crash – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Mon, 06 Mar 2023 12:51:36 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png crash – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Les « ursidés » grondent https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/les-ursides-grondent/ Mon, 06 Mar 2023 12:51:36 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=92206 Plusieurs « ours » financiers renommés sont récemment sortis de leur tanière pour vociférer contre l’optimisme qui s’est emparé des marchés au début de 2023 et qu’ils jugent factice et malvenu.

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Tous jugent que le grand marché baissier de 2022 n’a pas fini de sévir et qu’il faut s’attendre à beaucoup de malheurs encore.

Parmi ces augures, on retrouve les noms de Michael Burry (héro du film The Big Short), Nasseem Taleb (notoire observateur des cygnes noirs), Nouriel Roubini (Dr. Doom qui a annoncé la chute de 2008), l’entrepreneur extraordinaire Elon Musk, et le permabear Jeremy Grantham.

Glissade de 50%

Les présages négatifs que ces ours annoncent prennent dans certains cas un tour télégraphique. Par exemple, Michael Burry a décoché au début de février un gazouillis cryptique à l’endroit des investisseurs : « Vendez. » Au cours de janvier, il a comparé le rebond des marchés au ralliement éphémère qu’a connu le S&P 500 suite au boom dot.com, avertissant les investisseurs que l’indice pourrait s’écraser encore de 50% sous les 1 900 points (au 24 février, l’indice était à 3 950 points).

Nouriel Roubini dénonce les niveaux démesurés de dettes qui se sont empilées dans le système économique : « Il y a tellement de dettes dans le système qu’une tentative de réduire l’inflation ne provoque pas seulement un crash économique, mais aussi une crise financière », a déclaré l’économiste à Kitco News au milieu de janvier. « Elles vont se nourrir l’une l’autre, et face à un krach économique et financier, la Fed et les autres banques centrales vont devoir se dégonfler et ne pas augmenter autant les taux d’intérêt. »

« Toutefois, a-t-il poursuivi, cela ne sauvera pas l’économie d’une récession. Si l’on ne parvient pas à ramener l’inflation à son niveau cible, les anticipations d’inflation risquent de ne plus être ancrées, ce qui déclencherait une crise de dette stagflationniste. » Selon lui, il faut s’attendre encore à une chute des cours de 30% et le seul refuge qu’il indique est l’or, prévoyant qu’il montera à 3 000 $US l’once.

La lecture de Nasseem Taleb est très simple : « Le marché boursier est beaucoup trop surévalué pour des taux d’intérêt qui ne sont pas de 1%, juge-t-il. Je pense que nous pourrions avoir un effondrement de beaucoup, beaucoup de prix. L’argent ne pleut plus. Disneyland, c’est fini. »

Leçons de l’histoire

Nous avons réservé la dernière partie à Jeremy Grantham, co-fondateur de GMO, pour deux raisons : sa plus récente lettre de commentaires, en date du 24 janvier, présente un des arguments les plus articulés prévoyant une poursuite de la chute des marchés; et déjà, au début de janvier de 2022, il a été le seul prévisionniste à annoncer avec exactitude la chute historique qui s’est produite et qui, selon lui, est appelée à se poursuivre. De plus sa feuille de route est remarquable : il a prévu avec exactitude les chutes de 2000, 2008, 2018 et 2022.

Dans son commentaire de 2022, l’éminent stratège prévoyait que le krach actuel serait sans précédent puisqu’il impliquerait la chute simultanée de quatre actifs : actions, obligations, logement et matières premières. Jusqu’ici, il a vu juste pour les trois premières classes d’actifs, les matières premières refusant de se conformer à ses prévisions. Selon lui, la chute de chacun de ces actifs allait être d’au moins 50%, ce qui les ramènerait à leur évolution à long terme.

Dans sa plus récente lettre, Jeremy Grantham déclare dès l’ouverture que la partie la plus facile du krach est complétée. La deuxième partie reste à venir puisque, « bien que la mousse la plus excessive de la bulle boursière ait été nettoyée, les évaluations sont très loin encore de leurs moyennes à long terme ». Il s’attend à ce que la correction se poursuive encore en ajoutant qu’il faut prévoir qu’elle nous amènera même au-dessus de la tendance longue, comme il en a toujours été dans les épisodes de repli majeur.

Le mot de l’heure est « polycrise », selon Jeremy Grantham, et la partie la plus potentiellement dommageable réside dans l’immobilier à cause de sa large empreinte dans l’économie réelle. La crise de la bulle immobilière, qui est d’ampleur mondiale, a commencé à se manifester, notamment au Canada et en Australie, mais il faut se rappeler que les chutes immobilières prennent deux à trois fois plus de temps que les actions pour se déployer.

Jeremy Grantham reconnaît que les chances d’une poursuite de la déconfiture boursière sont moins élevées qu’elles n’étaient au début de 2022. Mais trop de risques perdurent dans le système, juge-t-il, pour qu’on y échappe : l’inflation qui persiste, les taux qui remontent encore, la guerre en Ukraine et ses conséquences sur les prix de la nourriture et de l’énergie. « Rarement autant de facteurs sévèrement négatifs ont-ils été présents simultanément », écrit-il.

Au début de 2022, le stratège prévoyait un krach majeur de 50%. Il est un brin moins pessimiste à présent, malgré tous les facteurs négatifs en jeu. Son « optimisme » tient à ce qu’il appelle un « cycle présidentiel » favorable. Il prévoit maintenant que la chute totale depuis 2022 serait de 50%, ce qui veut dire qu’il faut s’attendre à un autre repli de 20 points de pourcentage, l’équivalent de ce qu’on a connu en 2022.

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