liquidités – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Thu, 27 Nov 2025 12:57:12 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.9 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png liquidités – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Comment gérer le risque de liquidité des clients sur les marchés privés https://www.finance-investissement.com/nouvelles/comment-gerer-le-risque-de-liquidite-des-clients-sur-les-marches-prives/ Thu, 27 Nov 2025 12:57:12 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=111022 Les fonds des marchés privés comportent intrinsèquement des contraintes de liquidité, mais ces produits sont plus nuancés qu’il n’y paraît.

Lors d’un webinaire tenu le mois dernier, Nimar Bangash et Puneet Grewal, cofondatrices de la plateforme torontoise d’investissements alternatifs Obsiido, ont expliqué comment les conseillers en services financiers peuvent gérer le risque de liquidité de leurs clients sur les marchés privés, en particulier dans le cas des fonds evergreen, qui est un fonds d’investissement sans date de fin prédéterminée.

Voici quelques-uns des conseils qu’elles ont partagés, alors que plusieurs gestionnaires de fonds ont récemment gelé ou limité les rachats dans certains fonds de marchés privés.

Toutes les formes d’illiquidité ne sont pas égales

Les conseillers doivent garder à l’esprit que « toutes les formes d’illiquidité ne se valent pas », avertit Puneet Grewal, également chef de l’exploitation d’Obsiido et avocate spécialisée en valeurs mobilières.

« La première étape consiste vraiment à examiner et comparer les modalités de liquidité de chaque investissement », soutient-elle.

« En se concentrant sur la fréquence des rachats, les clauses de limitation, les exigences de préavis, les périodes de blocage, etc., il est important de comprendre que, même entre des stratégies très similaires, ces détails peuvent varier de manière considérable. Et ces différences seront cruciales lorsque les marchés se resserrent ou qu’une tension de liquidité survient. »

Les fonds fermés et les fonds evergreen ont tous deux des périodes de blocage qui déterminent la fréquence des rachats possibles, explique-t-elle.

Les fonds fermés comportent une période de blocage stricte (hard lock-up) soit une période donnée pendant laquelle aucun rachat n’est permis, généralement de 10 à 12 ans.

Les fonds evergreen ont eux aussi une période de blocage stricte, habituellement de un à trois ans, mais ils peuvent aussi être assortis d’une période de blocage souple (soft lock-up), qui permet des rachats anticipés moyennant des frais ou pénalités.

Chaque fois qu’un investisseur effectue un nouvel investissement dans un fonds evergreen, une nouvelle période de rachat anticipé s’applique, précise Puneet Grewal.

Suivre les investissements de près

Les conseillers doivent suivre de près les périodes de préavis pour les demandes de rachat, les dates limites correspondantes, ainsi que les dates de paiement des produits de rachat.

Par exemple, pour les fonds evergreen, les investisseurs doivent généralement aviser le gestionnaire de fonds de leur demande de rachat 30 à 90 jours à l’avance. S’ils manquent la date limite, leur demande est reportée à la période suivante.

« Ce qui pouvait sembler être une opportunité de liquidité trimestrielle peut facilement se transformer en une attente de six mois, voire davantage », prévient Puneet Grewal.

Elle recommande, comme meilleure pratique, de tenir un calendrier détaillé pour consigner ces informations.

Prendre note des clauses de limitation de rachat

Les conseillers doivent aussi examiner les clauses de limitation des rachats (gate provisions) dans la documentation des fonds.

Ces clauses permettent aux gestionnaires de limiter ou suspendre les rachats pendant une période donnée afin d’éviter une « ruée sur le fonds ». Elles peuvent s’appliquer au niveau de l’investisseur ou au niveau du fonds.

« Il peut y avoir une limite sur la portion de votre investissement que vous pouvez racheter au cours d’une période donnée, ou sur la proportion totale de rachats que le fonds peut exécuter », précise Puneet Grewal.

Certains gestionnaires déclenchent une clause de limitation lorsque les demandes de rachat atteignent 5 % de la valeur liquidative d’un fonds au cours d’un trimestre. D’autres clauses de limitation peuvent être basées sur des seuils annuels liés aux actifs sous gestion.

Comprendre la source de liquidité d’un fonds

Un autre élément clé consiste à comprendre d’où provient la liquidité d’un fonds de marchés privés.

Les conseillers doivent lire les documents du fonds pour vérifier si le gestionnaire a accès à des facilités de crédit ou à une réserve de liquidité (liquidity sleeve) ; c’est-à-dire une petite allocation en espèces ou équivalents de trésorerie servant de tampon de liquidité afin d’éviter de devoir vendre les actifs principaux du portefeuille.

Si le versement en espèces n’est pas possible, les documents peuvent prévoir des billets de rachat (redemption notes), soit essentiellement des « reconnaissances de dette » à court terme émises lorsque la liquidité immédiate n’est pas disponible. Cela signifie que l’investisseur recevra les produits de rachat plus tard, explique Puneet Grewal.

« Tous ces éléments aident à déterminer si les modalités de rachat sont viables à long terme », ajoute-t-elle.

Cependant, ces billets de rachat ne sont pas admissibles dans les comptes enregistrés, souligne Nimar Bangash, chef de la direction d’Obsiido, et peuvent entraîner un impôt imprévu si l’investisseur accepte un billet plutôt que du numéraire.

« Ces questions sont complexes, comme des pelures d’oignon qu’on enlève une à une, image-t-il. Et malheureusement, il n’y a aucune normalisation : chaque fonds peut avoir un ensemble différent de modalités de liquidité. »

Examiner l’historique du fonds

Il est tout aussi important d’examiner l’historique des distributions, des rachats et des clauses de limitation d’un fonds donné ou de fonds similaires offerts par le même gestionnaire.

Cela permet aux conseillers de savoir si le gestionnaire a été capable de respecter les demandes de rachat de façon constante ou s’il a déjà dû suspendre les paiements ou limiter les rachats.

Nimar Bangash recommande aussi de vérifier si le gestionnaire a déjà imposé des clauses de limitation, et comment il a communiqué et géré ces situations.

« La réalité, c’est que dans les marchés privés, surtout avec les structures evergreen ou semi-liquides, chaque classe d’actif peut subir des pressions selon le cycle, affirme-t-il. Il peut y avoir des situations où les clauses de limitation servent à protéger les investisseurs existants contre des ventes forcées d’actifs, mais tout dépend de la gestion de la situation et de la transparence du gestionnaire. »

Beaucoup de fonds de marchés privés offerts au Canada sont des fonds nourriciers (feeder funds) qui investissent dans un fonds maître (master fund), insiste-t-il. Comme ces fonds dépendent des rachats effectués dans le fonds maître, la liquidité y est en cascade, et les paiements peuvent donc être retardés.

Examiner le gestionnaire de fonds

Les conseillers devraient analyser l’ensemble des stratégies proposées par un gestionnaire avant d’investir dans l’un de ses fonds.

« Il ne s’agit pas seulement d’une stratégie donnée. Il est important de comprendre la diversification du gestionnaire à travers son offre de fonds et la répartition de ses actifs sous gestion », estime Puneet Grewal.

Elle note qu’un grand gestionnaire disposant de plusieurs fonds peut généralement mieux gérer la liquidité qu’une petite firme n’ayant qu’un seul fonds de marchés privés, en raison de son expérience accrue dans ce domaine.

Autres facteurs à considérer

Parmi les autres éléments à évaluer :

  • la composition des investisseurs d’un fonds ;
  • et son recours à l’effet de levier.

Savoir qui investit dans un fonds privé peut aider à estimer le risque de tension de liquidité.
Les investisseurs institutionnels, par exemple, ont généralement un horizon d’investissement plus long que les investisseurs particuliers.

Ainsi, un fonds comptant des investisseurs institutionnels procure « une certaine assurance supplémentaire qu’il n’y aura pas nécessairement de ruée vers les rachats en période de stress », déclare Nimar Bangash.

Il est aussi essentiel de comprendre le niveau d’endettement et les modalités associées, précise-t-il. « Si un fonds est sous pression, le créancier — placé au sommet de la structure du capital — peut exiger le remboursement ou la liquidation des facilités de crédit, ce qui ajoute encore plus de tension financière au portefeuille. »

L’éducation demeure essentielle

Étant donné la complexité de ces produits, les conseillers doivent éduquer leurs clients sur le risque de liquidité des marchés privés, tant au moment de l’investissement initial que de façon continue.

Les clients doivent être informés non seulement du potentiel de rendement, mais aussi des contreparties, comme la liquidité différée ou les décalages d’évaluation, indique Puneet Grewal.

« L’éducation ne peut pas se limiter à une conversation unique. Elle doit évoluer au même rythme que les marchés et les circonstances du client », insiste-t-elle.

Les besoins de liquidité et la tolérance au risque d’un client peuvent aussi changer avec le temps, ce qui nécessite des ajustements périodiques du portefeuille.

« Il est très difficile d’éviter complètement l’illiquidité dans les marchés privés, conclut Puneet Grewal.
L’enjeu est de la gérer de manière délibérée et transparente, et de s’assurer qu’elle correspond bien aux attentes du client. »

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FNB tendances obligataires https://www.finance-investissement.com/edition-papier/fnb-tendances-obligataires/ Mon, 10 Nov 2025 05:07:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=110719 À l’instar de l’an dernier, les fonds négociés en Bourse (FNB) obligataires à courte durée ainsi que les FNB de marché large ont été en demande au cours des huit premiers mois de 2025. Malgré l’appétit actuel pour le risque, les investisseurs restent prudents entre autres en raison de la guerre tarifaire en cours et des perspectives sur l’endettement du gouvernement américain. Survol des tendances du secteur des FNB de titres à revenu fixe, qui comptait 167,8 milliards de dollars (G$) à la fin du mois d’août dernier, soit 26,6 % de l’actif en FNB canadiens.

Pour les huit premiers mois de 2025, les FNB de titres à revenu fixe ont capté 31 % des créations nettes de FNB canadiens, par rapport à 31,5 % pour toute l’année 2024, d’après Banque Nationale Marchés financiers (BNMF).

Parmi les créations nettes de FNB de titres à revenu fixe de janvier à août 2025, celles des FNB de revenu fixe de marché large ont représenté 43 %, et celles des FNB à courte échéance, 28 %. Pour l’année 2024, ces proportions étaient respectivement de 54 % et 19 %, ces deux types de FNB représentant la part du lion des entrées nettes en FNB de titres à revenu fixe.

BNMF segmente autrement les entrées nettes de FNB de titres à revenu fixe pour les huit mois de 2025 et montre que celles des FNB de revenu fixe de sociétés canadiennes ont eu une part de 26 %, et celles de marché large canadien (Canada aggregate), 25 %. Pour 2024, ces parts étaient de 31 % et 33 % respectivement. Pour ces deux périodes, ces sous-catégories de FNB étaient les plus en demande.

Ces préférences pour les FNB obligataires d’entreprises et les FNB obligataires de marché total montrent un appétit de risque accru de la part des investisseurs, juge BNMF. « Les investisseurs, dans leur sélection de produits, ont à la fois accru la durée et descendu dans l’échelle de risque de crédit, affichant un appétit croissant pour plus de risque », notait-elle en mai.

Mais prudemment. On constate que les FNB du marché monétaire continuent d’attirer des capitaux, soit 23 % des créations nettes de FNB de titres à revenu fixe pour la première partie de 2025 et 12 % pour 2024, selon BNMF. « Les investisseurs ont adopté une approche assez tactique vis-à-vis des FNB à revenu fixe cette année, allongeant la duration après la hausse des rendements, puis la raccourcissant face aux incertitudes », commente-t-elle.

Haltérophiles obligataires

La faveur accordée au crédit à court terme et aux fonds obligataires de marché total témoigne cette année encore d’un goût marqué pour une stratégie de portefeuille en forme d’haltère (barbell shaped). Elle se définit comme une surpondération des titres à revenu fixe aux extrémités de la courbe des rendements obligataires et une sous-pondération des titres à échéance moyenne. « On voit cette stratégie gagner en faveur quand la courbe des taux d’intérêt est disloquée, alors que les taux à court terme et les taux à long terme sont plus attrayants », explique Laurent Boukobza, vice-président et stratège, FNB chez Placements Mackenzie.

Attention, toutefois : cet haltère qui surpondère les FNB à « court terme » et les FNB de « marché total » se situe uniquement à l’intérieur du Canada. De plus, nous avons affaire à une partie à long terme bigarrée étant donné que les FNB de marché total canadiens ont comme actif sous-jacent autant des échéances courtes que moyennes et longues ainsi que des obligations du gouvernement du Canada, des obligations provinciales et de sociétés. Par exemple, les FINB BMO obligations totales (ZAG) affichaient en septembre une duration moyenne pondérée de 7,05 ans ainsi que 41 % d’obligations fédérales, 32 % de titres provinciaux et 25 % de titres de sociétés.

L’haltère classique, où un portefeuille se divise nettement entre court terme et long terme, et où le moyen terme est sous-pondéré, n’est pas au goût du jour. Comme le font ressortir les statistiques de BNMF, les FNB à échéance à long terme ont capté 0,1 % des entrées nettes en FNB de titres à revenu fixe de janvier à août 2025. Notons que les FNB de crédit américain conservent une certaine popularité, affichant 23 % des entrées nettes des premiers mois de 2025, le quatrième sous-groupe le plus important du classement de BNMF.

Celui-ci ne précise pas quel type de crédit américain est populaire parmi les investisseurs canadiens. Toutefois, les bons du Trésor américain à long terme ont nettement perdu leur attrait, malgré des baisses importantes de taux à venir du côté de la Réserve fédérale.

« Pour la première fois depuis la Deuxième Guerre mondiale, les investisseurs jugent qu’il y a des problèmes sérieux avec les finances publiques aux États-Unis, observe Yanick Desnoyers, chef économiste et stratège chez Addenda Capital. La dette est tout simplement trop élevée. Les bons du Trésor de 30 ans font peur ; selon les projections, on s’attend à ce que durant cette période, la dette se gonfle à 200 % du PIB. »

C’est un point de vue que partage Frédéric L’Heureux, gestionnaire de portefeuille chez Valeurs mobilières Desjardins. « Pour les obligations à long terme aux États-Unis, il y a des risques non négligeables avec les déficits élevés, et ça exerce une pression à la hausse sur la portion long terme des taux. On n’est pas rendu à un point de penser que ces titres offrent une opportunité. »

Valeurs mobilières TD souligne un événement qui a agité le monde américain des FNB au printemps, au moment où les annonces tarifaires américaines secouaient les marchés : l’élargissement de l’escompte entre le prix de certains FNB et leur valeur liquidative. Durant cette période de volatilité, d’importants escomptes et volumes de transaction ont touché les secteurs des FNB de prêts bancaires de premier rang, des FNB à rendement élevé et des FNB de titres de créance adossés à des prêts (CLO ETFs).

Reflet de la liquidité relative du marché, ces escomptes ont été inférieurs à 1 % de la valeur liquidative de ces fonds, ce que VMTD qualifie de modéré. Pour les FNB de prêts bancaires de premier rang, de titres à rendement élevé, malgré l’importance des volumes de transaction, ces fonds se négociaient à des escomptes par rapport à leur valeur liquidative à « des niveaux nettement plus faibles que ceux durant la période de la COVID (mars 2020) », selon VMTD. Par exemple, le fonds BKLN a connu un escompte de 3,86 % le 23 mars 2020.

Les investisseurs doivent tenir compte de ce risque additionnel, lequel ne s’est pas matérialisé parmi les FNB de titres de haute qualité (investment grade). Durant la période de turbulence d’avril, ces fonds ont affiché « un modeste roulement, de modestes achats et rachats ainsi qu’aucun bouleversement notable du prix du FNB par rapport à sa valeur liquidative », d’après VMTD.

Le risque de crédit en provenance du gouvernement du Canada est totalement différent, insiste Yanick Desnoyers. Alors que le taux directeur de la Réserve fédérale américaine se tient encore dans la fourchette 3,75 %-4 %, il est de 2,25 % à la Banque du Canada. Par ailleurs, la dette du gouvernement fédéral canadien représente 40 % du PIB. « On n’a pas d’enjeu de viabilité de la dette comme aux États-Unis », note-t-il.

C’est dire que le Canada présente un havre de plus grande sécurité dans les remous mondiaux actuels, de telle sorte que c’est là que la part du lion des FNB obligataires prend refuge, comme en témoignent les statistiques de BNMF. C’est ce que constate Frédéric L’Heureux dans son portefeuille : « La robustesse de l’économie n’est pas la même qu’aux États-Unis, c’est pourquoi la majorité de notre exposition est au Canada. »

Par ailleurs, indiquent les données de BNMF, les FNB de titres à revenu fixe ayant une exposition internationale se distinguent comme une destination attrayante, la cinquième en importance avec 8 % des entrées nettes en FNB de titres à revenu fixe dans la première partie de 2025. « Il y a des pays comme le Brésil et le Mexique qui ont des taux réels (taux nominal moins taux d’inflation) assez élevés qui peuvent être intéressants, propose Laurent Boukobza. On aime aussi la Nouvelle-Zélande, dont l’économie est très similaire à celle du Canada. Mais là aussi il faut bien mesurer l’impact des devises. »

Pour repérer les occasions à l’international, Frédéric L’Heureux compte sur les services d’un FNB à gestion active qui se spécialise dans les régions hors Amérique du Nord. C’est d’ailleurs par un recours systématique aux FNB obligataires, tant passifs qu’à gestion active, que son équipe gère l’ensemble de la portion de titres à revenu fixe du portefeuille.

Il n’y voit que des avantages : « Ça augmente la facilité de gestion. On n’a pas à se soucier des échéances de centaines de titres, et c’est sans compter qu’on a accès à des obligations qui se négocient hors cote et auxquelles on n’aurait pas normalement accès. On a une meilleure diversification et une meilleure liquidité sur un marché coté que dans des transactions gré à gré. Et même si les frais de gestion sont un peu plus élevés, on a tout ça pour un montant modeste. »

Ces avantages expliquent en partie une autre tendance qu’observe BNMF : le relatif attrait des FNB à gestion active, dont les racines sont plus profondes dans le segment des FNB obligataires. A la fin de 2024, 26,3 % de l’actif en FNB de titres à revenu fixe cotés au Canada était dans des FNB à revenu fixe gérés activement (57 % des FNB offerts), selon BNMF. Par comparaison, 8,7 % des FNB d’actions étaient gérés activement (31 % des fonds offerts).

« La gestion active est plus répandue dans le revenu fixe que dans les actions. L’actif sous gestion (ASG) par produit dans le secteur des FNB de revenu fixe passifs est de 514 millions de dollars (M$), comparativement à 193 M$ pour les FNB de revenu fixe gérés activement. Dans le secteur des actions, l’ASG par produit pour les FNB passifs pondérés selon la capitalisation boursière est de 1 milliard de dollars, tandis qu’il est de 178 M$ pour les FNB d’actions stratégiques (fondés sur des facteurs) et de 139 M$ pour les FNB d’actions gérés activement », lit-on dans l’étude de BNMF.

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Perspectives issues du Forum mondial des investisseurs 2025 de l’AIMA https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/perspectives-issues-du-forum-mondial-des-investisseurs-2025-de-laima/ Fri, 31 Oct 2025 10:18:57 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=110553 L’AIMA tenait récemment la 11e édition de son Forum mondial des investisseurs à Toronto. L’événement de deux jours a attiré plus de 600 participants venus de 18 pays à travers le monde. Les principaux allocataires institutionnels, gestionnaires d’actifs non traditionnels et experts du secteur à l’échelle mondiale s’y sont réunis pour des discussions pratiques, axées sur les investisseurs couvrant toutes les classes d’actifs, tous les mandats et toutes les zones géographiques.

Voici les 10 points clés à retenir de la conférence de cette année :

1— Les allocataires mondiaux concilient optimisme et prudence dans un monde fragmenté

Les divergences entre les modèles de croissance régionaux, l’évolution des relations commerciales et les programmes budgétaires façonnent la manière dont les investisseurs déploient leurs capitaux.

Malgré les inquiétudes liées à la concentration des indices boursiers, les marchés américains restent dynamiques, tandis que l’optimisme en Asie et au Moyen-Orient est alimenté par les réformes structurelles et le déploiement de capitaux à long terme.

Le Canada et l’Europe réévaluent leur productivité et leur compétitivité afin de relancer la croissance dans un ordre mondial en mutation.

2— La volatilité est devenue une condition préalable à la performance

Pour obtenir des rendements supérieurs à l’indice de référence, il faut de plus en plus accepter une plus grande volatilité à court terme.

Les allocataires réexaminent ainsi les hypothèses formulées pendant les années de soutien des banques centrales et intègrent des stratégies d’alpha portable et macroéconomiques afin de mieux gérer le risque de taux et de change.

Une couverture dynamique, une diversification des styles de négociation et des budgets de risque rigoureux sont essentiels pour maintenir la performance malgré les changements de régime.

3— La liquidité comme contrainte majeure

Avec l’augmentation des allocations sur les marchés privés et le ralentissement des distributions, la gestion de la liquidité est devenue le principal facteur de risque à prendre en compte.

Les institutions réévaluent leurs modèles de rythme, leurs réserves de trésorerie et leurs cadres de rééquilibrage afin de préserver leur flexibilité, d’éviter les ventes forcées et de saisir les opportunités créées par les perturbations du marché.

4— La diversification est en train d’être repensée à partir des principes fondamentaux, dans un contexte de convergence générale

Les relations traditionnelles entre actions et obligations se sont affaiblies, incitant les investisseurs à rechercher de nouvelles sources de rendement non corrélées dans les matières premières, les stratégies multiples et les actifs réels. Les tests de résistance et l’attribution des facteurs sont utilisés pour révéler le bêta caché et garantir la résilience des portefeuilles lorsque les corrélations convergent.

5— Toutes les voies mènent à l’approche de portefeuille global

Compte tenu des corrélations élevées, l’approche de portefeuille global devient la norme, les allocataires de toutes tailles intégrant les actifs publics et privés dans des cadres unifiés en matière de risque, de liquidité et d’efficacité du capital.

La gestion des risques est de plus en plus intégrée au niveau de l’entreprise, reliant chaque décision d’investissement à son impact marginal sur le rendement et la volatilité du fonds total. Les données, la technologie, le leadership et la culture sont les principaux catalyseurs de cette transformation.

6— Le crédit privé reste une valeur sûre dans les portefeuilles institutionnels

Dépassant désormais les 3 000 milliards de dollars d’actifs sous gestion à l’échelle mondiale, le crédit privé continue d’attirer des capitaux à long terme et de se diversifier au-delà des prêts aux entreprises, avec une croissance des stratégies de prêt garanti par des actifs, immobilière et de dette d’infrastructure.

Le resserrement des écarts et les autres effets secondaires de la concurrence sur les marchés du crédit concentrent l’attention sur la discipline de souscription et la sélection des gestionnaires, mais les investisseurs continuent de considérer le crédit privé comme une allocation stratégique plutôt que tactique.

7— Le capital-investissement traverse une période de réinitialisation de la liquidité

L’allongement des périodes de détention et le ralentissement des sorties remettent en question les modèles traditionnels de réalisation de valeur, même si les fusions-acquisitions reprennent lentement.

Les marchés secondaires, les véhicules de continuation et les structures de co-investissement offrent des solutions de liquidité, tandis que la tokenisation et les fonds accessibles aux particuliers laissent entrevoir des innovations futures. L’accent est désormais mis non plus sur le taux de rendement interne, mais sur les rendements en espèces réalisés, l’alignement des intérêts et la transparence.

8— Les actifs numériques et l’intelligence artificielle redessinent le paysage de l’investissement

La jetonisation, l’infrastructure des chaînes de blocs et les modèles de propriété numérique passent du stade pilote à celui de la mise en œuvre, améliorant la transparence et l’efficacité des règlements, tout en continuant à démocratiser les marchés privés.

Parallèlement, l’intelligence artificielle (IA) transforme la recherche, la gestion des risques et les opérations. Les propriétaires d’actifs accordent la priorité à la gouvernance, à l’intégrité des données et à la supervision humaine afin de garantir que la technologie améliore le jugement sans le remplacer.

9— Les mégatendances entraînent une réallocation stratégique du capital

La réindustrialisation, la transition énergétique, l’évolution démographique et la numérisation redéfinissent les occasions à long terme. Les matières premières sont en train de passer du statut de couverture contre l’inflation à celui de moteurs de rendement actifs, tandis que les réformes des marchés émergents ouvrent de nouvelles perspectives de rendement réel par rapport aux économies développées endettées.

10— La culture, l’alignement et la transparence sont les fondements du succès et des partenariats à long terme

Dans toutes les classes d’actifs, la culture institutionnelle apparaît comme un avantage décisif. Les organisations qui remettent en question les hypothèses, acceptent l’incertitude et communiquent avec transparence sont mieux armées pour faire face aux perturbations tout en gérant le risque de réputation publique.

Un alignement solide entre les gestionnaires et les allocataires, fondé sur la confiance, la responsabilité et un objectif commun, ainsi qu’une structure de frais flexible, définira la prochaine ère du leadership en matière d’investissements non traditionnels.

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Les fonds du marché monétaire canadien ne constituent pas une source de stress https://www.finance-investissement.com/nouvelles/les-fonds-du-marche-monetaire-canadien-ne-constituent-pas-une-source-de-stress/ Thu, 23 Oct 2025 10:23:05 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=110391 Les épisodes majeurs de stress sur les marchés, comme la crise financière mondiale et la pandémie, ont suscité des inquiétudes parmi les régulateurs internationaux quant au rôle que jouent les fonds du marché monétaire dans l’aggravation de ces tensions. Or, de nouvelles recherches de la Banque du Canada indiquent que les fonds du marché monétaire canadiens se comportent différemment.

Dans une note de recherche publiée cette semaine, les économistes de la banque centrale présentent les résultats d’un examen du secteur canadien des fonds du marché monétaire, lequel conclut que, contrairement à d’autres marchés, ces fonds n’ont pas été une source de stress supplémentaire au Canada.

À l’échelle mondiale, on a observé que les fonds du marché monétaire pouvaient parfois accentuer les tensions financières lorsqu’une forte demande de rachats les obligeait à vendre des actifs dans des marchés en repli. Cette dynamique avait pour effet d’amplifier les pressions de liquidité sur les marchés du financement à court terme et de réduire la capacité des fonds à soutenir le financement des gouvernements et des entreprises.

Étant donné le rôle important et croissant des fonds du marché monétaire canadiens dans les marchés du financement de gros, les chercheurs se sont demandé si le Canada était exposé aux mêmes risques de liquidité que d’autres grandes économies.

L’étude a révélé que le secteur des fonds du marché monétaire a considérablement grandi au Canada, les actifs ayant augmenté de 180 % depuis 2019. Ces fonds jouent aussi un rôle significatif dans certains segments du marché : ils détiennent environ 5 % des bons du Trésor gouvernementaux et 11 % du papier à court terme.

Cependant, le secteur canadien s’est comporté différemment en période de stress.

Alors que les fonds mondiaux ont subi d’importants retraits au cours des récentes périodes de tension, les fonds canadiens ont plutôt enregistré des entrées nettes, et n’ont donc pas ajouté de pression sur la liquidité, note la Banque du Canada.

Par exemple, au début de la pandémie, en mars 2020, les fonds du marché monétaire canadiens ont enregistré environ 4 milliards de dollars de créations nettes.

« L’absence de retraits d’investisseurs alors que les conditions de financement à court terme se détérioraient suggère que les sorties [de fonds du marché monétaire] n’ont pas amplifié ces tensions, contrairement à ce qui a été observé dans d’autres juridictions », indique la note.

Les chercheurs avancent que cette stabilité relative pourrait s’expliquer par la plus forte proportion d’investisseurs de détail dans le secteur canadien, comparativement à d’autres pays. En 2024, les investisseurs institutionnels ne représentaient que 14 % des actifs des fonds du marché monétaire canadiens, contre 80 % à 90 % ailleurs.

Cette distinction est importante, selon la Banque du Canada, car les investisseurs de détail sont moins susceptibles de liquider rapidement leurs placements par besoin de liquidités, tandis que les grands gestionnaires d’actifs peuvent être amenés à vendre pour répondre à des appels de marge ou renforcer leurs coussins de liquidité afin de respecter leurs limites de risque.

« Notre analyse est conforme aux travaux antérieurs du Conseil de stabilité financière, selon lesquels le Canada n’a pas été identifié comme une juridiction où les vulnérabilités des fonds du marché monétaire pourraient poser d’importants risques pour la stabilité financière », conclut la note.

La Banque du Canada ajoute que ses équipes continueront de surveiller périodiquement le secteur.

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Vers davantage de transparence pour le secteur des FNB https://www.finance-investissement.com/nouvelles/vers-davantage-de-transparence-pour-le-secteur-des-fnb/ Wed, 13 Aug 2025 10:33:01 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=108844 Les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM) proposent certaines améliorations à l’encadrement du secteur des fonds négociés en Bourse (FNB), notamment afin de favoriser la transparence et l’adoption des meilleures pratiques de gestion de la part des émetteurs de FNB et des mainteneurs de marchés. L’objectif est de corriger certaines lacunes observées dans le secteur et de favoriser une meilleure liquidité pour les clients et protéger le public. Voici un résumé de certaines propositions.

D’abord, l’examen du secteur des FNB par la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario constate que les FNB offrant une transparence quotidienne des actifs en portefeuille ainsi que le fait que les FNB gérés passivement avaient tendance à afficher un écart de prix par rapport à la valeur liquidative qui est inférieur par rapport à ces homologues. Cet écart constitue une des mesures de la liquidité relative d’un FNB, un écart plus faible étant un facteur favorable à la liquidité.

De plus, il existe des preuves qui démontrent que les FNB gérés passivement offrent une meilleure expérience en matière de liquidité pour les clients. Or, il n’y a pas de preuve que la divulgation complète au public des actifs sous-jacent nuise à la liquidité du FNB ou à l’efficience du processus d’arbitrage de ce FNB, processus par lequel les participants d’un marché s’assurent que le prix d’un FNB se rapproche de la valeur liquidative de ses actifs sous-jacents.

Les ACVM notent également que le secteur des FNB comprend, hormis l’émetteur de fonds et du client, un troisième acteur qui est un important fournisseur de liquidité pour un FNB, soit le mainteneur de marché. Celui-ci est souvent un courtier ou un courtier désigné.

Ces derniers sont les seuls participants autorisés (PA) au marché qui sont autorisés par le gestionnaire d’un FNB à créer et à racheter des parts d’un tel fonds, ce qui leur permet d’ajuster l’offre de parts du FNB à la demande du marché. En plus de ce rôle qu’ils remplissent sur le marché primaire, les PA sont aussi d’importants fournisseurs de liquidité pour les FNB du marché secondaire en général (achats et vente de parts de FNB).

Dans le secteur des FNB, la coexistence des marchés primaire et secondaire donne lieu à des occasions d’arbitrage qui facilitent le rapprochement du cours des parts des FNB et de la valeur liquidative sous-jacente du portefeuille du FNB.

Politiques et procédures relatives à la création et au rachat de parts

Les régulateurs proposent que les FNB soient tenus de respecter des politiques et procédures écrites en matière de création et de rachat de parts.

« Pour l’heure, les prospectus de FNB fournissent quelques renseignements sur le processus de création et de rachat de parts (par exemple, l’heure limite, et si la contrepartie doit prendre la forme de comptant, de titres, ou les deux), mais sont muets quant aux politiques du gestionnaire du FNB en la matière (comme la méthode utilisée pour établir la contrepartie du bloc de parts et la contrepartie du rachat). Nous croyons comprendre que bon nombre de gestionnaires de FNB sont dotés de politiques et de procédures écrites ou de directives et de pratiques internes concernant la création et le rachat de parts. La proposition des ACVM a pour objectif de rendre officielles ces pratiques, au même titre que l’instauration de politiques et de procédures écrites relatives à d’autres processus clés, comme l’évaluation des fonds », lit-on dans le document.

Ces politiques devraient être approuvées par le conseil d’administration du gestionnaire du FNB et faire l’objet d’un examen et de vérifications, et tenir compte des questions de conflits d’intérêts.

Un conflit d’intérêts peut par exemple émerger lorsque les FNB qui créent et rachètent des parts le font en contrepartie de titres et non au comptant. Malgré sa souplesse, cette façon de faire, appelée contrepartie sur mesure, peut engendrer de potentiels conflits d’intérêts.

« Par exemple, un PA membre du même groupe que le gestionnaire du FNB, ou un PA à qui le FNB (et d’autres FNB faisant partie de la même famille) fait appel pour maintenir l’arbitrage, peut influencer en sa faveur l’établissement de la contrepartie sur mesure à l’étape des négociations », lit-on dans le document des ACVM.

Instaurer des politiques et des procédures relatives à la création et au rachat de parts permettrait notamment de :

  • faire que les activités sur le marché primaire soient surveillées par les gestionnaires des FNB, rehaussant ainsi sa solidité ;
  • mettre en place un mécanisme de création et de rachat de parts transparent dont les coûts sont quantifiables pour faciliter l’arbitrage ;
  • réduire les conflits d’intérêts potentiels ;
  • favoriser la concurrence entre les PA en les mettant sur un pied d’égalité lorsqu’ils font affaire avec un FNB.

Opérations effectuées sur le marché secondaire

Les ACVM proposent que les FNB soient tenus de présenter sur leur site Web, dans un format accessible, de l’information mise à jour quotidiennement sur le fonctionnement du mécanisme d’arbitrage et la négociation sur le marché secondaire pour aider les investisseurs à évaluer leurs décisions de placement et de négociation.

Les régulateurs visent ainsi à :

  • Améliorer la compréhension qu’ont les investisseurs des caractéristiques du FNB – Les mesures fournies aident les investisseurs à apprécier le fonctionnement de l’arbitrage et à comprendre l’incidence de la prime ou de l’escompte ainsi que les écarts cotés sur les titres qu’ils détiennent.
  • Rehausser la transparence – Les mises à jour quotidiennes permettent la publication d’information davantage à jour que celle figurant dans l’aperçu du FNB.
  • Faciliter la comparaison – La présentation d’information normalisée pour des périodes uniformes permet une meilleure comparaison des FNB.

Pour l’heure, l’information relative aux cours et à la valeur liquidative des parts du FNB se trouve dans l’aperçu du FNB sous le titre « Information sur l’établissement du prix » et l’information qui s’y trouve n’est pas mis à jour de manière continue.

Les ACVM proposent que le FNB présente notamment les mesures suivantes :

  • la valeur liquidative par titre, le cours de clôture et la prime ou l’escompte ;
  • un tableau montrant le pourcentage des jours de bourse au cours desquels les titres se sont négociés à prime ou à escompte pendant la dernière année civile ;
  • un graphique linéaire illustrant les primes ou les escomptes pour la dernière année civile et les trimestres civils terminés depuis le début de l’année suivante
  • si la prime ou l’escompte de toute catégorie ou série de titres offerte est supérieur à 2 % pendant plus de sept jours ouvrables consécutifs, ainsi qu’une analyse des facteurs dont on peut raisonnablement penser qu’ils ont contribué de façon importante à la prime ou à l’escompte ;
  • l’écart acheteur-vendeur médian, exprimé en pourcentage, pendant les 30 derniers jours civils.

Surveillance de l’arbitrage et de la fourniture de liquidité

Le mécanisme d’arbitrage joue un rôle central dans la liquidité d’un FNB ainsi que sa négociation à un juste prix et les régulateurs en sont conscients, comme l’indique le document de consultation : « L’attente selon laquelle le cours du marché d’un FNB concordera étroitement avec sa valeur sous-jacente se fonde sur l’idée que les PA et les autres fournisseurs de liquidité tirent parti des possibilités d’arbitrage pour corriger les écarts de prix. La bonne marche de ce mécanisme d’arbitrage est essentielle au bon fonctionnement des FNB. »

Pour cette raison, les ACVM proposent que les émetteurs de FNB surveillent le mécanisme d’arbitrage et la fourniture de liquidité sur le marché secondaire et établissent et maintiennent des politiques et des procédures destinées à cette surveillance. « Cette supervision aiderait à vérifier que les accords qu’il a conclus en vue de faciliter l’arbitrage permettent de maintenir des cours sur le marché secondaire qui se rapprochent de la valeur sous-jacente du FNB », écrivent les ACVM.

Les ACVM font également d’autres propositions d’améliorations du cadre dans le document d’information, dont certaines ont été traitées dans l’article suivant : Vers un nombre minimal de PA par FNB ?

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Résilients, les FNB https://www.finance-investissement.com/nouvelles/resilients-les-fnb/ Wed, 14 May 2025 09:58:43 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=107077 En avril, la guerre tarifaire et son corollaire, la volatilité des marchés, ont contribué à accroître les volumes de négociations de fonds négociés en Bourse (FNB). Malgré cette situation, les FNB se sont montrés résilients, y compris dans les segments des FNB de titres à revenu fixe moins liquides.

Ainsi, la guerre commerciale entre les États-Unis et le reste du monde a été synonyme de volatilité et de vente massive sur les marchés financiers, mais aussi d’appétit élevé pour les FNB.

Les créations nettes en FNB canadiens durant la première semaine d’avril 2025 a été de 4,5 milliards de dollars (G$), soit les créations nettes hebdomadaires les plus élevées depuis le début de 2025, selon Banque Nationale Marchés financiers (BNMF).

Le volume de transaction de FNB a aussi atteint un record, le lundi 7 avril, avec un volume quotidien de négociations de FNB canadiens de 14,5 G$, selon BNMF : « Au cours de la semaine la plus volatile en raison des tarifs douaniers, le volume des transactions sur les FNB a dépassé les 10 G$ par jour. Par rapport au volume total des transactions sur le marché boursier canadien, la part des FNB a également augmenté au cours des journées les plus volatiles, pour atteindre 20 % de l’ensemble des transactions boursières au cours des deux premières semaines d’avril. »

Valeurs mobilières TD (VMTD) observe également un fort volume de négociation de FNB au sud de la frontière. « Le 7 avril, les FNB représentaient 42,85 % de la valeur totale des échanges sur les bourses américaines, soit le deuxième volume le plus élevé de l’histoire, après 45,9 % en novembre 2008 », indiquait la firme en avril.

En avril, BNMF observait l’évolution d’un segment d’investisseurs qui deviennent plus défensifs avec l’attrait pour des FNB comme les FNB à faible volatilité, les fonds à tranche protéger, les FNB du marché monétaire et les FNB d’obligations à court terme. Par contre, certains ont spéculé sur des renversements potentiels de tendance avec l’acquisition de FNB américains, canadiens et de marchés développés à large base. Bon nombre des FNB d’obligations canadiennes à long terme et des FNB de technologie qui ont fait piètre figure en avril ont été touchés par les rachats nets.

« À maintes reprises, les investisseurs se sont tournés vers les FNB en période de crise pour repositionner rapidement leurs portefeuilles ou effectuer des opérations tactiques, bénéficiant ainsi d’une liquidité de premier ordre et d’une large exposition. Les récentes turbulences tarifaires s’ajoutent désormais à la liste des moments historiques où les FNB ont apporté liquidité, accès et efficacité aux investisseurs désireux d’agir sur des marchés en évolution rapide », indique BNMF dans une récente note aux clients.

VMTD explique comment ces traits des FNB en font un outil d’investissement avantageux, même en période de turbulence.

  • Diversification : C’est en période de tensions sur les marchés que la diversification est la plus bénéfique. Lorsque les actions individuelles subissent de fortes turbulences, voire des arrêts de cotation, les FNB qui suivent un panier de titres ont souvent des cours moins volatils que les actions individuelles
  • Liquidité supplémentaire provenant du marché secondaire: Au cours d’une journée extrêmement volatile, les actions individuelles peuvent être suspendues et n’avoir aucune liquidité. Cependant, un FNB peut toujours être négocié sur le marché secondaire et fournir de la liquidité, même si certains de ses composants peuvent être peu liquides. Cette source de liquidité additionnelle est particulièrement pertinente pour les FNB dont les actifs sous-jacents sont naturellement moins liquides, comme les titres à revenu fixe non traditionnels, comme les prêts bancaires, le crédit privé, etc. selon VMTD.
  • Découverte des prix: Il a été largement prouvé au cours de la période COVID-19 que les FNB facilitent la découverte des prix. « Un rapport de BlackRock a souligné l’efficacité des transactions sur les FNB pendant la période COVID, jouant un rôle de premier plan dans la découverte des prix pour les investisseurs, car ils indiquent les valeurs auxquelles les investisseurs sont prêts à échanger des risques », indique VMTD. Cela est particulièrement vrai pour les FNB de titres à revenu fixe ou parfois certains produits ne se négocient pas dans une journée donnée. Les escomptes ou les primes par rapport à la valeur liquidative indiquent les prix réels disponibles sur le marché. En avril, ces escomptes par rapport à la valeur liquidative pour les FNB de titres à revenu fixe ont été généralement inférieurs à celles observées en mars 2020, selon VMTD.

Par ailleurs, bon nombre de FNB canadiens ayant une exposition à des actifs étrangers sont offerts dans une version couverte ou non couverte pour la devise. Les conseillers doivent être conscients des pour et des contre de cette couverture, car « les tensions commerciales mondiales actuelles ont encore accru l’opacité d’un marché des changes déjà complexe », indique BNMF.

Selon cette firme, un FNB non couvert contre le risque de change pourrait convenir davantage à un investisseur confiant dans la force relative du dollar américain par rapport à d’autres devises sur ce marché volatil, étant donné le statut de valeur refuge du dollar américain. À l’inverse, si un investisseur anticipe une tendance à la baisse du dollar alors que le monde entier reconsidère ses relations commerciales, il pourrait envisager d’utiliser des FNB couverts en dollars canadiens.

BNMF le montre : la couverture du risque de change a prouvé son efficacité à court terme. « Les performances récentes de ces FNB ont prouvé leur capacité à réduire la volatilité des rendements et à résister à des variations de change même drastiques sur le marché. Par exemple, ZUE, un FNB représentatif du S&P 500 couvert en dollar canadien (CAD), a presque parfaitement reflété la performance du ETF S&P 500 en dollar américain (USD), à l’abri de la baisse rapide de 5 % de l’USD/CAD depuis son récent pic du 31 janvier 2025 », lit-on dans une note de BNMF.

Or, à long terme, le coût de la couverture du risque de change pourrait peser sur le rendement, poursuit BNMF. Dans un FNB, la couverture de change est généralement réinitialisée périodiquement (par exemple mensuellement), et non quotidiennement, ce qui signifie que le rendement en dollars canadiens d’un FNB d’actions américaines couvert contre le risque de change peut ne pas toujours correspondre aux rendements de l’indice de référence en dollars américains sur une période de détention. « Pour cette raison et d’autres encore, nous conseillons généralement aux investisseurs qui achètent et conservent des titres à long terme d’opter pour des positions neutres en termes de devises ou non couvertes », écrit BNMF.

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Lumière sur le coût de l’écart cours acheteur-vendeur https://www.finance-investissement.com/edition-papier/lumiere-sur-le-cout-de-lecart-cours-acheteur-vendeur/ Tue, 15 Oct 2024 04:11:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=103387 Le coût de détention d’un fonds négocié en Bourse (FNB) dépend de différents éléments, dont le ratio des frais de gestion (RFG) du fonds, les frais de transaction et les frais de courtage à l’achat et à la vente de ce fonds. Or, un autre coût, lui aussi influencé par divers facteurs, est souvent incompris, soit celui de l’écart entre le cours acheteur et le cours vendeur d’une part d’un FNB. Survol de ce coût auquel tout conseiller doit être attentif.

Ce coût fait partie des coûts de transaction pour entrer ou sortir d’une position. Il fournit des informations cruciales sur la liquidité d’un FNB et varie en fonction des conditions de marché, selon Banque Nationale Marchés financiers (BNMF). Et la liquidité du panier d’actifs sous-jacents du FNB en est la principale composante.

Plus les transactions sur ces titres sont rapides et faciles, plus la liquidité est grande et plus l’écart entre les deux cours est mince. L’inverse est aussi vrai.

Ainsi, pour un FNB dont les titres sous-jacents sont largement négociés et qui suit de grands indices de marché, comme le S&P/TSX ou le S&P 500, l’écart sera au plus de quelques sous, par exemple le cours acheteur sera de 19,98 $ et le cours vendeur, de 20,02 $. Par contre, pour un FNB d’actions de marchés émergents plus faiblement échangé, l’écart sera plus large, pouvant s’étendre de 0,04 $ à 1,00 $. (Voir le tableau ci-dessous).

Attention, il vaut mieux penser l’écart en termes de points de base (PB) plutôt qu’en dollars et en sous, avertit Laurent Boukobza, vice-président et stratège FNB à Placements Mackenzie. Car les points de base expriment avec plus de justesse la proportion de l’écart par rapport au prix de vente.

« Par exemple, explique-t-il, pour un FNB qui se négocie à 20 $ et qui présente un écart de 0,02 $, cela représente 10 PB. Si un FNB s’échange à 100 $ et présente un écart de 0,08 $, cela représente seulement 8 PB. Au premier coup d’œil, 0,08 $ semble plus élevé que 0,02 $, mais quand on le traduit en termes de points de base, il représente en fait un coût moindre pour l’investisseur. »

Autre conseil : ne pas confondre liquidité et volume, avertit Frédéric Viger, directeur général, co-chef des ventes institutionnelles de FNB à BNMF. « Qu’un FNB se négocie ou montre de forts volumes n’est pas ce qui compte ; c’est la liquidité qui importe, dit-il. Le volume compte pour les actions, pas pour les FNB. Si le XIU (iShares S&P/TSX 60 Index ETF) était lancé aujourd’hui, il n’aurait aucun volume sur ce FNB, mais certainement beaucoup de liquidité. C’est certain que le volume peut nous dire quelque chose, mais c’est seulement un indicateur. Un plus petit FNB pourrait avoir un plus faible volume qu’un autre, mais autant de liquidité. »

La liquidité du marché secondaire du FNB où se rencontrent acheteurs et vendeurs naturels est une autre composante du coût de l’écart cours acheteur-vendeur. Elle ajoute une couche de liquidité, ce qui peut réduire cet écart.

Viennent par la suite des considérations propres à l’émetteur du FNB et au mainteneur de marché, dont le courtier désigné, deux acteurs clés dans la détermination de l’écart.

Frais de création et de rachat

D’abord, les émetteurs de fonds facturent généralement des frais aux mainteneurs de marché pour la création et le rachat de parts de FNB. Ces frais se répercutent habituellement sur l’écart.

Ces transactions peuvent être effectuées de deux façons : en nature (in kind) ou au comptant. En nature, il s’agit d’un échange entre un panier de titres sous-jacents du FNB et des parts du FNB. Ainsi, des parts sont introduites dans le marché ou en sont retirées. Pour les FNB des marchés nord-américains, la majeure partie des transactions se fait en nature, indique Laurent Boukobza, et cela n’entraîne aucuns frais supplémentaires.

Or, pour les FNB de marchés plus lointains, européens ou émergents, les créations et les rachats se font en argent. Et ces transactions entraînent des frais de la part de mainteneurs de marché, frais qui contribuent à élargir l’écart cours acheteur-vendeur.

Quand un mainteneur de marché soumet des titres sous-jacents au manufacturier pour la création de parts ou leur rachat, il doit le faire en se conformant à des quantités minimales établies par l’émetteur, qu’on appelle nombre prescrit de parts (NPP) ou, en anglais, Prescribed Number of Units.

En effet, les parts d’un FNB ne sont pas créées ou rachetées chaque fois qu’un FNB est acheté ou vendu sur le marché. « Au contraire, les teneurs de marché accumulent des positions dans un FNB jusqu’à ce qu’elles atteignent une taille minimale (un NPP), à partir de laquelle le courtier désigné (ou les participants autorisés) est en mesure de créer ou de racheter le fonds », explique Valeurs mobilières TD.

La taille du NPP a un effet décisif sur l’importance de l’inventaire des mainteneurs de marché, puisqu’elle détermine la fréquence à laquelle ils peuvent créer ou racheter le fonds.

« Un [NPP] plus élevé peut entraîner des écarts plus importants, car les teneurs de marché sont tenus de supporter le risque jusqu’à ce qu’ils aient accumulé suffisamment d’actifs sous-jacents ou de parts de FNB pour les créer ou les racheter », lit-on dans une étude de Marchés des capitaux CIBC.

En 2022, le NPP médian était de 50 000, mais il a été abaissé à 25 000 en 2023, fait ressortir une étude de Valeurs mobilières TD.

Pour les FNB fortement échangés, un NPP plus large est plus pratique, mais c’est l’inverse pour un FNB moins négocié. Or, le temps qu’il remplisse sa corbeille de titres avant de la livrer au manufacturier, le mainteneur de marché supporte des frais de transaction, des variations de prix dans les titres et des coûts de couverture. Ces frais sont reflétés dans l’écart cours acheteur-vendeur.

Un autre coût intégré à l’écart est lié à « l’échantillonnage » d’un FNB, une méthode de conception d’une part surtout employée pour les fonds de titres à revenu fixe. Dans de telles situations, explique CIBC, au lieu de reproduire intégralement le panier de titres de l’indice de référence, on conçoit le sous-jacent d’un FNB en prenant un échantillon de titres qui reflète une partie du panier de l’indice. Advenant qu’un manufacturier de FNB offre au mainteneur de marché une méthode d’échantillonnage inefficace ou qui comprend des titres illiquides, l’écart acheteur-vendeur risque de s’accroître.

« Si l’émetteur d’un FNB ne donne pas cette option (d’échantillonnage), ça peut compliquer la vie du mainteneur de marché et hausser ses frais », dit Frédéric Viger. L’écart s’en trouve alors élargi.

Des FNB plus complexes, comme des fonds de fonds ou des FNB qui utilisent des stratégies d’options, peuvent compliquer le fait de se couvrir pour un mainteneur de marché, ce qui accroît l’écart. De plus, un FNB dont les sous-jacents ne sont pas divulgués en temps réel engendre également un écart plus large.

Or, c’est le degré de risque du marché qui a le plus d’influence, les coûts de la couverture de leur position pouvant devenir plus élevés pour les mainteneurs de marché en période de turbulence, ce qui accroît les écarts cours acheteurs-vendeur.

Un FNB canadien ayant comme sous-jacent des actifs américains verra son écart s’élargir les jours où les marchés boursiers canadiens sont ouverts, mais pas ceux aux États-Unis en raison d’un congé férié, par exemple. « Un FNB canadien composé de titres américains peut se retrouver avec un marché américain fermé. Dans un tel cas, le mainteneur de marché va facturer des frais parce qu’il ne peut pas se couvrir », dit Frédéric Viger.

Conseils simples

Il faut évacuer une idée fausse : l’écart cours vendeur-acheteur, qu’il soit mince ou large, n’influe en rien sur la performance d’un FNB. « Ça a plutôt un effet sur le rendement final de l’investisseur puisqu’il s’agit d’un coût implicite à la transaction », indique Laurent Boukobza. En conséquence, ajoute-t-il, « l’investisseur qui achète un FNB et le détient à long terme sera moins touché par le coût de l’écart comparativement à un autre qui négocie plus fréquemment et se retrouve soumis plus souvent à ces frais ».

Le conseil fondamental est : « L’investisseur doit recourir seulement à des ordres à cours limité, soutient Tiffany Zhang, vice-présidente, recherche sur les FNB et les produits financiers à BNMF. Cela donne priorité au prix de la transaction plutôt qu’à sa rapidité d’exécution. »

Il faut aussi éviter de négocier un FNB dans les 15 premières minutes et les 15 dernières minutes de la séance boursière. « Durant ces périodes, ajoute Tiffany Zhang, la volatilité peut être plus grande et les écarts plus larges. II vaut mieux attendre les heures normales d’opération où les écarts sont plus stabilisés. »

L’écart officiel affiché n’est pas une référence absolue, fait valoir une étude de BNMF. Il reflète l’activité sur le marché secondaire. Au moment de passer un ordre, il vaut mieux en discuter avec son représentant du pupitre de courtage ou, si on peut, avec un mainteneur de marché, qui est susceptible d’avoir un prix légèrement bonifié.

Ceci étant, il ne faut pas faire de l’écart une obsession, soutient Frédéric Viger. « Pour épargner un cent de frais, dit-il, un investisseur peut se retrouver à manquer la hausse du FNB. Est-ce que ça en vaut la peine ? »

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Quelles seront les retombées de l’achat de Preqin par BlackRock ? https://www.finance-investissement.com/nouvelles/quelles-seront-les-retombees-de-lachat-de-preqin-par-blackrock/ Fri, 12 Jul 2024 10:43:33 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=101710 L’acquisition par BlackRock du fournisseur de données sur les actifs alternatifs Preqin pourrait permettre à la société de gestion d’actifs de disposer d’indices et de fonds du marché privé. Selon les professionnels du secteur, cela s’accompagnerait à la fois d’opportunités et de défis.

« Les FNB offrent fondamentalement aux investisseurs une liquidité à la minute près en termes d’accès à l’exposition », souligne Pat Chiefalo, responsable des fonds négociés en Bourse (FNB) et des stratégies indexées chez Invesco Canada, à Toronto.

« À mesure que l’on s’éloigne des actifs plus liquides, il devient de plus en plus difficile d’offrir ce type de liquidité et d’exposition dans le cadre d’un FNB actif. [Il en va de même pour les placements alternatifs, et certainement pour les placements privés. »

BlackRock a annoncé l’acquisition de Preqin pour un montant de 3,2 milliards de dollars (G$) le 30 juin, déclarant qu’elle « ajoute une activité de données très complémentaire à la technologie d’investissement de BlackRock, marquant une expansion stratégique dans le segment des données sur les marchés privés, qui connaît une croissance rapide ».

Ce rachat intervient après que BlackRock a acheté Global Infrastructure Partners (GIP) pour 12,5 G$ plus tôt cette année, ainsi qu’eFront, un fournisseur de logiciels d’investissement alternatif, pour 1,3 G$ en 2019 — des mesures qui soulignent les tentatives de la société de renforcer son exposition à l’espace des actifs privés.

BlackRock a souligné lors d’un appel aux investisseurs qu’elle pourrait commencer à offrir des indices et des FNB qui suivent les marchés privés.

« Je sais que les investisseurs se tournent vers les produits alternatifs et même les produits privés pour obtenir une exposition aux investissements. Offrir cela dans un FNB présente certainement des défis, étant donné les attentes des clients en matière de liquidité », a souligné Pat Chiefalo.

BlackRock a reconnu lors d’une présentation qu’il y a moins de transparence dans les performances d’investissement, les risques et les valorisations des entreprises sur le marché privé que sur les marchés publics, mais espère rendre les données d’investissement détaillées largement disponibles pour accroître la transparence des valorisations, permettre des analyses avancées et améliorer les indices de référence.

Pat Chiefalo a affirmé qu’il n’écarterait « jamais rien de ce qui sera essayé sur le marché ».

« S’agit-il de solutions qui vont fonctionner ? Je suis sûr qu’à un moment ou à un autre, nous en aurons le cœur net, mais il s’agit certainement de défis importants que les fournisseurs doivent relever », a-t-il commenté.

Selon BlackRock, les actifs alternatifs devraient atteindre près de 40 000 G$ d’actifs sous gestion d’ici la fin de la décennie.

Brent Smith, directeur des investissements chez Kinsted Wealth, à Calgary, a constaté que BlackRock s’était concentré sur les actifs alternatifs au cours des dernières années et a qualifié l’acquisition de Preqin par la société de « nouvelle incursion sur les marchés privés ».

Il ajoute que l’acquisition de Preqin aidera BlackRock à fournir davantage de données sur les marchés privés aux investisseurs, en particulier lorsqu’elle est associée à son logiciel de gestion des investissements et d’évaluation des risques, Aladdin.

Mais Brent Smith s’est également demandé comment BlackRock parviendrait à lancer des FNB pour les marchés privés.

« J’ai réfléchi à la manière dont ils allaient créer un FNB basé sur les marchés privés, où l’accès à l’information est très, très limité », a-t-il déclaré.

« Je ne sais tout simplement pas comment ils vont s’y prendre. »

Selon Brent Smith, les sociétés de gestion de patrimoine comme Kinsted observeront ce que BlackRock sera capable de réaliser, tant en termes d’indices de marchés privés que de FNB, car cela permettra aux gestionnaires de patrimoine d’offrir à leurs clients un accès plus large aux investissements alternatifs.

« Nous cherchons toujours à déterminer le degré d’exposition aux stratégies à long terme et bloquées dans lesquelles nous pouvons investir, par rapport au degré de liquidité quotidienne et au degré de liquidité mensuelle ou trimestrielle des véhicules », explique-t-il.

« Disposer d’un FNB négocié quotidiennement qui, sous une forme ou une autre, peut reproduire la performance des actifs privés serait formidable pour une société comme la nôtre. »

Tout le monde n’est pas favorable à l’acquisition.

L’agence de notation Moody’s a abaissé la perspective de BlackRock de stable à négative « en raison de la taille et de l’ampleur des deux acquisitions qu’elle a annoncées en peu de temps cette année », à savoir GIP et Preqin.

Preqin, dont le siège est à Londres, fournit des informations sur le marché privé concernant 190 000 fonds, 60 000 gestionnaires de fonds et 30 000 investisseurs sur les marchés privés, et touche plus de 200 000 utilisateurs.

La transaction devrait être finalisée avant la fin de l’année, sous réserve des autorisations réglementaires et d’autres conditions de clôture.

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Le BSIF lance une consultation https://www.finance-investissement.com/nouvelles/le-bsif-lance-une-consultation/ Mon, 03 Jun 2024 11:44:10 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=101141 Le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) vient de lancer une consultation de 90 jours sur les modifications proposées à la ligne directrice Normes de liquidité (NL).

Actuellement, le BSIF sollicite des commentaires sur les trois éléments suivants :

  • les modifications proposées aux outils de suivi des liquidités intrajournalières ;
  • les deux nouveaux relevés réglementaires que les institutions financières fédérales (IFF) devront produire et envoyer au BSIF mensuellement ;
  • et la révision du traitement des acceptations bancaires dans le cadre des mesures de financement.

Le pourquoi de ces modifications

La ligne directrice NL aide l’organisme à déterminer si les institutions disposent d’un niveau adéquat de liquidités.

Les modifications suggérées visent aussi à faciliter la gestion du risque de liquidité intrajournalière, c’est-à-dire le risque qu’une banque ne puisse s’acquitter d’une obligation de paiement au moment prévu.

Selon le BSIF, le risque de liquidité intrajournalière a non seulement une incidence sur les liquidités d’une banque donnée, mais aussi sur celles des tiers pouvant se traduire par des coûts d’emprunt supplémentaires, la perte de confiance des parties prenantes, et des perturbations de paiement, de règlement et de compensation.

Avec ces mesures, le BSIF pourra déterminer si les institutions gèrent bien leur risque de liquidité intrajournalière.

De plus, les nouveaux relevés réglementaires permettront d’évaluer si les institutions peuvent respecter leurs obligations de paiement et de règlement, même en période de tensions.

« Ces modifications sont tirées des leçons apprises à la suite de récents événements générateurs de risque de liquidité, et elles s’arriment aux pratiques observées chez nos homologues sur la scène internationale », déclare le BSIF dans son communiqué.

Commentaires et publication de la version finale

Les commentaires peuvent être envoyés à consultations@osfi-bsif.gc.ca d’ici le 30 août 2024.

Ceux-ci serviront à rédiger la version finale de la ligne directrice et des relevés réglementaires.

Une synthèse des commentaires reçus, accompagnée des réponses du BSIF, sera publiée en parallèle de la version finale de la ligne directrice, en novembre 2024.

La version révisée de la ligne directrice ainsi que les exigences connexes en matière de déclaration entreront en vigueur le 1er avril 2025, indique le BSIF.

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Les conseillers et les gestionnaires de fonds sont prêts pour T+1 https://www.finance-investissement.com/nouvelles/les-conseillers-et-les-gestionnaires-de-fonds-sont-prets-pour-t1/ Fri, 24 May 2024 12:15:39 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=100939 Les professionnels de la conformité, de la garde et des opérations de back office ont travaillé d’arrache-pied pour préparer leurs systèmes à la transition vers le règlement des transactions le jour suivant, connu sous le nom de T+1.

En conséquence, les gestionnaires de portefeuille et les conseillers en services financiers estiment que la transition sera relativement fluide.

« À part l’argent qui arrive un jour plus tôt, cela ne change pas grand-chose, affirme Liz Simmie, co-fondatrice de Honeytree Investment Management, une boutique de gestion d’actifs basée à Toronto. Je ne pense pas que la plupart des gens remarqueront [à moins qu’ils ne soient] activement impliqués dans le trading. »

« Nous allons probablement continuer à fonctionner de la même manière, appuie Robert Cavallo, gestionnaire de portefeuille principal, actions nord-américaines, chez RBC Gestion mondiale d’actifs à Toronto. Nous ne rencontrons généralement pas de problèmes de rachat nécessitant des transactions rapides. Nous gardons un bon équilibre de liquidités en main pour couvrir tout problème à court terme. »

Les transactions effectuées au Canada à partir du 27 mai seront réglées en un jour ouvrable au lieu de deux, ce qui sera également le cas pour les transactions effectuées aux États-Unis à partir du 28 mai. (Le 27 mai est un jour férié aux États-Unis et les marchés seront fermés.)

Le 28 mai au Canada et le 29 mai aux États-Unis seront des dates de règlement double, où les transactions des 24 mai et du jour précédent seront réglées.

Le raccourcissement de la période de règlement « est une bonne amélioration du service client, estime Madeline Woodhead, conseillère en gestion de patrimoine chez Financière Banque Nationale — Gestion de patrimoine à St. Catharines, en Ontario. Cela nous permet de finaliser une interaction plus rapidement. »

Robert Cavallo ne compte pas négocier différemment après le changement, sachant que ses fonds disposent d’une liquidité adéquate (2 % à 3 % de liquidités, selon le fonds). « Le jour férié américain a tendance à être une journée calme pour le marché, ajoute-t-il, donc ce n’est probablement pas une journée perturbatrice [pour la transition] — touchons du bois. »

Madeline Woodhead convient que le Memorial Day américain est historiquement calme. Elle ne prévoit pas non plus de négocier différemment. Cependant, elle vérifiera le statut de la transition de règlement si, par exemple, elle recevait l’approbation le 27 mai pour clôturer une succession et devait la liquider ce jour-là. Mais généralement, la plupart de ses clients sont dans des portefeuilles modèles, et « nous pouvons ajuster ce que nous faisons » en matière de trading, souligne-t-elle.

Josh Sheluk, gestionnaire de portefeuille et directeur des investissements chez Verecan Capital Management à Burlington, en Ontario, rapporte n’avoir reçu aucune question de la part des clients concernant T+1. Il sert principalement des retraités, des pré-retraités et des propriétaires d’entreprise.

« Ce n’est pas très pertinent pour la plupart de nos clients, car peu d’entre eux comptent sur leur portefeuille d’investissement pour financer une urgence, où T+1 par rapport à T+2 serait vraiment une considération », explique-t-il.

Josh Sheluk ajoute que, quels que soient les termes du règlement, il structure les portefeuilles des clients pour minimiser le besoin de rachats urgents de titres. « Nous constituons un fonds d’urgence pour les clients, et souvent cela se traduira par une petite somme sur leur compte bancaire où les périodes de règlement sont sans importance », dit-il.

Sam Rook, gestionnaire de portefeuille et associé directeur chez Quintessence Wealth à Toronto, pense que les conseillers en services financiers devraient mettre en place un processus de négociation solide, quelle que soit la durée du cycle de règlement, afin de minimiser les risques.

Ce processus commence par la définition des attentes des clients concernant le délai nécessaire pour les retraits de titres.

« Vous ne voulez pas qu’un client qui a une transaction immobilière qui se règle aujourd’hui vous appelle et dise “J’ai besoin de 200 000 $ maintenant”, constate Sam Rook. Vous voulez que votre client soit prêt à dire : “J’ai une transaction qui se termine et je dois le dire à Sam deux semaines à un mois à l’avance.” »

Sam Rook s’assure également que lorsqu’il vend un titre pour en payer un autre, le règlement est complet avant qu’il ne fasse la deuxième transaction. « Nous attendons toujours que l’argent arrive en premier, plutôt que de le faire et d’espérer pour l’argent, car parfois il se perd », déclare-t-il.

« Une décision de portefeuille d’investissement prise sous la contrainte conduit à des erreurs. »

Le Canada et les États-Unis sont passés à une norme de règlement T+2 en 2017, et ni Madeline Woodhead ni Robert Cavallo ne se souviennent d’incidents à ce moment-là.

« Une grande partie de [la transition] se passe en coulisses. Nous travaillons en étroite collaboration avec notre support de trading, et la communication se fait très facilement, assure Robert Cavallo. S’il y a des problèmes, je ne pense pas qu’il sera difficile de les résoudre en temps opportun. »

Madeline Woodhead se souvient que le résultat du passage à T+2 était positif. Tout le monde était agréablement surpris lorsque les produits d’une vente arrivaient plus tôt que prévu. Elle s’attend à une transition tout aussi fluide cette fois-ci.

Les régulateurs ont décidé de raccourcir le cycle de règlement après les perturbations du marché survenues après le début de la pandémie en mars 2020 — et à nouveau lors de la montée en flèche des actions mèmes en 2021.

« Chaque fois que vous raccourcissez un cycle de règlement, vous réduisez les risques », soutient Keith Evans, directeur exécutif de l’Association canadienne des marchés de capitaux (ACMC), lors d’un webinaire organisé récemment par Credo Consulting L’ACMC coordonne le passage à T+1.

Keith Evans affirme qu’un autre avantage de la période de règlement raccourcie est que les courtiers du côté vendeur peuvent réduire leur garantie affichée d’environ 40 %.

Au 30 avril, L’ACMC estime que plus de 76,5 % des fonds communs de placement qui se règlent actuellement sur une base T+2 passeront à T+1. (Par exemple, tous les fonds communs de RBC GMA passeront à T+1.)

De plus, tous les titres non-fonds qui se règlent actuellement en T+2, tels que les fonds négociés en Bourse (FNB), les actions et les obligations, passeront à T+1. Les bons du Trésor, les fonds monétaires et les options se règlent déjà en T+1 ou moins. Le site web de l’Association canadienne des marchés des capitaux (ACMC) dresse la liste de tous les actifs qui passeront à T+1 et comprend également une FAQ à l’intention des conseillers.

Liz Simmie suggère que l’indifférence des clients à ce sujet pourrait indiquer que les conseillers en services financiers effectuent leur travail. « Le client de détail moyen paie des conseillers pour comprendre ces choses, rappelle-t-elle. J’utilise toujours une analogie avec le dentiste — je me fiche de savoir combien de jours il faut pour envoyer un objet à un laboratoire dentaire ; c’est le problème du dentiste. »

Quels problèmes pourraient survenir ?

Le taux moyen d’échec des transactions pourrait passer de 2,9 % à 4,1 % après le passage à T+1, prévient Keith Evans. Cependant, les échecs sont plus susceptibles de se produire dans les petites entreprises et avec les courtiers, plutôt qu’avec les dépositaires ou les investisseurs.

Géographiquement, les investisseurs en Europe et en Asie se sont déclarés moins préparés au passage à T+1 qu’en Amérique du Nord, déclare Keith Evans. (Le Mexique et l’Argentine passeront également à T+1 le 27 mai.)

Il ajoute que jusqu’à 51 % des exceptions de trading devraient être traitées manuellement après le passage à T+1, avec une utilisation maximale de la remédiation manuelle pour le prêt de titres et l’ouverture de comptes.

Josh Sheluk n’est pas trop préoccupé.

« On pourrait nous dire demain que le règlement est revenu à T+3, et nous nous en sortirions », assure-t-il. Si quelque chose ne va pas avec T+1, « la seule chose que nous devons vraiment savoir en arrivant au bureau ce jour-là est : “Quelle est la période de règlement ?” »

Avant la transition, l’ACMC recommande aux équipes de conformité et d’exploitation de revoir leurs besoins de liquidité et de mettre en place un plan de continuité des activités. Après la transition, l’organisation recommande de revoir les comptes clients ayant des titres à la fois en T+1 et en T+2 et de rechercher des effets négatifs inattendus.

L’ACMC indique également qu’un gestionnaire de fonds communs de placement à T+2 pourrait choisir de passer à T+1 après le 27 mai, et vice versa. « Bien qu’il soit plus probable que les fonds T+2 passent plus tard à T+1 que de passer de T+1 à T+2, dans les deux cas, les gestionnaires de fonds doivent faire connaître le changement largement et publiquement aux courtiers, aux conseillers et aux plateformes en ligne », a déclaré l’organisation dans sa FAQ.

Selon un rapport de Moody’s, les gestionnaires d’actifs des marchés à T+2 qui souhaitent accéder aux marchés à T+1 devront financer les ordres d’achat un jour avant que leurs clients ne soient tenus de déposer des fonds auprès du gestionnaire, ce qui entraînera pour eux des risques de liquidité supplémentaires.

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