guerre commerciale – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Wed, 03 Sep 2025 12:48:36 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.2 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png guerre commerciale – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Légalité des droits de douane : Trump veut un jugement rapide https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/legalite-des-droits-de-douane-trump-veut-un-jugement-rapide/ Wed, 03 Sep 2025 12:48:36 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=109405 La Cour suprême aura peu de temps pour se prononcer sur cette question.

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Le président américain, Donald Trump, a indiqué qu’il demanderait mercredi à la Cour suprême d’annuler une décision d’une cour d’appel fédérale qui a jugé illégaux un grand nombre de ses droits de douane.

« Si vous supprimiez les droits de douane, nous pourrions devenir un pays du tiers-monde, a prévenu Donald Trump. Nous demandons donc une décision accélérée. »

Vendredi dernier, la Cour d’appel fédérale des États-Unis a jugé que les droits de douane imposés par le locataire de la Maison-Blanche à l’occasion du soi-disant « Jour de la Libération » et les droits liés au fentanyl outrepassaient les pouvoirs que lui confère la loi sur la sécurité nationale qu’il a utilisée pour les imposer.

Le président américain a utilisé une loi de 1977 sur les pouvoirs d’urgence économique internationale pour imposer des droits de douane à une grande partie du monde, bien que la loi n’inclue pas l’expression « droit de douane » ni ses synonymes.

La cour d’appel a précisé que les droits de douane pourraient être maintenus pendant que l’administration Trump porte l’affaire devant la Cour suprême.

« Nous pensons aller devant la Cour suprême demain, car nous avons besoin d’une décision rapide », a indiqué Donald Trump.

Le président a réagi avec véhémence à la décision de vendredi, affirmant que la Cour est libérale et que les personnes à l’origine de la plainte venaient de pays étrangers.

L’audience combinait deux affaires. L’une concernait cinq petites entreprises américaines contestant spécifiquement les droits de douane internationaux imposés par le président, et l’autre provenait de 12 États qui s’opposaient à la fois aux droits de douane du « Jour de la Libération » et aux droits de douane liés au fentanyl.

Donald Trump a affirmé que, sans les droits de douane, les États-Unis se retrouveraient « en grande difficulté » et a imputé la chute des marchés financiers de mardi à l’instabilité causée par la décision.

La loi utilisée par Donald Trump pour justifier ses droits de douane relève de la sécurité nationale et confère au président le pouvoir de contrôler les transactions économiques après avoir déclaré l’état d’urgence national.

Aucun président ne l’avait jamais utilisée pour imposer des droits de douane avant que Donald Trump ne déclare l’état d’urgence en raison du trafic international de fentanyl, imposant des droits de douane à l’échelle de l’économie canadienne. Ces droits de douane ne touchent pas les marchandises conformes à l’Accord commercial Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM).

En avril, le président Trump a étendu sa guerre commerciale au monde entier en imposant des droits de douane à presque tous les pays, affirmant que les déficits commerciaux américains constituaient une urgence nationale.

Certains partenaires commerciaux des États-Unis ont conclu des accords avec l’administration Trump, notamment le Royaume-Uni, le Japon, le Vietnam, l’Indonésie et l’Union européenne, mais des droits de douane élevés demeurent en vigueur.

Le cas du Canada

Un accord avec le Canada n’a jamais été conclu et Donald Trump a augmenté les droits de douane sur le Canada à 35 % début août, invoquant le trafic de fentanyl et les droits de douane de rétorsion du Canada pour justifier cette augmentation.

Les données du gouvernement américain indiquent qu’une infime quantité de fentanyl est saisie à la frontière nord.

Le premier ministre Mark Carney a averti qu’il était peu probable que le Canada soit complètement épargné par les droits de douane de Donald Trump.

Une grande partie du commerce transfrontalier est actuellement protégée par l’ACEUM, mais de nombreuses industries canadiennes subissent les contrecoups des droits de douane sectoriels distincts imposés par le président Trump sur l’acier, l’aluminium, le cuivre et l’automobile. Les responsables canadiens s’inquiètent également de l’arrivée imminente de droits de douane sur le bois d’œuvre.

Même si la Cour suprême américaine rejette les politiques commerciales de Donald Trump, ces droits de douane dommageables pourraient rester en vigueur, car le président a utilisé différents pouvoirs en vertu de l’article 232 de la Trade Expansion Act de 1962 pour les instaurer.

Le ministre du Commerce canado-américain, Dominic LeBlanc, a rencontré le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, à Washington la semaine dernière. Il a déclaré que des progrès avaient été réalisés concernant un nouvel accord économique et de sécurité entre les deux pays. Les responsables canadiens cherchent un moyen d’atténuer les pressions exercées par les droits de douane ciblés de Donald Trump.

Le président Trump a réitéré mardi son affirmation selon laquelle le Canada aurait été appelé au sujet de son projet de bouclier antimissile, le « dôme d’or ». Le dirigeant américain a affirmé que le Canada devrait débourser 61 G$ et 71 G$ pour y adhérer.

« Le Canada souhaite vivement être inclus dans ce projet », a assuré le président en annonçant le transfert du Commandement spatial américain du Colorado à l’Alabama. « Et nous allons trouver une solution avec eux, je l’espère. »

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La croissance des banques américaines se maintient, malgré l’incertitude https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/la-croissance-des-banques-americaines-se-maintient-malgre-lincertitude/ Wed, 06 Aug 2025 11:16:29 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=108808 Selon un rapport de Fitch Ratings.

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Le secteur bancaire américain a surmonté une série de défis — des turbulences tarifaires aux attentes de croissance économique en baisse en passant par une incertitude politique nettement accrue — au cours du deuxième trimestre, selon Fitch Ratings.

Dans un nouveau rapport, l’agence de notation a indiqué que la plupart des grandes banques américaines avaient enregistré des bénéfices plus élevés et des marges d’intérêt nettes plus importantes au deuxième trimestre. Le revenu net médian a augmenté de 12 % d’une année sur l’autre pour les 20 plus grandes banques, signale le rapport.

« Le produit net d’intérêts a augmenté en raison de la revalorisation des actifs dans un contexte de courbe des taux plus pentue, de coûts de dépôts plus bas et d’une reprise inattendue de la croissance des prêts, qui a en moyenne dépassé de 3 % le niveau de l’année précédente », lit-on.

Ces tendances devraient persister dans les mois à venir, les marges d’intérêt nettes des banques revenant progressivement à leurs niveaux d’avant la pandémie, avance Fitch Rating.

La qualité du crédit est également « restée solide », mentionne le rapport. Les provisions pour pertes sur prêts étant stables et le ratio médian de radiation nette ayant légèrement diminué.

« Les banques ont indiqué que les expositions sensibles aux tarifs restent gérables », mentionne Fitch. « La stabilité continue dans l’immobilier commercial et le crédit à la consommation suggère que l’industrie a dépassé le pic de normalisation du crédit qui a commencé à la fin de 2021. »  Cependant, les révisions négatives des prévisions d’emploi pourraient augmenter la pression sur les prêts à la consommation et les cartes de crédit…

Les autres lignes d’activité des banques ont également enregistré des gains au deuxième trimestre, avec des revenus non liés aux intérêts en hausse de 7 % d’une année sur l’autre, « soutenus par des résultats de trading robustes, une augmentation des actifs sous gestion en gestion de patrimoine et une activité de banque d’investissement améliorée », note-e-on.

Pour les cinq grandes firmes de Wall Street — Bank of America, Citigroup, Goldman Sachs, JPMorgan et Morgan Stanley — les revenus globaux du trading des titres à revenu fixe ont augmenté de 15%, et les revenus du trading des actions ont augmenté de 7% par rapport à l’année précédente, rapporte Fitch.

« La performance de la banque d’investissement s’est améliorée, avec des revenus globaux de conseil en fusions et acquisitions augmentant de 21 % d’une année sur l’autre parmi ces banques », mentionne le rapport.

La plupart des banques ont également réaffirmé leurs perspectives pour l’année entière, note Fitch — malgré des prévisions économiques plus sombres en raison des vents contraires d’une politique tarifaire erratique, des changements réglementaires et des tensions géopolitiques croissantes.

Dans ce contexte, les ratios de capital réglementaire des banques sont restés au-dessus de leurs niveaux d’avant la pandémie, bien qu’ils aient légèrement diminué d’un trimestre à l’autre.

« Près de la moitié des banques ont récemment annoncé ou mis en œuvre des hausses de dividendes », déclare l’agence de notation.

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Guerre commerciale : le Canada s’en tire bien malgré tout https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/guerre-commerciale-le-canada-sen-tire-bien-malgre-tout/ Tue, 05 Aug 2025 11:00:59 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=108862 Mais l’incertitude demeure entière.

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Malgré le décret du président américain, Donald Trump, le Canada est l’un des pays les moins frappés par ses visées protectionnistes. L’incertitude fait tout de même mal aux entreprises, prévient le milieu des affaires québécois.

Les droits de douane imposés par les États-Unis sur les produits canadiens ont été portés à 35 % vendredi, mais les produits conformes à l’accord de libre-échange entre le Canada, les États-Unis et le Mexique (ACEUM) sont exemptés.

« Les conséquences des annonces actuelles sont gérables pour l’économie canadienne, a analysé l’économiste Sébastien McMahon, d’iA Groupe financier, en entrevue. Pour le moment, on s’en tire relativement bien. »

Sébastien McMahon a souligné, en entrevue, que près de 90 % des exportations canadiennes sont exemptées des droits de douane, car elles sont conformes à l’ACEUM.

Même si le gouvernement Carney n’est pas parvenu à une entente commerciale avant l’échéance du 1er août, le Canada a un avantage concurrentiel par rapport aux autres partenaires commerciaux, même ceux qui ont signé une entente.

« Aujourd’hui, en tenant compte des exemptions de l’ACEUM, on se retrouve le deuxième pays avec le tarif le plus faible vers les États-Unis, a nuancé l’économiste. Donc, le Mexique est en premier. Après ça, c’est nous avec un tarif moyen d’environ 5 %. »

Certaines industries sont toutefois touchées plus durement, notamment l’aluminium, le cuivre, le bois d’œuvre et le secteur automobile, qui sont frappés d’autres droits de douane.

Une incertitude qui fait mal

Les entreprises souffrent toutefois de l’incertitude économique, a nuancé la présidente-directrice générale de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), Véronique Proulx, en entrevue. « C’est l’incertitude qui fait le plus mal à nos entreprises et à nos régions », a-t-elle déploré.

La voix du milieu des affaires québécois est préoccupée par la baisse des investissements des entreprises, tandis que l’économie est « sur pause ». « Ça va avoir un impact sur le moyen et long terme par rapport à notre capacité, en fait, de garder nos entreprises, notamment industrielles, dans les différentes régions du Québec », a prévenu Véronique Proulx.

Dans le secteur manufacturier québécois, les investissements ont reculé de 318 millions de dollars par rapport à l’an dernier, selon un bilan tracé par la FCCQ à partir des données de Statistique Canada.

L’effet sur l’économie du Québec s’est aussi fait sentir sur les emplois. Il s’est perdu 15 000 emplois dans le secteur manufacturier au cours des six premiers mois de l’année, toujours selon le bilan de la FCCQ. Ce chiffre est de 25 000 emplois pour le secteur de la construction et de 4000 emplois dans le secteur primaire.

« Nos entreprises ont réduit la production et laissent aller des travailleurs, malheureusement », a déploré Véronique Proulx.

L’incertitude ne se dissipera pas complètement, mais les choses pourraient s’améliorer, croit Sébastien McMahon. « Il va demeurer un sentiment d’incertitude, mais peut-être que l’incertitude pourrait réduire parce qu’on se rend compte que ce n’est peut-être pas un scénario catastrophe qu’on est en train de vivre. »

La priorité sera de préserver le libre-échange entre les États-Unis et le Canada afin de limiter les dégâts, a ajouté l’économiste. « L’important c’est que l’accord de libre-échange tienne la route à long terme. Maintenant, quand on regarde vers 2026, ça nous amène à un nouveau risque. Est-ce que Donald Trump va s’opposer au renouvellement de cet accord-là ? Va-t-il vouloir le renégocier ? »

Cette négociation est critique pour l’économie, a abondé Véronique Proulx, mais, devant un président imprévisible, le gouvernement Carney doit aussi agir sur ce qu’il peut contrôler, a-t-elle plaidé.

Elle a donné en exemple les politiques d’achat local des gouvernements. Elle est aussi revenue à la charge contre les restrictions du nombre de travailleurs étrangers temporaires.

« C’est maintenant qu’ils doivent agir pour aider les entreprises qui vont être contraintes de réduire leur production parce que le gouvernement fédéral ne renouvelle pas les permis de travail », a-t-elle ajouté.

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La Banque du Canada choisit le statu quo https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/la-banque-du-canada-choisit-le-statu-quo/ Wed, 30 Jul 2025 14:32:37 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=108800 La Banque du Canada maintient son taux directeur à 2,75 %.

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La Banque du Canada (BdC) laisse son taux directeur inchangé pour la troisième fois consécutive à 2,75 %, conformément à ce que prévoyaient la plupart des économistes. Le taux officiel d’escompte s’établit à 3 %, et le taux de rémunération des dépôts, à 2,70 %.

Cette décision reflète trois grandes considérations, a indiqué Tiff Macklem, le gouverneur de la BdC.

  • Premièrement, l’incertitude au sujet des droits de douane imposés par les États-Unis au Canada est encore élevée. Les discussions entre les deux pays sont en cours et la politique commerciale américaine reste imprévisible.
  • Deuxièmement, même si les droits de douane américains perturbent le commerce, l’économie canadienne montre une certaine résilience jusqu’à présent.
  • Troisièmement, l’inflation est près de notre cible de 2 %, mais nous voyons des signes de pressions inflationnistes sous-jacentes.

« Lors de cette décision, le consensus était clair : laisser le taux directeur inchangé, a affirmé Tiff Macklem. Nous avons aussi convenu qu’il faut procéder avec prudence, en portant une attention particulière aux risques et aux incertitudes auxquels l’économie canadienne est confrontée ».

Parmi les incertitudes identifiées par le gouverneur de la BdC :

  • Dans quelle mesure les droits de douane américains plus élevés font baisser la demande pour les exportations canadiennes ;
  • à quel point cela a une incidence sur les investissements des entreprises, l’emploi et les dépenses des ménages ;
  • avec quelle ampleur et à quelle vitesse les hausses de coûts découlant des droits de douane et des perturbations commerciales sont répercutées sur les prix à la consommation ;
  • et comment évoluent les attentes d’inflation.

« L’incertitude liée à la guerre commerciale et aux droits de douane a continué d’être le principal facteur qui a incité la BdC à rester sur la touche, estiment Tony Stillo, directeur, économie canadienne, et Michael Davenport, économiste principal, chez Oxford Economics. Une économie canadienne légèrement plus résistante que prévu et des signes de pressions inflationnistes sous-jacentes ont également été des facteurs importants qui ont conduit le Conseil de direction à s’accorder clairement sur le maintien du taux directeur. »

Politique monétaire de juillet

Dans le contexte des menaces de nouveaux droits de douane sectoriels et des négociations qui sont en cours entre les administrations canadienne et américaine, le Rapport sur la politique monétaire de juillet fournit un scénario de maintien des droits de douane basé sur les droits en place ou convenus au 27 juillet, ainsi que deux autres scénarios — un scénario d’escalade et un scénario de désescalade des droits de douane. Comme ce fut le cas en avril, on n’y retrouve donc pas les projections de référence habituelles pour la croissance du PIB et l’inflation au Canada et dans le monde.

« Les droits de douane américains sont encore trop imprévisibles pour que nous puissions fournir une seule prévision pour l’économie canadienne », a justifié Tiff Macklem.

Dans le scénario de maintien des droits de douane, la croissance mondiale ralentit modestement et avoisine 2,5 % à la fin de 2025, avant de retourner autour de 3 % en 2026 et 2027, selon la BdC.

« Jusqu’à présent, les conséquences économiques mondiales de la politique commerciale des États-Unis ont été moins néfastes qu’on le craignait. Les droits de douane américains ont perturbé le commerce dans les grandes économies et cela ralentit l’expansion à l’échelle mondiale, mais moins que de nombreux observateurs s’y attendaient. Même si la croissance américaine semble se modérer, le marché du travail est resté solide », a analysé le gouverneur de la BdC.

Au Canada, les droits de douane américains perturbent le commerce, mais dans l’ensemble, l’économie montre une certaine résilience jusqu’à présent. La BdC s’attend à ce que le PIB, qui avait affiché une robuste croissance au premier trimestre de 2025 à cause des exportations devancées en anticipation de l’entrée en vigueur des droits de douane, ait baissé d’environ 1,5 % au deuxième trimestre, indique le Rapport.

« Le Canada a affiché une croissance robuste au premier trimestre de 2025, surtout parce que les entreprises ont devancé leurs commandes en anticipation de l’entrée en vigueur des droits de douane. Au deuxième trimestre, l’économie semble s’être contractée, les exportations vers les États-Unis ayant nettement chuté en raison du ralentissement qui a suivi le devancement des achats et des droits de douane qui ont freiné la demande américaine », a signalé Tiff Macklem.

Il a toutefois pris soin d’ajouter : « La croissance des dépenses des entreprises et des ménages canadiens est freinée par l’incertitude. »

Rien de tout cela ne change l’opinion de Tony Stillo et Michael Davenport, selon laquelle la Banque du Canada maintiendra ses taux inchangés dans un avenir prévisible. « Bien que cela ne corresponde pas à notre prévision de base, nous ne pouvons exclure deux nouvelles baisses de 25 points de base à 2,25 %, le niveau le plus bas de la fourchette neutre de la Banque du Canada », ont-ils affirmé.

Il est toutefois peu probable, selon eux, que le taux directeur tombe en dessous de 2 %, « à moins que la Banque du Canada ne soit convaincue que l’inflation est sous contrôle et qu’une économie beaucoup plus faible ait besoin de mesures de relance, d’autant plus que d’importantes mesures de relance budgétaire sont déjà prévues ».

La fin des coupes faciles

La Banque du Canada a encore retenu son souffle. « Rien de surprenant là-dedans », lance Pierre-Benoît Gauthier, vice-président, stratégie d’investissement, IG Gestion de patrimoine. Ce qui l’est un peu plus, selon lui, c’est à quel point « les attentes du marché ont basculé. Il y a à peine deux mois, plusieurs baisses de taux étaient anticipées. Après la décision de cette semaine ? Les marchés ne voient plus qu’environ 66 % de probabilité pour une seule baisse d’ici la fin de l’année. »

La Banque a choisi d’attendre des signes concrets d’un ralentissement causé par les tarifs américains avant de bouger à nouveau. Et si on lit entre les lignes, c’est probablement l’inflation de base plus collante que prévu qui la freine, analyse-t-il. « Le chiffre global de 1,9 % donne l’illusion d’un retour à la cible, mais en grattant un peu, on voit que l’inflation dans des composantes comme le logement, les vêtements et les soins de santé reste ferme. En avril, les mesures d’inflation sous-jacente ont même bondi à 3,2 %, un sommet en plus d’un an. La Banque l’a d’ailleurs mentionné explicitement dans son communiqué. »

Sur le plan stratégique, le marché commence à comprendre que le plus facile est derrière nous, continue Pierre-Benoît Gauthier. « Les 2,25% de baisses depuis juin 2024 pourraient bien représenter la phase “simple” du cycle. Même si la décision de cette semaine peut avoir un ton modérément “doux” (dovish comme disent les anglais) en disant que de futures baissent sont encore possibles, la Banque penche clairement vers la prudence. Elle reconnaît que l’économie est un peu plus molle, mais pas assez pour justifier une action immédiate. Et elle veut des données fermes. »

Le taux directeur est aujourd’hui à 2,75 %, soit pile au milieu de la fourchette neutre estimée par la Banque. Autrement dit, il n’est ni restrictif, ni stimulant, estime Pierre-Benoît Gauthier. Dans ce contexte, le seuil pour justifier une nouvelle baisse devient plus élevé, selon lui. « Pendant ce temps, la divergence avec la Réserve fédérale américaine commence à se dessiner. Les marchés s’attendent toujours à près de deux baisses de taux aux États-Unis en 2025. Et pourtant, la Fed tient bon, malgré la pression politique grandissante. Le président Trump, le Trésor et plusieurs conseillers économiques appellent déjà à une détente monétaire, mais Powell ne cède pas. Du moins, pas encore. »

Le contraste est frappant, constate-t-il. « Le Canada refuse de couper sans preuve de faiblesse. Les États-Unis sont eux non plus sans ces preuves. Mais ils sont sous tension. Les données ne justifient pas encore un mouvement, mais l’ambiance s’échauffe. »

Pour les portefeuilles, ce découplage commence à créer des signaux, ajoute Pierre-Benoît Gauthier. « Les taux canadiens pourraient avoir un biais haussier si les baisses ne viennent pas, surtout si l’inflation reste ferme. La duration devient vulnérable. Il ne faut pas oublier qu’une baisse attendue qui n’est pas livrée devient une forme de hausse aux yeux du marché. Ainsi, le dollar canadien pourrait bénéficier. Avec des différentiels de taux qui pourraient bientôt jouer en sa faveur, et dans un contexte de désamour pour le billet vert, le CAD a des chances de rester soutenu à court terme. Ceci dit, la situation est très volatile. Le discours de Jerome Powell (mercredi après-midi, NDLR) sera intéressant. Une pause est également largement attendue, mais si les marchés ont raison, l’ère de la synchronisation des banques centrales pourrait bientôt toucher à sa fin. »

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La Banque du Canada devrait maintenir son taux directeur inchangé https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/la-banque-du-canada-devrait-maintenir-son-taux-directeur-inchange/ Tue, 29 Jul 2025 10:56:08 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=108747 Estiment des experts.

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L’économiste en chef de la CIBC, Avery Shenfeld, ne pense pas que la Banque du Canada réduira son taux directeur lors de sa décision de mercredi, mais si elle le fait, il a déclaré que ce serait une « agréable surprise ».

« Il y a toujours un risque qu’elle crée la surprise avec une baisse de taux, a-t-il affirmé. Mais je ne nourris pas beaucoup d’espoir. »

La plupart des économistes s’attendent également à ce que la Banque du Canada maintienne son taux directeur à 2,75 % pour une troisième décision consécutive plus tard cette semaine.

Vendredi après-midi, les marchés financiers estimaient à seulement 7 % la probabilité d’une baisse d’un quart de point de taux mercredi, selon LSEG Data & Analytics.

L’obstination sur le front de l’inflation et la vigueur inattendue du marché du travail ont réduit les arguments en faveur d’un nouvel assouplissement depuis la décision de la banque centrale en juin.

L’économie canadienne a créé un nombre inattendu de 83 000 emplois en juin, selon un rapport de Statistique Canada publié plus tôt ce mois-ci, ce qui a entraîné une baisse du taux de chômage pour la première fois depuis janvier.

Quelques jours plus tard, Statistique Canada a annoncé que l’inflation annuelle avait légèrement augmenté pour atteindre 1,9 % le mois dernier, tandis que les chiffres de l’inflation de base, surveillés de près par la Banque du Canada, se maintenaient obstinément autour de 3 %.

« Dans l’ensemble, la persistance des indicateurs d’inflation, un contexte économique affaibli mais relativement résilient et les perspectives d’augmentation des dépenses budgétaires expliquent pourquoi nous ne prévoyons pas de nouvelle baisse des taux par la Banque du Canada au cours de ce cycle », ont écrit les économistes Claire Fan et Abbey Xu, de la Banque Royale, dans une note vendredi.

Mais l’appel de Avery Shenfeld à un abaissement du taux directeur — la CIBC prévoit deux baisses supplémentaires d’un quart de point avant que la Banque du Canada ne change de cap — ne se fonde pas sur l’évolution de l’économie, mais sur ce qui se profile à l’horizon.

Outre la hausse de l’emploi en juin, le marché du travail reste globalement faible, le taux de chômage s’établissant à 6,9 %, a souligné Avery Shenfeld.

Il s’attend également à ce que le différend commercial entre le Canada et les États-Unis ait entraîné une contraction économique au deuxième trimestre de l’année.

Au total, il y a suffisamment de « marge » dans l’économie pour freiner l’inflation dans les mois à venir, a fait valoir Avery Shenfeld.

L’impact des droits de douane

L’enquête de la Banque du Canada sur les perspectives des entreprises pour le deuxième trimestre, publiée la semaine dernière, suggère que de nombreuses entreprises choisissent d’absorber la hausse des coûts liée aux droits de douane plutôt que de la répercuter sur les consommateurs, qui pourraient freiner leurs dépenses dans un contexte d’incertitude économique.

Selon Avery Shenfeld, cela indique que l’impact des droits de douane « ne se traduira pas par un problème d’inflation plus persistant ».

Il a ajouté qu’une fois que la banque centrale sera suffisamment convaincue que les pressions inflationnistes induites par les droits de douane seront de courte durée, les responsables de la politique monétaire devraient se sentir suffisamment en confiance pour abaisser les taux d’intérêt.

« Je pense qu’à ce stade, ils en savent suffisamment pour exclure le pire scénario concernant le commerce », a dit Avery Shenfeld.

Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a explicitement déclaré que les responsables de la politique monétaire se montrent moins prospectifs que d’habitude dans le contexte de la guerre commerciale. La banque centrale n’a pas publié de prévisions économiques traditionnelles dans son rapport de politique monétaire d’avril, proposant plutôt deux scénarios quant à l’impact potentiel des droits de douane sur l’économie.

Jimmy Jean, économiste en chef chez Desjardins, estime que la Banque du Canada aura suffisamment éclairé le dossier commercial pour revenir à des prévisions officielles dans le rapport sur la politique monétaire de cette semaine.

« L’incertitude est bien présente, chacun doit en être conscient. Mais il arrive un moment où il faut prendre des risques et formuler les réserves qui s’imposent », a soutenu Jimmy Jean.

Les échéances tarifaires continuent de peser sur la Banque du Canada: le président américain Donald Trump a menacé d’imposer des droits de douane de 35 % sur les importations canadiennes à compter de vendredi si un accord commercial n’est pas conclu d’ici là, bien que les produits conformes à l’Accord Canada–États-Unis–Mexique devraient être exemptés de ces droits.

Certains prévisionnistes, dont la Banque Royale, estiment que la Banque du Canada a déjà réduit ses taux et qu’elle confiera la tâche de stimuler l’économie pendant la guerre commerciale aux gouvernements fédéral et provinciaux.

Bien que Jimmy Jean pense également que la banque centrale choisira de maintenir ses taux mercredi, il a déclaré que la prochaine décision de la banque, en septembre, constitue une « possibilité ouverte » de baisse.

Les droits de douane sectoriels imposés par Donald Trump aux industries canadiennes de l’acier, de l’aluminium et du cuivre sont particulièrement préoccupants pour l’Ontario et le Québec, a expliqué Jimmy Jean. Si ces droits de douane sont maintenus, il a indiqué que de nouvelles baisses de taux de la Banque du Canada seront justifiées pour amortir le choc économique.

En plus de certaines mesures d’allègement sectoriel, le gouvernement fédéral a pris ces derniers mois des mesures pour accroître le financement de la défense et des infrastructures du Canada — des dépenses qui pourraient offrir un soutien fiscal, plutôt que monétaire, à l’économie.

Jimmy Jean a toutefois dit que Desjardins s’attend à ce que cette hausse se produise au cours des prochaines années, et non des prochains mois, ce qui ouvrirait la voie à une baisse des taux par la Banque du Canada à court terme.

« Nous pensons que, malgré ces mesures en préparation, la Banque du Canada aura encore une raison valable de réduire ses taux d’intérêt en septembre », a-t-il déclaré.

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Le déficit fédéral s’est élevé à 6,5 G$ en avril et en mai https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/le-deficit-federal-sest-eleve-a-65-g-en-avril-et-en-mai/ Mon, 28 Jul 2025 11:31:51 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=108720 Il était de 3,8 G$ pour la même période l’an dernier.

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Le gouvernement fédéral a affiché un déficit de 6,5 milliards de dollars (G$) au cours des deux premiers mois de l’exercice.

Ce résultat pour la période d’avril à mai se compare à un déficit de 3,8 G$ pour la même période l’an dernier.

Les recettes ont augmenté de 26 M$, un niveau pratiquement inchangé par rapport à l’exercice précédent.

Les augmentations des droits de douane à l’importation et des produits de la tarification de la pollution à restituer aux Canadiens ont été largement compensées par une diminution des recettes provenant des taxes sur le revenu des sociétés et des taxes sur les produits et services.

Le ministère des Finances indique que les dépenses de programmes, hors pertes actuarielles nettes, ont augmenté de 2,9 G$, soit 4 %.

Les frais de la dette publique ont augmenté de 400 M$, soit 3,8 %, en raison d’une augmentation du stock d’obligations négociables et d’ajustements plus importants de l’Indice des prix à la consommation sur les obligations à rendement réel.

Les pertes actuarielles nettes ont diminué de 600 M$, soit 46,8 %

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Donald Trump tempère les attentes d’un accord commercial avec le Canada https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/donald-trump-tempere-les-attentes-dun-accord-commercial-avec-le-canada/ Fri, 25 Jul 2025 18:18:16 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=108722 Les États-Unis n’ont « pas eu beaucoup de chance avec le Canada », affirme le président américain.

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Le président des États-Unis, Donald Trump, a affirmé vendredi que son administration n’a « pas eu beaucoup de chance avec le Canada » lors des négociations commerciales en cours, tempérant ainsi les espoirs d’un accord avant l’échéance de la semaine prochaine pour éviter les droits de douane.

« Le Canada pourrait être un de ceux qui se contentent de payer des droits de douane, sans vraiment négocier », a lancé Donald Trump aux journalistes avant de quitter la pelouse sud de la Maison-Blanche à bord de Marine One.

Évoquant les perspectives d’un accord avec l’Union européenne, Donald Trump a avancé qu’il y avait une chance sur deux, mais que les Européens devraient d’abord réduire leurs droits de douane. Il s’est également vanté de l’annonce récente d’un accord avec le Japon.

Mais le chef d’État américain a déclaré: « Nous n’avons pas d’accord avec le Canada, nous ne nous sommes pas concentrés dessus. »

Donald Trump a envoyé une lettre au premier ministre Mark Carney menaçant d’imposer des droits de douane de 35 % sur les produits canadiens importés aux États-Unis si un accord commercial n’est pas conclu d’ici au 1er août.

La Maison-Blanche a précisé plus tard que ces droits de douane ne s’appliqueraient qu’aux produits qui ne sont pas conformes à l’accord commercial entre le Canada, les États-Unis et le Mexique.

Le Canada est déjà affecté par les droits de douane imposés par Donald Trump sur l’acier, l’aluminium et les automobiles, et sera touché par des droits de douane sur le cuivre qui s’ajouteront le mois prochain.

Le président américain a prévenu vendredi qu’il y avait très peu de marge de manœuvre pour négocier une baisse des droits de douane sectoriels sur l’acier et l’aluminium. Ces droits constituent un objectif crucial pour les négociateurs commerciaux canadiens, le Canada étant un important fournisseur d’acier et d’aluminium des États-Unis.

Les responsables canadiens s’efforcent également de réduire les attentes concernant un nouvel accord économique et de sécurité avec les États-Unis avant l’échéance du 1er août fixée par Donald Trump.

Mardi, Mark Carney a déclaré que « nous utiliserons tout le temps nécessaire » et qu’Ottawa n’acceptera un accord que « s’il y en a un sur la table qui est dans l’intérêt supérieur des Canadiens ».

Le ministre responsable du Commerce Canada–États-Unis, Dominic LeBlanc, s’est dit encouragé jeudi après une rencontre avec le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, et des sénateurs républicains à Washington.

Dominic LeBlanc a indiqué qu’il retournerait la semaine prochaine dans la capitale américaine pour d’autres rencontres, mais que la conclusion d’un accord nécessiterait plus de temps. Le cabinet du ministre a précisé qu’il ne commenterait pas les déclarations de Donald Trump vendredi concernant les négociations avec le Canada.

Kirsten Hillman, ambassadrice du Canada aux États-Unis, a dit jeudi qu’« il y a un moment où l’accord est le bon ».

« Il est important pour nous d’être en mesure de poursuivre les négociations jusqu’à ce que nous en arrivions à ce point », a-t-elle ajouté.

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Maintien du taux directeur https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/maintien-du-taux-directeur-2/ Wed, 04 Jun 2025 14:06:20 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=107856 La banque du Canada a tranché.

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Comme la plupart des experts l’avaient prévu, la Banque du Canada (BdC) a choisi de maintenir son taux directeur à 2,75 %.

Cette décision arrive au lendemain d’un nouveau revirement dans la guerre tarifaire opposant le Canada et les États-Unis. En effet, le président américain Donald Trump a signé mardi un décret doublant les droits de douane sur l’acier et l’aluminium, les faisant passer à 50 %. Ces nouvelles surtaxes sont entrées en vigueur dès les premières heures de la journée.

Dans son communiqué de presse, la banque centrale évoque directement ces turbulences commerciales. « Depuis la publication du Rapport sur la politique monétaire d’avril, l’administration américaine a continué d’augmenter et de baisser différents droits de douane », illustrant l’incertitude persistante entourant cette guerre commerciale.

« L’issue [des négociations entamées avec bon nombre de pays] est très incertaine, les taux tarifaires se situent bien au-dessus des niveaux du début de 2025, et des menaces de nouvelles mesures commerciales continuent de planer. L’incertitude reste élevée. »

Malgré ces turbulences, l’économie mondiale s’est montrée très résiliente au cours des derniers mois. Chez nos voisins du Sud, la demande intérieure est encore relativement vigoureuse, toutefois la progression des importations a freiné la croissance du produit intérieur brut (PIB) au premier trimestre. En Europe, l’économie a été portée par la vigueur des exportations, tandis qu’une hausse des dépenses en matière de défense est à prévoir. En Chine, l’activité économique a ralenti, les effets des précédentes mesures de relance budgétaire s’atténuant progressivement.

Maintenant, au Canada, la croissance du PIB a été légèrement supérieure aux attentes de la BdC, s’établissant à 2,2 % au premier trimestre. « Le devancement des exportations vers les États-Unis et l’accumulation de stocks ont stimulé l’activité, tandis que la demande intérieure finale est restée à peu près stable », observe la BdC.

La croissance de la consommation a quant à elle ralenti, mais en gardant toutefois un certain rythme. L’activité sur le marché du logement et les dépenses publiques ont diminué. Le marché du travail s’est affaibli et le taux de chômage a atteint 6,9 %.

« Pas de surprise : la Banque du Canada a maintenu son taux directeur à 2,75 %. Macklem a livré exactement ce que le marché attendait. Avec un PIB un peu meilleur qu’anticipé au T1, une inflation qui continue de se replier — 1,7 % global, 2,6 % core — et un marché de l’emploi qui ralentit doucement mais sûrement, la Banque se dit qu’elle pouvait se permettre de rester sur les lignes », résume Pierre-Benoît Gauthier, Vice-Président, Stratégie de Placement chez IG Gestion de patrimoine.

La BdC s’attend donc à ce que l’économie soit beaucoup plus faible au deuxième trimestre « en raison du renversement de la forte hausse des exportations et des stocks et du fait que la demande intérieure finale demeure faible ».

L’inflation de son côté s’est établie à 1,7 % en avril, un recul attribuable essentiellement au retrait de la taxe fédérale sur le carbone pour les consommateurs. Abstraction faite des taxes, l’inflation a progressé de 2,3 % en avril, soit un peu plus que les prévisions de la BdC. Les principaux indicateurs de l’inflation sous-jacente, y compris ceux privilégiés par la Banque, montrent une tendance à la hausse.

« La suppression de la taxe carbone le mois dernier a aidé à faire baisser l’inflation, mais au fond, ce n’est pas ça qui dicte la politique monétaire. Ce que la Banque voit surtout, c’est une économie qui n’a pas besoin d’un coup de pouce supplémentaire… pour l’instant. Et honnêtement, à 2,75 %, on est déjà pas mal proches de ce qu’on pense être le taux terminal de ce cycle : quelque part entre 2,25 % et 2,5 %. Il n’y a donc pas d’urgence à couper encore. Une baisse de plus ne changerait pas grand-chose, si ce n’est un signal négatif sur la direction de l’économie canadienne », observe Pierre-Benoît Gauthier.

En conclusion, l’incertitude règne encore notamment en raison des droits de douane, l’économie canadienne s’est affaiblie, mais pas de façon trop marquée et les données récentes sur l’inflation sont un peu plus hautes que prévu.

Ces facteurs ont donc poussé la BdC à maintenir ses taux aux niveaux actuels, soit :

  • le taux cible du financement à un jour est à 2,75 %
  • le taux officiel d’escompte s’établit à 3 %,
  • et le taux de rémunération des dépôts, à 2,70 %.

« Le message du Conseil était classique : on avance à pas mesurés. Pas question de se précipiter sous pression. Ceux qui espéraient une autre baisse rapide devront s’armer de patience. […] Une baisse précipitée, dans le contexte actuel, ce serait mettre un pansement sur une blessure qui n’est pas encore arrivée. Pas utile, et potentiellement contre-productif. Et du côté des marchés ? Rien à signaler. Le dollar canadien bouge à peine, les rendements obligataires restent stables. C’est une pause assumée, qui ne déstabilise personne », résume Pierre-Benoît Gauthier.

Il avoue toutefois que sa réaction initiale à la pause était la déception. « Mais au final si on prend les choses d’un point de vue philosophique : il faut se le dire : ça fait 15 ans qu’on vit dans un monde de taux réels à zéro. C’était bien agréable, et pour les gens dans la quarantaine comme moi ça peut sembler être le mode par défaut puisque c’est ainsi que nous avons toujours vécu. Mais l’argent gratuit, ça ne peut pas être une politique permanente. Garder les taux réels à 0,75–1 %, ce n’est pas une tragédie. C’est un retour à quelque chose de plus sain. On est peut-être enfin en train de passer à autre chose : moins d’obsession pour faire grimper les prix des actifs, plus d’attention sur un contrôle réel des prix. Les propriétaires d’actifs ont eu leur moment, et même plus. Il est peut-être temps que la stabilité des prix — la vraie — soit la priorité », ajoute-t-il cependant.

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Jouer intelligemment avec le crédit privé https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/jouer-intelligemment-avec-le-credit-prive/ Thu, 08 May 2025 11:10:03 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=106843 DÉVELOPPEMENT - Un discours clair sur les avantages et les risques de la classe d’actifs à l’heure où les marchés publics sont en ébullition.

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La guerre commerciale mondiale ayant fait la une des journaux sur les turbulences des marchés et la récession, la lutte contre la volatilité des portefeuilles est une préoccupation majeure des investisseurs. L’un des moyens d’y parvenir est de recourir aux investissements sur les marchés privés.

« Nous parlons à nos clients de construire des portefeuilles d’investissement de type retraite, rapporte Craig Machel, gestionnaire de portefeuille senior et conseiller en investissement senior chez Richardson Wealth à Toronto. Il s’agit avant tout d’une question de répartition des actifs. Comme nous ne pouvons pas prévoir les marchés, nous pensons qu’il faut détenir des actifs qui peuvent créer des flux de rendement prévisibles avec des degrés de volatilité variables. »

Le revenu du crédit privé, par exemple, « peut être très cohérent », dit-il. Le client bénéficie d’une stabilité pendant les baisses du marché et reste investi, « ce qui nous permet de composer les rendements plus rapidement plutôt que de récupérer après les baisses ».

Les actifs non corrélés « ont certainement apporté de la stabilité aux portefeuilles pendant le dernier cycle de marché », observe Loren Francis, vice-président et directeur du Highview Financial Group à Oakville, en Ontario. « Si l’on remonte à 2022, le fait de disposer d’actifs alternatifs ou d’investissements privés offrant un rendement de 8 % a vraiment contribué à atténuer la volatilité des portefeuilles. C’est l’année où les actions et les obligations ont chuté en tandem. »

Bien que les rendements du crédit privé soient inférieurs à ce qu’ils étaient il y a un an, lorsque les taux d’intérêt de base étaient plus élevés et les écarts plus importants, « vous obtenez toujours des rendements globaux d’environ 10 % », rapporte Sean O’Hara, directeur des investissements et gestionnaire principal de portefeuille chez Obsiido Alternative Investments à Toronto. De plus, étant donné que les investisseurs en crédit privé sont prioritaires dans la structure du capital, les rendements s’accompagnent d’un risque de baisse moins important, ajoute-t-il.

Dans l’ensemble, « le crédit privé est une classe d’actifs légitime et attrayante — si vous la jouez bien et intelligemment », assure Sean O’Hara. Mais « ce n’est pas intéressant si vous perdez la moitié de votre capital ».

Il s’agit d’un test

La réputation de la classe d’actifs a été mise à mal par l’affaire de fraude de Bridging Finance qui a fait perdre de l’argent à des milliers d’investisseurs particuliers.

Le crédit privé peut atténuer le risque grâce à une meilleure diversification du portefeuille. La guerre commerciale mondiale qui se profile pourrait mettre à l’épreuve cette proposition de valeur.

L’exposition importante aux secteurs touchés par les droits de douane, tels que l’énergie, est un sujet de préoccupation, en particulier si les entreprises qui reçoivent des prêts des prêteurs privés sont fortement endettées, souligne Sean O’Hara.

« Nous entrons dans une période de ralentissement économique potentiel », déclare Craig Machel. Les investisseurs en crédit privé « doivent savoir que les gestionnaires de fonds ont structuré les prêts de manière à garder le contrôle de toute entreprise en difficulté et, en outre, que les nouveaux prêts souscrits sont inébranlables ». Les clauses restrictives, par exemple, contribuent à protéger l’investissement du prêteur en exigeant des emprunteurs qu’ils respectent certaines conditions, telles que des revenus minimums.

Selon Loren Francis, les normes de souscription devraient être évaluées afin de déterminer si elles se sont relâchées au cours de la dernière décennie. Le crédit privé a connu une croissance importante au cours de cette période et n’a pas été confronté à un ralentissement prolongé. « Nous n’avons pas vraiment été mis à l’épreuve » depuis la crise financière mondiale, estime-t-elle.

Compte tenu des difficultés économiques auxquelles sont confrontées les entreprises, Sean O’Hara pose deux questions aux gestionnaires de crédit privé :

  • Combien de prêts du portefeuille sont en souffrance (un paiement d’intérêts n’a pas été effectué) ?
  • et combien de prêts sont structurés comme des notes de paiement en nature (l’emprunteur reporte les intérêts jusqu’à la fin de la durée du prêt, de sorte que le prêt ne génère pas de flux de trésorerie) ?

Lorsqu’une part importante de la valeur d’un portefeuille repose sur des titres de type PIK (Payment-in-Kind), il vaut mieux prendre ses distances, avertit Sean O’Hara.

Planifier l’illiquidité

Avant de décider de l’allocation d’actifs d’un client, y compris de la place des investissements privés, un conseiller doit comprendre le risque du client, ses besoins et les rendements cibles du portefeuille pour atteindre les objectifs de planification, souligne Loren Francis.

En ce qui concerne le crédit privé, « la plupart des investisseurs peuvent avoir un petit appétit pour les investissements illiquides, mais cela dépend de leur âge et de leur stade de vie [et] de leur besoin de liquidité », observe-t-elle.

Les clients doivent comprendre le risque d’illiquidité, avertit-elle. Un fonds de crédit privé peut offrir des distributions régulières et des fenêtres de rachat, mais « si nous entrons dans une phase de ralentissement significatif, le risque est plus grand de voir les rachats interrompus », prévient-elle. « Il faut le comprendre. »

Loren Francis demande à ses clients ce qu’ils ressentiront si, par exemple, leur allocation de 2 % à un investissement en crédit privé est inaccessible pendant une période prolongée ou perd de sa valeur. (L’investissement serait à long terme, dit-elle, et le portefeuille du client serait construit pour résister au stress).

Dans l’ensemble, les portefeuilles de ses clients peuvent comporter entre 10 % et 30 % d’investissements privés, tels que le crédit privé, le capital-investissement et l’immobilier.

Craig Machel indique que deux clients l’ont appelé au printemps dernier pour lui demander s’ils avaient investi dans les fonds de dette privée de Ninepoint Partners, dont l’arrêt des distributions annoncé l’année dernière avait attiré l’attention des médias. Ce n’était pas le cas.

Les clients « deviennent très nerveux lorsque quelque chose change », constate-t-il, mais lorsque les distributions et les rachats sont interrompus, cela ne signifie pas que les investisseurs vont perdre de l’argent. « Il y a une raison pour laquelle les gestionnaires bloquent les fonds et les rachats, et c’est pour protéger tous les investisseurs. »

Un investissement en crédit privé est généralement placé dans le REER du client pour des raisons d’efficacité fiscale, spécifie-t-il, et est donc considéré comme un investissement à long terme.

La diversification est un autre élément à prendre en compte. « Plus le nombre et la taille des prêts sont diversifiés, de même que les secteurs et les industries, moins il y a de risques de dépréciation du capital », souligne Craig Machel.

Diligence raisonnable

Lorsque les clients investissent dans un actif illiquide, ils devraient bénéficier d’une prime par rapport aux marchés publics, estime Loren Francis, et comme l’écart entre les marchés privés et publics se réduit, « il faut vraiment comprendre les risques ».

Benjamin Felix, directeur des investissements et gestionnaire de portefeuille chez PWL Capital à Ottawa, s’inquiète du fait que les investisseurs de détail puissent être présentés comme des investissements privés à haut rendement et sûrs, alors que ce n’est pas le cas. Même pour un conseiller compétent, « le contrôle préalable […] n’est pas simple », étant donné que la classe d’actifs est relativement opaque, dit Benjamin Felix.

L’absence de volatilité est l’un des éléments qui rendent la classe d’actifs attrayante. Mais il n’est pas possible de mesurer le risque de crédit privé comme on le ferait pour un actif coté en bourse.

« Il est difficile d’évaluer le risque parce qu’il n’y a pas d’évaluation au prix du marché », explique Benjamin Felix. Il met en garde contre le fait d’introduire l’écart-type et la moyenne d’un investissement en crédit privé dans un optimiseur de portefeuille. « Ce n’est pas correct », martèle-t-il. « Vous ne pouvez pas utiliser l’écart-type pour évaluer le risque du crédit privé. »

Dans une vidéo, Benjamin Felix explique que l’évaluation est également un défi en l’absence d’un étalonnage approprié, notant que différents fonds peuvent attribuer des valeurs différentes aux mêmes prêts.

Alors que les clients peuvent investir dans le crédit privé dans le cadre de leur allocation à revenu fixe, Benjamin Felix explique que les gestionnaires de crédit prêtent parfois à des emprunteurs à haut risque. Par conséquent, ces prêts peuvent être assortis de caractéristiques liées aux actions, telles que des warrants (contrats transférables).

Dans l’ensemble, « les rendements réguliers et les valorisations généreuses des prêts privés peuvent rendre le crédit privé beaucoup plus attrayant qu’il ne l’est en réalité », résume Benjamin Felix, citant des recherches connexes.

Cette recherche comprend des données qui montrent que les fonds de crédit privé ont des rendements excédentaires importants et significatifs, bruts de frais. Les gestionnaires de fonds de crédit privé sont compétents « pour identifier, négocier et surveiller les prêts privés accordés à des entreprises qui ne pourraient pas obtenir de financement autrement », explique Benjamin Felix. Ces compétences sont « impressionnantes ».

Le message de Benjamin Felix aux investisseurs en crédit privé est de se demander s’ils paient des frais plus élevés et s’ils prennent plus de risques alors qu’ils obtiennent des rendements qui pourraient être obtenus à moindre coût et avec une plus grande liquidité en utilisant des actifs cotés en bourse.

En ce qui concerne l’allocation d’actifs, Cliffwater, fournisseur de recherche sur les produits alternatifs, indique que l’essentiel est que les actifs privés soient pénalisés pour leur illiquidité, soit directement par des contraintes de portefeuille, soit indirectement par l’imposition d’une taxe d’illiquidité sur leurs rendements escomptés.

En ce qui concerne l’évaluation des actifs privés, les recherches de Cliffwater montrent que l’« ancrage » — le fait de s’appuyer sur des valeurs passées pour formuler la valeur actuelle — est un problème « important » pour les évaluations immobilières, mais pas pour les évaluations de la dette privée.

Bien qu’une diligence raisonnable permette de limiter certains risques, « des événements imprévus peuvent toujours survenir », rappelle Loren Francis, en référence à la pandémie de COVID-19 et, plus récemment, aux tensions tarifaires. Il insiste sur l’importance, pour les conseillers, d’aborder avec leurs clients les effets potentiels d’un ralentissement économique sur la performance de leurs portefeuilles.

Loren Francis décrit un processus de diligence raisonnable qui comprend une myriade de facteurs, notamment la compréhension de la technologie qui sous-tend les décisions de souscription et le suivi continu des portefeuilles. « Il faut aller en profondeur [dans la diligence raisonnable] pour dire : « C’est quelque chose qui a du sens » », dit-elle.

Selon Craig Machel, « construire des portefeuilles qui ne soient pas uniquement composés d’actions et d’obligations demande un travail énorme », et pas seulement en amont. « Il ne s’agit pas d’acheter un produit et d’en finir ; il faut faire preuve de diligence raisonnable tout au long du processus. »

Sean O’Hara indique consacrer entre 15 et 20 heures d’analyse préalable à l’évaluation d’une stratégie de crédit privé spécifique. Selon lui, si l’on ne dispose pas du temps nécessaire pour effectuer cette diligence en profondeur, renoncer à ce type d’investissement constitue « une décision tout à fait raisonnable ».

Évaluer les gestionnaires

Selon Sean O’Hara, les investisseurs en crédit privé peuvent réduire leur risque en sélectionnant les gestionnaires. Contrairement au Canada, le marché américain du crédit est dominé par les non-banques, et Sean O’Hara investit principalement dans de grands gestionnaires américains qui accordent des prêts à des entreprises non cycliques du marché intermédiaire détenues par des promoteurs de capital-investissement.

« C’est la démarche la plus sensée lorsqu’on investit dans une classe d’actifs où l’objectif est précisément d’éviter les risques inutiles, affirme Sean O’Hara. Lorsqu’une société de capital-investissement expérimentée détient une entreprise, elle ne laissera pas cette dernière faire faillite — son propre capital étant directement en jeu, elle mettra tout en œuvre pour assurer le succès de l’entreprise. »

Et avec un ratio prêt/valeur de, disons, 40 %, « les premiers 60 % de la structure du capital sont des fonds propres, qui sont détenus par la société de capital-investissement qui parrainne l’opération, de sorte qu’ils sont effacés en premier avant que le prêteur ne soit déprécié », précise-t-il.

En outre, les grands gestionnaires gèrent des capitaux institutionnels, avec la gouvernance qui va avec. « Si vous donnez de l’argent à une société qui ne gère que des capitaux de détail, vous savez que ses pratiques de gouvernance ne sont probablement pas les mêmes que celles de KKR [&Co. Inc.], par exemple », illustre-t-il.

Les sociétés de courtage de plein exercice au Canada « préfèrent approuver certains de ces gestionnaires plus importants et mieux établis », tels que Blackstone, KKR, Brookfield Asset Management et Carlyle Group, rapporte Vince Linsley, directeur associé de l’équipe de recherche canadienne d’ISS Market Intelligence, dans un courriel. Ces sociétés disposent de « plus de ressources qui peuvent aider à l’administration, à la distribution et à l’éducation, ainsi qu’à l’accès aux solutions de rechange ».

Le type de crédit et la diversification sont d’autres éléments à prendre en compte lors de la sélection d’un gestionnaire. Les plus grands gestionnaires s’occuperont de financements de plusieurs milliards de dollars pour des projets d’infrastructure, par exemple, tandis que les plus petits investiront dans des entreprises de petite et moyenne taille, rapporte Loren Francis.

Quelle que soit la taille du gestionnaire, elle souhaite savoir s’il investit dans ses propres fonds, à quel pourcentage et s’il emprunte pour ce faire. « Nous préférons ne pas avoir d’effet de levier », continue-t-elle.

Loren Francis souligne également l’importance des compétences des gestionnaires et de leurs capacités de souscription, démontrées par les cycles. Les investisseurs doivent également savoir quel type d’analyse et de mise à jour ils recevront, ajoute-t-elle.

Et lorsque des problèmes surviennent, « vous voulez que vos gestionnaires soient capables de retrousser leurs manches et de s’impliquer dans les sociétés sous-jacentes ».

RENTES DANS LE CRÉDIT PRIVÉ

Les prêts directs représentent environ la moitié du total des actifs de crédit privé, selon les données de Preqin. L’indice Cliffwater Direct Lending, un indice pondéré en fonction des actifs d’environ 17 500 prêts qui émanent directement du marché intermédiaire américain, a enregistré un rendement de 11,3 % en 2024 et de 9,5 % sur une base annualisée au cours des 20 dernières années.

Au cours des cinq, dix et vingt dernières années, l’indice a dépassé de plus de 4 % l’indice Morningstar LSTA U.S. Leveraged Load. « Sans effet de levier et nets de frais, les rendements de la dette privée auraient dépassé les rendements de la dette publique de plus de 2,5 % par an », indique Cliffwater, fournisseur de recherche sur les produits alternatifs.

Entre 2010 et 2023, l’écart-type du crédit privé était de 2,8 %, contre 8,1 % pour les obligations à haut rendement et 8,2 % pour les bons du Trésor américain à 10 ans, selon les données de Cliffwater et de Bloomberg.

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Un Canada uni et fort ? https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/un-canada-uni-et-fort/ Tue, 29 Apr 2025 10:51:57 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=106973 Penchons-nous sur les promesses du nouveau premier ministre du Canada.

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Le Parti libéral du Canada (PLC) a remporté les élections fédérales lundi soir après une lutte serrée avec les conservateurs. La promesse d’un Canada uni et fort de Mark Carney semble donc idéaliste puisque le pays est clairement scindé en deux.

Toutefois, les électeurs font confiance à Mark Carney comme interlocuteur au président américain Donald Trump afin de faire face à ses velléités et à sa guerre commerciale. Mark Carney désire bâtir une économie canadienne unie. Il estime ainsi pouvoir faire croître l’économie du pays jusqu’à 200 milliards de dollars (G$), si l’on se fie à la plateforme électorale du PLC.

Pour ce faire, il compte notamment éliminer les obstacles au commerce intérieur en réduisant les coûts du commerce intérieur jusqu’à 15 %. Son idée est également de permettre une libre circulation des travailleurs et des produits à l’intérieur des frontières en bâtissant des « corridors commerciaux ».

« Ces mesures feront croître notre économie et compenseront les conséquences des tarifs de Donald Trump », peut-on lire dans le document.

Mark Carney veut éliminer toutes les barrières fédérales au commerce interprovincial et à la mobilité de la main-d’œuvre, mais également assurer la reconnaissance mutuelle des titres de compétences entre les provinces et les territoires et réduire les formalités administratives.

Dans son programme, le nouveau premier ministre s’engage également à investir « pour bâtir des infrastructures qui relieront le Canada, élimineront les barrières, et rapprocheront les gens et les économies ».

Il mentionne ainsi son intention de baisser les tarifs du pont de la Confédération, des traversiers Northumberland, des navires de Marine Atlantique et de la Coopérative de transport maritime et aérien. Il compte également bâtir un train grande vitesse pour relier les communautés se trouvant entre Windsor et Québec.

Toujours dans son optique d’une meilleure circulation, le gouvernement a promis de bâtir de nouvelles infrastructures commerciales grâce au nouveau Fonds pour la diversification des corridors commerciaux.

Il compte également bâtir l’économie de l’Arctique à coup de nouveaux ports, routes, chemins de fer et infrastructures énergétiques et déployer un réseau électrique est-ouest, un projet de transport électrique d’intérêt national.

Défendre l’économie

En plus d’unir le pays, Mark Carney promet de défendre son économie. Ce dernier répondra ainsi aux tarifs américains qui affecte notre économie « pendant aussi longtemps que nécessaire », selon son programme.

Il promet que les dollars recueillis grâce aux contre-tarifs seront réinvestis pour soutenir les travailleurs et entreprises canadiennes touchées par la guerre commerciale.

Il compte également créer un Fonds de réponse stratégique de 2 G$, qui permettra notamment d’augmenter la compétitivité du secteur automobile et de protéger les emplois manufacturiers.

Mark Carney affirme qu’il maximisera l’utilisation de l’acier, l’aluminium et les minéraux critiques du Canada de la prospection à la fabrication de batterie. Il compte notamment renforcer la Loi sur investissement Canada.

« Nous rendrons plus de transactions examinables et moderniserons les normes pour saisir les modèles de transactions manipulatrices, notamment en examinant les répercussions potentielles sur la souveraineté des données du Canada », promet ainsi son programme.

Une économie à la portée de tous

Le programme de Mark Carney tente également de séduire la classe moyenne. Il rappelle notamment qu’il a annulé la taxe carbone et promet de faire en sorte que les Canadiens n’aient pas à « assumer le coût de l’atteinte de nos objectifs climatiques ». Il compte davantage taxer les « grands pollueurs industriels ».

Pour aider les Canadiens à faire face aux affres de la guerre commerciale, il promet de baisser les impôts pour la classe moyenne afin de faire « économiser jusqu’à 825 $ par an aux familles à deux revenus ». Il compte ainsi réduire de 1 point de pourcentage le taux d’imposition marginal de la première tranche de revenu.

S’adressant aux futurs propriétaires, il compte éliminer la TPS pour les acheteurs d’une première maison dont le prix est inférieur ou égal à 1 million de dollars. Pour ceux qui sont déjà propriétaire, il promet de rendre les « paiements hypothécaires plus abordables en analysant le marché hypothécaire canadien dans le but de proposer davantage d’options aux Canadiens ».

Toujours à l’intention des propriétaires, il promet de « financer les rénovations domiciliaires » en plus de faire baisser les factures pour aider les ménages à installer des thermopompes et adopter des améliorations écoénergétiques.

Il suggère également une production automatisée des déclarations de revenus, ce qui assurerait aux Canadiens d’obtenir les prestations qui leur reviennent.

Environnement et finance

Mark Carney n’oublie pas l’environnement dans son programme, il promet ainsi de finaliser et mettre en œuvre « des lignes directrices volontaires sur l’investissement durable au Canada pour chaque secteur prioritaire d’ici l’automne 2026 ».

Il compte également émettre les premières obligations de transition du Canada d’ici 2027, au moins 10 G$ par an sous forme de nouvelles obligations, pour des projets afin d’assainir les secteurs industriels et agricoles tout en les rendant plus compétitifs.

Le nouveau premier ministre compte également s’assurer que les « grands pollueurs paient tout en protégeant la compétitivité de l’industrie canadienne » en améliorant notamment le Système de tarification fondé sur le rendement (STFR) pour les grands pollueurs industriels tout en garantissant que les marchés du carbone continuent de bien fonctionner.

« Nous réduirons les obstacles à l’harmonisation et à l’interconnexion de ces marchés à travers le pays, et nous nous assurerons qu’ils établissent un signal à long terme pour sécuriser les investissements. »

Le nouveau gouvernement compte travailler de concert avec les provinces et les territoires pour permettre aux grands pollueurs de soutenir l’adoption par les consommateurs de technologies et de rénovations vertes, comme les thermopompes et les véhicules électriques, qui contribuent également à réduire les factures d’énergie des ménages.

Dans son programme, le gouvernement s’engage à établir une couverture étendue de la divulgation des risques climatiques en priorisant la transparence et une meilleure évaluation des risques et opportunités climatiques pour orienter les capitaux vers une économie durable.

Des mesures pour les entreprises

Afin de s’assurer que la guerre commerciale n’affaiblisse pas l’économie canadienne, Mark Carney s’engage à réduire les coûts d’investissement pour les entreprises canadiennes et veiller à ce que celles-ci soient concurrentielles à l’échelle mondiale. Il compte aussi stimuler les investissements du secteur privé dans la recherche et le développement en augmentant à 6 millions dollars le montant maximal que les entreprises canadiennes peuvent réclamer en vertu du programme d’Encouragements fiscaux pour la recherche scientifique et le développement expérimental.

Les startups ne sont pas oubliées, puisque le programme libéral propose d’injecter 1 G$ dans l’Initiative de catalyse du capital de risque en plus d’abandonner la hausse des gains en capital. Mark Carney veut également encourager l’investissement dans l’innovation en ajoutant des actions accréditives à l’écosystème canadien des startups afin d’aider les entreprises en intelligence artificielle, en informatique quantique, en biotechnologie et en fabrication de pointe à obtenir des fonds plus rapidement.

De plus, le Programme pour l’entrepreneuriat des communautés noires deviendra permanent, ce qui permettra de soutenir les entreprises dirigées par des personnes noires. Toujours du côté social, Mark Carney compte bien investira dans le Fonds d’opportunités économiques et de leadership pour les femmes.

Ouvrir de nouveaux marchés

En réponse aux tarifs imposés par notre plus grand partenaire commercial, Mark Carney s’engage à bâtir de nouveaux marchés. Il compte ainsi ouvrir un mécanisme de crédit à l’exportation de 25 G$ pour soutenir les entreprises canadiennes dans leur expansion vers de nouveaux marchés. « Ce programme offre du financement préférentiel pour aider d’autres pays à se procurer des biens et services canadiens. »

Le programme CanExport sera développé pour aider les entreprises du pays à diversifier leurs marchés en dehors des États-Unis en s’appuyant notamment sur des accords commerciaux existants, tels que l’AECG et le PTPGP. Profitant des accords déjà en place, Mark Carney compte bien poursuivre de nouveaux accords commerciaux avec le MERCOSUR et l’ANASE.

De plus, la Loi sur les mesures spéciales d’importation du Canada sera modernisée pour mieux refléter la nouvelle réalité commerciale internationale.

Maintenant que les libéraux ont repris les rênes du pays, reste à voir si les bottines suivront bien les babines…

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