SociéTerre | Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com/tag/societerre/ Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Wed, 03 Dec 2025 13:13:52 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png SociéTerre | Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com/tag/societerre/ 32 32 Un pionnier de la finance durable https://www.finance-investissement.com/nouvelles/un-pionnier-de-la-finance-durable/ Wed, 03 Dec 2025 13:13:52 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=111385 Curiosité et persévérance : des qualités essentielles pour faire carrière en finance durable.

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Denis Dion a passé 35 ans chez Desjardins, dont vingt ans comme chef de l’investissement responsable et conseiller principal pour l’intégration des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans les produits destinés aux particuliers. Il est entre autres à l’origine des fonds Desjardins SociéTerre, premiers fonds ESG lancés par une institution financière québécoise. Retour sur le parcours et les défis d’un pionnier discret.

Diplômé en finance de l’Université Laval, Denis Dion débute sa carrière chez Desjardins en 1988, au moment où les fonds communs de placement gagnent en popularité au Québec. Son premier rôle de conseiller financier l’amène naturellement à s’intéresser aux enjeux liés à l’investissement. Un tournant survient en 1990, lorsque la coopérative financière lance un fonds environnemental en collaboration avec des biologistes de l’Université du Québec à Chicoutimi, spécialisés en forêt boréale. À l’époque, les préoccupations environnementales concernent surtout la pollution et la couche d’ozone. Intrigué, Denis Dion s’y intéresse. « J’ai commencé à en parler aux investisseurs, mais je ne pensais pas faire carrière dans la finance durable. C’était une bibitte assez nichée », confie-t-il lors d’une activité de Finance Montréal en novembre, sur les carrières en finance durable.

Alors qu’il travaille comme analyste financier, à la fin des années 90, il découvre la gouvernance, un autre pan des enjeux ESG. Il se souvient d’une entreprise canadienne dont le fondateur, grâce à des actions multivotantes, utilisait les fonds corporatifs pour financer des projets personnels, dont des pistes de courses de chevaux. « Un électrochoc », se rappelle-t-il. Cette expérience le pousse à s’interroger et à interpeller son gestionnaire de fonds : « Devrait-on investir dans une compagnie qui utilise l’argent des actionnaires non pas pour sa mission première, mais pour autre chose ? »

Cette prise de conscience le conduit vers le développement de produits responsables, en collaboration avec Fonds Éthiques (Ethical Funds), de Vancouver. Aux côtés d’experts comme Bob Walker, chef de l’investissement responsable de Fonds Éthiques, Denis Dion crée en 2009 les portefeuilles Desjardins SociéTerre, une vingtaine de fonds composés d’organisations adoptant des pratiques ESG reconnues. Son engagement se renforce avec l’émergence des Principes pour l’investissement responsable (PRI) de l’ONU, lancés par l’Initiative financière du Programme des Nations Unies, dont les signataires, gestionnaires d’actifs et investisseurs institutionnels, se multiplient ici et dans le monde : Caisse de dépôt et placement du Québec, PSP, Mouvement Desjardins, grands groupes européens et asiatiques.

L’importance de se former à ce secteur en émergence s’impose à Denis Dion. En 2014, il fait partie des premiers diplômés du certificat en placement durable de l’Université Concordia, un des tout premiers programmes universitaires en finance durable, qui lui offre un réseau et une vision élargie. « Il y a une grande collégialité. On se partage nos intentions, nos décisions. On travaille avec les organisations. On investit dans les compagnies. On influence les entreprises pour qu’elles s’améliorent. » Dans ce jeune secteur, la collaboration entre les acteurs prime souvent sur la confrontation et la compétition souvent associées au milieu des gestionnaires d’actifs, souligne-t-il.

L’engagement actionnarial devient rapidement un des piliers de son action. « Voter, dialoguer, proposer, convaincre », résume-t-il. Ce travail exige selon lui autant de qualités de négociation, de persuasion et de diplomatie que de compétences financières. Pour faire changer les entreprises, la « théorie des petits pas » demeure l’approche la plus efficace, estime-t-il : accompagner, convaincre, amener les dirigeants à reconnaître les risques plutôt que les confronter frontalement. « Soutenir une entreprise, oui, mais pas à n’importe quel prix. »

Un déclic en particulier survient lors d’une formation sur l’engagement actionnarial présentée par Solène Hanquier, cheffe de l’investissement responsable chez Banque Nationale Investissement (BNI). Il y découvre notamment comment un investisseur institutionnel peut influencer la diversité des conseils d’administration grâce à un dialogue rigoureux avec l’entreprise, et si nécessaire en menaçant de porter la question à l’assemblée générale annuelle. Cet exemple est une démonstration concrète de l’impact de la finance durable, affirme-t-il. « L’argent fait avancer les choses. »

Exclusion ou engagement?

En 2018, Desjardins exclut les énergies fossiles de sa gamme de fonds SociéTerre, en réponse aux attentes de ses membres. Denis Dion nuance cette décision : l’exclusion prive les investisseurs de leur droit de parole. Pour lui, agir de l’intérieur reste souvent plus efficace pour provoquer un changement.

La sélection de gestionnaires d’actifs a également évolué : il s’agit de choisir ceux qui performent sur le plan financier, aussi sur les critères extra-financiers. Pour évaluer ces gestionnaires, Denis Dion et son équipe ont développé des questionnaires, des grilles de pointage et des critères liés à la présence de politiques ESG, aux ressources dédiées et à la cohérence des pratiques.

Pour Denis Dion, le plus grand changement de ces quinze dernières années réside dans l’accès à l’information, désormais plus accessible et exploitable. L’environnement ESG, longtemps morcelé et confus, évolue vers une harmonisation progressive grâce aux Normes internationales d’information financière (IFRS), permettant des analyses plus robustes, appuyées par les FinTech et l’intelligence artificielle.

Des nuages se dessinent toutefois dans le ciel. Elisabeth Lécuyer, analyste recherche ESG chez Jarislowsky Fraser, indique que le mouvement vers la finance durable comporte désormais davantage de frilosité chez certains investisseurs. Elle raconte qu’avant 2024, année des élections présidentielles aux États-Unis, son équipe discutait régulièrement avec des sociétés américaines pour demander davantage de divulgation en matière de climat. Cependant, ces efforts sont devenus quasi vains lorsqu’il s’agit de petites banques américaines situées dans des États où le contexte politique rend les enjeux climatiques très sensibles.

Elle rapporte que sous l’administration Trump, par exemple, demander à certaines entreprises de divulguer leurs émissions ou leurs risques climatiques n’est pas réaliste, les entreprises n’ayant aucune incitation à coopérer. Cela a amené l’équipe ESG montréalaise de Jarislowsky Fraser à ajuster sa stratégie : plutôt que d’insister auprès d’acteurs inflexibles, elle porte ses efforts là où il existe une ouverture réelle. L’objectif est davantage de maximiser l’impact de l’engagement actionnarial en se concentrant sur les organisations susceptibles d’adopter des pratiques plus transparentes, de concentrer les efforts là où les gains sont possibles et d’accompagner les entreprises qui souhaitent avancer.

Malgré des vents contraires, Denis Dion reste optimiste. La transparence progresse et l’influence existe, avant comme après l’investissement, insiste-t-il. Cependant, l’avenir du secteur exige une chose : « donner la chance à la relève et de faire la place au suivant », dit celui qui a pris sa retraite il y a un plus de deux ans et reste un observateur actif du secteur.

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Trois nouveaux FCP signés Desjardins https://www.finance-investissement.com/nouvelles/trois-nouveaux-fcp-signes-desjardins/ Fri, 28 Nov 2025 12:20:21 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=111144 PRODUITS – La coopérative dit vouloir « compléter son offre de placement ».

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Desjardins Société de placement (DSP) lance trois nouveaux fonds communs de placement (FCP).

La gamme de FCP accueille ainsi :

  • le Fonds Desjardins Actions canadiennes plus – catégories A, K, I, C, F et D ;
  • le Fonds Desjardins SociéTerre Actions canadiennes plus – catégories A, K, I, C, F et D ;
  • et le Fonds Desjardins Actions américaines – catégories A, K, I, C, F et D.

« Le lancement de ces trois nouveaux Fonds Desjardins témoigne de notre engagement à offrir aux investisseurs des solutions diversifiées qui viennent compléter notre offre de fonds de placement. Grâce à l’expertise de Desjardins Gestion internationale d’actifs, nous sommes fiers de proposer des options qui répondent aux besoins actuels du marché », commente Jean-François Girard, vice-président et chef du développement et gestion des fonds d’investissement à Desjardins Société de placement.

Le Fonds Desjardins Actions canadiennes plus et le Fonds Desjardins SociéTerre Actions canadiennes investissent essentiellement dans des titres de participation de sociétés canadiennes plus, à la différence que le fonds SociéTerre a une approche d’investissement responsable.

Le Fonds Desjardins Actions américaines investit quant à lui dans des titres de participation et des titres connexes à des titres de participation de sociétés américaines.

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Desjardins modifie sa gamme de FCP https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/desjardins-modifie-sa-gamme-de-fcp-4/ Fri, 12 Apr 2024 10:58:29 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=100002 PRODUITS – Nombre de noms seront changés.

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Desjardins Société de placement (DSP) a décidé d’apporter des modifications à sa gamme de fonds communs de placement (FCP), notamment en modifiant le nom de sa gamme de Fonds et Portefeuilles SociéTerre et de deux portefeuilles FNB Avisé. En plus de ces changements, le gestionnaire des Fonds Desjardins révisera le niveau de risque de certains produits.

Sous réserve de l’approbation des autorités réglementaires, DSP procédera au changement des noms en anglais des Fonds et Portefeuilles SociéTerre (SocieTerra) existants qui seront renommés en langue anglaise comme étant les « Sustainable Funds and Portfolios ». Ce changement n’affectera pas la version française des noms SociéTerre qui demeureront les Fonds et Portefeuilles SociéTerre.

Pour consulter ces changements, cliquez ici.

 

De plus, le terme « Desjardins » sera ajouté aux noms des Portefeuilles SociéTerre et ce, autant pour les versions des noms en langue française qu’en langue anglaise.

Ainsi,

  • Portefeuille SociéTerre de Revenu fixe deviendra le Portefeuille Desjardins SociéTerre de Revenu fixe ;
  • le Portefeuille SociéTerre Conservateur deviendra le Portefeuille Desjardins SociéTerre Conservateur ;
  • le Portefeuille SociéTerre Modéré deviendra le Portefeuille Desjardins SociéTerre Modéré Portefeuille SociéTerre Équilibré ;
  • le Portefeuille Desjardins SociéTerre Équilibré deviendra le Portefeuille SociéTerre Croissance ;
  • le Portefeuille Desjardins SociéTerre Croissance deviendra le Portefeuille SociéTerre Croissance maximale ;
  • et le Portefeuille Desjardins SociéTerre Croissance maximale deviendra le Portefeuille SociéTerre 100 % actions.

Le gestionnaire procédera également au changement de nom des portefeuilles FNB Avisé Équilibré et FNB Avisé Croissance maximale existants lesquels seront renommés le Portefeuille FNB Avisé Modéré et le Portefeuille FNB Avisé Audacieux respectivement.

De plus, DSP a procédé à une révision du niveau de risque de quatre fonds et d’un portefeuille.

Ainsi le niveau de risque du Fonds Desjardins Obligations mondiales de sociétés, du Fonds Desjardins SociéTerre Obligations mondiales de sociétés et du Portefeuille SociéTerre Conservateur est passé de « faible » à « faible à moyen ».

Le niveau de risque du Fonds Desjardins SociéTerre Actions américaines petite capitalisation et du Fonds Desjardins SociéTerre Actions positives est, quant à lui, passé de « moyen » à « moyen à élevé ».

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Les Portefeuilles SociéTerre disent adieu aux pétrolières https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/les-portefeuilles-societerre-disent-adieu-aux-petrolieres/ Mon, 15 Jun 2020 12:12:34 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=67078 PRODUITS - Les 17 Fonds et Portefeuilles SociéTerre de Desjardins sont désormais 100 % sans pétrolières et pipelines.

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Desjardins fait un pas de plus vers la transition énergétique avec ses Portefeuilles et fonds SociéTerre. Dans ces produits, l’exposition aux produits d’investissement à des producteurs et transporteurs spécialisés en énergies fossiles est passée de 5 % à 0 %.

Par cette décision, le Mouvement Desjardins veut souligner les efforts entrepris pour « assumer un leadership vers une économie sobre en carbone », tout en proposant un produit qui répondrait mieux aux attentes des consommateurs.

« Depuis près de 30 ans, Desjardins demeure l’un des acteurs les plus engagés au pays dans la promotion et l’avancement de l’investissement responsable. Nous contribuons résolument à l’accélération de la transition énergétique et poursuivons nos efforts pour accompagner nos membres et clients dans cette démarche. Nous devons tous, collectivement, participer à cette transition », a souligné Guy Cormier, président et chef de la direction du Mouvement Desjardins, dans le cadre de la Semaine canadienne de l’environnement qui se terminait le 7 juin.

Desjardins toujours plus vert

En plus de sa position plus tranchée dans les Fonds et Portefeuilles SociéTerre, Desjardins compte bien se retirer des secteurs qui ne cadrent pas avec ses orientations en matière de développement durable, notamment celui du charbon comme source d’énergie thermique, du tabac et du vapotage.

« D’ici la fin de l’année, le Mouvement Desjardins s’engage à se désinvestir du secteur du charbon thermique, tout en accompagnant ses partenaires qui démontrent à court terme un plan de transition crédible, conforme aux recommandations du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). De plus, comme les produits du tabac et du vapotage nuisent à la santé des consommateurs et à l’environnement, nous nous retirerons également de cette industrie », a annoncé Guy Cormier.

Dans cette optique, Desjardins est récemment devenu la première institution financière en Amérique du Nord à joindre la Powering Past Coal Alliance (PPCA). Ce regroupement d’entreprises, de gouvernements et d’associations promu par le Canada et le Royaume-Uni ainsi que par les Nations Unies souhaite accélérer l’élimination progressive des combustibles fossiles des centrales au charbon.

Le Mouvement Desjardins est également devenu l’un des premiers signataires nord-américains du Tobacco-Free Finance Pledge, en collaboration avec l’initiative financière du Programme des Nations Unies pour l’environnement, qui favorise les efforts globaux de lutte antitabac.

« Nous sommes enchantés que Desjardins se joigne aux signataires du Tobacco-Free Finance Pledge. Comme premier groupe financier coopératif au Canada, ce geste envoie un message clair aux collectivités à l’effet que le secteur financier adopte les objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies de plus en plus rapidement », a souligné à cet égard la Dre Bronwyn King, présidente et directrice générale des Tobacco Free Portfolios.

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L’ESG, il faut en parler! https://www.finance-investissement.com/nouvelles/developpement-des-affaires/lesg-il-faut-en-parler/ Mon, 04 May 2020 11:42:01 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=66000 C’est au rôle des conseillers d’aborder le sujet avec leurs clients, affirme cette spécialiste.

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Avec ce qui se passe actuellement, on voit qu’un aspect social, à savoir la santé, peut avoir un impact sur l’économie, d’où l’importance de l’investissement responsable (IR), déclare Deborah Debas, spécialiste en IR chez Desjardins.

Pour cette femme qui a rejoint Desjardins en 2008 et a participé au lancement des fonds SociéTerre (en 2009), l’IR et les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) sont cruciaux. « Les enjeux ESG sont aussi des enjeux économiques. C’est sûr que certains d’entre eux vont avoir des impacts économiques, financiers et matériels importants sur les entreprises dans lesquelles on investit. »

Traditionnellement, dans le milieu de la finance, on évalue les entreprises en se fiant sur le bilan financier. Mais en dépassant le cadre financier, et en ajoutant des critères ESG, on est capable de mieux gérer les risques qui entourent les entreprises et de trouver des entreprises qui ont une meilleure chance d’offrir des rendements à l’avenir, affirme Deborah Debas.

« Les entreprises qui règlent des problèmes et travaillent sur la solution se positionnent très bien vers l’avenir. Dans la mesure où on règle un problème, qu’on est capable de le faire de manière responsable, pérenne, durable et aussi de manière profitable, on est bien positionné pour faire croître son produit dans l’avenir », ajoute celle dont l’une des tâches est d’animer des formations sur l’IR.

En tant que conférencière dans les formations d’IR de Desjardins, son travail est de montrer pourquoi l’IR est intéressant, les risques qu’il prévient et les opportunités qu’il offre. Les formations expliquent également aux conseillers comment intégrer les critères ESG à leur pratique et comment aborder le sujet de l’IR avec leurs clients, car selon Deborah Debas, c’est le rôle des conseillers de mettre ce sujet sur la table.

Aux conseillers de se lancer

« Le gros de notre travail, c’est de démontrer aux conseillers que généralement la conversation part de lui. Dans 75 % des cas, les investisseurs se fient presque totalement au conseiller pour leur donner des recommandations d’investissement », explique-t-elle.

Il est rare qu’un client sache ce qu’il veut en partant, alors qu’un conseiller est habitué à faire des recommandations, fait-elle valoir. Surtout que nombre d’entre eux ne savent même pas que ce type d’investissement existe.

De plus, selon elle, il est facile de tâter l’intérêt des clients pour un conseiller. Comme ces derniers sont habitués à poser beaucoup de questions à leurs clients, ils peuvent en ajouter sur les enjeux sociaux ou environnementaux pour regarder l’intérêt du client. Les conseillers appréhendent de le faire, car ce type d’investissement n’est pas fait pour tout le monde, mais la recherche montre qu’une très grande majorité d’investisseurs sont intéressés à en entendre parler, appuie Deborah Debas.

« Prenez les devants, lancez la conversation avec vos clients parce que ça permet que son épargne ait une valeur, non seulement pour lui et son portefeuille, mais aussi pour la planète. Donc ça répond à plusieurs de ses besoins, c’est un vrai levier de changement! », affirme-t-elle.

Une anecdote que plusieurs conseillers lui ont rapportée prouve que cela vaut la peine d’envisager l’IR. Ainsi trois conseillères différentes ont décidé de transférer tous les actifs de leurs clients en IR et, fait surprenant, elles n’ont eu que très rarement des objections de la part des clients.

« Le client sait que le conseiller connait sa situation et qu’il a son meilleur intérêt à cœur, donc s’il offre une solution d’IR, qui en plus a l’air de correspondre à ses préoccupations, alors pourquoi ne pas essayer », souligne la spécialiste.

Quels produits choisir?

Il existe nombre de produits ESG. Il n’est donc pas toujours évident de choisir. « Les conseillers aiment proposer des produits qu’ils connaissent bien », note Deborah Debas, ils devraient donc choisir selon ce principe, estime-t-elle.

Toutefois certains fonds sont peut-être plus faciles à proposer, car « ils ont une histoire à raconter qui est peut-être plus facile à véhiculer pour le conseiller », admet l’experte en pensant aux fonds concentrés sur les fonds d’actions qui visent à investir dans les entreprises qui travaillent vraiment sur la pollution aux enjeux ESG.

« Ça frappe l’imaginaire de savoir que les fonds d’obligations vertes vont quand même financer des produits à empreinte positive. C’est des projets et des entreprises auxquels les gens ont envie de participer et ils sont fiers d’investir, car ils ont l’impression que leur investissement est un réel levier de changement pour les communautés et la planète », précise-t-elle.

« L’IR c’est 50 nuances de gris »

Il est toutefois important de bien comprendre les produits que l’on offre aux clients et de bien lui expliquer, car c’est un irritant pour bien des clients de réaliser qu’il y a des actions dans son fonds IR qui semble aller à l’encontre de ses critères.

« L’IR c’est un défi de définition. Il est souvent défini par ce qu’il n’est pas. Donc on va dire que ça n’investit pas dans le tabac, dans l’armement, etc. Les exclusions, ça permet de voir les choses en noir et blanc, mais l’IR c’est 50 nuances de gris », affirme l’experte.

Beaucoup pensent que l’IR c’est de l’investissement vert, mais à la base c’est un investissement dans sa définition qui intègre les enjeux ESG dans sa prise de décision. Donc on investit dans tous les secteurs de l’économie. Certains secteurs ont été exclus, car on a décidé que ce n’était vraiment pas cohérent avec une vision à long terme de la société. Les armements, c’est difficile d’améliorer ça pour que ça devienne moins dommageable. Mais en plus de savoir dans quoi on n’investit pas, il est surtout intéressant de savoir dans quoi on investit.

« Le risque 0 n’existe pas, les entreprises parfaites n’existent pas, rappelle Deborah Debas. Le but c’est d’investir dans les entreprises qui veulent s’améliorer. On ne peut pas seulement investir dans les entreprises qui travaillent par exemple sur la solution. Ça poserait un problème sur le plan de la diversification du portefeuille et donc sur le plan de la gestion de risque du portefeuille. »

Certains fonds vont travailler sur l’empreinte carbone. Ainsi le fonds d’actions canadiennes SociéTerre, il va avoir une empreinte, une intensité carbone bien moindre que les entreprises comparables du marché en général. Ça ne veut pas dire qu’on retire du carbone, mais que les entreprises émettent moins de carbone que des entreprises comparables du secteur.

Mais le fonds en technologies propres a une empreinte carbone très importante. « C’est drôle, mais si on prend en compte les émissions carbone qui sont évitées par les entreprises du fonds, c’est là que ça prend tout son sens », explique Deborah Debas.

Par exemple, une entreprise qui fabrique des panneaux de verre écoénergétique a besoin de beaucoup d’énergie donc émet beaucoup de carbone, mais ces panneaux vont permettre d’économiser des frais de chauffage et de climatisation. Ils ont un sens si on regarde leur cycle de vie et non leur empreinte carbone.

Certaines entreprises peuvent aussi avoir mauvaise réputation, mais se reprendre, comme Nike. Dans les années 90, leur action avait plongé lorsque l’on avait découvert qu’il y avait des enfants qui travaillaient dans leur chaîne de production. Depuis l’entreprise s’est reprise et maintenant, c’est une des seules sociétés dont la chaîne d’approvisionnement est transparente.

Les conseillers doivent donc s’appliquer à bien expliquer le fonds qu’il propose à leurs clients. « Il y a des nuances à faire », souligne la spécialiste en IR.

Voir l’impact de leur argent

En proposant de se lancer en IR, les conseillers doivent s’attendre à ce que leurs clients leur demandent de rendre des comptes.

Dans certains cas, il est maintenant possible de quantifier l’impact que les compagnies, qui sont dans nos fonds, ont sur le plan environnemental.

« Le fonds technologies propres est un bon exemple, car on peut quantifier la quantité d’eau et de déchet qu’on a traité. La quantité d’énergie propre produite. Ça permet de concrètement démontrer l’impact des investissements. C’est vraiment montrer que leur argent a de l’impact », explique Deborah Debas.

La spécialiste en IR rêverait d’ailleurs de créer un produit bâti sur des entreprises locales, pour montrer aux clients l’impact local de leurs investissements. Évidemment, son idée est idéaliste, car pour le moment l’offre est limitée par le type de produit. Le problème des FNB, des FCP ou des fonds de placement garantis, c’est qu’ils sont bâtis sur des titres d’entreprises qui se transigent à la Bourse, donc de grandes entreprises, mais pas locales. Peut-être que l’avenir pourvoira à ce manque

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