Donald Trump – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Wed, 05 Nov 2025 15:09:30 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Donald Trump – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Ottawa tourne le dos à l’équilibre budgétaire https://www.finance-investissement.com/nouvelles/ottawa-tourne-le-dos-a-lequilibre-budgetaire/ Tue, 04 Nov 2025 21:23:19 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=110778 Le déficit fédéral atteindra 78,3 milliards de dollars, révèle le gouvernement de Mark Carney dans son tout premier budget déposé mardi.

Les libéraux, qui ne semblent pas avoir inclus, dans le document de quelque 400 pages, des éléments taillés sur mesure pour plaire aux partis d’opposition, confirment leur intention de ne pas chercher à atteindre l’équilibre budgétaire.

Ils misent plutôt, sans surprise, sur une réduction dans les dépenses courantes du gouvernement afin de rediriger davantage d’argent dans les « investissements en capital ». Le gouvernement fait le pari que cela permettra de « catalyser » d’importantes sommes afin de générer davantage de croissance.

Le ministre des Finances, François-Philippe Champagne, a défendu l’ampleur du déficit en soutenant que son budget constitue « un plan d’investissements générationnel ».

« Et on a besoin de ça pour faire croître l’économie canadienne, pour se positionner », a-t-il dit en conférence de presse à Ottawa.

« Le Fonds monétaire international va vous le dire, les pays qui investissent dans le capital, dans la formation de capital, c’est comme ça qu’on assure la prospérité. C’est comme ça que l’on rend le Canada plus compétitif », a poursuivi le ministre.

Le déficit se hissera à 78,3 G$ en 2025-2026, contre 51,7 G$ l’an dernier. Ottawa prévoit que le déficit sera ensuite de 65,4 G$ en 2026-2027, de 63,5 G$ en 2027-2028, de 57,8 milliards en 2028-2029 et de 56,6 G$ en 2029-2030.

Le déficit pour l’année financière en cours sera plus élevé que ce que projetait le directeur parlementaire du budget à la fin septembre, mais moins astronomique que d’autres estimations de 100 G$ qui avaient fait les manchettes.

N’empêche, le manque à gagner demeure « substantiel », note la politologue Geneviève Tellier.

« C’est vraiment un gros bond et c’est un déficit d’une ampleur qu’on n’a jamais vue au pays. Puis, je pense qu’il y a juste un an, personne n’aurait pensé qu’on serait dans ces chiffres-là », analyse la professeure de l’Université d’Ottawa qui se spécialise en gestion des finances publiques.

Fin du saupoudrage ?

Par ailleurs, elle remarque un tournant entre ce budget et ceux auxquels l’ex-premier ministre Justin Trudeau avait habitué les Canadiens.

Les libéraux, sous la gouverne de Mark Carney, se détournent maintenant du saupoudrage de mesures ciblant certaines franges précises de la population pour les aider à faire face au coût de la vie.

Elle rappelle que le « clientélisme » de Justin Trudeau permettait à diverses personnes de se retrouver dans un train de mesures, « que vous soyez à la retraite, que vous soyez jeunes aux études, que vous soyez chef de famille, travailleur temporaire, nommez-les ».

Or, le budget 2025 marque une rupture en ce sens, estime Geneviève Tellier. « Ce n’est pas un budget qui va vous aider avec le coût de la vie. (…) Vous ne recevrez pas un chèque le mois prochain pour vous aider pour payer l’épicerie et il n’y a aucune mesure de quelque nature que ce soit qui va aider directement les contribuables, les particuliers. Tout ça va passer par l’économie, puis les entreprises. »

Tout au plus, le gouvernement de Mark Carney assure, à nouveau, qu’il maintiendra le financement d’initiatives telles que le programme d’alimentation en milieu scolaire — qu’il rend permanent — et l’Allocation canadienne pour enfants.

Parmi les seules mesures d’abordabilité ciblées qui figurent dans le budget 2025, on retrouve celle d’un crédit d’impôt pour les préposés aux bénéficiaires, qui avait fait l’objet d’une des nombreuses annonces prébudgétaires par Ottawa au cours des dernières semaines. Cette mesure permettrait à des préposés aux bénéficiaires de recevoir jusqu’à 1100 $ par année, initiative qui coûterait au gouvernement 1,48 milliard de dollars sur six ans.

Comment « catalyser » ?

La plupart des centaines de pages du budget 2025 visent à convaincre les Canadiens que le plan de Mark Carney est le bon pour générer de la croissance face à l’incertitude insufflée par la guerre tarifaire déclenchée par l’administration américaine de Donald Trump.

Pour que la trajectoire visant à augmenter les « investissements en capital » soit « viable », Ottawa entend trouver des économies de 60 G$ sur cinq ans dans les dépenses gouvernementales.

« Pour réaliser ces économies, nous allons restructurer les activités, centraliser les services internes et optimiser les programmes afin de faire des gains d’efficacité, promet-on. Un réaménagement des effectifs et l’attrition aideront aussi à ramener à une taille plus viable la fonction publique. »

Du côté des investissements en capital, Ottawa se concentre sur quatre grands axes, soit ceux des infrastructures, de la productivité et compétitivité, de la défense ainsi que du logement.

Les deux premiers axes sont ceux qui accaparent la part du lion des enveloppes prévues, avec des sommes de 115 G$ et de 110 G$ sur cinq ans.

Le gouvernement Carney se dit convaincu que ses investissements en capital auront un effet catalyseur sur le secteur privé qui propulsera l’économie canadienne et aidera cette dernière à s’affranchir des États-Unis.

Or, seul le temps dira si la stratégie portera ses fruits. En attendant, le gouvernement devra récolter le soutien de quelques députés issus d’un ou de plusieurs partis d’opposition pour s’assurer de faire adopter ses mesures budgétaires et, du même coup, assurer sa survie. En effet, un vote de confiance doit se tenir en Chambre au cours des prochains jours.

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Droits de douane : la Cour suprême se penchera sur le dossier la semaine prochaine https://www.finance-investissement.com/nouvelles/droits-de-douane-la-cour-supreme-se-penchera-sur-le-dossier-la-semaine-prochaine/ Wed, 29 Oct 2025 12:15:27 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=110581 Victor Owen Schwartz a démarré son entreprise d’importation de vins et spiritueux aux États-Unis avec sa mère il y a près de 40 ans. Son entreprise VOS Selections, qu’il dirige avec sa fille, vend des boissons provenant de cinq continents ainsi que des produits américains.

Il est aujourd’hui le principal plaignant dans une affaire judiciaire qui pourrait entraver les efforts du président américain Donald Trump pour transformer le commerce mondial par le biais de droits de douane.

« J’ai été choqué du fait que ceux qui ont beaucoup plus de pouvoir et d’argent ne se soient pas mobilisés, a déclaré Victor Owen Schwartz mardi. Alors, quand j’ai eu l’occasion de parler au nom des petites entreprises américaines, je l’ai saisie. Je devais le faire. C’était un impératif moral. »

La Cour suprême des États-Unis doit entendre la semaine prochaine les arguments d’entreprises et d’États qui affirment que l’utilisation par Donald Trump d’une loi sur la sécurité nationale — l’International Emergency Economic Powers Act — pour imposer des droits de douane à presque tous les pays est illégale.

Cette loi, généralement désignée par l’acronyme IEEPA, confère au président américain le pouvoir de contrôler les transactions économiques après avoir déclaré l’état d’urgence. Elle ne mentionne pas le mot « tarif » et la Constitution américaine réserve au Congrès le pouvoir de fixer les impôts et les droits de douane.

L’audience combine deux affaires contestant les droits de douane dits « réciproques » de Donald Trump et les droits de douane liés au fentanyl instaurés contre le Canada, le Mexique et la Chine.

L’affaire a été portée devant la plus haute instance après que la Cour d’appel fédérale des États-Unis et la Cour de commerce international des États-Unis ont jugé que les droits de douane excédaient les pouvoirs conférés par l’IEEPA.

Les droits de douane du « Jour de la libération » de Donald Trump ont bouleversé l’économie mondiale. Le président avait alors déclaré l’état d’urgence en raison des déficits commerciaux persistants des États-Unis.

Le président américain a également déclaré l’état d’urgence aux frontières en lien avec le trafic de fentanyl pour imposer des droits de douane à l’échelle de l’économie canadienne. Les produits conformes à l’Accord commercial Canada-États-Unis-Mexique en sont exemptés.

La Cour à la rescousse

La semaine dernière, le président américain a suspendu les négociations commerciales avec le Canada et menacé d’une augmentation de 10 % des droits de douane après avoir été offensé par une publicité achetée par le gouvernement de l’Ontario. Cette dernière utilisait un enregistrement audio de l’ancien président Ronald Reagan qui critiquait les droits de douane.

« Cette FRAUDE avait pour seul but de nourrir l’espoir du Canada de voir la Cour suprême des États-Unis venir à son “secours” concernant les droits de douane, qu’il utilise depuis des années pour nuire aux États-Unis », a affirmé Donald Trump sur les réseaux sociaux le 25 octobre.

Le président Trump a lui-même accru la pression sur la Cour suprême en commentant à plusieurs reprises l’affaire, prévenant de terribles conséquences pour les États-Unis si son administration ne gagne pas. Il a même suggéré qu’il pourrait assister en personne à l’audience de la semaine prochaine.

Jeffrey Schwab, du Liberty Justice Center, qui représente Victor Owen Schwartz et les autres petites entreprises, a déclaré ne pas se préoccuper de savoir s’il pourrait assister à l’audience.

Me Schwab s’est dit confiant dans son argument qui stipule que l’IEEPA n’autorise pas les droits de douane. Même si c’était le cas, a-t-il ajouté, l’IEEPA est limitée aux menaces et aux urgences extraordinaires, et un déficit commercial ne compte pas.

« Le président affirme pouvoir imposer des droits de douane à n’importe quel pays, à n’importe quel prix, à tout moment et pour n’importe quelle raison. Cela signifie essentiellement qu’il soutient que l’IEEPA est un chèque en blanc », a-t-il déclaré.

Si la Cour suprême juge que l’IEEPA n’autorise pas les droits de douane, les droits de douane « réciproques » et ceux liés au fentanyl seraient jugés illégaux.

Mais la Cour pourrait rendre une décision partagée, car les droits de douane liés au fentanyl reposent sur une théorie juridique légèrement différente, a souligné Michael McConnell, professeur à la faculté de droit de Stanford.

Ancien juge à la Cour d’appel des États-Unis pour le dixième circuit, Michael McConnell a déclaré que cette affaire était historique ; « il s’agit d’une confrontation majeure entre l’exécutif et le Congrès ».

Qui paie le prix ?

La Tax Foundation a déclaré mardi que les droits de douane justifiés par l’IEEPA avaient fait augmenter le taux de droits de douane appliqué par les États-Unis de plus de 13 points de pourcentage et le taux de droits de douane effectif de plus de sept points de pourcentage.

Le groupe a ajouté que le gouvernement avait perçu plus de 88 milliards de dollars grâce aux droits de douane, des frais payés par les importateurs américains.

Scott Lincicome, vice-président de l’économie générale au Cato Institute, a soutenu que Donald Trump avait tort de croire qu’une défaite judiciaire entraînerait un préjudice économique majeur.

Il a affirmé que l’invalidation des droits de douane profiterait en réalité à l’économie américaine dans son ensemble, car elle éliminerait les taxes et l’énorme incertitude qu’ils ont engendrée.

Scott Lincicome a déclaré que l’IEEPA avait mis un « interrupteur à droits dans le bureau Ovale », empêchant les entreprises de planifier et d’investir.

Malgré les déclarations de l’administration Trump affirmant que les autres pays prennent véritablement la charge des droits de douane, Victor Owen Schwartz a affirmé que ce sont les entreprises américaines qui en payaient le prix. Son entreprise new-yorkaise est mise à mal par des droits d’importation dévastateurs, que Victor Owen Schwartz a décrits comme une « menace existentielle ».

Il a ajouté qu’il était difficile de gérer les 15 % de droits de douane qu’il paie sur les boissons alcoolisées en provenance de l’Union européenne tout en maintenant des prix raisonnables pour ses clients. Il a cessé tout achat en provenance d’Afrique du Sud, frappée de droits de douane de 30 %.

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Donald Trump menace de mettre fin aux négociations commerciales avec le Canada https://www.finance-investissement.com/nouvelles/donald-trump-menace-de-mettre-fin-aux-negociations-commerciales-avec-le-canada/ Fri, 24 Oct 2025 12:13:39 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=110517 Le président américain Donald Trump a indiqué qu’il rompait les négociations commerciales avec le Canada en raison de publicités télévisées dénonçant les droits de douane.

« Toutes les négociations commerciales avec le Canada sont par la présente rompues », a écrit le locataire de la Maison-Blanche sur les médias sociaux jeudi soir.

Le gouvernement de l’Ontario a déboursé environ 75 millions de dollars pour la diffusion de cette campagne publicitaire sur plusieurs chaînes de télévision américaines, utilisant des extraits audio et vidéo de l’ancien président Ronald Reagan s’exprimant sur les droits de douane en 1987.

Plus tôt jeudi, le Ronald Reagan Presidential Foundation & Institute a souligné sur les médias sociaux que les publicités de l’Ontario déformaient les propos.

L’institut a indiqué que l’Ontario n’avait ni demandé ni obtenu l’autorisation d’« utiliser et de modifier les propos ».

L’organisation a précisé qu’elle examinait les options juridiques et a encouragé le public à visionner la vidéo intégrale.

Le cabinet du premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a déclaré dans un communiqué en réponse à la fondation que la publicité utilisait un extrait intégral d’une allocution publique de Ronald Reagan, accessible dans le domaine public.

« Le président Ronald Reagan savait et s’est exprimé directement aux Américains au sujet des droits de douane qui nuisent à l’économie, aux travailleurs et aux familles des États-Unis, a mentionné le bureau de M. Ford. Il était un fervent défenseur du libre-échange et de l’équité entre le Canada et les États-Unis. »

La publicité ontarienne a attiré l’attention de Donald Trump en début de semaine après sa diffusion sur Fox lundi, lors de la diffusion de la victoire des Blue Jays de Toronto contre les Mariners de Seattle.

Le lendemain, le président a déclaré aux journalistes à la Maison-Blanche avoir vu la publicité.

« Si j’étais le Canada, je prendrais la même publicité », a-t-il ajouté.

Son changement de ton jeudi intervient alors qu’une audience se profile devant la Cour suprême des États-Unis sur l’avenir de son régime tarifaire mondial massif.

La plus haute juridiction américaine doit entendre les plaidoiries orales en novembre sur la légalité du recours par Donald Trump à l’International Emergency Economic Powers Act pour imposer des droits de douane dévastateurs à la majeure partie du monde.

Invoquant le trafic de fentanyl, Donald Trump a utilisé les pouvoirs de sécurité nationale conférés par cette loi pour imposer au Canada des droits de douane de 35 %. Ces droits ne s’appliquent pas aux marchandises conformes à l’Accord de libre-échange Canada-États-Unis-Mexique.

L’administration Trump s’en prend également aux industries canadiennes en imposant des droits sectoriels distincts sur l’acier, l’aluminium, le cuivre, l’automobile et le bois d’œuvre.

Le président américain a avancé jeudi que le Canada avait financé les publicités afin d’« interférer avec la décision de la Cour suprême des États-Unis et d’autres tribunaux ».

Cela risque de frustrer les responsables canadiens qui espéraient une stabilisation des négociations entre les deux pays après la visite du premier ministre Mark Carney à la Maison-Blanche plus tôt ce mois-ci. Donald Trump avait alors fait l’éloge du premier ministre et déclaré qu’il quitterait Washington satisfait.

Aucun accord entre les deux pays ne s’est jamais concrétisé, mais le ministre responsable des relations commerciales entre le Canada et les États-Unis, Dominic LeBlanc, qui a effectué de nombreux déplacements dans la capitale américaine, avait souligné plus tôt cette semaine que les deux pays progressaient.

Mark Carney avait mentionné mardi aux journalistes que des discussions étaient en cours avec l’administration Trump, mais qu’il « ne surestimerait pas » la concrétisation d’un accord la semaine prochaine.

Le cabinet du premier ministre n’a pas encore réagi à la déclaration du président américain concernant la fin des négociations.

Les deux hommes doivent se rendre au sommet du forum de coopération économique Asie-Pacifique (APEC) en Corée du Sud. Mark Carney a fait savoir qu’il avait hâte de rencontrer le président, mais qu’il rencontrerait également les dirigeants de nombreux autres pays pour discuter de la diversification des échanges commerciaux.

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Budget fédéral : des décisions difficiles à l’horizon https://www.finance-investissement.com/nouvelles/budget-federal-des-decisions-difficiles-a-lhorizon/ Thu, 23 Oct 2025 12:15:21 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=110506 Le gouvernement fédéral devra prendre des « décisions difficiles » dans son prochain budget fédéral, a prévenu le premier ministre Mark Carney, qui a aussi promis des changements ambitieux, notamment l’intention du gouvernement de doubler les exportations hors-États-Unis pendant la prochaine décennie.

Mark Carney a pris la parole mercredi soir devant des étudiants de l’Université d’Ottawa pour énoncer les grandes lignes du budget fédéral qui sera présenté le 4 novembre. Il s’agira du premier budget de l’ère Carney, après trois mandats de Justin Trudeau.

Le premier ministre a affirmé que les Canadiens se trouvaient dans un « moment charnière » et qu’ils devaient « changer certaines de (leurs) façons de faire, sans changer (qui ils sont) ».

« Cela exigera certains sacrifices et cela prendra du temps, a expliqué le premier ministre. Et lorsque nous devrons faire des choix difficiles, nous le ferons avec réflexion et transparence. »

Pour ce faire, il a signalé que le gouvernement avait l’intention de « réduire les dépenses inutiles » et de « faire plus avec moins ». Son gouvernement a l’intention d’équilibrer le « déficit de fonctionnement » en trois ans.

« Au cours de la dernière décennie, les dépenses fédérales ont augmenté de plus de 7 % sur un an. Nos dépenses ont dépassé la croissance de notre économie. Notre nouveau gouvernement change donc cela », a-t-il expliqué.

Selon lui, son gouvernement a déjà trouvé « près de 500 nouvelles façons de rationaliser les services gouvernementaux, éliminer les dédoublements et réduire les coûts ».

« Ce budget va protéger les programmes essentiels qui donnent à chaque Canadien une vraie chance d’avancer », a-t-il toutefois ajouté.

Se détourner des États-Unis

Le premier ministre Carney a insisté pour dire que le Canada traversait une période de transformations profondes influencées notamment par les décisions du président américain Donald Trump, un grand partisan des droits de douane.

Pour remédier à la situation, Mark Carney a l’intention de doubler les exportations hors des États-Unis dans la prochaine décennie.

Selon lui, cela générerait 300 milliards $ supplémentaires pour le commerce.

« Nous devons prendre soin de nous, car nous ne pouvons pas nous fier à un partenaire étranger », a-t-il soutenu.

Le premier ministre a aussi réitéré que son gouvernement présenterait une « stratégie de compétitivité climatique », qui sera concentrée davantage sur les « résultats que sur les objectifs ».

« Sur les investissements plutôt que sur les interdictions », a-t-il précisé.

Plus tard cette semaine, Mark Carney se rendra en Asie pour participer à des sommets économiques, qui auront lieu dans les jours précédant le dépôt du budget.

Un plan en immigration

Mark Carney a aussi annoncé qu’il dévoilera dans le prochain budget son plan en immigration pour que les niveaux « correspondent aux besoins et à la capacité » du Canada.

Le premier ministre a indiqué que le nouveau plan viserait à améliorer les choses « pour les nouveaux arrivants, pour tout le monde ».

Ottawa est tenu de déposer, chaque automne, une telle feuille de route qui comprend des cibles chiffrées. Habituellement, le plan se tient sur trois ans et établit combien de nouveaux arrivants se verront accorder la résidence permanente canadienne pour la première année, en plus de fixer le seuil envisagé pour les deux autres.

Des cibles sont normalement énumérées pour chacun des différents programmes d’immigration, qu’il s’agisse d’immigration catégorisée comme étant économique ou de l’accueil de réfugiés, par exemple.

Le plan pluriannuel est habituellement déposé avant le 1er novembre, mais pareille date sera un samedi cette année.

Dans leur plateforme électorale, les libéraux de Mark Carney ont promis de « stabiliser les admissions de résidents permanents à moins de 1 % de la population canadienne chaque année au-delà de 2027 ».

D’ici à 2027, les derniers niveaux annoncés en 2024 par le prédécesseur de Mark Carney, Justin Trudeau, se situent déjà sous cette barre, avec une cible de 395 000 admissions en 2025, 380 000 en 2026 et 365 000 en 2027.

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Mark Carney apporte des changements au cycle budgétaire https://www.finance-investissement.com/nouvelles/mark-carney-apporte-des-changements-au-cycle-budgetaire/ Wed, 08 Oct 2025 10:53:26 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=110217 Le gouvernement fédéral de Mark Carney veut continuer de présenter ses budgets à l’automne et indique donc qu’il change le calendrier budgétaire en conséquence.

Le dépôt du budget 2025 aurait dû survenir au printemps passé conformément à la façon de faire qui prévalait jusqu’à présent. Les libéraux de Mark Carney, fraîchement élus, avaient justifié cette décision en mentionnant la récente campagne électorale et le fait qu’ils venaient d’arriver en poste sous une nouvelle gouverne, de même que l’incertitude économique créée par la guerre tarifaire déclenchée par l’administration américaine de Donald Trump.

Les libéraux ont annoncé lundi qu’ils vont de l’avant pour pérenniser le fait de déposer un budget à l’automne.

De hauts responsables du gouvernement ont insisté lundi sur des arguments différents de ceux mentionnés le printemps dernier, quand les libéraux ont repoussé la publication du budget sans signaler qu’ils voulaient réaménager tout le cycle budgétaire.

Des fonctionnaires du ministère des Finances envoyés expliquer aux médias pourquoi cette décision avait été prise ont fait valoir que la décision permettra une meilleure prévisibilité et améliorera la capacité à planifier des différents ministères.

Ils ont aussi évoqué le travail de reddition de comptes et d’examen des dépenses fait par les parlementaires. « (Cela), permettra au Parlement d’avoir de meilleures informations pour examiner les dépenses publiques », a soutenu l’une des représentantes gouvernementales.

L’un de ses collègues a affirmé qu’au Royaume-Uni, le budget est aussi déposé à l’automne.

L’exemple du Royaume-Uni est aussi venu pour expliquer une autre nouveauté qui survient sans surprise : celle de présenter une distinction entre ce que le gouvernement Carney appelle des « dépenses opérationnelles » ou « dépenses de fonctionnement courantes » et « les investissements en capital » qui, espère Ottawa, créeront de la croissance.

Cette distinction est faite parce que les libéraux ont fait campagne en promettant de réduire les dépenses de la première catégorie, mais d’« investir plus », c’est donc dire d’augmenter la cagnotte de la seconde catégorie.

Le budget 2025, qui sera présenté le 4 novembre, sera le premier document budgétaire à exposer comment sera faite exactement cette catégorisation.

Il manquait encore des détails, lundi, pour comprendre exactement dans quelle catégorie tombera chaque dépense liée à un programme fédéral en particulier, mais Ottawa a fourni de premières indications dans un document d’information.

Ainsi, les « transferts à d’autres ordres de gouvernement et à des organisations qui sont expressément destinés à être investis par le bénéficiaire dans des infrastructures ou des actifs productifs » ne seront pas visés par des coupes de dépenses effectuées par le gouvernement, peut-on comprendre en lisant un passage du document.

De même, les « mesures visant à accélérer l’offre de nouveaux logements » ne seront pas, non plus, considérées par le gouvernement pour faire des économies.

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Pas d’accord pour supprimer les droits de douane américains https://www.finance-investissement.com/nouvelles/pas-daccord-pour-supprimer-les-droits-de-douane-americains/ Wed, 08 Oct 2025 10:47:45 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=110271 Le premier ministre Mark Carney revient à Ottawa mercredi sans aucun accord visant à supprimer les droits de douane américains sur les produits canadiens. Il laisse toutefois deux de ses ministres clés sur place pour continuer à défendre la cause du Canada.

Mark Carney a rencontré le président américain Donald Trump dans le bureau Ovale mardi après-midi. Il s’agissait de la deuxième rencontre de ce type entre les deux dirigeants en moins de six mois.

Avant cette rencontre, Donald Trump a dit aux journalistes que Mark Carney allait repartir « très heureux », mais qu’il ne montrait aucun signe de relâchement sur la question des droits de douane et qu’aucun accord n’avait été annoncé.

Le ministre responsable du Commerce Canada–États-Unis, Dominic LeBlanc, a déclaré aux journalistes lors d’une conférence de presse suivant la réunion que des progrès substantiels avaient été réalisés et qu’il existait désormais une dynamique favorable à la conclusion d’accords, qui n’existait pas avant mardi.

Il a indiqué que Mark Carney et Donald Trump avaient demandé à leurs équipes d’agir rapidement sur les accords commerciaux sectoriels, en commençant par ceux concernant l’acier, l’aluminium et l’énergie.

Dominic LeBlanc et la ministre des Affaires étrangères, Anita Anand, resteront tous deux à Washington mercredi pour d’autres réunions, dont une conversation prévue entre Mme Anand et le secrétaire d’État Marco Rubio.

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Sommet des Grands Lacs : l’incertitude économique s’impose https://www.finance-investissement.com/nouvelles/sommet-des-grands-lacs-lincertitude-economique-simpose/ Mon, 06 Oct 2025 15:56:30 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=110216 L’incertitude économique causée par les politiques du président Donald Trump a été au centre des discussions lors du Sommet des gouverneurs et des premiers ministres des Grands Lacs et du Saint-Laurent, qui se clôturait le 6 octobre, avec plusieurs témoignages de solidarité de la part de dirigeants démocrates.

« Je veux que vous entendiez cela de moi : je respecte les Canadiens et je respecte la souveraineté du Canada », a affirmé le gouverneur démocrate de la Pennsylvanie, Josh Shapiro, qui sera l’hôte de la prochaine rencontre dans deux ans.

« L’incertitude à Washington D.C. est un problème et ça ne devrait pas être un problème », a renchéri le gouverneur du Wisconsin, Tony Evers, également un démocrate.

En tant qu’hôte de la réunion à Québec, le premier ministre François Legault avait pris la parole en premier pour résumer les échanges, qui, vraisemblablement, ont beaucoup porté sur l’économie et l’incertitude provoquée par l’administration de Donald Trump.

François Legault a indiqué que le Québec avait signalé à ses vis-à-vis qu’il pouvait s’impliquer dans plusieurs secteurs, dont la défense.

« Avec ce qui se passe en Ukraine, ce qui se passe à certains endroits dans le monde, tous les pays vont investir de façon importante en défense », a-t-il expliqué, donnant les exemples du chantier naval Davie et de Bombardier.

Cette réunion biennale est la première du groupe depuis le retour du président américain Donald Trump à la Maison-Blanche, en janvier.

François Legault était accompagné en conférence de presse du premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, qui s’en est une fois de plus pris au président Trump dans une longue tirade.

« Peut-être qu’il devrait regarder la Chine. La Chine est le problème. Le Canada n’est pas le problème, nous sommes vos plus proches alliés, vos plus proches amis », a-t-il déploré.

Lors de la rencontre, qui s’est amorcée dimanche, le Québec a accueilli les gouverneurs de New York, du Michigan, du Wisconsin et de la Pennsylvanie, et les chefs de délégation de l’Ohio, de l’Illinois et du Minnesota. Les gouverneures de New York et du Michigan, Kathy Hochul et Gretchen Whitmer, n’étaient pas présentes à la conférence de presse de clôture.

Le Conseil des gouverneurs des Grands Lacs a été créé en 1983 et transformé en sommet des dirigeants en 2015.

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La Fed abaisse son taux directeur d’un quart de point https://www.finance-investissement.com/nouvelles/la-fed-abaisse-son-taux-directeur-dun-quart-de-point/ Wed, 17 Sep 2025 18:51:43 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=109900 La Réserve fédérale des États-Unis (Fed) abaisse mercredi son taux directeur d’un quart de point et prévoit de le faire deux fois de plus cette année, face à l’inquiétude croissante de la banque centrale quant à la santé du marché du travail américain.

Il s’agit de la première baisse de taux de la Fed depuis décembre. Elle porte son taux à court terme à environ 4,1 %, contre 4,3 % auparavant.

Les responsables de la Fed, sous la direction de Jerome Powell, avaient maintenu leur taux inchangé cette année, évaluant l’impact des droits de douane, du renforcement des contrôles d’immigration et des autres politiques de l’administration Trump sur l’inflation et l’économie.

Pourtant, l’attention de la banque centrale s’est rapidement déplacée de l’inflation, qui reste légèrement supérieure à son objectif de 2 %, vers l’emploi, les embauches ayant quasiment stagné ces derniers mois et le taux de chômage ayant légèrement augmenté. Une baisse des taux d’intérêt pourrait réduire les coûts d’emprunt pour les prêts hypothécaires, les crédits automobiles et les prêts aux entreprises, et stimuler la croissance et l’embauche.

« Les risques de détérioration de l’emploi se sont accrus », affirme la Fed dans un communiqué à l’issue de sa réunion de deux jours.

Les responsables de la Fed indiquent également qu’ils prévoient de réduire leur taux directeur à deux reprises cette année, mais une seule en 2026, ce qui pourrait décevoir Wall Street. Avant la réunion, les investisseurs anticipaient cinq baisses pour le reste de l’année et l’année prochaine.

Un seul responsable de la Fed s’est opposé à la décision : Stephen Miran, nommé par le président Donald Trump et confirmé par le Sénat lors d’un vote précipité lundi soir, quelques heures avant le début de la réunion.

De nombreux économistes prévoient d’autres dissensions, et le résultat suggère que M. Powell a réussi à rassembler une unité au sein d’un comité comprenant Stephen Miran et deux autres personnes nommées par le président Trump lors de son premier mandat.

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La Cour décide que Lisa Cook peut rester gouverneure https://www.finance-investissement.com/nouvelles/la-cour-decide-que-lisa-cook-peut-rester-gouverneure/ Wed, 10 Sep 2025 10:51:33 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=109632 Un tribunal fédéral a statué mardi que Lisa Cook, gouverneure de la Réserve fédérale, pouvait rester en poste pendant qu’elle s’opposait aux tentatives du président Donald Trump de la révoquer.

Cette décision, qui fera très probablement l’objet d’un appel, porte un coup dur aux efforts de l’administration Trump pour exercer un contrôle accru sur la Fed, traditionnellement indépendante, qui fixe les taux d’intérêt à court terme afin d’atteindre les objectifs fixés par le Congrès : stabilité des prix et plein emploi. Le Congrès a également cherché à isoler la Fed de la politique quotidienne.

Donald Trump a annoncé le limogeage de Lisa Cook le 25 août après des allégations de fraude hypothécaire soulevées par l’une de ses personnes nommées concernant deux propriétés qu’elle avait achetées en 2021, avant de rejoindre la Fed.

Lisa Cook est accusée d’avoir déclaré que deux propriétés étaient des « résidences principales », ce qui aurait pu entraîner des apports et des taux hypothécaires plus faibles que si l’une d’elles avait été désignée comme résidence secondaire ou comme immeuble de placement.

Les avocats de Lisa Cook ont soutenu que son licenciement était illégal, car les présidents ne peuvent licencier les gouverneurs de la Fed que pour « juste motif », ce qui signifie généralement inefficacité, négligence dans l’exercice de leurs fonctions ou malversation.

Ils ont également affirmé qu’elle avait droit à une audience et à la possibilité de répondre aux accusations avant d’être licenciée, mais que ni l’un ni l’autre n’avait été accordé. Sa plainte a nié les accusations, mais n’a pas fourni plus de détails.

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Un budget « d’austérité et d’investissement en même temps » https://www.finance-investissement.com/nouvelles/un-budget-dausterite-et-dinvestissement-en-meme-temps/ Thu, 04 Sep 2025 10:50:37 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=109435 Le budget fédéral attendu en octobre en sera un « d’austérité et d’investissement en même temps », soutient le premier ministre Mark Carney.

« C’est possible si on a une discipline », a-t-il plaidé mercredi alors qu’il amorçait une série de discussions avec son conseil des ministres réuni à Toronto en prévision de la rentrée parlementaire de la mi-septembre.

La retraite de deux jours vise notamment à préparer le terrain pour l’exercice annuel financier qui aurait, normalement, dû avoir lieu au printemps, mais qui a été repoussé par le gouvernement Carney alors fraîchement élu.

Les experts prévoient une hausse du déficit fédéral lors de la publication du très attendu premier budget de celui qui est au pouvoir depuis environ quatre mois. Le principal intéressé a déjà annoncé son intention de faire de la défense une priorité budgétaire, le Canada cherchant à atteindre, dès cette année, l’objectif de dépenses de défense de l’OTAN, fixé à 2 % du PIB.

Le premier ministre a également évoqué l’imposition d’un nouveau niveau de discipline budgétaire, la recherche d’économies et l’équilibre du volet fonctionnement du gouvernement.

« Par exemple, le taux de croissance des dépenses du gouvernement fédéral pendant une décennie (a été) de plus de 7 % année par année. C’est plus rapide que le taux de croissance de notre économie », a-t-il déploré mercredi en répondant à quelques questions de journalistes s’étant déplacés à Toronto.

« On doit cesser cette manière de gestion à l’échelle fédérale », a tranché Mark Carney.

Dans cette veine, le ministre des Finances, François-Philippe Champagne, a écrit en juillet à plusieurs de ses collègues du cabinet pour leur demander de trouver des économies de 15 % d’ici 2028-2029 dans des coûts de programmes des ministères dont ils sont responsables.

Comme à son habitude, Mark Carney a réitéré mercredi sa promesse d’investir, malgré la rigueur budgétaire, « dans l’économie » et dans les « travailleurs des sociétés canadiennes ». « On peut faire les deux », a-t-il encore insisté.

Questionné à savoir quels éléments sont « intouchables », selon lui, dans l’exercice de « discipline » qu’il veut insuffler, il a, à nouveau, énuméré les transferts en santé et les prestations « pour les individus ».

Les droits de douane et la révision à venir de l’accord commercial avec les États-Unis et le Mexique seront également au cœur des discussions lors de la retraite de deux jours qui rassemble tant les ministres que les secrétaires d’État.

Mark Carney a signalé que le greffier du conseil privé, Michael Sabia, est à Washington pour des discussions sur ce front.

Il a dit s’attendre à « ce qu’il y ait des accords, des petits accords, dans quelques secteurs stratégiques ».

« Secteurs stratégiques » est l’expression couramment employée par le premier ministre pour qualifier les industries particulièrement touchées par les droits de douane américains, comme celles de l’aluminium, de l’acier et de l’automobile.

« On verra, ce n’est pas une garantie, mais on fait des progrès », s’est-il empressé d’ajouter au sujet de ces possibles « petits accords ».

Quant à Mark Carney, il a révélé s’être entretenu avec le président américain Donald Trump lundi soir. Son bureau n’a pas publié de compte-rendu de cet appel, comme il a coutume de le faire.

« Le premier ministre a toujours été clair sur le fait que lui et le président sont en communication étroite et fréquente », s’est-on justifié.

Le premier ministre a décrit la conversation comme ayant été « assez longue » et « très constructive ».

L’ensemble du conseil des ministres recevait mercredi une présentation donnée par le sondeur Jean-Marc Léger et son collègue Sébastien Dallaire sur les principales préoccupations des Canadiens. D’autres panélistes leur offriront leur point de vue sur d’autres sujets, comme le vice-président principal et économiste en chef de la Banque Scotia, Jean-François Perreault, qui doit aborder les « perspectives économiques », selon un agenda partagé par le bureau de Mark Carney.

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