guerre commerciale – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Wed, 04 Jun 2025 15:50:26 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png guerre commerciale – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Maintien du taux directeur https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/maintien-du-taux-directeur-2/ Wed, 04 Jun 2025 14:06:20 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=107856 La banque du Canada a tranché.

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Comme la plupart des experts l’avaient prévu, la Banque du Canada (BdC) a choisi de maintenir son taux directeur à 2,75 %.

Cette décision arrive au lendemain d’un nouveau revirement dans la guerre tarifaire opposant le Canada et les États-Unis. En effet, le président américain Donald Trump a signé mardi un décret doublant les droits de douane sur l’acier et l’aluminium, les faisant passer à 50 %. Ces nouvelles surtaxes sont entrées en vigueur dès les premières heures de la journée.

Dans son communiqué de presse, la banque centrale évoque directement ces turbulences commerciales. « Depuis la publication du Rapport sur la politique monétaire d’avril, l’administration américaine a continué d’augmenter et de baisser différents droits de douane », illustrant l’incertitude persistante entourant cette guerre commerciale.

« L’issue [des négociations entamées avec bon nombre de pays] est très incertaine, les taux tarifaires se situent bien au-dessus des niveaux du début de 2025, et des menaces de nouvelles mesures commerciales continuent de planer. L’incertitude reste élevée. »

Malgré ces turbulences, l’économie mondiale s’est montrée très résiliente au cours des derniers mois. Chez nos voisins du Sud, la demande intérieure est encore relativement vigoureuse, toutefois la progression des importations a freiné la croissance du produit intérieur brut (PIB) au premier trimestre. En Europe, l’économie a été portée par la vigueur des exportations, tandis qu’une hausse des dépenses en matière de défense est à prévoir. En Chine, l’activité économique a ralenti, les effets des précédentes mesures de relance budgétaire s’atténuant progressivement.

Maintenant, au Canada, la croissance du PIB a été légèrement supérieure aux attentes de la BdC, s’établissant à 2,2 % au premier trimestre. « Le devancement des exportations vers les États-Unis et l’accumulation de stocks ont stimulé l’activité, tandis que la demande intérieure finale est restée à peu près stable », observe la BdC.

La croissance de la consommation a quant à elle ralenti, mais en gardant toutefois un certain rythme. L’activité sur le marché du logement et les dépenses publiques ont diminué. Le marché du travail s’est affaibli et le taux de chômage a atteint 6,9 %.

« Pas de surprise : la Banque du Canada a maintenu son taux directeur à 2,75 %. Macklem a livré exactement ce que le marché attendait. Avec un PIB un peu meilleur qu’anticipé au T1, une inflation qui continue de se replier — 1,7 % global, 2,6 % core — et un marché de l’emploi qui ralentit doucement mais sûrement, la Banque se dit qu’elle pouvait se permettre de rester sur les lignes », résume Pierre-Benoît Gauthier, Vice-Président, Stratégie de Placement chez IG Gestion de patrimoine.

La BdC s’attend donc à ce que l’économie soit beaucoup plus faible au deuxième trimestre « en raison du renversement de la forte hausse des exportations et des stocks et du fait que la demande intérieure finale demeure faible ».

L’inflation de son côté s’est établie à 1,7 % en avril, un recul attribuable essentiellement au retrait de la taxe fédérale sur le carbone pour les consommateurs. Abstraction faite des taxes, l’inflation a progressé de 2,3 % en avril, soit un peu plus que les prévisions de la BdC. Les principaux indicateurs de l’inflation sous-jacente, y compris ceux privilégiés par la Banque, montrent une tendance à la hausse.

« La suppression de la taxe carbone le mois dernier a aidé à faire baisser l’inflation, mais au fond, ce n’est pas ça qui dicte la politique monétaire. Ce que la Banque voit surtout, c’est une économie qui n’a pas besoin d’un coup de pouce supplémentaire… pour l’instant. Et honnêtement, à 2,75 %, on est déjà pas mal proches de ce qu’on pense être le taux terminal de ce cycle : quelque part entre 2,25 % et 2,5 %. Il n’y a donc pas d’urgence à couper encore. Une baisse de plus ne changerait pas grand-chose, si ce n’est un signal négatif sur la direction de l’économie canadienne », observe Pierre-Benoît Gauthier.

En conclusion, l’incertitude règne encore notamment en raison des droits de douane, l’économie canadienne s’est affaiblie, mais pas de façon trop marquée et les données récentes sur l’inflation sont un peu plus hautes que prévu.

Ces facteurs ont donc poussé la BdC à maintenir ses taux aux niveaux actuels, soit :

  • le taux cible du financement à un jour est à 2,75 %
  • le taux officiel d’escompte s’établit à 3 %,
  • et le taux de rémunération des dépôts, à 2,70 %.

« Le message du Conseil était classique : on avance à pas mesurés. Pas question de se précipiter sous pression. Ceux qui espéraient une autre baisse rapide devront s’armer de patience. […] Une baisse précipitée, dans le contexte actuel, ce serait mettre un pansement sur une blessure qui n’est pas encore arrivée. Pas utile, et potentiellement contre-productif. Et du côté des marchés ? Rien à signaler. Le dollar canadien bouge à peine, les rendements obligataires restent stables. C’est une pause assumée, qui ne déstabilise personne », résume Pierre-Benoît Gauthier.

Il avoue toutefois que sa réaction initiale à la pause était la déception. « Mais au final si on prend les choses d’un point de vue philosophique : il faut se le dire : ça fait 15 ans qu’on vit dans un monde de taux réels à zéro. C’était bien agréable, et pour les gens dans la quarantaine comme moi ça peut sembler être le mode par défaut puisque c’est ainsi que nous avons toujours vécu. Mais l’argent gratuit, ça ne peut pas être une politique permanente. Garder les taux réels à 0,75–1 %, ce n’est pas une tragédie. C’est un retour à quelque chose de plus sain. On est peut-être enfin en train de passer à autre chose : moins d’obsession pour faire grimper les prix des actifs, plus d’attention sur un contrôle réel des prix. Les propriétaires d’actifs ont eu leur moment, et même plus. Il est peut-être temps que la stabilité des prix — la vraie — soit la priorité », ajoute-t-il cependant.

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Jouer intelligemment avec le crédit privé https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/jouer-intelligemment-avec-le-credit-prive/ Thu, 08 May 2025 11:10:03 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=106843 DÉVELOPPEMENT - Un discours clair sur les avantages et les risques de la classe d’actifs à l’heure où les marchés publics sont en ébullition.

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La guerre commerciale mondiale ayant fait la une des journaux sur les turbulences des marchés et la récession, la lutte contre la volatilité des portefeuilles est une préoccupation majeure des investisseurs. L’un des moyens d’y parvenir est de recourir aux investissements sur les marchés privés.

« Nous parlons à nos clients de construire des portefeuilles d’investissement de type retraite, rapporte Craig Machel, gestionnaire de portefeuille senior et conseiller en investissement senior chez Richardson Wealth à Toronto. Il s’agit avant tout d’une question de répartition des actifs. Comme nous ne pouvons pas prévoir les marchés, nous pensons qu’il faut détenir des actifs qui peuvent créer des flux de rendement prévisibles avec des degrés de volatilité variables. »

Le revenu du crédit privé, par exemple, « peut être très cohérent », dit-il. Le client bénéficie d’une stabilité pendant les baisses du marché et reste investi, « ce qui nous permet de composer les rendements plus rapidement plutôt que de récupérer après les baisses ».

Les actifs non corrélés « ont certainement apporté de la stabilité aux portefeuilles pendant le dernier cycle de marché », observe Loren Francis, vice-président et directeur du Highview Financial Group à Oakville, en Ontario. « Si l’on remonte à 2022, le fait de disposer d’actifs alternatifs ou d’investissements privés offrant un rendement de 8 % a vraiment contribué à atténuer la volatilité des portefeuilles. C’est l’année où les actions et les obligations ont chuté en tandem. »

Bien que les rendements du crédit privé soient inférieurs à ce qu’ils étaient il y a un an, lorsque les taux d’intérêt de base étaient plus élevés et les écarts plus importants, « vous obtenez toujours des rendements globaux d’environ 10 % », rapporte Sean O’Hara, directeur des investissements et gestionnaire principal de portefeuille chez Obsiido Alternative Investments à Toronto. De plus, étant donné que les investisseurs en crédit privé sont prioritaires dans la structure du capital, les rendements s’accompagnent d’un risque de baisse moins important, ajoute-t-il.

Dans l’ensemble, « le crédit privé est une classe d’actifs légitime et attrayante — si vous la jouez bien et intelligemment », assure Sean O’Hara. Mais « ce n’est pas intéressant si vous perdez la moitié de votre capital ».

Il s’agit d’un test

La réputation de la classe d’actifs a été mise à mal par l’affaire de fraude de Bridging Finance qui a fait perdre de l’argent à des milliers d’investisseurs particuliers.

Le crédit privé peut atténuer le risque grâce à une meilleure diversification du portefeuille. La guerre commerciale mondiale qui se profile pourrait mettre à l’épreuve cette proposition de valeur.

L’exposition importante aux secteurs touchés par les droits de douane, tels que l’énergie, est un sujet de préoccupation, en particulier si les entreprises qui reçoivent des prêts des prêteurs privés sont fortement endettées, souligne Sean O’Hara.

« Nous entrons dans une période de ralentissement économique potentiel », déclare Craig Machel. Les investisseurs en crédit privé « doivent savoir que les gestionnaires de fonds ont structuré les prêts de manière à garder le contrôle de toute entreprise en difficulté et, en outre, que les nouveaux prêts souscrits sont inébranlables ». Les clauses restrictives, par exemple, contribuent à protéger l’investissement du prêteur en exigeant des emprunteurs qu’ils respectent certaines conditions, telles que des revenus minimums.

Selon Loren Francis, les normes de souscription devraient être évaluées afin de déterminer si elles se sont relâchées au cours de la dernière décennie. Le crédit privé a connu une croissance importante au cours de cette période et n’a pas été confronté à un ralentissement prolongé. « Nous n’avons pas vraiment été mis à l’épreuve » depuis la crise financière mondiale, estime-t-elle.

Compte tenu des difficultés économiques auxquelles sont confrontées les entreprises, Sean O’Hara pose deux questions aux gestionnaires de crédit privé :

  • Combien de prêts du portefeuille sont en souffrance (un paiement d’intérêts n’a pas été effectué) ?
  • et combien de prêts sont structurés comme des notes de paiement en nature (l’emprunteur reporte les intérêts jusqu’à la fin de la durée du prêt, de sorte que le prêt ne génère pas de flux de trésorerie) ?

Lorsqu’une part importante de la valeur d’un portefeuille repose sur des titres de type PIK (Payment-in-Kind), il vaut mieux prendre ses distances, avertit Sean O’Hara.

Planifier l’illiquidité

Avant de décider de l’allocation d’actifs d’un client, y compris de la place des investissements privés, un conseiller doit comprendre le risque du client, ses besoins et les rendements cibles du portefeuille pour atteindre les objectifs de planification, souligne Loren Francis.

En ce qui concerne le crédit privé, « la plupart des investisseurs peuvent avoir un petit appétit pour les investissements illiquides, mais cela dépend de leur âge et de leur stade de vie [et] de leur besoin de liquidité », observe-t-elle.

Les clients doivent comprendre le risque d’illiquidité, avertit-elle. Un fonds de crédit privé peut offrir des distributions régulières et des fenêtres de rachat, mais « si nous entrons dans une phase de ralentissement significatif, le risque est plus grand de voir les rachats interrompus », prévient-elle. « Il faut le comprendre. »

Loren Francis demande à ses clients ce qu’ils ressentiront si, par exemple, leur allocation de 2 % à un investissement en crédit privé est inaccessible pendant une période prolongée ou perd de sa valeur. (L’investissement serait à long terme, dit-elle, et le portefeuille du client serait construit pour résister au stress).

Dans l’ensemble, les portefeuilles de ses clients peuvent comporter entre 10 % et 30 % d’investissements privés, tels que le crédit privé, le capital-investissement et l’immobilier.

Craig Machel indique que deux clients l’ont appelé au printemps dernier pour lui demander s’ils avaient investi dans les fonds de dette privée de Ninepoint Partners, dont l’arrêt des distributions annoncé l’année dernière avait attiré l’attention des médias. Ce n’était pas le cas.

Les clients « deviennent très nerveux lorsque quelque chose change », constate-t-il, mais lorsque les distributions et les rachats sont interrompus, cela ne signifie pas que les investisseurs vont perdre de l’argent. « Il y a une raison pour laquelle les gestionnaires bloquent les fonds et les rachats, et c’est pour protéger tous les investisseurs. »

Un investissement en crédit privé est généralement placé dans le REER du client pour des raisons d’efficacité fiscale, spécifie-t-il, et est donc considéré comme un investissement à long terme.

La diversification est un autre élément à prendre en compte. « Plus le nombre et la taille des prêts sont diversifiés, de même que les secteurs et les industries, moins il y a de risques de dépréciation du capital », souligne Craig Machel.

Diligence raisonnable

Lorsque les clients investissent dans un actif illiquide, ils devraient bénéficier d’une prime par rapport aux marchés publics, estime Loren Francis, et comme l’écart entre les marchés privés et publics se réduit, « il faut vraiment comprendre les risques ».

Benjamin Felix, directeur des investissements et gestionnaire de portefeuille chez PWL Capital à Ottawa, s’inquiète du fait que les investisseurs de détail puissent être présentés comme des investissements privés à haut rendement et sûrs, alors que ce n’est pas le cas. Même pour un conseiller compétent, « le contrôle préalable […] n’est pas simple », étant donné que la classe d’actifs est relativement opaque, dit Benjamin Felix.

L’absence de volatilité est l’un des éléments qui rendent la classe d’actifs attrayante. Mais il n’est pas possible de mesurer le risque de crédit privé comme on le ferait pour un actif coté en bourse.

« Il est difficile d’évaluer le risque parce qu’il n’y a pas d’évaluation au prix du marché », explique Benjamin Felix. Il met en garde contre le fait d’introduire l’écart-type et la moyenne d’un investissement en crédit privé dans un optimiseur de portefeuille. « Ce n’est pas correct », martèle-t-il. « Vous ne pouvez pas utiliser l’écart-type pour évaluer le risque du crédit privé. »

Dans une vidéo, Benjamin Felix explique que l’évaluation est également un défi en l’absence d’un étalonnage approprié, notant que différents fonds peuvent attribuer des valeurs différentes aux mêmes prêts.

Alors que les clients peuvent investir dans le crédit privé dans le cadre de leur allocation à revenu fixe, Benjamin Felix explique que les gestionnaires de crédit prêtent parfois à des emprunteurs à haut risque. Par conséquent, ces prêts peuvent être assortis de caractéristiques liées aux actions, telles que des warrants (contrats transférables).

Dans l’ensemble, « les rendements réguliers et les valorisations généreuses des prêts privés peuvent rendre le crédit privé beaucoup plus attrayant qu’il ne l’est en réalité », résume Benjamin Felix, citant des recherches connexes.

Cette recherche comprend des données qui montrent que les fonds de crédit privé ont des rendements excédentaires importants et significatifs, bruts de frais. Les gestionnaires de fonds de crédit privé sont compétents « pour identifier, négocier et surveiller les prêts privés accordés à des entreprises qui ne pourraient pas obtenir de financement autrement », explique Benjamin Felix. Ces compétences sont « impressionnantes ».

Le message de Benjamin Felix aux investisseurs en crédit privé est de se demander s’ils paient des frais plus élevés et s’ils prennent plus de risques alors qu’ils obtiennent des rendements qui pourraient être obtenus à moindre coût et avec une plus grande liquidité en utilisant des actifs cotés en bourse.

En ce qui concerne l’allocation d’actifs, Cliffwater, fournisseur de recherche sur les produits alternatifs, indique que l’essentiel est que les actifs privés soient pénalisés pour leur illiquidité, soit directement par des contraintes de portefeuille, soit indirectement par l’imposition d’une taxe d’illiquidité sur leurs rendements escomptés.

En ce qui concerne l’évaluation des actifs privés, les recherches de Cliffwater montrent que l’« ancrage » — le fait de s’appuyer sur des valeurs passées pour formuler la valeur actuelle — est un problème « important » pour les évaluations immobilières, mais pas pour les évaluations de la dette privée.

Bien qu’une diligence raisonnable permette de limiter certains risques, « des événements imprévus peuvent toujours survenir », rappelle Loren Francis, en référence à la pandémie de COVID-19 et, plus récemment, aux tensions tarifaires. Il insiste sur l’importance, pour les conseillers, d’aborder avec leurs clients les effets potentiels d’un ralentissement économique sur la performance de leurs portefeuilles.

Loren Francis décrit un processus de diligence raisonnable qui comprend une myriade de facteurs, notamment la compréhension de la technologie qui sous-tend les décisions de souscription et le suivi continu des portefeuilles. « Il faut aller en profondeur [dans la diligence raisonnable] pour dire : « C’est quelque chose qui a du sens » », dit-elle.

Selon Craig Machel, « construire des portefeuilles qui ne soient pas uniquement composés d’actions et d’obligations demande un travail énorme », et pas seulement en amont. « Il ne s’agit pas d’acheter un produit et d’en finir ; il faut faire preuve de diligence raisonnable tout au long du processus. »

Sean O’Hara indique consacrer entre 15 et 20 heures d’analyse préalable à l’évaluation d’une stratégie de crédit privé spécifique. Selon lui, si l’on ne dispose pas du temps nécessaire pour effectuer cette diligence en profondeur, renoncer à ce type d’investissement constitue « une décision tout à fait raisonnable ».

Évaluer les gestionnaires

Selon Sean O’Hara, les investisseurs en crédit privé peuvent réduire leur risque en sélectionnant les gestionnaires. Contrairement au Canada, le marché américain du crédit est dominé par les non-banques, et Sean O’Hara investit principalement dans de grands gestionnaires américains qui accordent des prêts à des entreprises non cycliques du marché intermédiaire détenues par des promoteurs de capital-investissement.

« C’est la démarche la plus sensée lorsqu’on investit dans une classe d’actifs où l’objectif est précisément d’éviter les risques inutiles, affirme Sean O’Hara. Lorsqu’une société de capital-investissement expérimentée détient une entreprise, elle ne laissera pas cette dernière faire faillite — son propre capital étant directement en jeu, elle mettra tout en œuvre pour assurer le succès de l’entreprise. »

Et avec un ratio prêt/valeur de, disons, 40 %, « les premiers 60 % de la structure du capital sont des fonds propres, qui sont détenus par la société de capital-investissement qui parrainne l’opération, de sorte qu’ils sont effacés en premier avant que le prêteur ne soit déprécié », précise-t-il.

En outre, les grands gestionnaires gèrent des capitaux institutionnels, avec la gouvernance qui va avec. « Si vous donnez de l’argent à une société qui ne gère que des capitaux de détail, vous savez que ses pratiques de gouvernance ne sont probablement pas les mêmes que celles de KKR [&Co. Inc.], par exemple », illustre-t-il.

Les sociétés de courtage de plein exercice au Canada « préfèrent approuver certains de ces gestionnaires plus importants et mieux établis », tels que Blackstone, KKR, Brookfield Asset Management et Carlyle Group, rapporte Vince Linsley, directeur associé de l’équipe de recherche canadienne d’ISS Market Intelligence, dans un courriel. Ces sociétés disposent de « plus de ressources qui peuvent aider à l’administration, à la distribution et à l’éducation, ainsi qu’à l’accès aux solutions de rechange ».

Le type de crédit et la diversification sont d’autres éléments à prendre en compte lors de la sélection d’un gestionnaire. Les plus grands gestionnaires s’occuperont de financements de plusieurs milliards de dollars pour des projets d’infrastructure, par exemple, tandis que les plus petits investiront dans des entreprises de petite et moyenne taille, rapporte Loren Francis.

Quelle que soit la taille du gestionnaire, elle souhaite savoir s’il investit dans ses propres fonds, à quel pourcentage et s’il emprunte pour ce faire. « Nous préférons ne pas avoir d’effet de levier », continue-t-elle.

Loren Francis souligne également l’importance des compétences des gestionnaires et de leurs capacités de souscription, démontrées par les cycles. Les investisseurs doivent également savoir quel type d’analyse et de mise à jour ils recevront, ajoute-t-elle.

Et lorsque des problèmes surviennent, « vous voulez que vos gestionnaires soient capables de retrousser leurs manches et de s’impliquer dans les sociétés sous-jacentes ».

RENTES DANS LE CRÉDIT PRIVÉ

Les prêts directs représentent environ la moitié du total des actifs de crédit privé, selon les données de Preqin. L’indice Cliffwater Direct Lending, un indice pondéré en fonction des actifs d’environ 17 500 prêts qui émanent directement du marché intermédiaire américain, a enregistré un rendement de 11,3 % en 2024 et de 9,5 % sur une base annualisée au cours des 20 dernières années.

Au cours des cinq, dix et vingt dernières années, l’indice a dépassé de plus de 4 % l’indice Morningstar LSTA U.S. Leveraged Load. « Sans effet de levier et nets de frais, les rendements de la dette privée auraient dépassé les rendements de la dette publique de plus de 2,5 % par an », indique Cliffwater, fournisseur de recherche sur les produits alternatifs.

Entre 2010 et 2023, l’écart-type du crédit privé était de 2,8 %, contre 8,1 % pour les obligations à haut rendement et 8,2 % pour les bons du Trésor américain à 10 ans, selon les données de Cliffwater et de Bloomberg.

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Un Canada uni et fort ? https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/un-canada-uni-et-fort/ Tue, 29 Apr 2025 10:51:57 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=106973 Penchons-nous sur les promesses du nouveau premier ministre du Canada.

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Le Parti libéral du Canada (PLC) a remporté les élections fédérales lundi soir après une lutte serrée avec les conservateurs. La promesse d’un Canada uni et fort de Mark Carney semble donc idéaliste puisque le pays est clairement scindé en deux.

Toutefois, les électeurs font confiance à Mark Carney comme interlocuteur au président américain Donald Trump afin de faire face à ses velléités et à sa guerre commerciale. Mark Carney désire bâtir une économie canadienne unie. Il estime ainsi pouvoir faire croître l’économie du pays jusqu’à 200 milliards de dollars (G$), si l’on se fie à la plateforme électorale du PLC.

Pour ce faire, il compte notamment éliminer les obstacles au commerce intérieur en réduisant les coûts du commerce intérieur jusqu’à 15 %. Son idée est également de permettre une libre circulation des travailleurs et des produits à l’intérieur des frontières en bâtissant des « corridors commerciaux ».

« Ces mesures feront croître notre économie et compenseront les conséquences des tarifs de Donald Trump », peut-on lire dans le document.

Mark Carney veut éliminer toutes les barrières fédérales au commerce interprovincial et à la mobilité de la main-d’œuvre, mais également assurer la reconnaissance mutuelle des titres de compétences entre les provinces et les territoires et réduire les formalités administratives.

Dans son programme, le nouveau premier ministre s’engage également à investir « pour bâtir des infrastructures qui relieront le Canada, élimineront les barrières, et rapprocheront les gens et les économies ».

Il mentionne ainsi son intention de baisser les tarifs du pont de la Confédération, des traversiers Northumberland, des navires de Marine Atlantique et de la Coopérative de transport maritime et aérien. Il compte également bâtir un train grande vitesse pour relier les communautés se trouvant entre Windsor et Québec.

Toujours dans son optique d’une meilleure circulation, le gouvernement a promis de bâtir de nouvelles infrastructures commerciales grâce au nouveau Fonds pour la diversification des corridors commerciaux.

Il compte également bâtir l’économie de l’Arctique à coup de nouveaux ports, routes, chemins de fer et infrastructures énergétiques et déployer un réseau électrique est-ouest, un projet de transport électrique d’intérêt national.

Défendre l’économie

En plus d’unir le pays, Mark Carney promet de défendre son économie. Ce dernier répondra ainsi aux tarifs américains qui affecte notre économie « pendant aussi longtemps que nécessaire », selon son programme.

Il promet que les dollars recueillis grâce aux contre-tarifs seront réinvestis pour soutenir les travailleurs et entreprises canadiennes touchées par la guerre commerciale.

Il compte également créer un Fonds de réponse stratégique de 2 G$, qui permettra notamment d’augmenter la compétitivité du secteur automobile et de protéger les emplois manufacturiers.

Mark Carney affirme qu’il maximisera l’utilisation de l’acier, l’aluminium et les minéraux critiques du Canada de la prospection à la fabrication de batterie. Il compte notamment renforcer la Loi sur investissement Canada.

« Nous rendrons plus de transactions examinables et moderniserons les normes pour saisir les modèles de transactions manipulatrices, notamment en examinant les répercussions potentielles sur la souveraineté des données du Canada », promet ainsi son programme.

Une économie à la portée de tous

Le programme de Mark Carney tente également de séduire la classe moyenne. Il rappelle notamment qu’il a annulé la taxe carbone et promet de faire en sorte que les Canadiens n’aient pas à « assumer le coût de l’atteinte de nos objectifs climatiques ». Il compte davantage taxer les « grands pollueurs industriels ».

Pour aider les Canadiens à faire face aux affres de la guerre commerciale, il promet de baisser les impôts pour la classe moyenne afin de faire « économiser jusqu’à 825 $ par an aux familles à deux revenus ». Il compte ainsi réduire de 1 point de pourcentage le taux d’imposition marginal de la première tranche de revenu.

S’adressant aux futurs propriétaires, il compte éliminer la TPS pour les acheteurs d’une première maison dont le prix est inférieur ou égal à 1 million de dollars. Pour ceux qui sont déjà propriétaire, il promet de rendre les « paiements hypothécaires plus abordables en analysant le marché hypothécaire canadien dans le but de proposer davantage d’options aux Canadiens ».

Toujours à l’intention des propriétaires, il promet de « financer les rénovations domiciliaires » en plus de faire baisser les factures pour aider les ménages à installer des thermopompes et adopter des améliorations écoénergétiques.

Il suggère également une production automatisée des déclarations de revenus, ce qui assurerait aux Canadiens d’obtenir les prestations qui leur reviennent.

Environnement et finance

Mark Carney n’oublie pas l’environnement dans son programme, il promet ainsi de finaliser et mettre en œuvre « des lignes directrices volontaires sur l’investissement durable au Canada pour chaque secteur prioritaire d’ici l’automne 2026 ».

Il compte également émettre les premières obligations de transition du Canada d’ici 2027, au moins 10 G$ par an sous forme de nouvelles obligations, pour des projets afin d’assainir les secteurs industriels et agricoles tout en les rendant plus compétitifs.

Le nouveau premier ministre compte également s’assurer que les « grands pollueurs paient tout en protégeant la compétitivité de l’industrie canadienne » en améliorant notamment le Système de tarification fondé sur le rendement (STFR) pour les grands pollueurs industriels tout en garantissant que les marchés du carbone continuent de bien fonctionner.

« Nous réduirons les obstacles à l’harmonisation et à l’interconnexion de ces marchés à travers le pays, et nous nous assurerons qu’ils établissent un signal à long terme pour sécuriser les investissements. »

Le nouveau gouvernement compte travailler de concert avec les provinces et les territoires pour permettre aux grands pollueurs de soutenir l’adoption par les consommateurs de technologies et de rénovations vertes, comme les thermopompes et les véhicules électriques, qui contribuent également à réduire les factures d’énergie des ménages.

Dans son programme, le gouvernement s’engage à établir une couverture étendue de la divulgation des risques climatiques en priorisant la transparence et une meilleure évaluation des risques et opportunités climatiques pour orienter les capitaux vers une économie durable.

Des mesures pour les entreprises

Afin de s’assurer que la guerre commerciale n’affaiblisse pas l’économie canadienne, Mark Carney s’engage à réduire les coûts d’investissement pour les entreprises canadiennes et veiller à ce que celles-ci soient concurrentielles à l’échelle mondiale. Il compte aussi stimuler les investissements du secteur privé dans la recherche et le développement en augmentant à 6 millions dollars le montant maximal que les entreprises canadiennes peuvent réclamer en vertu du programme d’Encouragements fiscaux pour la recherche scientifique et le développement expérimental.

Les startups ne sont pas oubliées, puisque le programme libéral propose d’injecter 1 G$ dans l’Initiative de catalyse du capital de risque en plus d’abandonner la hausse des gains en capital. Mark Carney veut également encourager l’investissement dans l’innovation en ajoutant des actions accréditives à l’écosystème canadien des startups afin d’aider les entreprises en intelligence artificielle, en informatique quantique, en biotechnologie et en fabrication de pointe à obtenir des fonds plus rapidement.

De plus, le Programme pour l’entrepreneuriat des communautés noires deviendra permanent, ce qui permettra de soutenir les entreprises dirigées par des personnes noires. Toujours du côté social, Mark Carney compte bien investira dans le Fonds d’opportunités économiques et de leadership pour les femmes.

Ouvrir de nouveaux marchés

En réponse aux tarifs imposés par notre plus grand partenaire commercial, Mark Carney s’engage à bâtir de nouveaux marchés. Il compte ainsi ouvrir un mécanisme de crédit à l’exportation de 25 G$ pour soutenir les entreprises canadiennes dans leur expansion vers de nouveaux marchés. « Ce programme offre du financement préférentiel pour aider d’autres pays à se procurer des biens et services canadiens. »

Le programme CanExport sera développé pour aider les entreprises du pays à diversifier leurs marchés en dehors des États-Unis en s’appuyant notamment sur des accords commerciaux existants, tels que l’AECG et le PTPGP. Profitant des accords déjà en place, Mark Carney compte bien poursuivre de nouveaux accords commerciaux avec le MERCOSUR et l’ANASE.

De plus, la Loi sur les mesures spéciales d’importation du Canada sera modernisée pour mieux refléter la nouvelle réalité commerciale internationale.

Maintenant que les libéraux ont repris les rênes du pays, reste à voir si les bottines suivront bien les babines…

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Diversification des marchés https://www.finance-investissement.com/fi-releve/strategie-daffaires/diversification-des-marches/ Mon, 28 Apr 2025 11:06:27 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=106317 OPINION — Orienter la diversification par une démarche axée sur le développement durable.

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Dans un contexte économique mondial en constante mutation, les entreprises canadiennes font face à des défis croissants qui les incitent à repenser leurs stratégies commerciales.

Depuis des décennies, le Canada entretient une relation économique étroite avec les États-Unis, son principal partenaire commercial. Si cette proximité a permis de stimuler les échanges et de consolider des liens économiques solides, elle expose également les entreprises canadiennes à des risques importants liés à la dépendance excessive envers un seul marché. Parallèlement, l’émergence de nouvelles priorités mondiales, notamment en matière de développement durable (DD), redéfinit les attentes des consommateurs, des investisseurs et des gouvernements. Dans ce contexte, la diversification des marchés apparaît comme une solution stratégique incontournable, mais elle doit être envisagée à travers le prisme du développement durable pour garantir une croissance responsable et pérenne.

Le poids de la dépendance économique

Une relation historique aux multiples facettes

Les États-Unis sont depuis longtemps le principal partenaire commercial du Canada. En 2022, environ 75 % des exportations canadiennes étaient destinées au marché américain, ce qui reflète une interdépendance économique profondément ancrée. Cette relation repose sur plusieurs facteurs : la proximité géographique, des infrastructures commerciales bien développées, une langue commune pour la majorité des Canadiens et des Américains, ainsi que des accords commerciaux favorables tels que l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM).

Cependant, nous sommes à même de constater que cette forte dépendance comporte aussi son lot de vulnérabilités.

Les fluctuations économiques américaines, comme celles observées lors de la crise financière de 2008, peuvent entraîner des répercussions directes sur l’économie canadienne. De plus, les tensions commerciales actuelles, combinées à des politiques protectionnistes telles que l’« America First », augmentent les risques pour les entreprises canadiennes. Enfin, les changements dans les priorités politiques américaines créent des incertitudes pour les exportateurs canadiens.

Une pression accrue pour diversifier

Face à ces défis, de nombreuses entreprises canadiennes reconnaissent la nécessité de diversifier leurs marchés afin de réduire leur dépendance. Cette diversification ne consiste pas seulement à identifier de nouveaux débouchés commerciaux ; elle implique également d’intégrer des stratégies qui tiennent compte des dynamiques mondiales actuelles, notamment en matière de durabilité. Par exemple, cibler des marchés comme l’Union européenne ou l’Asie-Pacifique peut offrir des occasions intéressantes, mais cela nécessite une adaptation aux exigences locales en matière de réglementation environnementale, économique et sociale.

Le rôle clé du développement durable dans la diversification des marchés

Une nouvelle réalité commerciale mondiale

Le développement durable est devenu une priorité mondiale qui influence profondément les relations commerciales et les attentes des parties prenantes. Les consommateurs exigent de plus en plus des produits et services respectueux de l’environnement, socialement responsables et porteurs économiquement. Les investisseurs intègrent également des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans leurs décisions financières. Enfin, les gouvernements adoptent des politiques et des réglementations visant à promouvoir une croissance durable.

Dans ce contexte, les entreprises qui intègrent le développement durable dans leur stratégie ont un avantage concurrentiel qui se démarque. Elles peuvent non seulement répondre aux attentes croissantes des consommateurs et des investisseurs, mais également se conformer plus facilement aux exigences réglementaires sur les marchés internationaux. Par exemple, l’Union européenne (UE) impose désormais des normes strictes en matière de durabilité, telles que celles définies dans le Pacte vert pour l’Europe (Green Deal), qui vise à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

Le développement durable comme levier stratégique

Pour les entreprises canadiennes cherchant à diversifier leurs marchés, le développement durable peut servir de levier stratégique à plusieurs niveaux :

  • Conformité réglementaire : En intégrant des pratiques durables dès le départ, les entreprises peuvent se conformer plus facilement aux réglementations environnementales et sociales sur les nouveaux marchés. Cela est particulièrement pertinent dans des régions comme l’UE ou certains pays asiatiques où les normes ESG sont strictes.
  • Réduction des risques : Les pratiques durables permettent aux entreprises de minimiser leurs risques environnementaux et sociaux, ce qui est essentiel pour opérer dans des environnements complexes et diversifiés.
  • Renforcement de la réputation : Les entreprises qui adoptent une approche proactive en matière de durabilité renforcent leur image auprès des consommateurs et des investisseurs, ce qui peut faciliter leur entrée sur de nouveaux marchés.
  • Innovation et compétitivité : L’intégration du développement durable encourage l’innovation dans les processus, les produits et les modèles d’affaires, ce qui peut aider les entreprises à se différencier sur les marchés internationaux.

Les étapes essentielles pour une diversification responsable

Pour réussir une diversification des marchés tout en intégrant le développement durable comme pilier stratégique, il est crucial d’adopter une approche structurée et rigoureuse. Voici les étapes clés à suivre :

  • Identifier les priorités stratégiques (Interne)

Pour intégrer efficacement le développement durable dans leur stratégie de diversification des marchés, les entreprises doivent d’abord identifier leurs priorités stratégiques. Cela implique une analyse approfondie de leur chaîne de valeur pour déterminer où se situent leurs principaux impacts environnementaux et sociaux. Par exemple, une entreprise manufacturière pourrait se concentrer sur la réduction de ses émissions industrielles, tandis qu’une entreprise agroalimentaire pourrait mettre l’accent sur des pratiques agricoles durables.

  • Réaliser une analyse approfondie (externe)

Avant de s’engager sur un nouveau marché, il est essentiel d’effectuer une analyse détaillée des occasions et des risques. Cela inclut une évaluation des exigences réglementaires locales en matière de durabilité, une analyse des attentes des consommateurs et une compréhension des dynamiques concurrentielles.

  • Intégrer le développement durable dans la stratégie

Le développement durable ne doit pas être considéré comme un simple ajout à la stratégie commerciale existante ; il doit en être un élément central. Cela implique d’adopter une vision à long terme qui intègre des objectifs environnementaux, économiques et sociaux clairs.

  • Collaborer avec les parties prenantes

L’engagement avec les parties prenantes est essentiel pour garantir que les initiatives de développement durable répondent aux attentes des consommateurs, des investisseurs et des communautés locales. Cela peut inclure des consultations avec les clients pour comprendre leurs préférences en matière de durabilité ou des partenariats avec des organisations non gouvernementales pour développer des projets communautaires.

  • Mesurer et communiquer les résultats

Une fois que les initiatives de développement durable sont mises en œuvre, il est crucial de mesurer leurs résultats et de communiquer ces progrès de manière transparente. Cela peut inclure la publication de rapports ESG ou la certification par des organismes tiers pour garantir la crédibilité. Une communication efficace permet non seulement d’attirer des clients sensibles aux questions environnementales, mais aussi de renforcer la confiance des investisseurs.

Les défis à relever

Coûts initiaux élevés

L’intégration du développement durable dans une stratégie commerciale peut entraîner des coûts initiaux élevés, notamment pour adopter de nouvelles technologies ou se conformer à des réglementations strictes. Cependant, ces investissements peuvent générer des rendements importants à long terme grâce à une meilleure efficacité opérationnelle et une réduction des risques.

Complexité réglementaire

Les exigences réglementaires varient considérablement d’un marché à l’autre, ce qui peut compliquer la mise en œuvre d’une stratégie cohérente. Par exemple, alors que l’UE impose des normes strictes en matière d’emballage durable, d’autres marchés peuvent avoir des priorités différentes.

Résistance au changement

Enfin, certaines entreprises peuvent rencontrer une résistance interne au changement, notamment si elles perçoivent le développement durable comme un coût plutôt qu’une opportunité. Il est donc essentiel d’éduquer et d’impliquer les employés à tous les niveaux pour garantir le succès de ces initiatives.

Conclusion : Une opportunité stratégique incontournable

Dans un monde où les attentes sociétales évoluent rapidement et où les risques économiques se multiplient, il est clair que la diversification des marchés est devenue une nécessité stratégique pour les entreprises canadiennes. Cependant, cette diversification ne peut être réalisée efficacement sans tenir compte du développement durable comme outil préliminaire. En intégrant le DD dans leurs démarches commerciales, les entreprises peuvent non seulement accéder à de nouveaux marchés plus résilients et attractifs, mais aussi renforcer leur compétitivité sur le long terme.

Le développement durable ne doit pas être vu comme une contrainte supplémentaire, mais comme un levier stratégique permettant d’aligner performance économique et responsabilité sociale. En adoptant une approche sérieuse et structurée, les entreprises canadiennes ont l’occasion de réduire leur dépendance envers les États-Unis tout en jouant un rôle actif dans la transition vers une économie mondiale plus verte et équitable.

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Protectionnisme et développement durable https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/protectionnisme-et-developpement-durable/ Mon, 10 Feb 2025 12:11:48 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=105489 OPINION — Comment les entreprises s’adaptent-elles aux politiques protectionnistes ?

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Depuis peu, nous vivons dans un contexte où l’ensemble du milieu économique craint l’arrivée d’un environnement fort protectionniste visant à réduire la dépendance des États-Unis à l’égard des importations et à renforcer les industries chez nos voisins et partenaires du sud. Parmi les mesures envisagées, un tarif douanier de 25 % sur tous les produits canadiens figure comme un potentiel exemple marquant de cette stratégie. Bien que cette politique puisse temporairement stimuler certaines industries américaines, elle menace de perturber les relations commerciales avec des partenaires clés, comme le Canada, et de créer une instabilité économique.

En parallèle, ces mesures posent des défis importants en matière de développement durable. Elles risquent de compromettre les Objectifs de Développement Durable (ODD), notamment l’ODD 8 (Travail décent et croissance économique) et l’ODD 9 (Industrie, innovation et infrastructure). Cet article explore les impacts de ces politiques sur les entreprises canadiennes, analyse leurs implications pour le développement durable, et propose des recommandations pour s’adapter à ce contexte tout en favorisant des pratiques commerciales responsables, car, dans les faits, les relations existantes actuellement vont demeurer dans l’intérêt de toutes les parties prenantes.

Le protectionnisme : une stratégie à double tranchant

Le protectionnisme, souvent présenté comme une arme au service de la souveraineté économique, se révèle être une lame à double tranchant. Derrière les déclarations politiques et les mesures tarifaires, il porte des ambitions claires : réduire les déséquilibres commerciaux, protéger les emplois locaux et renforcer l’autonomie stratégique. Pourtant, ces objectifs, bien qu’ambitieux, se heurtent à la complexité des interdépendances économiques et aux impératifs d’un monde en quête de durabilité.

Les motivations derrière le protectionnisme

À la base de toute politique protectionniste se trouvent des aspirations profondément enracinées dans la volonté de contrôle. Réduire le déficit commercial est souvent l’un des premiers arguments avancés : limiter les importations, notamment en provenance de partenaires comme le Canada, la Chine ou l’Union européenne, permettrait de rééquilibrer la balance commerciale. Mais au-delà des chiffres, c’est la protection des industries nationales qui est en ligne de mire. En imposant des tarifs élevés sur certains produits étrangers — qu’il s’agisse de l’acier, du pétrole ou des produits agricoles —, les gouvernements espèrent préserver les emplois locaux et maintenir un tissu économique résilient.

Enfin, le protectionnisme s’inscrit dans une quête de souveraineté économique. En réduisant la dépendance envers les chaînes d’approvisionnement mondiales, notamment dans des secteurs stratégiques comme les technologies ou l’énergie, les États-Unis ambitionnent de regagner un contrôle que la mondialisation semblait leur avoir fait perdre. Cependant, cette quête d’autonomie soulève une question cruciale : à quel prix ?

Les impacts économiques immédiats

L’imposition d’un tarif douanier de 25 % sur les produits canadiens illustre parfaitement la complexité des conséquences d’une telle démarche. Pour le Canada, les répercussions sont immédiates : une hausse des coûts pour les exportateurs qui dépendent du marché américain, une perte de compétitivité face aux entreprises locales aux États-Unis et des perturbations majeures dans des chaînes d’approvisionnement transfrontalières pourtant essentiels. Mais ce n’est pas sans coût pour l’économie américaine elle-même. Les consommateurs américains doivent faire face à des prix plus élevés sur les produits importés, tandis que les entreprises locales, dépendantes des matières premières ou des produits intermédiaires en provenance du Canada, voient leurs coûts de production augmenter.

Un horizon incertain

À plus long terme, le protectionnisme risque de miner la compétitivité globale des deux économies. En érigeant des barrières là où la coopération transfrontalière était autrefois un moteur d’innovation et de croissance, ces politiques freinent le développement technologique et ralentissent la transition vers une économie durable. De surcroît, elles mettent en péril les efforts internationaux pour répondre aux défis globaux, qu’il s’agisse du changement climatique ou des inégalités économiques.

Ainsi, si le protectionnisme peut sembler séduisant par sa promesse de reprise en main économique et de sauvegarde nationale, il porte en lui les germes d’une fragmentation mondiale. Dans un monde où les défis sont communs, il rappelle qu’aucune nation ne peut prospérer durablement en s’isolant derrière ses frontières.

Le lien entre protectionnisme et développement durable

Le protectionnisme, en érigeant des murs là où l’environnement économique cherchait à construire des ponts, s’inscrit en faux contre les ambitions du développement durable. En effet, ses effets, souvent décrits comme des mesures de sauvegarde économique, viennent heurter de plein fouet les objectifs globaux que sont la croissance inclusive, l’innovation et la transition écologique. Les Objectifs de Développement Durable (ODD), qui tracent la voie d’un avenir plus juste et durable, se trouvent entravés par ces politiques aux horizons rétrécis.

Une entrave à l’ODD 8 : Travail décent et croissance économique

L’ODD 8 aspire à une économie mondiale où prospérité rime avec équité et dignité au travail. Pourtant, le protectionnisme agit comme un frein à cette vision. En érigeant des barrières tarifaires, il alourdit les coûts du commerce international, ralentissant ainsi la croissance économique globale. Certes, certaines industries locales peuvent temporairement en tirer profit, mais ce gain s’avère souvent illusoire : les secteurs dépendants des échanges transfrontaliers — comme l’automobile ou l’agriculture — souffrent de la hausse des coûts et d’une demande en berne.

Plus encore, ce repli économique exacerbe les inégalités. Les petites entreprises canadiennes, par exemple, qui exportent vers des marchés voisins comme les États-Unis, se retrouvent en première ligne face à ces obstacles. Leurs marges réduites et leur vulnérabilité aux fluctuations des tarifs douaniers creusent encore davantage le fossé entre les grandes multinationales et les acteurs locaux, fragilisant ainsi l’équilibre économique.

Un frein à l’ODD 9 : Industrie, innovation et infrastructure

L’ODD 9 s’inscrit dans une vision d’avenir : il appelle à bâtir des infrastructures résilientes, à promouvoir une industrialisation respectueuse de l’environnement et à encourager l’innovation. Mais là encore, le protectionnisme s’inscrit en faux. En limitant la collaboration internationale en matière de recherche et développement, il étouffe les échanges d’idées et ralentit l’émergence de solutions novatrices dans des domaines cruciaux comme les énergies renouvelables ou les technologies propres.

Les chaînes d’approvisionnement mondiales, véritables artères de l’économie contemporaine, se retrouvent fragmentées par ces politiques. Là où elles facilitaient jadis le transfert de savoir-faire et d’expertise, elles deviennent des labyrinthes inefficaces, ralentissant le développement industriel et technologique. Pire encore, le protectionnisme favorise souvent des industries polluantes comme celles des énergies fossiles, retardant ainsi la transition vers une économie verte et perpétuant un modèle industriel dépassé.

Ainsi, bien que le protectionnisme puisse être présenté comme une réponse pragmatique aux défis économiques immédiats, il s’avère être un obstacle majeur aux aspirations d’un développement durable. En privilégiant des intérêts à court terme au détriment de collaborations globales et de transitions nécessaires, il nous éloigne des promesses d’un avenir partagé, où prospérité économique et respect de la planète marcheraient enfin main dans la main.

Pourquoi le protectionnisme est-il insoutenable à long terme

Le protectionnisme, bien qu’il puisse apparaître comme une solution séduisante à court terme face aux défis économiques ou géopolitiques, s’avère être une stratégie fragile et contre-productive lorsqu’on en examine les effets à long terme. Sous des apparences de sécurité et de contrôle, il engendre des déséquilibres qui affaiblissent les fondations mêmes d’une économie durable et d’une coopération internationale harmonieuse.

Une non-rentabilité économique

Les politiques protectionnistes, en érigeant des barrières tarifaires et en favorisant des industries locales au détriment de la concurrence étrangère, finissent par nuire à l’économie qu’elles prétendent protéger. Les entreprises, moins exposées à la pression d’innover ou de réduire leurs coûts, tombent dans une forme de complaisance qui les rend vulnérables face à leurs compétiteurs internationaux. Pendant ce temps, les consommateurs, confrontés à des hausses de prix inévitables, réduisent leur demande, ce qui freine la dynamique économique globale. À terme, l’économie nationale s’enlise dans une stagnation où les gains apparents d’hier se transforment en pertes profondes.

Des risques environnementaux majeurs

En soutenant des industries polluantes comme celles liées aux énergies fossiles, le protectionnisme se place en opposition frontale avec les impératifs climatiques de notre époque. En limitant l’accès aux technologies propres développées ailleurs, il freine l’innovation et retarde la transition vers des pratiques plus durables. Ce repli sur soi devient alors non seulement un frein économique, mais aussi une menace pour l’environnement mondial, au moment même où une action collective est plus nécessaire que jamais.

Des répercussions géopolitiques

Enfin, le protectionnisme n’est jamais un acte isolé : il déclenche souvent une réaction en chaîne. Les représailles commerciales des partenaires touchés par ces politiques protectionnistes ne tardent pas à venir, alimentant un climat de tensions internationales. Ces querelles économiques, loin de se limiter aux échanges commerciaux, compromettent également la coopération sur des enjeux globaux cruciaux comme le changement climatique ou la sécurité énergétique. En érigeant des murs là où il faudrait construire des ponts, le protectionnisme fragilise le tissu des relations internationales.

En somme, s’il peut sembler offrir une réponse immédiate à certaines inquiétudes économiques ou sociales, le protectionnisme se révèle être une impasse lorsqu’on envisage ses conséquences à long terme. Il freine l’innovation, alourdit les coûts pour tous et compromet les efforts collectifs pour relever les défis d’un monde interconnecté.

Recommandations pour les entreprises canadiennes

Dans un contexte où les tensions commerciales et les politiques protectionnistes redessinent les règles du jeu, les entreprises canadiennes doivent adopter une posture proactive et audacieuse. Il ne s’agit pas simplement de survivre à ces bouleversements, mais de saisir l’occasion de se réinventer, tout en restant fidèles aux principes du développement durable. Voici quelques pistes stratégiques qui, loin d’être des injonctions rigides, peuvent inspirer une transformation réfléchie et porteuse d’avenir.

Diversifier les marchés

La dépendance excessive à un seul marché, aussi crucial soit-il, expose les entreprises à des risques majeurs. Il est donc impératif pour les entreprises canadiennes de regarder au-delà de leur voisin américain et d’explorer d’autres horizons. L’Europe, grâce à l’Accord économique et commercial global (AECG), et l’Asie, via le Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP), offrent des opportunités prometteuses. Ce mouvement vers la diversification ne signifie pas abandonner les relations avec les États-Unis, mais plutôt construire un filet de sécurité pour limiter l’exposition aux aléas du protectionnisme.

Investir dans des chaînes d’approvisionnement durables

Dans un monde où la durabilité n’est plus une option, mais une exigence, les entreprises canadiennes doivent repenser leurs chaînes d’approvisionnement. Cela implique non seulement de réduire leur empreinte carbone, mais aussi de privilégier des fournisseurs locaux ou régionaux. Collaborer avec des partenaires partageant des valeurs éthiques et environnementales permet de bâtir des relations solides et responsables. Une chaîne d’approvisionnement durable n’est pas seulement un atout pour la planète, elle devient aussi un argument de poids auprès des consommateurs et des investisseurs.

Miser sur l’innovation

L’innovation est le moteur de toute entreprise qui aspire à prospérer dans un monde en mutation constante. Investir dans la recherche et le développement ne doit pas être perçu comme une dépense, mais comme une assurance pour l’avenir. Développer des produits ou services plus respectueux de l’environnement, adopter des technologies propres, ou encore optimiser les processus pour réduire les coûts : autant de pistes qui permettent de répondre aux attentes croissantes des consommateurs tout en renforçant la compétitivité.

Renforcer la résilience organisationnelle

Dans un environnement commercial incertain, la résilience devient une qualité essentielle. Les entreprises doivent se préparer à faire face aux imprévus économiques et politiques en mettant en place des plans de gestion des risques adaptés aux réalités actuelles. Former les employés aux nouvelles dynamiques du commerce international et aux enjeux du développement durable est également crucial pour bâtir une organisation capable de s’adapter rapidement.

Enfin, il peut être judicieux d’instaurer ou de bonifier un comité-conseil au sein de l’entreprise. Ce comité, composé d’experts issus de divers horizons, offrirait une vision globale et multidimensionnelle des enjeux, dépassant ainsi une simple approche économique pour inclure des perspectives sociales, environnementales et géopolitiques.

Ces recommandations ne sont pas des recettes universelles, mais des invitations à réfléchir autrement. Elles rappellent que chaque défi peut devenir une occasion si l’on sait s’adapter avec créativité et détermination. Dans cette quête d’équilibre entre compétitivité et durabilité, les entreprises canadiennes ont tout à gagner en misant sur l’audace et la responsabilité.

Le rôle des gouvernements dans la transition durable

Les gouvernements ont un rôle clé à jouer pour atténuer les impacts du protectionnisme et soutenir une transition durable, tout en préservant des relations commerciales solides avec les partenaires historiques :

  • Négocier des accords commerciaux équitables : Le Canada devrait continuer à dialoguer avec les États-Unis pour limiter l’impact des tarifs douaniers, tout en veillant à préserver une dynamique d’affaires positive entre les deux pays. La relation commerciale entre le Canada et les États-Unis a historiquement bénéficié aux deux parties, et il est essentiel de maintenir cette synergie qui favorise la compétitivité et la croissance des entreprises de part et d’autre de la frontière.
  • Soutenir les petites entreprises : les gouvernements doivent offrir un soutien financier et technique aux PME touchées par les tarifs douaniers, afin qu’elles puissent diversifier leurs marchés ou investir dans l’innovation durable. Ce soutien doit également inclure des initiatives pour encourager ces entreprises à maintenir leurs relations d’affaires avec leurs partenaires américains, car une coopération transfrontalière solide reste un atout stratégique pour les deux économies.

En mettant l’accent sur le maintien de relations commerciales robustes avec les États-Unis tout en investissant dans des pratiques durables, les gouvernements peuvent contribuer à minimiser les impacts négatifs du protectionnisme et à favoriser une croissance économique responsable.

Conclusion

Les politiques protectionnistes représentent un défi majeur pour les relations commerciales, peu importe les pays touchés, mais elles offrent également une occasion pour repenser nos modèles économiques et adopter des pratiques plus durables. En misant sur l’innovation, la diversification et la durabilité, les entreprises canadiennes peuvent non seulement surmonter ces obstacles, mais aussi se positionner comme des leaders dans l’économie mondiale de demain.

En fin de compte, il est essentiel que toutes les parties prenantes — entreprises, gouvernements et citoyens — collaborent pour construire un avenir plus résilient et durable face aux incertitudes économiques et environnementales actuelles.

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Rendements modestes et volatilité des marchés en 2025 https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/rendements-modestes-et-volatilite-des-marches-en-2025/ Thu, 30 Jan 2025 12:19:49 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=105035 Les investisseurs doivent se diversifier face à la menace des droits de douane américains.

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Dans un contexte d’incertitude politique accrue et de menace de tarifs douaniers américains, les investisseurs peuvent s’attendre à des rendements modérés et à une plus grande volatilité cette année, selon un rapport d’Edward Jones.

Après les rendements à deux chiffres de l’année dernière, les prévisions de croissance économique, la poursuite des dépenses de consommation et la normalisation des marchés de l’emploi « favorisent une poursuite de l’expansion des marchés boursiers, bien que celle-ci puisse s’accompagner de périodes de volatilité accrues et de gains plus modérés », selon le rapport d’Edward Jones.

Malgré l’incertitude liée à des facteurs tels que les droits de douane américains, « nous continuons à considérer la volatilité du marché comme une opportunité pour les investisseurs de rééquilibrer, de diversifier et d’ajouter des investissements de qualité aux portefeuilles d’actions et d’obligations au cours de l’année à venir », indique le rapport.

Edward Jones s’attend à une croissance économique positive au Canada et aux États-Unis, stimulée par la baisse des taux d’intérêt qui soutient la consommation des ménages et des entreprises, ainsi que par la déréglementation et les réductions d’impôts potentielles aux États-Unis. « Ces facteurs peuvent être contrebalancés par l’incertitude entourant les tarifs douaniers et les guerres commerciales, mais nous estimons que ce risque est davantage limité à des secteurs spécifiques et à des pairs mondiaux », précise le rapport.

Toutefois, le protectionnisme et les projets de tarifs douaniers devraient entraîner une plus grande volatilité des marchés. Edward Jones a également noté que les rendements devront être basés sur la croissance des bénéfices, plutôt que sur une nouvelle expansion des multiples. La croissance des bénéfices du TSX devrait s’accélérer pour atteindre 10 %, selon le rapport, et les bénéfices du S&P 500 pourraient augmenter de 10 % à 15 %, en fonction de facteurs tels que la réduction de l’impôt sur les sociétés par l’administration Trump.

De manière positive, la croissance des bénéfices devrait s’étendre aux valeurs cycliques et de valeur, selon le rapport, et ne pas rester concentrée dans le secteur technologique. Par exemple, les valeurs financières et industrielles aux États-Unis pourraient bénéficier de la déréglementation. Dans ce contexte, le rapport suggère une « large participation » aux marchés des actions en 2025, « qui pourrait récompenser ceux qui ont des portefeuilles bien équilibrés ».

Les guerres commerciales vont accroître la volatilité des marchés

Le président élu des États-Unis, Donald Trump, a proposé des droits de douane universels de 25 % sur les importations et des droits de douane de 60 % sur les importations en provenance de Chine. Le rapport indique que les pays ayant d’importants déficits commerciaux avec les États-Unis, notamment le Mexique, le Vietnam, l’Allemagne et le Japon, pourraient être touchés, ce qui rendrait leurs produits plus chers.

« Bien que la dépréciation de la monnaie puisse partiellement compenser ces coûts [tarifaires], les perturbations commerciales pourraient également conduire les entreprises étrangères à ralentir leurs investissements et leurs embauches, ce qui pèserait sur la croissance économique », prédit le rapport.

Le Canada ne serait pas épargné non plus. La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) a récemment affirmé que des droits de douane américains de 25 % sur les produits canadiens, suivis d’éventuels droits de douane canadiens en représailles, conduiraient les deux tiers (65 %) des petites entreprises à augmenter les prix pour les consommateurs. La semaine dernière, la fédération a envoyé aux premiers ministres provinciaux une lettre contenant des recommandations, telles que la réduction de la charge fiscale des entreprises et le renforcement des mesures de sécurité aux frontières, afin de répondre aux préoccupations des États-Unis.

Le 15 janvier, les Manufacturiers et Exportateurs du Canada (MEC) ont envoyé une lettre au gouvernement fédéral et aux chefs des partis fédéraux, les exhortant à prendre des mesures pour protéger le secteur manufacturier de la menace des droits de douane américains. La lettre indique que le secteur manufacturier serait le plus durement touché par les droits de douane américains proposés et que 90 % des fabricants s’attendent à ce que les droits de douane aient des répercussions importantes.

Le rapport d’Edward Jones indique que la politique commerciale américaine continuera probablement à faire la une des journaux et à provoquer des accès de volatilité sur les marchés.

« Étant donné que les États-Unis sont responsables de la majorité des exportations canadiennes, la mise en œuvre de tarifs douaniers sur les produits canadiens pourrait rendre les exportateurs nationaux moins compétitifs et peser sur la croissance économique du Canada, indique le rapport. Du point de vue des États-Unis, la mise en œuvre de tarifs douaniers pourrait protéger les intérêts manufacturiers américains, mais poserait un risque à la hausse pour l’inflation et pourrait peser sur la croissance économique américaine en raison d’une réduction du revenu réel des ménages. »

Dans l’ensemble, le rapport recommande aux investisseurs de surpondérer les actions américaines par rapport aux obligations internationales, aux actions canadiennes à grande capitalisation et aux actions des marchés développés d’outre-mer. Un tel positionnement peut « aider à maintenir un niveau de qualité dans votre portefeuille tout en bénéficiant d’investissements plus cycliques, qui sont soutenus par la croissance américaine », selon le rapport.

Edward Jones a également rappelé aux investisseurs que, d’après les données historiques, les marchés ont tendance à bien se comporter, quel que soit le parti politique au pouvoir. La société a invité les investisseurs à ne pas faire de politique avec leurs portefeuilles.

« Il peut être facile d’avoir une réaction émotionnelle lorsque les programmes politiques ne correspondent pas à vos valeurs et croyances, concède le rapport. Mais cela peut être préjudiciable à un portefeuille d’investissement si vous vous permettez de modifier votre plan à long terme sur la base d’événements à court terme. »

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Des relations commerciales précaires avec les États-Unis https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/des-relations-commerciales-precaires-avec-les-etats-unis/ Wed, 09 Oct 2024 10:51:49 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=103310 Le Canada ne représente pas un enjeu pressant pour aucun des deux candidats, estime l’économiste Dominique Lapointe.

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Peu importe le dénouement des élections américaines le 5 novembre prochain, les relations commerciales entre le Canada et les États-Unis devraient continuer d’évoluer sur des bases fragilisées, expliquait l’économiste Dominique Lapointe, lors d’une conférence sur le thème de l’impact des élections américaines organisée par CFA Montréal, le mercredi 2 octobre au Club St-James à Montréal.

Le stratège à Gestion de placements Manuvie a rappelé à l’auditoire que la part des importations de marchandises canadiennes est en baisse depuis 1998 et représente actuellement 13,2 %, soit un chiffre inférieur à la part de la Chine (13,5 %) et à celle du Mexique (15,5 %). « Les relations commerciales entre les deux pays ont atteint leur pic en 2008 et ont décliné graduellement depuis. On ne voit rien à l’horizon qui pourrait venir freiner cette tendance. »

Dominique Lapointe est d’avis que plusieurs politiques publiques importantes pourraient être mises en œuvre ou impactées, advenant une victoire républicaine ou démocrate. « C’est quelque chose que nous suivons de près. » En cas d’un retour à une administration Trump, l’expert évoque un certain nombre d’enjeux, notamment au sujet des tarifs universels (droits de douane ou taxes imposés de manière égale à tous les pays ou partenaires commerciaux). « Que ce soit de 10 % ou de 20 %, peut-être plus, on ne croit pas que le Canada en sera exempté au final malgré l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM). »

À propos de l’Accord (ACEUM), il note que même si l’administration Trump l’a signé il y a six ans il pourrait émettre de nouvelles récriminations. « Il pourrait tenter de vouloir obtenir davantage, notamment dans le secteur agricole ou à propos du bois d’œuvre, qui fait toujours l’objet d’un désaccord. » Quant à l’industrie pétrolière, l’expert croit qu’une présidence Trump pourrait être bénéfique au Canada. « Sa politique globale à l’égard de l’Iran (et du pétrole en général) pourrait faire grimper le prix de la ressource ce qui serait bénéfique pour les producteurs d’énergie d’ici. »

L’économiste de chez Manuvie croit, de façon générale, que les points de contention sont moins nombreux dans le scénario d’une victoire démocrate. « La raison est simple : l’administration Biden, dont Harris fait partie, a déjà mis en œuvre une grande majorité de ses politiques publiques ou est en train de le faire. Ça nous semblerait donc être davantage une sorte de continuation. » Il note toutefois que l’administration Harris pourrait soulever des préoccupations au sujet de l’ACEUM, particulièrement en matière d’environnement et de droit des travailleurs où il subsiste encore certaines ambiguïtés.

« Dans les deux cas, le Canada ne représente pas un enjeu pressant pour aucun des deux candidats, contrairement à d’autres pays, ce qui nous laisse plus de temps pour anticiper et nous adapter aux futurs changements de politiques publiques. » Il souligne que les deux administrations, qu’elle soit démocrate ou républicaine, feraient face à d’importants déficits et à une importante dette publique. « La différente fiscalité entre nos deux pays pourrait finalement avantager notre marché obligataire. » En cas d’imposition d’un tarif global sur les importations par les États-Unis, l’économiste estime que les marchés boursiers seraient en proie à des baisses.

« La dette du gouvernement américain, qui a atteint des niveaux records par rapport à son PIB, c’est vraiment l’éléphant dans la pièce lorsque l’on regarde les grands enjeux politiques du moment », affirme Michael Medeiros, directeur général, associé et stratège macroéconomique à Wellington Management. Il rappelle que les politiques fiscales sont influencées ou déterminées par la situation ou le cadre politique en place.

Selon lui, il existe des différences notables dans les politiques fiscales des deux candidats à la présidence. « Sur un horizon de dix ans, en raison notamment de la diminution de certaines taxes, Trump accélérerait la croissance du déficit d’environ six trillions. » L’économiste estime toutefois que ce déficit serait atténué en partie grâce aux revenus générés par les taxes imposées sur les importations de l’ordre de trois trillions.

L’élection de la candidate démocrate augmenterait également le déficit de l’ordre de six trillions, en raison notamment d’investissements considérables dans des programmes sociaux. Selon lui, ce déficit serait toutefois grandement atténué par une hausse des taxes, notamment pour les grandes entreprises et les individus appartenant à la classe supérieure ou les plus riches de la société. « En somme, les deux candidats augmenteraient le niveau de la dette, mais les politiques de Trump participeraient à une plus grande accélération de celle-ci », a résumé l’expert.

Les États-Unis, comme plusieurs pays développés, font face à des problèmes démographiques, selon l’économiste de chez Wellington. « L’augmentation de l’immigration l’an dernier a été vraiment importante et a aidé à augmenter la main-d’œuvre et à faire baisser l’inflation sans qu’il soit nécessaire de provoquer une hausse significative du taux de chômage. Cependant, cela commence à ralentir. » Il fait remarquer que les candidats ont tous deux laissé entendre qu’ils proposeraient des politiques plus restrictives en matière d’immigration. « Harris a évoqué la possibilité de mettre en œuvre une réforme bipartite sur le contrôle des frontières, mais Trump est allé plus loin en parlant carrément de déportations pour les sans-papiers, ce qui représenterait selon nous un compromis défavorable dans la gestion de l’inflation. »

L’économiste fait remarquer que nous vivons dans un monde plus démondialisé depuis la crise financière mondiale de 2008-09. « Les volumes de commerce mondial ont ralenti, les tarifs de la première administration de Trump ont joué un rôle dans cela, mais cela était déjà en cours. » Il croit que les politiques du candidat républicain à l’égard des tarifs commerciaux favoriseraient une accélération de ce phénomène. « Cela agirait comme une taxe et représenterait une dynamique économique défavorable où la lutte contre l’inflation entraîne des conséquences négatives pour la croissance. »

À l’inverse, il ne croit pas que le protectionnisme disparaîtrait sous la présidence potentielle de Harris. « L’administration Biden n’a pas changé les politiques commerciales mises en place par Trump à l’égard de la Chine. » Il croit donc que le processus de démondialisation se poursuivrait, mais qu’il s’accélérerait sous la présidence de Trump.

L’expert a conclu son exposé en évoquant la notion de polarisation qui est souvent évoquée lorsqu’on parle de politique américaine. Il a cherché à quantifier le tout en examinant comment les membres des partis opposés ont voté à travers l’histoire. « En ce moment, les membres des démocrates et des républicains votent ensemble le moins souvent depuis 1789. La polarisation est à un sommet. »

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La guerre commerciale menace le Canada https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/la-guerre-commerciale-menace-le-canada/ Wed, 22 May 2024 11:01:48 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=100827 Le protectionnisme a des répercussions négatives sur la production, l’emploi et l’inflation.

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Selon Fitch Ratings, le Canada serait l’une des principales victimes d’une guerre commerciale menée par les États-Unis qui pèserait sur la production économique mondiale.

Et le risque d’une telle guerre commerciale est en hausse.

« Des hausses agressives des droits de douane sous une éventuelle deuxième présidence de Donald Trump entraîneraient probablement une réduction de la production américaine et mondiale », analyse Fitch Ratings dans un rapport. Donald Trump a déjà menacé d’augmenter les droits de douane de 10 % sur l’ensemble des produits, et de 60 % sur les importations en provenance de Chine.

Une augmentation unilatérale des droits de douane américains réduirait le PIB mondial de 0,4 % à 0,8 %, calcule Fitch Ratings. Si les partenaires commerciaux des États-Unis prennent des mesures de rétorsion, l’impact pourrait atteindre 1,1 % et durer plus longtemps.

« Pour les partenaires commerciaux des États-Unis, l’impact est plus important dans les scénarios de représailles, la Chine, et en particulier le Canada et le Mexique, subissant les impacts les plus importants sur le PIB (en moyenne 1,8 % dans le scénario le plus pessimiste) », rapporte Fitch Ratings.

L’augmentation des droits de douane entraînerait également une hausse de l’inflation estimée à 0,4 point de pourcentage à court terme.

Toutefois, à plus long terme, « l’impact sur l’inflation serait négatif », assure Fitch Ratings, « car la baisse de la demande se traduit par un relâchement des pressions sur les prix. »

La première présidence de Trump a produit une augmentation significative du protectionnisme commercial, commente Fitch Ratigns, notant que les effets globaux de la politique étaient négatifs, « avec des baisses modestes du PIB et de l’emploi, et une augmentation des prix. »

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