnant de 8,6 %. En effet, les dépenses militaires ont bondi de 12,2 %, tandis que les dépenses en infrastructures résidentielles ont progressé de 6,7 %, contribuant elles aussi à la croissance.

En revanche, la consommation des ménages a enregistré une première baisse en quatre ans, reculant de 4,7 %. Quant à l’activité commerciale, elle a diminué pour un deuxième trimestre consécutif, de 4,5 %.

Ces données montrent que la croissance de 2,6 % est artificielle et est soutenue essentiellement par les dépenses publiques, tandis que l’économie de base demeure fragilisée. Ainsi, notre point de vue est que le cycle des baisses du taux directeur continuera en 2026 même si la BdC fait une pause en décembre.

Faisons un pas de recul : en matière de finance, laisser ses émotions prendre le contrôle peut coûter très cher…

Le graphique ci-dessous présente les données publiées dans le rapport sur le secteur des prêts hypothécaires résidentiels de la SCHL (automne 2025).

Pour consulter ce graphique en grand format, cliquez ici

En analysant le graphique de près, on constate qu’en janvier 2020, juste avant le début de la pandémie, les gens optaient principalement pour des taux fixes. Alors que la majorité des emprunteurs privilégiaient d’autres options avant la pandémie, notre stratégie axée sur le taux variable s’est finalement révélée la plus judicieuse: À taux supérieur, vaut-il encore la peine de choisir une hypothèque à taux variable ?

Lorsque la pandémie s’est déclenchée et que les taux ont chuté à des niveaux historiquement bas, un nombre croissant de ménages ont opté pour le taux variable, qui est rapidement devenu l’option privilégiée. On se souvient très bien de cette période : une frénésie immobilière alimentée par les surenchères, le télétravail et le désir de s’isoler dans de plus grands espaces. Résultat : plusieurs acheteurs ont payé trop cher et ont choisi un taux variable pour réduire leurs paiements mensuels… des décisions qui se sont révélées très coûteuses par la suite.

En contrepartie, en janvier 2021, nous avons suggéré, d’envisager de refinancer l’hypothèque en profitant des taux bas et dès le mois suivant, nous avons recommandé de convertir les hypothèques à taux variable en taux fixes 5 ans : À l’orée d’une reprise économique, vaut-il mieux opter pour un taux fixe ou variable?. Même si le taux fixe 5 ans n’était que légèrement plus élevé que le taux variable, le graphique montre clairement que la popularité des hypothèques à taux fixe sur 5 ans ou plus a décru. Malgré la logique indiscutable de notre recommandation, on constate qu’au sommet de cette tendance, en janvier 2022, près de 58 % de toutes les nouvelles hypothèques étaient accordées à taux variable.

Pourtant, à ce moment-là, le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, avait déjà commencé à préparer le marché à une série de hausses de taux à venir. Autrement dit, les signaux annonçant la fin des taux ultras bas étaient visibles, mais une grande partie des emprunteurs, attirés par les faibles paiements initiaux, ont tout de même choisi le taux variable.

Dès la troisième augmentation des taux, totalisant 1,25%, nous avons commencé à suggérer le taux fixe 1 an plutôt que le taux fixe 5 ans. Même en mai 2023, notre choix primaire portait sur le terme fixe 1 an Les taux hypothécaires sont à la baisse.

Après la flambée rapide du taux directeur, la mauvaise publicité entourant les taux variables a complètement changé le portrait. En juillet 2023, à peine 10 % des nouveaux prêts étaient octroyés en taux variable ou en taux fixe d’un an, un effondrement spectaculaire par rapport au sommet d’environ 61 % atteint au début de 2022.

Pendant que la Banque du Canada procédait à une hausse cumulative de 4,75 %, provoquant un ralentissement économique marqué, nous avons recommandé le taux variable en décembre 2023 Taux hypothécaires : une récession privilégierait le taux variable.

À cette période, 72 % des emprunteurs se tournaient vers un taux fixe de plus d’un an, cherchant à sécuriser leurs paiements malgré un coût supérieur. Or, plusieurs d’entre eux sont désormais enfermés dans des contrats à des taux nettement plus élevés que ceux disponibles aujourd’hui. Les pénalités de résiliation extrêmement élevées associées aux prêts à taux fixes réduisent également leur capacité d’ajuster leur stratégie hypothécaire.

Une fois que les taux d’intérêt ont commencé à reculer, la dynamique a changé. En mars 2025, 43 % des nouveaux emprunteurs ont de nouveau opté pour un taux variable, soit presque autant que ceux qui ont choisi un taux fixe de plus de trois ans. On assiste donc à un retour graduel des hypothèques à taux variable dès que nos perspectives de baisse de taux ont été réalisées.

Par contre, on constate maintenant que 71% des emprunteurs choisissent à nouveau un taux fixe de plus d’un an, ce qui est quand même étonnant compte tenu du ralentissement de l’économie canadienne affectée par les tarifs.

Nous continuons donc de privilégier le taux variable, qui demeure selon nous la stratégie la plus avantageuse dans le contexte économique actuel. Cela dit, ce choix ne convient pas à tous les emprunteurs : il est essentiel d’évaluer soigneusement son profil de risque et sa tolérance à la volatilité avant de prendre un engagement. Pour ceux qui recherchent davantage de prévisibilité et de stabilité dans leurs paiements, le taux fixe sur trois ans représente une alternative intéressante, permettant de traverser cette période d’ajustement avec une certaine tranquillité d’esprit.

La gestion du passif constitue souvent la part la plus importante de la situation financière du client. Il est donc primordial de confier son analyse à un professionnel objectif, capable de guider le client et de lui faire pleinement comprendre sa valeur. Après tout, la gestion du passif n’est-elle pas tout aussi importante que celle des actifs ?

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La Banque du Canada devrait rester en retrait https://www.finance-investissement.com/nouvelles/la-banque-du-canada-devrait-rester-en-retrait/ Thu, 20 Nov 2025 12:02:32 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=111134 Il y avait des signes d’un ralentissement de l’inflation en octobre, mais une situation plus confuse sous le capot amène la plupart des économistes à s’attendre à ce que la Banque du Canada reste en retrait lors de sa dernière décision sur les taux d’intérêt de l’année.

La baisse des prix à la pompe et dans les magasins d’alimentation a contribué à ramener l’inflation à 2,2 % en octobre, indique lundi Statistique Canada.

Ce chiffre est légèrement supérieur aux prévisions des économistes, mais en baisse par rapport aux 2,4 % enregistrés en septembre.

L’augmentation des prix de l’essence a été mise en cause dans la hausse d’un demi-point de l’inflation en septembre, et Statistique Canada précise que la baisse des prix à la pompe le mois dernier a contribué à freiner l’inflation.

Les prix à l’épicerie ont également reculé de 0,6 % en octobre, la plus forte baisse mensuelle depuis septembre 2020.

Doug Porter, économiste en chef à la BMO, souligne qu’une partie de ce soulagement est probablement liée à la « dissipation » des pressions sur les prix résultant des droits de douane imposés sur les produits périssables américains, tels que le jus d’orange de Floride au début de l’année. Ottawa a supprimé la majeure partie des droits de douane de rétorsion imposés par le Canada aux États-Unis en septembre.

Les prix des denrées alimentaires achetées à l’épicerie ont grimpé de 3,4 % sur une base annuelle, après avoir atteint 4,0 % en septembre.

Statistique Canada précise que ce ralentissement est dû à la baisse des coûts des légumes frais et d’une catégorie comprenant principalement des aliments transformés, mais que les hausses de prix plus importantes du poulet frais ou surgelé ont modéré cette baisse.

En excluant les influences des denrées alimentaires et de l’énergie, Doug Porter observe que l’inflation annuelle a augmenté de trois points pour atteindre 2,7 % en octobre.

« Beaucoup de confusion »

Cependant, les économistes et la Banque du Canada utilisent de nombreuses méthodes différentes pour évaluer les tendances sous-jacentes de l’inflation. Certaines mesures suggèrent que les pressions sur les prix s’atténuent, tandis que d’autres montrent des signes de persistance en octobre.

« Il y a beaucoup de signaux contradictoires et il y a beaucoup de confusion dans l’inflation sous-jacente », constate Doug Porter.

La Banque du Canada relève ou abaisse son taux d’intérêt de référence afin de maintenir l’inflation annuelle autour de son objectif de 2 %. La banque centrale ne souhaite pas que l’inflation soit trop supérieure à 2 % ni qu’elle descende en dessous de ce seuil.

Compte tenu d’une série de modifications fiscales et des répercussions des droits de douane sur les chiffres de l’inflation au Canada, la banque centrale a reconnu qu’il est actuellement plus difficile que d’habitude d’avoir une idée des tendances sous-jacentes de l’inflation.

Doug Porter indique que les données d’octobre montrent que le bilan des chiffres de l’inflation de base place probablement les hausses de prix sous-jacentes à près de 2,5 %, ce qui correspond aux prévisions de la Banque du Canada. Si l’on exclut l’effet de la suppression de la tarification carbone au début de l’année, l’inflation annuelle serait également légèrement supérieure à ce niveau, note-t-il.

« Du point de vue de la banque, c’est probablement un peu trop élevé pour qu’elle soit tout à fait à l’aise, explique Doug Porter. Donc, le point principal ici est que, selon moi, la banque ne va pas modifier les taux d’intérêt lors de sa prochaine réunion. »

Le rapport sur l’inflation d’octobre marque la dernière analyse des données sur les prix à laquelle aura accès la Banque du Canada avant sa décision sur les taux d’intérêt, le 10 décembre.

Le taux d’intérêt de référence de la banque centrale s’établit à 2,25 % après les baisses décidées lors des réunions consécutives de septembre et octobre.

« Aucun changement »

Les responsables de la Banque du Canada ont indiqué le mois dernier qu’ils pourraient mettre fin aux baisses de taux à court terme, à moins que les données économiques ne les surprennent.

Andrew Grantham, économiste principal à la CIBC, précise lundi dans une note à ses clients que, même si le taux d’inflation global s’est refroidi, la Banque du Canada aurait besoin d’une période plus soutenue de ralentissement des prix pour ajuster à nouveau ses taux.

« Nous continuons de prévoir qu’il n’y aura aucun changement du taux au jour le jour jusqu’à la fin de l’année prochaine », indique Andrew Grantham.

Selon LSEG Data & Analytics, les marchés financiers ont évalué lundi midi à un peu moins de 90 % les chances que la Banque du Canada maintienne ses taux inchangés en décembre.

L’économiste de la Banque Royale, Abbey Xu, souligne que le rapport sur l’inflation d’octobre confirme que l’économie n’a pas besoin d’un allègement urgent des taux d’intérêt.

« Les pressions sous-jacentes sur les prix restent élevées, à des taux supérieurs à l’objectif d’inflation de la Banque du Canada, la demande des consommateurs s’est révélée résiliente jusqu’à présent malgré l’incertitude qui règne sur le commerce international, et la politique budgétaire devrait soutenir la croissance au cours de l’année à venir », écrit-elle dans une note.

Le maintien d’un taux d’inflation global élevé en octobre s’explique par une hausse inhabituelle des coûts des services de téléphonie mobile. Selon Statistique Canada, les prix dans ce segment ont augmenté de 7,7 % sur un an, la première hausse annuelle depuis avril 2023.

Les consommateurs ont également payé plus cher leur assurance habitation, hypothécaire et automobile en octobre, en particulier en Alberta, selon l’agence. Au cours des cinq dernières années, le coût de l’assurance habitation et hypothécaire a augmenté de 38,9 % à l’échelle nationale, tandis que les primes d’assurance automobile ont augmenté de 18,9 %.

Les variations des impôts fonciers, qui sont enregistrées chaque année en octobre, ont montré que les propriétaires canadiens ont payé 5,6 % de plus par an en 2025. Cela représente une légère baisse par rapport aux 6 % enregistrés en 2024, qui, selon Doug Porter, constituaient la plus forte augmentation observée depuis des décennies.

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Empire Vie et iA Groupe financier annoncent des performances solides https://www.finance-investissement.com/nouvelles/empire-vie-et-ia-groupe-financier-annoncent-des-performances-solides/ Tue, 11 Nov 2025 11:54:23 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=110952 Dans un contexte de taux d’intérêt fluctuants et de pressions économiques mondiales, iA Groupe financier et Empire Vie ont su maintenir leur résilience rapportant de solides performances pour le troisième trimestre (T3) de 2025.

Empire Vie affiche un bénéfice net de 93 M$

La compagnie d’assurance Empire Vie a annoncé un revenu net des actionnaires ordinaires de 93 millions de dollars (M$) pour le T3, en baisse de 84 M$ par rapport aux 177 M$ enregistrés au même trimestre en 2024.

Le principal facteur de cette diminution a été les variations des taux d’intérêt. Au T3 de l’année dernière, ces variations ont entraîné des gains nets d’investissement et de financement des assurances plus importants que ceux observés durant la même période cette année.

Le résultat net des services d’assurance a diminué de 19 M$ par rapport au T3 de l’année dernière, principalement en raison de l’impact défavorable des mises à jour des hypothèses pour l’assurance individuelle, contrairement à l’impact favorable des mises à jour des hypothèses dans les solutions de groupe au même trimestre en 2024.

Les « autres » dépenses ont augmenté pour atteindre 25 M$ au T3, contre 23 M$ durant la même période de l’année précédente. Cette variation de 2 M$ provient d’une hausse des dépenses non liées à l’assurance, principalement dues aux investissements dans les systèmes d’information et l’efficacité des processus, ainsi qu’à une activité accrue dans les canaux de distribution non liés à l’assurance.

373 M$ de bénéfice pour iA

iA Groupe financier pour sa part a déclaré un bénéfice net de 373 M$ pour le T3, en hausse de 30 % par rapport au même trimestre en 2024.

Les bénéfices de base du segment d’assurance canadien ont atteint 113 M$, soit une augmentation de 7 % par rapport au même trimestre l’an dernier. Cette hausse est attribuable à une libération combinée plus élevée de l’ajustement pour risque, à une marge de service contractuelle plus importante (c’est-à-dire le profit futur non gagné attendu sur la durée d’un contrat d’assurance) et à des pertes d’assurance de base moindres.

Les ventes d’assurance individuelle au cours du trimestre se sont élevées à 102 M$, un niveau similaire à celui du T3 de l’an dernier. iA affirme être le plus grand vendeur de polices d’assurance individuelle au Canada. Les ventes d’assurance collective ont atteint 30 M$ pour le trimestre, contre 18 M$ pour la même période en 2024, une hausse principalement attribuable à une importante vente de groupe unique.

Les bénéfices de base du segment de gestion de patrimoine se sont élevés à 125 M$, contre 106 M$ pour la même période l’an dernier. Cette hausse de 18 % provient principalement d’une augmentation de la libération combinée de l’ajustement pour risque et de la marge de service contractuelle reconnue pour les services fournis, soutenue par de fortes ventes nettes de fonds distincts, ainsi qu’un impact favorable des marchés financiers.

Les ventes brutes de fonds distincts en gestion de patrimoine individuelle se sont établies à 1,6 milliard de dollars (G$) pour le T3 (en hausse de 23 % sur un an), tandis que les ventes brutes de fonds communs de placement ont atteint 608 M$ (en hausse de 58 % sur un an). Les entrées nettes combinées de fonds distincts et de fonds communs ont totalisé plus de 1 G$ au T3, comparativement à 618 M$ au même trimestre l’an dernier. Selon iA, les clients ont privilégié les catégories d’actifs à plus fort potentiel de rendement plutôt que les placements garantis.

Parallèlement, les ventes d’épargne et de retraite collectives pour le T3 se sont élevées à 607 M$, en baisse par rapport à 900 M$ un an plus tôt, principalement en raison d’une diminution des ventes de rentes assurées.

Le 31 octobre, iA a finalisé l’acquisition du Groupe Capital RF pour 693 M$, ce montant incluant le coût d’une stratégie de rétention des conseillers. Cette acquisition a ajouté 43,6 G$ d’actifs sous administration au 30 septembre et 142 équipes de conseillers au 31 octobre. Elle devrait réduire le ratio de solvabilité d’iA de 6,5 points de pourcentage et diminuer le capital disponible pour déploiement d’environ 700 M$.

Les actifs totaux sous gestion et sous administration d’iA s’élevaient à près de 289 G$ à la fin du T3, une hausse de 15 % par rapport à la même période l’an dernier.

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Pourquoi la baisse des taux hypothécaire se poursuivra-t-elle ? https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/pourquoi-la-baisse-des-taux-hypothecaire-se-poursuivra-t-elle/ Mon, 06 Oct 2025 13:38:14 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=110213 Les plus récentes statistiques économiques indiquent que l’économie canadienne n’est pas officiellement en récession, du moins pour le moment. Toutefois, elles révèlent une économie à deux vitesses à l’échelle du pays. En effet, les provinces les plus touchées par les tarifs américains, comme l’Ontario, le Québec et la Colombie-Britannique, affichent une croissance anémique. Dans le même temps, les mesures de rétorsion imposées par la Chine sur le canola, le poisson et les fruits de mer risquent d’affecter, à un certain degré, les provinces jusqu’ici épargnées par les tarifs américains.

Il est évident que l’évolution des tarifs aura une influence majeure sur la croissance économique à venir. Toutefois, un élément demeure clair : la diminution des exportations de matières premières et d’autres produits touchés par ces tarifs entraînera une hausse du surplus des marchandises. Combinée à une baisse de la demande intérieure, provoquée par la persistance d’une faible confiance des consommateurs, cette situation devrait exercer une pression à la baisse sur les prix. En conséquence, l’inflation pourrait reculer, éloignant les probabilités de stagflation et offrant ainsi à la Banque du Canada (BdC) une marge de manœuvre pour assouplir davantage sa politique monétaire.

En effet, entre la perte d’emplois dans les provinces qui constituent le moteur de l’économie canadienne, la confiance tremblante des ménages et l’assouplissement des tarifs sur les produits américains destiné à relancer le dialogue commercial, ce qui atténue les pressions inflationnistes, la Banque du Canada devrait prolonger son cycle de baisse des taux d’intérêt.

Face à une croissance économique anémique, le gouvernement Carney a annoncé d’importants projets visant à stimuler l’économie. Ces initiatives, conjuguées à la possible résolution de la guerre commerciale, pourraient permettre au Canada d’éviter une récession. Parallèlement, l’économie américaine devrait être soutenue par le stimulus budgétaire, une politique monétaire accommodante et un programme de déréglementation à venir, dont les effets se feront également sentir positivement au Canada.

Les économistes demeurent divisés quant à la possibilité que la Banque du Canada procède à deux nouvelles baisses de taux d’ici la fin de l’année. Pour notre part, nous anticipons un recul significatif des taux d’intérêt aux États-Unis, tant cette année que l’an prochain. Les économistes avec lesquels nous nous sommes entretenus ne perçoivent pas de lien direct entre la politique monétaire canadienne et celle des États-Unis, d’autant que le Canada a déjà assoupli sa politique de manière plus marquée. Toutefois, l’affaiblissement généralisé, et en partie délibéré, du dollar américain, exercerait une pression supplémentaire sur les exportations canadiennes et sur le marché de l’emploi. Une situation qui selon nous, inciterait la Banque du Canada à poursuivre son cycle de baisses de taux l’année prochaine.

Les anticipations relatives à l’inflation en recul ont ramené les taux obligataires 5 ans à leur niveau le plus faible depuis l’été 2022. Nous estimons toutefois que, sauf dans le cas d’une entrée en récession, le principal mouvement de détente sur les taux fixes est déjà derrière nous.

La récente baisse des taux d’intérêt a ramené le taux hypothécaire variable à un niveau vraisemblablement comparable à celui du taux fixe. Compte tenu de notre analyse exposée ci-dessus, nous continuons de privilégier l’option du taux variable pour les emprunteurs dont la tolérance au risque le permet.

En conclusion, le cycle de détente monétaire amorcé par la Banque du Canada devrait se poursuivre tant que les pressions inflationnistes demeurent contenues et que la croissance reste modérée. Toutefois, l’ampleur et la durée de ces baisses dépendront étroitement de l’inflation qui devrait revenir à la cible de la BdC au cours des prochains trimestres.

La gestion du passif constitue souvent la part la plus importante de la situation financière du client. Il est donc primordial de confier son analyse à un professionnel objectif, capable de guider le client et de lui faire pleinement comprendre sa valeur. Après tout, la gestion du passif n’est-elle pas tout aussi importante que celle des actifs ?

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Ma première récession : Francis Sabourin et la récession de 1995 https://www.finance-investissement.com/fi-releve/ma-premiere-recession-francis-sabourin-et-la-recession-de-1995/ Wed, 27 Aug 2025 11:12:42 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=109023 En 1992, Francis Sabourin, a fait son entrée dans l’industrie comme conseiller financier indépendant. Quelques années plus tard, le Québec traverse une période de ralentissement économique, alimentée par les débats sur la souveraineté et la tenue d’un référendum.

« En 1994-1995, c’était ma première vraie récession. J’avais 27 ans. J’ai vraiment vécu de l’incertitude. Je me demandais même si j’allais encore avoir un travail après le référendum. Si le Québec se sépare, est-ce que ce sera l’anarchie ? On n’en avait aucune idée », se remémore celui qui est aujourd’hui gestionnaire de portefeuille principal et conseiller en placement principal chez Patrimoine Richardson.

Si les médias sociaux n’existent pas encore et que les chaînes d’information continue sont alors à peine naissantes au Québec[1], tout le battage médiatique et publicitaire autour de la question de la souveraineté et de la campagne référendaire plombe l’économie de Montréal et de la province.

À l’époque, le développement des affaires est au point mort pour le jeune conseiller.

« Les taux d’intérêt avaient monté jusqu’à 10 %. Sur le marché obligataire, la Bourse avait crashé. Les clients qui avaient déjà investi n’étaient pas contents et ceux qui avaient des liquidités se retenaient parce qu’on ne savait pas ce qui allait se passer. »

Rétrospectivement, il considère avoir sous-estimé l’impact économique du référendum de 1995 au Québec.

« Bâtir une business dans ce genre d’économie-là, c’est difficile. Des gens perdaient leur emploi. Des entreprises fermaient ou transféraient leur siège social ailleurs. »

Néanmoins, il entame des démarches pour l’acquisition d’une maison à l’été 1995, accompagné de celle qui deviendra plus tard son épouse, convaincu que les choses vont s’améliorer.

Une reprise rapide

De fait, la situation se redresse rapidement après le référendum du 30 octobre 1995, qui n’a pas passé.

« Les taux d’intérêt se sont mis à baisser, les obligations ont pris de la valeur, les Bourses se sont mises à remonter du côté canadien. Les entreprises étaient plus à l’aise d’investir et d’engager du personnel. Il y a eu une reprise de l’économie dans son ensemble. »

Sur le plan professionnel, les années suivantes ont été particulièrement fructueuses pour le conseiller.

Les clients existants qui avaient investi, en 1995 ou avant, dans des obligations à long terme à un taux de 10 % sur 30 ans par exemple, ont obtenu des rendements élevés.

« Cela a instauré un climat de confiance, et le reste a suivi naturellement », souligne-t-il.

Sur le plan personnel, c’est aussi après le référendum que Francis Sabourin et sa femme ont finalement acquis leur résidence, « dans le creux du marché immobilier québécois », par pure coïncidence, explique-t-il, « parce qu’on voulait s’acheter une maison et parce que rester en appartement, ce n’était pas notre futur ».

En rétrospective, il admet que c’était une période creuse et stressante, mais qu’elle ne l’a pas poussé à quitter le métier. « Au pire, je me disais qu’il fallait simplement faire preuve de patience », confie-t-il.

« Mais bon, concède-t-il, quand tu es jeune, tu vois moins le risque. Si ça arrivait aujourd’hui, je n’aurais peut-être pas la même réaction. Financièrement, ce n’est pas pareil, je suis plus établi. »

Des leçons, de l’optimisme et de l’expérience

De cette période difficile de sa carrière, il retient plusieurs leçons. « Il faut être audacieux. Il faut persister. À un moment donné, il y a toujours une solution qui finit par apparaître. »

D’après lui, son tempérament optimiste a aussi joué en sa faveur.

« Quand on est un investisseur dans le marché boursier, on a tendance à être toujours plus positif que la moyenne. Quand on est un investisseur dans le marché obligataire, on a tendance à être plus négatif. Moi, j’étais plus un gars de croissance, d’action. Alors, j’ai un tempérament plus positif que la moyenne ou que le marché en général. »

Aujourd’hui, il partage sa vision des marchés avec sa fille Mélissa, 22 ans, qui rejoindra officiellement le cabinet en septembre prochain.

« Je lui ai dit : tu vas apprendre que les années se suivent, mais ne se ressemblent pas. En moyenne, la tendance est qu’une année sur cinq, ça ne va pas bien, et que quatre années sur cinq, ça va bien. Nous, on a un historique de rendement depuis 17 ans, et on a seulement eu trois années négatives dans nos portefeuilles modèles. »

En terminant, Francis Sabourin estime qu’il est préférable de vivre une récession en début plutôt qu’en fin de carrière, parce que cela forge le caractère et affine aussi la vigilance.

« L’expérience, ça ne s’apprend pas dans les livres, à l’école. […] Les choses vont tellement vite. On le voit bien en 2025, avec les événements et les impondérables qu’on vit tous les jours. Cela dit, une chose demeure : l’économie mondiale grossit année après année. Mais tout fonctionne par cycles. Il faut juste savoir se propulser sans pour autant prendre des risques démesurés. »

[1] Par exemple, la chaîne RDI est entrée en ondes le 1er janvier 1995. La chaîne LCN sera lancée deux ans plus tard.

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Les taux hypothécaires ne baisseront pas de sitôt https://www.finance-investissement.com/nouvelles/les-taux-hypothecaires-ne-baisseront-pas-de-sitot/ Thu, 14 Aug 2025 11:05:18 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=108943 Il faudra encore s’armer de patience avant d’espérer que les taux hypothécaires ne baissent, prévient Robert McLister, stratège en prêts hypothécaires et analyste des taux d’intérêt, dans un article du Financial Post. Malgré certains indicateurs encourageants, les taux restent plus ou moins inchangés. Selon l’expert, aucun recul significatif ne se produira avec que l’inflation ne descende.

Et pourtant, certains signaux économiques semblaient pointer vers une baisse des taux hypothécaires. On peut ainsi penser au dernier rapport sur l’emploi américain, qualifié de « désastreux ». La réaction à ce dernier ne s’est pas fait attendre : le rendement obligataire à cinq ans des États-Unis a enregistré sa plus forte chute en une journée depuis un an.

Bien que ce rapport concerne nos voisins du Sud, le Canada en ressent déjà les effets, car nos taux obligataires ont tendance à imiter ceux des États-Unis. Et en effet, suite à cette publication, le rendement des obligations canadiennes à cinq ans a enregistré un recul de 9 points de base.

Quel est le rapport avec les taux hypothécaires ? Une simple réaction en chaîne. En théorie, une telle baisse aurait dû se refléter sur les taux hypothécaires fixes (comme ceux sur cinq ans), car ces derniers suivent généralement les taux obligataires. Toutefois, ce n’est pas ce qu’il s’est passé cette fois-ci.

Jusqu’à présent, seul le taux fixe non assuré sur cinq ans a légèrement fléchi, reculant de cinq points de base, pour s’établir à 4,04 %.

À l’inverse, le taux fixe assuré contre le défaut de paiement sur cinq ans a grimpé de 10 points de base, atteignant 3,94 %. Même tendance à la hausse pour les taux fixes sur dix ans qui ont augmenté de cinq points de base, et pour le taux variable non assuré le plus bas qui a grimpé de quatre points de base.

Le grain de sable dans l’engrenage

Pourquoi les taux hypothécaires ne suivent-ils pas la baisse des taux obligataires ? Pour Robert McLister, la réponse tient en un mot : l’inflation.

Selon lui, les taux hypothécaires ne reculeront qu’à condition que l’inflation et les attentes en matière d’inflation diminuent.

Or, les dernières données du Conference Board du Canada montrent que la part des répondants s’attendant à une inflation supérieure à 3 % au cours des trois prochaines années a augmenté passant de 50,2 % à 51,1 %.

Il reste toutefois une lueur d’espoir. En effet, le pessimisme à court terme s’est quelque peu atténué. C’est maintenant 40,4 % des personnes interrogées qui s’attendent à une inflation supérieure à 3 % dans la prochaine année, soit une baisse de 2,2 points de pourcentage.

Mais pour que les taux hypothécaires diminuent, Robert McLister estime que l’inflation de base, qui est actuellement à 3,05 %, devra se rapprocher davantage des 2,5 %.

En attendant, la patience reste de mise pour les emprunteurs en quête de meilleures conditions.

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La faiblesse de l’emploi pèse sur les salaires https://www.finance-investissement.com/nouvelles/la-faiblesse-de-lemploi-pese-sur-les-salaires/ Tue, 12 Aug 2025 11:48:08 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=108890 Les récentes données sur l’emploi indiquent un marché du travail plus faible que ne le perçoit actuellement la Banque du Canada. Lorsque cette faiblesse se répercutera sur les salaires, la banque centrale sera incitée à réduire les taux une fois de plus, selon la Financière Banque Nationale (FBN).

Dans un nouveau rapport, la FBN indique que, même bien que le maintien des taux d’intérêt par la Banque du Canada n’ait pas été une surprise, elle s’attend néanmoins à une nouvelle réduction de 50 points de base d’ici la fin de l’année.

L’évolution du marché du travail et son impact sur l’inflation sont les éléments clés de cette décision.

Dans l’état actuel des choses, la Banque du Canada a souligné le fait que les récentes pertes d’emplois restent limitées aux secteurs qui sont durement touchés par les perturbations liées au commerce.

« Bien que la banque centrale reconnaisse que plusieurs indicateurs du marché du travail révèlent un relâchement croissant, elle continue de minimiser la gravité de cette faiblesse », estime la FBN.

Toutefois, les données récentes montrent que le marché de l’emploi se détériore.

En effet, le rapport note que les données de l’enquête sur la population active, très surveillée, surestiment l’emploi « pour des raisons méthodologiques ». À l’inverse, les données sur les salaires révèlent « un marché du travail beaucoup plus faible ».

De plus, la FBN estime que, dans le contexte actuel, les données sur les salaires fournissent « une évaluation plus précise des tendances de l’emploi […] et indiquent une faiblesse généralisée dans le secteur privé ».

Cette faiblesse se traduit également par un ralentissement de la croissance des salaires.

« La variation annuelle des salaires horaires dans le secteur privé n’est plus que de 3,1 %, en raison d’un taux annualisé de seulement 0,5 % au cours des six derniers mois », indique le rapport.

« Combiné à un dollar relativement fort, cela nous permet d’être optimistes quant à une modération des pressions inflationnistes », souligne le rapport. Par conséquent, la FBN maintient sa prévision d’une réduction cumulative de 50 points de base d’ici la fin de l’année.

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La Banque du Canada dévoile ce matin son taux directeur https://www.finance-investissement.com/nouvelles/la-banque-du-canada-devoile-ce-matin-sur-son-taux-directeur/ Wed, 30 Jul 2025 11:23:04 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=108787 La Banque du Canada s’apprête à dévoiler sa décision sur les taux d’intérêt mercredi matin.

Les économistes et les marchés financiers s’attendent largement à ce que la banque centrale maintienne son taux directeur à 2,75 %.

Lire aussi : La Banque du Canada devrait maintenir son taux directeur inchangé

Un rapport sur l’emploi étonnamment solide pour le mois de juin et des signes de persistance de l’inflation sous-jacente ont convaincu de nombreux économistes que la banque maintiendrait son taux directeur.

La Banque du Canada a laissé son taux inchangé lors de ses deux dernières décisions, en attendant de plus amples précisions sur l’impact du différend tarifaire entre le Canada et les États-Unis sur l’inflation et l’économie.

La décision sur les taux sera accompagnée d’un nouveau rapport sur la politique monétaire, dans lequel la banque centrale devrait présenter ses perspectives économiques, face à l’incertitude commerciale persistante.

Lors de sa décision d’avril, la Banque du Canada n’a pas publié de prévisions traditionnelles, mais plutôt deux scénarios illustrant la réaction de l’économie à divers niveaux de droits de douane.

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Prêts hypothécaires : la Banque du Canada va-t-elle reprendre son cycle de baisse des taux d’intérêt ? https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/prets-hypothecaires-la-banque-du-canada-va-t-elle-reprendre-son-cycle-de-baisse-des-taux-dinteret/ Mon, 07 Jul 2025 12:35:54 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=108401 Le ralentissement de l’économie canadienne se poursuit. Tout d’abord, le marché du travail au Canada demeure stagnant avec un taux de chômage se situant à 7 %, au plus haut niveau depuis 2016, en excluant évidemment la période de la pandémie. En effet, l’économie canadienne a enregistré une perte nette de 15 300 emplois au cours des quatre derniers mois. L’annonce des données de juin, attendue le 11 juillet, sera particulièrement déterminante pour évaluer si cette tendance se poursuit. On observe déjà des reculs dans plusieurs secteurs sensibles aux récents tarifs imposés par les États-Unis.

En juin 2025, le PMI manufacturier s’est replié à 45,6, poursuivant sa contraction pour un cinquième mois consécutif. Quant à l’indice des services, il est tombé à 44,3, confirmant un ralentissement prolongé pour le 7e mois. Le niveau d’activité nettement en bas de la barre de 50 est alors en fort recul dans les deux secteurs qui affichent un climat économique peu favorable.

Les dernières statistiques relatives au marché immobilier affichent une reprise au mois de mai, favorisée par la baisse des taux d’intérêt. Toutefois, l’inventaire global représentant environ 4,9 mois d’offre est proche de son niveau historique de 5 mois et le prix moyen affiche une baisse de 1,8 % depuis un an.

La baisse des taux d’intérêt a aidé les ménages à payer leurs dettes, mais on constate une augmentation des arriérés au niveau des paiements de dettes. Selon la Banque du Canada, 1,4 million de consommateurs ont manqué au moins un paiement au cours du premier trimestre de 2025 et le taux de délinquance augmente autant sur les dettes personnelles que sur les dettes hypothécaires. Le ratio de la dette des ménages par rapport au revenu disponible s’établit à 173,9 % au premier trimestre de 2025, en recul par rapport au sommet de 185 % atteint à la fin de 2021. Malgré ce léger repli, il demeure à un niveau historiquement élevé, ce qui limite la marge de manœuvre des ménages pour augmenter leur consommation.

Dans un contexte où de nombreux prêts hypothécaires devront être renouvelés à des taux nettement plus élevés que ceux actuellement en vigueur, nous demeurons préoccupés par la capacité des ménages à soutenir la demande. Par conséquent, nous anticipons un ralentissement marqué de l’économie canadienne qui pourrait se prolonger jusqu’à la mi-2027, moment où l’augmentation des taux de 2022 n’aurait plus effet au renouvellement des prêts hypothécaires.

L’inflation annuelle, telle que mesurée par l’IPC, est restée inférieure à la cible de la Banque du Canada, s’établissant à 1,7 % en mai. Toutefois, c’est l’inflation sous-jacente (Core) qui suscite davantage de préoccupations, puisqu’elle demeure élevée à 3,0 %.

Bien que la Banque du Canada adopte une approche prudente en raison des incertitudes liées aux tarifs américains, susceptibles de provoquer une poussée temporaire de l’inflation, nous maintenons notre position. Nous sommes même encore plus convaincus que le ralentissement de l’économie, combiné à la forte appréciation du dollar canadien et aux pressions exercées sur la Réserve fédérale américaine, inciteront la Banque du Canada à poursuivre les baisses de taux au cours de la seconde moitié de l’année.

D’ailleurs, seule la Banque de Nouvelle-Écosse estime que la BdC ne procédera à aucune baisse de son taux directeur d’ici la fin de l’année. En revanche, RBC et CIBC prévoient deux réductions, tandis que BMO et la Banque Nationale anticipent trois baisses de taux d’ici la fin de 2025.

La gestion du passif fait partie intégrante de la situation financière du client et en représente parfois même « la » plus grande portion. Il est donc primordial de confier son analyse à un professionnel objectif qui saura guider le client et s’assurer qu’il en saisisse bien la valeur. Après tout, la gestion du passif n’est-elle pas tout aussi importante que celle des actifs ?

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Forum sur les investissements alternatifs de Montréal 2025 https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/forum-sur-les-investissements-alternatifs-de-montreal-2025/ Fri, 04 Jul 2025 11:15:26 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=108362 Le Club Saint-James a de nouveau accueilli la communauté canadienne des investisseurs investissements alternatifs à l’occasion du troisième Forum annuel Forum sur les investissements alternatifs de Montréal (FAIAM) organisé par l’Alternative Investment Management Association (AIMA). L’événement a réuni plus de 140 participants, parmi lesquels des investisseurs institutionnels, des gestionnaires d’actifs, des conseillers en gestion de patrimoine et des prestataires de services.

Cet événement d’une demi-journée a permis de présenter des perspectives opportunes sur l’évolution de la dynamique des placements alternatifs au Canada et ailleurs. Voici les principaux enseignements de cette journée :

Changements stratégiques dans la répartition institutionnelle

Les institutions canadiennes rééquilibrent leurs stratégies de portefeuille en combinant leurs capacités internes et des partenariats externes ciblés. Alors que l’exposition au bêta global est de plus en plus gérée en interne, les gestionnaires externes sont sollicités pour leur expertise spécialisée, leur accès à des occasions de co-investissement et leurs structures de frais plus alignées. Cette approche hybride reflète l’importance croissante accordée à l’agilité, à la rentabilité et à la collaboration à valeur ajoutée dans la construction des portefeuilles institutionnels.

Les placements alternatifs liquides gagnent du terrain

Alors que la volatilité des marchés et les risques liés à la concentration des actions persistent, les placements alternatifs liquides deviennent un élément fondamental des portefeuilles institutionnels. Ces stratégies sont appréciées pour leurs avantages en matière de diversification, de protection contre les baisses et de transparence accrue, ce qui en fait un complément intéressant aux classes d’actifs traditionnelles. Les intervenants ont souligné que les placements alternatifs liquides sont de plus en plus considérés comme des outils essentiels pour naviguer dans l’environnement d’investissement actuel et sur des marchés incertains.

Naviguer dans l’incertitude macroéconomique et les bouleversements technologiques

Les directeurs des investissements sont confrontés à un contexte macroéconomique complexe, marqué par l’inflation, la volatilité des taux d’intérêt et l’instabilité géopolitique. Dans le même temps, les forces déflationnistes induites par l’intelligence artificielle, l’automatisation et la réorganisation des chaînes d’approvisionnement mondiales redéfinissent les facteurs de rendement et de risque à long terme. Le forum a souligné l’importance de la planification de scénarios, de l’allocation dynamique des actifs et de l’intégration des technologies dans la prise de décision en matière d’investissement.

Actifs numériques : l’infrastructure prime sur la spéculation

L’engagement institutionnel dans les actifs numériques évolue, passant d’une exposition spéculative à des applications axées sur l’infrastructure. Les bons du Trésor tokenisés, les cryptomonnaies stables et les systèmes de règlement basés sur la chaîne de blocs gagnent du terrain, avec un accent particulier sur la conservation, la diligence raisonnable opérationnelle et la conformité réglementaire. Les participants ont noté que, si l’engouement pour les cryptomonnaies s’est calmé, la technologie sous-jacente et l’infrastructure qui en résulte transforment la manière dont les capitaux circulent dans le système financier.

Crédit privé : rendement, résilience et collaboration

Le crédit privé continue d’attirer les capitaux, offrant à la fois un rendement et une résilience structurelle dans un environnement de taux élevés. Le forum a mis en évidence la collaboration croissante entre les gestionnaires émergents et établis, en particulier dans le domaine de la recherche de transactions, des structures de financement et des plates-formes de co-investissement. Au-delà des prêts directs, les capitaux affluent vers des stratégies de crédit adossées à des actifs, structurées et de niche, reflétant l’appétit des investisseurs pour des sources de rendement différenciées et l’atténuation des risques.

Innovation dans le domaine de la gestion de patrimoine et la formation des conseillers

La demande d’investissements alternatifs dans le domaine de la gestion de patrimoine s’accélère, sous l’effet de l’intérêt des clients pour la diversification et la génération de revenus. Les structures de fonds permanents et à intervalle régulier gagnent en popularité en raison de leur liquidité et de leur accessibilité. Cependant, la formation des conseillers reste un obstacle majeur à leur adoption à plus grande échelle. Des forums tels que le Forum sur les investissements alternatifs de l’AIMA à Montréal contribuent à combler cette lacune en favorisant le dialogue entre les fournisseurs de produits, les architectes de plates-formes et les stratèges en gestion de patrimoine.

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