Directeur parlementaire du budget – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Wed, 05 Nov 2025 15:09:30 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.9 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Directeur parlementaire du budget – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Ottawa tourne le dos à l’équilibre budgétaire https://www.finance-investissement.com/nouvelles/ottawa-tourne-le-dos-a-lequilibre-budgetaire/ Tue, 04 Nov 2025 21:23:19 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=110778 Le déficit fédéral atteindra 78,3 milliards de dollars, révèle le gouvernement de Mark Carney dans son tout premier budget déposé mardi.

Les libéraux, qui ne semblent pas avoir inclus, dans le document de quelque 400 pages, des éléments taillés sur mesure pour plaire aux partis d’opposition, confirment leur intention de ne pas chercher à atteindre l’équilibre budgétaire.

Ils misent plutôt, sans surprise, sur une réduction dans les dépenses courantes du gouvernement afin de rediriger davantage d’argent dans les « investissements en capital ». Le gouvernement fait le pari que cela permettra de « catalyser » d’importantes sommes afin de générer davantage de croissance.

Le ministre des Finances, François-Philippe Champagne, a défendu l’ampleur du déficit en soutenant que son budget constitue « un plan d’investissements générationnel ».

« Et on a besoin de ça pour faire croître l’économie canadienne, pour se positionner », a-t-il dit en conférence de presse à Ottawa.

« Le Fonds monétaire international va vous le dire, les pays qui investissent dans le capital, dans la formation de capital, c’est comme ça qu’on assure la prospérité. C’est comme ça que l’on rend le Canada plus compétitif », a poursuivi le ministre.

Le déficit se hissera à 78,3 G$ en 2025-2026, contre 51,7 G$ l’an dernier. Ottawa prévoit que le déficit sera ensuite de 65,4 G$ en 2026-2027, de 63,5 G$ en 2027-2028, de 57,8 milliards en 2028-2029 et de 56,6 G$ en 2029-2030.

Le déficit pour l’année financière en cours sera plus élevé que ce que projetait le directeur parlementaire du budget à la fin septembre, mais moins astronomique que d’autres estimations de 100 G$ qui avaient fait les manchettes.

N’empêche, le manque à gagner demeure « substantiel », note la politologue Geneviève Tellier.

« C’est vraiment un gros bond et c’est un déficit d’une ampleur qu’on n’a jamais vue au pays. Puis, je pense qu’il y a juste un an, personne n’aurait pensé qu’on serait dans ces chiffres-là », analyse la professeure de l’Université d’Ottawa qui se spécialise en gestion des finances publiques.

Fin du saupoudrage ?

Par ailleurs, elle remarque un tournant entre ce budget et ceux auxquels l’ex-premier ministre Justin Trudeau avait habitué les Canadiens.

Les libéraux, sous la gouverne de Mark Carney, se détournent maintenant du saupoudrage de mesures ciblant certaines franges précises de la population pour les aider à faire face au coût de la vie.

Elle rappelle que le « clientélisme » de Justin Trudeau permettait à diverses personnes de se retrouver dans un train de mesures, « que vous soyez à la retraite, que vous soyez jeunes aux études, que vous soyez chef de famille, travailleur temporaire, nommez-les ».

Or, le budget 2025 marque une rupture en ce sens, estime Geneviève Tellier. « Ce n’est pas un budget qui va vous aider avec le coût de la vie. (…) Vous ne recevrez pas un chèque le mois prochain pour vous aider pour payer l’épicerie et il n’y a aucune mesure de quelque nature que ce soit qui va aider directement les contribuables, les particuliers. Tout ça va passer par l’économie, puis les entreprises. »

Tout au plus, le gouvernement de Mark Carney assure, à nouveau, qu’il maintiendra le financement d’initiatives telles que le programme d’alimentation en milieu scolaire — qu’il rend permanent — et l’Allocation canadienne pour enfants.

Parmi les seules mesures d’abordabilité ciblées qui figurent dans le budget 2025, on retrouve celle d’un crédit d’impôt pour les préposés aux bénéficiaires, qui avait fait l’objet d’une des nombreuses annonces prébudgétaires par Ottawa au cours des dernières semaines. Cette mesure permettrait à des préposés aux bénéficiaires de recevoir jusqu’à 1100 $ par année, initiative qui coûterait au gouvernement 1,48 milliard de dollars sur six ans.

Comment « catalyser » ?

La plupart des centaines de pages du budget 2025 visent à convaincre les Canadiens que le plan de Mark Carney est le bon pour générer de la croissance face à l’incertitude insufflée par la guerre tarifaire déclenchée par l’administration américaine de Donald Trump.

Pour que la trajectoire visant à augmenter les « investissements en capital » soit « viable », Ottawa entend trouver des économies de 60 G$ sur cinq ans dans les dépenses gouvernementales.

« Pour réaliser ces économies, nous allons restructurer les activités, centraliser les services internes et optimiser les programmes afin de faire des gains d’efficacité, promet-on. Un réaménagement des effectifs et l’attrition aideront aussi à ramener à une taille plus viable la fonction publique. »

Du côté des investissements en capital, Ottawa se concentre sur quatre grands axes, soit ceux des infrastructures, de la productivité et compétitivité, de la défense ainsi que du logement.

Les deux premiers axes sont ceux qui accaparent la part du lion des enveloppes prévues, avec des sommes de 115 G$ et de 110 G$ sur cinq ans.

Le gouvernement Carney se dit convaincu que ses investissements en capital auront un effet catalyseur sur le secteur privé qui propulsera l’économie canadienne et aidera cette dernière à s’affranchir des États-Unis.

Or, seul le temps dira si la stratégie portera ses fruits. En attendant, le gouvernement devra récolter le soutien de quelques députés issus d’un ou de plusieurs partis d’opposition pour s’assurer de faire adopter ses mesures budgétaires et, du même coup, assurer sa survie. En effet, un vote de confiance doit se tenir en Chambre au cours des prochains jours.

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Le gouvernement dispose d’ancrages budgétaires https://www.finance-investissement.com/nouvelles/le-gouvernement-dispose-dancrages-budgetaires/ Thu, 18 Sep 2025 12:41:17 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=109903 Le premier ministre Mark Carney insiste sur le fait que son gouvernement dispose bel et bien d’ancrages budgétaires, après que le directeur parlementaire du budget (DPB) par intérim a exprimé des inquiétudes concernant les dépenses publiques.

Mardi, Jason Jacques a déclaré devant un comité de la Chambre des communes qu’il doutait que le gouvernement fédéral maintienne ses cibles budgétaires, ce qui, selon lui, suscite « une vive inquiétude » chez ses collaborateurs.

Mercredi, lors d’un échange houleux avec le chef conservateur Pierre Poilievre à la période des questions, Mark Carney a affirmé que le gouvernement dispose bel et bien de cibles budgétaires qui guident le processus budgétaire.

« Nous allons dépenser moins pour que le pays puisse investir davantage. Nous allons équilibrer le budget de fonctionnement en trois ans. Notre niveau d’endettement diminuera », a-t-il assuré.

Sous l’ancien premier ministre Justin Trudeau, le gouvernement libéral avait fixé des cibles budgétaires — plafonnant le déficit annuel à 1 % du PIB et maintenant un ratio dette/PIB en baisse — pour montrer qu’Ottawa gérait la dette publique de manière responsable.

Mark Carney soutient que le pays connaîtra une baisse de la dette et que son gouvernement bâtira l’économie la plus forte du G7.

Pierre Poilievre a accusé le chef libéral d’avoir nommé Jason Jacques pour un mandat de six mois afin que Mark Carney puisse « le menacer s’il dit la vérité sur le désastre financier causé par le premier ministre ».

Jason Jacques a été nommé remplaçant intérimaire du directeur du budget sortant, Yves Giroux, au début du mois, soit avant la rentrée parlementaire. Une nouvelle nomination permanente au poste de DPB requiert l’approbation du Parlement.

Mark Carney a déclaré qu’il saluait l’occasion de parvenir à un consensus sur un nouveau DPB « dans le nouvel esprit de collaboration » à la Chambre des communes.

Cependant, il a esquivé les questions de Pierre Poilievre à propos de l’ampleur du déficit qui figurera dans le budget qui sera déposé le 4 novembre. Au lieu de cela, le premier ministre a réaffirmé son engagement à équilibrer le volet opérationnel du budget d’ici trois ans.

Mark Carney a défendu la situation budgétaire du Canada en disant que le fait que le taux d’intérêt de la banque centrale est inférieur à celui des États-Unis témoigne de la prudence du gouvernement. La Banque du Canada et la Réserve fédérale américaine ont toutes deux abaissé leur taux d’intérêt directeur d’un quart de point mercredi, après une longue période de pause.

Le taux directeur de la Banque du Canada s’établit désormais à 2,5 % après sa première baisse depuis mars, tandis que celui de la Fed se situe dans une fourchette de 4 à 4,25 % après sa première baisse en neuf mois.

« Ce que je sais, c’est que le taux d’intérêt canadien est bien inférieur au taux américain. Il est plus bas parce que la situation budgétaire du pays est solide et que le gouvernement a un plan pour stimuler l’économie », a déclaré Mark Carney.

Pierre Poilievre a rétorqué que « l’effondrement de l’économie fait baisser les taux d’intérêt » et a continué d’affirmer que le déficit public faisait grimper l’inflation.

Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a déclaré mercredi que la banque centrale avait abaissé son taux directeur parce que les risques liés au conflit tarifaire américain s’étaient déplacés de la hausse de l’inflation vers un affaiblissement de l’économie.

La prochaine décision de la Banque du Canada sur les taux sera prise le 29 octobre, moins d’une semaine avant le très attendu budget d’automne du gouvernement fédéral.

Mark Carney a annoncé une série de dépenses depuis les élections du printemps, notamment des plans visant à accroître rapidement les investissements en défense et en infrastructures, tout en réduisant les coûts opérationnels.

Tiff Macklem a indiqué que la Banque du Canada attend un budget complet montrant la cohérence de ces plans de dépenses avant d’ajuster ses modèles.

« Une fois le budget disponible, nous évaluerons les répercussions des plans du gouvernement sur les perspectives économiques, notamment sur la croissance, l’inflation et, en fin de compte, les taux d’intérêt », a-t-il déclaré.

Tiff Macklem estime que la politique budgétaire est mieux adaptée pour gérer les impacts sectoriels des droits de douane américains, tandis que le taux d’intérêt de la Banque du Canada peut atténuer l’impact plus large des fluctuations économiques qui en résulteraient.

« La politique monétaire ne peut pas annuler les effets des droits de douane. Elle peut tout au plus tenter d’aider l’économie à s’ajuster au niveau macroéconomique, tout en maîtrisant l’inflation », a-t-il affirmé.

La première sous-gouverneure de la Banque du Canada, Carolyn Rogers, a laissé entendre que la banque centrale évaluerait le budget de novembre lorsqu’elle prendra sa dernière décision de l’année sur les taux d’intérêt en décembre.

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Le déficit pourrait grimper à 46,5 G$ cette année https://www.finance-investissement.com/nouvelles/le-deficit-pourrait-grimper-a-465-g-cette-annee/ Mon, 16 Oct 2023 11:39:01 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=96872 Les taux d’intérêt plus élevés entraîneront une stagnation de l’économie au cours du second semestre et le déficit fédéral augmentera considérablement au cours de cet exercice, a calculé le directeur parlementaire du budget (DPB) dans un rapport publié vendredi.

Dans ses perspectives économiques et financières, qui offrent une mise à jour de ses projections pour l’économie et les finances fédérales, le Bureau du directeur parlementaire a prévenu que la hausse des taux d’intérêt pèserait sur la croissance.

Le DPB s’attend à ce que les dépenses de consommation restent faibles au second semestre 2023 et tout au long de la première moitié de 2024.

Face à une croissance plus lente des recettes publiques et à des dépenses plus élevées, le déficit fédéral devrait atteindre 46,5 milliards de dollars (G$) en 2023-2024, contre une estimation de 38,7 G$ pour 2022-2023.

Le DPB suppose que la Banque du Canada maintiendra son taux d’intérêt directeur à 5,0 % et commencera à le réduire en avril 2024.

Ses prévisions au chapitre des prix à la consommation prévoient un retour à une inflation annuelle de 2,0 % d’ici la fin de l’année prochaine.

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