Focus sur les FCP – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Thu, 31 Jul 2025 23:33:42 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.1 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Focus sur les FCP – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Vers davantage de transparence pour le secteur des FNB https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/vers-davantage-de-transparence-pour-le-secteur-des-fnb/ Wed, 13 Aug 2025 10:33:01 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=108844 Focus FNB – Les autorités réglementaires proposent différentes mesures en ce sens afin de protéger le public.

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Les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM) proposent certaines améliorations à l’encadrement du secteur des fonds négociés en Bourse (FNB), notamment afin de favoriser la transparence et l’adoption des meilleures pratiques de gestion de la part des émetteurs de FNB et des mainteneurs de marchés. L’objectif est de corriger certaines lacunes observées dans le secteur et de favoriser une meilleure liquidité pour les clients et protéger le public. Voici un résumé de certaines propositions.

D’abord, l’examen du secteur des FNB par la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario constate que les FNB offrant une transparence quotidienne des actifs en portefeuille ainsi que le fait que les FNB gérés passivement avaient tendance à afficher un écart de prix par rapport à la valeur liquidative qui est inférieur par rapport à ces homologues. Cet écart constitue une des mesures de la liquidité relative d’un FNB, un écart plus faible étant un facteur favorable à la liquidité.

De plus, il existe des preuves qui démontrent que les FNB gérés passivement offrent une meilleure expérience en matière de liquidité pour les clients. Or, il n’y a pas de preuve que la divulgation complète au public des actifs sous-jacent nuise à la liquidité du FNB ou à l’efficience du processus d’arbitrage de ce FNB, processus par lequel les participants d’un marché s’assurent que le prix d’un FNB se rapproche de la valeur liquidative de ses actifs sous-jacents.

Les ACVM notent également que le secteur des FNB comprend, hormis l’émetteur de fonds et du client, un troisième acteur qui est un important fournisseur de liquidité pour un FNB, soit le mainteneur de marché. Celui-ci est souvent un courtier ou un courtier désigné.

Ces derniers sont les seuls participants autorisés (PA) au marché qui sont autorisés par le gestionnaire d’un FNB à créer et à racheter des parts d’un tel fonds, ce qui leur permet d’ajuster l’offre de parts du FNB à la demande du marché. En plus de ce rôle qu’ils remplissent sur le marché primaire, les PA sont aussi d’importants fournisseurs de liquidité pour les FNB du marché secondaire en général (achats et vente de parts de FNB).

Dans le secteur des FNB, la coexistence des marchés primaire et secondaire donne lieu à des occasions d’arbitrage qui facilitent le rapprochement du cours des parts des FNB et de la valeur liquidative sous-jacente du portefeuille du FNB.

Politiques et procédures relatives à la création et au rachat de parts

Les régulateurs proposent que les FNB soient tenus de respecter des politiques et procédures écrites en matière de création et de rachat de parts.

« Pour l’heure, les prospectus de FNB fournissent quelques renseignements sur le processus de création et de rachat de parts (par exemple, l’heure limite, et si la contrepartie doit prendre la forme de comptant, de titres, ou les deux), mais sont muets quant aux politiques du gestionnaire du FNB en la matière (comme la méthode utilisée pour établir la contrepartie du bloc de parts et la contrepartie du rachat). Nous croyons comprendre que bon nombre de gestionnaires de FNB sont dotés de politiques et de procédures écrites ou de directives et de pratiques internes concernant la création et le rachat de parts. La proposition des ACVM a pour objectif de rendre officielles ces pratiques, au même titre que l’instauration de politiques et de procédures écrites relatives à d’autres processus clés, comme l’évaluation des fonds », lit-on dans le document.

Ces politiques devraient être approuvées par le conseil d’administration du gestionnaire du FNB et faire l’objet d’un examen et de vérifications, et tenir compte des questions de conflits d’intérêts.

Un conflit d’intérêts peut par exemple émerger lorsque les FNB qui créent et rachètent des parts le font en contrepartie de titres et non au comptant. Malgré sa souplesse, cette façon de faire, appelée contrepartie sur mesure, peut engendrer de potentiels conflits d’intérêts.

« Par exemple, un PA membre du même groupe que le gestionnaire du FNB, ou un PA à qui le FNB (et d’autres FNB faisant partie de la même famille) fait appel pour maintenir l’arbitrage, peut influencer en sa faveur l’établissement de la contrepartie sur mesure à l’étape des négociations », lit-on dans le document des ACVM.

Instaurer des politiques et des procédures relatives à la création et au rachat de parts permettrait notamment de :

  • faire que les activités sur le marché primaire soient surveillées par les gestionnaires des FNB, rehaussant ainsi sa solidité ;
  • mettre en place un mécanisme de création et de rachat de parts transparent dont les coûts sont quantifiables pour faciliter l’arbitrage ;
  • réduire les conflits d’intérêts potentiels ;
  • favoriser la concurrence entre les PA en les mettant sur un pied d’égalité lorsqu’ils font affaire avec un FNB.

Opérations effectuées sur le marché secondaire

Les ACVM proposent que les FNB soient tenus de présenter sur leur site Web, dans un format accessible, de l’information mise à jour quotidiennement sur le fonctionnement du mécanisme d’arbitrage et la négociation sur le marché secondaire pour aider les investisseurs à évaluer leurs décisions de placement et de négociation.

Les régulateurs visent ainsi à :

  • Améliorer la compréhension qu’ont les investisseurs des caractéristiques du FNB – Les mesures fournies aident les investisseurs à apprécier le fonctionnement de l’arbitrage et à comprendre l’incidence de la prime ou de l’escompte ainsi que les écarts cotés sur les titres qu’ils détiennent.
  • Rehausser la transparence – Les mises à jour quotidiennes permettent la publication d’information davantage à jour que celle figurant dans l’aperçu du FNB.
  • Faciliter la comparaison – La présentation d’information normalisée pour des périodes uniformes permet une meilleure comparaison des FNB.

Pour l’heure, l’information relative aux cours et à la valeur liquidative des parts du FNB se trouve dans l’aperçu du FNB sous le titre « Information sur l’établissement du prix » et l’information qui s’y trouve n’est pas mis à jour de manière continue.

Les ACVM proposent que le FNB présente notamment les mesures suivantes :

  • la valeur liquidative par titre, le cours de clôture et la prime ou l’escompte ;
  • un tableau montrant le pourcentage des jours de bourse au cours desquels les titres se sont négociés à prime ou à escompte pendant la dernière année civile ;
  • un graphique linéaire illustrant les primes ou les escomptes pour la dernière année civile et les trimestres civils terminés depuis le début de l’année suivante
  • si la prime ou l’escompte de toute catégorie ou série de titres offerte est supérieur à 2 % pendant plus de sept jours ouvrables consécutifs, ainsi qu’une analyse des facteurs dont on peut raisonnablement penser qu’ils ont contribué de façon importante à la prime ou à l’escompte ;
  • l’écart acheteur-vendeur médian, exprimé en pourcentage, pendant les 30 derniers jours civils.

Surveillance de l’arbitrage et de la fourniture de liquidité

Le mécanisme d’arbitrage joue un rôle central dans la liquidité d’un FNB ainsi que sa négociation à un juste prix et les régulateurs en sont conscients, comme l’indique le document de consultation : « L’attente selon laquelle le cours du marché d’un FNB concordera étroitement avec sa valeur sous-jacente se fonde sur l’idée que les PA et les autres fournisseurs de liquidité tirent parti des possibilités d’arbitrage pour corriger les écarts de prix. La bonne marche de ce mécanisme d’arbitrage est essentielle au bon fonctionnement des FNB. »

Pour cette raison, les ACVM proposent que les émetteurs de FNB surveillent le mécanisme d’arbitrage et la fourniture de liquidité sur le marché secondaire et établissent et maintiennent des politiques et des procédures destinées à cette surveillance. « Cette supervision aiderait à vérifier que les accords qu’il a conclus en vue de faciliter l’arbitrage permettent de maintenir des cours sur le marché secondaire qui se rapprochent de la valeur sous-jacente du FNB », écrivent les ACVM.

Les ACVM font également d’autres propositions d’améliorations du cadre dans le document d’information, dont certaines ont été traitées dans l’article suivant : Vers un nombre minimal de PA par FNB ?

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L’offre de fonds alternatifs s’élargit https://www.finance-investissement.com/edition-papier/focus-sur-lindustrie-des-fcp/loffre-de-fonds-alternatifs-selargit/ Mon, 16 Oct 2023 04:25:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=96677 Les besoins de vérifications diligentes aussi.

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Le paysage des placements alternatifs pour les conseillers s’adressant aux particuliers a considérablement changé au ­Canada récemment.

Une tendance lourde se fait sentir. Pendant près d’une décennie, seules quelques firmes canadiennes spécialisées employant des stratégies nichées occupaient une place dominante dans ce segment de marché relativement petit, surtout dans les placements privés.

Or, on observe désormais de plus en plus d’offres de placements de la part de grandes firmes canadiennes et mondiales, qui cherchent à prendre une place de plus en plus importante dans ce marché en croissance.

Quels sont les avantages, les inconvénients et les conséquences de cette tendance ?

Ces dernières années, plusieurs événements au sein de fonds investissant dans des actifs privés ont eu des conséquences délicates pour les conseillers et les investisseurs.

D’abord, d’importantes demandes de rachats auprès de sociétés telles que ­Romspen ou Ninepoint ont forcé ces manufacturiers à suspendre les rachats pour de longues périodes, à scinder des fonds entre les investisseurs souhaitant quitter le navire et ceux désirant maintenir leurs positions ainsi qu’à modifier les termes des placements afin que la liquidité offerte soit plus alignée avec la capacité réelle des fonds de l’honorer.

On ne peut pas également ignorer le scandale Bridging Finance. Ce fonds torontois, censé effectuer des prêts privés commerciaux de premier rang à court terme de nature relativement sécuritaire, a fait l’objet d’une mise sous séquestre par la ­Cour supérieure de l’Ontario (CSO) à la suite d’une enquête de la ­Commission des valeurs mobilières de l’Ontario (CVMO) en avril 2021.

Dans la foulée de cette enquête, diverses allégations de prises de risque indues, de fausses informations communiquées au public et aux investisseurs, de pertes potentielles sur investissement cachées sous le tapis et d’irrégularités ont fait surface. Des poursuites sont désormais intentées contre les vérificateurs, actionnaires, gestionnaires, assureurs, divers emprunteurs et certains anciens employés de ­Bridging pour plus de trois milliards de dollars. Les parts des fonds ­Bridging ne peuvent toujours pas être négociées, aucune distribution aux investisseurs individuels n’a été ordonnée par la cour et le dossier traîne en longueur devant les tribunaux. Cet événement est l’exemple type de ce qui peut mal tourner avec un fonds privé, minant la confiance générale du public investisseur envers ce type de placement.

Un avantage pour la communauté des conseillers en services financiers de l’arrivée de gros acteurs tels que ­Hamilton Lane ou ­UBS, pour ne nommer que ­ceux-ci, est que ces sociétés ont une structure de gouvernance robuste. De nombreux investisseurs institutionnels ont déjà effectué des exercices de diligence raisonnable complets avant de placer auprès d’elles.

Un autre avantage est qu’elles peuvent donner une diversification géographique, sectorielle, de taille de transactions, et d’actifs que des acteurs canadiens spécialisés ne peuvent offrir. On ne saurait s’en plaindre.

La majorité des fonds canadiens d’actifs privés investissent principalement au ­Canada et, au mieux, étendent également leurs activités au marché américain. D’un point de vue sectoriel, une nette surreprésentation de fonds effectuant des prêts privés est active dans le secteur immobilier (Trez Capital, ­Romspen, ­River ­Rock ­Capital, Westbor0 Investment, ­Hazelview ­Investments, CMLS Frontenac, Equiton, ­Avenue ­Living, etc.) Même ­RBC, qui a lancé un fonds d’immobilier avec pour ­sous-conseiller ­QuadReal, le bras immobilier de la ­British Columbia Investment Management Corporation, vise un fonds 100 % investi dans le marché canadien. Bien que notre marché immobilier soit robuste et semble soutenu de manière constante par une immigration importante qui devrait perdurer, les conseillers qui souhaiteraient obtenir une diversification dans d’autres secteurs privés que l’immobilier canadien ont des choix limités.

Prudence nécessaire

Cela dit, malgré l’importance de ces organisations, il faut être prudent avant de plonger tête première dans de grands acteurs du secteur alternatif.

Des sociétés d’envergure mondiale peuvent tenter leur chance sur le marché de détail canadien sans que des garanties claires de leur pérennité ne soient assurées. Si le ballon d’essai ne fonctionne pas, qu’elles n’attirent pas suffisamment d’actifs ou que leurs activités au pays ne sont pas assez rentables, elles pourraient se soustraire en toute impunité à leurs responsabilités à l’égard des investisseurs. Cela s’est produit avec bon nombre de gestionnaires de fonds de couverture mondiaux lors de la crise financière de 2008.

On peut aussi se questionner sur les motivations d’un grand acteur à tenter de percer le marché de détail canadien, qui est relativement petit par rapport à d’autres à travers le monde. La société qui tente de se développer par l’intermédiaire d’une filiale au ­Canada ­fait-elle de bonnes affaires ailleurs ? ­A-t-elle fait l’objet de controverses ou de rachats importants à l’étranger ? ­Il n’y a pas forcément de mauvaise intention, mais il est sain de se poser la question.

On ne peut se fier aveuglément au fait que de savants investisseurs ont examiné la chose avant nous et que les placements conviennent forcément aux clients. Plusieurs vérifications diligentes sont nécessaires.

Par exemple, la structure de frais doit être examinée. En sus des frais de gestion du fonds canadien, il peut être pertinent de valider si des frais ­sous-jacents sont présents, par exemple si des ­sous-conseillers gèrent certains segments de la stratégie (fonds de fonds). On n’a parfois l’heure juste que lorsque l’on creuse la question ­au-delà des aperçus ou fiches d’informations de fonds. Ultimement, comme pour tout placement, les frais doivent être raisonnables, et le rendement net des frais également.

La structure de gouvernance doit être révisée. Qui calcule la juste valeur marchande du fonds ? À quelle fréquence ­est-elle vérifiée par un vérificateur externe ? ­Est-ce qu’une ou plusieurs sociétés tierces examinent les valorisations de manière indépendante, en plus des vérificateurs ? ­Comment le comité d’investissement choisit-il les placements, et quelle est sa composition ? ­Est-ce qu’un comité de surveillance composé en majorité de représentants externes à la société est en place pour superviser le travail du comité de placement et les activités ?

Enfin, la structure du fonds est également importante. Le gardien de valeurs ­est-il sérieux, tout comme le fournisseur de services administratifs ? ­Le fonds ­est-il distribué par un manufacturier canadien crédible ? ­Existe-t-il un fonds maître à l’étranger et si oui, où ­est-il domicilié et auprès de quelle société ? ­Qui supervise les transactions entre le fonds maître et le fonds local dans lequel l’argent des clients se trouve ?

Évidemment, les questions relatives à la stratégie d’investissement, aux gestionnaires, à leur rémunération, à l’historique, aux rendements et aux divers risques, comme pour tout placement, se doivent d’être posées.

Une étude de cas récemment observée dans le marché est l’arrivée de Blackstone dans le marché de détail, un des plus gros, sinon le plus gros gestionnaire d’actifs privés au monde. Forte d’une réputation qui la précède grâce à de bons résultats et à une forte croissance, cette société américaine pique certainement la curiosité.

Blackstone a fait l’objet d’importants rachats l’automne dernier de la part d’investisseurs asiatiques. Elle a dû suspendre temporairement les rachats. C’est normal, si les rachats excèdent la liquidité disponible du fonds. En soi, ce ne doit pas être un événement inquiétant.

Cela dit, il appert que de nombreux rachats ont été effectués parce que les fonds immobiliers Blackstone n’ont pas connu de baisse en 2022, contrairement à d’importantes corrections dans les titres immobiliers de sociétés publiques aux ­États-Unis, et certaines autres, plus légères, dans de nombreux fonds privés d’immobilier. Des investisseurs ont voulu effectuer un arbitrage entre des fonds à profit et d’autres à perte pour une catégorie d’immeubles ­sous-jacents similaire, en vendant les fonds ­Blackstone afin de générer des liquidités pour réinvestir ailleurs.

Aussi, ­Blackstone s’amène sur le marché canadien sans être distribuée par un manufacturier existant, avec une structure reconnue par les canaux de distribution habituels du pays.

Cela nous amène à nous interroger sur certains éléments. Pourquoi, avec sa taille, ­Blackstone veut-il lever des fonds au ­Canada ? ­La valorisation des fonds ­Blackstone ­aurait-elle dû connaître une certaine correction en 2022, à l’instar d’autres fonds immobiliers, publics comme privés ? Blackstone se lance seule sur le marché canadien, sans devenir ­sous-conseillère d’un manufacturier canadien établi. Qui jouera le chien de garde pour les épargnants canadiens ? ­Finalement, certains fonds de ­Blackstone, malgré leurs résultats et leur taille, sont tout jeunes et n’ont même pas cinq ans d’historique. ­La firme a bien un long historique, mais pas nécessairement leurs stratégies actuelles. Et, il faut le dire, les marchés privés ont eu la cote depuis plusieurs années. Dans l’immobilier, Blackstone a privilégié l’industriel et le multi-résidentiel, qui ont particulièrement bien performé. Cela résulte certes de prises de positions avisées, mais aussi d’un vent arrière important. ­Poser ces questions ne signifie pas que l’on croit qu’il y a anguille sous roche. Elles ne relèvent pas de la théorie du complot. Mais ces questions méritent d’être abordées, et ­Blackstone peut être ou ne pas être pertinente pour investir l’épargne de nos clients. Ce n’est pas uniquement la taille de l’émetteur qui le déterminera, mais l’ensemble des critères relatifs à un placement.

Le bonheur des uns fait souvent le malheur des autres. Si cette tendance s’inscrit dans la durée, cela aura certainement un effet sur l’écosystème des fonds privés canadiens. Les initiatives pour aider les gestionnaires de fonds alternatifs canadiens à réunir des actifs n’ont pas toujours été un franc succès — il est difficile d’imaginer que cela pourra aider.

Par exemple, ­AGF a lancé en 2021 sa fiducie de crédit privé avec ­SAF comme ­sous-conseiller. Les actifs nets totaux du fonds sont d’un peu plus de 65 millions de dollars (M$).

Mackenzie a elle aussi lancé un fonds en 2020 avec Northleaf à titre de ­sous-conseiller. Moins de 40 M$ d’actifs ont été récoltés dans cette stratégie.

On peut se demander si ces deux sociétés canadiennes bien établies et disposant de relations solides et durables avec le marché de détail canadien s’attendaient à recueillir aussi peu d’actifs dans une catégorie pourtant en croissance.

L’attrait de ces stratégies pour le marché de détail passe ­peut-être par une combinaison de fournisseurs externes mondiaux réputés et d’un manufacturier canadien tout aussi fiable. Il semble que c’est le pari que fait ­BMO ­Gestion mondiale d’actifs avec ­Partners ­Group, le plus récent lancement à voir le jour. Voyons où cela nous mènera.

Vincent Grenier-Cliche est gestionnaire de portefeuille, CIM.

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Les défis de l’indépendance https://www.finance-investissement.com/dossiers_/etudes-et-sondages/les-defis-de-l-independance/ Wed, 01 Nov 2017 00:00:00 +0000 https://stg-avatar.finance-investissement.com/uncategorized/les-defis-de-lindependance/ Les manufacturiers indépendants de fonds communs de placement (FCP) n'ont pas la vie facile. L'arène de la commercialisation est sans pitié. Les petits comme les gros marchent sur la corde raide de la rentabilité et des attentes des actionnaires.Illustration de la difficulté des petits manufacturiers à s'imposer, les Fonds O'Leary du coloré Kevin O'Leary ont rendu les armes après huit ans d'existence. Canoe Financial s'en est emparée en 2016. Du coup, ce manufacturier de Calgary a gonflé son actif sous gestion (ASG) de 800 M$, le faisant passer à quelque 4,3 G$.

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En ce qui concerne les plus gros, une onde de choc a secoué l’industrie lorsque la Financière CI a annoncé l’achat de Sentry Investissements. Quinzième plus important manufacturier de FCP, Sentry avait réussi une percée brillante et enviable auprès des plateformes de distribution de Financière Sun Life et de BMO Assurance. Ses succès avaient contribué à l’expansion fulgurante de l’ASG de Sentry, qui est passé de 5,7 G$ en 2011 à 18,2 G$ en 2016.

Selon l’analyste Scott Chan, de Canaccord Genuity, cette transaction pourrait donner le signal d’un «mouvement de consolidation» dans l’industrie des FCP.

En revanche, même s’il y avait consolidation, les manufacturiers indépendants ne sont pas menacés de disparition.

«Il y aura toujours de la place pour les manufacturiers indépendants. Plusieurs conseillers préfèrent acheter auprès d’indépendants plutôt qu’auprès d’institutions bancaires. Cependant, je crois que pour réussir, il faut atteindre une certaine taille afin de bénéficier d’économies d’échelle», indique Stephen Boland, analyste chez GMP Securities.

Atteindre un volume de ventes suffisamment élevé est l’un des principaux défis communs des indépendants. Les défis sont cependant multiples.

Voici les défis de quatre manufacturiers indépendants vus par cinq observateurs : le conseiller Michel-Olivier Marcoux (président de Gestion de Patrimoine ASF), les consultants Dan Hallett (vice-président et associé du HighView Financial Group) et Jean Morissette (ancien président de Services financiers Partenaires Cartier pour le Québec) ainsi que les analystes Scott Chan et Stephen Boland.

AGF : changer de cycle

Doyenne des manufacturiers indépendants de FCP avec soixante ans d’histoire, AGF a subi d’importantes sorties nettes depuis dix ans. À son sommet en 2007, son ASG total atteignait 56 G$. Dix ans plus tard, soit en septembre 2017, il était de 35,3 G$.

Mais peu à peu, la société colmate les brèches.

En septembre 2017, l’ASG en FCP s’établissait à 18,3 G $, comparativement à 17,8 G $ un an plus tôt. Cette augmentation de 2,8 % découle des conditions de marché favorables. Cependant, selon toute probabilité, AGF abordera prochainement la terre promise des ventes nettes positives.

«Les ventes nettes approchent du point d’équilibre auprès des clientèles individuelles et institutionnelles», observe Stephen Boland.

Selon l’analyste de GMP Securities, le «cycle de sous- performance d’AGF est semblable à ceux qu’ont connu d’autres manufacturiers. Il faut du temps pour rectifier les choses».

Divers facteurs favorisent l’entrée prochaine de la société dans un nouveau cycle de ventes nettes positives. La direction a reconstruit ses équipes de gestionnaires. Elle a sensiblement élargi sa palette de fonds alternatifs. Sa stratégie visant à rejoindre les bien nantis remporte du succès : l’actif géré par la gestion privée a progressé d’environ 8 % par an, soit une croissance de 52,4 % au cours des cinq dernières années. Finalement, la société a lancé en janvier sa propre gamme de fonds négociés en Bourse.

Cela étant dit, AGF doit rebâtir une partie de son capital de réputation.

«Selon moi, le principal défi d’AGF consiste à regagner la confiance des conseillers qui l’ont délaissée au cours des dernières années», estime Michel-Olivier Marcoux. Ce jeune entrepreneur de 28 ans confie «qu’aucun représentant d’AGF» ne l’a contacté depuis ses débuts dans l’industrie en 2009. «La chose est rare, puisque je rencontre régulièrement des représentants d’autres firmes, y compris certaines avec lesquelles je ne fais pas affaire», précise-t-il.

CI : le défi de la distribution

Même s’il est un géant des FCP, Placements CI doit renforcer sa structure de distribution, étant donné que Gestion de patrimoine Assante est le seul réseau qui lui appartienne.

D’après l’analyste Scott Chan, l’acquisition de Sentry Investissements renforce un canal de distribution peu exploité jusqu’ici par le manufacturier, à savoir les conseillers réglementés par l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM). «La plus grande partie de l’actif sous gestion de Sentry provient de ce canal de distribution. Et je crois que les relations des représentants [wholesalers] de Sentry dans ce canal de distribution sont particulièrement fortes», signale-t-il.

Dans l’immédiat, CI devra résoudre le problème des importants rachats nets de Sentry, qui ont atteint 1 G$ en 2016, selon l’estimation de Scott Chan.

La direction de la société considère que les bons classements de fonds constituent un argument clé pour accompagner sa stratégie de pénétration de marché. «Au 31 décembre 2016, plus de 60 % de l’actif sous gestion se trouvait dans les deux premiers quartiles pour une période de dix ans», indiquait la direction dans son dernier rapport annuel. Aux yeux de l’analyste Stephen Bolland, les performances supérieures à la moyenne du manufacturier mettent d’ailleurs la société en «position de force» sur le terrain des ventes.

Le conseiller Michel-Olivier Marcoux est un adepte convaincu de ces fonds – le manufacturier faisant partie de son Top 5. Il estime qu’au cours des prochaines années, CI devra «garder l’oeil ouvert sur les processus de succession des nombreux gestionnaires vedettes qui font sa marque de commerce».

FIERA : le défi de la vente au détail

La progression de Fiera se fera dans le secteur des stratégies alternatives, qui représente environ 5 % de son ASG.

Selon l’analyste Scott Chan, la direction de la société de gestion indépendante veut le faire doubler et passer à une proportion globale de 10 % en raison de meilleures marges bénéficiaires. Lors du premier semestre 2017, le secteur des marchés institutionnels a enregistré une forte hausse de 12,3 % de l’ASG. Les contributions nettes sont de 1,6 G$.

En revanche, la performance du secteur de détail appelé «marché des conseillers aux investisseurs» n’est pas aussi éclatante. Ainsi, lors des six premiers mois de l’année, les contributions nettes sont négatives à 531 M$.

Dan Hallett se demande si la présence de Fiera dans le secteur des FCP ne serait pas un effet indirect et accidentel de l’acquisition de Sceptre en 2010. «Si ma mémoire est fidèle, cette transaction avait permis d’élargir la base d’actif de Fiera dans les marchés institutionnels canadiens. La composante de fonds de détail de Sceptre était moins significative», avance-t-il.

Intégrés à Fiera, les FCP de Sceptre sont devenus les pièces maîtresses de la société sur l’échiquier de l’épargne collective canadienne.

Toutefois, ont-ils été négligés ? Selon Jean Morissette, les succès de Fiera auprès des clientèles institutionnelles et de gestion privée ont porté ombrage aux activités de détail. «J’aurais tendance à penser que la croissance très rapide de l’organisation dans les secteurs d’activité marchés institutionnels et gestion privée a fait en sorte que le secteur des produits de détail n’a pas encore été priorisé», évoque-t-il.

Chose certaine, les portes de la distribution ne s’ouvrent pas d’emblée, même pour un gestionnaire aussi prestigieux que Fiera. En témoigne sa situation auprès de la Banque Nationale, pourtant actionnaire minoritaire de la firme. «Fiera peut perdre des mandats auprès de la Banque Nationale. En raison de l’architecture ouverte de sa plateforme de distribution, la banque ne veut pas dépendre d’un manufacturier en particulier», dit Scott Chan.

Sprott : le défi de la spécialisation

De manufacturier généraliste aux bons résultats, Sprott s’est redéfinie comme spécialiste des métaux précieux et des ressources naturelles.

Il faut dire que les dernières années ont été mouvementées. En avril dernier, la société s’est départie de son secteur d’actifs diversifiés canadiens. Avec un ASG d’environ 3 G$, ce secteur était notamment composé de FCP destinés aux investisseurs canadiens. Mais depuis quelques années, ses résultats étaient écrits à l’encre rouge. En 2016, les sorties nettes avaient atteint 126 M$.

La société s’est principalement recentrée sur les métaux précieux et les ressources naturelles. La direction affirme que ces domaines sont peu corrélés aux marchés traditionnels.

Jean Morissette évoque la possibilité que cette stratégie permette au manufacturier indépendant de briller de nouveau. «Compte tenu des barrières à l’entrée comme les coûts, la concurrence et l’absence de réseau de distribution exclusif, la spécialisation par niches est une façon rationnelle de faire sa place lorsqu’on est un petit acteur. Et l’une des seules», estime-t-il.

Stephen Boland partage son point de vue. «Je pense que Sprott a réalisé qu’elle n’avait pas la taille suffisante pour s’imposer dans les marchés de détail. La direction a choisi des secteurs qui pourraient lui être bénéfiques», affirme-t-il.

Ce n’est pas l’avis de tous. «Je ne suis pas certain que cette nouvelle mouture de Sprott conviendra aux investisseurs. Les métaux précieux sont volatils, les dépenses en capital sont élevées et ces entreprises peuvent facilement faire mauvais usage des excédents de trésorerie», soutient de son côté Dan Hallett.

Il faudra peut-être du temps pour effacer les récents déboires dans l’esprit des conseillers.

«J’ai un peu perdu confiance en Sprott. Dans le monde des investissements, il est toujours difficile de retrouver une confiance ainsi mise à l’épreuve», souligne Michel-Olivier Marcoux.

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