États-Unis – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Mon, 28 Apr 2025 11:06:27 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png États-Unis – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Diversification des marchés https://www.finance-investissement.com/fi-releve/strategie-daffaires/diversification-des-marches/ Mon, 28 Apr 2025 11:06:27 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=106317 OPINION — Orienter la diversification par une démarche axée sur le développement durable.

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Dans un contexte économique mondial en constante mutation, les entreprises canadiennes font face à des défis croissants qui les incitent à repenser leurs stratégies commerciales.

Depuis des décennies, le Canada entretient une relation économique étroite avec les États-Unis, son principal partenaire commercial. Si cette proximité a permis de stimuler les échanges et de consolider des liens économiques solides, elle expose également les entreprises canadiennes à des risques importants liés à la dépendance excessive envers un seul marché. Parallèlement, l’émergence de nouvelles priorités mondiales, notamment en matière de développement durable (DD), redéfinit les attentes des consommateurs, des investisseurs et des gouvernements. Dans ce contexte, la diversification des marchés apparaît comme une solution stratégique incontournable, mais elle doit être envisagée à travers le prisme du développement durable pour garantir une croissance responsable et pérenne.

Le poids de la dépendance économique

Une relation historique aux multiples facettes

Les États-Unis sont depuis longtemps le principal partenaire commercial du Canada. En 2022, environ 75 % des exportations canadiennes étaient destinées au marché américain, ce qui reflète une interdépendance économique profondément ancrée. Cette relation repose sur plusieurs facteurs : la proximité géographique, des infrastructures commerciales bien développées, une langue commune pour la majorité des Canadiens et des Américains, ainsi que des accords commerciaux favorables tels que l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM).

Cependant, nous sommes à même de constater que cette forte dépendance comporte aussi son lot de vulnérabilités.

Les fluctuations économiques américaines, comme celles observées lors de la crise financière de 2008, peuvent entraîner des répercussions directes sur l’économie canadienne. De plus, les tensions commerciales actuelles, combinées à des politiques protectionnistes telles que l’« America First », augmentent les risques pour les entreprises canadiennes. Enfin, les changements dans les priorités politiques américaines créent des incertitudes pour les exportateurs canadiens.

Une pression accrue pour diversifier

Face à ces défis, de nombreuses entreprises canadiennes reconnaissent la nécessité de diversifier leurs marchés afin de réduire leur dépendance. Cette diversification ne consiste pas seulement à identifier de nouveaux débouchés commerciaux ; elle implique également d’intégrer des stratégies qui tiennent compte des dynamiques mondiales actuelles, notamment en matière de durabilité. Par exemple, cibler des marchés comme l’Union européenne ou l’Asie-Pacifique peut offrir des occasions intéressantes, mais cela nécessite une adaptation aux exigences locales en matière de réglementation environnementale, économique et sociale.

Le rôle clé du développement durable dans la diversification des marchés

Une nouvelle réalité commerciale mondiale

Le développement durable est devenu une priorité mondiale qui influence profondément les relations commerciales et les attentes des parties prenantes. Les consommateurs exigent de plus en plus des produits et services respectueux de l’environnement, socialement responsables et porteurs économiquement. Les investisseurs intègrent également des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans leurs décisions financières. Enfin, les gouvernements adoptent des politiques et des réglementations visant à promouvoir une croissance durable.

Dans ce contexte, les entreprises qui intègrent le développement durable dans leur stratégie ont un avantage concurrentiel qui se démarque. Elles peuvent non seulement répondre aux attentes croissantes des consommateurs et des investisseurs, mais également se conformer plus facilement aux exigences réglementaires sur les marchés internationaux. Par exemple, l’Union européenne (UE) impose désormais des normes strictes en matière de durabilité, telles que celles définies dans le Pacte vert pour l’Europe (Green Deal), qui vise à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

Le développement durable comme levier stratégique

Pour les entreprises canadiennes cherchant à diversifier leurs marchés, le développement durable peut servir de levier stratégique à plusieurs niveaux :

  • Conformité réglementaire : En intégrant des pratiques durables dès le départ, les entreprises peuvent se conformer plus facilement aux réglementations environnementales et sociales sur les nouveaux marchés. Cela est particulièrement pertinent dans des régions comme l’UE ou certains pays asiatiques où les normes ESG sont strictes.
  • Réduction des risques : Les pratiques durables permettent aux entreprises de minimiser leurs risques environnementaux et sociaux, ce qui est essentiel pour opérer dans des environnements complexes et diversifiés.
  • Renforcement de la réputation : Les entreprises qui adoptent une approche proactive en matière de durabilité renforcent leur image auprès des consommateurs et des investisseurs, ce qui peut faciliter leur entrée sur de nouveaux marchés.
  • Innovation et compétitivité : L’intégration du développement durable encourage l’innovation dans les processus, les produits et les modèles d’affaires, ce qui peut aider les entreprises à se différencier sur les marchés internationaux.

Les étapes essentielles pour une diversification responsable

Pour réussir une diversification des marchés tout en intégrant le développement durable comme pilier stratégique, il est crucial d’adopter une approche structurée et rigoureuse. Voici les étapes clés à suivre :

  • Identifier les priorités stratégiques (Interne)

Pour intégrer efficacement le développement durable dans leur stratégie de diversification des marchés, les entreprises doivent d’abord identifier leurs priorités stratégiques. Cela implique une analyse approfondie de leur chaîne de valeur pour déterminer où se situent leurs principaux impacts environnementaux et sociaux. Par exemple, une entreprise manufacturière pourrait se concentrer sur la réduction de ses émissions industrielles, tandis qu’une entreprise agroalimentaire pourrait mettre l’accent sur des pratiques agricoles durables.

  • Réaliser une analyse approfondie (externe)

Avant de s’engager sur un nouveau marché, il est essentiel d’effectuer une analyse détaillée des occasions et des risques. Cela inclut une évaluation des exigences réglementaires locales en matière de durabilité, une analyse des attentes des consommateurs et une compréhension des dynamiques concurrentielles.

  • Intégrer le développement durable dans la stratégie

Le développement durable ne doit pas être considéré comme un simple ajout à la stratégie commerciale existante ; il doit en être un élément central. Cela implique d’adopter une vision à long terme qui intègre des objectifs environnementaux, économiques et sociaux clairs.

  • Collaborer avec les parties prenantes

L’engagement avec les parties prenantes est essentiel pour garantir que les initiatives de développement durable répondent aux attentes des consommateurs, des investisseurs et des communautés locales. Cela peut inclure des consultations avec les clients pour comprendre leurs préférences en matière de durabilité ou des partenariats avec des organisations non gouvernementales pour développer des projets communautaires.

  • Mesurer et communiquer les résultats

Une fois que les initiatives de développement durable sont mises en œuvre, il est crucial de mesurer leurs résultats et de communiquer ces progrès de manière transparente. Cela peut inclure la publication de rapports ESG ou la certification par des organismes tiers pour garantir la crédibilité. Une communication efficace permet non seulement d’attirer des clients sensibles aux questions environnementales, mais aussi de renforcer la confiance des investisseurs.

Les défis à relever

Coûts initiaux élevés

L’intégration du développement durable dans une stratégie commerciale peut entraîner des coûts initiaux élevés, notamment pour adopter de nouvelles technologies ou se conformer à des réglementations strictes. Cependant, ces investissements peuvent générer des rendements importants à long terme grâce à une meilleure efficacité opérationnelle et une réduction des risques.

Complexité réglementaire

Les exigences réglementaires varient considérablement d’un marché à l’autre, ce qui peut compliquer la mise en œuvre d’une stratégie cohérente. Par exemple, alors que l’UE impose des normes strictes en matière d’emballage durable, d’autres marchés peuvent avoir des priorités différentes.

Résistance au changement

Enfin, certaines entreprises peuvent rencontrer une résistance interne au changement, notamment si elles perçoivent le développement durable comme un coût plutôt qu’une opportunité. Il est donc essentiel d’éduquer et d’impliquer les employés à tous les niveaux pour garantir le succès de ces initiatives.

Conclusion : Une opportunité stratégique incontournable

Dans un monde où les attentes sociétales évoluent rapidement et où les risques économiques se multiplient, il est clair que la diversification des marchés est devenue une nécessité stratégique pour les entreprises canadiennes. Cependant, cette diversification ne peut être réalisée efficacement sans tenir compte du développement durable comme outil préliminaire. En intégrant le DD dans leurs démarches commerciales, les entreprises peuvent non seulement accéder à de nouveaux marchés plus résilients et attractifs, mais aussi renforcer leur compétitivité sur le long terme.

Le développement durable ne doit pas être vu comme une contrainte supplémentaire, mais comme un levier stratégique permettant d’aligner performance économique et responsabilité sociale. En adoptant une approche sérieuse et structurée, les entreprises canadiennes ont l’occasion de réduire leur dépendance envers les États-Unis tout en jouant un rôle actif dans la transition vers une économie mondiale plus verte et équitable.

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Créations nettes record en mars pour les FNB canadiens https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/creations-nettes-record-en-mars-pour-les-fnb-canadiens/ Wed, 09 Apr 2025 10:40:33 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=106608 FOCUS FNB – La guerre tarifaire stimule la demande de FNB d’actifs non américains.

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En mars, les fonds négociés en Bourse (FNB) canadiens ont enregistré des créations nettes record de 13,6 milliards de dollars (G$), dépassant de 28 % le précédent record d’entrées nettes mensuel établi en décembre 2024, selon un rapport de Banque Nationale Marchés financiers (BNMF).

Les entrées nettes de mars dépassent de près de 4 G$ celles de février (9,5 G$). D’après BNMF, les actifs en FNB canadiens totalisaient 545 G$ à la fin du premier trimestre. Depuis le début de l’année, les créations nettes atteignent 32 G$.

En mars, les FNB de titres à revenu fixe arrivent en tête des entrées nettes avec 6,3 G$ (comparativement à 4,5 G$ en février) devançant celles des FNB d’actions (5,9 G$). Les FNB multiactifs ont reçu 787 M$ et les FNB à effet de levier ou à levier inversés 393 M$, tandis que les FNB de matières premières ont attiré 165 M$, principalement dans les FNB de lingots d’or. Les FNB de cryptoactifs affichent des entrées nettes de 8 M$.

La guerre tarifaire entre les États-Unis et le reste du monde a influé sur les préférences d’achats des clients, comme l’indique BNMF : « Les FNB d’actions internationales ont connu une explosion soudaine de la demande de 3,8 G$, les investisseurs se tournant vers l’étranger pour éviter une guerre commerciale potentiellement préjudiciable déclenchée par les annonces de tarifs douaniers du président au début de l’année. Bien que cette tendance ait existé à plus petite échelle au cours des derniers mois, elle a été motivée par un nouveau désir de se diversifier par rapport au marché des actions américaines, potentiellement surévalué, alors que son cycle haussier de deux ans est en train de subir une correction. »

En conséquence, les créations nettes de mars dans les FNB d’actions américaines ont continué à ralentir. Elles ont totalisé 737 M$ comparativement à 1 G$ le mois précédent, tandis qu’en janvier, elles représentaient 3,3 G$.

Forte demande pour les actions internationales

Les créations nettes dans les actions internationales représentent en mars plus du double de celles de février. Les investisseurs se sont tournés vers les FNB d’actions internationales et les actions canadiennes pour éviter les impacts potentiellement négatifs d’une guerre commerciale avec les États-Unis, commentent les analystes de BNMF Daniel Straus, Tiffany Zhang et Linda Ma.

Les entrées nettes dans les FNB d’actions internationales ont surtout été stimulées par les FNB indiciels des marchés développés (TPE, DMEI, ZEA, XEF), en raison d’une demande institutionnelle plus forte, indique le rapport.

Les FNB d’actions canadiennes ont quant à elles attiré 1,4 G$ le mois dernier, alors que ce type de fonds subissait des rachats nets en janvier.

Les FNB d’actions thématiques ont attiré 131 M$. Les FNB d’actions sectorielles ont quant à eux reçu 1,6 G$ en créations nettes. Le secteur financier (ZEB) enregistre la quasi-totalité des entrées (1,3 G$), tandis que le secteur de l’énergie affiche des rachats (69 M$).

Dans le revenu fixe, les créations nettes des FNB du marché monétaire (ZMMK, CASH, CBIL, CMR) ont atteint 2,2 G$, dépassant de peu celles des FNB d’obligations canadiennes agrégées (ZAG, ZCPB), qui se sont élevées à 2,0 G$. Toutes les catégories de FNB à revenu fixe ont reçu des entrées nettes, à l’exception des FNB d’obligations étrangères (XGGB, XEB) et d’actions privilégiées.

Les entrées dans les FNB de cryptoactifs se sont élevées à 8 M$ par rapport à 15 M$ en février et à 98 M$ en janvier.

24 nouveaux FNB

En mars, les principaux émetteurs de FNB ont enregistré des créations nettes, à l’exception de CI qui a affiché des rachats nets de 24 M$. BMO arrive en tête avec 3,5 G$, RBC iShares suit avec 2,2 G$, puis TDAM (1,3 G$) et Desjardins (1,2 G$). Fidelity se positionne avec 877 M$. En termes de croissance mensuelle des actifs pour les différents émetteurs, Desjardins, CIBC, FNB Capital Group et JPMorgan ont enregistré les pourcentages les plus élevés.

Le FNB BMO Equal Weight Banks Index (ZEB) a attiré les plus importantes entrées nettes du mois (1,1 G$). Le FNB BMO S&P 500 Index (ZSP) a enregistré pour un deuxième mois consécutif les rachats les plus notables (1 G$).

Une vague de 24 nouveaux FNB est arrivée sur le marché canadien en mars. Evolve et Harvest sont à l’origine de plus de la moitié des lancements. Les autres sont le fruit de BMO, JPMorgan, Starlight et Guardian. Plusieurs des nouveaux FNB lancés en mars sont à effet de levier. On retrouve également des FNB axés sur les obligations à date cible, sur les facteurs uniques et sur les options d’achat couvertes.

Les FNB ESG tirés par les actions

Après un mois de février record sur le plan des créations nettes (325 M$), les FNB axés sur les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) cotés au Canada ont attiré 172 M$ en mars, ce qui porte les créations nettes du premier trimestre à 766 M$.

Les entrées nettes ont été dominées par les FNB ESG d’actions (106 M$), notamment les actions mondiales (89 M$), ainsi que le secteur de l’environnement (67 M$). Le NBI Sustainable Global Equity FNB (NSGE) et le Desjardins RI EM Multifactor — Net Zero Emissions (DRFE) ont reçu les plus importantes entrées nettes. Aucune nouvelle inscription ou radiation de FNB ESG n’a eu lieu le mois dernier.

Selon le rapport de BNMF, « l’hiver de l’investissement ESG » de 2024 tire à sa fin. Il considère que les élections fédérales canadiennes pourraient dicter l’appétit des investisseurs pour l’ESG pour le reste de l’année 2025, en raison des différences importantes entre les programmes des partis libéral et conservateur dans les politiques environnementales et de carbone.

Croissance équilibrée

L’année 2025 commence sur une note plus équilibrée que 2024, alors que les entrées nettes du premier trimestre avaient été nettement dominées par les FNB d’actions. Pour les trois premiers mois de 2025, le portrait est plus équilibré : 14,3 G$ ont été investis dans les FNB d’actions et 13,2 G$ dans les FNB de titres à revenu fixe, signale BNMF.

Les FNB à faible volatilité ont tiré les marrons du feu, recueillant depuis le début de l’année 1 G$ en raison de leurs bonnes performances lors des baisses de marché.

Dans le revenu fixe, les FNB d’obligations totales de marché large ont été les plus demandés, avec des créations nettes de 5,3 G$, suivis de ceux du marché monétaire (4,4 G$ en créations nettes), réparties également entre les FNB de titres du marché monétaire et les FNB de liquidités.

Pour le premier trimestre de 2025, BMO affiche les plus importantes créations nettes (6,2 G$), suivie de RBC iShares (5,7 G$), Vanguard (3,8 G$), Fidelity (2,5 G$) et TD (2,3 G$).

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FNB : l’angle mort du nationalisme financier https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/fnb-langle-mort-du-nationalisme-financier/ Wed, 09 Apr 2025 10:15:55 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=106643 FOCUS FNB — « Acheter Canada » profite bien entendu à l’industrie canadienne.

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L’attrait grandissant pour les fonds négociés en Bourse (FNB) inscrits à la cote au Canada favorise le secteur canadien des fonds d’investissement et crée des retombées au pays. Par contre, des changements structurels du marché de l’inscription à la cote durant ces dernières années contrebalancent ces effets, selon une récente note de Valeurs mobilières TD.

En mars, le volume hebdomadaire de transactions de FNB canadiens a fracassé un nouveau record, observait le mois dernier Banque Nationale marchés financiers (BNMF). Celui-ci dépassait le précédent record de la deuxième semaine de mars 2020.

« À la différence du sursaut de 2020, écrit BNMF, cette hausse a vu une accélération soutenue depuis des mois. Le volume des FNB a été en hausse rapide depuis l’élection de Donald Trump à la fin de l’année dernière. Depuis le début de l’année, ce volume de transaction hebdomadaire était en hausse de 65 % par rapport à la période correspondante l’année dernière. »

La hausse de la volatilité tend à faire croître le nombre de transactions, lequel favorise les courtiers canadiens. L’arrivée au pouvoir du président américain a favorisé cette volatilité et, indirectement, a fait croître le volume de transactions.

L’écosystème des marchés financiers canadiens bénéficie de ce volume élevé de transactions, tout comme de la taille relative des sociétés cotées au Canada. « Chaque dollar investi dans un titre canadien par l’intermédiaire d’un FNB canadien est un dollar qui est utilisé deux fois au Canada. D’abord par la négociation du FNB canadien, puis par la négociation du titre canadien sous-jacent qui doit être livré pour créer des parts de FNB », écrit Valeurs mobilières TD, dans sa note.

Ces ressources allouées dans une société canadienne lui permettent également d’être mieux armée à la concurrence mondiale, ajoute l’étude. En clair, investir dans un FNB canadien ayant comme actif sous-jacent des titres canadiens soutient indirectement le secteur canadien des FNB (émetteurs et fournisseurs de services) et génère des recettes fiscales pour les autorités gouvernementales du Canada, souligne Valeurs mobilières TD.

La récente croissance du nombre de FNB cotés au Canada ainsi que de leur volume de transaction a donc eu un effet positif sur le secteur. Or, ces dernières années, d’autres tendances ont contrebalancé ces progrès, dont le rythme de croissance du nombre de premiers appels publics à l’épargne de sociétés de taille importante au Canada, constate Valeurs mobilières TD.

Au cours des deux dernières décennies, le nombre d’inscriptions à la cote de sociétés de premier rang et de sociétés de capital de risque (par exemple, les titres miniers juniors), ont augmenté de seulement 3,8 %, tandis que le nombre d’inscriptions de FNB ont été multipliées par 60, selon Valeurs mobilières TD. Ainsi, les FNB représentent 29 % de tous les titres cotés au Canada comparativement à 59 % pour les cotes de titres d’entreprises.

Or, les titres des sociétés de premier rang accaparent 86 % de la capitalisation totale sur les marchés canadiens, alors que l’actif en FNB canadien, seulement 12 %.

« Même si les cotations de FNB ont été le principal facteur de croissance du nombre de cotations au Canada, une plus grande partie de l’écosystème des marchés de capitaux est toujours représentée par l’activité de négociation et la taille de l’univers des cotations d’entreprises canadiennes », lit-on dans le rapport de Valeurs mobilières TD.

Selon ce rapport, en février, le roulement quotidien moyen sur 30 jours de tous les FNB canadiens était autour de 4,7 milliards de dollars (G$), comparé à 18,4 G$ pour tous les titres de sociétés cotées au Canada.

Par ailleurs, la cotation de FNB reste moins rentable que celui des titres de sociétés. « Les frais de cotation des FNB sont considérablement moins élevés que les frais payés par les entreprises lors de l’inscription d’une action, signale VMTD. Les bourses, les banques d’investissement, les avocats, etc. tirent des revenus beaucoup plus élevés de chaque société cotée et de chaque action de la société qui découle de cette cotation, par rapport à la cotation des FNB. » À titre d’exemple, le manque d’introductions en bourse d’entreprises de premier plan au Canada a pesé sur les revenus des banques d’investissement canadiennes au cours des dernières années, note la firme.

Par ailleurs, il faut relativiser l’attrait pour les FNB cotés au Canada. Plus qu’un sentiment anti-Trump, ce qui a animé les investisseurs canadiens, laisse entendre BNMF, tiendrait davantage à une volonté de leur part de diversifier leurs avoirs hors d’un marché américain potentiellement surévalué alors que le marché haussier des deux dernières années fait face à une correction.

Autre défi pour le secteur canadien est le fait que les investisseurs de détails détiennent environ 60 G$ en FNB cotés aux États-Unis « et ce chiffre est sans doute beaucoup plus élevé quand on tient compte de la part en FNB américains détenue par les institutions canadiennes ».

« Ces investissements dans des FNB domiciliés à l’étranger et dans des titres à l’étranger, constate VMTD, n’apportent pas à l’écosystème canadien des FNB et aux marchés de capitaux la même ampleur de revenus que si ces dollars étaient investis dans des FNB canadiens. »

Reste à voir si ces investissements en FNB américains diminueront au profit de FNB canadiens.

Selon un rapport du Conference Board du Canada, l’industrie des fonds d’investissement est rentable pour l’économie canadienne. Au cours de la dernière décennie, les contributions de l’industrie au PIB canadien ont augmenté de 82 %, comparées à 23 % pour l’ensemble de l’économie. Les salaires, pour leur part, ont augmenté de 46 % comparé à 35 % pour toutes les autres industries. En 2023, l’industrie a produit des revenus de 48,1 G$, soit 2,1 % du PIB canadien, donnant support à 415 320 emplois, dont 121 259 exclusifs à l’industrie. Les revenus de taxation se sont élevés à 10,2 G$ au plan fédéral, 8,7 G$ pour les provinces et 2,8 G$ pour les municipalités.

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Des Américains transfèrent leurs actifs en Suisse https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/des-americains-transferent-leurs-actifs-en-suisse/ Mon, 07 Apr 2025 11:09:07 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=106537 PLANÈTE FINANCE — Face aux incertitudes de l’administration Trump.

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Face aux incertitudes politiques et économiques présents aux États-Unis, un nombre croissant d’Américains fortunés choisissent de déplacer une partie de leurs actifs en Suisse. Des banquiers privés et des gestionnaires de patrimoine signalent une augmentation des demandes pour l’ouverture de comptes bancaires et d’investissement conformes à la réglementation fiscale américaine, rapporte le Financial Times (FT).

Selon des experts, cette tendance rappelle la crise financière de 2008, lorsque la faillite de Lehman Brothers, alors la quatrième plus grande banque des États-Unis, avait incité les investisseurs à rechercher des solutions plus sûres pour abriter leur argent. Aujourd’hui, c’est plutôt la situation géopolitique et électorale aux États-Unis qui suscite l’inquiétude, selon Josh Matthews, cofondateur de Maseco, une société de gestion de patrimoine destinée aux expatriés américains, basée à Zurich et Genève.

Des gestionnaires de patrimoine signalent une augmentation des demandes de transfert de montants importants de la part de familles fortunées, en particulier celles aux sympathies démocrates. Les transferts concernent des montants allant de dizaines à des centaines de millions de dollars et s’effectuent principalement depuis des comptes de courtage américains vers des comptes suisses ou situés dans les îles anglo-normandes de Jersey et Guernesey. Ces fonds sont souvent placés en dépôts liquides ou dans des structures fiduciaires extraterritoriales, rapporte The Telegraph.

Pierre Gabris, associé gérant de la société de conseil financier zurichoise Alpen Partners note que de nombreux clients sont motivés par la peur. La société reçoit des demandes de nouveaux clients américains inquiets de l’avenir de leur patrimoine. Les demandes concernant des transferts de résidence et des changements de lieux de gestion d’actifs ont augmenté au cours des derniers mois, signale-t-il.

La réglementation complique l’accès aux banques suisses

La Suisse a longtemps été considérée comme un paradis fiscal. Cependant, depuis quelques années, la réglementation s’est resserrée. Ouvrir un compte bancaire en Suisse est devenu plus compliqué pour les citoyens américains. Le Foreign Account Tax Compliance Act (FATCA) oblige désormais les banques étrangères à déclarer les titulaires de comptes américains à l’Internal Revenue Service (IRS).

Les institutions financières suisses se sont adaptées à ces exigences fiscales et partagent désormais les informations sur les titulaires de comptes américains pour éviter les sanctions après avoir payé des milliards de dollars d’amendes pour complicité d’évasion fiscale, précise un gestionnaire de patrimoine américain.

Quoi qu’il en soit, le renforcement de la réglementation rend plus complexe l’ouverture de comptes en Suisse pour les citoyens américains, même si des solutions existent. Certaines banques suisses ont créé des entités enregistrées aux États-Unis afin de permettre aux clients de détenir des actifs en Suisse tout en étant couverts par des gestionnaires de patrimoine basés aux États-Unis.

Pictet, l’un des plus grands groupes financiers suisses enregistré auprès de la Securities Exchange Commission (SEC), rapporte une forte augmentation des demandes à travers sa filiale « Pictet North America Advisors », une division créée à Genève pour s’occuper des clients résidants ou non-résidants soumis au fisc des États-Unis.

Des experts signalent par ailleurs que certains investisseurs cherchent à diversifier leurs portefeuilles en ouvrant des comptes en devises étrangères afin de réduire leur dépendance au dollar américain.

Malgré les débats sur sa neutralité politique depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la Suisse continue à attirer les investisseurs. Le pays reste la principale plaque tournante mondiale de la gestion de fortune transfrontalière, soulignent les intervenants interrogés. Selon une étude de Deloitte, la Suisse gérait environ 2 200 milliards de dollars d’actifs internationaux en 2023, bien que sa part de marché ait diminué de 24 % à 21 % en quatre ans.

Certains experts suggèrent que l’administration Trump pourrait envisager des contrôles de capitaux pour limiter la fuite des fonds américains vers les banques extraterritoriales et réduire le déficit commercial. Ils estiment que de telles mesures pourraient freiner la tendance actuelle des transferts vers la Suisse.

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Lysander annonce un partenariat avec un gestionnaire de Montréal https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/lysander-annonce-un-partenariat-avec-un-gestionnaire-de-montreal/ Tue, 01 Apr 2025 11:19:47 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=106363 PRODUITS – Afin de lancer un nouveau fonds.

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Lysander Funds s’est adressé à Gestion Pembroke afin de lancer le Fonds américain à petite/moyenne capitalisation Pembroke Lysander (Lysander-Pembroke U.S. Small-Mid Cap Fund), le 31 janvier dernier.

Le fonds investira principalement dans un nombre concentré de petites et moyennes entreprises américaines jugées avoir un potentiel de croissance supérieur à la moyenne ou être sous-évaluées.

La gestion du fonds est assurée par les gestionnaires de portefeuille Andrew Garschagen et Matthew Beckerleg, qui mettront à profit des décennies d’expérience dans la sélection de sociétés présentant un potentiel de croissance élevé dans un segment d’actions attrayant.

« Lysander se réjouit de s’associer à une société expérimentée et réputée telle que Pembroke », a expliqué Richard Usher-Jones, président de Lysander, dans un communiqué.

« Nos entreprises partagent un intérêt commun et un dévouement à long terme pour le succès de nos investisseurs. Nous pensons que l’expertise de Pembroke dans la gestion des actions américaines fera de ce nouveau fonds une opportunité d’investissement convaincante », a-t-il ajouté.

Lysander Funds est un gestionnaire de fonds d’investissement canadien détenu par ses employés. Son siège social est situé à Toronto, mais la firme opère des bureaux à Montréal et à Vancouver. Son modèle d’affaire l’amène à s’associer avec des gestionnaires de portefeuille indépendants afin de procurer des stratégies spécialisées aux investisseurs.

Gestion Pembroke, un gestionnaire de portefeuille indépendant, a été fondé à Montréal en 1968. L’approche de Pembroke en matière d’investissement privilégie la qualité plutôt que la quantité. L’entreprise sélectionne des sociétés bien gérées dont les données fondamentales sont solides, dont le rendement est éprouvé et qui ont un potentiel de croissance soutenue.

Le Fonds américain à petite/moyenne capitalisation Pembroke Lysander est disponible pour les investisseurs canadiens par l’intermédiaire de leurs conseillers en investissement en série A avec une commission de suivi (code LYS945A) et en série F pour les comptes à honoraires (code LYS945F).

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Moins d’appétit pour les FNB d’actions américaines https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/fnb-les-investisseurs-delaissent-les-actions-americaines/ Wed, 12 Mar 2025 10:37:01 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=106032 FOCUS FNB – L’attrait pour les FNB d’actions canadiennes et internationales s’accroît.

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En février, les fonds négociés en Bourse (FNB) canadiens ont poursuivi sur leur lancée des derniers mois. Ils enregistrent des créations nettes de 9,5 milliards de dollars (G$), soit un peu plus que les 8,8 G$ collectés en janvier.

Les entrées nettes de février se rapprochent ainsi des résultats mensuels records de décembre (10,6 G$). Selon un rapport de Banque Nationale Marchés financiers (BNMF), les actifs en FNB canadiens totalisaient 545 G$ à la fin de février. Depuis le début de l’année, les créations nettes atteignent 18 G$.

Les FNB d’actions ont attiré 3,9 G$ en février, comparativement à 4,5 G$ en janvier. Les investisseurs ont réduit leur appétit pour les FNB d’actions américaines (ZSP, ZSP/U, XSP) au profit des FNB d’actions canadiennes (CASH, ZMMK, PSU/U) et internationales (BGEQ, XEQT, VEQT et IICE).

Les créations nettes de février dans les actions américaines représentent environ un tiers de celles de janvier. Elles totalisent 1 G$, comparativement à 3,3 G$ le mois précédent. Les FNB d’actions canadiennes en profitent : elles enregistrent des créations nettes de 707 millions de dollars (M$), alors qu’elles subissaient des rachats nets en janvier. Les FNB d’actions internationales affichent quant à elles 1,8 G$ en créations nettes en février, selon Banque Nationale Marchés financiers.

Les FNB d’actions thématiques ont attiré 996 M$ en février. Le secteur financier enregistre les créations nettes les plus importantes (738 M$), suivi par l’énergie (162 M$), tandis que les services publics et les matières premières affichent des rachats.

Parmi les FNB d’actions, les FNB factoriels affichent des entrées nettes, sauf les FNB axés sur la valeur et la croissance. Les FNB de dividendes captent 328 M$ et les FNB d’actions pondérés en fonction de la capitalisation boursière attirent 152 M$, tandis que les FNB thématiques reçoivent 240 M$.

Forte demande pour le revenu fixe

Les FNB de titres à revenu fixe ont connu une forte demande en février, malgré les incertitudes sur les tarifs, l’inflation et le marché du travail, signale BNMF. Ils mènent le bal des créations nettes dans les FNB canadiens, avec 4,2 G, dont 1,2 G$ dans les FNB du marché monétaire (CASH, ZMMK, PSU/U).

Les entrées sont généralisées dans toutes les catégories, notamment dans les obligations canadiennes agrégées qui reçoivent d’importantes créations nettes, 895 M$, principalement dans ZAG et ZCPB. Les FNB de titres à revenu fixe captent des créations nettes également dans le segment des obligations à long terme (TCLB), des obligations canadiennes à ultra-court terme (ZST) et les obligations de sociétés américaines à court terme (XIGS).

Les FNB d’actions privilégiées enregistrent des rachats, mis à part les FNB d’actions privilégiées fractionnées (SPLT), qui bénéficient d’une forte demande en raison de leurs rendements élevés, signale le rapport.

Les FNB de matières premières ont attiré 116 M$ en février. Les entrées ont été principalement dirigées vers l’or physique. Les FNB multiactifs (ou de répartition d’actifs) ont enregistré des entrées nettes de 912 M$.

Les FNB canadiens de cryptoactifs ont reçu des entrées nettes de 15 M$, en baisse par rapport à celles de janvier (98 M$). Les créations nettes dans cette catégorie sont dues essentiellement à des produits à faible coût comme IBIT (iShares) et FBTC (Fidelity), qui a récemment abaissé ses frais pour mieux concurrencer le marché, indiquent les analystes de BNMF.

Les investisseurs cherchant à diversifier leurs sources de rendement face à la volatilité des marchés se sont tournés vers les FNB de type fonds de couverture, qui ont connu un regain d’intérêt en février, selon le rapport. Parmi les FNB les plus populaires dans cette catégorie : PFMN (Picton Mahoney Market Neutral), FLSA (Fidelity Long Short) et RGBM (Return Stacked de LongPoint).

En février, les principaux émetteurs de FNB ont enregistré des créations nettes, sauf CI, qui a affiché des rachats nets de 163 M$, principalement en raison de rachats de 108 M$ sur son FNB d’intelligence artificielle CIAI.  

BMO arrive en tête des entrées nettes de février avec 2,3 G$. RBC iShares suit avec 1,2 G$, talonné par Vanguard (1,1 G$). Fidelity se positionne avec 825 M$. Global X et TDAM se disputent les dernières places au top 5 avec respectivement 565 M$ et 557 M$.

Le FNB BMO Global Equity Fund (VFV) a attiré les plus importantes entrées nettes du mois (1 G$). Le FNB BMO S&P 500 Index (ZSP) a enregistré les rachats les plus notables (530 M$).

Sur le plan de l’innovation, 22 nouveaux FNB ont été lancés en février sur le marché canadien, dont 11 FNB sectoriels américains (BMO-SPDR) et 7 FNB de Purpose axés sur des titres spécifiques. Les autres lancements proviennent des émetteurs Global X et Desjardins.

Résultat record pour les FNB ESG

Après un mois de janvier marqué par la croissance, les FNB ESG ont réalisé en février leur meilleur mois depuis mars 2024, avec des entrées nettes de 325 M$. Ils avaient attiré 270 M$ en janvier.

Deux FNB ESG d’Invesco totalisent à eux seuls 277 M$, ce qui représente près de la moitié des entrées du mois pour ce fournisseur de fonds. Il s’agit des FNB Invesco ESG Nasdaq 100 Index (QQCE) et Invesco S&P International Developed ESG Index (IICE). Aucun nouveau FNB ESG n’a été lancé ni retiré du marché en février, signale BNMF.

Un début d’année équilibré

Pour les deux premiers mois de l’année, les créations nettes dans les FNB canadiens sont plus équilibrées que pour la même période de 2024, d’après le rapport. Depuis le début de 2025, les entrées nettes dans les FNB d’actions totalisent 8,4 G$ et elles atteignent 6,9 G$ dans les FNB de titres à revenu fixe.

Dans le revenu fixe, les FNB du marché monétaire sont les titres les plus prisés, avec 2,2 G$ investis en janvier et février, répartis à parts égales entre les FNB de titres monétaires et les FNB alternatifs en espèces. Les obligations d’entreprises canadiennes et les obligations américaines ont également enregistré des entrées notables.

Pour janvier et février 2025, RBC iShares prend la tête des créations nettes, avec 3,4 G$, suivi de Vanguard (3 G$), BMO (2,7 G$), Fidelity (1,6 G$), Global X (1 G$) et TD (1 G$).

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Protectionnisme et développement durable https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/protectionnisme-et-developpement-durable/ Mon, 10 Feb 2025 12:11:48 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=105489 OPINION — Comment les entreprises s’adaptent-elles aux politiques protectionnistes ?

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Depuis peu, nous vivons dans un contexte où l’ensemble du milieu économique craint l’arrivée d’un environnement fort protectionniste visant à réduire la dépendance des États-Unis à l’égard des importations et à renforcer les industries chez nos voisins et partenaires du sud. Parmi les mesures envisagées, un tarif douanier de 25 % sur tous les produits canadiens figure comme un potentiel exemple marquant de cette stratégie. Bien que cette politique puisse temporairement stimuler certaines industries américaines, elle menace de perturber les relations commerciales avec des partenaires clés, comme le Canada, et de créer une instabilité économique.

En parallèle, ces mesures posent des défis importants en matière de développement durable. Elles risquent de compromettre les Objectifs de Développement Durable (ODD), notamment l’ODD 8 (Travail décent et croissance économique) et l’ODD 9 (Industrie, innovation et infrastructure). Cet article explore les impacts de ces politiques sur les entreprises canadiennes, analyse leurs implications pour le développement durable, et propose des recommandations pour s’adapter à ce contexte tout en favorisant des pratiques commerciales responsables, car, dans les faits, les relations existantes actuellement vont demeurer dans l’intérêt de toutes les parties prenantes.

Le protectionnisme : une stratégie à double tranchant

Le protectionnisme, souvent présenté comme une arme au service de la souveraineté économique, se révèle être une lame à double tranchant. Derrière les déclarations politiques et les mesures tarifaires, il porte des ambitions claires : réduire les déséquilibres commerciaux, protéger les emplois locaux et renforcer l’autonomie stratégique. Pourtant, ces objectifs, bien qu’ambitieux, se heurtent à la complexité des interdépendances économiques et aux impératifs d’un monde en quête de durabilité.

Les motivations derrière le protectionnisme

À la base de toute politique protectionniste se trouvent des aspirations profondément enracinées dans la volonté de contrôle. Réduire le déficit commercial est souvent l’un des premiers arguments avancés : limiter les importations, notamment en provenance de partenaires comme le Canada, la Chine ou l’Union européenne, permettrait de rééquilibrer la balance commerciale. Mais au-delà des chiffres, c’est la protection des industries nationales qui est en ligne de mire. En imposant des tarifs élevés sur certains produits étrangers — qu’il s’agisse de l’acier, du pétrole ou des produits agricoles —, les gouvernements espèrent préserver les emplois locaux et maintenir un tissu économique résilient.

Enfin, le protectionnisme s’inscrit dans une quête de souveraineté économique. En réduisant la dépendance envers les chaînes d’approvisionnement mondiales, notamment dans des secteurs stratégiques comme les technologies ou l’énergie, les États-Unis ambitionnent de regagner un contrôle que la mondialisation semblait leur avoir fait perdre. Cependant, cette quête d’autonomie soulève une question cruciale : à quel prix ?

Les impacts économiques immédiats

L’imposition d’un tarif douanier de 25 % sur les produits canadiens illustre parfaitement la complexité des conséquences d’une telle démarche. Pour le Canada, les répercussions sont immédiates : une hausse des coûts pour les exportateurs qui dépendent du marché américain, une perte de compétitivité face aux entreprises locales aux États-Unis et des perturbations majeures dans des chaînes d’approvisionnement transfrontalières pourtant essentiels. Mais ce n’est pas sans coût pour l’économie américaine elle-même. Les consommateurs américains doivent faire face à des prix plus élevés sur les produits importés, tandis que les entreprises locales, dépendantes des matières premières ou des produits intermédiaires en provenance du Canada, voient leurs coûts de production augmenter.

Un horizon incertain

À plus long terme, le protectionnisme risque de miner la compétitivité globale des deux économies. En érigeant des barrières là où la coopération transfrontalière était autrefois un moteur d’innovation et de croissance, ces politiques freinent le développement technologique et ralentissent la transition vers une économie durable. De surcroît, elles mettent en péril les efforts internationaux pour répondre aux défis globaux, qu’il s’agisse du changement climatique ou des inégalités économiques.

Ainsi, si le protectionnisme peut sembler séduisant par sa promesse de reprise en main économique et de sauvegarde nationale, il porte en lui les germes d’une fragmentation mondiale. Dans un monde où les défis sont communs, il rappelle qu’aucune nation ne peut prospérer durablement en s’isolant derrière ses frontières.

Le lien entre protectionnisme et développement durable

Le protectionnisme, en érigeant des murs là où l’environnement économique cherchait à construire des ponts, s’inscrit en faux contre les ambitions du développement durable. En effet, ses effets, souvent décrits comme des mesures de sauvegarde économique, viennent heurter de plein fouet les objectifs globaux que sont la croissance inclusive, l’innovation et la transition écologique. Les Objectifs de Développement Durable (ODD), qui tracent la voie d’un avenir plus juste et durable, se trouvent entravés par ces politiques aux horizons rétrécis.

Une entrave à l’ODD 8 : Travail décent et croissance économique

L’ODD 8 aspire à une économie mondiale où prospérité rime avec équité et dignité au travail. Pourtant, le protectionnisme agit comme un frein à cette vision. En érigeant des barrières tarifaires, il alourdit les coûts du commerce international, ralentissant ainsi la croissance économique globale. Certes, certaines industries locales peuvent temporairement en tirer profit, mais ce gain s’avère souvent illusoire : les secteurs dépendants des échanges transfrontaliers — comme l’automobile ou l’agriculture — souffrent de la hausse des coûts et d’une demande en berne.

Plus encore, ce repli économique exacerbe les inégalités. Les petites entreprises canadiennes, par exemple, qui exportent vers des marchés voisins comme les États-Unis, se retrouvent en première ligne face à ces obstacles. Leurs marges réduites et leur vulnérabilité aux fluctuations des tarifs douaniers creusent encore davantage le fossé entre les grandes multinationales et les acteurs locaux, fragilisant ainsi l’équilibre économique.

Un frein à l’ODD 9 : Industrie, innovation et infrastructure

L’ODD 9 s’inscrit dans une vision d’avenir : il appelle à bâtir des infrastructures résilientes, à promouvoir une industrialisation respectueuse de l’environnement et à encourager l’innovation. Mais là encore, le protectionnisme s’inscrit en faux. En limitant la collaboration internationale en matière de recherche et développement, il étouffe les échanges d’idées et ralentit l’émergence de solutions novatrices dans des domaines cruciaux comme les énergies renouvelables ou les technologies propres.

Les chaînes d’approvisionnement mondiales, véritables artères de l’économie contemporaine, se retrouvent fragmentées par ces politiques. Là où elles facilitaient jadis le transfert de savoir-faire et d’expertise, elles deviennent des labyrinthes inefficaces, ralentissant le développement industriel et technologique. Pire encore, le protectionnisme favorise souvent des industries polluantes comme celles des énergies fossiles, retardant ainsi la transition vers une économie verte et perpétuant un modèle industriel dépassé.

Ainsi, bien que le protectionnisme puisse être présenté comme une réponse pragmatique aux défis économiques immédiats, il s’avère être un obstacle majeur aux aspirations d’un développement durable. En privilégiant des intérêts à court terme au détriment de collaborations globales et de transitions nécessaires, il nous éloigne des promesses d’un avenir partagé, où prospérité économique et respect de la planète marcheraient enfin main dans la main.

Pourquoi le protectionnisme est-il insoutenable à long terme

Le protectionnisme, bien qu’il puisse apparaître comme une solution séduisante à court terme face aux défis économiques ou géopolitiques, s’avère être une stratégie fragile et contre-productive lorsqu’on en examine les effets à long terme. Sous des apparences de sécurité et de contrôle, il engendre des déséquilibres qui affaiblissent les fondations mêmes d’une économie durable et d’une coopération internationale harmonieuse.

Une non-rentabilité économique

Les politiques protectionnistes, en érigeant des barrières tarifaires et en favorisant des industries locales au détriment de la concurrence étrangère, finissent par nuire à l’économie qu’elles prétendent protéger. Les entreprises, moins exposées à la pression d’innover ou de réduire leurs coûts, tombent dans une forme de complaisance qui les rend vulnérables face à leurs compétiteurs internationaux. Pendant ce temps, les consommateurs, confrontés à des hausses de prix inévitables, réduisent leur demande, ce qui freine la dynamique économique globale. À terme, l’économie nationale s’enlise dans une stagnation où les gains apparents d’hier se transforment en pertes profondes.

Des risques environnementaux majeurs

En soutenant des industries polluantes comme celles liées aux énergies fossiles, le protectionnisme se place en opposition frontale avec les impératifs climatiques de notre époque. En limitant l’accès aux technologies propres développées ailleurs, il freine l’innovation et retarde la transition vers des pratiques plus durables. Ce repli sur soi devient alors non seulement un frein économique, mais aussi une menace pour l’environnement mondial, au moment même où une action collective est plus nécessaire que jamais.

Des répercussions géopolitiques

Enfin, le protectionnisme n’est jamais un acte isolé : il déclenche souvent une réaction en chaîne. Les représailles commerciales des partenaires touchés par ces politiques protectionnistes ne tardent pas à venir, alimentant un climat de tensions internationales. Ces querelles économiques, loin de se limiter aux échanges commerciaux, compromettent également la coopération sur des enjeux globaux cruciaux comme le changement climatique ou la sécurité énergétique. En érigeant des murs là où il faudrait construire des ponts, le protectionnisme fragilise le tissu des relations internationales.

En somme, s’il peut sembler offrir une réponse immédiate à certaines inquiétudes économiques ou sociales, le protectionnisme se révèle être une impasse lorsqu’on envisage ses conséquences à long terme. Il freine l’innovation, alourdit les coûts pour tous et compromet les efforts collectifs pour relever les défis d’un monde interconnecté.

Recommandations pour les entreprises canadiennes

Dans un contexte où les tensions commerciales et les politiques protectionnistes redessinent les règles du jeu, les entreprises canadiennes doivent adopter une posture proactive et audacieuse. Il ne s’agit pas simplement de survivre à ces bouleversements, mais de saisir l’occasion de se réinventer, tout en restant fidèles aux principes du développement durable. Voici quelques pistes stratégiques qui, loin d’être des injonctions rigides, peuvent inspirer une transformation réfléchie et porteuse d’avenir.

Diversifier les marchés

La dépendance excessive à un seul marché, aussi crucial soit-il, expose les entreprises à des risques majeurs. Il est donc impératif pour les entreprises canadiennes de regarder au-delà de leur voisin américain et d’explorer d’autres horizons. L’Europe, grâce à l’Accord économique et commercial global (AECG), et l’Asie, via le Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP), offrent des opportunités prometteuses. Ce mouvement vers la diversification ne signifie pas abandonner les relations avec les États-Unis, mais plutôt construire un filet de sécurité pour limiter l’exposition aux aléas du protectionnisme.

Investir dans des chaînes d’approvisionnement durables

Dans un monde où la durabilité n’est plus une option, mais une exigence, les entreprises canadiennes doivent repenser leurs chaînes d’approvisionnement. Cela implique non seulement de réduire leur empreinte carbone, mais aussi de privilégier des fournisseurs locaux ou régionaux. Collaborer avec des partenaires partageant des valeurs éthiques et environnementales permet de bâtir des relations solides et responsables. Une chaîne d’approvisionnement durable n’est pas seulement un atout pour la planète, elle devient aussi un argument de poids auprès des consommateurs et des investisseurs.

Miser sur l’innovation

L’innovation est le moteur de toute entreprise qui aspire à prospérer dans un monde en mutation constante. Investir dans la recherche et le développement ne doit pas être perçu comme une dépense, mais comme une assurance pour l’avenir. Développer des produits ou services plus respectueux de l’environnement, adopter des technologies propres, ou encore optimiser les processus pour réduire les coûts : autant de pistes qui permettent de répondre aux attentes croissantes des consommateurs tout en renforçant la compétitivité.

Renforcer la résilience organisationnelle

Dans un environnement commercial incertain, la résilience devient une qualité essentielle. Les entreprises doivent se préparer à faire face aux imprévus économiques et politiques en mettant en place des plans de gestion des risques adaptés aux réalités actuelles. Former les employés aux nouvelles dynamiques du commerce international et aux enjeux du développement durable est également crucial pour bâtir une organisation capable de s’adapter rapidement.

Enfin, il peut être judicieux d’instaurer ou de bonifier un comité-conseil au sein de l’entreprise. Ce comité, composé d’experts issus de divers horizons, offrirait une vision globale et multidimensionnelle des enjeux, dépassant ainsi une simple approche économique pour inclure des perspectives sociales, environnementales et géopolitiques.

Ces recommandations ne sont pas des recettes universelles, mais des invitations à réfléchir autrement. Elles rappellent que chaque défi peut devenir une occasion si l’on sait s’adapter avec créativité et détermination. Dans cette quête d’équilibre entre compétitivité et durabilité, les entreprises canadiennes ont tout à gagner en misant sur l’audace et la responsabilité.

Le rôle des gouvernements dans la transition durable

Les gouvernements ont un rôle clé à jouer pour atténuer les impacts du protectionnisme et soutenir une transition durable, tout en préservant des relations commerciales solides avec les partenaires historiques :

  • Négocier des accords commerciaux équitables : Le Canada devrait continuer à dialoguer avec les États-Unis pour limiter l’impact des tarifs douaniers, tout en veillant à préserver une dynamique d’affaires positive entre les deux pays. La relation commerciale entre le Canada et les États-Unis a historiquement bénéficié aux deux parties, et il est essentiel de maintenir cette synergie qui favorise la compétitivité et la croissance des entreprises de part et d’autre de la frontière.
  • Soutenir les petites entreprises : les gouvernements doivent offrir un soutien financier et technique aux PME touchées par les tarifs douaniers, afin qu’elles puissent diversifier leurs marchés ou investir dans l’innovation durable. Ce soutien doit également inclure des initiatives pour encourager ces entreprises à maintenir leurs relations d’affaires avec leurs partenaires américains, car une coopération transfrontalière solide reste un atout stratégique pour les deux économies.

En mettant l’accent sur le maintien de relations commerciales robustes avec les États-Unis tout en investissant dans des pratiques durables, les gouvernements peuvent contribuer à minimiser les impacts négatifs du protectionnisme et à favoriser une croissance économique responsable.

Conclusion

Les politiques protectionnistes représentent un défi majeur pour les relations commerciales, peu importe les pays touchés, mais elles offrent également une occasion pour repenser nos modèles économiques et adopter des pratiques plus durables. En misant sur l’innovation, la diversification et la durabilité, les entreprises canadiennes peuvent non seulement surmonter ces obstacles, mais aussi se positionner comme des leaders dans l’économie mondiale de demain.

En fin de compte, il est essentiel que toutes les parties prenantes — entreprises, gouvernements et citoyens — collaborent pour construire un avenir plus résilient et durable face aux incertitudes économiques et environnementales actuelles.

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Le spectre des tarifs plane sur l’économie https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/le-spectre-des-tarifs-plane-sur-leconomie/ Wed, 05 Feb 2025 12:03:34 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=105187 Et brouille les prévisions.

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« Oui la question des tarifs c’est inquiétant, mais j’estime à moins de 50 % les probabilités qu’on se rende au pire scénario, car Trump veut avant tout une victoire et des concessions, mais sur une échelle de 0 à 10, le pire scénario me rend très inquiet, disons 10 sur 10 », réagissait Sébastien MMahon, économiste à iA Gestion mondial d’actifs, pendant la période de questions de l’événement annuel Perspectives 2025, organisé par CFA Montréal le 23 janvier.

Sa collègue Frances Donald, économiste en chef à RBC Banque Royale, s’est aussi dite préoccupée par la possibilité que l’administration américaine puisse imposer jusqu’à 25 % de tarifs sur les importations canadiennes. « Ça reste le pire scénario sur la table combinée avec des mesures de ripostes, si cela survient on pourrait envisager une récession de trois ans au pays. »

L’épée de Damoclès qu’a le Canada au-dessus de la tête rend les prévisions économiques pour l’année à venir d’autant plus difficiles à établir. « La séquence que choisira la nouvelle administration américaine pour mettre en place ses diverses politiques peut grandement changer la donne. Les tarifs ont le potentiel de créer un gros choc sur la croissance économique, sur l’inflation, etc. » Dans ce contexte elle a une faible conviction que ses prévisions économiques pour les États-Unis demeurent telles quelles jusqu’à la fin de l’année. « Nos prévisions n’intègrent pas la majorité des politiques potentielles, dont nous ne connaissons pas le détail, car la carte cachée ça reste le président Trump ! »

L’experte anticipe une croissance raisonnable du PIB américain de 1,9 % (consensus 2 %), « pas de récession, mais pas de croissance énorme », une légère hausse du taux de chômage à 4,4 %, ainsi qu’une baisse de l’inflation à 2,3 %, inflation qui continue de chuter. « On n’est pas en dessous de l’objectif de 2 %, et loin des taux de 2010-2019, et étant donné que les Américains ont connu une hausse des prix de plus de 25 % depuis la pandémie, pour la majorité des consommateurs cet enjeu n’est pas réglé. »

Elle voit mal comment dans ce contexte la Réserve fédérale pourrait abaisser les taux davantage. « Il leur manque les données pour agir, et pour nous — et même si cela ne fait pas consensus —, on estime qu’ils ne seront pas en mesure de justifier d’autres baisses des taux d’intérêt, ils ont fini de le faire pour cette année. »

Pour l’économiste en chef à RBC, l’autre enjeu qui touche l’exercice des prévisions en 2025 est que les principales données n’illustrent pas certains des thèmes fondamentaux de l’économie américaine. Elle mentionne, par exemple, les inégalités entre les ménages qui se creusent depuis quelques années. « Cela signifie que même si les prévisions de croissance sont de 2 %, des segments importants de la population, en particulier les ménages à faible et moyen revenu et les petites entreprises, se retrouvent en deçà alors que les ménages à revenu élevé et plus sont bien au-dessus de ce 2 %. »

Frances Donald évoque une autre disparité, celle qui existe entre les secteurs d’activités, notamment le secteur des services et celui du manufacturier, qui est en contraction depuis plus de deux ans. Les prévisions de croissance masquent aussi, selon l’économiste en chef, « le monstre budgétaire procyclique ». « Nous nous rapprochons actuellement du plus gros montant total des dépenses publiques par rapport au PIB et de la plus forte augmentation des dépenses jamais vue aux États-Unis, c’est à la fois excessif et historique. »

Elle est d’avis que les prévisions des dépenses sous la nouvelle administration pourraient creuser davantage le déficit fédéral du Trésor américain, malgré des initiatives comme DOGE (Department of Government Efficiency), un projet d’Elon Musk dont l’objectif principal est de réduire les dépenses publiques et d’améliorer l’efficacité du gouvernement fédéral avec l’aide des technologies. « Un projet idéaliste. »

Un dernier enjeu qui se cache sous les principales données est celui de la main-d’œuvre, ce qui fait dire à l’économiste que son principal message à Washington serait que l’Amérique n’a pas besoin de nouveaux emplois, mais qu’elle a besoin de travailleurs. Le taux de mise à pied est très bas (1,1 %) et le taux d’embauche est en baisse (3,3 %) depuis 2020. « 40 % des Américains ne travaillent pas. Il y a trois retraités pour chaque nouveau chômeur. Étonnement, le taux de participation au marché du travail pour les individus âgés de 25 à 54 ans se rapproche déjà des sommets historiques. » Ce qui l’amène à dire que la politique d’immigration de l’administration Trump pourrait s’avérer beaucoup plus inflationniste que ses politiques tarifaires. « Comment son projet de déportation d’immigrants peut-il améliorer l’enjeu de la main-d’œuvre ? »

Réaccélération de l’économie mondiale

Dans son tour d’horizon, et sans spéculer sur comment la politique commerciale de l’administration Trump dictera les performances, Sébastien McMahon, économiste senior et gestionnaire de portefeuilles à iA Gestion mondiale d’actifs, a expliqué à l’auditoire que leurs indicateurs pointaient vers une réaccélération de l’économie mondiale. « Ce que l’on sait c’est qu’il y’a un vent de dos actuellement qui vient des coupures synchronisées des taux d’intérêt des banques centrales qui devrait aider en 2025. »

Par rapport à l’an dernier, l’économiste anticipe néanmoins une baisse de croissance du PIB américain de -0,6 % pour un consensus de 2,1 % (2,7 % en 2024), une hausse de 0,6 % du PIB canadien, une hausse de 0,2 % de la zone euro et une baisse de la croissance du PIB de la Chine de -0,3 %. « Pour la Chine, la solution à la récession de bilan passe par l’immobilier : le prix des maisons recule à un rythme historique. »

Quant à l’Europe, l’expert croit qu’elle est confrontée à la fois à des vents de dos et de face. « Ça reste un gros point d’interrogation, est-ce un secteur à privilégier ou est-ce un Value Trap qui est bien évalué par le marché présentement ? » Le cycle de crédit en zone euro est en train de tourner, et c’est un élément positif pour les prêts aux entreprises et ceux aux ménages. Cependant l’Europe, plus particulièrement l’Allemagne, est aux prises avec des problèmes de productivité (« Le Canada fait encore moins bonne figure à ce chapitre », précise l’expert). « Donc l’Allemagne est en position de vulnérabilité, spécialement avec les tarifs à venir dans l’industrie automobile. »

À l’égard des taux d’intérêt, le stratège en chef révèle que les marchés anticipent un taux directeur de 4,10 % pour la Réserve fédérale américaine en juin prochain, et un taux terminal de 3,95 %. « Ont-ils trop révisé leurs attentes envers la Fed ? » Au Canada, et en Europe, les taux anticipés pour juin sont respectivement de 2,80 % et 2,10 %, avec des taux terminaux anticipés de 2,70 % et 1,95 %.

Sur le plan des actions, l’économiste suggère que les actions mondiales sont en recherche d’orientation après une bonne cuvée en 2024. « Les attentes de bénéfices aux États-Unis sont encore très élevées, est-ce que le moment est venu pour une rotation sectorielle (vers l’énergie, les financières et la santé qui sont des secteurs intéressants) et une rotation géographique ? C’est possible. » Il juge dans l’ensemble les valorisations des actions américaines élevées, peut-être tirées vers le haut par les attentes en matière d’intelligence artificielle, même s’il est d’avis qu’il n’y a actuellement pas de bulle dans ce secteur en particulier. « Le ratio cours-bénéfice ajusté en fonction du cycle (APE) est l’un des plus élevés de l’histoire, après la bulle dot-com et le niveau de 2021. »

Sébastien McMahon voit dans le marché des actions hors É-U, dont celui au Canada et au Japon, des multiples plus attrayants. De façon générale, il croit que le « momentum » des actions et des taux devrait être soutenu en 2025.

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Intégration du contexte géopolitique dans les analyses économiques et financières https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/integration-du-contexte-geopolitique-dans-les-analyses-economiques-et-financieres/ Fri, 13 Dec 2024 11:46:23 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=104427 OPINION — La gouvernance joue un rôle crucial en la matière.

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Le contexte géopolitique des dernières semaines nécessite une attention renouvelée dans l’analyse des situations économiques et financières. Les interactions entre les nations, les alliances stratégiques et les tensions géopolitiques influencent directement les marchés financiers, les politiques économiques et les décisions commerciales. Ignorer ces facteurs revient à négliger une partie essentielle du puzzle global.

Un exemple sensible de cette nécessité est la réaction rapide des marchés face à la crainte d’une hausse tarifaire de 25 % par les États-Unis sur les produits canadiens. Une telle mesure semble avoir été vue sous un prisme strictement économique, réaction qui, à première vue, apparait normale. En effet, la dévaluation rapide de la monnaie canadienne qui a suivi démontre que les acteurs du marché ont réagi de manière rapide et intense, anticipant des implications qui ne semblaient pas aller au-delà du seul enjeu économique et financier.

Pourtant, la situation du Canada diffère de la réalité du Mexique. On ne peut que rappeler l’importance des liens économiques et géopolitiques distincts entre les pays concernés.

Intégration des économies et nouveaux enjeux géopolitiques

Des situations semblables risquent de se reproduire. Pour cette raison, il importe de nous rappeler le contexte unique qui caractérise la relation canado-américaine. En tout premier lieu, soulignons la nature de l’intégration économique entre le Canada et les États-Unis, renforcée par le récent contexte géopolitique de l’ICE PACT (USA-Canada-Finlande), qui illustre l’importance toujours croissante des intérêts communs entre le Canada et les États-Unis. Ce partenariat ne se limite pas à des enjeux économiques, mais s’étend aux domaines de la sécurité et ses déclinaisons sur le plan technologique et de l’innovation[1].

Une telle collaboration renforce les liens économiques et crée une dépendance mutuelle qui devrait modifier la dynamique des réactions de marché.

L’analyse des enjeux sous un angle plus continental, prenant en compte un retour à une géopolitique multipolaire, est essentielle. La résurgence de la Russie en tant que grande puissance, le positionnement de l’Iran comme puissance régionale incontestable, la dynamique Israël-Palestine, ainsi que l’influence croissante de la Chine en Amérique latine et en Afrique sont autant d’éléments qui accentuent la complexité du paysage géopolitique actuel.

Face à des situations complexes, l’importance d’une gouvernance solide et bien appuyée ne peut donc pas être sous-estimée. Une gouvernance efficace permet de prendre des décisions éclairées et stratégiques, en tenant compte des multiples facteurs en jeu. Les conseils d’administration et les dirigeants doivent être bien informés des implications économiques, politiques et sociales de telles mesures et être prêts à réagir rapidement et de manière appropriée.

Gouvernance et communication transparente 

Nous pouvons alors comprendre pourquoi une gouvernance robuste doit assurer également une communication transparente et cohérente avec les parties prenantes, y compris les investisseurs, les employés et les partenaires commerciaux. Cela renforce la confiance et la résilience de l’entreprise face aux incertitudes du marché. Une communication claire et ouverte permet de réduire les incertitudes et de maintenir la confiance des parties prenantes, même en période de crise. De plus, une gouvernance bien appuyée permet de mettre en place des stratégies de mitigation des risques, telles que la diversification des marchés et l’amélioration de la productivité.

Toute période d’incertitude doit faire place à la transparence dans la communication. Cela implique de partager de manière proactive les informations sur les décisions prises et les stratégies mises en œuvre. Cela est nécessaire pour maintenir, voire renforcer la crédibilité de l’entreprise et permet aux parties prenantes de mieux comprendre ses actions. Par exemple, en cas de hausse tarifaire, une entreprise avec une gouvernance solide serait capable de communiquer rapidement ses plans d’adaptation, montrant ainsi sa réactivité et sa capacité à gérer les défis.

Réactions du marché

Les soubresauts entre les États-Unis et le Canada, bien que momentanés, mettent en lumière certaines évidences. Beaucoup d’expert(e)s ont souligné la nécessité de diversifier les marchés. De mon côté, je soulignerai la nécessité de rattraper le retard en matière de productivité. Pour les entreprises canadiennes, cela signifie investir dans des technologies qui améliorent l’efficacité opérationnelle. Cette approche proactive peut atténuer les impacts négatifs des tensions géopolitiques et renforcer la résilience économique. De plus, investir dans des technologies de pointe et améliorer la productivité sont des moyens efficaces pour les entreprises de rester compétitives sur la scène internationale.

Adaptation aux changements climatiques et…géopolitiques

Dans un environnement géopolitique en constante évolution, les entreprises doivent être agiles et capables de s’adapter rapidement aux changements. Cela nécessite une gouvernance flexible et réactive, capable de prendre des décisions rapides et informées. Par exemple, si des tensions commerciales entre le Canada et un autre pays entraînent divers impacts sur une entreprise, cette dernière avec une bonne gouvernance serait capable de réagir en ajustant ses chaînes d’approvisionnement ou en développant des produits alternatifs pour minimiser l’impact des tarifs.

La gouvernance doit également inclure une évaluation continue des risques géopolitiques. Cela peut impliquer de surveiller les développements internationaux, de comprendre les implications des politiques gouvernementales et de prévoir les scénarios possibles. En anticipant les risques, les entreprises peuvent développer des plans de contingence et être mieux préparées pour faire face aux crises.

L’histoire offre de nombreux exemples de gouvernance efficace en réponse aux crises. Par exemple, lors de la pandémie de COVID-19, des entreprises avec une gouvernance robuste ont été capables de réagir rapidement pour protéger la santé de leurs employés, adapter leurs chaînes d’approvisionnement et innover pour répondre aux nouvelles demandes du marché. Ces exemples montrent que la gouvernance joue un rôle crucial dans la capacité des entreprises à survivre et à prospérer en période de crise.

Mise en place d’un processus pour bien gérer les situations tendues

Pour bien gérer les situations économiques tendues, une gouvernance adéquate doit inclure la mise en place de processus structurés et bien définis. Ces processus doivent permettre de réagir de manière ordonnée et réfléchie aux crises potentielles. Voici quelques étapes clés pour y parvenir :

  1. Surveillance continue et analyse des risques : Établir un système de veille stratégique pour surveiller les développements géopolitiques et économiques. Cela permet d’identifier rapidement les signaux d’alerte et de comprendre les implications potentielles pour l’entreprise.
  2. Scénarios et plans de contingence : Développer des scénarios et des plans de contingence pour différents types de crises. Cela inclut des plans détaillés pour la gestion des hausses tarifaires, des perturbations de la chaîne d’approvisionnement, des fluctuations monétaires et d’autres risques géopolitiques.
  3. Communication interne et externe : Mettre en place des protocoles de communication clairs pour informer rapidement les parties prenantes internes et externes. Une communication efficace permet de réduire l’incertitude et de maintenir la confiance des parties prenantes.
  4. Formation : Organiser régulièrement des formations pour préparer les employés et les dirigeants à réagir efficacement en cas de crise. Cela inclut des exercices pratiques pour tester les plans de contingence et améliorer les réponses de l’entreprise.
  5. Évaluation et amélioration continue : Après chaque crise, évaluer les performances et identifier les domaines d’amélioration. Mettre à jour les plans et les processus en fonction des leçons apprises.

Conclusion

En somme, le contexte géopolitique actuel renforce l’importance d’une gouvernance bien appuyée dans la prise de décisions économiques et financières. Les entreprises doivent être prêtes à naviguer dans un environnement complexe et incertain, où les changements peuvent survenir rapidement et de manière inattendue. Une gouvernance solide permet de prendre des décisions stratégiques, de communiquer efficacement, de gérer les risques et d’exploiter les opportunités offertes par les alliances stratégiques et l’innovation. En intégrant ces éléments dans leurs analyses et leurs stratégies, les entreprises peuvent non seulement survivre, mais prospérer dans un monde en constante évolution. Elles seront ainsi mieux préparées pour relever les défis géopolitiques et économiques à venir, tout en assurant leur croissance et leur succès à long terme.

Michel J. Paradis B.Sc., LL.B. Adm.A., Med.Acc (IMAQ)
Président, OECONOMIA

[1] Le Pacte de Collaboration sur les Brise-Glaces (ICE Pact) est un accord signé le 13 novembre 2024 entre le Canada, les États-Unis et la Finlande. Ce partenariat vise à renforcer les capacités de construction navale des trois pays pour produire des brise-glaces polaires et arctiques de classe mondiale. En réponse aux menaces croissantes dans l’Arctique, notamment dues au réchauffement climatique et aux ambitions de la Russie et de la Chine, ce pacte vise :

  • Protéger les intérêts des pays partenaires dans cette région stratégique.
  • Améliorer la collaboration entre les industries de ces pays, coordonner l’expertise et renforcer la capacité à produire des navires polaires de premier ordre.
  • Développer le perfectionnement de la main-d’œuvre pour s’assurer que les travailleurs possèdent les compétences nécessaires.
  • Ce partenariat devrait créer des milliers d’emplois bien rémunérés, stimuler l’économie et soutenir la recherche scientifique.

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Le Canada, cinquième paradis fiscal en importance https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/le-canada-cinquieme-paradis-fiscal-en-importance/ Tue, 10 Dec 2024 12:41:17 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=104413 Selon un récent rapport.

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Cela ne surprendra personne: les pertes fiscales liées aux abus comptables des entreprises et des grandes fortunes sont massives, comme le signale le plus récent rapport du Tax Justice Network (TJN) Justice fiscale : État des lieux 2024. Un fait nouveau ressort toutefois : le Canada a gagné du galon dans le palmarès des officines financières du secret fiscal, se hissant désormais au 5e rang des paradis fiscaux.

« Le coût combiné des abus fiscaux transfrontaliers commis par des multinationales et des particuliers possédant des avoirs non déclarés à l’étranger est estimé à 492 milliards de dollars américains », écrit le rapport.

La composante la plus importante de ces pertes fiscales reste l’abus transfrontalier des sociétés, qui représente pour les gouvernements du monde un manque à gagner de 348 milliards de dollars (G$) américains, à partir de bénéfices totaux de 1,42 billions de dollars américains transférés dans des paradis fiscaux. Si on tient compte des pertes de recettes indirectes dues aux retombées négatives de cet abus fiscal, elles s’élèvent à trois fois cette somme, selon le Fonds monétaire international (FMI), note le rapport. Par ailleurs, l’évasion fiscale pratiquées par les personnes fortunées entraîne des pertes de 145 G$ américains.

Échec de l’OCDE

L’OCDE s’est attaqué au cours de la décennie 2010 à cette finance offshore illicite en mettant de l’avant ce qu’on a appelé les Common Reporting Standards (CRS). L’objectif essentiel visé était de faire en sorte que les multinationales déclarent leurs profits selon les régions où ceux-ci sont produits au lieu de les transférer à d’autres juridictions où ils peuvent bénéficier d’une fiscalité très allégée, parfois même inexistante.

« On est toutefois loin de la ‘fin du secret bancaire’ saluée par certains meneurs de jeu de l’OCDE, affirme le rapport du TJN, qui repère deux faiblesses majeures des CRS. Première faiblesse, classique : une grande sélectivité des données. « Les pays qui y ont accès ne peuvent recevoir des informations que sur certains types de comptes financiers, et donc ceux qui recherchent le secret ont le choix entre de multiples options. » Deuxième faiblesse : l’interdit. « De nombreux pays n’ont même pas cet accès », déplore le rapport.

« Les pays qui ont accès à l’information et dont les autorités fiscales disposent d’une grande capacité sont susceptibles d’avoir réussi à réduire de manière très significative les comptes financiers non déclarés, poursuit le rapport. Mais dans le même temps, ils ont assisté à un glissement prévisible vers des types d’actifs financiers non déclarables mais largement équivalents, ce qui a considérablement affaibli les bénéfices. »

Le mécanisme d’échange automatique d’informations demeure important, reconnaît le TJN, mais sa mise en œuvre imparfaite et partielle a fait perdre au monde 145 G$ de dollars américains. Ce que le rapport appelle le « deuxième empire » du Royaume-Uni (qui réunit une foule de paradis offshore comme les Iles Vierges britanniques, les Iles Caïmans, les Bermudes, etc.) est responsable à lui seul de 33% de ces pertes. Un autre tiers des pertes tient aux pays de l’Union européenne.

Blocage de quelques joueurs

À présent, une nouvelle offensive contre le secret fiscal pilotée cette fois par les Nations Unies et visant une nouvelle convention fiscale internationale se retrouve avec un ferment d’opposition restreint mais très puissant : « Les huit pays bloqueurs qui ont voté contre le mandat de la convention des Nations Unies, avec seulement 8% de la population mondiale, sont collectivement responsables de 66% des pertes fiscales mondiales dues à la richesse offshore », observe le rapport. On retrouve parmi ces huit pays les États-Unis, le Royaume-Uni, le Japon, l’Australie et le Canada.

Évidemment, en termes absolus, les pays développés perdent les plus grandes recettes fiscales, reconnaît le rapport. Par contre, les pays du Sud subissent de loin les pertes les plus importantes en pourcentage des recettes fiscales actuelles pour les services publics vitaux comme la santé et l’éducation. Ainsi, c’est aux États-Unis qu’on trouve les plus importantes pertes fiscales, soit 32,5 G$ de dollars américains, mais elles ne représentent que 0,1% du PIB. Au Honduras, les pertes plus faibles de 1,27 G$ de dollars américains représentent 4,5% du PIB.

Dans le précédent rapport du TJN, le Canada avait le déshonneur d’arriver au 12e rang des principaux responsables de l’évitement fiscal, rapporte un récent article du Devoir. Un accès élargi aux données par le TJN voit le Canada passer au 5e rang, tout juste derrière les États-Unis qui, eux, suivent l’Irlande, Hong Kong et les Iles Caïmans, détenteurs des troisième, deuxième et première places respectivement.

Devant les piètres résultats de l’OCDE, des négociations menées cette fois sous l’égide des Nations unies ont débuté en novembre. « Le monde est à l’aube d’une réforme fondamentale de la gouvernance fiscale internationale, affirme le TJN, espérant qu’une convention fiscale ambitieuse des Nations Unis sera adoptée d’ici 2027. » Il est à espérer que cette nouvelle initiative, retranchée du club restreint des membres de l’OCDE, livrera des résultats plus probants.

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