rendements | Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com/tag/rendements/ Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Fri, 21 Nov 2025 13:13:00 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png rendements | Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com/tag/rendements/ 32 32 Raymond James lance un pupitre de négociation dédié aux stratégies d’actions non traditionnelles https://www.finance-investissement.com/nouvelles/raymond-james-lance-un-pupitre-de-negociation-dedie-aux-strategies-dactions-non-traditionnelles/ Fri, 21 Nov 2025 13:13:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=111078 Le nouveau pupitre vise à aider les gestionnaires à optimiser leurs rendements ajustés au risque.

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Raymond James lance un nouveau pupitre de négociation, pour les placements non traditionnels canadiens. Cette nouvelle initiative vise à proposer de nouvelles stratégies d’actions aux investisseurs institutionnels, tout en élargissant l’éventail des produits disponibles.

Le pupitre de négociation de placements non traditionnels a été créé afin de répondre à la demande grandissante des gestionnaires d’actifs non traditionnels et liquides qui souhaitent bénéficier d’une couverture différenciée des actions au Canada.

Les stratégies d’actions non traditionnelles désignent des approches de placement qui ne se limitent pas aux positions traditionnelles longues sur les actions cotées en Bourse. Avec cette initiative, Raymond James entend offrir davantage de diversification, une meilleure gestion des risques et la possibilité d’optimiser les rendements pour les gestionnaires de fonds, précise le communiqué.

Un nouveau dirigeant d’expérience

Chris Porraccio, directeur général et chef des stratégies d’actions non traditionnelles chez Raymond James, dirigera l’équipe. Celui-ci possède une vaste expérience dans le conseil auprès des gestionnaires non traditionnels dans des actions canadiennes.

Auparavant, il a occupé des postes dans la vente d’actions institutionnelles et la facilitation des transactions à Bay Street, où il a été responsable de la couverture des clients dans le secteur des placements non traditionnels canadiens ainsi que de la gestion des risques liés aux stratégies d’actions non traditionnelles.

« Le leadership de Chris dans le domaine des stratégies d’actions non traditionnelles s’inscrit dans notre volonté continue d’élargir notre gamme de produits afin de proposer des services performants à nos clients », explique Sean Boyle, directeur général principal et chef des ventes d’actions institutionnelles chez Raymond James.

Une collaboration active

Raymond James collabore activement avec les investisseurs institutionnels ainsi qu’avec les gestionnaires d’actifs non traditionnels par l’entremise de son pupitre de négociation d’actions canadiennes.

La société leur fournit une expertise et des analyses personnalisées afin de répondre efficacement à leurs besoins évolutifs.

« Avec la hausse des valorisations boursières et la corrélation croissante entre les actions et les obligations, les placements non traditionnels sont de plus en plus reconnus au Canada pour leur capacité à offrir des rendements supérieurs ajustés au risque », commente Chris Porraccio par voie de communiqué.

« Notre approche est unique dans ce secteur et notre couverture des stratégies non traditionnelles est parfaitement adaptée à nos clients qui évoluent dans ce segment de marché », ajoute-t-il.

Raymond James, filiale canadienne de Raymond James Financial, gère 98 milliards de dollars d’actifs, regroupe plus de 520 conseillers indépendants ainsi que plus de 2 000 employés répartis dans 170 succursales et bureaux.

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Un important rendement trimestriel médian pour les régimes PD https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/un-important-rendement-trimestriel-median-pour-les-regimes-pd/ Mon, 10 Nov 2025 13:05:45 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=110666 Une croissance alimentée par les rendements des actions et des titres à revenu fixe.

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Les régimes de retraite à prestations déterminées (PD) canadiens sous son administration ont réalisé leur plus important rendement trimestriel médian de l’année avec un gain de 4,4 % au troisième trimestre, selon RBC Services aux investisseurs. Il s’agit d’une hausse de 7,1 % depuis le début de l’année. Une croissance attribuable aussi bien aux rendements des actions que de celui des titres à revenu fixe.

« Le troisième trimestre avait ceci de particulier que les actions et les titres à revenu fixe ont progressé en même temps, explique Isabelle Tremblay, directrice générale, Solutions clientèle, et responsable principale, Segmentation, Propriétaires d’actifs, RBC Services aux investisseurs. On peut attribuer les rendements des actions à la solidité des bénéfices des entreprises, à la productivité stimulée par l’intelligence artificielle et à une forte activité transactionnelle. Les gains ont été particulièrement élevés chez les producteurs d’or, les investisseurs continuant à rechercher stabilité et diversification par un recours aux actifs refuges traditionnels. »

Les placements en actions canadiennes ont ainsi enregistré un rendement de 9,5 % pour le trimestre et de 21,5 % depuis le début de l’année. L’indice composé S&P/TSX a dégagé un rendement de 12,5 % au troisième trimestre et de 23,9 % depuis le début de l’année.

Avec un gain semestriel de 37,8 % et annuel de 79,3 %, le secteur des matériaux s’est particulièrement distingué. Les secteurs des technologies de l’information (13,2 %), de l’énergie (12,6 %) et des services financiers (10,6 %) ont également enregistré des rendements conséquents.

Les marchés boursiers américains, représentés par l’indice S&P 500 (CAD), ont progressé de 10,3 % au troisième trimestre et de 11,1 % depuis le début de l’année. Les actions de consommation discrétionnaire ont quant à elle enregistré un rendement trimestriel de 11,7 %.

La performance des actions mondiales s’est également raffermie au cours de la période. Dans les caisses de retraite, elles ont affiché un rendement de 8,7 % au troisième trimestre et de 14,5 % depuis le début de l’année. De son côté, l’indice MSCI World (CAD) a progressé de 9,4 % sur le trimestre et de 13,6 % depuis janvier.

Les titres à revenu fixe se sont également bien comportés avec un rendement de 1,5 % pour le trimestre et de 2,1 % depuis le début de l’année.

« La décision de la Banque du Canada de réduire son taux directeur de 0,25 % le 17 septembre a encouragé les investisseurs en titres à revenu fixe, les rendements plus faibles soutenant les performances globales des portefeuilles », constate Isabelle Tremblay.

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Les FNB au coeur de sa stratégie https://www.finance-investissement.com/edition-papier/guide-des-fnb/les-fnb-au-coeur-de-sa-strategie/ Mon, 10 Nov 2025 05:00:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=110711 Ils se marient avec l'approche d'investissement de cette conseillère.

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Pour la conseillère en placement Janick Tremblay et son équipe, la gestion discrétionnaire et l’utilisation de fonds négociés en Bourse (FNB) afin de bâtir le portefeuille des clients vont de pair.

« L’intégration des FNB dans la pratique est incontournable », assure Janick Tremblay, gestionnaire principale de patrimoine et gestionnaire de portefeuille chez Valeurs mobilières Desjardins à Chicoutimi, au Saguenay–Lac-Saint-Jean.

Cette certitude s’est imposée au Groupe Tremblay lorsque son partenaire d’affaires, Martin Tremblay, et elle, ont amorcé leur virage vers la gestion discrétionnaire en 2018.

« Ce passage s’est imposé comme un levier de développement », se souvient-elle. Auparavant, la pratique de Janick Tremblay était davantage axée sur des modèles d’investissement plus traditionnels.

La gestion discrétionnaire lui permet aujourd’hui de gagner du temps et de la flexibilité, car son équipe et elle n’ont plus à solliciter chaque client avant de négocier des titres. Les FNB les aident à gagner en efficacité dans la conception de leurs portefeuilles et dans l’expression de leur philosophie d’investissement.

Outre le duo à l’origine de la firme, le Groupe Tremblay compte quatre autres professionnels, dont deux conseillers en placement.

Comme ces derniers sont en contact direct avec les clients, Janick Tremblay et son associé tenaient à ce qu’ils siègent au comité de placement afin qu’ils maîtrisent les portefeuilles avec lesquels ils travaillent.

Ce comité se réunit de façon hebdomadaire et fait même souvent appel à des experts externes. « Nous nous encourageons à aller voir aussi ce que nous pourrions faire évoluer. Il y a beaucoup d’émetteurs de FNB qui proposent des choses intéressantes. Nous sommes vraiment à l’écoute des représentants. »

Si la philosophie de placement du Groupe Tremblay a toujours été descendante (topdown), celle-ci a évolué. Prenons par exemple la détermination de la portion « actions d’un portefeuille. Le groupe a d’abord conçu ses portefeuilles afin de couvrir certains territoires et a utilisé les FNB pour ce faire. Ces produits leur permettaient de s’exposer à certaines zones géographiques en particulier. »

Par la suite, le groupe a intégré une approche sectorielle. « Cela nous a permis d’être beaucoup plus performants ! Encore là, les FNB nous ont aidés, car ils se sont spécialisés et on peut acheter des FNB sectoriels », témoigne Janick Tremblay.

Actuellement, l’équipe adopte une approche top-down débutant par une répartition géographique, poursuivant par une allocation sectorielle, avant de s’intéresser aux titres individuels. Leur point de départ, une répartition équilibrée pour les actions mondiales 33 % de titres canadiens, 33 % de titres américains et 33 % d’actions internationales.

A partir de ce core indiciel, l’équipe affiche ses principes en surpondérant ou sous-pondérant des secteurs au moyen de FNB. « Nous savons que certains secteurs se comportent mieux que d’autres selon les cycles de marché », précise Janick Tremblay.

Le choix de surpondérer certains secteurs reste réfléchi. Plusieurs facteurs sont pris en compte, notamment les frais de gestion du fonds, sa taille, ses actifs sous gestion, sa liquidité et la stabilité des écarts cours acheteur-cours vendeur du FNB.

« Nous regardons aussi les performances historiques, les performances futures, mais surtout la constitution du sous-jacent du FNB », précise Janick Tremblay.

« Si un secteur nous semble dominé par un titre, comme la Banque Royale dans les financières canadiennes, il faut que l’actif sous-jacent du FNB reflète cette pondération », illustre-t-elle.

L’équipe s’assure d’ailleurs de bien comprendre les titres sous-jacents du FNB sélectionné et la méthode utilisée par l’émetteur du FNB pour établir les pondérations de chaque titre en portefeuille.

La conseillère apprécie par ailleurs la capacité des FNB à offrir un « ciblage très précis » et leurs frais de gestion généralement faibles, un élément crucial puisque les frais de gestion discrétionnaires de l’équipe de VMD s’y ajoutent par la suite.

La conseillère utilise aussi des FNB de titres à revenu fixe, car ils sont liquides et plus faciles à négocier à un prix équitable que les obligations individuelles.

Cette liquidité permet de répondre aux besoins de décaissement de ses clients. La diversité de produits lui permet de s’exposer à la fois à des indices de marché large et d’accroître son exposition à certains sous-segments du marché, comme les obligations fédérales de longue durée ou celles provinciales de moyenne durée.

« Le FNB m’offre la flexibilité et l’adaptabilité nécessaires pour soutenir nos objectifs », explique-t-elle.

Leçon apprise à la dure

L’expérience de la pandémie de 2020 a appris à Janick Tremblay à faire preuve de prudence. A cette époque, l’équipe a cédé à la nervosité ambiante et est sortie temporairement du marché.

Cette décision a nui à ses rendements. Depuis, ils ont adopté une discipline d’allocation d’actifs plus stricte. Au lieu de se désinvestir en période d’incertitude, l’équipe privilégie dorénavant des FNB à faible volatilité, ce qui lui permet d’atténuer les fluctuations du marché tout en restant investie.

Avec 580 millions de dollars d’actifs sous gestion, Janick Tremblay estime que la gestion individualisée titre par titre pour chaque client serait irréaliste. L’équipe s’appuie plutôt sur des portefeuilles modèles structurés, qui respectent une même logique de répartition d’actifs.

« Nous utilisons des modèles négociés en Bourse qui intègrent une approche de répartition d’actifs parce qu’évidemment, il y a un enjeu de nombre de positions selon les montants gérés », résume Janick Tremblay.

Ainsi, les portefeuilles de tous les clients bénéficient de leur stratégie top-down, mais la gestion devient plus sophistiquée selon l’importance de l’actif détenu par le client.

Les FNB permettent également d’exprimer des convictions, notamment pour ceux qui veulent soutenir l’économie locale. « Les convictions sont importantes, mais les gens ne veulent pas négliger le rendement », nuance Janick Tremblay.

Les critères environnementaux sociaux et de gouvernance (ESG) sont également importants pour le Groupe Tremblay. L’ESG est ainsi intégré dans la majorité de ses portefeuilles. Le groupe propose aussi un portefeuille ESG exclusif pour les clients qui ont 300 000 $ ou plus à investir.

Janick Tremblay recommande aux conseillers qui débutent de se familiariser rapidement avec ces produits, car le « FNB permet de structurer un portefeuille, d’avoir une vision, tout en offrant un service global adapté aux besoins du client ».

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MRCC 3 : s’y préparer pour mieux l’expliquer aux clients https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/mrcc-3-sy-preparer-pour-mieux-lexpliquer-aux-clients/ Mon, 15 Sep 2025 10:28:12 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=109321 Il est naturel pour les conseillers d’accueillir cette réforme avec inquiétude.

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À partir de l’année 2027, les rapports réglementaires de divulgation des rendements et des frais que devront produire les courtiers en valeurs mobilières canadiens pour leurs clients seront bonifiés, afin de couvrir plus largement les frais payés par les investisseurs.

En effet, les autorités réglementaires ont prévu l’entrée en vigueur en 2026 du rehaussement des obligations d’information concernant les coûts. Aussi désigné comme la phase 3 du Modèle de relation client conseiller (MRCC 3), ce projet fait qu’un client recevra de son courtier, au début de 2027, un rapport qui détaille en plus de ses propres frais et dépenses, les dépenses et frais continus des fonds d’investissement engagés par ce client. Le montant qui sera indiqué comprendra le ratio de frais de gestion (RFG) ainsi que le ratio des frais d’opérations (RFO). Ce dernier, moins connu et généralement nettement plus bas que le RFG, comprend notamment les frais pour les transactions et les frais de couverture (s’il y a lieu). La somme donnera le ratio des frais du fonds (RFF).

Notons que depuis 2014, l’Organisme canadien de réglementation des investissements (OCRI) a mis en vigueur des exigences plus serrées dans diverses sphères des activités des courtiers, surtout en ce qui concerne la divulgation des frais, des rendements et la convenance des recommandations de placements.

MRCC 3 propose maintenant une transparence et une harmonisation accrues pour permettre aux investisseurs de bien comprendre l’ensemble des frais qu’ils paient.

Dans le projet actuel, il n’y aurait pas de divulgation des frais pour les nouveaux fonds venant d’être lancés, puisque leur ratio de frais de gestion représentatif d’au moins une année complète, qui inclut les frais de transaction, n’est pas encore connu. Aussi, les produits structurés, les fonds de travailleurs et les fonds offerts par dispense de prospectus seraient exclus de l’obligation de divulgation de MRCC 3.

Effets potentiels sur les conseillers

Alors que le MRCC 2 visait à mieux divulguer les frais des conseillers et des courtiers, le MRCC 3 vise plutôt le coût total. Cette réforme vise plus directement les produits financiers et accentue la pression sur les émetteurs de produits financiers de fournir au marché des produits à des frais concurrentiels. Les conseillers vont désormais être plus vigilants sur les frais payés puisqu’ils auront une pression indirecte de présenter à leurs clients des frais globaux raisonnables et concurrentiels.

On peut penser que plusieurs conseillers favoriseront encore davantage les produits à faibles frais tels que les fonds négociés en Bourse (FNB) indiciels, mais aussi qu’ils s’assureront que les fonds à frais plus élevés qu’ils détiennent créent une véritable valeur ajoutée pour leurs clients. Ainsi, l’utilisation de produits à frais plus élevés dans les portefeuilles sera par exemple justifiée par une performance supérieure, une meilleure gestion du risque, ou une exposition à une catégorie d’actifs plus nichée.

Pour les courtiers de plein exercice, plusieurs évalueront certainement l’utilisation directe de titres boursiers et obligataires de manière plus répandue, puisqu’ils n’ont pas de frais sous-jacents.

Comme il y a des produits exclus de la réforme que peuvent offrir les conseillers dont le permis permet l’achat (produits structurés, produits offerts par notice d’offre), on pourrait voir certains praticiens évaluer plus sérieusement ces produits pour avoir des frais globaux présentés au client plus faible qu’avec des fonds communs de placement traditionnels à frais plus élevés.

On voit aussi une adoption plus importante de toute une gamme de produits qui combinent la gestion active et la gestion passive à un coût plus faible que la gestion active pure. Les FNB dont la sélection de titres est basée sur des modèles quantitatifs plutôt qu’en répliquant un indice, à un coût se situant généralement à mi-chemin entre un FNB indiciel et un fonds à gestion active traditionnel, en est un bon exemple.

Risque ou occasion ?

Il est naturel pour les conseillers d’accueillir cette réforme avec une certaine inquiétude.

Peu importe le domaine d’activités, les consommateurs tendent à rechercher des coûts plus bas pour un service équivalent. C’est là une règle universelle à laquelle l’industrie financière ne saurait se soustraire. Même si les investisseurs sont au courant qu’il existe des frais pour les produits d’épargne collective tels que les fonds communs de placement, ces frais ne sont pas aussi clairs que les honoraires facturés par les conseillers. D’abord parce qu’ils ne font pas encore l’objet de rapports, mais aussi parce que les honoraires sont facturés directement dans les comptes des clients. Ils les voient et continueront de les voir, tandis que les frais des fonds demeureront imbriqués — certains pourraient dire « cachés » — dans la valeur nette des fonds.

On peut craindre que les clients trouvent les montants (exprimés en dollars) déraisonnables pour la gestion de leur portefeuille en voyant les frais de conseil et les frais des fonds combinés.

À un tel point qu’ils pourraient ne plus y voir clair.

Ce sera le rôle du conseiller de recadrer la conversation afin de répondre à la vraie grande question : est-ce que les frais payés sont justes, concurrentiels et justifiés ?

Finalement, la réflexion ne change pas à cause de MRCC 3. Le critère d’évaluation demeure le même : quel est le rendement après frais ?

Par exemple, certains fonds, surtout dans le segment des fonds alternatifs, sont assortis de frais de performance. Si le gestionnaire de fonds atteint l’objectif net des frais, en matière de rendement ou de rendement corrigé du risque, peut-on (à la limite) prétendre que ses frais, même s’ils sont de 4 % ou 5 %, sont injustifiés ?

Sur une base comparative face à un fonds indiciel, un RFF de 5 % paraît indécent. Mais si le rendement net à l’investisseur est supérieur à son indice de référence ?

C’est là un potentiel effet pervers de cette réforme. En ramenant la conversation sur les frais, un investisseur pourrait avoir le réflexe de vouloir se départir de certains produits, même s’ils sont bons pour lui, parce qu’il estime les frais déraisonnables. Les conseillers aussi pourraient être tentés de liquider certains fonds à frais plus élevés, même s’ils livrent la marchandise, afin de mieux paraître aux yeux du client. En plus d’être une vente pour une raison douteuse, cela peut entraîner des conséquences fiscales si un gain latent est réalisé.

Les conseillers devront donc livrer un message clair à leurs clients quant aux raisons qui motivent les choix de produits.

MRCC 3 peut par conséquent être une occasion pour les conseillers de réexpliquer à leurs clients pourquoi ils choisissent certains produits plutôt que d’autres, et que dans de nombreux cas, des frais plus élevés sont justifiés, tant et aussi longtemps que l’investisseur en sort gagnant.

Sera-t-il nécessaire d’aller un peu plus dans le détail afin de bien expliquer les nouveaux rapports aux clients et qu’ils comprennent bien leurs frais ? Absolument. Il s’agira d’un travail supplémentaire, ainsi que d’un risque d’affaires, à savoir que des compétiteurs mettent davantage l’accent sur les frais et les utilisent comme des arguments de vente. On aura donc naturellement un biais vers les produits à frais plus faibles.

Il s’agit aussi d’un exercice nécessaire, qui pourra s’opérer lors des rencontres de révisions de portefeuille de l’année 2026. Cela permettra aux conseillers d’apporter certains des changements de produits requis pour baisser les frais trop élevés identifiés dans leur pratique, de se familiariser avec les nouveaux rapports à venir, ainsi que cela est relativement frais à la mémoire des clients. Pour le moment, les firmes n’ont pas encore finalisé les rapports et présentent en ce moment des modèles de ce à quoi ils risquent de ressembler aux conseillers.

Des changements de réflexions et de mentalités devraient s’opérer. En voici un exemple. Dans une réalité où les frais sous-jacents des fonds d’un portefeuille n’étaient pas détaillés aux clients, des conseillers pouvaient préférer utiliser un gestionnaire actif d’actions qui atteignait un rendement très semblable à son indice net des frais, malgré des frais de 100 points de base, par exemple. Cette préférence peut provenir de diverses sources potentielles. En voici des exemples : le fonds est disponible en catégorie de société ; le fonds est négocié à la valeur liquidative en date de fin de la journée, au montant en dollars précis que l’on souhaite (incluant des fractions d’unités), ce qui facilite la gestion des transactions ; à rendement égal, on préfère favoriser une relation avec des gestionnaires ou un manufacturier qui nous donne du service ; à rendement égal, la volatilité a été moindre. Avec MRCC 3, on pourrait plutôt préférer un indice à un gestionnaire actif, à rendement égal net des frais, pour présenter des frais totaux moins élevés au client. Cela jouera certainement en faveur de la gestion indicielle.

Aussi, une réflexion assez consensuelle semble se dessiner : les gestionnaires ayant des frais présentement perçus comme assez standards (ex. : 1 % pour un fonds d’action) devront générer une plus-value face à leur indice pour continuer d’avoir la faveur des investisseurs. On pourrait croire que les gestionnaires ayant les meilleures performances corrigées du risque vont attirer une part de marché encore plus grande, et que la gestion indicielle pourrait prendre une part plus importante des fonds dits « core », qui constituent le cœur, la base d’un portefeuille.

Dans cette optique, un joueur important dans le segment alternatif de détail amène une proposition d’articulation des frais où les frais élevés des fonds de couverture et spécialisés seraient présentés aux clients comme justifiés, compte tenu de leur apport significatif au rendement/risque de portefeuille. Les placements plus classiques, ne générant pas de plus-value sur le rapport rendement/risque, seraient investis dans des solutions à très faibles frais afin de présenter des frais globaux au client plus bas. Une approche où l’on prêche pour sa paroisse, certes, mais qui peut porter à réflexion.

La période actuelle est aussi charnière puisqu’elle permet de se préparer et aiguiser ses choix.

Vincent Grenier Cliche est gestionnaire de portefeuille.

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Fraudes financières : 6 messages clés à transmettre aux clients https://www.finance-investissement.com/fi-releve/nouvelles-fi-releve/fraudes-financieres-6-messages-cles-a-transmettre-a-vos-clients/ Tue, 02 Sep 2025 11:06:29 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=109068 DÉVELOPPEMENT – Pourquoi expliquer les méthodes des fraudeurs n’est pas une perte de temps.

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En se faisant passer pour des experts connus, des fraudeurs exploitent la confiance des investisseurs et parviennent à les convaincre de placer leur argent dans des arnaques. Ben Félix, chef des investissements chez PWL Capital et podcasteur, en fait régulièrement l’expérience : des fraudeurs utilisent son image, sa voix clonée par l’intelligence artificielle (IA) et même ses vidéos sur YouTube pour duper des épargnants.

« Il faut être super prudent. J’ai vu des gens utiliser l’IA pour cloner ma voix, afin d’envoyer une petite note de voix dans un message directement sur Twitter, en essayant de convaincre les gens qu’ils étaient moi », raconte-t-il.

Le phénomène coûte cher. Le Centre antifraude du Canada estime que 310 millions de dollars ont été perdus en 2024 dans des fraudes liées à l’investissement. Or, jusqu’à 95 % des cas ne sont jamais déclarés, ce qui laisse penser que le montant réel est beaucoup plus élevé. Des études montrent que former les clients spécifiquement à reconnaître un type de fraude les rend beaucoup moins vulnérables. En expliquant concrètement les tactiques des escrocs, il est possible de renforcer la vigilance des clients et leur capacité à dire « non ».

Voici six messages simples à répéter régulièrement aux clients pour leur éviter de tomber dans les principaux pièges tendus par les fraudeurs, expliqués dans le podcast Rational Reminder.

  1. « Je ne vous contacterai jamais par WhatsApp ou Instagram »

Les fraudeurs utilisent les messageries instantanées pour approcher leurs cibles. Ils se font passer pour un conseiller qui a pignon sur rue, en créant de faux profils avec la photo et le nom de l’expert, afin de proposer des « occasions exclusives » ou des « rendements garantis ». Or, il faut savoir qu’aucun professionnel réglementé ne propose d’investissement via ces canaux. Si le contact ne vient pas d’une adresse professionnelle vérifiable ou d’un appel officiel, il s’agit presque toujours d’une fraude.

« J’apprécie que vous écoutiez mes podcasts et regardiez mes vidéos, mais il est extrêmement improbable que je vous contacte, même si vous êtes un client de PWL Capital. Nous avons des équipes de planificateurs financiers et de gestionnaires de portefeuille qui traitent directement avec les clients, et ils ne communiqueront pas avec vous par WhatsApp, ou par Instagram », dit Ben Félix.

  1. « Méfiez-vous des promesses dans les commentaires et sur les cryptos »

Beaucoup de fraudeurs contactent leurs victimes à partir de fausses recommandations laissées dans la section commentaires de vidéos de conseillers sur les réseaux sociaux. La plupart de ces escrocs opèrent à l’étranger, hors de portée du système légal canadien.

« Si vous avez trouvé votre nouveau conseiller dans la section des commentaires de l’une de mes vidéos et qu’il vous promet de gros profits en investissant dans les cryptomonnaies et les actions, c’est une escroquerie. Si je vous contacte, ce ne sera pas pour vous donner des conseils ou vous dire de vous inscrire sur une plateforme d’investissement », affirme le youtubeur.

  1. « Les rendements garantis n’existent pas »

Certaines arnaques promettent des rendements mensuels assurés de 5 à 10 % par mois, soit environ 80 % par an. Ces chiffres sont irréalistes. Même les fonds d’investissement les plus performants, comme Medallion de Renaissance Technologies, n’ont jamais généré de tels résultats réguliers. « Si quelqu’un vous promet un revenu garanti, c’est qu’il tente de vous manipuler », résume Ben Félix. La prudence doit primer devant toute offre trop belle pour être vraie.

  1. « Ne cliquez pas sur n’importe quel PDF »

Les fraudeurs n’hésitent pas à faire circuler de faux documents truffés de jargon pseudo financier. Derrière des graphiques et des chiffres séduisants, certains fichiers peuvent contenir des logiciels malveillants ou des promesses absurdes, comme une « assurance contre les pertes ». Conseil de base : ne jamais ouvrir un document sans en avoir vérifié la source au préalable. Les PDF et autres documents envoyés par courriel peuvent contenir des codes malicieux. Il faut éviter de les ouvrir sans prendre de précaution.

  1. « Attention aux biais psychologiques »

Les escrocs savent manipuler les émotions. Ils peuvent jouer sur l’optimisme excessif, la peur de manquer une occasion ou encore la confiance accordée à une figure crédible. Le biais d’optimisme conduit les clients à surestimer la probabilité de gains financiers, tandis que l’effet halo les pousse à juger quelqu’un sur la base d’une première impression positive. La maximisation du plaisir immédiat et la généralisation à partir d’exemples ponctuels, comme des hausses récentes de titres boursiers, sont également des leviers psychologiques couramment utilisés par les fraudeurs.

Deux techniques reviennent souvent :

  • le « pump and dump », où une petite action est artificiellement gonflée avant que les fraudeurs ne revendent en laissant les victimes avec des pertes ;
  • le « pig butchering », ou « fraude du boucher », qui consiste à soutirer de plus en plus d’argent aux victimes en commençant par de petites sommes.
  1. « Vérifiez toujours la légitimité du conseiller »

Au Canada, tout conseiller est enregistré auprès d’un organisme de réglementation. On peut vérifier son nom, son numéro d’inscription et son adresse officielle avant d’agir. En cas de doute, on peut consulter les registres officiels ou appeler directement l’entreprise pour vérifier si le conseiller y travaille. Une mesure comme la désignation d’une personne de confiance permet par ailleurs de nommer une personne que le conseiller peut contacter en cas de soupçon de fraude ou de vulnérabilité, ce qui offre un filet de sécurité supplémentaire.

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La CDPQ affiche un rendement de 4,6 % https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/la-cdpq-affiche-un-rendement-de-46/ Tue, 12 Aug 2025 18:14:02 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=109002 Mais l’avenir reste incertain.

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La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) a enregistré un rendement de 4,6 % au cours des six premiers mois de l’année, mais ses dirigeants ont mis la table pour des mois plus incertains.

Le bas de laine surpasse ainsi son indice de référence, qui a progressé de 4,3 %, selon ses résultats financiers de mi-année publiés mardi. Sur cinq ans, le rendement moyen a atteint 7,7 %, comparativement à 6,6 % pour son indice de référence.

Malgré des rendements positifs, le président et chef de la direction, Charles Emond, a souligné que l’environnement demeurait incertain pour les investisseurs.

« Je vous dirais qu’il y a plus de risques à la baisse qu’à la hausse, a prévenu Charles Emond, en conférence de presse, mardi, pour discuter des résultats de mi-année de la Caisse. Ça nous invite à la prudence dans ce contexte-là. »

Les effets des politiques protectionnistes du président américain, Donald Trump, ne se sont pas fait pleinement sentir, selon lui.

Il a expliqué que les droits de douane américains auraient pour effet de ralentir l’économie américaine, tout en augmentant les prix. La Réserve fédérale (Fed) pourrait ainsi se trouver face à un dilemme entre réduire les taux pour stimuler l’économie ou les hausser pour contrer l’inflation.

La première moitié d’année n’a pas été de tout repos pour les investisseurs boursiers. Les tensions commerciales entre les États-Unis et leurs principaux partenaires commerciaux ont provoqué des soubresauts en Bourse. « Avril a d’ailleurs été le septième mois le plus volatil de l’histoire », a souligné le chef des marchés liquides, Vincent Delisle.

La Caisse a surpassé son indice de référence pour les actions et les revenus fixes. Le portefeuille immobilier continue toutefois de tirer de la patte avec un rendement de 0,1 % en six mois, contre 1,2 % pour l’indice de référence. Sur cinq ans, le portefeuille stagne avec un rendement annuel de 0,3 %, légèrement inférieur à l’indice à 0,4 %.

La Caisse a souffert de sa concentration dans certains marchés de bureaux aux États-Unis, où le télétravail est plus courant qu’en Europe.

L’année 2025 est une année de « transition », a défendu Charles Emond. « On voit quand même que les employeurs veulent rappeler leurs employés, a-t-il indiqué. Donc, ça nous encourage. On voit aussi les taux d’occupation qui s’améliorent à New York, entre autres. »

L’actif de la Caisse a progressé de 23 milliards de dollars (G$) au cours des six premiers mois de l’année pour s’établir à 496 G$.

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Actifs numériques : investisseurs professionnels intéressés, mais prudents https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/actifs-numeriques-investisseurs-professionnels-interesses-mais-prudents/ Thu, 31 Jul 2025 09:56:15 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=108716 Ils attendent plus de transparence et un meilleur contrôle des risques.

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Les investisseurs institutionnels et les gestionnaires de patrimoine se montrent de plus en plus curieux à l’égard des rendements offerts par les actifs numériques. Cependant, ils demeurent prudents face à ces investissements, révèle une étude mondiale menée auprès de 200 entreprises, dont des fonds de pension, des assureurs, des fonds spéculatifs, des bureaux de gestion de fortune et des gestionnaires d’actifs.

Près de 90 % des répondants à l’étude commandée par CrossLedger Capital, un fonds basé sur les stablecoins opéré par Brava, affirment rechercher des approches innovantes pour générer du rendement. Toutefois, 68 % se disent préoccupés par les risques associés aux actifs numériques.

Près du quart (22 %) d’entre eux se montre intéressé par les stratégies numériques à condition qu’un contrôle rigoureux des risques soit en place, tandis que 10 % se montrent sceptiques et préfèrent opter pour des solutions de crédit plus traditionnelles.

Selon l’étude menée dans 13 pays, la transparence et le cadre opérationnel figurent au cœur des attentes des investisseurs professionnels à l’égard des actifs numériques.

Une majorité (82 %) considère qu’il est essentiel de confier les aspects techniques et réglementaires à un partenaire externe de confiance.

Par ailleurs, 83 % estiment que la transparence des données et des indicateurs de référence indépendants sont indispensables pour se protéger des risques.

Parmi les facteurs clés de confiance envers les nouvelles plateformes, la transparence des actifs sous-jacents et des emprunteurs est citée par 73 % des répondants, suivie de l’intégration des obligations de conformité et des processus de connaissance du client (70 %).

En outre, près de 46 % des institutions jugent qu’un audit ou une évaluation externe des rendements renforcerait leur confiance.

Selon Graham Cooke, PDG et fondateur de Brava, « la gestion des actifs numériques et l’optimisation des rendements peuvent encore être complexes et difficiles pour les investisseurs institutionnels et les gestionnaires de patrimoine, et il est clair qu’ils sont toujours préoccupés par les risques. » D’où, ajoute-t-il, l’importance de s’entourer de partenaires de confiance avant d’intégrer de telles stratégies.

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Une équation comme guide https://www.finance-investissement.com/edition-papier/une/une-equation-comme-guide/ Mon, 09 Jun 2025 04:03:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=107741 Est-il rentable d'emprunter sur une police?

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Fiscalité il n’est pas rare de voir des conseillers en sécurité financière proposer à leurs clients une stratégie de souscription d’une police d’assurance-vie accompagnée d’un emprunt dit « collatéral » au moment de la retraite. Vous connaissez sans doute cette technique : quelques années après la souscription d’une police d’assurance-vie avec valeur de rachat, un emprunt est contracté auprès d’une institution financière et la valeur de rachat de la police est mise en garantie sur le prêt. Au moment du décès, l’institution financière a une priorité sur le capital-décès, d’un montant égal à celui du prêt, le reste étant versé au bénéficiaire désiré du client.

Or, cette stratégie peut être « rentable » si certaines conditions sont respectées. Dans le cas contraire, c’est l’inverse qui se produit. En plus d’énoncer certaines conditions favorables, j’analyserai comment une équation mathématique peut aider à la prise de décision.

Avant même de parler d’une possible rentabilité de la stratégie, il faut aborder la condition la plus fondamentale pour la mettre en place : la situation financière du client ne doit jamais être compromise en raison de son implantation. Le client doit être en mesure de réaliser ses objectifs de retraite en plus d’avoir un certain coussin dans les projections financières tout en payant les primes de sa police d’assurance sans égard au fait d’emprunter ou non sur celle-ci.

Une police d’assurance-vie est un excellent outil de planification successorale. Ce n’est cependant pas un instrument financier pour planifier la base d’une retraite. À la limite, le contrat d’assurance peut servir à générer des revenus d’appoint, mais pas davantage.

La façon la plus sécuritaire d’atteindre ce but est d’illustrer, dans VOS projections, un prêt relativement petit par rapport à l’ensemble des actifs de votre client, par exemple 10 % ou 15 %. Ce montant devrait idéalement être suffisamment faible pour que le client soit toujours en mesure de rembourser la totalité de son prêt à même la valeur de rachat après impôts de sa police.

Par exemple, une illustration qui vise au maximum un solde du prêt égal à 50 % de la valeur de rachat de la police à l’âge de 100 ans pourrait être envisageable. De cette façon, même en payant un impôt de 50 %, le client n’aurait jamais de problème de liquidité pour rembourser son prêt.

Si le montant du prêt est supérieur à cela, il faut prendre des précautions même si la situation n’est pas nécessairement problématique.

Par exemple, certaines illustrations ne causent aucun problème de flux financiers du vivant si le client conserve sa police jusqu’au décès, mais pourraient lui causer des difficultés s’il décidait de mettre un terme à son contrat. Dans ces cas, une réduction (voire une annulation) du montant projeté du prêt peut évidemment régler le problème.

Dans le cas contraire, le client doit être sensibilisé au fait qu’il doive conserver sa police jusqu’au décès. La valeur successorale étant généralement plus élevée avec une police d’assurance-vie, on pourrait considérer qu’il s’agit du « prix à payer » pour l’augmenter. Une police avec un nombre limité de primes, par exemple payables sur 10 ans ou 20 ans, réduit le risque d’une telle situation.

Conditions de rentabilité 

On pourrait faire la liste des conditions gagnantes pour qu’une telle stratégie vaille la peine d’être appliquée. Par exemple, on pourrait dire qu’elle s’adresse plus particulièrement aux personnes qui ont cotisé jusqu’à la limite maximale de leur droit de contribution au REER et au CELI, ou encore qui reportent le moment où elles commencent à toucher leurs rentes des régimes publics. Le problème est qu’il y a un nombre incalculable de situations…

Elles reviennent cependant toutes à une petite équation mathématique.

Dans le modèle qui suit, j’identifie cinq variables. Celles-ci servent à illustrer de façon réaliste l’évolution d’une situation. Ces variables sont les suivantes:

  1. Le taux d’intérêt du prêt annuel (i);
  2. La durée du prêt en nombre d’années (n) ;
  3. Le taux annuel de rendement du portefeuille (r) ;
  4. Le taux d’imposition au moment d’un emprunt (Te) ;
  5. Le taux d’imposition au moment du remboursement du prêt (Tr).

Le taux d’intérêt du prêt se passe d’explications. Plus il sera élevé, évidemment, plus il sera difficile de rentabiliser la stratégie.

La durée du prêt a une influence sur le résultat. Nous allons y revenir dans quelques lignes.

Le taux de rendement du portefeuille est important, car les sommes empruntées sur la police constituent autant d’argent qui peut être laissé dans les comptes de retraite et générer un rendement qui autrement n’aurait pas été accessible.

Le taux d’imposition au moment de l’emprunt tire son importance du fait que plus il est faible, moins il faudra décaisser d’argent des comptes de retraite. Par exemple, 1000 $ empruntés dans la police permettent de combler un coût de vie d’autant. Pour combler ce même coût de vie à l’aide d’un fonds enregistré de revenu de retraite (FERR), on devra décaisser 1667 $ à un taux d’imposition marginal de 40 %, par exemple, alors qu’un retrait de 1000 $ dans un CELI fait le même travail.

Finalement, le taux d’imposition au moment du remboursement du prêt joue un rôle parallèlement au premier.

Si les deux taux d’imposition sont égaux, la situation est simplifiée, à l’instar de la comparaison REER-CELI, où il n’y a que le taux de rendement qui importe. Dans ce cas, la stratégie ne sera rentable que si le taux de rendement du portefeuille excède le taux d’emprunt.

Léquation est la suivante pour chaque dollar faisant l’objet d’un emprunt :

(1 — Tr)/(1 — Te) X (1+r)n > (1+i)n

Pour un emprunt de x dollars, on devrait multiplier par x de chaque côté de l’équation, ce qui est inutile pour l’analyse.

Ce qu’elle nous dit, c’est qu’un montant initial de 1/(1-Te) est laissé dans le compte de retraite au lieu d’être décaissé. Ce montant s’accumule à un taux r pendant n années et il est liquidé en payant un impôt de Tr à la fin. Or, cette accumulation (supplémentaire due à la présence d’un prêt) doit être supérieure ou égale au solde du prêt accumulé de (1+i)n (en laissant les intérêts s’accumuler). En cas d’égalité, la stratégie n’est ni rentable ni déficitaire.

Avec cinq variables, on doit évidemment en connaître quatre pour calculer un résultat quelconque à partir de l’équation reformulée isolant le résultat désiré. Chacune de ces variables possède une limite soit inférieure, soit supérieure pour atteindre la rentabilité.

Ainsi, pour les valeurs du taux d’intérêt du prêt, sa durée ainsi que le taux Tr, elles doivent être inférieures à une certaine limite, alors que le taux de rendement ainsi que le taux Te doivent être supérieurs à une certaine valeur. Évidemment, ces limites sont fonction des quatre autres paramètres.

Par exemple, si le taux d’emprunt projeté est de 4,4 %, soit le taux des normes de projection de l’Institut de planification financière, et que l’on fixe les valeurs suivantes : Tr = 53,31 %, Te = 49 % et durée = 10 ans, l’équation (retravaillée) isolant le taux de rendement nécessaire nous donne un résultat minimal de 5,33 %. Autrement dit, l’impôt supplémentaire qu’on paiera à la liquidation du compte (53,31 % – 49 % = 4,31 points) devra être compensé par un rendement supérieur à celui du taux d’emprunt, qui est de 4,4 %. Si la durée avait plutôt été de 30 ans, le taux de rendement nécessaire aurait été de 4,71 % (moins grand écart, mais pendant plus longtemps).

Évidemment, comme le nombre de situations possibles est extrêmement grand, il faut faire des choix lorsqu’on illustre différentes situations. J’ai décidé de faire un graphique mettant l’accent sur une variable indépendante, le taux d’imposition au moment de l’emprunt, et une variable dépendante, le taux de rendement nécessaire dans le compte de retraite. Autrement dit : quel est le taux de rendement nécessaire dans un compte de retraite pour compenser la différence de taux d’imposition entre le moment d’un emprunt et celui de son remboursement ?

Pour voir ce graphique en plus grand, cliquez ici. 

Le graphique indique donc ce taux de rendement nécessaire selon divers taux d’imposition au moment de l’emprunt (Te) sur quelques durées de prêt, en fixant le taux d’emprunt à 4,4 % (intérêts cumulés jusqu’au remboursement) et le taux d’imposition Tr à 53,31 %, pour simuler la liquidation d’un FERR au taux marginal maximal, comme ce peut être le cas lors d’un décès.

Quelques constats peuvent être tirés de ce graphique. Les résultats ne reflètent qu’un seul emprunt dont la durée est indiquée. Il ne s’agit pas d’un emprunt annuel pendant toute la durée. La formule que nous avons vue plus haut serait légèrement plus complexe.

On voit notamment que plus la durée du prêt est longue, plus la courbe de rendement nécessaire est aplatie, ce qui amenuise les impacts de la différence d’impôt entre les deux moments, celui où l’on emprunte et celui où l’on rembourse.

On constate aussi que si le taux d’impôt au moment de l’emprunt est égal à celui du moment du remboursement, toutes les courbes de rendement nécessaire se croisent au même point:4,4 %, soit le taux d’emprunt, comme nous l’avons vu.

Pour les taux d’imposition Te inférieurs à 53,31 %, on constate que le taux de rendement nécessaire est supérieur à 4,4 % et c’est l’inverse lorsque les Te sont supérieurs à 53,31 %.

Je tiens à illustrer des taux d’impôt supérieurs au moment de l’emprunt, car il est possible que, dans certaines situations, les taux effectifs marginaux d’imposition (TEMI) le soient. Nous n’avons qu’à penser à des cas où le Supplément de revenu garanti (SRG) serait demandé par le client et où il aurait reporté sa rente de retraite du Régime de rentes du Québec (RRQ). Rendu à certains points des Te, les taux de rendement nécessaires peuvent même être négatifs, assurant quasiment la rentabilité de la stratégie lorsque les autres conditions sont respectées.

Toutefois, si la durée de rentabilité ne permet pas de se rendre au décès, par exemple si un emprunt est fait à l’âge de 65 ans et la rentabilité n’est au rendez-vous que jusqu’à 71 ans, moment où le SRG disparaîtrait et les Te seraient sensiblement réduits, rien n’empêche de rembourser le prêt à ce moment (d’où l’importance d’avoir assez d’actifs par ailleurs pour rembourser le prêt à tout moment). Ainsi, la stratégie peut n’être rentable que quelques années et en valoir la peine.

Cette stratégie peut être utilisée avec une police d’assurance-vie personnelle ou détenue par une société. Dans ce dernier cas, le prêt peut être accordé à la société — généralement moins intéressant, car le prêt devient un dividende imposable — mais il peut aussi être fait directement à l’actionnaire. Il faut alors tenir compte de l’avantage imposable généré par la différence de taux d’intérêt payé par la société et celui qui aurait été facturé à l’actionnaire en l’absence de sa société. Cette différence peut être de l’ordre de deux points de pourcentage.

Il est essentiel de faire preuve de prudence dans les projections. Si une illustration est faite avec une police vie entière avec participations, un barème plus conservateur que le barème actuel devrait être utilisé afin de projeter la valeur successorale et l’emprunt maximal. Même chose avec les taux d’emprunt que j’ai illustrés ici à 4,4 %. Il faut savoir qu’un taux plus élevé déplacerait toutes les courbes vers le haut, rendant évidemment le rendement minimal nécessaire dans le compte de retraite plus élevé lui aussi.

Afin de donner l’heure juste au client, il est important d’intégrer les projections de cette stratégie à sa planification de retraite, afin d’obtenir une vision globale de la situation.

En conclusion, la stratégie dite de « prêt collatéral » utilisant une police d’assurance-vie ne s’adresse pas à tout le monde. On doit limiter la taille de la police afin qu’aucun compromis ne soit fait sur la qualité de vie à la retraite du client. Lorsque tel est le cas, certaines situations font qu’il est possible d’optimiser la valeur successorale grâce à la fiscalité, mais des calculs sont nécessaires, préférablement intégrés dans la planification de retraite utilisant des hypothèses prudentes.

Dany Provost est directeur planification financière et optimisation fiscale, SFL Expertise

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Le contexte économique plombe les rendements d’Investissement Québec https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/le-contexte-economique-plombe-les-rendements-dinvestissement-quebec/ Thu, 05 Jun 2025 16:10:05 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=107915 Au cours de l’exercice 2024-2025.

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Le portefeuille d’Investissement Québec (IQ) a rapporté moins que les coûts d’emprunt du gouvernement du Québec au cours de l’exercice 2024-2025.

Le bras financier du gouvernement québécois a enregistré un bénéfice net de 15 millions de dollars, ce qui représente un rendement des capitaux propres de 0,3 % pour la période close le 31 mars, selon le rapport annuel publié jeudi.

IQ a attribué cette contre-performance au contexte économique difficile, qui a entraîné une perte de valeur de certains placements et l’a contrainte à mettre plus d’argent de côté en cas de pertes.

La société d’État a pour objectif de fournir un rendement supérieur aux coûts d’emprunt du gouvernement du Québec, ce qu’elle n’a pas fait l’an dernier. Au cours du dernier exercice, le taux d’emprunt a fluctué entre 3,0 % et 4,3 %.

Pour atteindre l’objectif, la cible doit être dépassée sur une période de cinq ans. IQ a enregistré un rendement moyen de 6,2 % sur cinq ans, soit plus que le taux d’emprunt du gouvernement.

IQ doit tenir une conférence de presse pour discuter de ses plus récents résultats.

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Pas évident de sélectionner un FNB pour un client https://www.finance-investissement.com/fi-tv_/nouvelles-fi-tv/pas-evident-de-selectionner-un-fnb-pour-un-client/ Wed, 11 Dec 2024 11:32:37 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=101750 FI TV — Michael Chung, responsable régional des ventes Québec, Harvest ETFs, parle des aspects à considérer avant de sélectionner un FNB pour un client outre les aspects de vérification diligente.

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Finance et investissement (FI) : Outre les vérifications habituelles liées à la stratégie de placement, quels sont les autres aspects de la vérification diligente auxquels les conseillers devraient accorder le plus d’attention lorsqu’ils sélectionnent un fonds négocié en Bourse (FNB) pour leurs clients ?

Michael Chung (MC) : Lorsqu’on examine les stratégies d’options d’achat couvertes, le point le plus important en matière de diligence est la compréhension du processus et des risques associés au FNB.
Ainsi, pour les stratégies impliquant des options, il est essentiel de bien comprendre le processus, car il constitue une composante intégrale du fonctionnement du FNB.

FI : Quels éléments de la vérification diligente liés à l’émetteur de FNB sont les moins bien compris ou méritent une meilleure compréhension ?

MC : Les éléments de diligence raisonnable les moins compris par les conseillers pour les stratégies d’options d’achat couvertes, c’est que le conseiller doit vraiment regarder au-delà du rendement (yield en anglais) des FNB et comprendre vraiment comment ce rendement est réellement généré.

Cela signifie que le conseiller doit vérifier que la distribution payée par le FNB correspond bien à ce que le FNB peut générer grâce aux primes d’options. Sinon, cela pourrait entraîner une érosion du capital, ce qui n’est pas souhaitable pour les investisseurs.

Les opinions exprimées sont celles de Michael Chung, responsable régional des ventes Québec, Harvest ETFs en date du 8 juillet 2024, et elles peuvent changer selon la situation des marchés et d’autres conditions.

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