ESG – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Thu, 26 Jun 2025 15:48:04 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.1 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png ESG – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 La dette durable comme classe d’actifs stratégique https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/la-dette-durable-comme-classe-dactifs-strategique/ Wed, 25 Jun 2025 10:30:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=108159 Une avenue souvent rentable pour financer des projets poursuivant des objectifs ESG.

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Le marché des titres de créance durable évolue et les stratégies d’investissement le concernant se sont beaucoup diversifiées au fil du temps. Le concept initial composé principalement d’obligations vertes émises par les gouvernements ou les agences multinationales se traduit aujourd’hui par des occasions diversifiées pour les investisseurs, par exemple des obligations à impact social et d’autres formes d’instruments liés à la biodiversité.

« Cette catégorie fonctionne bien pour les émetteurs gouvernementaux et les entreprises ayant des projets verts qui satisfont les critères des obligations vertes et peuvent être vérifiés par des fournisseurs d’opinion indépendants. Les titres de créance liés à la durabilité constituent l’un des meilleurs moyens de s’assurer que les entreprises atteignent leurs objectifs ESG (environnement, social et gouvernance) ainsi que leurs objectifs de durabilité », expliquent Jon Ennis et Erica Roa, respectivement analyste principale en investissement et vice-présidente, Recherche sur les investissements, à Placements Mackenzie, dans un article publié par l’Association pour l’investissement responsable (AIR).

« La dette durable est une classe d’actifs qu’on apprécie utiliser parce qu’elle a évolué et qu’elle est capable de soutenir un impact vraiment ciblé », affirme Hadiza Djataou, vice-présidente, gestionnaire de portefeuille, Équipe des placements à revenu fixe, Placements Mackenzie, lors d’un entretien avec Finance et Investissement en marge du Sommet de la finance durable tenu en mai, à Montréal, à l’initiative de Finance Montréal.

« Quand j’investis dans la dette durable, ce que je veux, c’est avoir accès à un éventail d’impacts le plus large possible. Financer la transition énergétique, c’est une très bonne chose, mais si en plus je peux financer la construction de bâtiments sociaux construits au Québec avec de nouvelles normes, ou des initiatives de conservation du rhinocéros noir en Afrique du Sud comme nous l’avons fait en 2022. Pour moi, c’est un éventail d’options qui me permet d’avoir un impact dans différents segments des besoins qui existent en matière de durabilité », illustre Hadiza Djataou.

L’objectif est de concilier rendement financier et impact mesurable, sans compromettre la performance, ajoute-t-elle.

L’investissement réalisé pour la conservation du rhinocéros noir illustre bien la stratégie mondiale d’obligations durables de Placements Mackenzie, estime Hadiza Djataou. « On essaie de faire du bien tout en étant financièrement responsable et crédible dans notre possibilité de générer de la performance. »

L’obligation en question offrait un coupon de base auquel s’ajoutait un bonus variable lié à la croissance de la population de rhinocéros. Le rendement croissait ainsi à mesure que la population de rhinocéros augmentait. Avec une croissance « surprenante » de 7% la première année, plutôt que les 4% requis pour atteindre le seuil de rentabilité, l’investissement s’est révélé très profitable. « Ce type de structures, typiquement, comporte un potentiel de hausse sans gros risque de baisse parce que l’impact, c’est un coupon additionnel. »

Ces structures sont généralement notées AAA — qui est la notation la plus élevée dans le domaine du crédit — parce qu’elles sont assorties d’une garantie qui provient la plupart du temps de la Banque mondiale. Dans le cas des rhinocéros noirs, « la Banque mondiale s’est portée garante pour le capital alloué, ce qui enlevait tout risque sur le capital et sur les coupons qui sont payés », souligne Hadiza Djataou.

Un processus de sélection rigoureux

Placements Mackenzie investit dans la dette durable 6,9% de ses 55 milliards de dollars d’actifs investis en revenu fixe, évalueHadiza Djataou. En 2020, ce ratio était de 1,7%.

« Nous avons augmenté significativement notre exposition à la dette durable, tant en volume qu’en diversité, notamment en passant par des mécanismes de type “debt-for-nature swap” ». Ce type d’accord permet à un pays endetté de rééchelonner ou d’annuler une partie de sa dette extérieure en échange d’un engagement à financer des projets de protection de l’environnement sur son territoire. Un projet lié à la conservation aux îles Galápagos est cité à titre d’exemple d’investissement effectué par Placements Mackenzie.

La croissance de ce segment n’a pas changé la philosophie de gestion, mais celle-ci a dû s’adapter aux conditions du marché, notamment l’inflation élevée qui a marqué l’année 2022 et la remontée rapide des taux. Dans ce contexte, une gestion tactique a été adoptée, par exemple en intégrant dans le portefeuille des obligations indexées à l’inflation. Ce qui a permis de tirer profit directement de la hausse des prix. Des investissements ont aussi été faits dans des instruments à faible durée en guise de protection contre la volatilité.

Dans le même temps, une surveillance active des émetteurs à forte intensité carbone est menée chaque trimestre. Si une entreprise ne démontre aucun effort concret pour réduire ses émissions, sa dette est liquidée. Cette double approche — tactique sur le plan financier et dynamique sur le plan ESG — est au cœur de la stratégie, dit-elle.

Présentement, la stratégie globale durable comprend approximativement 75% de dettes labellisées durables, et 20% de dettes provenant d’émetteurs jugés exemplaires sur le plan de la durabilité. « Ce choix de travailler avec ces émetteurs leaders dans la durabilité permet de diversifier les risques et d’exercer une influence proactive sur les émetteurs », estime Hadiza Djataou.

Compte tenu des nombreux types de dettes durables maintenant accessibles sur le marché, le processus visant à choisir celles qui seront intégrées au portefeuille doit être d’autant plus rigoureux, signale l’experte.

« Si on constate par exemple une qualité de reporting médiocre ou inexistante sur des obligations vertes, ou que les objectifs ne sont pas atteints en matière d’utilisation des fonds, on vend typiquement ces obligations pour en acheter d’autres que l’on considère plus vertes, illustre-t-elle. On ne reste pas marié à ces positions ».

Hadiza Djataou précise que la stratégie de gestion durable de Placements Mackenzie est pleinement alignée avec celle des fonds non durables. « Les convictions d’investissement priment, affirme-t-elle. Si par exemple, j’ai une vue positive sur les taux en Nouvelle-Zélande et que je veux avoir des obligations de Nouvelle-Zélande dans mon portefeuille parce que je crois que la tendance est à des taux baissiers, la même idée sera exprimée dans les fonds durables. La différence réside dans l’instrument utilisé pour refléter ces convictions: une obligation verte plutôt qu’un titre conventionnel. »

Un autre trait distinctif de la stratégie est son caractère véritablement mondial, selon elle. Contrairement à certains fonds dits « globaux » qui investissent surtout aux États-Unis, celui de Placements Mackenzie est activement exposé à l’Europe, aux marchés émergents, aux États-Unis et au Canada.

Les risques du mouvement anti-ESG

Les stratégies de financement de projets verts ou durables ne sont toutefois pas à l’abri de tout risque, et la structure du projet n’est pas toujours en cause. Le mouvement anti-ESG observé ces dernières années, notamment aux États-Unis, constitue l’un de ces risques. « Ça a nécessairement un impact », mais davantage sur les marchés boursiers que sur les marchés obligataires, estime la spécialiste du domaine de la gestion de portefeuille à revenu fixe. « Ça impacte les actions par rapport au potentiel dans les secteurs concernés, un effet déjà visible dans les valorisations. »

Sur la partie dette, « le risque tient au fait que la majorité des structures sont assorties d’une garantie de la Banque mondiale, et qu’elle reçoit à peu près 60% de son capital des États-Unis. On a vu déjà la nouvelle administration américaine se retirer de ses engagements dans un certain nombre de cas. Elle ne l’a pas encore fait vis-à-vis de la Banque mondiale, mais c’est un risque », mentionne-t-elle.

Hadiza Djataou est confiante qu’advenant un tel scénario, « les autres pays viendraient à la rescousse pour pourvoir le capital requis. »

Elle ajoute que la Banque mondiale se finance surtout par l’émission de dette sur les marchés et non par la voie du capital fourni par les États. Cela signifie que le risque que cela engendre par rapport au capital consiste en une baisse éventuelle de la note de crédit de la Banque mondiale. « Elle passerait peut-être de triple A à double A, ce qui resterait suffisant pour conserver l’attractivité de ses titres de créance afin de lui permettre de continuer à emprunter sur les marchés. »

Hadiza Djataou ne croit pas que ces tensions géopolitiques remettent en cause le financement de telles structures et a confiance que les obligations durables émises par la Banque mondiale et d’autres institutions resteront attrayantes. « On n’a pas observé une réduction du nombre d’émissions durables depuis ces changements et il n’y a pas cette impression que ces structures ne seront plus émises à cause de ça. Plusieurs nouveaux projets sont en cours, dont un en Côte d’Ivoire, et le pipeline d’initiatives reste dynamique dans le domaine obligataire », affirme-t-elle.

Perspectives pour la créance durable

La dette durable est appelée à croître non seulement en taille, mais aussi en complexité, affirme Hadiza Djataou. « Lorsque l’on regarde les besoins massifs liés à la transition énergétique, le marché des actions n’est pas suffisant et n’est pas assez rentable, d’une certaine manière, pour que les entreprises utilisent seulement des actions pour financer cette transition. Le financement devra donc passer de plus en plus par les marchés obligataires. »

Dans ce contexte, elle anticipe l’émergence de nouveaux thèmes dans l’investissement durable, par exemple la réconciliation avec les peuples autochtones. « Peu d’obligations ont été émises dans ce domaine jusqu’à présent, mais des discussions sont en cours pour établir des cadres d’émission appropriés. On sait que les institutions sont très intéressées et c’est quelque chose que j’aimerais vraiment faire progresser », mentionne-t-elle.

Hadiza Djataou observe aussi que de nombreuses institutions financières ont déjà verdi leurs portefeuilles d’actions, mais pas encore leur volet obligataire. Elle juge important d’un point de vue stratégique d’aligner cette partie également afin de maximiser l’impact global sur la transition climatique et constate la tenue de nombreuses conversations en ce sens.

Finalement, l’experte prédit « un renforcement de l’impact des risques ESG en tant que risque fiduciaire à part entière, au même titre que les risques de crédit ou de liquidité », sous l’impulsion de la réglementation.

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Comment aider les clients à s’y retrouver dans les informations et les notations ESG ? https://www.finance-investissement.com/nouvelles/developpement-des-affaires/comment-aider-les-clients-a-sy-retrouver-dans-les-informations-et-les-notations-esg/ Fri, 20 Jun 2025 17:54:14 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=107964 Les conseillers devraient examiner attentivement les informations sur les fonds.

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Pour de nombreux conseillers et leurs clients, les informations et les notations ESG (environnement, social et gouvernance) peuvent être source de confusion et de frustration.

Mais les conseillers peuvent dissiper cette confusion s’ils comprennent ce qu’il faut rechercher et comment le faire correspondre aux attentes de leurs clients, selon les experts entendus lors de la conférence de l’Association pour l’investissement responsable tenue les 3 et 4 juin à Toronto.

Bryana Lee, conseillère juridique principale, gestion des investissements à la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario (CVMO), souligne que les conseillers devraient porter une attention particulière à certains éléments précis dans la documentation sur les produits afin de vérifier si un fonds correspond réellement aux besoins de leurs clients.

« Il peut être tentant de se fier uniquement au nom du fonds et de croire qu’on en comprend l’orientation, mais il est essentiel d’examiner plus en profondeur les informations disponibles », a-t-elle affirmé.

Selon elle, les conseillers devraient notamment vérifier si un fonds est largement axé sur les questions ESG et si ces trois piliers sont également pondérés, ou si le fonds est plus axé sur un pilier que sur les autres ou sur un sous-ensemble de ces trois piliers. Ils doivent ensuite mesurer cela par rapport aux valeurs de leurs clients.

Un autre domaine que les conseillers peuvent étudier est la mesure dans laquelle les facteurs ESG ont été pris en compte par un fonds, a affirmé Bryana Lee.

Elle observe ainsi que l’ESG peut être l’objectif principal de certains fonds d’investissement, tandis que d’autres fonds considèrent l’ESG comme un facteur parmi d’autres.

Bryana Lee a également souligné l’importance d’évaluer les filtres négatifs.

Certains fonds ESG auront des filtres négatifs, rappelle-t-elle, « mais cela ne signifie pas nécessairement qu’ils ont toujours 0 % de participation dans ce secteur ». Il est essentiel pour les conseillers de lire les petits caractères.

« Il arrive que certains prospectus précisent : Nous pourrions avoir une exposition minime, de l’ordre de 0,5 % ou quelque chose de similaire, à un secteur que l’on pourrait croire exclu », a-t-elle expliqué.

« Il existe aussi des fonds qui appliquent une exclusion stricte — avec 0 % d’exposition à un certain secteur. Cependant, ils peuvent ne pas exclure un autre secteur qui soutient indirectement celui-ci », précise-t-elle.
« Chaque investisseur aura sa propre opinion sur la pertinence de cette approche selon ses valeurs et ses objectifs. »

Le rôle des agences de notation

Clark Barr, responsable de la méthodologie chez Morningstar Sustainalytics, reconnaît que le fait de passer au crible les documents des fonds pour trouver ces détails peut alourdir considérablement le travail des conseillers. Une partie du rôle des agences de notation dans le secteur est de « faire une partie de ce travail pour eux », a-t-il déclaré.

En ce qui concerne les notations de Morningstar Sustainalytics en particulier, Clark Barr suggère de lire la méthodologie de l’agence pour les différentes notations afin de comprendre à quel point elles sont approfondies ainsi que les limites qu’elles peuvent avoir. Il a noté que certaines notations couvrent les écrans négatifs, par exemple, de sorte que les conseillers n’auront pas à creuser beaucoup plus profondément dans ce domaine.

« Il se peut que cela ne réponde pas exactement aux besoins de vos clients, mais cela peut vous donner un point de départ pour répondre aux préférences de ces clients », résume l’expert.

Matthew Kan, conseiller principal en matière d’analyse comportementale auprès de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario (CVMO), recommande aux investisseurs de garder « les yeux ouverts lorsqu’ils investissent dans l’ESG ».

L’un des facteurs que les investisseurs doivent prendre en compte est que certaines notations reflètent la manière dont le risque ESG est géré plutôt que l’impact ESG lui-même, a-t-il averti.

Matthew Kan, qui a co-rédigé un rapport de la CVMO sur les notations ESG à l’automne dernier, a également noté que si les notations ESG sont basées sur de « bonnes informations », celles-ci peuvent être incomplètes ou pourraient être mises à jour.

Un autre problème lié aux notations ESG, a-t-il ajouté, est qu’il est difficile de comparer ces notations d’un secteur à l’autre.

Des approches variées

Laure Maillard, conseillère principale chez Desjardins, qui supervise la divulgation de l’investissement responsable au détail, a cité quelques autres défis auxquels les conseillers sont spécifiquement confrontés dans le paysage de l’investissement responsable.

D’après elle, exercer une diligence raisonnable peut s’avérer long et exigeant, surtout lorsqu’il faut concilier des attentes divergentes de la part des clients à propos d’un même produit, « dans un monde aussi polarisé ».

Elle souligne également la grande diversité de produits disponibles et l’absence d’approche uniforme en matière d’investissement responsable, ce qui complique davantage l’analyse et la prise de décision dans ce domaine.

« L’investissement responsable est en fait un terme générique qui recouvre un grand nombre d’approches différentes, des plus simples aux plus sophistiquées », prévient Laure Maillard.

Selon Matthew Kan, cette complexité, ainsi que les préoccupations liées à l’écoblanchiment, tendent à amener les investisseurs à se désengager de l’investissement ESG et à perdre confiance en celui-ci.

Toutefois, il estime que les conseillers ne devraient pas hésiter à s’informer davantage sur l’investissement responsable, car plus ils ont de connaissances, mieux ils peuvent soutenir leurs clients et gagner leur confiance.

« Parce que les investisseurs n’en savent pas autant, ils prennent certainement au pied de la lettre les recommandations des conseillers. Ils ne reviendront pas sur leur décision et ne la remettront pas en question », avance Matthew Kan.

« Je pense donc qu’il est très important [pour les conseillers] de comprendre ces informations et d’être en mesure de les transmettre à leurs clients, parce qu’en établissant la confiance et en ayant des engagements positifs, cela conduit à un renforcement et à de futurs investissements ESG. »

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FNB : créations nettes et diversification marquent mai https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/fnb-creations-nettes-et-diversification-marquent-mai/ Wed, 11 Jun 2025 09:41:14 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=107926 FOCUS FNB – L’appétit pour les actions ne faiblit pas malgré l’incertitude économique.

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Après un mois d’avril marqué par la volatilité et l’incertitude économique, les fonds négociés en Bourse (FNB) canadiens ont repris de l’élan en mai. Portés par une dynamique de diversification et de réduction du risque, les investisseurs ont privilégié les FNB d’actions internationales, qui arrivent en tête des créations nettes.

Les créations nettes de FNB se sont chiffrées à 9,2 milliards de dollars (G$) en mai, un rebond marqué après le creux d’avril. Depuis le début de l’année, les FNB canadiens ont enregistré des entrées nettes records de 48,5 G$ en cinq mois, dépassant les créations nettes annuelles d’avant la pandémie. L’actif total sous gestion atteignait 572,7 G$ à la fin de mai.

Les FNB d’actions ont dominé les créations nettes du mois avec 4,3 G$. Toutefois, leur rythme de croissance montre un certain essoufflement depuis la suspension des droits de douane américains annoncée par Donald Trump le 9 avril, selon Banque Nationale Marchés Financiers (BNMF). Ce ralentissement n’a toutefois pas freiné la performance des actions internationales, qui ont généré à elles seules 2,7 G$, soit 62 % des entrées nettes en FNB d’actions.

Les fonds d’actions américaines, en particulier, ont retrouvé l’intérêt des investisseurs avec des créations nettes d’1,2 G$ en mai. Or, ce regain n’égale pas l’engouement pour les marchés internationaux. BNMF souligne que cette tendance à la diversification est présente depuis le début de l’année, alors que les investisseurs cherchent à s’exposer à des marchés moins corrélés aux risques nord-américains.

Parallèlement, en mai, les FNB d’actions sectoriels ont enregistré des rachats nets totalisant 830 M$, en particulier dans les secteurs financier (850 M$), technologique (126 M$) et énergétique (67 M$). Les FNB multifactoriels ont également subi des rachats.

Les FNB de titres à revenu fixe, quant à eux, poursuivent leur progression avec 3,4 G$ d’entrées nettes en mai. BNMF signale que les investisseurs semblent rallonger la duration de leurs portefeuilles et prennent davantage de risque sur la qualité du crédit, confirmant leur appétit grandissant pour le risque. Cette approche tactique s’est confirmée depuis le début de l’année, les investisseurs augmentant la duration lorsque les taux montent, puis la réduisant en cas d’incertitude.

Les entrées nettes dans les FNB de titres à revenu fixe s’élèvent à 17,6 G$ au cours des cinq premiers mois de l’année, soit plus de trois fois le niveau observé à la même période l’an dernier.

Les FNB d’obligations agrégées canadiennes et à longue duration figurent parmi les plus populaires auprès des investisseurs. De leur côté, les FNB à effet de levier ou inversés ont connu un regain d’intérêt, notamment grâce au lancement d’une série de produits quotidiens à levier triple par LongPoint, note BNMF.

Du côté des actifs non traditionnels, les FNB de cryptoactifs ont enregistré quelques entrées nettes (6 M$), dominées par le FNB Solana de 3iQ. Depuis janvier, les créations nettes dans cette catégorie atteignent 234 M$. Les FNB adossés à l’or, pour leur part, ont attiré 177 M$, en mai, reflétant un intérêt pour les actifs refuges.

En mai, les principaux émetteurs de FNB ont profité de cette dynamique. RBC iShares se hisse en tête avec 2,2 G$ de créations nettes, suivi de BMO (1,4 G$), Vanguard (1,0 G$), Fidelity (954 M$) et TDAM (671 M$). Parmi les 20 premiers fournisseurs de FNB, seule Manuvie affiche des sorties nettes, à hauteur de 275 M$. Le FNB XSEM d’iShares s’est distingué comme le produit le plus populaire du mois, attirant 541 M$ de créations nettes, tandis que le ZEB de BMO enregistre pour un troisième mois consécutif les plus importants rachats (897 M$).

Pour les cinq premiers mois de 2025, RBC iShares prend la tête des créations nettes avec 9,4 G$, suivie de BMO (8,8 G$), Vanguard (6,9 G$) et Fidelity (4 G$).

Mai a aussi été marqué par une vague de lancements. Pas moins de 39 nouveaux FNB canadiens sont arrivés sur le marché, dont quatre produits d’obligation structurée adossée à des prêts (CLO) par BMO, CIBC, Mackenzie et RBC. Manuvie a lancé quatre séries FNB de fonds communs existants. BMO a lancé plusieurs FNB de stratégies diverses et un FNB d’or avec stratégie d’options. Purpose a ajouté à son offre deux FNB de cryptoactifs au comptant à frais réduits. LongPoint a lancé les premiers FNB canadiens avec levier/inverse quotidien triple.

FNB ESG en hausse

Les FNB ESG cotés au Canada ont aussi le vent en poupe. Ils ont attiré 630 M$ en mai, portant les entrées nettes des cinq premiers mois de 2025à 1,3 G$. Ce résultat est attribuable à un achat institutionnel du fonds XSEM d’iShares, qui a reçu 541 M$ en une seule journée.

BNMF signale par ailleurs que trois FNB de Franklin Templeton, dont deux gérés par Clearbridge, ont retiré le mot « durable » de leur nom. La firme prévoit faire de même en août avec le FNB américain Clearbridge Large Cap Growth ESG ETF (LRGE), qui abandonnera la mention ESG.

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Desjardins publie ses résultats ESG https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/desjardins-publie-ses-resultats-esg/ Wed, 04 Jun 2025 11:15:04 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=107716 La firme a intensifié l’intégration des critères ESG dans ses activités.

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En 2024, le Mouvement Desjardins a intensifié l’intégration des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans l’ensemble de ses activités. C’est ce que révèlent le Rapport de responsabilité sociale et coopérative 2024 et le rapport En mouvement pour le climat, qui rendent compte des efforts déployés par la coopérative financière pour soutenir une économie sobre en carbone, plus équitable et inclusive.

« Ces deux rapports témoignent de notre volonté d’agir avec rigueur, transparence et ambition pour répondre aux grands défis de notre époque », commente Guy Cormier, président et chef de la direction du Mouvement Desjardins.

Parmi les faits saillants, sur le plan environnemental, au 31 décembre 2024, 69 % du portefeuille bancaire du secteur de l’énergie de Desjardins était investi dans les énergies renouvelables. L’institution a également constitué un portefeuille de 2 milliards de dollars (G$) en infrastructures d’énergie renouvelable.

Depuis 2020, Desjardins a par ailleurs engagé plus de 6 G$ pour soutenir la transition énergétique. Elle a également procédé à une émission d’obligations vertes de 500 millions de dollars sur le marché européen, visant à financer des projets environnementaux et climatiques.

Ces mesures s’inscrivent dans le cadre de l’ambition climatique annoncée dans le sillage de l’Accord de Paris, qui vise à atteindre la carboneutralité de ses activités opérationnelles et financières d’ici 2040, notamment dans des secteurs comme l’énergie, le transport et l’immobilier.

Sur le plan social, l’institution s’est dotée de nouvelles cibles en matière de diversité pour assurer une représentation plus équitable au sein de ses équipes. Elle a aussi mis en place plusieurs initiatives pour soutenir l’entrepreneuriat féminin et autochtone. Elle a également été active en matière de logement abordable. À la fin de 2024, sept projets totalisant 1 182 logements réalisés en partenariat étaient en exploitation et douze autres projets de 780 unités sont en cours de construction.

Enfin, Desjardins a officialisé la séparation des fonctions de président du conseil d’administration et de président et chef de la direction, occupées actuellement par Guy Cormier, pour renforcer sa gouvernance. Une évolution conforme aux meilleures pratiques du secteur financier, selon l’institution.

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L’ère du changement constant https://www.finance-investissement.com/fi-releve/strategie-daffaires/lere-du-changement-constant/ Mon, 02 Jun 2025 11:11:49 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=107521 OPINION — Naviguer l’économie canadienne post-élections.

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Les élections fédérales canadiennes de cette année ont marqué bien plus qu’un simple changement de leadership. Elles ont mis en lumière une transformation économique profonde, un basculement qui redéfinit les règles du jeu pour les entreprises et les citoyens. Nous ne sommes plus dans une période d’ajustement temporaire, mais dans une véritable redéfinition structurelle de l’économie canadienne, influencée à la fois par des dynamiques internes et des pressions globales.

Sur la scène internationale, les relations commerciales et diplomatiques évoluent à un rythme effréné. L’accord récent (début mai 2025) entre les États-Unis et la Grande-Bretagne, visant à apaiser les tensions tarifaires de l’actuelle ère Trump, est un exemple frappant de ces ajustements. Mais derrière ce geste diplomatique se cache une vérité plus large : les équilibres commerciaux mondiaux, autrefois relativement stables, sont aujourd’hui fragiles. Pour les entreprises canadiennes, cela signifie qu’elles doivent non seulement s’adapter rapidement, mais aussi anticiper des changements constants.

Dans ce contexte, deux mots clés émergent : innovation et durabilité. Ces concepts ne sont plus de simples options stratégiques ; ils deviennent les piliers fondamentaux pour prospérer dans cette nouvelle ère. Les entreprises qui sauront intégrer ces valeurs au cœur de leur fonctionnement auront une longueur d’avance, tandis que celles qui s’accrochent au statu quo risquent de sombrer.

Un contexte économique en pleine mutation

Le Canada post-élections est confronté à une confluence de facteurs économiques, politiques et sociaux qui redessinent son avenir. À l’échelle nationale, les priorités du nouveau gouvernement sont claires : transition énergétique, investissements dans les infrastructures vertes, soutien à l’innovation technologique et réformes fiscales. Ces initiatives visent à positionner le Canada comme un leader mondial dans des secteurs stratégiques tout en répondant aux exigences croissantes de durabilité.

Cependant, cette transformation n’est pas sans défis. Les entreprises doivent naviguer dans un environnement où les politiques évoluent rapidement, où les chaînes d’approvisionnement mondiales restent fragiles et où les attentes des consommateurs changent radicalement. Par exemple, les nouvelles réglementations environnementales imposées par le gouvernement exigent des entreprises qu’elles réduisent leur empreinte carbone de manière significative. Cela peut représenter un coût initial élevé pour certaines industries, mais aussi une occasion pour celles qui sauront innover.

Prenons le secteur des énergies renouvelables. Avec l’engagement du Canada à atteindre la carboneutralité d’ici 2050, les investissements dans l’énergie solaire, éolienne et hydroélectrique explosent. Les entreprises qui se positionnent dès maintenant pour répondre à cette demande croissante pourraient bénéficier d’avantages concurrentiels significatifs. Mais cela nécessite des investissements en recherche et développement, ainsi qu’une capacité à s’adapter rapidement aux nouvelles technologies.

Les défis internationaux : Une économie mondiale instable

Au-delà des frontières canadiennes, le contexte économique mondial ajoute une couche supplémentaire de complexité. Les tensions géopolitiques entre grandes puissances — notamment entre les États-Unis et la Chine — continuent d’avoir un impact sur le commerce international. Les entreprises canadiennes, qui dépendent fortement des exportations, doivent faire face à une incertitude accrue concernant les tarifs douaniers, les sanctions économiques et les perturbations des chaînes d’approvisionnement.

L’accord récent entre les États-Unis et la Grande-Bretagne est un exemple positif de diplomatie commerciale, mais il ne résout pas tous les problèmes. Pour le Canada, ces ajustements internationaux signifient qu’il est impératif de diversifier ses partenaires commerciaux. L’Asie du Sud-Est, l’Afrique et l’Amérique latine représentent des marchés prometteurs, mais y accéder nécessite des stratégies adaptées et des investissements ciblés.

De plus, la montée en puissance de l’économie numérique redéfinit également les règles du commerce mondial. Les technologies comme l’intelligence artificielle, la blockchain et l’Internet des objets transforment la manière dont les entreprises opèrent, échangent et interagissent avec leurs clients. Pour rester compétitives, les entreprises canadiennes doivent non seulement adopter ces technologies, mais aussi former leur main-d’œuvre pour répondre aux exigences d’un marché en constante évolution.

L’innovation comme clé de la résilience

Dans ce contexte tumultueux, l’innovation n’est pas seulement un avantage concurrentiel ; c’est une nécessité. Les entreprises qui réussissent sont celles qui investissent dans la recherche et le développement, qui adoptent une approche proactive face aux changements du marché et qui placent la durabilité au cœur de leur stratégie.

Prenons l’exemple du secteur agricole canadien. Confrontés aux défis du changement climatique, les agriculteurs adoptent de plus en plus des pratiques durables telles que l’agriculture régénérative et l’utilisation de technologies intelligentes pour optimiser leurs rendements tout en réduisant leur impact environnemental. Ces innovations ne sont pas seulement bénéfiques pour l’environnement ; elles permettent également aux agriculteurs d’améliorer leur productivité et leur rentabilité à long terme.

De même, le secteur manufacturier se transforme grâce à l’adoption de technologies avancées comme l’impression 3D et la robotique. Ces outils permettent aux entreprises de réduire leurs coûts de production, d’améliorer leur efficacité et de répondre plus rapidement aux demandes du marché. Cependant, pour tirer pleinement parti de ces innovations, il est essentiel que le gouvernement soutienne ces efforts par des politiques favorables et des incitations financières.

La durabilité : une occasion

La durabilité n’est plus une simple tendance ; elle est devenue un impératif économique. Les consommateurs exigent aujourd’hui des produits et services respectueux de l’environnement, tandis que les investisseurs privilégient les entreprises qui adoptent des pratiques durables. Pour répondre à ces attentes, les entreprises canadiennes doivent repenser leurs modèles d’affaires.

Cela inclut des initiatives telles que la réduction des déchets, l’amélioration de l’efficacité énergétique et l’intégration de matériaux recyclés dans la production. Mais au-delà de ces mesures pratiques, il s’agit également d’adopter une vision à long terme qui place la durabilité au centre de toutes les décisions stratégiques.

Un exemple inspirant est celui des entreprises technologiques canadiennes qui développent des solutions pour réduire les émissions de carbone dans divers secteurs. Qu’il s’agisse d’applications pour surveiller la consommation d’énergie ou de technologies permettant de capturer le carbone atmosphérique, ces innovations montrent que la durabilité peut être une source de croissance économique et non un frein.

Le rôle du gouvernement : un catalyseur de changement

Pour que cette transition soit réussie, le rôle du gouvernement est crucial. Les politiques publiques doivent non seulement encourager l’innovation et la durabilité, mais aussi offrir un soutien tangible aux entreprises pendant cette période de transformation.

Cela inclut des incitations fiscales pour les investissements dans les technologies vertes, un soutien tangible pour la recherche et le développement, ainsi que des programmes de formation pour aider la main-d’œuvre à acquérir les compétences nécessaires dans un monde en évolution rapide. De plus, il est essentiel que le gouvernement travaille en étroite collaboration avec le secteur privé pour identifier les obstacles au progrès et trouver des solutions adaptées.

Une nouvelle ère pleine d’occasions

Le Canada est à un tournant décisif de son histoire économique. Les défis auxquels nous sommes confrontés — qu’ils soient liés au changement climatique, aux tensions géopolitiques ou aux transformations technologiques — peuvent sembler intimidants. Mais ils représentent également une occasion unique de redéfinir notre économie pour qu’elle soit plus résiliente, inclusive et durable.

Les entreprises canadiennes ont tout ce qu’il faut pour prospérer dans cette nouvelle ère : un esprit d’innovation, une main-d’œuvre talentueuse et un accès à certains des marchés les plus dynamiques du monde. En misant sur des secteurs stratégiques comme les technologies propres, l’intelligence artificielle, et les énergies renouvelables, le Canada peut non seulement relever les défis actuels, mais aussi se positionner comme un leader mondial dans l’économie de demain.

Cependant, cette transformation nécessite une collaboration étroite entre le gouvernement, les entreprises et la société civile. Ensemble, nous devons investir dans l’éducation, soutenir l’innovation et promouvoir des politiques qui favorisent une croissance équitable et durable.

En conclusion, le Canada a tout pour réussir dans cette nouvelle ère pleine d’occasions. En embrassant le changement et en travaillant collectivement, nous pouvons bâtir un avenir prospère, non seulement pour notre pays, mais aussi pour les générations à venir.

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L’heure de vérité a sonné pour une divulgation plus claire https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/lheure-de-verite-a-sonne-pour-une-divulgation-plus-claire/ Tue, 27 May 2025 11:02:40 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=107425 SOMMET DE LA FINANCE DURABLE — Traiter cet enjeu est devenu incontournable.

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Un des défis les plus urgents de la finance durable s’impose de plus en plus : la qualité, la clarté et la comparabilité de l’information divulguée. C’est ce qu’a souligné Fate Saghir, vice-présidente principale, cheffe de la durabilité, du marketing et de l’expérience client chez Placements Mackenzie, lors d’un entretien tenu en marge du Sommet de la finance durable à Montréal.

« On a longtemps mis l’accent sur la mobilisation des capitaux, sur les beaux discours et les engagements ambitieux, mais aujourd’hui, ce qui manque cruellement, c’est un langage commun et des données comparables », indique-t-elle.

« Comment peut-on prétendre aligner les portefeuilles sur des objectifs climatiques si on ne peut même pas comparer deux grandes institutions financières sur leurs pratiques ESG ? » questionne-t-elle.

L’incohérence des rapports ESG : un frein à la décision

La finance durable repose en grande partie sur l’information extra-financière que les entreprises publient dans leurs rapports. Problème : cette information est souvent hétérogène, partielle, voire volontairement vague.

« Chaque entreprise choisit ses indicateurs, son format, sa portée. Finalement, même les analystes expérimentés peinent à départager les vrais leaders des champions du greenwashing », signale Fate Saghir.

La conséquence ? Une méfiance persistante du public et une inertie des flux de capitaux. Malgré un intérêt croissant des Canadiens pour la transition énergétique, celle-ci demeure mal comprise. Les données les plus récentes révèlent un écart persistant entre la sensibilisation du public et sa capacité à agir.

Selon la sixième étude annuelle sur le Jour de la Terre de Placements Mackenzie, 54 % des Canadiens se disent familiers avec le concept de transition énergétique et 11 % affirment bien le comprendre. Les jeunes générations (Z et millénariaux) le connaissent mieux que leurs aînés.

Cependant, cette prise de conscience tarde à se traduire dans les décisions d’investissement : seulement 6 % des répondants savent comment investir concrètement dans ce domaine.

Par ailleurs, deux Canadiens sur cinq estiment qu’il faut davantage de lignes directrices et de normes pour structurer ce type d’investissement, ce qui révèle un manque de clarté sur le marché.

« On voit un intérêt croissant pour le sujet, probablement alimenté par la science climatique et les événements météorologiques extrêmes. Mais les gens ne savent pas où diriger leur argent », insiste la dirigeante. Il y a donc une déconnexion entre l’intérêt réel des investisseurs et l’information qui est mise à leur disposition.

Des normes en voie d’unification

Le contexte évolue. Le travail de l’International Sustainability Standards Board (ISSB), en français le Conseil international des normes de durabilité, dont le bureau est situé à Montréal, marque une avancée majeure, selon Fate Saghir.

Au niveau national, le Canada a également mis en place un Conseil canadien des normes de durabilité (Canadian Sustainability Standards Board – CSSB), qui vient tout juste de nommer une nouvelle présidente, Wendy Berman. Le conseil a publié deux cadres de divulgation : l’un portant sur les enjeux de durabilité matériels, l’autre spécifiquement sur le climat.

« Ces cadres vont permettre aux entreprises de structurer leur divulgation, et aux investisseurs — professionnels comme particuliers — de prendre des décisions éclairées, basées sur des données fiables et comparables », explique Fate Saghir.

Elle insiste sur le fait que ces normes ne sont pas seulement cruciales pour les investisseurs, mais aussi pour les consommateurs. Par exemple, au Royaume— Uni, un comité sur le changement climatique supervise les plans de transition sur des périodes quinquennales. On y estime que 60 % des efforts nécessaires pour atteindre les cibles net zéro devront venir des changements de comportement des consommateurs.

« Ces normes sont essentielles pour les consommateurs. Si on veut qu’ils changent leurs comportements, choisissent un fournisseur responsable, investissent autrement et repensent leur consommation, il faut leur donner une information intelligible et vérifiable. »

Une culture de la divulgation à repenser

Au-delà des normes, c’est la culture même de la divulgation qui doit évoluer, selon Fate Saghir. « Il faut élever la divulgation des enjeux de durabilité au même rang que celle des résultats financiers. Pas seulement en quantité, mais en rigueur. Quand un sujet est matériel, il doit être traité comme tel, avec des indicateurs clairs et une méthodologie solide. »

Cette exigence doit s’appliquer à toutes les entreprises, grandes ou petites, publiques ou privées. « C’est un effort collectif. Le climat, la biodiversité, les droits de la personne sont des enjeux systémiques. Si l’on veut que la finance joue son rôle de levier, il faut des fondations robustes — et ça commence par la qualité du reporting. »

Elle rappelle que la ministre Chrystia Freeland, lors de la conférence sur les principes de l’investissement responsable des Nations Unies qui s’est tenu en octobre dernier à Toronto, a annoncé que le Canada s’engageait à développer une taxonomie verte et de transition.

Ce cadre vise à définir clairement les activités économiques qui peuvent être considérées comme durables ou de transition, en prenant en compte les réalités locales : les voix autochtones, les travailleurs du secteur des énergies traditionnelles et l’économie nationale. Le but est d’éviter l’importation de cadres étrangers peu adaptés et de renforcer la transparence pour les investisseurs.

Fate Saghir espère que les prochaines étapes réglementaires sauront éviter l’écueil d’un cadre rigide et inadapté aux réalités canadiennes. « Ce cadre n’est pas une attaque contre une industrie en particulier. C’est une feuille de route pour renforcer la transparence et guider les investisseurs, mais aussi les citoyens », explique Fate Saghir.

L’ampleur de l’investissement requis

Pour atteindre les cibles mondiales de transition énergétique, l’Agence internationale de l’énergie estime qu’il faudra mobiliser 4 500 milliards de dollars (G$) US par an. À l’heure actuelle, les flux mondiaux investis dans ce domaine atteignent environ 2 000 G$, laissant un déficit de 2 500 G$, indique Fate Saghir.

Au Canada, une évaluation du ministère fédéral des Finances en 2022 chiffrait les besoins entre 125 G$ et 140 G$ pour verdir l’économie. Pourtant, les investissements réels ne dépasseraient pas 25 G$ à ce jour, signale la dirigeante.

Fate Saghir évoque des propos récents du premier ministre du Canada, Mark Carney, indiquant qu’il souhaite faire du pays une « superpuissance énergétique », ce qui pourrait accélérer les investissements dans ce secteur.

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Transition verte : cinq clés pour relancer la finance durable https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/transition-verte-cinq-cles-pour-relancer-la-finance-durable/ Thu, 22 May 2025 10:50:30 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=107416 SOMMET DE LA FINANCE DURABLE – Quand collaboration rime avec innovation.

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Les reculs politiques et les tensions géopolitiques fragilisent les engagements climatiques. Dans ce contexte incertain, la finance durable doit redoubler d’audace. C’est le message qu’ont livré plusieurs leaders du secteur, dont Geneviève Morin, PDG de Fondaction, lors du Sommet de la finance durable. Voici cinq leviers concrets pour maintenir le cap.

1-Résister aux vents contraires

« On a avancé sur la finance durable et les engagements de décarbonation, mais dès qu’un obstacle politique se présente, tout semble balayé », constate Geneviève Morin. Un exemple : en janvier 2025, six grandes banques canadiennes — BMO, Banque Nationale, CIBC, TD, Scotia et RBC — ont quitté l’Alliance bancaire Net Zéro (NZBA), qui vise à aligner les portefeuilles financiers sur les objectifs de carboneutralité d’ici 2050.

Lire aussi : Retrait des banques de l’Alliance Net Zéro : une stratégie de recul ou de repositionnement ?

Bien qu’un écosystème solide ait vu le jour au cours de la dernière décennie (obligations vertes, fonds à impact, stress tests climatiques, etc.), ces outils sont aujourd’hui remis en question, en partie à cause de reculs politiques aux États-Unis.

« Le danger, c’est de répondre par le repli ou l’indignation. Il faut au contraire regarder la réalité en face », estime Philippe Zaouati, directeur général de Mirova, une filiale de Natixis dédiée à l’investissement responsable.

Même constat au Québec, où le recteur de l’Université Concordia, Graham Carr, dénonce le sous-financement chronique des universités, qui menace la formation de la relève. Il pointe aussi la baisse de 43 % des demandes d’admission d’étudiants internationaux, attribuable à des politiques migratoires restrictives. « Cette perte de talents est un frein majeur à la transition énergétique », souligne-t-il.

2-Repenser la gestion des risques 

Geneviève Morin propose une refonte de la grille d’analyse des modèles d’affaires, qui devraient prioriser le respect des limites planétaires et la réponse aux besoins humains plutôt que la seule rentabilité. Dans ce sens, l’économie circulaire, l’agriculture régénérative et l’économie sociale sont, selon elles, des filières prometteuses.

Elle appelle aussi à réévaluer notre rapport au temps et au risque. « Les pressions pour des rendements à court terme sont incompatibles avec les défis sociaux et environnementaux auxquels nous faisons face. » Les risques systémiques dans les décisions d’investissement, comme la perte de biodiversité, les inégalités sociales croissantes, les catastrophes climatiques, doivent être intégrés aux décisions d’investissement, au même titre que la volatilité des marchés.

La dimension sociale de la transition ne doit pas être ignorée, notamment pour les travailleurs issus de secteurs en déclin. Pour atteindre cet objectif, Fondaction s’est associé avec le collectif G15+, un regroupement québécois d’organisations qui développe une nouvelle série d’indicateurs de bien-être, comme le traitement des aînés, l’accès à la nature, la santé et l’éducation, afin de guider les décisions d’investissement.

3-Mobiliser l’épargne au service du bien commun

La transition passe aussi par un accès facilité à l’épargne durable. En décembre 2024, Fondaction a conclu une entente avec Bâtirente, spécialisée en produits d’épargne retraite responsables, pour élargir son offre. Objectif : permettre à tout un chacun, et pas seulement aux investisseurs aguerris, de faire fructifier son épargne tout en contribuant à un impact social et environnemental positif.

4-Accélérer la transition énergétique

Dans la transformation du secteur énergétique aussi, les partenariats contribuent à accélérer le mouvement. À Montréal, l’Université Concordia pilote actuellement un projet d’envergure avec Hydro-Québec et Énergir pour électrifier une trentaine de bâtiments du campus Loyola, dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce. Cette initiative bénéficiera aussi au voisinage en période de pointe.

« Ce projet est un véritable laboratoire vivant », précise Graham Carr. Il permet de tester à la fois de nouveaux modèles énergétiques et de financement durable. Car la transition énergétique, rappelle-t-il, n’est pas qu’une question d’ingénierie. Elle repose aussi sur des choix économiques.

5-Innover, collaborer, partager

L’accès à des données ouvertes et comparables est essentiel pour orienter les capitaux vers des projets durables. Mirova collabore avec d’autres gestionnaires d’actifs pour créer des bases de données d’impact accessibles à tous, par exemple pour évaluer les émissions évitées ou les impacts sur la biodiversité.

L’innovation passe également par la création de fonds d’impact, comme le fonds Land Degradation Neutrality (LDN), lancé par Mirova avec Fondaction et la Banque européenne d’investissement. Ce fonds investit dans la gestion durable et la restauration des terres. Un second fonds a vu le jour dans la foulée (Mirova Sustainable Land Fund 2) pour soutenir des projets d’agroforesterie et d’agriculture régénératrice dans les pays en développement.

En parallèle, Mirova a inauguré l’automne dernier un centre de recherche dédié à la finance durable, en partenariat avec l’Université Columbia et l’ENSAE Paris. Ce centre s’attaque à des thèmes négligés par le milieu académique, comme la finance mixte (blended finance).

Philippe Zaouati milite pour une vision élargie de la finance durable. « Elle ne doit pas se cantonner à une niche » dit-il, citant la question du financement de la défense en Europe, qui pose l’enjeu de la souveraineté de manière plus générale. Il invite à dépasser les « postures simplistes » et plaide pour une finance qui ose s’engager dans des domaines complexes sans renier ses valeurs.

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La finance durable prend le relai https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/la-finance-durable-prend-le-relai/ Wed, 14 May 2025 10:21:53 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=107343 Au 5e Sommet de la finance durable à Montréal.

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« Et si on reprenait le courant… sans laisser de trace ? »  C’est l’appel lancé à l’ouverture de la 5e édition du Sommet de la finance durable, organisé par Finance Montréal, qui se tient du 13 au 15 mai dans la métropole.

Acteurs financiers, leaders municipaux et porteurs de solutions se réunissent pour repenser les modèles économiques dans le respect des limites planétaires. Durant la première matinée, ils ont brossé un portrait des défis planétaires, mais aussi des leviers financiers capables d’accélérer la transition.

« L’espoir du lendemain », comme l’illustrait poétiquement la performance du Théâtre du bonheur en ouverture du sommet, dépend de la capacité des acteurs de la finance à changer de cap, vite et ensemble. Le futur de la planète passe par une transformation systémique des économies que la finance a la capacité d’accélérer, a déclaré la journaliste Sandrine Rastello en préambule.

Le constat est sans appel : l’humanité consomme l’équivalent de 1,7 Terre par an pour couvrir ses besoins, selon le Global Footprint Network. Depuis 2009, les scientifiques ont défini neuf limites planétaires. Six d’entre elles ont déjà été franchies en 2023. Or, chaque transgression d’une limite affaiblit l’équilibre global des autres : le climat, la biodiversité, l’usage des sols, les cycles de l’azote et du phosphore, l’acidification des océans, la pollution chimique et l’eau douce. Sur plusieurs de ces éléments, les zones de sécurité écologique ont déjà été dépassées.

Alors que les urgences s’accumulent, certains signaux politiques inquiètent le secteur financier. En particulier, la vague de déréglementations climatiques qui ont marqué les 100 premiers jours du gouvernement de Donald Trump aux États-Unis suscite l’inquiétude et l’incertitude.

Montréal, chef de file

Pourtant, la collaboration internationale progresse en matière d’investissement responsable. Montréal entend jouer un rôle de chef de file dans ce mouvement. Selon le Global Green Finance Index, Montréal se classe désormais premier centre nord-américain en finance durable et 8e au monde parmi 95 villes.

« Nous avons à Montréal un écosystème financier qui veut vraiment changer les choses », observe Luc Rabouin, responsable du développement économique et de l’enseignement supérieur au comité exécutif de la Ville de Montréal.

Au cours des derniers mois, l’administration municipale a mis en place une série de mesures pour favoriser la transition, signale-t-il. Adoption de la première Feuille de route gouvernementale en économie circulaire (FREC), politique d’achats responsables pour 3 milliards de dollars de dépenses municipales, indice de circularité pour favoriser la réduction, le réemploi, la récupération et le recyclage, etc.

Cependant, dans un contexte d’incertitude économique, la tentation de ralentir est forte. « Ce serait une erreur. Il faut mettre le pied sur l’accélérateur. Et il n’y aura pas de transition écologique sans la finance », dit-il.

Jacques Deforges, directeur général de Finance Montréal, estime que les acteurs financiers doivent rester mobilisés malgré les vents contraires. « Nous avons une responsabilité d’influence », dit-il.

Parmi les initiatives en cours : la prochaine feuille de route québécoise pour la finance durable préparée par Finance Montréal. L’art a aussi sa place dans ce mouvement. « La finance doit permettre à l’art de s’exprimer », affirme Jacques Deforges soulignant la présence au sommet d’œuvres comme Blackhole et l’exposition de sculptures en carton recyclé de Laurence Vallières.

Les reculs observés dans les indices ESG (environnement, social et gouvernance) américains doivent servir de rappel, estime pour sa part Will Fayed, premier vice-président régional, Ventes institutionnelles et comptes nationaux, et responsable des placements durables chez Placements Mackenzie. « Ces défis nous forcent à mieux faire. »

Il appelle à maintenir le dialogue, mais aussi à multiplier les partenariats pour accélérer la transition. Il plaide notamment des projets basés sur des solutions fondées sur la nature, qui régénèrent les écosystèmes tout en stimulant les économies locales. « C’est une question d’héritage pour les générations futures. »

L’effet des partenariats

Plusieurs vents contraires soufflent sur les avancées climatiques. La finance a le pouvoir de renverser la tendance, notamment par la collaboration et les partenariats, ont mentionné des acteurs du secteur, mentionnent des intervenants.

Fondaction, par exemple, a établi des partenariats avec d’autres organisations à mission sociale et solidaire pour créer de nouveaux types de financement, notamment sur le plan de la retraite. « On s’unit on travaille ensemble pour amener les gens à se rendre compte que leur épargne à de l’importance », signale la présidente, Geneviève Morin. Elle souligne la nécessité de fournir « les bons produits aux Québécois pour leur donner davantage de solutions d’épargne qui auront plus d’impact ».

Pour comprendre l’impact de la finance dans le monde, les universités ont également un rôle à jouer. Graham Carr, recteur de l’Université Concordia, signale le recul du financement des universités comme préoccupant. Toutefois, des initiatives inspirantes voient le jour, comme le récent partenariat entre l’Université Concordia, Énergir Développement et Hydro-Québec, qui vise à convertir 30 bâtiments du campus Loyola vers un réseau énergétique durable et favoriser la transition énergétique. « Pour relever le défi, on doit avoir un esprit de collaboration, car il y a beaucoup de barrières à briser », note Graham Carr.

Autre initiative, en finance durable cette fois : le Fonds intergénérationnel de l’Université Concordia (FiUC) a terminé sa transition vers le cadre en vertu duquel il s’engage à se convertir entièrement à l’investissement durable au cours des prochaines années.

L’effort est mondial. La société de gestion d’actifs spécialisée dans l’investissement responsable Mirova, basée en France, a lancé en partenariat avec d’autres institutions financières le premier fonds pour la gestion durable des terres (Land Degradation Neutrality), qui investit plus de 100 millions d’euros entre autres dans des projets de déforestation dans le monde.

Avec la guerre en Ukraine et le réarmement de plusieurs pays européens, le financement de la défense redevient d’actualité, signale Philippe Zaouati, spécialiste de la finance verte et directeur général de Mirova. Comment un financier durable et responsable aborde-t-il le financement de la défense ? La finance durable ne doit pas être une finance de niche, répond l’entrepreneur et écrivain. « Quand on est dans la finance, on doit financer le monde tel qu’il est dit. Il faut sauter dans le bain et s’attaquer aux problèmes de l’heure comme la souveraineté énergétique. »

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La volatilité des marchés ralentit les créations nettes https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/la-volatilite-des-marches-ralentit-les-creations-nettes/ Wed, 14 May 2025 10:15:44 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=107312 FOCUS FNB – La demande pour les FNB d’actions internationales se maintient en avril.

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La guerre tarifaire lancée par le président américain Donald Trump et l’incertitude économique qui en découle ont créé de la volatilité sur les marchés boursiers. En conséquence, les créations nettes dans les fonds négociés en Bourse (FNB) canadiens ont ralenti en avril, bien que le mois ait connu la plus forte journée et la plus forte semaine de volume de transactions de l’histoire des FNB canadiens, selon un rapport de Banque Nationale Marchés financiers (BNMF).

Les entrées nettes en FNB canadiens d’avril se sont élevées à 7,3 milliards de dollars (G$), comparativement à 13,6 G$ au mois mars. Depuis le début de l’année, les FNB canadiens ont attiré 39 G$, dépassant les niveaux annuels d’avant la pandémie de COVID-19. L’actif sous gestion total s’élève à 545 G$.

En avril, les FNB d’actions arrivent en tête des entrées nettes avec 5 G$ (comparativement à 6,3 G$ en mars). Les FNB d’actions internationales ont tenu le haut du pavé, représentant plus de la moitié des créations nettes du mois (3 G$) dans cette catégorie d’actifs, suivies des fonds d’actions américaines (1,5 G$) et des actions canadiennes (577 M$).

Le boum de la demande de FNB d’actions internationales a été déclenché par les annonces de tarifs douaniers américains, les investisseurs cherchant à diversifier leurs portefeuilles face à la correction du marché des actions américaines, indique BNMF.

Les FNB d’actions pondérés en fonction de la capitalisation boursière ont enregistré les plus importantes créations nettes avec 3,1 G$, suivis par les FNB à faible volatilité (1,7 G$), parmi lesquels la série de dividendes à faible volatilité de la CIBC et le ZLB de BMO, ainsi que les FNB d’actions internationales (ZEA, XEF).

Plusieurs sous-catégories de FNB d’actions ont enregistré des rachats nets, notamment les FNB sectoriels (854 M$) et les FNB multifactoriels (235 M$). Les secteurs financier (677 M$) et technologique (425 M$) affichent des sorties nettes, tandis que les FNB d’action du secteur de l’énergie a reçu des entrées nettes (237 M$).

En avril, BNMF a observé par ailleurs des signes d’achat par des « chasseurs de rabais » dans certains secteurs canadiens et dans les FNB d’actions larges canadiennes (TTP) et américaines (VFV, VUN) au début d’avril.

Revenu fixe : prudence sur la durée

En avril, les FNB de titres à revenu fixe ont fortement marqué le pas, récoltant 922 M$ en créations nettes, comparativement à 6,3 G$ en mars. Les FNB d’obligations gouvernementales canadiennes à long terme (TCLB, ZFL), d’obligations canadiennes agrégées (HBB, XBB, CAGG) et d’obligations étrangères (NUBF, QGB) ont enregistré des rachats nets totalisant plus de 1 G$. Les FNB d’obligations à long terme affichent des rachats nets de 941 M$ et les FNB d’obligation de marché large, de 508 M$.

Les FNB d’obligations à court terme (XSB), très court terme (ZST) et de marché monétaire (ZMMK) ont reçu des entrées respectives de 764 M$, 336 M$ et 854 M$. « Les rendements obligataires nord-américains ont grimpé en avril, les investisseurs remettant en question le statut refuge des bons du Trésor américain en pleine tourmente tarifaire. Cela a provoqué des ventes massives tant sur les actions que sur les obligations », commentent les auteurs du rapport de BNMF.

Après un début d’année lent, les FNB de cryptoactifs ont enregistré des entrées nettes de 106 M$, principalement grâce au lancement d’un FNB Solana par 3iQ.

37 nouveaux FNB

En avril, le nombre d’émetteurs de FNB au Canada est resté stable. Plusieurs émetteurs ont subi des rachats, notamment AGF (364 M$), TDAM (357 M$), CI GAM (261 M$), BNI (259 M$) et Scotia GAM (214 M$).

Vanguard arrive en tête des créations nettes avec 2 G$. RBC iShares suit avec 1,5 G$, puis CIBC (1,4 G$) et BMO (1,2 G$). Fidelity se positionne avec 636 M$ en entrées nettes. Les émetteurs de FNB dont les entrées nettes d’avril ont représenté une part élevée de leur actif sous gestion en début de mois sont 3iQ, CIBC et JP Morgan.

Au total, 37 FNB ont été lancés le mois dernier. Global X a élargi sa gamme de FNB thématiques et sectoriels avec 11 nouveaux produits, tandis que RBC iShares a ajouté quatre FNB obligataires à échéance cible. Les quatre premiers FNB du cryptoactif Solana ont été lancés simultanément par Purpose, Evolve, CI et 3iQ, qui détiennent directement l’actif sous-jacent, Bitcoin et Ether. Brompton a lancé un FNB de CLO (obligations adossées à des prêts) (BAAA), suivi par Mackenzie et BMO qui ont lancé leurs propres FNB de CLO.

Pour les quatre premiers mois de 2025, les FNB canadiens ont affiché des créations nettes de 39 G$, dont 19,1 G$ en FNB d’actions et 14,1 G$ en FNB d’obligations. BMO affiche les plus importantes créations nettes (7,3 G$), suivie de RBC iShares (7,2 G$), de Vanguard (5,9 G$), Fidelity (3,1 G$) et CIBC (2,4 G$).

De janvier à fin avril 2025, le FNB de Vanguard S&P 500 Index (VFV) a attiré les plus importantes entrées nettes (2 G$). Le FNB BMO S&P 500 Index (ZSP) a enregistré des rachats les plus notables (1,5 G$).

Investissement durable : avenir favorable

Les FNB axés sur les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) cotés au Canada ont enregistré des sorties nettes de 92 M$ en avril, rompant une séquence de trois mois de créations nettes, qui a culminé avec des entrées nettes records de 325 M$ en février. BNMF observe que, jusqu’à la fin avril, « l’avenir de l’investissement ESG au Canada restait flou, en raison du suspense électoral entre les partis conservateur et libéral, aux positions climatiques très divergentes », ajoutant que la victoire des libéraux a clarifié la feuille de route du pays en matière de durabilité et de transition écologique.

Cependant, d’après la firme, plusieurs initiatives amorcées sous la gouvernance de Justin Trudeau devraient se poursuivre sous le gouvernement de Mark Carney, comme le cadre de référence pour la finance durable, le développement des énergies renouvelables et le plafonnement des émissions des secteurs pétrolier et gazier. Ces développements favoriseront l’investissement durable au pays, estime BNMF.

Pour les quatre premiers mois de 2025, les FNB de type ESG affichent des créations nettes de 682 M$, dont 573 M$ sous forme de FNB d’actions.

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KPMG investit dans l’IA agentique https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/kpmg-investit-dans-lia-agentique/ Tue, 06 May 2025 10:50:20 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=107061 Pour soutenir les entreprises canadiennes.

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KPMG investit significativement dans de nouvelles plateformes et solutions d’IA agentique. Ces investissements permettront aux entreprises de profiter de systèmes d’intelligence artificielle (IA) capables de fonctionner de façon indépendante, de prendre des décisions et d’exécuter des tâches avec peu ou pas d’intervention humaine.

« L’IA agentique a le potentiel de révolutionner la façon dont les organisations exercent leurs activités. Il s’agit de l’IA la plus puissante à ce jour, et nous croyons qu’elle peut aider les entreprises canadiennes à accroître leur efficience jusqu’à 30 % au cours des trois prochaines années en donnant aux équipes les moyens d’accroître leur rendement », affirme Stephanie Terrill, associée directrice canadienne, Transformation numérique, KPMG au Canada.

Cette dernière espère que les agents numériques permettent d’atténuer la crise de productivité et les effets néfastes de la guerre commerciale pour les entreprises. « Les agents numériques peuvent transformer nos méthodes de travail, nous aider à réaliser d’énormes gains d’efficience et à améliorer la qualité », soutient-elle.

« Il est donc impératif pour nous d’investir dans les entreprises canadiennes en leur offrant des outils et des solutions conçus au Canada qui les aideront à prospérer, tant au pays qu’à l’échelle mondiale », continue-t-elle.

Sans oublier qu’un sondage récent révélait que 88 % des dirigeants d’entreprises canadiens affirmaient que l’adoption de l’IA agentique aiderait leur entreprise à être plus concurrentielle, car cela leur permettrait notamment de réduire leurs coûts d’exploitation et d’accroître leur rentabilité.

« Notre investissement dans cette technologie nous a permis d’acquérir les connaissances et les compétences nécessaires pour aider les organisations d’ici à accélérer leur parcours technologique afin d’atteindre ces objectifs et se préparer à l’avenir en cette période d’incertitude économique », affirme Walter Pela, leader, Développement de marchés et relations avec la clientèle en matière d’IA chez KPMG au Canada.

Développer le moteur d’IA agentique de KPMG

Une partie des investissements servira à mettre en œuvre le moteur d’IA agentique de KPMG. Ce dernier favorisera le développement de solutions d’intelligence artificielle agentique pour les entreprises canadiennes, soutiendra les activités de recherche et développement, et permettra le déploiement d’agents numériques tant sur les plateformes de KPMG que dans la prestation de ses services.

Ce moteur devrait favoriser la collaboration entre les chefs de file de l’industrie, les instituts de recherche en intelligence artificielle et les innovateurs technologiques, en facilitant notamment le partage des connaissances et les perspectives sur les avancées de l’IA agentique.

Déjà, plusieurs agents numériques développés à l’aide de ce moteur sont en usage dans des entreprises canadiennes. Parmi eux :

  • Un agent de souscription, qui permet de simplifier le traitement des demandes de prêt et des réclamations et d’automatiser la vérification des documents et de conformité.
  • Un agent de service à la clientèle, qui trie les demandes, personnalise les offres et gère les retours.
  • Un agent de gestion des risques, qui analyse en continu les données afin d’aider les équipes à identifier, évaluer et atténuer les risques. Il génère également des rapports, assure une surveillance en temps réel et émet des alertes.
  • Un agent d’évaluation, qui extrait et analyse des données provenant de multiples sources — procès-verbaux, modèles, sondages — afin de repérer les axes d’amélioration au sein d’une organisation.
  • Un agent de diligence ESG, conçu pour accompagner les sociétés de capital-investissement dans l’analyse des risques environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).

Ce moteur soutient également la création de nouvelles applications d’IA agentique.

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