finance durable – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Thu, 12 Jun 2025 11:07:47 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.1 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png finance durable – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Réglementation, IA et finance durable : l’AMF dévoile sa feuille de route 2025-2029 https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/reglementation-ia-et-finance-durable-lamf-devoile-sa-feuille-de-route-2025-2029/ Thu, 12 Jun 2025 11:07:47 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=107962 L’adaptation aux défis technologiques fait partie des préoccupations.

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Renforcer l’expérience consommateur, agir pour un secteur financier dynamique et intègre, et soutenir les talents et la performance organisationnelle : l’Autorité des marchés financiers (AMF) dévoile les priorités de son plan stratégique 2025-2029, dans un contexte de transformation rapide du secteur financier.

« Comme régulateur, notre plus grand défi est de préserver le haut niveau de confiance du public à l’égard du secteur financier québécois », souligne Yves Ouellet, président-directeur général de l’AMF.

Une vigilance accrue face aux risques
Dans un secteur en mutation, les défis s’accumulent :

  • complexité accrue des produits financiers,
  • montée des risques de fraude,
  • impacts des changements climatiques,
  • croissance des marchés privés
  • et développement accéléré de l’intelligence artificielle.

L’AMF entend répondre à ces enjeux en intensifiant ses activités de surveillance et en assurant un meilleur arrimage entre l’évolution du cadre réglementaire et les attentes du marché.

Le plan prévoit une hausse du nombre d’enquêtes menant à des sanctions et un renforcement de la conformité aux standards internationaux.

L’AMF poursuivra aussi son engagement dans les forums nationaux et internationaux pour demeurer à l’avant-garde des meilleures pratiques en matière de gouvernance, de cybersécurité et de finance durable.

Intelligence artificielle et gestion des données
L’innovation technologique constitue un levier central du plan. L’AMF prévoit notamment tripler d’ici 2029 le nombre de projets utilisant l’intelligence artificielle pour soutenir les consommateurs et les institutions financières (passant d’un en 2025 à trois en 2029). L’utilisation stratégique des données fait aussi partie des priorités, avec un objectif de 13 projets par an fondés sur la valorisation des données d’ici 2028-2029.

Cette transformation touche également les modes de prestation de services. L’organisation veut moderniser ses mécanismes d’assistance aux consommateurs, en s’appuyant sur des solutions numériques pour rendre les services plus accessibles et mieux adaptés à l’autonomie financière croissante de la population.

Soutenir les talents et la mobilisation
En matière de gestion organisationnelle, l’AMF se fixe des objectifs clairs pour favoriser le développement des compétences, l’inclusion et la simplification des processus internes.

Face à la rareté des talents dans les domaines de la régulation, de la finance durable et des technologies, l’organisme compte se positionner comme employeur de choix, notamment en misant sur la flexibilité, l’innovation et l’alignement entre les expertises et les besoins stratégiques.

Éducation financière et pratiques commerciales
Le plan accorde une grande place à l’éducation financière, un levier essentiel pour contrer les stratagèmes frauduleux et améliorer l’autonomie des citoyens. L’AMF veut augmenter de 8 % d’ici 2029 le nombre de consommateurs sensibilisés parmi les clientèles ciblées et accroître son taux de notoriété publique. L’organisme entend également veiller à ce que les pratiques commerciales soient mieux alignées avec les intérêts des consommateurs, grâce à une surveillance renforcée et à des mécanismes de plainte plus efficaces.

L’élaboration de ce plan stratégique a impliqué une démarche collaborative avec plusieurs intervenants du secteur financier, des représentants de groupes de consommateurs et de nombreux experts.

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Relève à la présidence du CA de Finance Montréal https://www.finance-investissement.com/nouvelles/developpement-des-affaires/avis-de-nomination-developpement-des-affaires/releve-a-la-presidence-du-ca-de-finance-montreal/ Thu, 05 Jun 2025 10:52:16 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=107827 NOUVELLES DU MONDE — Mathieu Talbot succède à Nicolas Patard.

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Mathieu Talbot, vice-président, Services aux entreprises et Financement corporatif au Mouvement Desjardins, a été nommé président du conseil d’administration de Finance Montréal, la grappe financière du Québec.

Il prend la relève de Nicolas Patard, directeur général et chef, Produits financiers à la Banque Nationale du Canada, qui occupait cette fonction depuis mai 2018. Sous sa présidence, celui-ci a contribué au rayonnement de la grappe financière québécoise, notamment par la création de la Station Fintech Montréal, en décembre 2019, et le développement de l’expertise en finance durable.

Lire également : Québec renouvelle son soutien à Finance Montréal

Nicolas Patard, qui a occupé le poste de président du conseil d’administration pendant sept années consécutives, assurera la transition au cours des 12 prochains mois à titre de président sortant.

« C’est un privilège de prendre la relève du conseil à un moment charnière, alors que la Station Fintech s’apprête à accueillir encore plus de jeunes pousses, et que Montréal se distingue comme la première place financière verte en Amérique du Nord », a déclaré Mathieu Talbot.

Titulaire d’un MBA en finance de l’Université Laval, il a débuté sa carrière chez Banque Nationale Marchés financiers avant de se joindre au Mouvement Desjardins en 2011.

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Transition verte : cinq clés pour relancer la finance durable https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/transition-verte-cinq-cles-pour-relancer-la-finance-durable/ Thu, 22 May 2025 10:50:30 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=107416 SOMMET DE LA FINANCE DURABLE – Quand collaboration rime avec innovation.

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Les reculs politiques et les tensions géopolitiques fragilisent les engagements climatiques. Dans ce contexte incertain, la finance durable doit redoubler d’audace. C’est le message qu’ont livré plusieurs leaders du secteur, dont Geneviève Morin, PDG de Fondaction, lors du Sommet de la finance durable. Voici cinq leviers concrets pour maintenir le cap.

1-Résister aux vents contraires

« On a avancé sur la finance durable et les engagements de décarbonation, mais dès qu’un obstacle politique se présente, tout semble balayé », constate Geneviève Morin. Un exemple : en janvier 2025, six grandes banques canadiennes — BMO, Banque Nationale, CIBC, TD, Scotia et RBC — ont quitté l’Alliance bancaire Net Zéro (NZBA), qui vise à aligner les portefeuilles financiers sur les objectifs de carboneutralité d’ici 2050.

Lire aussi : Retrait des banques de l’Alliance Net Zéro : une stratégie de recul ou de repositionnement ?

Bien qu’un écosystème solide ait vu le jour au cours de la dernière décennie (obligations vertes, fonds à impact, stress tests climatiques, etc.), ces outils sont aujourd’hui remis en question, en partie à cause de reculs politiques aux États-Unis.

« Le danger, c’est de répondre par le repli ou l’indignation. Il faut au contraire regarder la réalité en face », estime Philippe Zaouati, directeur général de Mirova, une filiale de Natixis dédiée à l’investissement responsable.

Même constat au Québec, où le recteur de l’Université Concordia, Graham Carr, dénonce le sous-financement chronique des universités, qui menace la formation de la relève. Il pointe aussi la baisse de 43 % des demandes d’admission d’étudiants internationaux, attribuable à des politiques migratoires restrictives. « Cette perte de talents est un frein majeur à la transition énergétique », souligne-t-il.

2-Repenser la gestion des risques 

Geneviève Morin propose une refonte de la grille d’analyse des modèles d’affaires, qui devraient prioriser le respect des limites planétaires et la réponse aux besoins humains plutôt que la seule rentabilité. Dans ce sens, l’économie circulaire, l’agriculture régénérative et l’économie sociale sont, selon elles, des filières prometteuses.

Elle appelle aussi à réévaluer notre rapport au temps et au risque. « Les pressions pour des rendements à court terme sont incompatibles avec les défis sociaux et environnementaux auxquels nous faisons face. » Les risques systémiques dans les décisions d’investissement, comme la perte de biodiversité, les inégalités sociales croissantes, les catastrophes climatiques, doivent être intégrés aux décisions d’investissement, au même titre que la volatilité des marchés.

La dimension sociale de la transition ne doit pas être ignorée, notamment pour les travailleurs issus de secteurs en déclin. Pour atteindre cet objectif, Fondaction s’est associé avec le collectif G15+, un regroupement québécois d’organisations qui développe une nouvelle série d’indicateurs de bien-être, comme le traitement des aînés, l’accès à la nature, la santé et l’éducation, afin de guider les décisions d’investissement.

3-Mobiliser l’épargne au service du bien commun

La transition passe aussi par un accès facilité à l’épargne durable. En décembre 2024, Fondaction a conclu une entente avec Bâtirente, spécialisée en produits d’épargne retraite responsables, pour élargir son offre. Objectif : permettre à tout un chacun, et pas seulement aux investisseurs aguerris, de faire fructifier son épargne tout en contribuant à un impact social et environnemental positif.

4-Accélérer la transition énergétique

Dans la transformation du secteur énergétique aussi, les partenariats contribuent à accélérer le mouvement. À Montréal, l’Université Concordia pilote actuellement un projet d’envergure avec Hydro-Québec et Énergir pour électrifier une trentaine de bâtiments du campus Loyola, dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce. Cette initiative bénéficiera aussi au voisinage en période de pointe.

« Ce projet est un véritable laboratoire vivant », précise Graham Carr. Il permet de tester à la fois de nouveaux modèles énergétiques et de financement durable. Car la transition énergétique, rappelle-t-il, n’est pas qu’une question d’ingénierie. Elle repose aussi sur des choix économiques.

5-Innover, collaborer, partager

L’accès à des données ouvertes et comparables est essentiel pour orienter les capitaux vers des projets durables. Mirova collabore avec d’autres gestionnaires d’actifs pour créer des bases de données d’impact accessibles à tous, par exemple pour évaluer les émissions évitées ou les impacts sur la biodiversité.

L’innovation passe également par la création de fonds d’impact, comme le fonds Land Degradation Neutrality (LDN), lancé par Mirova avec Fondaction et la Banque européenne d’investissement. Ce fonds investit dans la gestion durable et la restauration des terres. Un second fonds a vu le jour dans la foulée (Mirova Sustainable Land Fund 2) pour soutenir des projets d’agroforesterie et d’agriculture régénératrice dans les pays en développement.

En parallèle, Mirova a inauguré l’automne dernier un centre de recherche dédié à la finance durable, en partenariat avec l’Université Columbia et l’ENSAE Paris. Ce centre s’attaque à des thèmes négligés par le milieu académique, comme la finance mixte (blended finance).

Philippe Zaouati milite pour une vision élargie de la finance durable. « Elle ne doit pas se cantonner à une niche » dit-il, citant la question du financement de la défense en Europe, qui pose l’enjeu de la souveraineté de manière plus générale. Il invite à dépasser les « postures simplistes » et plaide pour une finance qui ose s’engager dans des domaines complexes sans renier ses valeurs.

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Remettre au premier plan la transition climatique https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/remettre-au-premier-plan-la-transition-climatique/ Thu, 22 May 2025 10:26:55 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=107399 La nouvelle initiative, Business Future Pathways recherche l’adhésion de l’industrie pour « généraliser » les idées.

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Des experts en finance durable ont lancé une nouvelle initiative visant à encourager les institutions financières et les entreprises canadiennes à élaborer et à mettre en œuvre des plans de transition climatique crédibles, mesures qui, selon eux, garantiront la compétitivité et la résilience du Canada dans l’économie mondiale.

Annoncée le 13 mai dernier, cette nouvelle initiative menée par les milieux financiers s’intitule Business Future Pathways.

Elle vise à fournir des orientations claires, pratiques et conformes aux normes internationales sur la manière dont les institutions financières et les entreprises du pays peuvent renforcer leur préparation au changement climatique afin d’attirer les capitaux mondiaux et de renforcer la confiance des investisseurs, résume Barb Zvan, présidente-directrice générale du University Pension Plan Ontario (UPP), qui est à la tête de l’initiative.

Ces orientations s’inspireront d’exemples tels que les normes de divulgation de la durabilité de l’International Sustainability Standards Board, le Transition Plan Task Force du Royaume-Uni et la taxonomie de la finance durable de l’Australie, continue Barb Zvan.

« Cette initiative ne vise pas à créer de nouvelles normes ou de nouveaux cadres, mais à les rendre accessibles et à comprendre à quoi ressemblent ces différents cadres et normes », explique-t-elle.

« C’est d’autant plus important que nous envisageons d’élargir encore davantage [le nombre de] nos partenaires commerciaux. Nombre de ces pays s’attaquent activement au problème du climat dans le cadre de leurs plans de transition. Si nous voulons être considérés comme compétitifs par rapport aux autres, nous devons commencer à nous pencher sur cette question », souligne-t-elle.

Le lancement de Business Future Pathways intervient à un moment où la prise en compte des risques climatiques n’est plus une priorité pour nombre d’institutions financières, d’entreprises et d’organismes de réglementation des valeurs mobilières du Canada, qui s’efforcent de faire face à l’incertitude économique engendrée par la guerre commerciale en cours.

Fin avril, les Autorités canadiennes en valeurs mobilières ont annoncé qu’elles suspendaient leurs travaux sur de nouvelles règles visant à rendre obligatoire la communication d’informations sur le climat, invoquant la nécessité de « rendre les marchés canadiens plus compétitifs, plus efficaces et plus résilients ».

Nous avons également assisté récemment à un recul des engagements des grandes banques canadiennes en matière de financement durable, notamment la Banque Royale du Canada, qui a renoncé à son engagement de faciliter 500 milliards de dollars de financement durable d’ici 2025. La RBC a invoqué l’impact des nouveaux changements réglementaires, en particulier les modifications apportées à la Loi sur la concurrence du Canada, pour expliquer cette décision.

La nouvelle initiative vise à tirer parti de l’élan donné par d’autres efforts en matière de finance durable, tels que le Conseil d’action en matière de finance durable (CAFD), créé par le gouvernement fédéral pour guider le Canada sur la voie du zéro net, commente Barb Zvan, qui a été membre du Conseil d’action. Plusieurs recommandations du CAFD n’ont pas encore été adoptées par le gouvernement fédéral, notamment l’établissement d’une taxonomie verte et de transition pour le Canada.

L’initiative volontaire

Business Future Pathways est toutefois un effort non partisan et dépend de l’adhésion volontaire des institutions financières et des entreprises.

Jusqu’à présent, des dirigeants de grandes institutions financières, de fonds de pension et de gestionnaires d’actifs canadiens, dont UPP, Addenda Capital, Placements Mackenzie, le Mouvement Desjardins et Vancity Investment Management ont rejoint le comité consultatif financier de Business Future Pathways.

Le comité consultatif technique regroupe également des représentants d’organisations non gouvernementales environnementales, ainsi que des universitaires et des climatologues issus notamment de l’Institute for Sustainable Finance, de Shift, d’Environmental Defence, de l’Université de la Colombie-Britannique et de SHARE.

« Nous essayons de créer une structure de gouvernance plus inclusive et plus solide, qui bénéficie non seulement de l’adhésion des institutions financières, mais aussi de celle de la société civile dans son ensemble », souligne Jonathan Arnold, directeur de la finance durable à l’Institut canadien du climat, qui dirige les recherches pour cette nouvelle initiative.

« En créant un groupe d’intérêt aussi large, nous essayons vraiment de nous assurer que les conseils que nous offrons sont acceptés et durables et qu’ils peuvent vraiment commencer à intégrer certaines de ces idées. »

Business Future Pathways publiera plusieurs rapports dans les mois à venir. Son premier rapport, prévu pour cet automne, expliquera « pourquoi la planification de la transition est importante pour le Canada, en particulier à l’heure actuelle », rapporte Jonathan Arnold.

Il présentera ensuite des orientations sur ce à quoi ressemble un plan de transition crédible, en adoptant, dans la mesure du possible, une approche sectorielle.

« Ce qui est différent dans ce groupe, c’est que nous ne cherchons pas à développer quoi que ce soit de nouveau », affirme Jonathan Arnold.

« Nous reconnaissons qu’il y a une tonne de recherches, d’informations et d’efforts remarquables qui ont déjà été réalisés au niveau international. Il s’agit en fait d’essayer d’entendre les investisseurs sur ce qui compte le plus pour eux dans cette soupe alphabétique de conseils, de normes et de mesures, et de les ramener à ce qui compte le plus pour le Canada — se concentrer sur les secteurs qui comptent le plus pour l’économie canadienne. »

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La finance durable prend le relai https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/la-finance-durable-prend-le-relai/ Wed, 14 May 2025 10:21:53 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=107343 Au 5e Sommet de la finance durable à Montréal.

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« Et si on reprenait le courant… sans laisser de trace ? »  C’est l’appel lancé à l’ouverture de la 5e édition du Sommet de la finance durable, organisé par Finance Montréal, qui se tient du 13 au 15 mai dans la métropole.

Acteurs financiers, leaders municipaux et porteurs de solutions se réunissent pour repenser les modèles économiques dans le respect des limites planétaires. Durant la première matinée, ils ont brossé un portrait des défis planétaires, mais aussi des leviers financiers capables d’accélérer la transition.

« L’espoir du lendemain », comme l’illustrait poétiquement la performance du Théâtre du bonheur en ouverture du sommet, dépend de la capacité des acteurs de la finance à changer de cap, vite et ensemble. Le futur de la planète passe par une transformation systémique des économies que la finance a la capacité d’accélérer, a déclaré la journaliste Sandrine Rastello en préambule.

Le constat est sans appel : l’humanité consomme l’équivalent de 1,7 Terre par an pour couvrir ses besoins, selon le Global Footprint Network. Depuis 2009, les scientifiques ont défini neuf limites planétaires. Six d’entre elles ont déjà été franchies en 2023. Or, chaque transgression d’une limite affaiblit l’équilibre global des autres : le climat, la biodiversité, l’usage des sols, les cycles de l’azote et du phosphore, l’acidification des océans, la pollution chimique et l’eau douce. Sur plusieurs de ces éléments, les zones de sécurité écologique ont déjà été dépassées.

Alors que les urgences s’accumulent, certains signaux politiques inquiètent le secteur financier. En particulier, la vague de déréglementations climatiques qui ont marqué les 100 premiers jours du gouvernement de Donald Trump aux États-Unis suscite l’inquiétude et l’incertitude.

Montréal, chef de file

Pourtant, la collaboration internationale progresse en matière d’investissement responsable. Montréal entend jouer un rôle de chef de file dans ce mouvement. Selon le Global Green Finance Index, Montréal se classe désormais premier centre nord-américain en finance durable et 8e au monde parmi 95 villes.

« Nous avons à Montréal un écosystème financier qui veut vraiment changer les choses », observe Luc Rabouin, responsable du développement économique et de l’enseignement supérieur au comité exécutif de la Ville de Montréal.

Au cours des derniers mois, l’administration municipale a mis en place une série de mesures pour favoriser la transition, signale-t-il. Adoption de la première Feuille de route gouvernementale en économie circulaire (FREC), politique d’achats responsables pour 3 milliards de dollars de dépenses municipales, indice de circularité pour favoriser la réduction, le réemploi, la récupération et le recyclage, etc.

Cependant, dans un contexte d’incertitude économique, la tentation de ralentir est forte. « Ce serait une erreur. Il faut mettre le pied sur l’accélérateur. Et il n’y aura pas de transition écologique sans la finance », dit-il.

Jacques Deforges, directeur général de Finance Montréal, estime que les acteurs financiers doivent rester mobilisés malgré les vents contraires. « Nous avons une responsabilité d’influence », dit-il.

Parmi les initiatives en cours : la prochaine feuille de route québécoise pour la finance durable préparée par Finance Montréal. L’art a aussi sa place dans ce mouvement. « La finance doit permettre à l’art de s’exprimer », affirme Jacques Deforges soulignant la présence au sommet d’œuvres comme Blackhole et l’exposition de sculptures en carton recyclé de Laurence Vallières.

Les reculs observés dans les indices ESG (environnement, social et gouvernance) américains doivent servir de rappel, estime pour sa part Will Fayed, premier vice-président régional, Ventes institutionnelles et comptes nationaux, et responsable des placements durables chez Placements Mackenzie. « Ces défis nous forcent à mieux faire. »

Il appelle à maintenir le dialogue, mais aussi à multiplier les partenariats pour accélérer la transition. Il plaide notamment des projets basés sur des solutions fondées sur la nature, qui régénèrent les écosystèmes tout en stimulant les économies locales. « C’est une question d’héritage pour les générations futures. »

L’effet des partenariats

Plusieurs vents contraires soufflent sur les avancées climatiques. La finance a le pouvoir de renverser la tendance, notamment par la collaboration et les partenariats, ont mentionné des acteurs du secteur, mentionnent des intervenants.

Fondaction, par exemple, a établi des partenariats avec d’autres organisations à mission sociale et solidaire pour créer de nouveaux types de financement, notamment sur le plan de la retraite. « On s’unit on travaille ensemble pour amener les gens à se rendre compte que leur épargne à de l’importance », signale la présidente, Geneviève Morin. Elle souligne la nécessité de fournir « les bons produits aux Québécois pour leur donner davantage de solutions d’épargne qui auront plus d’impact ».

Pour comprendre l’impact de la finance dans le monde, les universités ont également un rôle à jouer. Graham Carr, recteur de l’Université Concordia, signale le recul du financement des universités comme préoccupant. Toutefois, des initiatives inspirantes voient le jour, comme le récent partenariat entre l’Université Concordia, Énergir Développement et Hydro-Québec, qui vise à convertir 30 bâtiments du campus Loyola vers un réseau énergétique durable et favoriser la transition énergétique. « Pour relever le défi, on doit avoir un esprit de collaboration, car il y a beaucoup de barrières à briser », note Graham Carr.

Autre initiative, en finance durable cette fois : le Fonds intergénérationnel de l’Université Concordia (FiUC) a terminé sa transition vers le cadre en vertu duquel il s’engage à se convertir entièrement à l’investissement durable au cours des prochaines années.

L’effort est mondial. La société de gestion d’actifs spécialisée dans l’investissement responsable Mirova, basée en France, a lancé en partenariat avec d’autres institutions financières le premier fonds pour la gestion durable des terres (Land Degradation Neutrality), qui investit plus de 100 millions d’euros entre autres dans des projets de déforestation dans le monde.

Avec la guerre en Ukraine et le réarmement de plusieurs pays européens, le financement de la défense redevient d’actualité, signale Philippe Zaouati, spécialiste de la finance verte et directeur général de Mirova. Comment un financier durable et responsable aborde-t-il le financement de la défense ? La finance durable ne doit pas être une finance de niche, répond l’entrepreneur et écrivain. « Quand on est dans la finance, on doit financer le monde tel qu’il est dit. Il faut sauter dans le bain et s’attaquer aux problèmes de l’heure comme la souveraineté énergétique. »

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RBC abandonne son engagement en faveur de la finance durable https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/rbc-abandonne-son-engagement-en-faveur-de-la-finance-durable/ Fri, 09 May 2025 10:05:30 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=107218 Et retarde la publication d’informations à ce sujet.

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Le 6 mai dernier, la plus grande banque du Canada a annoncé qu’elle renonçait à l’un de ses principaux engagements climatiques et qu’elle suspendait la publication de ses progrès dans ce domaine, notamment en raison de nouvelles réglementations sur l’écoblanchiment.

Dans son dernier rapport sur le développement durable, RBC rapporte avoir abandonné son objectif de faciliter 500 milliards de dollars (G$) de financement durable après avoir constaté des problèmes dans sa méthodologie.

La banque explique que ces conclusions, ainsi que les amendements récents à la Loi sur la concurrence qui fixent des attentes en matière de déclarations environnementales, l’ont amenée à « retirer » son engagement.

RBC a également choisi de ne pas divulguer son ratio d’approvisionnement en énergie — un indicateur clé permettant de comparer le financement accordé aux énergies à fortes émissions de carbone par rapport à celles à faibles émissions — invoquant, là encore, les récentes modifications législatives qui exigent de justifier toute déclaration environnementale.

L’année dernière, la banque s’était engagée à publier son ratio à la suite de pressions exercées par des actionnaires, dont le fonds de pension de New York (New York pension system).

Elle a également indiqué qu’elle ne divulguerait pas les progrès réalisés dans le cadre de son engagement à consacrer 35 G$ aux énergies à faible teneur en carbone d’ici à 2030.

Dans un communiqué, Jennifer Livingston, vice-présidente climat chez RBC, affirme que la banque est fière de ses efforts en matière climatique ainsi que de l’augmentation de son financement des énergies à faibles émissions de carbone, tout en précisant qu’elle a néanmoins choisi de ne pas en dévoiler davantage.

Lire également : L’investissement responsable à la croisée des chemins

« De récents amendements à la loi canadienne sur la concurrence limitent les informations que nous pouvons partager sur certaines divulgations en matière de développement durable », affirme-t-elle.

Jennifer Livingston a souligné que les mesures devaient s’aligner sur des méthodologies internationalement reconnues, mais qu’il n’en existait pas pour certaines d’entre elles.

« Nous sommes déçus de ne pas pouvoir partager ces mesures en externe, mais nous continuerons à les surveiller et à les communiquer en interne pour mesurer nos progrès. »

Toutefois, rien n’empêche la banque de faire part de ses conclusions, tempère Tanya Jemec, avocate spécialisée dans la finance au sein de l’association de défense Ecojustice.

« Les dispositions relatives à l’écoblanchiment de la Loi sur la concurrence n’empêchent pas les entreprises de faire des déclarations sur leurs activités qui peuvent être justifiées de manière adéquate », a-t-elle commenté par courriel.

« Le refus de RBC de divulguer son ratio de financement énergétique suggère un manque de confiance dans sa propre méthodologie. »

Elle a indiqué que la méthodologie du ratio d’approvisionnement en énergie mise au point par BloombergNEF pourrait servir de point de référence, notant que selon ces méthodes, la RBC est l’une des moins performantes parmi les grandes banques mondiales.

Si la banque adoptait une norme, comme celle de BloombergNEF, elle pourrait être en mesure de satisfaire aux exigences canadiennes en matière d’écoblanchiment, mais cela risquerait d’exposer ses piètres performances.

Richard Brooks, directeur des finances climatiques de Stand.earth, voit ce retrait de données comme un pas en arrière, qu’il juge décevant et inquiétant de la part de la plus grande banque du Canada.

Selon lui, cette action montre que le premier ministre Mark Carney devra adopter une position plus ferme pour faire avancer l’action climatique.

« La RBC fait un pas en arrière, donc à mon avis, cela signifie que Mark Carney doit faire un pas en avant et reconnaître que les mesures volontaires ne fonctionneront pas et que la réglementation doit être accélérée. »

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Baisse de l’ESG dans les portefeuilles https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/baisse-de-lesg-dans-les-portefeuilles/ Tue, 22 Apr 2025 10:17:44 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=106865 Le scepticisme mine son adoption.

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La disposition des conseillers à intégrer les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans les portefeuilles de leurs clients a reculé en 2024. Derrière le clivage entre ceux qui croient avec ferveur à l’ESG et ceux qui s’en méfient se cachent des vents de face sur ce secteur, y compris certaines craintes de sous-performance de ce type d’investissement.

Ainsi, l’intégration dans les portefeuilles des clients de l’investissement axé sur les facteurs ESG diminue en 2024, après avoir connu un sommet en 2022, selon le Pointage des courtiers québécois et le Pointage des courtiers multidisciplinaires. En 2022, la part moyenne pondérée d’actif géré ciblant l’ESG se chiffrait à 34,9 % chez les conseillers en placements liés à des courtiers de plein exercice, alors qu’elle n’était que de 19,6 % en 2024. Chez les conseillers liés à des courtiers multidisciplinaires, cette proportion s’établissait à 14,2 % en 2023, à 13,5 % en 2022, et se chiffre à 8,9 % en 2024.

En 2024, les conseillers du secteur du plein exercice ayant un actif moyen par client parmi le top 20 % de leur catégorie sont davantage enclins à avoir une plus grande proportion de leur actif en ESG que leurs pairs. Chez les conseillers liés à des courtiers multidisciplinaires du top 20 %, c’est le contraire qui s’observe, soit un revirement de tendance par rapport à 2023.

Nos sondages auprès des conseillers démontrent encore cette année que l’ESG polarise. Un segment de conseillers a adopté l’investissement ESG pour la quasi-totalité de leurs portefeuilles, alors que d’autres, parfois sceptiques, tournent le dos à l’ESG ou en ont une part minime.

En tout, 6,3 % des répondants affirment qu’au moins 80 % de leur actif géré est orienté vers des stratégies ESG.

À l’inverse, en 2024, 29 % des conseillers de plein exercice et 20 % des conseillers liés à des courtiers multidisciplinaires avaient 0 % de leur actif administré orienté vers l’ESG. En 2023, 29 % des premiers et 15 % des seconds n’avaient aucun actif orienté vers l’ESG par rapport à 15 % et 16,3 %, respectivement, en 2022 et 42 % et 34 % respectivement en 2020. Cette tendance laisse croire qu’un segment de conseillers semble avoir tenté l’ESG ces dernières années avant de s’en détourner. L’intérêt pour l’ESG a décru, après un sommet en 2022.

« C’est très important et mes enfants vous le diront eux-mêmes », affirme un conseiller dont 100 % de son actif géré est axé sur l’ESG. « C’est important pour nous et nos clients », entonne un autre dont l’actif est composé à 95 % d’ESG. « C’est quelque chose que mes plus jeunes clients demandent », ajoute un autre.

À l’autre bout du spectre, chez les conseillers « méfiants », on affirme que « la demande est plutôt basse ». La critique d’écoblanchiment revient souvent : « Beaucoup de tape-à-l’œil, de “greenwashing” encore », lance un conseiller dont la part ESG s’élève à 25 %. « Je ne crois pas vraiment aux ESG. C’est du marketing », ajoute un conseiller, dont l’actif ESG s’élève à 20 %.

Un conseiller en placement qui ne détient que 1 % d’ESG en portefeuille tranche : « Ce sont des mouvements de foule. Je ne touche pas à ça ; le 1 %, c’est pour les clients qui l’ont demandé. » Un autre représentant, qui ne détient aucun actif ESG, souligne un thème maintes fois relevé : « Les rendements sont souvent inférieurs », dit-il.

Natalie Bertrand, conseillère à Services d’investissement Quadrus, rend compte de son expérience décevante avec l’ESG. Les rendements d’une cliente qui a investi dans un fonds distinct durable « sont négatifs depuis l’ouverture de son portefeuille en 2021. Elle a perdu quatre années (sans aucun rendement positif), mais c’était son choix. »

Plusieurs facteurs peuvent expliquer l’écart entre la performance des produits de type ESG et les fonds non ESG de la même catégorie, selon les périodes de comparaison. Dans le nombre figurent notamment les frais de gestion, la variété des stratégies d’investissement, les possibles concentrations sectorielles des fonds ESG.

Par exemple, l’indice ESG lié à la transition énergétique, le S&P Global Clean Energy Index qui a reculé de 66 % depuis son sommet de janvier 2021 et de 22 % depuis un an.

Pourtant, tous les fonds ESG ne sont pas en recul. Par exemple, le iShares ESG Aware MSCI Canada Index ETF (XESG) montre une croissance de 25 % depuis janvier 2021.

Jean Morissette, consultant dans le secteur du courtage de plein exercice, offre une perspective plus nuancée. « Les fonds qui battent les indices sont minoritaires et ce n’est pas différent pour les fonds ESG, dit-il. Certains ont des performances très comparables aux meilleurs fonds non ESG. Les trouver n’est pas un exercice différent de la recherche de fonds traditionnels performants ».

Le tiède engouement de certains conseillers à l’endroit de l’ESG pourrait-il être lié à un manque de temps, de ressources et de formation pour faire une bonne évaluation ESG de leurs portefeuilles ? C’est ce que mettait de l’avant Andrew Kriegler, président et chef de la direction de l’Organisme canadien de réglementation des investissements (OCRI) lors des Rendez-vous de l’Autorité des marchés financiers en février 2024.

Mary Hagerman, conseillère en placement et gestionnaire de portefeuille chez Raymond James, ne le croit pas, du moins pas du côté des conseillers de plein exercice. « De plus en plus de firmes en valeurs mobilières ont des ressources pour aider les conseillers à faire une sélection plus éclairée, dit-elle. Mais c’est un domaine où il y a toujours de la controverse. »

Dans le sondage, certains répondants se plaignent d’un manque de temps et de ressources, mais il s’agit dans une certaine mesure de « faux-fuyants », selon Jean Morissette. Quand un conseiller fait son choix de fonds traditionnels, il s’appuie sur une sélection qui lui est soumise par son courtier, explique-t-il. Il en est de même pour les fonds ESG : le conseiller n’a pas à faire une analyse ciblée, il lui suffit de se fier à ce qui lui est proposé. Bien sûr, certaines firmes effectuent un travail plus soigné et exhaustif que d’autres, reconnaît le spécialiste, mais le travail d’analyse ne repose pas sur les épaules du conseiller individuel.

La progression de l’ESG est freinée à ce moment-ci, mais c’est temporaire, juge Jean Morissette. D’une part, ce qu’on a appelé la « politisation » du dossier ESG aux États-Unis a joué un rôle, rapportait un rapport de l’Association des marchés de valeurs et des investissements (AMVI, anciennement IFIC), les fonds communs et les FNB ESG ayant « enregistré (en 2024) des ventes nettes négatives malgré des ventes nettes positives pour les fonds communs de placement et les FNB ». Ce retrait tient en partie à une pression sociale neutralisée : « C’était bien d’avoir de l’ESG dans les portefeuilles », constate Jean Morissette, et cette pression sociale est présentement atténuée.

Cependant, l’ESG prépare un retour de balancier, croit Jean Morissette, car les préoccupations pour le climat ne vont pas s’estomper. « Dans notre industrie, les cycles durent de deux à cinq ans », dit-il. Ce retour prendra probablement une forme plus discrète, prévoit Mary Hagerman. « Je crois que l’ESG va continuer à évoluer et se répandre dans les outils de placement, mais il va entrer par la porte arrière, dit-elle. Ça va davantage évoluer en modifiant les noms et les étiquettes des fonds. Les principes fondamentaux vont continuer à évoluer et, surtout, ceux qui mènent à une meilleure performance seront adaptés dans la construction de produits et de portefeuilles sans les nommer “ESG” ».

La conseillère ne serait pas surprise que l’attrait pour l’ESG continue d’être plus prononcé auprès des clients plus fortunés, comme le montre notre sondage. L’intérêt soutenu pour l’ESG est lié « au fait d’avoir plus d’argent, ce qui permet de garder le cap plus longtemps, estime Mary Hagerman. On peut se permettre d’être plus patient pour respecter ses valeurs et penser qu’à plus long terme on va avoir raison. »

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Protéger la biodiversité grâce à des investissements innovants https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/proteger-la-biodiversite-grace-a-des-investissements-innovants/ Thu, 30 May 2024 09:54:48 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=100998 SOMMET FD 2024 - Une nouvelle génération de produits financiers « pronature » voit le jour.

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Après le climat, l’intégration de mécanismes financiers pour favoriser un impact positif sur la biodiversité devient essentielle, estime Hervé Duteil, directeur de la durabilité de BNP Paribas Amériques. Selon les Nations Unies, il faudra multiplier les investissements par deux d’ici à 2025 pour éliminer les flux financiers négatifs pour la nature

Au fil des années, la finance durable a évolué pour inclure le capital naturel et la biodiversité, donnant naissance à la finance verte et bleue. « Les gestionnaires construisent désormais des portefeuilles avec des impacts clairement définis, comme la gestion de l’eau ou la reforestation », explique Hervé Duteil.

BNP Paribas Asset Management a commencé depuis quelques années à développer des mesures d’impact similaires à celles des émissions de gaz à effet de serre (GES), mais appliquées au capital naturel et à la biodiversité. Elle propose une gamme de fonds durables axés sur la biodiversité, qui ciblent l’eau, le climat et la restauration des écosystèmes.

L’intérêt pour la finance verte a véritablement pris racine après la COP 21 en 2015, signale Hervé Duteil. « Avant 2015, les obligations vertes étaient principalement émises par des entreprises privées, mais les accords de Paris ont catalysé l’intégration des critères climatiques dans le secteur financier. Toutefois, la biodiversité, contrairement au climat, n’a pas de mesure universelle simple comme les émissions de carbone, ce qui rend son intégration plus complexe.

Élargir le champ de la finance durable

À partir de 2016, BNP Paribas a élargi ses efforts au-delà du climat pour inclure des aspects sociaux et environnementaux. En 2019, l’institution financière européenne s’est engagée envers la protection des océans. Une enveloppe de 1 milliard d’euros jusqu’en 2025 a été consacrée au transport maritime durable (GNL, hydrogène, voile, etc.). En 2021, une politique mondiale sur la biodiversité a été lancée. La banque a commencé à indexer les taux d’intérêt sur des critères de biodiversité, tels que l’intensité en eau ou la réhabilitation des anciennes mines.

Dans la foulée, une série de produits financiers innovants ont vu le jour, comme les swaps « dette contre nature » ou les « outcome bonds », qui permettent de rediriger une partie de la dette extérieure d’un pays en développement vers des investissements locaux dans des mesures de conservation de l’environnement.

Des produits comme les crédits plastiques, mis en place par la Banque mondiale sur le modèle des crédits carbone pour lutter contre la pollution, commencent à émerger, offrant de nouvelles occasions d’investissement.

« La finance pour la biodiversité est plus complexe que pour le climat car il n’y a pas de mesure unique et les impacts sont souvent très locaux », souligne Duteil. Des initiatives comme le Groupe de travail sur la divulgation financière liée à la nature (TNFD), lancé en 2021, travaillent à établir un cadre de gestion et de divulgation des risques liés à la nature.

Responsabilité partagée

Afin d’encourager les entreprises qu’elle finance à prendre en compte leurs impacts environnementaux, BNP Paribas leur offre des incitatifs. « Nous cherchons à créer des mécanismes financiers où les entreprises qui surpassent leurs objectifs en matière de biodiversité bénéficient de compensations », explique Hervé Duteil.

Lors du 4e sommet de la finance durable, plusieurs experts ont partagé leurs perspectives sur la finance verte et bleue.

André Martin Bouchard, directeur mondial, Sciences de la Terre et environnement de WSP a souligné que 60 % des économies mondiales dépendent de la santé de la biodiversité, comme l’agriculture, la pêche ou le tourisme.

La firme d’ingénierie soutient ses clients à travers le monde pour les aider à réparer leurs impacts sur la nature ou pour développer des projets plus respectueux de l’environnement, comme la restauration de la mine de cuivre de Murdochville, au Québec, transformée en parc, ou le corridor électrique de 900 km du projet EnergyConnect de Transgrid en Australie, pour lequel WSP a caractérisé les écosystèmes.

Bertrand Millot, chef Investissement durable à la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), a insisté sur la difficulté de quantifier les dangers menaçant la biodiversité et la nécessité de mobiliser les acteurs. La CDPQ prévoit d’investir 2 milliards de dollars dans la biodiversité d’ici 2026, avec 326 millions déjà engagés. Le dirigeant a mis en avant l’importance de travailler avec les banques pour améliorer les pratiques des entreprises et développer des instruments financiers supportant les investissements pro-nature.

Layalee Ramahi, coordinatrice régionale pour l’Amérique du Nord à l’UNEP FI, le bras financier du programme des Nations unies pour l’environnement, a rappelé que près de 7 000 milliards de dollars sont investis chaque année à travers le monde dans des activités qui ont des effets nocifs directs sur la nature.

Elle a signalé que la première génération de produits financiers durables à avoir vu le jour en 2020 inclut de nouveaux indicateurs de performance tels que l’intensité de l’eau, la réhabilitation des sites miniers et la réintroduction d’espèces en voie de disparition et qu’elle inclut des thèmes tels que les communautés autochtones, les océans ou encore la sécurité alimentaire.

Comme l’a rappelé un intervenant lors du panel, il est crucial de redéfinir le risque en finance pour inclure la biodiversité. Cela nécessite une approche collaborative impliquant gouvernements, secteur privé et consommateurs. Chaque acteur a un rôle à jouer pour casser le cycle de l’inaction et mettre en œuvre un mouvement global en faveur de la biodiversité. La finance, en particulier, a la capacité de motiver ce changement en intégrant des critères de durabilité dans ses mécanismes et en offrant des incitations pour des pratiques plus respectueuses de l’environnement.

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Rapports de durabilité : BMO et CDPQ se démarquent https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/rapports-de-durabilite-bmo-et-cdpq-se-demarquent/ Tue, 28 May 2024 10:48:27 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=101021 SOMMET FD 2024 - Parmi 195 rapports analysés par des étudiants.

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Les rapports ESG (critères environnementaux, sociaux et de gouvernance) quantifient l’engagement des organisations à l’égard du développement durable. Ils gagneraient à être plus compréhensibles et plus lisibles, afin que les informations qu’ils contiennent reflètent mieux les actions mises en œuvre par les entreprises, selon les étudiants qui ont participé au concours du meilleur rapport de durabilité, mené par Finance Montréal.

Huit équipes d’étudiants en finance ont analysé 195 rapports de durabilité d’entreprises canadiennes dans divers secteurs économiques, des institutions financières à la consommation, en passant par l’énergie.

Pour le secteur bancaire, la Banque de Montréal (BMO) s’est démarquée pour son rapport ESG, avec le Mouvement Desjardins et la Banque TD. La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), Manuvie et IGM Financial se sont distingués dans le secteur financier non bancaire.

Les étudiants étaient invités à évaluer les rapports de durabilité des firmes sur 24 critères ESG, dont 23 imposés par Finance Montréal et un critère de leur choix. Ils ont analysé notamment la clarté des rapports ainsi que le lien entre la performance ESG et la stratégie de l’entreprise. Ils ont vérifié si les rapports comportaient des indicateurs ESG spécifiques, quantitatifs et mesurables.

« L’objectif (du concours) est double : donner l’occasion à des étudiants en finance, comptabilité, développement durable ou en RSE d’aiguiser leurs compétences d’analyse des rapports de durabilité, et encourager les entreprises canadiennes à bien divulguer leurs informations en matière de durabilité », ont signalé les organisateurs du concours.

Leadership et transparence

Les étudiants ont souligné le leadership et la transparence dont BMO fait preuve dans la divulgation de ses données ESG. « Il y a une bonne ligne directrice dans leur rapport. II rassemble tous les critères et il parle aussi beaucoup des objectifs de l’ONU. C’est bien expliqué », dit Julie Ménard, étudiante à l’Université de Sherbrooke, qui a analysé les rapports de durabilité du secteur bancaire avec Judith Viens, Émily Berger, James Proulx et Justin Millette.

Le Mouvement Desjardins a remporté la meilleure note pour six critères, dont la cybersécurité, la diversité et l’inclusion. La lisibilité du rapport et sa richesse en information visuelle (tableaux, graphiques, etc.) ont favorablement impressionné les étudiants.

Résumer les initiatives en développement durable dans un rapport facilement consultable n’est pas évident, selon Gildas Poissonnier, chef du développement durable au Mouvement Desjardins. « Il est difficile de communiquer adéquatement l’ampleur de notre engagement dans les communautés au niveau social. En même temps, il y a beaucoup de choses sur lesquelles on doit divulguer : les sujets climatiques, l’engagement dans le milieu, les relations avec les employés. Il faut couvrir large, mais sans arriver avec une brique qui fait des centaines de pages. »

La Banque TD s’est démarquée quant à elle par la divulgation des risques et opportunités liées la nature. La TD est l’une des rares banques à avoir utilisé les normes Taskforce on Nature-related Financial Disclosures (TNFD) dans son rapport ESG, ont mentionné les étudiants.

Rigueur et clarté

Pour les institutions financières du secteur non bancaire, le rapport de durabilité de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) a obtenu le meilleur pointage. Les étudiants qui l’ont évalué (Ali Senhaji Mouhabed, Samuel Leavey, Philippe Michel et Kevin Ponton de l’Université de Sherbrooke) ont souligné sa « grande transparence et sa clarté », ainsi que le lien établi entre la performance ESG et la performance financière, et l’utilisation des normes du Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques (TCFD).

Qu’est-ce qui fait un bon rapport de durabilité ? « La rigueur, la rigueur et encore la rigueur », indique Ani Castonguay, première vice-présidente, Communications et cheffe de la marque de CDPQ. « C’est très important pour nous de communiquer nos actions sur le E, le S et le G et d’améliorer cette divulgation chaque année en ajoutant différents éléments d’informations à notre rapport de durabilité. »

Pour le secteur non bancaire, Manuvie s’est distinguée par la précision de ses indicateurs de performance, la solidité de sa gouvernance et sa prise en compte des risques climatiques, tandis qu’IGM Financial a gagné des points en raison de la clarté de sa divulgation et du suivi de ses indicateurs de performance ESG.

Mentionner les défis

Des étudiants ont mentionné que les rapports de durabilité pourraient être plus compréhensibles. Pour ce faire, ils invitent les organisations à préciser davantage la source de certaines informations, notamment de mieux indiquer le contexte et la provenance des photos utilisées dans les rapports.

Ils signalent également que les entreprises auraient intérêt à mentionner les aspects qui vont moins bien et qu’ils travaillent à améliorer, et pas seulement les bons coups.

Selon PwC, qui a analysé les rapports ESG de 250 grandes entreprises canadiennes en 2023, un tiers (31 %) d’entre elles n’exposent pas leurs problèmes importants et 73 % n’expliquent pas leur façon d’analyser les enjeux ESG et de les intégrer à leur stratégie à long terme.

La divulgation de données fiables et rigoureuses permet d’éviter l’enjeu de l’écoblanchiment dans les rapports de durabilité, qui peut affaiblir la confiance des investisseurs. Selon les organisations présentes, pour assurer la crédibilité les rapports ESG, les entreprises doivent se prêter à des évaluations externes, suivre des normes internationales reconnues et s’appuyer sur une grille démontrant leur performance en matière de durabilité.

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Investir dans la transition énergétique https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/investir-dans-la-transition-energetique/ Mon, 27 May 2024 11:40:09 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=100994 SOMMET FD 2024 — Contre l’écoblanchiment.

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Les investisseurs canadiens sont de plus en plus déterminés à intégrer des placements durables dans leurs portefeuilles. Près de la moitié (45 %) envisagent d’ajouter ces investissements au cours des deux prochaines années, malgré les préoccupations concernant l’écoblanchiment et la complexité des normes de durabilité, révèle la 5e étude sur le Jour de la Terre de Placements Mackenzie.

À ce jour, 23 % des Canadiens ont déjà adopté l’investissement durable, en hausse par rapport aux 20 % de l’année dernière. De plus, 77 % des investisseurs qui détiennent déjà des placements dans ce domaine prévoient d’augmenter leurs contributions à la transition énergétique.

Hadiza Djataou, vice-présidente et gestionnaire de portefeuille, Équipe des placements à revenu fixe chez Mackenzie, souligne cette évolution : « Les investisseurs vont au-delà des constats à l’égard des investissements durables. Ils agissent concrètement pour soutenir la transition énergétique », dit la spécialiste, qui animait un panel sur le financement de la transition énergétique lors du 4e Sommet de la finance durable.

Le manque de connaissance : toujours un obstacle

Cependant, malgré ces intentions, le manque de connaissance reste un obstacle majeur. Selon le rapport de Mackenzie, seulement un tiers (33 %) des investisseurs ont discuté de l’investissement durable avec leur conseiller.

« Cela démontre que les investisseurs n’achèteront pas des actions de sociétés uniquement parce qu’elles prétendent supporter l’investissement durable. Ils veulent en savoir plus », estime Hadiza Djataou.

Elle croit que davantage d’éducation est nécessaire pour dissiper les préjugés et comprendre pleinement les implications des choix d’investissement. « Il faut en parler avec les clients et continuer à faire de l’éducation en la matière. »

La proportion d’investisseurs qui se disent préoccupés par l’écoblanchiment n’a pas diminué depuis 2023. Plus de 40 % des investisseurs estiment que l’investissement durable manque de lignes directrices ou de normes claires. Ils croient que les rendements des placements durables sont inférieurs à ceux des placements traditionnels.

L’épreuve des chiffres

Pour surmonter les défis de l’écoblanchiment et des rendements perçus comme inférieurs, Hadiza Djataou recommande de privilégier les sociétés qui gèrent activement les risques environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) tout en maintenant une performance financière robuste.

Les gestionnaires doivent également s’assurer que les objectifs annoncés dans les prospectus des fonds durables sont clairs et mesurables, et que les liquidités sont effectivement allouées à la réduction de l’impact initialement prévu, signale-t-elle.

Les données sur la performance à long terme des fonds durables montrent souvent des résultats comparables à ceux des investissements traditionnels. « Si on observe les rendements sur 10 ans des portefeuilles d’IR, la portion de revenu fixe liée à l’investissement durable livre une performance très similaire à celle des obligations traditionnelles », dit Hadiza Djataou.

Étant donné que les investisseurs institutionnels sont plus représentés dans les fonds d’investissement durable, ceux-ci affichent une performance très similaire à celle des obligations.

Transition énergétique : occasions à saisir

La transition énergétique offre des occasions pour les investisseurs. Selon l’étude, près de la moitié des investisseurs (48 %) envisagent d’investir dans des sociétés axées sur la transition énergétique afin de contrer le réchauffement planétaire au cours des deux prochaines années. Hadiza Djataou encourage une approche de portefeuille diversifié et équilibré pour maximiser l’impact tout en minimisant la volatilité.

Les investissements durables deviennent plus ciblés et la tendance s’accentuera dans ce sens, croit la gestionnaire. À l’avenir, les investisseurs auront la possibilité d’avoir plus d’impact sur les aspects clés de la transition énergétique.

L’enjeu est de taille alors que deux tiers (69 %) des investisseurs estiment que le fait d’investir dans ce domaine représente un pas vers un monde meilleur pour les générations futures, avec des bénéfices attendus pour l’environnement (67 %) et la santé (65 %).

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