récession – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Mon, 05 May 2025 13:17:31 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png récession – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Prêts hypothécaires :  avec l’économie qui ralentit, quel type de prêt faut-il choisir ? https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/peter-tsakiris/prets-hypothecaires-avec-leconomie-qui-ralentit-quel-type-de-pret-faut-il-choisir/ Mon, 05 May 2025 13:17:31 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=107094 ZONE EXPERTS – Le taux préférentiel ayant déjà baissé de 2,75 %, continuera-t-il en ce sens ?

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Face à l’incertitude des tarifs et après avoir procédé à une baisse substantielle du taux directeur de 5,00 % à 2,25 % depuis 1 an, la Banque du Canada (BdC) a choisi de ne pas procéder à une nouvelle baisse le 16 avril dernier. Une décision jugée sage par les marchés, considérant que les baisses précédentes soutiennent présentement l’économie canadienne et que s’il advenait que les tarifs demeurent permanents, cela ferait rapidement jouer des forces inflationnistes. Le niveau d’incertitude quant aux tarifs est tellement élevé que la BdC a préféré ne pas prendre de décision précipitée.

La BdC doit encore procéder à 5 annonces de son taux directeur d’ici la fin de l’année et seule la Banque de Nouvelle-Écosse anticipe que le statu quo perdurera pendant cette période. Elle anticipe toutefois une baisse de 0,75 % l’année prochaine. La CIBC, RBC et la TD anticipent de leur côté une baisse de 0,50 % et la BMO ainsi que la BNC prévoient une baisse de 0,75 %. On constate ainsi que l’ensemble des banques s’accordent pour des baisses du taux directeur à venir.

Le marché de l’emploi montre des signes de ralentissement. Le nombre de chômeurs a augmenté de 12,4 % depuis un an, le faisant passer à 1,5 million des personnes. Le nombre d’individus sans emploi pour plus de 12 mois a augmenté de 100 000 à la fin de 2023 et se situe à 200 000 actuellement.

Face à l’incertitude liée aux tarifs douaniers, c’est normal que les chefs d’entreprises mettent leurs projets de recrutement sur pause. L’économie ralentira de toute façon en raison de la vague de renouvellement hypothécaire à venir qui amènera les détenteurs à payer davantage pour leur hypothèque que ce qu’ils faisaient jusqu’ici.

Étant donné que nous croyons que l’économie canadienne se dirige vers une récession, nous continuons de recommander les hypothèques à taux variable, mais avec l’habituelle mise en garde selon laquelle ce choix ne convient pas à tous les emprunteurs. Les emprunteurs qui préfèrent la stabilité ont maintenant accès à des taux fixes aux alentours de 4 %. Nous recommandons toutefois des termes de 3 ans plutôt que 5 ans en raison de l’incertitude générale qui marque les marchés.

Dans le cas d’acheteurs dont la tolérance au risque est plus élevée et dont la situation financière est plus solide, le taux variable demeure notre choix privilégié. Dans ce scénario, une baisse anticipée des taux les amènerait à un prêt hypothécaire équivalent à l’offre à taux fixe actuelle d’ici la fin de l’année. Mais ceux-ci pourraient également bénéficier d’une baisse de taux dans le cas où le contexte économique se détériorerait davantage.

Il faut aussi considérer les caractéristiques avantageuses d’une hypothèque à taux variable :

  1. Pénalités généralement moins élevées : les prêts hypothécaires à taux variable sont souvent associés à des pénalités de remboursement anticipé plus faibles que ceux à taux fixe, surtout dans un contexte de baisse des taux. Cela peut représenter une économie significative pour les emprunteurs souhaitant rembourser leur prêt avant l’échéance.​
  1. Flexibilité accrue : considérant que les pénalités sont généralement moins élevées, les hypothèques à taux variable offrent généralement une meilleure flexibilité si les projets du détenteur changent.​
  1. Possibilité de conversion avantageuse : dans certaines circonstances, il est possible de convertir un prêt à taux variable en un prêt à taux fixe à des conditions préférentielles, ce qui offre une protection contre les hausses de taux d’intérêt futures.​

La gestion du passif fait partie intégrante de la situation financière du client et en représente parfois même « la » plus grande portion. Il est donc primordial de confier son analyse à un professionnel objectif qui saura guider le client et s’assurer qu’il en saisisse bien la valeur. Après tout, la gestion du passif n’est-elle pas tout aussi importante que celle des actifs ?

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La semaine de l’enfer : les conseillers se sont mobilisés pour calmer leurs clients https://www.finance-investissement.com/fi-releve/strategie-daffaires/la-semaine-de-lenfer-les-conseillers-se-sont-mobilises-pour-calmer-leurs-clients/ Thu, 24 Apr 2025 10:27:04 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=106804 DÉVELOPPEMENT — Un gros travail, mais une belle occasion de développement.

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Les turbulences tarifaires de la semaine dernière ont rappelé une leçon essentielle : lorsque les marchés deviennent instables, comme ce fut récemment le cas, les conseillers qui choisissent de se faire discrets ratent une occasion précieuse de renforcer leurs relations clients et de développer leur activité, selon un coach en services financiers.

« Je peux vous dire sans l’ombre d’un doute que la plupart des conseillers se cachent actuellement de leurs clients », assure Ermos Erotocritou, qui travaille dans le secteur des services financiers au Canada depuis 25 ans et qui a coaché des collègues conseillers pendant 20 ans.

« Les conseillers n’aiment pas avoir des conversations embarrassantes avec leurs clients et, bien souvent, ces derniers détiennent des portefeuilles que les conseillers eux-mêmes leur ont conseillé de détenir, de sorte qu’ils se sentent quelque peu responsables si [un portefeuille] ne se porte pas bien ou s’il perd de l’argent. »

Les choses sont particulièrement volatiles depuis que le président américain Donald Trump a commencé à faire volte-face sur la politique commerciale mondiale, provoquant des vagues sur les marchés et la panique parmi les investisseurs. Les conseillers peuvent prendre les choses en main dans ces moments-là et prouver leur valeur, affirment les professionnels du secteur.

La communication est essentielle

Il est essentiel d’informer les clients et de les préparer aux baisses des marchés pour éviter qu’ils ne paniquent. Certains peuvent même voir ces moments comme une occasion de gagner plus d’argent, observe Ermos Erotocritou.

« Qu’il s’agisse de Donald Trump, de [la COVID-19], de la crise bancaire de 2008, de l’éclatement de la bulle technologique, il y a toujours quelque chose qui se produit tous les deux ans », constate-t-il.

Pendant ces événements, les conseillers devraient appeler et envoyer des courriels à leurs clients pour les rassurer, leur rappeler l’importance d’une stratégie d’investissement à long terme et leur suggérer de profiter des baisses du marché pour gagner plus d’argent et accélérer les plans de retraite, recommande Ermos Erotocritou.

« Même s’ils pensent que leurs clients sont bons, bien souvent, ils ne le sont pas », assure-t-il, soulignant que la première raison pour laquelle les clients quittent leur conseiller est le manque de contact. « La communication est essentielle. »

Ermos Erotocritou souligne qu’il est préférable d’appeler plutôt que d’envoyer un courrier électronique, car cela semble plus personnel.

« Je vais vous poser une question : vous traversez une période difficile dans votre vie, qu’il s’agisse de finances, d’une rupture, d’un problème de santé, etc. Seriez-vous heureux si votre meilleur ami vous envoyait un courriel ? »

Des moments comme celui-ci offrent également aux conseillers l’occasion de gagner de nouveaux clients, affirme Ermos Erotocritou.

« C’est exactement ce que je recommande à mes conseillers en ce moment : contactez chacun de vos clients potentiels, sans exception. Certains d’entre eux n’étaient peut-être pas intéressés à discuter avec vous il y a un mois ou six mois, mais aujourd’hui, c’est différent. Ils sont désormais plus réceptifs, notamment parce qu’ils ne reçoivent aucune communication de leurs conseillers actuels », rapporte-t-il.

Trouver un équilibre

John De Goey, gestionnaire de portefeuille chez Designed Wealth Management à Toronto, a récemment envoyé des courriels hebdomadaires pour tenir ses clients informés de l’évolution de la guerre commerciale. Dans l’un de ces courriels, il a également partagé un lien vers un épisode de podcast qu’il a publié peu après le soi-disant « Jour de la libération » de Trump, dans lequel il discute des implications des droits de douane avec un avocat spécialisé dans le commerce international.

John De Goey estime lui aussi que la plupart des conseillers se cachent actuellement de leurs clients en raison de l’incertitude qui règne sur les marchés. Selon lui, les conseillers devraient plutôt tendre la main, afin de rassurer leurs clients en leur montrant qu’ils sont attentifs, sans pour autant les inquiéter inutilement.

« Il faut calibrer les choses correctement, déclare-t-il. Je pense qu’il est possible de communiquer trop ou pas assez dans un environnement comme celui-ci. »

John De Goey indique qu’il est l’un des rares conseillers à encourager ses clients à vérifier régulièrement la performance de leurs portefeuilles, afin qu’ils aient la certitude qu’ils tiennent le coup, quelle que soit l’évolution des marchés en général. C’est l’une des stratégies qu’il a mises en œuvre au fil des ans pour s’assurer que ses clients restent investis.

« Je leur dis essentiellement : “Écoutez, vous vous êtes inquiétés pour rien. Nous avons anticipé la situation” », dit-il. Ces dernières années, John De Goey a transféré la majeure partie de l’argent de ses clients des actifs traditionnels vers les actifs alternatifs, qui sont restés relativement stables.

Les frustrations abondent

Kelly Ho, planificatrice financière agréée et partenaire du DLD Financial Group à Vancouver, rapporte que son entreprise s’efforce également d’informer et de rassurer ses clients.

« Inutile de dire que c’est frustrant », souligne-t-elle.

À la lumière des tarifs douaniers et des fluctuations des marchés boursiers, l’entreprise de Kelly Ho a récemment envoyé des « lettres de réconfort » à ses clients à deux occasions distinctes, « pour mettre les choses en perspective et dire : “Oui, c’est sans précédent, mais c’est aussi le cas de beaucoup d’événements passés”. En fin de compte, il y aura des événements qui se produiront, et cela ne devrait pas modifier la trajectoire de leurs plans à long terme ».

Une lettre envoyée au début du mois de mars rappelait « tous les événements qui se sont produits depuis 1966, soulignait les raisons pour lesquelles on peut vouloir continuer à investir et montrait en fait ce qui se passe si l’on continue à investir », explique-t-elle.

D’une manière générale, Kelly Ho explique que ses clients sont frustrés par l’administration américaine actuelle plutôt qu’effrayés par les fluctuations du marché. « Ils comprennent la volatilité des marchés, ce n’est pas vraiment le problème. Ils sont juste très frustrés par le fait qu’il ne s’agit pas d’une situation incontrôlable, mais d’une situation qui est entre les mains d’un seul individu. »

Une autre raison pour laquelle ils gardent la tête froide est qu’ils sont conscients que leurs portefeuilles sont diversifiés et qu’ils ne ressentent donc pas le même type de choc. Les jeunes clients qui ont plus de temps pour prendre leur retraite considèrent que c’est l’occasion d’acheter à bas prix, tandis que ceux qui approchent de la retraite ou qui l’ont déjà prise sont confiants dans la solidité de leur portefeuille, précise Kelly Ho.

Restez calmes

Darren Coleman, gestionnaire de portefeuille principal chez Portage Wealth de Raymond James à Oakville, en Ontario, affirme que l’incertitude géopolitique et économique récente lui rappelle plusieurs événements historiques.

« La plupart des investisseurs ont vécu une situation similaire il y a cinq ans avec la [pandémie], où il y a eu un événement externe incroyable qui semblait sans précédent, et personne ne savait vraiment quoi en faire », commente Darren Coleman, qui dirige une pratique transfrontalière.

« Je dirais qu’aujourd’hui, les circonstances sont différentes de plusieurs façons, mais la situation donne l’impression de se retrouver dans le même film, mais avec un casting différent. »

La COVID-19 était « extrêmement imprévisible et les marchés étaient très volatils », souligne Darren Coleman, et l’on peut dire la même chose de Donald Trump.

Au final, souligne-t-il, dans ces périodes « très alarmantes et profondément déstabilisantes », les clients attendent avant tout que leurs conseillers endossent un véritable rôle de leadership.

« Il suffit de rester calme. Vous devez démontrer au client que vos actions correspondent à vos paroles. Ainsi, si vous dites à tout le monde de rester calme, vous devez être calme », assure Darren Coleman.

« Essayer de se déplacer à chaque fois que le vent souffle dans une direction différente, c’est s’embrouiller. »

« Restez informés et ne prenez pas de décisions hâtives, car si nous ne pouvons pas nous contrôler nous-mêmes, comment pouvons-nous aider nos clients ? », conclut Kelly Ho.

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La BdC opte pour le maintien du taux directeur https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/la-bdc-opte-pour-le-maintien-du-taux-directeur/ Wed, 16 Apr 2025 14:32:22 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=106812 La banque centrale a tranché.

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Après une longue série de baisses de taux et dans un contexte de tensions commerciales persistantes, la Banque du Canada (BdC) freine le mouvement et maintient son taux directeur à 2,75 %. Contrairement aux précédentes décisions, qui avaient été largement anticipées par les experts, celle-ci a suscité des avis partagés : certains s’attendaient à une nouvelle baisse, tandis que d’autres privilégiaient un statu quo.

Cette décision survient en plein cœur de la guerre tarifaire opposant le Canada et les États-Unis — un contexte qui, selon de nombreux économistes, complique considérablement la tâche de la Banque du Canada. L’institution avait d’ailleurs averti qu’elle ne pouvait pas, à elle seule, gérer à la fois les retombées économiques d’un conflit commercial avec les États-Unis et les pressions inflationnistes liées à la montée générale des tarifs douaniers.

« Le changement majeur d’orientation de la politique commerciale américaine et l’imprévisibilité entourant les droits de douane ont accru l’incertitude, modéré les perspectives de croissance économique et fait monter les attentes d’inflation. Vu l’incertitude généralisée, il est exceptionnellement difficile d’effectuer une projection de la croissance du produit intérieur brut et de l’inflation au Canada et dans le monde », explique d’ailleurs la BdC dans son communiqué.

Le Rapport sur la politique monétaire d’avril contient d’ailleurs deux scénarios quant à la trajectoire de la politique commerciale américaine. Dans le premier, l’incertitude est élevée, mais la portée des droits de douane est limitée. La croissance au Canada s’affaiblit de façon provisoire, tandis que l’inflation tourne autour des 2 %.

Dans le second, la guerre commerciale se prolonge faisant plonger le Canada en récession en 2025. L’inflation quant à elle monte au-dessus de 3 % en 2026.

« Beaucoup d’autres scénarios de l’évolution de la politique commerciale sont possibles, prévient toutefois la BdC. En outre, un degré d’incertitude inhabituel entoure les issues économiques de tout scénario envisageable, car l’ampleur et la rapidité des changements de cap de la politique commerciale américaine sont sans précédent. »

« Ce que la Banque essaie de dire, sans vraiment le dire, c’est que les facteurs internes au Canada sont pratiquement relégués au second plan pour ce qui est la direction de la politique monétaire. Quand l’incertitude vient de la politique commerciale américaine, la Banque ne peut que suivre le courant, tenter de garder l’inflation sous contrôle et espérer que l’économie ne s’enfonce pas trop », comprend Pierre-Benoît Gauthier, Vice-Président, Stratégie de placement, IG Gestion de Patrimoine.

« Elle marche sur un fil : d’un côté, un ralentissement qui met un frein à la demande, donc à l’inflation. De l’autre, des hausses de coûts (tarifs, ruptures dans les chaînes d’approvisionnement) qui risquent de relancer la pression sur les prix. Bref, les deux forces s’affrontent, et la Banque essaie de ne pas se faire happer », continue-t-il.

Une économie difficile à lire

Cette décision survient au lendemain de l’annonce par Statistique Canada que l’inflation a ralenti à 2,3 % le mois dernier, se rapprochant ainsi de la cible de la banque centrale. Ce pourcentage est donc plus bas qu’en février, mais reste plus élevé que le taux de 1,8 % observé au moment de la publication du Rapport de janvier.

L’inflation mondiale suivait également une trajectoire similaire à la fin de 2024 avec une économie mondiale solide. Les tarifs douaniers ont très nettement assombri les perspectives.

Aux États-Unis, l’économie montre des signes de ralentissement. Dans la zone euro, la croissance a été modeste au début de 2025 et en Chine les données récentes font état d’un léger ralentissement de l’économie.

La volatilité extrême sur les marchés, perturbés par les annonces et reports successifs de droits de douane, ajoute encore à l’incertitude. Les prix du pétrole ont considérablement diminué depuis janvier et la valeur du dollar canadien s’est appréciée.

Au Canada, l’économie montre des signes de ralentissement, alors que l’annonce de nouveaux droits de douane et l’incertitude ambiante pèsent sur la confiance des consommateurs et des entreprises. La consommation, l’investissement résidentiel ainsi que les dépenses des entreprises auraient tous reculé au cours du premier trimestre. Les tensions commerciales freinent également la reprise du marché de l’emploi : le niveau d’emploi a diminué en mars, et plusieurs entreprises signalent qu’elles prévoient ralentir leurs embauches. Par ailleurs, la croissance des salaires continue de s’essouffler, affichant des signes clairs de modération.

« La déclaration est bien équilibrée entre la perspective de coûts d’approvisionnement plus élevés et une croissance économique en déclin. Elle affiche un ton clairement accommodant et, en lisant entre les lignes, la Banque du Canada laisse entendre qu’elle s’attend à une économie plus faible et qu’elle est prête à agir. La mention de l’inflation semblait être une sorte de marche arrière, un moyen de ne pas paraître trop mou », commente Pierre-Benoît Gauthier.

« Ce qui est peut-être le plus surprenant, c’est le discours sur les attentes d’inflation. On sent que la Banque craint qu’on revive un effet similaire à celui de 2022-2023 : que tout le monde commence à s’attendre à ce que les prix continuent de grimper, et que ces attentes risquent de se matérialiser d’elles-mêmes. Une sorte de prophétie autocréatrice. Nous croyons que ces craintes sont inutiles. L’inflation canadienne provient encore des coûts d’habitation, et non d’une forme de surchauffe quelconque », souligne-t-il.

Pour conclure son communiqué, le Conseil promet de faire « preuve de prudence en portant une attention particulière aux risques et aux incertitudes auxquels l’économie canadienne est confrontée, notamment : dans quelle mesure les droits de douane plus élevés feront baisser la demande pour les exportations canadiennes ; à quel point cela aura une incidence sur les investissements des entreprises, l’emploi et les dépenses des ménages ; avec quelle ampleur et à quelle vitesse les hausses de coûts seront répercutées sur les prix à la consommation ; et comment évolueront les attentes d’inflation ».

Il rappelle toutefois que la politique monétaire ne peut pas résoudre l’incertitude liée au commerce ni neutraliser les répercussions d’une guerre commerciale. Son rôle est de maintenir la stabilité des prix pour les Canadiens.

« Même si la Banque se montre prudente, il est clair qu’elle n’a pas entièrement fermé la porte à une reprise de son cycle de baisses. Mais pour le moment, elle ne réduira pas les taux au milieu d’un incendie tarifaire avant de connaître les vrais dommages. Pour l’instant, elle observe, elle évalue, et attend de voir si Trump bluffe encore… ou s’il vient réellement de jouer ses vraies cartes », conclut l’expert.

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Récession pour le Canada, effondrement pour les États-Unis https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/recession-pour-le-canada-effondrement-pour-les-etats-unis/ Tue, 01 Apr 2025 11:19:11 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=106260 L’économie est confrontée à un risque sans précédent en raison de la volatilité de la politique américaine.

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Étant donné la nature particulièrement éphémère des prévisions économiques dans un contexte de politique commerciale américaine en constante évolution, BMO Marchés des capitaux prévoit désormais une récession au Canada et un ralentissement de l’économie américaine, en raison d’un conflit commercial persistant.

Dans un rapport récent, les économistes de BMO affirment que les prévisions actuelles en matière de politique commerciale — qui supposent que les droits de douane américains sur les exportations canadiennes qui doivent entrer en vigueur le 2 avril resteront en vigueur pendant un an et feront l’objet de représailles de la part du Canada — réduiront la croissance économique de part et d’autre de la frontière cette année.

« L’économie canadienne subira des blessures graves, mais pas mortelles, lors du premier assaut majeur de la guerre commerciale », indique le rapport, qui précise que les nouveaux droits de douane « pourraient entraîner une contraction de l’économie canadienne pendant deux trimestres, réduisant la croissance du PIB réel de 1,5 point de pourcentage cette année, pour atteindre seulement 0,5 % ».

Dans le même temps, « l’économie américaine ne sera pas épargnée, avec une croissance annuelle qui devrait tomber en dessous de 2 % pour la première fois en cinq ans », selon le rapport, car la hausse des droits de douane et les licenciements gouvernementaux pèsent sur les dépenses et les investissements.

En outre, le déclin du marché boursier pourrait amplifier la faiblesse de la demande des consommateurs américains.

« Si les marchés boursiers continuent de baisser, l’effet de richesse s’inversera, entraînant dans sa chute les dépenses de consommation », prévoient les auteurs du rapport.

BMO observe que ses prévisions actuelles pour la croissance du PIB canadien cette année sont inférieures au consensus, qui s’attend toujours à une croissance de la production de plus de 1 % cette année.

Dans ce contexte, le rapport indique que la Banque du Canada devrait abaisser ses taux de 75 points de base supplémentaires cette année, car elle se concentre davantage sur la hausse du chômage que sur la résurgence de l’inflation.

« Le ralentissement économique attendu pourrait entraîner plus de 100 000 pertes nettes d’emploi et porter le taux de chômage à 8,0 % d’ici la fin de l’année, contre 6,6 % en février. »

Dans le même temps, l’inflation devrait augmenter à mesure que le dollar canadien s’affaiblit, pour atteindre 2,7 % au cours des prochains mois, avant de retomber sous la barre des 2 % l’année prochaine, en raison de la croissance des pertes d’emploi.

Pour sa part, la Réserve fédérale américaine (Fed) « reprendra probablement ses mesures d’assouplissement en septembre », prédit le rapport, et abaissera finalement ses taux de 125 points de base jusqu’en 2026.

« Toutefois, l’incertitude extrême augmente également le risque d’un faux pas de la part de la Fed, qui pourrait être amenée à s’attaquer à une inflation tenace au détriment de la croissance. Dans ce cas, l’atterrissage en douceur que la Fed s’est efforcée de mettre en place pourrait devenir la principale victime de la guerre commerciale. »

En effet, les perspectives économiques des deux côtés de la frontière sont particulièrement incertaines, étant donné la volatilité de l’environnement politique, précise le rapport.

« La durée de vie des prévisions économiques se mesure désormais en jours, voire en heures, en raison des politiques commerciales imprévisibles de l’administration américaine. L’incertitude à elle seule nuit à l’investissement, en particulier au Canada compte tenu de son exposition élevée au commerce. »

« L’administration américaine menaçant de recourir à la “force économique”, le Canada est confronté à un niveau de risque sans précédent », selon le rapport, qui souligne que les secteurs de l’acier et de l’automobile sont particulièrement menacés.

« Les droits de douane réciproques et les droits de douane spécifiques à l’industrie qui pourraient être imposés le 2 avril pourraient amplifier les dommages, prolonger et aggraver la récession attendue. L’industrie automobile serait décimée dans le pire des cas », prévient le rapport.

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Québec pense pouvoir éviter une récession https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/quebec-pense-pouvoir-eviter-une-recession/ Wed, 26 Mar 2025 13:06:21 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=106455 BUDGET QUÉBEC 2025 – Malgré la grande incertitude liée aux tensions commerciales.

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Le budget du ministre des Finances, Eric Girard, prévoit que le Québec éviterait une récession, malgré la « grande incertitude » économique liée aux tensions commerciales entre le Canada et les États-Unis. L’opposition et des experts jugent ce scénario trop optimiste.

Le ministre juge que l’administration Trump n’aurait pas intérêt à mener une guerre commerciale prolongée contre le Canada. « Il faut comprendre que la menace tarifaire, si elle était exécutée, elle aurait pour effet de réduire la croissance et d’augmenter les prix », a dit Eric Girard en conférence de presse, mardi, pour présenter le budget 2025-2026.

Le ministère prévoit que l’économie affichera une croissance de 1,1 % en 2025 et de 1,4 % en 2026. Cela se compare à une croissance de 1,4 % en 2024.

Le gouvernement estime que la croissance aurait été encore plus forte sans les menaces de l’administration Trump. Les droits de douane américains retrancheraient 0,7 point de pourcentage au taux de croissance des années 2025 et 2026, toujours selon les prévisions du budget.

À un journaliste qui lui a demandé d’évaluer la probabilité d’une récession, Eric Girard a évoqué une probabilité d’entre 40 % et 50 %. « S’il y a des tarifs, il y a aura fort probablement une récession en Amérique du Nord, pas seulement au Québec », prévient le ministre.

Un scénario plus pessimiste

Dans son budget, le ministère des Finances évoque également un scénario alternatif, où l’économie serait plus durement frappée par les droits de douane de l’administration Trump.

Dans ce scénario, des droits de douane de 25 % sur toutes les exportations québécoises vers les États-Unis seraient en vigueur deux ans, à l’exception de l’énergie à 10 %.

Dans ce cas, l’économie reculerait de 0,1 % en 2025 et enregistrerait une plus faible progression de 0,5 % en 2026.

Si jamais le scénario pessimiste venait à se concrétiser, Eric Girard affirme que la loi budgétaire devrait être modifiée pour repousser l’échéancier du retour à l’équilibre, au-delà de 2029-2030.

Des « lunettes roses » ?

Le porte-parole de l’opposition libérale en matière d’économie, Frédéric Beauchemin, a accusé le gouvernement de mettre des « lunettes roses » avec ses prévisions économiques.

Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, juge que les prévisions du gouvernement ne sont pas crédibles. « Le plan de retour à l’équilibre budgétaire n’est pas crédible et n’aura probablement jamais lieu », a dit le chef souverainiste.

La présidente-directrice générale de l’Institut du Québec (IDQ), Emna Braham, juge que les hypothèses du gouvernement sont « optimistes », que ce soit pour la croissance économique, pour le rythme d’augmentation des dépenses inférieur à l’inflation ou pour l’augmentation prévue des revenus.

L’économiste en chef du Mouvement Desjardins, Jimmy Jean, juge que les prévisions économiques du gouvernement sont optimistes « compte tenu de la trajectoire dans laquelle on est ». « Il y a tellement de scénarios possibles, que je ne peux pas dire que leur scénario est irréaliste », nuance-t-il.

Desjardins a récemment rajusté ses prévisions économiques et anticipe que le Québec tombera en récession en raison des tensions commerciales.

Eric Girard s’est défendu d’avoir fait des prévisions économiques trop optimistes. « On est à la médiane du secteur privé. »

Le ministre a nuancé l’écart qu’il y avait entre les prévisions du gouvernement et celles de Desjardins. Sur l’année 2025, Desjardins anticipe toujours une croissance économique de 0,9 %. « On est à 1,1 % », a nuancé Eric Girard.

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Taux : la Banque du Canada est dans une position « très difficile » https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/taux-la-banque-du-canada-est-dans-une-position-tres-difficile/ Tue, 11 Mar 2025 11:00:51 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=106106 Les tarifs douaniers embrouillent les cartes.

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La prochaine annonce de la Banque du Canada sur les taux d’intérêt, mercredi, intervient dans un contexte d’incertitude croissante en raison de l’évolution de la guerre commerciale avec les États-Unis.

La plupart des économistes s’attendent à ce que la banque centrale procède à une autre baisse d’un quart de point de son taux directeur, en attendant de voir combien de temps durera le conflit avec le principal partenaire commercial du Canada.

La Banque du Canada est confrontée à une tâche ardue : établir une politique monétaire à un moment où l’inflation montre des signes d’entêtement et où l’économie canadienne reprend de la vigueur, mais alors que se profilent à l’horizon les risques d’un ralentissement marqué lié aux droits de douane américains.

« Il s’agit d’une position très difficile pour la Banque du Canada », admet Randall Bartlett, économiste en chef adjoint au Mouvement Desjardins.

Même si le président américain Donald Trump a tenu sa promesse d’imposer des droits de douane massifs sur les exportations canadiennes le 4 mars, la nature exacte de ces droits a changé avec une série de « pauses » et d’« ajustements » dans les jours qui ont suivi.

« Qui sait à quoi cela pourrait ressembler au jour le jour ? C’est presque impossible à deviner », laisse tomber Randall Bartlett en entrevue.

Les conséquences d’une guerre commerciale prolongée avec les États-Unis seront en tout cas graves pour l’économie canadienne. L’inflation devrait augmenter à court terme en raison des perturbations commerciales, prévoit Randall Bartlett. Et les pertes d’emplois dans les secteurs durement touchés pourraient rapidement s’accumuler si ces industries ne bénéficient pas de sursis de droits de douane.

Desjardins s’attend à ce que le Canada tombe en récession d’ici le milieu de l’année si les droits de douane élevés demeurent en vigueur. C’est bien loin de la trajectoire que suivait l’économie canadienne à l’orée de 2025.

À la fin de l’année dernière, des signes montraient en effet que les précédentes baisses de taux de la Banque du Canada commençaient à produire des effets bénéfiques sur l’économie. Le regain de confiance des consommateurs canadiens entraînait une augmentation de l’activité de détail à la fin de 2024 et suggérait que, sauf perturbation majeure, 2025 allait être une année de reprise.

Après six baisses consécutives qui ont ramené le taux directeur de la Banque du Canada à 3 %, Randall Bartlett souligne que la boule de cristal économique aurait dû suggérer à la banque centrale de suspendre son cycle d’assouplissement et d’attendre de voir où l’inflation et l’économie se stabiliseraient dans les mois à venir.

« Mais nous avons ensuite été frappés évidemment par le choc des droits de douane du 4 mars, et tous les paris sont maintenant ouverts quant à ce que cela signifie […] pour la Banque du Canada », estime l’économiste de Desjardins.

Un « changement structurel »

Les marchés financiers étaient largement en faveur vendredi dernier d’une baisse des taux d’un quart de point, selon LSEG Data & Analytics. Avant l’entrée en vigueur des droits de douane, les marchés indiquaient que les chances d’un maintien ou d’une baisse du taux directeur étaient pourtant incertaines.

Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, déclarait dans un discours le 21 février dernier que, si des droits de douane généralisés et durables sont appliqués, « il n’y aura pas de rebond » dans l’économie canadienne par la suite, comme il y en a eu pendant la reprise après la pandémie de COVID-19. On assisterait donc à un « changement structurel », a-t-il prévenu.

Tiff Macklem a ensuite expliqué que la banque centrale ne pouvait pas s’appuyer simultanément sur une croissance faible et sur une inflation poussée à la hausse par les droits de douane. Il a déclaré que la banque centrale prévoyait d’utiliser son taux directeur pour aider à « lisser » l’impact sur l’économie tout en gardant les attentes d’inflation bien ancrées à l’objectif de 2 %.

Andrew Grantham, économiste principal aux Marchés des capitaux CIBC, écrivait vendredi dans une note aux clients que la banque centrale « ne pouvait pas résoudre le problème des droits de douane » avec des baisses de taux, mais qu’elle pouvait au moins aider l’économie à traverser la période de turbulence.

La CIBC s’attend à ce que la banque centrale procède à une baisse d’un quart de point mercredi, pour amener le taux directeur à 2,75 % ; d’autres baisses pourraient suivre cette année si l’incertitude commerciale devait perdurer.

Chez Desjardins, Randall Bartlett s’attend aussi à ce que la Banque du Canada décide de fournir un peu de soutien à l’économie canadienne avec une baisse de 25 points de base. Mais il croit qu’elle s’abstiendra de toute mesure plus importante, en attendant de voir combien de temps les droits de douane resteront en place dans les semaines à venir.

Il souligne que la banque centrale sera limitée dans sa capacité à réduire le taux directeur, notamment à cause de la faiblesse du dollar canadien. Le huard est vulnérable non seulement aux impacts de la guerre commerciale, mais aussi à un écart grandissant entre les taux directeurs du Canada et des États-Unis, rappelle Randall Bartlett.

Si la Banque du Canada abaisse trop fortement son taux directeur, le huard pourrait également chuter, ce qui entraînerait alors une poussée plus importante de l’inflation sur les aliments et autres biens importés des États-Unis.

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10 % des emprunteurs choisissent le taux variable en 2024 https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/peter-tsakiris/10-des-emprunteurs-choisissent-le-taux-variable-en-2024/ Mon, 03 Feb 2025 14:19:46 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=105294 ZONE EXPERTS – Pourquoi les gens continuent-ils de prendre de mauvaises décisions ?

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Seulement 10 % des emprunteurs ont opté pour le taux variable, selon une étude qui vient d’être publiée par la Banque du Canada (BdC), couvrant la période de janvier à septembre 2024. Cela nous étonne réellement ! Mais nous comprenons que la peur de l’incertitude, associée à un manque de connaissances économiques et à des conseils inadéquats de certains professionnels de la finance, a conduit beaucoup de personnes à faire un mauvais choix.

Nos fidèles lecteurs savent que nous exprimons de façon claire nos points de vue sur la direction des taux d’intérêt et nous sommes constants sur nos convictions !

Dans notre billet de janvier 2023, « Quelle stratégie adopter pour une nouvelle hypothèque ? », nous avions indiqué qu’en décembre 2022, plusieurs détenteurs d’hypothèques variables avaient été contactés par leur institution financière. Celles-ci les incitaient à convertir leur hypothèque variable en taux fixe aux alentours de 6 %, en raison des prévisions de leur économiste en chef qui anticipait une hausse supplémentaire du taux préférentiel de 2 à 3 % ! Nous avions fortement déconseillé cette stratégie et avions recommandé d’opter pour des taux à court terme pour les nouveaux emprunteurs.

Dans notre article de décembre 2023, « Taux hypothécaires : une récession privilégierait le taux variable », face à un ralentissement de l’économie canadienne, nous avions clairement exprimé notre conviction qu’une série de baisses de taux serait à prévoir à partir de mars 2024, d’au moins 1,50 % sur les prochains 12 à 18 mois. Aujourd’hui, avec la BdC qui a abaissé son taux directeur de 2 %, la pertinence de notre recommandation devient évidente.

Si l’on en revient à l’étude récente de la BdC, entre janvier et septembre dernier,

19 % des emprunteurs ont opté pour un terme fixe de cinq ans et 71 % ont choisi un terme fixe de moins de cinq ans. En effet, les institutions financières ont lancé des promotions sur des termes de quatre ans, incitant de nombreux emprunteurs à les privilégier, par crainte du mot « variable ».

Résultat : non seulement ces emprunteurs ne bénéficient pas de la baisse des taux, mais ils se retrouvent également avec une hypothèque à un taux élevé pour quatre ou cinq ans. Pire encore, ils sont désormais coincés, car la pénalité pour briser leur prêt augmente à mesure que les taux diminuent.

L’étude de la BdC révèle également qu’en septembre 2024, 20 % des toutes hypothèques en vigueur étaient au taux variable. Cela signifie que si seulement 10 % des nouveaux emprunteurs ont choisi un taux variable, la proportion d’hypothèques à taux variable était nettement plus élevée que 20 % avant 2024. Nous avons évoqué ce point dans le passé en critiquant le fait que les gens optaient encore pour le taux variable pendant que les taux d’intérêt étaient à leur nadir en 2021 et qu’on prévoyait juste une augmentation à l’horizon.

La même étude indique que d’ici la fin de 2026, environ 60 % des prêts hypothécaires en cours seront renouvelés et près de 40 % des prêts hypothécaires en cours pourraient être renégociés à un taux d’intérêt plus élevé. C’est précisément ce que nous soulignons depuis longtemps, et c’est pourquoi nous croyons que l’économie canadienne restera fragilisée dans les années à venir.

Selon ce graphique, tiré de la même étude de la Banque du Canada, la majorité des emprunteurs hypothécaires devant renouveler leur prêt en 2025 ou 2026 détiennent des prêts à taux fixe sur cinq ans (graphique 4).

Ces emprunteurs ont contracté leur prêt lorsque les taux d’intérêt étaient à leur niveau le plus bas, et certains devront faire face à une hausse significative de leurs paiements après le renouvellement. Toutefois, ce choc sera en partie atténué par le remboursement progressif du capital au cours des cinq dernières années, ainsi que par une éventuelle augmentation de leurs revenus ou de la valeur de leur propriété. Ainsi, ces emprunteurs bénéficieront d’une certaine flexibilité pour refinancer leur hypothèque, si nécessaire. Le rôle du Courtier hypothécaire sera alors essentiel dans les prochaines années.

Qu’en est-il des tarifs ?

Comme nous l’avons expliqué dans le passé, l’économie canadienne traverse une période de stagnation depuis le troisième trimestre de 2023 et si la guerre commerciale avec notre principal partenaire se prolonge, des pertes d’emplois surviendront, rendant la récession plus sévère que prévu initialement.

La BdC estime que les tarifs couperont 3 % de la croissance du PIB. Plusieurs clients craignent que les tarifs relancent l’inflation. Personne ne peut répondre à cette question de façon claire, mais nous croyons que s’il y a un impact, celui-ci sera temporaire et sera atténué par la baisse de la devise canadienne observée depuis les élections américaines. Face à la situation des pertes d’emplois et de la récession, la BdC n’aura pas le choix que de baisser davantage les taux d’intérêt.

La gestion du passif fait partie intégrante de la situation financière du client et en représente parfois même « la » plus grande portion. Il est donc primordial de confier l’analyse de celle-ci à un professionnel objectif qui saura guider le client et s’assurer que celui-ci en saisisse bien la valeur. Après tout, la gestion du passif n’est-elle pas tout aussi importante que celle des actifs ?

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Le signal de récession aux États-Unis est probablement un faux positif https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/le-signal-de-recession-aux-etats-unis-est-probablement-un-faux-positif/ Wed, 14 Aug 2024 11:54:46 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=102255 La hausse du taux de chômage est due à l’augmentation de la population active plutôt qu’aux licenciements.

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Selon Fitch Ratings, la récente hausse du taux de chômage aux États-Unis, qui a ravivé les craintes de récession, était probablement un faux positif.

La semaine dernière, les chiffres de l’emploi aux États-Unis pour le mois de juillet ont été bien inférieurs au consensus et le taux de chômage a augmenté de 0,2 point pour atteindre 4,3 %, ce qui a ravivé les craintes d’une récession de l’économie américaine.

Toutefois, dans un nouveau rapport, l’agence de notation avance que la hausse du taux de chômage serait due en grande partie à l’entrée et à la réinsertion des travailleurs dans la population active, plutôt qu’à des pertes d’emploi significatives.

« Les pertes d’emploi permanentes restent contenues et ne représentent que moins de 20 % de l’augmentation du taux de chômage », affirme l’agence.

« Si les taux d’embauche ont sensiblement ralenti, les taux de licenciement restent proches de leur niveau le plus bas depuis 20 ans », précise Olu Sonola, responsable de la recherche économique pour Fitch Ratings aux États-Unis.

Le signal de récession apparent du rapport, basé sur la règle dite de Sahm, qui indique que l’économie entre en récession lorsque la moyenne mobile sur trois mois du taux de chômage augmente de 0,5 point de pourcentage par rapport à son niveau le plus bas au cours des 12 derniers mois, n’était probablement pas valable, suggère Fitch Ratings.

« Bien qu’il s’agisse traditionnellement d’un signal fiable de récessions antérieures, le déclenchement de la règle de Sahm en juillet était quelque peu inhabituel, car il était dû à une augmentation de l’offre de main-d’œuvre. Cela signifie probablement qu’il s’agissait d’un faux positif », résume Olu Sonola.

Fitch Ratings s’attend à ce que le taux de chômage atteigne 4,4 % d’ici la fin de l’année, car « la demande continue de ralentir en réponse à l’effet retardé de la hausse des taux d’intérêt et du resserrement des conditions de crédit ».

Dans ce contexte, la croissance économique devrait s’établir à 2,1 % en 2024.

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Taux hypothécaires : le ralentissement économique pourrait-il entraîner davantage de baisses des taux ? https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/peter-tsakiris/taux-hypothecaires-le-ralentissement-economique-pourrait-il-entrainer-davantage-de-baisses-des-taux/ Mon, 12 Aug 2024 14:01:10 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=102220 ZONE EXPERTS – Des économistes le croient.

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À la suite des dernières statistiques sur l’emploi qui affichaient une perte pour un deuxième mois consécutif, les économistes anticipent maintenant que la Banque du Canada (BdC) baissera le taux directeur de 0,50 % à 0,75 % d’ici la fin de l’année, puis procédera à une autre baisse, cette fois de 0,75 % à 1,25 % d’ici la fin de 2025.

Nos fidèles lecteurs reconnaitront que nous avons signalé la possibilité d’un tel scénario impliquant, soit le développement d’un ralentissement économique susceptible de nous amener jusqu’en récession. Plus particulièrement, nous en avons fait part dans nos billets du 9 mai 2022, du 8 août 2022 et du 13 septembre 2022. Nous expliquions alors que l’inflation était un problème du passé et qu’elle allait baisser. Toutefois, les Banques centrales ont continué de relever le taux directeur, à un point de provoquer un véritable ralentissement de l’économie, surtout au Canada.

En décembre 2022, plusieurs détenteurs d’hypothèques à taux variable nous ont informés qu’ils avaient reçu des appels de leur institution financière pour leur proposer de convertir leur hypothèque variable en un contrat à taux fixe de 6 %. Nous avons critiqué cette pratique dans notre billet du 9 janvier 2023 et maintenu notre recommandation de choisir un terme fixe d’un an pour les nouvelles hypothèques.

Dans notre billet du 4 décembre 2023, nous avons évoqué la perspective d’assister à une baisse du taux directeur d’au moins 1,50 % sur les 12 à 18 mois suivants, et possiblement davantage par la suite. Nous avons alors recommandé de choisir un taux variable pour les nouvelles hypothèques. À la lumière de ce que les économistes anticipent maintenant, il semble bien que notre prédiction fût juste.

Comme nous l’avons mentionné précédemment, les hausses de taux d’intérêt faites par la BdC ont mis de la pression sur les dépenses des consommateurs et celles des entreprises, du fait que les coûts d’emprunt ont augmenté. Cette pression sur les entreprises a contribué à la croissance du taux de chômage qui a atteint 6,4 %, malgré une création impressionnante des 205 000 emplois au sein de la fonction publique depuis un an. Cela représente une augmentation de 4,80 % alors que l’économie tournait au ralenti. La situation est même pire au niveau des jeunes chez qui le taux chômage s’élève à 14,2 %. En l’absence d’une immigration aussi forte et d’un gouvernement aussi dépensier, le PIB serait certainement déjà en baisse et la récession serait un fait accompli. D’ailleurs, le PIB per capita a connu une baisse en 2023 et cette tendance, semble se poursuivre en 2024.

L’augmentation de 41 % des insolvabilités d’entreprises sur 12 mois au deuxième trimestre de 2004, tel que rapporté par l’Association canadienne des professionnels de l’insolvabilité et de la réorganisation (ACPIR), représente un autre signal de la détérioration de l’économie.

Il est donc clair que les taux d’intérêt sont cruciaux pour la santé économique, et nous pensons que la BdC continuera de réduire ses taux. Nous devons nous demander si ces taux diminueront de 2,00 % d’ici la fin de 2025, comme le prévoient la CIBC et la TD, ou de seulement 1,25 % selon les prévisions de la Scotia. La réponse dépendra de l’ampleur du ralentissement économique et de la rapidité avec laquelle l’inflation se rapprochera de l’objectif des banques centrales.

Pour toutes ces raisons, nous continuons de recommander à nos clients d’éviter d’opter pour des taux d’intérêt fixes à long terme au moment de contracter une hypothèque. À notre avis, les taux baisseront vers le seuil de 4 %. Notre préférence demeure alors au taux variable pour les clients ayant le profil approprié. Pour les autres clients, certaines promotions touchant le « 3 ans fixe » à près de 4,79 % pourraient être une alternative.

Finalement, nous invitons tous les détenteurs d’hypothèques ayant des échéances d’ici 2025-2026 à consulter un courtier hypothécaire afin de faire une révision de leur situation financière avant que la situation économique se détériore davantage. C’est toujours préférable de structurer l’endettement pendant que nous avons un emploi et qu’on peut obtenir des bons rabais. Chaque cas et unique et une analyse approfondie de la pénalité et des perspectives d’emploi est pertinente. Ce type d’analyse a été très appréciée dans d’autres périodes difficiles qu’on a traversé dans le passé.

La gestion du passif fait partie intégrante de la situation financière du client et en représente parfois même « la » plus grande part. Il est donc primordial de confier l’analyse de celle-ci à un professionnel objectif qui saura guider le client et s’assurer que celui-ci en saisisse bien la valeur. Après tout, la gestion du passif n’est-elle pas tout aussi importante que celle des actifs ?

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Ce qui se serait passé lundi sur les marchés https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/ce-qui-se-serait-passe-lundi-sur-les-marches/ Thu, 08 Aug 2024 15:56:46 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=102181 Les carry trades sont probablement en cause, selon un analyste.

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Alors que la plupart se demandent encore ce qui s’est passé ce jour-là, Craig Basinger, stratège en chef des marchés chez Purpose Investments, s’est penché sur la question.

Selon lui, la volatilité qui a entraîné la chute des marchés d’actions lundi dernier ressemble à un dénouement très rapide de carry trade, appelé en français une opération spéculative sur écart de rendement, une stratégie très populaire.

Qu’est-ce qu’un carry trade ?

Un carry trade, explique-t-il, consiste à emprunter dans un pays où les taux d’intérêt sont bas pour l’investir dans un pays offrant des rendements plus élevés.

Ainsi, un investisseur pourrait vendre à découvert une obligation japonaise, convertir ses yens en dollars américains, puis utiliser ces dollars pour acheter des obligations du Trésor américain ou des actions américaines.

Cette stratégie peut contribuer à affaiblir la valeur du yen tout en renforçant celle du dollar américain et des actifs financiers américains offrant des rendements plus élevés, comme l’explique Craig Basinger.

Lorsque les taux d’intérêt ont augmenté dans la plupart des juridictions à partir de 2022, y compris aux États-Unis, et que les taux d’intérêt sont restés bas au Japon, la stratégie du carry trade était lancée ! Les investisseurs ont alors emprunté au Japon à des taux très bas pour investir aux États-Unis, que ce soit dans des bons du Trésor ou sur le marché boursier américain.

Lorsque le carry trade est défait, le processus inverse se produit : l’investisseur vend les titres américains à rendement élevé, convertit les dollars en yens, et rachète les obligations japonaises précédemment vendues à découvert. Cette série de transactions entraîne une appréciation du yen, une dépréciation du dollar, et une baisse des titres générateurs de rendements élevés.

Que s’est-il passé ?

Ces transactions seraient l’une des causes de la chute des marchés lundi. L’auteur de la note estime que certains indices laissent croire qu’un grand nombre d’investisseurs ont probablement voulu inverser un carry trade au même moment.

Un carry trade est en fait prendre une position vendeur sur le yen. Le yen est resté relativement stable, à 110 yens pour un dollar, pendant des années, jusqu’à ce que la Réserve fédérale (Fed) commence à relever ses taux, tandis que la Banque du Japon maintenait les siens autour de zéro.

Le yen a ensuite continué de se déprécier, passant de 110 yens pour un dollar en mars 2022 à 160 yens pour un dollar en juillet dernier.

Craig Basinger considère cela comme une dévaluation significative d’une monnaie majeure sur une période relativement courte.

Pour ceux qui ont utilisé le carry trade, cette situation a augmenté la rentabilité. En empruntant en yens, dont la valeur était en baisse, les investisseurs pouvaient réaliser des gains plus importants sur le différentiel de rendement et sur la devise elle-même, rendant la stratégie encore plus lucrative.

Maintenant, il semble qu’il y ait eu une bousculade vers la sortie, observe-t-il.

Au cours des deux dernières semaines, le yen est passé de 162 à 144 yens pour un dollar, les plus fortes hausses quotidiennes ayant été enregistrées lors des dernières séances.

Personne ne semble avoir une idée de ce qui a déclenché cette appréciation apparente, si ce n’est peut-être la faiblesse des données économiques américaines qui a augmenté les attentes de réduction des taux de la part de la Fed. Ainsi, la rentabilité du carry trade commencerait à diminuer.

Pourquoi s’agit-il d’un dénouement rapide des positions de carry trade ?

Pour Craig Basinger, trois indices laissent croire qu’il s’agit d’un dénouement rapide de carry trade :

  1. Le yen s’est beaucoup apprécié, très rapidement, sans véritable raison économique.
  2. Le dollar américain était en baisse le lundi 5 août. On pourrait penser qu’au cours d’une telle journée d’aversion au risque, le dollar américain, souvent considéré comme une monnaie refuge, aurait augmenté. Ce n’est pas le cas, car les gens vendaient des dollars américains pour couvrir leurs positions vendeurs sur le yen.
  3. La semaine dernière, avec des données économiques plus faibles, les rendements obligataires américains ont continué de baisser. Lors d’une grosse journée d’aversion au risque comme le 5 août, on pourrait penser que les rendements vont baisser… ce qui n’est pas le cas. En fait, les rendements les plus courts ont augmenté. Le dénouement des positions longues de leur carry trade ont amené les gens à vendre des bons du Trésor.

Si d’autres éléments peuvent aussi entrer en ligne de compte, la question la plus importante, selon le stratège en chef des marchés chez Purpose Investments, n’est pas vraiment de savoir pourquoi cela s’est produit, mais bien de savoir ce qui se passera ensuite.

À quoi s’attendre ?

Les grands mouvements de marché comme celui-ci exposent souvent ceux qui ont trop d’effet de levier. Et il est difficile de déterminer quelle a été l’ampleur du carry trade. Certains estiment qu’il est à moitié dénoué, mais c’est vraiment difficile à dire, pense Craig Basinger.

La bonne nouvelle, d’après lui, c’est qu’à moins que ce « carrymageddon » ne se propage pour causer d’autres dommages ou saigne l’économie réelle, cela pourrait s’avérer être une occasion d’achat.

Si tout le monde est devenu plus conscient que la croissance économique du début de 2024 a ralenti, il semble trop tôt pour s’inquiéter au sujet d’une éventuelle récession.

« Nos indicateurs de cycle de marché ont légèrement baissé, mais ils restent corrects », écrit-il.

Si l’économie continue de croître, même à un rythme plus lent, une correction peut représenter une opportunité intéressante. Cependant, il est crucial de choisir le bon moment pour en profiter, et les données disponibles à cet égard sont plutôt partagées.

Deux indicateurs fiables ont signalé des opportunités d’achat lundi : le pic de l’indice de volatilité VIX et le fait que l’indice de force relative (RSI) du S&P 500 ait franchi la barre des 30.

Au cours des 30 dernières années, observe-t-il, cette combinaison a constitué un signal très fiable, la plus grande exception étant en 2008.

Donc, à moins de penser que le système financier est au bord de l’effondrement, ce signal de lundi semble encourageant, fait valoir l’analyste.

La voie de la prudence

Pour le stratège en chef des marchés chez Purpose Investments, la diversification et les portefeuilles bien construits demeurent la voie à suivre, la prudence s’imposant.

Selon lui, la volatilité des marchés au second semestre de 2024 s’avérera beaucoup plus difficile qu’au premier semestre.

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