économie durable – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Mon, 02 Jun 2025 11:11:49 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.1 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png économie durable – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 L’ère du changement constant https://www.finance-investissement.com/fi-releve/strategie-daffaires/lere-du-changement-constant/ Mon, 02 Jun 2025 11:11:49 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=107521 OPINION — Naviguer l’économie canadienne post-élections.

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Les élections fédérales canadiennes de cette année ont marqué bien plus qu’un simple changement de leadership. Elles ont mis en lumière une transformation économique profonde, un basculement qui redéfinit les règles du jeu pour les entreprises et les citoyens. Nous ne sommes plus dans une période d’ajustement temporaire, mais dans une véritable redéfinition structurelle de l’économie canadienne, influencée à la fois par des dynamiques internes et des pressions globales.

Sur la scène internationale, les relations commerciales et diplomatiques évoluent à un rythme effréné. L’accord récent (début mai 2025) entre les États-Unis et la Grande-Bretagne, visant à apaiser les tensions tarifaires de l’actuelle ère Trump, est un exemple frappant de ces ajustements. Mais derrière ce geste diplomatique se cache une vérité plus large : les équilibres commerciaux mondiaux, autrefois relativement stables, sont aujourd’hui fragiles. Pour les entreprises canadiennes, cela signifie qu’elles doivent non seulement s’adapter rapidement, mais aussi anticiper des changements constants.

Dans ce contexte, deux mots clés émergent : innovation et durabilité. Ces concepts ne sont plus de simples options stratégiques ; ils deviennent les piliers fondamentaux pour prospérer dans cette nouvelle ère. Les entreprises qui sauront intégrer ces valeurs au cœur de leur fonctionnement auront une longueur d’avance, tandis que celles qui s’accrochent au statu quo risquent de sombrer.

Un contexte économique en pleine mutation

Le Canada post-élections est confronté à une confluence de facteurs économiques, politiques et sociaux qui redessinent son avenir. À l’échelle nationale, les priorités du nouveau gouvernement sont claires : transition énergétique, investissements dans les infrastructures vertes, soutien à l’innovation technologique et réformes fiscales. Ces initiatives visent à positionner le Canada comme un leader mondial dans des secteurs stratégiques tout en répondant aux exigences croissantes de durabilité.

Cependant, cette transformation n’est pas sans défis. Les entreprises doivent naviguer dans un environnement où les politiques évoluent rapidement, où les chaînes d’approvisionnement mondiales restent fragiles et où les attentes des consommateurs changent radicalement. Par exemple, les nouvelles réglementations environnementales imposées par le gouvernement exigent des entreprises qu’elles réduisent leur empreinte carbone de manière significative. Cela peut représenter un coût initial élevé pour certaines industries, mais aussi une occasion pour celles qui sauront innover.

Prenons le secteur des énergies renouvelables. Avec l’engagement du Canada à atteindre la carboneutralité d’ici 2050, les investissements dans l’énergie solaire, éolienne et hydroélectrique explosent. Les entreprises qui se positionnent dès maintenant pour répondre à cette demande croissante pourraient bénéficier d’avantages concurrentiels significatifs. Mais cela nécessite des investissements en recherche et développement, ainsi qu’une capacité à s’adapter rapidement aux nouvelles technologies.

Les défis internationaux : Une économie mondiale instable

Au-delà des frontières canadiennes, le contexte économique mondial ajoute une couche supplémentaire de complexité. Les tensions géopolitiques entre grandes puissances — notamment entre les États-Unis et la Chine — continuent d’avoir un impact sur le commerce international. Les entreprises canadiennes, qui dépendent fortement des exportations, doivent faire face à une incertitude accrue concernant les tarifs douaniers, les sanctions économiques et les perturbations des chaînes d’approvisionnement.

L’accord récent entre les États-Unis et la Grande-Bretagne est un exemple positif de diplomatie commerciale, mais il ne résout pas tous les problèmes. Pour le Canada, ces ajustements internationaux signifient qu’il est impératif de diversifier ses partenaires commerciaux. L’Asie du Sud-Est, l’Afrique et l’Amérique latine représentent des marchés prometteurs, mais y accéder nécessite des stratégies adaptées et des investissements ciblés.

De plus, la montée en puissance de l’économie numérique redéfinit également les règles du commerce mondial. Les technologies comme l’intelligence artificielle, la blockchain et l’Internet des objets transforment la manière dont les entreprises opèrent, échangent et interagissent avec leurs clients. Pour rester compétitives, les entreprises canadiennes doivent non seulement adopter ces technologies, mais aussi former leur main-d’œuvre pour répondre aux exigences d’un marché en constante évolution.

L’innovation comme clé de la résilience

Dans ce contexte tumultueux, l’innovation n’est pas seulement un avantage concurrentiel ; c’est une nécessité. Les entreprises qui réussissent sont celles qui investissent dans la recherche et le développement, qui adoptent une approche proactive face aux changements du marché et qui placent la durabilité au cœur de leur stratégie.

Prenons l’exemple du secteur agricole canadien. Confrontés aux défis du changement climatique, les agriculteurs adoptent de plus en plus des pratiques durables telles que l’agriculture régénérative et l’utilisation de technologies intelligentes pour optimiser leurs rendements tout en réduisant leur impact environnemental. Ces innovations ne sont pas seulement bénéfiques pour l’environnement ; elles permettent également aux agriculteurs d’améliorer leur productivité et leur rentabilité à long terme.

De même, le secteur manufacturier se transforme grâce à l’adoption de technologies avancées comme l’impression 3D et la robotique. Ces outils permettent aux entreprises de réduire leurs coûts de production, d’améliorer leur efficacité et de répondre plus rapidement aux demandes du marché. Cependant, pour tirer pleinement parti de ces innovations, il est essentiel que le gouvernement soutienne ces efforts par des politiques favorables et des incitations financières.

La durabilité : une occasion

La durabilité n’est plus une simple tendance ; elle est devenue un impératif économique. Les consommateurs exigent aujourd’hui des produits et services respectueux de l’environnement, tandis que les investisseurs privilégient les entreprises qui adoptent des pratiques durables. Pour répondre à ces attentes, les entreprises canadiennes doivent repenser leurs modèles d’affaires.

Cela inclut des initiatives telles que la réduction des déchets, l’amélioration de l’efficacité énergétique et l’intégration de matériaux recyclés dans la production. Mais au-delà de ces mesures pratiques, il s’agit également d’adopter une vision à long terme qui place la durabilité au centre de toutes les décisions stratégiques.

Un exemple inspirant est celui des entreprises technologiques canadiennes qui développent des solutions pour réduire les émissions de carbone dans divers secteurs. Qu’il s’agisse d’applications pour surveiller la consommation d’énergie ou de technologies permettant de capturer le carbone atmosphérique, ces innovations montrent que la durabilité peut être une source de croissance économique et non un frein.

Le rôle du gouvernement : un catalyseur de changement

Pour que cette transition soit réussie, le rôle du gouvernement est crucial. Les politiques publiques doivent non seulement encourager l’innovation et la durabilité, mais aussi offrir un soutien tangible aux entreprises pendant cette période de transformation.

Cela inclut des incitations fiscales pour les investissements dans les technologies vertes, un soutien tangible pour la recherche et le développement, ainsi que des programmes de formation pour aider la main-d’œuvre à acquérir les compétences nécessaires dans un monde en évolution rapide. De plus, il est essentiel que le gouvernement travaille en étroite collaboration avec le secteur privé pour identifier les obstacles au progrès et trouver des solutions adaptées.

Une nouvelle ère pleine d’occasions

Le Canada est à un tournant décisif de son histoire économique. Les défis auxquels nous sommes confrontés — qu’ils soient liés au changement climatique, aux tensions géopolitiques ou aux transformations technologiques — peuvent sembler intimidants. Mais ils représentent également une occasion unique de redéfinir notre économie pour qu’elle soit plus résiliente, inclusive et durable.

Les entreprises canadiennes ont tout ce qu’il faut pour prospérer dans cette nouvelle ère : un esprit d’innovation, une main-d’œuvre talentueuse et un accès à certains des marchés les plus dynamiques du monde. En misant sur des secteurs stratégiques comme les technologies propres, l’intelligence artificielle, et les énergies renouvelables, le Canada peut non seulement relever les défis actuels, mais aussi se positionner comme un leader mondial dans l’économie de demain.

Cependant, cette transformation nécessite une collaboration étroite entre le gouvernement, les entreprises et la société civile. Ensemble, nous devons investir dans l’éducation, soutenir l’innovation et promouvoir des politiques qui favorisent une croissance équitable et durable.

En conclusion, le Canada a tout pour réussir dans cette nouvelle ère pleine d’occasions. En embrassant le changement et en travaillant collectivement, nous pouvons bâtir un avenir prospère, non seulement pour notre pays, mais aussi pour les générations à venir.

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La finance durable prend le relai https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/la-finance-durable-prend-le-relai/ Wed, 14 May 2025 10:21:53 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=107343 Au 5e Sommet de la finance durable à Montréal.

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« Et si on reprenait le courant… sans laisser de trace ? »  C’est l’appel lancé à l’ouverture de la 5e édition du Sommet de la finance durable, organisé par Finance Montréal, qui se tient du 13 au 15 mai dans la métropole.

Acteurs financiers, leaders municipaux et porteurs de solutions se réunissent pour repenser les modèles économiques dans le respect des limites planétaires. Durant la première matinée, ils ont brossé un portrait des défis planétaires, mais aussi des leviers financiers capables d’accélérer la transition.

« L’espoir du lendemain », comme l’illustrait poétiquement la performance du Théâtre du bonheur en ouverture du sommet, dépend de la capacité des acteurs de la finance à changer de cap, vite et ensemble. Le futur de la planète passe par une transformation systémique des économies que la finance a la capacité d’accélérer, a déclaré la journaliste Sandrine Rastello en préambule.

Le constat est sans appel : l’humanité consomme l’équivalent de 1,7 Terre par an pour couvrir ses besoins, selon le Global Footprint Network. Depuis 2009, les scientifiques ont défini neuf limites planétaires. Six d’entre elles ont déjà été franchies en 2023. Or, chaque transgression d’une limite affaiblit l’équilibre global des autres : le climat, la biodiversité, l’usage des sols, les cycles de l’azote et du phosphore, l’acidification des océans, la pollution chimique et l’eau douce. Sur plusieurs de ces éléments, les zones de sécurité écologique ont déjà été dépassées.

Alors que les urgences s’accumulent, certains signaux politiques inquiètent le secteur financier. En particulier, la vague de déréglementations climatiques qui ont marqué les 100 premiers jours du gouvernement de Donald Trump aux États-Unis suscite l’inquiétude et l’incertitude.

Montréal, chef de file

Pourtant, la collaboration internationale progresse en matière d’investissement responsable. Montréal entend jouer un rôle de chef de file dans ce mouvement. Selon le Global Green Finance Index, Montréal se classe désormais premier centre nord-américain en finance durable et 8e au monde parmi 95 villes.

« Nous avons à Montréal un écosystème financier qui veut vraiment changer les choses », observe Luc Rabouin, responsable du développement économique et de l’enseignement supérieur au comité exécutif de la Ville de Montréal.

Au cours des derniers mois, l’administration municipale a mis en place une série de mesures pour favoriser la transition, signale-t-il. Adoption de la première Feuille de route gouvernementale en économie circulaire (FREC), politique d’achats responsables pour 3 milliards de dollars de dépenses municipales, indice de circularité pour favoriser la réduction, le réemploi, la récupération et le recyclage, etc.

Cependant, dans un contexte d’incertitude économique, la tentation de ralentir est forte. « Ce serait une erreur. Il faut mettre le pied sur l’accélérateur. Et il n’y aura pas de transition écologique sans la finance », dit-il.

Jacques Deforges, directeur général de Finance Montréal, estime que les acteurs financiers doivent rester mobilisés malgré les vents contraires. « Nous avons une responsabilité d’influence », dit-il.

Parmi les initiatives en cours : la prochaine feuille de route québécoise pour la finance durable préparée par Finance Montréal. L’art a aussi sa place dans ce mouvement. « La finance doit permettre à l’art de s’exprimer », affirme Jacques Deforges soulignant la présence au sommet d’œuvres comme Blackhole et l’exposition de sculptures en carton recyclé de Laurence Vallières.

Les reculs observés dans les indices ESG (environnement, social et gouvernance) américains doivent servir de rappel, estime pour sa part Will Fayed, premier vice-président régional, Ventes institutionnelles et comptes nationaux, et responsable des placements durables chez Placements Mackenzie. « Ces défis nous forcent à mieux faire. »

Il appelle à maintenir le dialogue, mais aussi à multiplier les partenariats pour accélérer la transition. Il plaide notamment des projets basés sur des solutions fondées sur la nature, qui régénèrent les écosystèmes tout en stimulant les économies locales. « C’est une question d’héritage pour les générations futures. »

L’effet des partenariats

Plusieurs vents contraires soufflent sur les avancées climatiques. La finance a le pouvoir de renverser la tendance, notamment par la collaboration et les partenariats, ont mentionné des acteurs du secteur, mentionnent des intervenants.

Fondaction, par exemple, a établi des partenariats avec d’autres organisations à mission sociale et solidaire pour créer de nouveaux types de financement, notamment sur le plan de la retraite. « On s’unit on travaille ensemble pour amener les gens à se rendre compte que leur épargne à de l’importance », signale la présidente, Geneviève Morin. Elle souligne la nécessité de fournir « les bons produits aux Québécois pour leur donner davantage de solutions d’épargne qui auront plus d’impact ».

Pour comprendre l’impact de la finance dans le monde, les universités ont également un rôle à jouer. Graham Carr, recteur de l’Université Concordia, signale le recul du financement des universités comme préoccupant. Toutefois, des initiatives inspirantes voient le jour, comme le récent partenariat entre l’Université Concordia, Énergir Développement et Hydro-Québec, qui vise à convertir 30 bâtiments du campus Loyola vers un réseau énergétique durable et favoriser la transition énergétique. « Pour relever le défi, on doit avoir un esprit de collaboration, car il y a beaucoup de barrières à briser », note Graham Carr.

Autre initiative, en finance durable cette fois : le Fonds intergénérationnel de l’Université Concordia (FiUC) a terminé sa transition vers le cadre en vertu duquel il s’engage à se convertir entièrement à l’investissement durable au cours des prochaines années.

L’effort est mondial. La société de gestion d’actifs spécialisée dans l’investissement responsable Mirova, basée en France, a lancé en partenariat avec d’autres institutions financières le premier fonds pour la gestion durable des terres (Land Degradation Neutrality), qui investit plus de 100 millions d’euros entre autres dans des projets de déforestation dans le monde.

Avec la guerre en Ukraine et le réarmement de plusieurs pays européens, le financement de la défense redevient d’actualité, signale Philippe Zaouati, spécialiste de la finance verte et directeur général de Mirova. Comment un financier durable et responsable aborde-t-il le financement de la défense ? La finance durable ne doit pas être une finance de niche, répond l’entrepreneur et écrivain. « Quand on est dans la finance, on doit financer le monde tel qu’il est dit. Il faut sauter dans le bain et s’attaquer aux problèmes de l’heure comme la souveraineté énergétique. »

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Le Québec et l’hydrogène https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/le-quebec-et-lhydrogene/ Mon, 24 Mar 2025 11:19:07 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=105750 OPINION — Bâtir un leadership pour répondre aux défis climatiques et accompagner la transition énergétique mondiale.

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Dans un monde où la lutte contre le réchauffement climatique s’impose comme une priorité qui fait consensus, le Québec se trouve à l’aube d’une transformation énergétique majeure. Doté d’une hydroélectricité abondante et renouvelable, le Québec dispose de ressources stratégiques qui pourraient faire d’elle un acteur clé dans le développement de l’hydrogène vert, une énergie perçue comme essentielle pour décarboner des secteurs industriels et énergétiques encore largement dépendants des combustibles fossiles. Cette ambition, bien que porteuse d’espoir, repose sur des défis complexes : mobiliser les investissements nécessaires, structurer une filière compétitive et s’imposer sur un marché mondial en pleine effervescence.

Si l’hydrogène vert n’est pas une technologie nouvelle, il connaît aujourd’hui un regain d’intérêt sans précédent. Ce gaz, souvent qualifié de « vecteur énergétique du futur », est désormais au cœur des stratégies de transition énergétique de nombreux pays. En Europe, en Asie ou encore en Australie, les gouvernements multiplient les plans d’investissement pour développer cette énergie propre, capable de répondre à des besoins variés : alimenter des industries lourdes, décarboner les transports longue distance ou encore stocker l’électricité excédentaire produite par des énergies renouvelables intermittentes comme l’éolien et le solaire. Pour le Québec, il ne s’agit pas seulement de suivre cette tendance mondiale, mais de s’y inscrire en leader, en tirant parti de ses forces naturelles et technologiques.

Une occasion stratégique pour le Québec

Le Québec bénéficie d’un avantage unique dans la course mondiale à l’hydrogène vert : son hydroélectricité. Avec plus de 99 % de sa production énergétique issue de sources renouvelables, la province dispose d’une électricité propre et abordable, un atout essentiel pour produire de l’hydrogène par électrolyse de l’eau. Contrairement à l’hydrogène dit « gris », issu des hydrocarbures et responsable d’importantes émissions de dioxyde de carbone (CO2), ou à l’hydrogène « bleu », qui repose sur la capture et le stockage du carbone, l’hydrogène vert est produit sans émissions directes de GES. Il incarne ainsi une solution prometteuse pour atteindre les objectifs climatiques fixés par l’Accord de Paris.

Mais au-delà de ses atouts énergétiques, le Québec peut également compter sur une expertise industrielle solide. Elle possède déjà une base technologique et scientifique avancée dans des secteurs clés comme l’électrochimie, les matériaux avancés ou encore les systèmes de stockage d’énergie. Des entreprises québécoises se positionnent déjà sur des segments stratégiques liés à l’hydrogène ou à la valorisation des déchets en biocarburants. Cette dynamique pourrait être renforcée par des partenariats internationaux, à condition que le gouvernement québécois adopte une stratégie claire et ambitieuse pour structurer la filière.

L’hydrogène : une réponse aux défis climatiques mondiaux

La montée en puissance de l’hydrogène s’inscrit dans un contexte mondial marqué par l’urgence climatique. Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C nécessite une réduction drastique des émissions mondiales de GES d’ici 2030. Or, certains secteurs économiques restent particulièrement difficiles à décarboner. L’industrie lourde (comme la sidérurgie ou la production de ciment), les transports par camions, maritimes et aériens ainsi que la production d’électricité à partir de centrales thermiques au gaz ou au charbon représentent encore une part importante des émissions mondiales.

Dans ce contexte, l’hydrogène apparaît comme une solution clé. En tant que vecteur énergétique, il peut être utilisé pour produire de la chaleur industrielle, alimenter des piles à combustible dans les véhicules lourds ou encore servir de matière première pour des procédés chimiques décarbonés. De plus, il offre une solution pratique pour stocker l’énergie excédentaire produite par les énergies renouvelables, permettant ainsi de pallier leur intermittence.

Cependant, pour que l’hydrogène tienne ses promesses climatiques, il doit être produit de manière durable. Aujourd’hui, environ 95 % de l’hydrogène mondial est encore issu du gaz naturel ou du charbon, des procédés qui génèrent d’importantes émissions de CO2. Le défi consiste donc à développer massivement la production d’hydrogène vert tout en réduisant ses coûts. C’est ici que le Québec peut jouer un rôle déterminant.

Les actions clés pour faire de l’hydrogène vert une réalité au Québec

Certes, les promesses de l’hydrogène vert sont nombreuses. Pour ce faire, sa mise en œuvre effective à grande échelle repose sur des actions stratégiques que les institutions québécoises et canadiennes doivent impérativement entreprendre. Ces actions, à la croisée de la recherche technologique, de l’aménagement des infrastructures et de la régulation économique, détermineront si le Québec veut réellement s’imposer comme un acteur mondial dans ce secteur émergent.

Premièrement, la production d’hydrogène vert par électrolyse nécessite une quantité importante d’électricité. Bien que le Québec bénéficie d’un avantage compétitif grâce à son électricité propre et abordable, produite en majorité par ses barrages hydroélectriques, le défi doit être relevé. Investir dans la recherche et le développement pour améliorer l’efficacité des électrolyseurs et réduire leurs coûts doit figurer parmi les priorités. Ces équipements, essentiels pour décomposer l’eau en hydrogène et oxygène, représentent aujourd’hui une part importante des dépenses liées à la production d’hydrogène vert. L’objectif est clair : rendre cette technologie économiquement viable, mais ajoutons que les derniers développements sur le plan technologique sont excessivement prometteurs.

Le transport et le stockage de l’hydrogène constituent un défi technique et logistique. En raison de sa faible densité énergétique volumique, ce gaz doit être comprimé sous haute pression ou liquéfié à des températures extrêmement basses pour être transporté sur de longues distances. Ces procédés nécessitent le développement d’une infrastructure adaptée : pipelines spécialisés, stations-service à hydrogène pour alimenter les véhicules lourds, ou encore installations de stockage sécurisées. Ces projets d’infrastructure sont essentiels pour structurer une filière compétitive. De nouveau, des développements intéressants ont lieu et il est nécessaire de poursuivre sur cette voie.

Heureusement, des signaux encourageants émanent des paliers gouvernementaux, exprimant leur volonté d’investir dans des projets structurants pour soutenir la transition énergétique. Il faudra garantir que ces investissements soient orientés vers des initiatives durables et innovantes, capables de positionner le Québec comme un leader, notamment dans la filière hydrogène.

Enfin, la filière québécoise de l’hydrogène vert doit trouver des débouchés solides à l’échelle locale et internationale. Cela implique non seulement de convaincre les industriels québécois d’adopter cette technologie, mais aussi de s’intégrer dans les chaînes d’approvisionnement mondiales en hydrogène. Des partenariats avec des pays importateurs comme l’Allemagne ou le Japon pourraient jouer un rôle clé dans cette stratégie.

Une vision tournée vers l’avenir

Au-delà des considérations économiques et technologiques, le développement de l’hydrogène vert représente une occasion unique pour le Québec de réaffirmer son leadership en matière d’innovation durable. En investissant dans cette filière stratégique, la province pourrait non seulement contribuer à la lutte mondiale contre le changement climatique, mais aussi créer des milliers d’emplois dans des secteurs porteurs comme les technologies propres, les infrastructures énergétiques ou encore la fabrication industrielle.

Cependant, cette transition ne pourra se faire sans un dialogue inclusif pour ces projets énergétiques. Une transition énergétique réussie est avant tout une transition juste : elle doit tenir compte des impacts sociaux et environnementaux tout en veillant à ce que ses bénéfices soient partagés équitablement. Bref, une recherche juste d’un équilibre social, environnemental, mais aussi économique en prenant en compte ceux et celles qui assument les responsabilités à titre de promoteurs. Le développement économique demeure nécessaire pour ensuite en souhaiter un partage.

À terme, le succès du Québec dans la filière hydrogène dépendra de sa capacité à conjuguer ambition et pragmatisme. En misant sur ses atouts naturels et technologiques tout en relevant les défis économiques et logistiques qui se posent, la Québec peut assurément, par l’hydrogène vert, s’imposer comme un modèle mondial de transition énergétique durable, s’il le souhaite.

Conclusion : un pari audacieux, mais nécessaire

L’hydrogène vert ne représente pas seulement une occasion économique pour le Québec, bien qu’il en soit incontestablement un : il incarne une vision d’avenir où croissance économique et respect de l’environnement ne seraient plus opposés, mais complémentaires. L’hydrogène vert offre une opportunité unique : celle de diversifier son économie énergétique, tout en contribuant activement à la lutte contre le réchauffement climatique.

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La transition vers la nouvelle économie bien engagée https://www.finance-investissement.com/nouvelles/developpement-des-affaires/la-transition-vers-la-nouvelle-economie-bien-engagee/ Wed, 27 Nov 2024 11:05:12 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=104182 Malgré les aléas politiques

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« L’accélération des changements climatiques n’est pas en voie de s’arrêter, au contraire, et cela crée des occasions d’investissement, peu importe le gouvernement en place », a réagi Catherine Bérubé, associée chez Cycle Capital, qui commentait l’arrivée au pouvoir à Washington de la nouvelle administration républicaine. Ses commentaires étaient faits à l’occasion d’un webinaire organisé par CFA Montréal, le 13 novembre dernier, qui portait sur le financement climatique pour passer à une économie mondiale à faibles émissions de carbone.

« Oui, les changements de gouvernement à la suite d’élections ont toujours des impacts sur la suite des choses, mais on a l’avantage d’avoir un mandat plutôt large, des projets de décarbonation et du clean-tech, mais aussi des projets dans ce qui touche à la chaîne d‘approvisionnement batteries et minéraux critiques (NDLR comme le lithium, le cobalt, le nickel et les terres rares), ce qui nous permet de nous concentrer sur le long terme vers des projets porteurs d’avenir », ajoute pour sa part Katherine Dewar, première directrice, gestion d’actifs, à Fonds de croissance du Canada. « Le fonds en soi c’est quand même du capital patient dont on ne s‘attend pas de réaliser un retour en deux ans, ce qui fait qu’on ne dépend pas du cycle électoral année après année, on peut prendre une perspective long terme et diversifier nos investissements. »

Elle souligne toutefois qu’il demeure important de bien suivre et comprendre l’évolution des politiques réglementaires qui ont cours ici et au sud de la frontière pour mieux se positionner à plus long terme. « Ce n’est pas seulement réfléchir à ce que le prochain gouvernement pense, parce que le vent souffle alors plus à droite ou à gauche, c’est davantage une vue à long terme. »

François Bourdon, associé directeur chez Nordis Capital, animait l’événement et a rappelé en début de rencontre que les investissements dans les technologies climatiques continuaient leur irrésistible croissance. « Ces investissements dans les solutions climatiques sont essentiels pour assurer la transition vers la carboneutralité. » Il a cité des données de la firme McKinsey, prises entre 2019 et 2022, qui démontrent que les investisseurs en capital-investissement ont lancé plus de 330 nouveaux projets de développement durable et de fonds d’impact. Les actifs sous gestion de ces fonds ont triplé pendant la période, passant de 90 milliards à 270 milliards de dollars (G$).

Plus récemment, selon François Bourdon, l’Alliance des détenteurs d’actifs net-zéro [Net-Zero Asset Owner Alliance], a publié leur quatrième rapport d’étape duquel est ressorti que les actifs privés ont plus que doublé, à 33 M$ depuis 2022, soit une hausse de 200%. « Cela représente 555 milliards de dollars en 2023, soit environ 6% de l’actif total. »

Les différents experts ont parlé à tour de rôle de quelques-uns des projets et solutions innovantes mis de l’avant pour faciliter le net-zéro, notamment dans les champs de l’optimisation énergétique et de l’économie circulaire, dont l’idée centrale de cette dernière est de réduire le gaspillage et de maximiser l’utilisation des ressources en prolongeant leur cycle de vie.

Philipe Crête, directeur général à l’investissement, Fondaction Gestion d’actifs, a mentionné l’investissement qu’ils ont effectué dans CarbiCrete, « une jeune pousse issue de l’écosystème montréalais et de la recherche à l’université McGill ». Cette entreprise, située dans l’arrondissement de Lachine, a conçu un procédé pour fabriquer un nouveau béton sans ciment, « le ciment étant l’un des grands émetteurs de GES sur la planète ». Le directeur à Fondaction a expliqué notamment comment CarbiCrete remplace l’utilisation du ciment par l’incorporation de scories d’acier, en captant du CO2, et créant des blocs en béton qui sont carbonégatifs. « Elle a le vent dans les voiles, avec des partenariats, avec Patio Drummond notamment, pour commencer la commercialisation de ces blocs, les premiers blocs de béton négatifs en carbone rendus disponibles sur le marché nord-américain. »

Katherine Dewar du Fonds de croissance du Canada a fait état de la création récente d’un partenariat stratégique avec Varme Énergie et Gibson Énergie afin d’accélérer le développement de la première installation de valorisation énergétique des déchets dotée d’une technologie de capture du carbone au Canada. « Grosso modo, il s’agit de prendre des déchets municipaux, de les transformer pour produire de l’électricité, et – en cours de processus – de capter toutes les émissions de CO2 pour les séquestrer dans le sol et produire au final une énergie propre. »

La directrice a rappelé qu’un tel projet revêtait un potentiel important qui pourrait être reproduit à travers les municipalités au pays et permettre à terme au Canada d’exporter cette expertise à l’échelle mondiale.

Catherine Bérubé, associée chez Cycle Capital, une plateforme de capital-risque dans les technologies climatiques, a mentionné pour sa part la participation de sa société dans le financement d’Airex Énergie, une entreprise québécoise basée à Montréal qui développe et fournit des solutions de décarbonation. L’entreprise produit du biocharbon (avec un potentiel de réduction de GES de 90%), du biochar qui permet la séquestration de carbone (un type de charbon produit par la pyrolyse de biomasse dérivé de la décomposition thermique de matières organiques comme le bois, les résidus agricoles ou les déchets verts), et du biocarbone. « Trois applications hyper différentes qui contribuent à la lutte aux changements climatiques. C’est donc un modèle d’affaires qui cadre en tout point en économie circulaire. »

L’associée chez Cycle Capital rappelle que l’entreprise possède une usine en fonction à Bécancour depuis plusieurs années et qu’elle en construit une autre dans la région de Port-Cartier. « C’est un partenariat que nous avons avec Suez et qui a l’ambition de produire plusieurs autres usines à travers le monde. »

Optimisation énergétique

« Une autre des thématiques qui nous intéressaient depuis quelques années c’était de comment financer l’optimisation énergétique, comment on réduit notre consommation énergétique pour libérer des mégawatts, puis accueillir de nouvelles entreprises et permettre à la nouvelle économie de croître », expliquait Philipe Crête de Fondaction Gestion d’actifs.

Le défi, selon lui, c’est qu’il y a peu d’investissements au plan industriel ou commercial en efficacité énergétique. « Une des raisons pour cela est que les périodes de retour sur l’investissement sont assez longues dans le temps. »  C’est pour faciliter et accélérer la mise en œuvre de projets d’efficacité énergétique dans les entreprises québécoises qu’Econoler et Fondaction ainsi que d’autres partenaires ont créé la Société de financement et d’accompagnement en performance énergétique (SOFIAC). « L’enveloppe initiale était d’environ 180 M$. C’est l’une des premières organisations au Canada à offrir une telle approche financière et technique pour la mise en place de mesures en efficacité énergétique pour les entreprises des secteurs commerciaux et industriels. »

Un des premiers gros projets annoncés, un financement autour de 14M$, est avec Aéroport de Montréal. « Il est sur le point d’être lancé et consiste à moderniser tout le système central de chauffage, convertir le système d’éclairage au DEL, réduire les consommations d’eau chaude, etc. »

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Tombée à la naissance dans la potion https://www.finance-investissement.com/edition-papier/produits-et-assurances/tombee-a-la-naissance-dans-la-potion/ Tue, 13 Feb 2024 05:06:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=99146 Ann-Rebecca Savard était destinée à travailler dans le domaine des services financiers.

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« Depuis que je suis petite, je sais que je vais être conseillère, dit Ann-Rebecca Savard, de Lumos Services financiers. Mon ­ arrière-grand-père, mon ­grand-père, mon père, mes frères, mon conjoint aussi, tous sont conseillers. ­Seule exception, sa mère est agente de voyage, « même si elle a étudié en finance. Des fois, elle trouve que ça parle beaucoup de finance à la maison », ­ajoute-t-elle en riant.

Ann-Rebecca Savard, représentante en épargne collective chez MICA Capital, appartient à une dynastie de conseillers, son père Gino-Sébastian Savard étant à la direction de ­MICA ­Cabinets de Services financiers avec son frère, et l’oncle d’­Ann-Rebecca, Martin Savard. « À 14 ans, ­note-t-elle, j’étais adjointe administrative pour mon père et d’autres conseillers. On peut dire que, comme Obélix, je suis tombée quand j’étais petite dans la potion du conseil. »

Elle a commencé à son propre compte il y a six ans et s’occupe d’une centaine de clients, la plupart dans la trentaine, auprès desquels elle s’est rapidement spécialisée en investissement responsable, point focal de cette chronique. Mais les choses vont changer substantiellement puisqu’elle est en voie de compter près de 350 nouveaux clients, dont environ le tiers est à la retraite. Acquise d’un vétéran qui prévoit prendre sa retraite dans quelques années, cette clientèle, elle la connaît déjà. Cette acquisition « me convient amplement ; ce sont des clients que j’adore ».

Le credo de la jeune conseillère est classique : elle construit des portefeuilles pour le long terme qui peuvent traverser toutes les saisons. « Le temps est l’ami de l’entreprise merveilleuse, l’ennemi de la médiocre ­», rappelle-t-elle avec cette citation de Warren Buffett, visant à ce que ses clients n’aient pas de stress à court terme. Si un krach comme celui qu’annonce ­François ­Trahan devait survenir en 2024, « ça ne changerait rien à mes portefeuilles, ­tranche-t-elle. Seule chose qui changerait : je dirais à mes clients qu’il est temps d’y injecter de l’argent ».

Tous les fonds retenus par Ann-Rebecca Savard ­ciblent les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), un secteur dans lequel elle a obtenu deux certificats d’études. « ­Je pense que quand on investit dans les bons mandats ­ESG (sans qu’ils ne soient nécessairement identifiés en tant que tels), on peut trouver de la très belle qualité. »

PORTEFEUILLE GREENWISE ÉQUILIBRÉ

Manufacturier : ­RGP ­Investissements

Offre initiale du fonds : septembre 2020

Actif sous gestion (ASG) (31 mars 2023) : 94,7 M$

Ratio de frais de gestion (RFG) : 1,23 %, série F

Rendement annualisé depuis la création : 2,8 %

Réf. : ­Nos fonds | ­RGP ­Investissements

Cette famille ­GreenWise compte trois portefeuilles : conservateur, équilibré, croissance. Et tous se retrouvent à la base des portefeuilles d’­Ann-Rebecca Savard.

Des performances de 2,8 % dans le cas du portefeuille équilibré et de 5,6 % pour le portefeuille « croissance » ne sont pas spectaculaires, reconnaît la conseillère. Elle fait valoir que le moment de leur lancement à l’époque de la COVID et juste avant la débandade boursière de 2022 « n’était pas le meilleur timing du monde ».

Or, elle appuie cette société. Pour deux raisons. La première tient à une grande compétence en sélection ­ESG. « ­Leur processus d’investissement est très intelligent, ­dit-elle. On veut de l’ESG, mais pas au sacrifice de la qualité, du prix qu’on paye et de la performance. »

L’autre raison tient à la nature très particulière de cette firme qui a pignon sur rue à ­Québec et qui, créée par des conseillers, est particulièrement adaptée aux besoins de ceux-ci. Ainsi, ils multiplient les services pour aider les conseillers à améliorer leur pratique, par exemple avec des diagnostics de clientèle ou des comparaisons de portefeuilles. « ­Leur service est vraiment exceptionnel, fait valoir Ann-Rebecca Savard, et il ne coûte rien de plus. »

CROISSANCE DURABLE

Manufacturier : ­Placements ­AGF

Offre initiale du fonds : décembre 1991

Actif sous gestion (ASG) (30 novembre 2023) : 598 M$

Ratio de frais de gestion (RFG) : 2,08 %, série ­OPC

Rendement annualisé depuis la création : 6,2 %

Réf. : ­Fonds d’actions mondiales ­Croissance durable ­AGF – ­Série ­OPC

Lancé en 1991, ce fonds est l’une des plus anciennes offres du secteur ­ESG. Il adhère aux principes d’économie durable, soit un développement économique « qui répond aux besoins des générations actuelles sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs », ­peut-on lire dans la documentation du fonds.

Disposant d’un mandat mondial, le fonds cherche des titres de société qui présentent un potentiel de croissance du chiffre d’affaires et du bénéfice supérieur à la moyenne, notamment dans la transition énergétique, l’économie circulaire et l’agriculture durable. Comme on peut s’y attendre, il évite les producteurs d’énergies fossiles. On trouve des noms comme le ­Français ­Dassault ­Systèmes ­SE, l’Américain ­Garmin, le ­Canadien Stantec et le ­Japonais ­Keyence ­Corp. Les biens industriels dominent le portefeuille, y accaparant une part de 40 %.

Comme le fait ressortir Ann-Rebecca Savard, on a affaire à un fonds destiné aux clients « qui valorisent l’ESG, très centrés sur le E d’ESG, dans une perspective à long terme et qui ont une bonne tolérance au risque ». En effet, si on cherche avant tout la croissance, on peut trouver nombre d’autres fonds plus performants.

ACTIONS MONDIALES

Manufacturier : ­Mawer

Offre initiale du fonds : octobre 2009

Actif sous gestion (ASG) (30 septembre 2023) : 11,6 G$

Ratio de frais de gestion (RFG) : 1,3 %, série A

Rendement annualisé depuis 10 ans : 11 %

Réf. : ­Mawer ­Global ­Equity ­Fund – ­Fund ­Profile

Selon Ann-Rebecca Savard, ce fonds possède tous les attributs d’un fonds ESG, mais sans s’afficher sous cette étiquette. « ­La firme adopte une approche très ­ESG dans tous ses mandats », ­souligne-t-elle.

Pour qui cherche la réalité ­ESG plus que sa nomenclature, ce fonds offre un véhicule beaucoup plus convaincant que le fonds d’AGF ­ci-haut. Ce dernier, pour une période de dix ans, affiche un rendement de 6,9 %, soit 37 % sous les 11 % du fonds de ­Mawer. La cote Morningstar est fort éloquente : cinq étoiles pour le fonds de ­Mawer, deux étoiles pour celui d’AGF.

« ­Mawer a presque toujours battu ses pairs et ses indices de référence, dit la conseillère. Ils ont un ratio de capture exceptionnel autant à la hausse qu’à la baisse. » ­Surtout, elle apprécie l’approche très « terrain » de la firme. « J’aime le fait qu’ils ont des bureaux partout dans le monde. Ça leur donne une présence très proche de leurs investissements, ce qui leur permet une recherche d’occasions très micro qui échappent à d’autres. Plusieurs firmes sont en mode télétravail, mais ­Mawer est encore sur le terrain, même dans un monde ­post-COVID. »

Dernier détail, comme le fonds d’AGF, celui de ­Mawer est disponible en fonds distincts, auprès de Manuvie, « mais sans frais réduits et avec des garanties 75/100 et 75/75 », précise ­Ann-Rebecca Savard.

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