Morningstar | Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com/post_company/morningstar/ Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Thu, 06 Nov 2025 20:19:11 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Morningstar | Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com/post_company/morningstar/ 32 32 Des inquiétudes relancées par une enquête sur les représentants de FCP https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/des-inquietudes-relancees-par-une-enquete-sur-les-representants-de-fcp/ Fri, 07 Nov 2025 11:19:02 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=110640 Les résultats ravivent le débat sur les produits maison et révèlent des lacunes en matière de connaissance des frais de gestion.

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Un sondage mené par les régulateurs auprès de représentants en fonds communs de placement (FCP) dans les succursales bancaires ontariennes ravive les inquiétudes concernant les gammes de produits maison et met en lumière certaines faiblesses en matière de connaissance des produits, malgré les réformes axées sur le client.

En juillet, la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario (CVMO) et l’Organisme canadien de réglementation des investissements (OCRI) ont publié les résultats d’un sondage mené auprès des représentants en FCP travaillant dans les succursales des cinq grandes banques de l’Ontario.

Le communiqué des régulateurs, qui portait sur la culture de vente de ces réseaux, mettait d’abord en avant la perception positive des représentants envers les gammes de produits maison : 78 % d’entre eux estiment que la gamme de produits auxquels ils ont accès, principalement des fonds maison, répond bien aux besoins des clients.

Selon le Report Card on Banks d’Investment Executive (IE), les planificateurs financiers en succursale partagent un point de vue similaire.

La moitié des représentants sondés par les régulateurs (48 %) pensent toutefois que leurs clients bénéficieraient d’un éventail plus large de fonds, incluant des produits tiers. En revanche, environ un cinquième des répondants (selon la banque) s’opposent à cette idée, estimant que les produits tiers pourraient créer de la confusion ou nécessiteraient une formation supplémentaire sur la connaissance des produits (know-your-product ou KYP).

Les régulateurs ont suggéré que, si les banques envisageaient d’élargir leur gamme de produits, elles devraient d’abord s’attaquer à ces « obstacles perçus », notamment par la formation. Dans le Report Card d’IE, les dirigeants des réseaux bancaires ont d’ailleurs indiqué ne pas envisager d’ajouter des produits tiers pour le moment, mais ont souligné l’importance de la formation des conseillers.

« Si vous vouliez une gamme de produits moins conflictuelle et plus concurrentielle, dans l’intérêt public, les régulateurs vous imposeraient sans doute des exigences encore plus strictes », a souligné Michael Thom, directeur général des Sociétés CFA Canada, rappelant l’ironie de la situation dans le cadre des réformes axées sur le client.

Des règles floues et des pratiques inchangées

Pour Ian Tam, directeur de la recherche sur les placements chez Morningstar Canada, les réformes axées sur le client perdent une partie de leur sens tant qu’elles permettent le maintien de gammes de produits exclusivement maison.

En vertu des règles KYP renforcées, les représentants doivent démontrer qu’ils ont comparé un fonds à un éventail raisonnable d’alternatives avant de recommander un placement. Or, Tam souligne que cette comparaison ne peut être vraiment raisonnable lorsque le représentant n’a accès qu’à des produits maison.

« Les règles sont un peu floues à ce sujet, et je crois qu’il serait temps de publier de nouvelles directives », a-t-il déclaré par courriel.

Les réformes axées sur le client, en vigueur depuis janvier 2022, autorisent les gammes de produits maison, mais exigent que les firmes divulguent et gèrent les conflits d’intérêts que cela engendre, notamment en comparant leurs produits aux équivalents du marché pour s’assurer de leur compétitivité.

Avant l’entrée en vigueur des réformes axées sur le client, plusieurs grandes banques avaient déjà retiré les fonds tiers de leurs tablettes, suscitant une enquête du ministre ontarien des Finances, à la demande duquel la CVMO a remis un rapport en 2022, jamais rendu public.

De plus, le ministère fédéral des Finances avait soulevé dans une consultation sur la concurrence la question de savoir si les grandes banques devraient être tenues d’offrir des produits tiers. Aucune mesure concrète n’a suivi.

L’un des objectifs des réformes axées sur le client était « une gestion significative du KYP et des étagères », souligne Michael Thom. Si les objectifs réglementaires sont abandonnés, les régulateurs doivent faire preuve de transparence à ce sujet, estime-t-il, et expliquer ce qui a changé et pourquoi. « Le public et l’intérêt public méritent au moins cela », souligne-t-il.

Laura Paglia, présidente-directrice générale du Forum canadien des marchés financiers (FCMFi) à Toronto, remet en question la demande du ministre ontarien des Finances adressée à la CVMO.

« Je ne sais pas ce qui a motivé le ministre des Finances à faire cette demande auprès de la CVMO, » commente Laura Paglia, « car les réformes axées sur le client n’ont pas conduit les banques à créer des gammes de produits maison. »

Les réformes axées sur le client « sont très claires : les gammes de produits maison sont permises, ajoute-t-elle. Elles ont été examinées, discutées et approuvées par les [Autorités canadiennes en valeurs mobilières]. »

De façon plus générale, en ce qui concerne la distribution de produits maison et la concurrence, la question pertinente est la suivante : « Fait-on en sorte qu’il soit juste et raisonnable pour d’autres entités, qui n’ont pas la taille ni l’envergure des banques, de distribuer elles aussi des produits maison ? » poursuit Laura Paglia.

Par exemple, dans un mémoire soumis à la consultation sur les pratiques de vente des distributeurs principaux, le Forum canadien des marchés financiers (FCMFi) indique que le fait de permettre aux distributeurs principaux de distribuer plus d’une famille de fonds favoriserait la compétitivité.

Interrogé sur le rapport de la CVMO concernant le passage des succursales bancaires aux gammes de produits maison au moment de l’entrée en vigueur des réformes axées sur le client, Andy McNair-West, porte-parole de la CVMO, a déclaré dans un courriel que les réformes axées sur le client « demeurent une priorité et que nous avons l’intention de publier davantage d’information à ce sujet prochainement. »

Les régulateurs prévoient publier d’ici la fin de l’année un rapport sur les réformes axées sur le client, incluant des lignes directrices, a répété Andrew Kriegler, chef de la direction de l’Organisme canadien de réglementation des investissements (OCRI), lors de la conférence annuelle de la Securities and Investment Management Association à Toronto, à la mi-octobre.

Plus tôt cette année, l’OCRI a indiqué que ses examens liés aux réformes axées sur le client avaient révélé que les courtiers doivent être plus précis dans leurs politiques et procédures, notamment en ce qui a trait à la vérification diligente des produits et aux processus d’identification et d’évaluation d’un éventail raisonnable d’alternatives dans le cadre des évaluations de la convenance.

Un examen réglementaire mené il y a quelques années sur les exigences des réformes axées sur le client relatives aux conflits d’intérêts a révélé que les firmes offrant uniquement des produits maison s’appuyaient souvent sur la divulgation et sur les évaluations de la convenance pour gérer les conflits, ce qui n’est pas suffisant, selon le régulateur.

De manière plus générale, Andrew Kriegler a déclaré lors de l’événement que la réglementation doit être envisagée dans son ensemble, et non de façon fragmentée, en gardant à l’esprit les résultats de politique souhaités.

Par exemple, plutôt que de percevoir les exigences KYP comme contraignantes, « documenter la vérification diligente des produits une seule fois [de manière centralisée dans une firme] est tout à fait acceptable, » a-t-il indiqué.

Un constat troublant sur les frais de gestion

Le sondage des régulateurs auprès des représentants en fonds communs de placement a également révélé que 23 % des représentants n’ont pas su répondre correctement à une question portant sur la définition du ratio des frais de gestion (RFG). Seuls 12 % n’ont pas répondu correctement à une question concernant l’impact d’un RFG sur la performance.

Ian Tam a qualifié ce résultat de « choc ». Le RFG d’un fonds est « affiché bien en évidence dans les documents Aperçu du fonds et constitue essentiellement l’étiquette de prix du fonds, » souligne-t-il.

« Si un représentant ne peut pas identifier correctement le RFG, il enfreint les réformes axées sur le client, car il n’a pas compris la structure, les caractéristiques, les risques ainsi que les coûts initiaux et continus du titre, » rappelle-t-il, en référence aux exigences KYP renforcées prévues par les réformes axées sur le client.

Le constat concernant les RFG « m’a sidéré », a indiqué Harvey Naglie, défenseur des investisseurs. « Ce sont des frais qui rongent les rendements des investisseurs, et si les personnes qui vendent ces fonds ne peuvent pas les expliquer clairement, leurs clients restent dans l’ignorance. »

Le coût constitue l’un des meilleurs indicateurs de réussite à long terme d’un fonds, selon le plus récent rapport Fund Family Digest de Morningstar.

« Au Canada, où les frais demeurent relativement élevés par rapport à d’autres marchés, cette relation est particulièrement importante, » souligne le rapport.

Morningstar classe Vanguard et Fidelity International parmi les meilleurs gestionnaires d’actifs de grande taille au Canada, y compris ceux appartenant à des banques, en matière de rendements ajustés au risque et nets de frais.

Interrogé sur la possibilité que l’amélioration de la compétence des représentants en FCP permette de corriger le manque de compréhension des RFG mis en évidence par le sondage, Harvey Naglie a réagi avec scepticisme : « Je ne pense pas que le représentant le plus compétent et le mieux intentionné au monde puisse offrir un meilleur résultat pour l’investisseur si la culture de vente dans les réseaux bancaires ne change pas. »

Pression à la vente et conseils biaisés

Une constatation clé du sondage, qui, rappelons-le, portait sur la culture de vente, est que 25 % des représentants ont affirmé que des produits ou services contraires à l’intérêt du client avaient été recommandés au moins « parfois ».

Selon les régulateurs, ce résultat pourrait être lié à la pression pour atteindre des objectifs de vente et à l’utilisation de tableaux de bord de rendement pour suivre ces cibles.

« La combinaison d’incitatifs axés sur le volume des ventes et d’une gamme de produits maison est une recette explosive qui risque fort de nuire aux investisseurs, » a déclaré Harvey Naglie.

Les conclusions du sondage indiquent que les conseils donnés en succursale constituent l’un des points faibles des réformes axées sur le client — ou du moins de ce que ces réformes cherchaient à accomplir, soit faire en sorte que les conseillers en services financiers (ou représentants, dans ce cas) agissent dans l’intérêt supérieur du client, a indiqué Ian Tam dans un courriel.

Les régulateurs ont précisé qu’ils mènent actuellement des examens de conformité auprès des courtiers appartenant à des banques, en lien avec les résultats du sondage; une mesure qui a suscité un certain scepticisme.

Après ces examens, les régulateurs ont indiqué qu’ils allaient « examiner les outils réglementaires disponibles et déterminer si d’autres mesures sont nécessaires pour assurer la conformité continue aux lois sur les valeurs mobilières ».

Le plan d’activités 2026-2028 de la CVMO fait référence aux réformes axées sur le client et aux conflits d’intérêts, « y compris ceux liés à la gamme de produits d’une firme ».

De son côté, le plan d’activités 2025-2028 des ACVM prévoit de réviser l’Instruction nationale 81-105 sur les pratiques de vente des fonds communs de placement, à la lumière des réformes axées sur le client, et mentionne explicitement les pratiques de vente des distributeurs principaux.

Compte tenu des résultats du sondage, Ian Tam accueille favorablement la publication prochaine des lignes directrices sur les réformes axées sur le client, qu’il estime devoir inclure les canaux de distribution exclusivement maison.

« Les conseils donnés en succursale constituent la pierre angulaire de nos plus grandes institutions financières, et souvent le premier point de contact pour les nouveaux investisseurs et les nouveaux arrivants au pays, dit-il. Une clarification de la part de nos régulateurs est plus que nécessaire. »

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Actions privilégiées : marché rétréci, mais payant https://www.finance-investissement.com/edition-papier/actions-privilegiees-marche-retreci-mais-payant/ Wed, 08 Oct 2025 10:03:18 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=110242 FOCUS FNB — Malgré la baisse du nombre de titres en circulation, les actions privilégiées renouent avec de solides rendements.

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Le marché canadien des actions privilégiées est en déclin, mais les investisseurs qui détiennent ces titres à dividendes, ainsi que les fonds qui les possèdent, ont de bonnes raisons de se réjouir.

Après des pertes marquées en 2022, environ –18 % pour la catégorie, les actions privilégiées ont connu un rebond spectaculaire, enregistrant des gains de l’ordre de 25 % l’an dernier. Leur progression se poursuit d’ailleurs en 2025.

Près de 80 % du marché canadien des actions privilégiées est composé de titres à taux révisable, dont les dividendes sont ajustés tous les cinq ans en fonction du rendement des obligations fédérales à cinq ans. Ces titres avaient plongé lorsque les révisions sont survenues en période de taux planchers, mais ils bénéficient aujourd’hui pleinement de la remontée des taux. Les investisseurs semblent d’ailleurs persuadés que ceux-ci ne reviendront pas à leurs creux d’autrefois.

Aujourd’hui, la valeur totale du marché s’élève à environ 46 milliards de dollars (G$), contre 70 G$ il y a cinq ans, selon Nicolas Normandeau, gestionnaire de portefeuille chez Fiera Capital. La firme montréalaise gère le Global X Active Preferred Share ETF (HPR), doté d’environ 920 millions de dollars (M$) d’actifs.

Rien que dans les neuf premiers mois de 2025, environ 4,4 G$ d’actions privilégiées ont été rachetées. Les banques et compagnies d’assurance privilégient désormais les billets de capital à recours limité (limited recourse capital notes ou LRCN), un instrument de capital réglementaire portant intérêt et dont les paiements sont déductibles d’impôt pour l’émetteur. Les entreprises non financières suivent la tendance en remplaçant leurs actions privilégiées par des titres hybrides à intérêt.

Résultat : les institutions et autres investisseurs dont les titres ont été rachetés se livrent concurrence pour reconstituer leurs portefeuilles, ce qui fait grimper les prix. « C’est un moteur important de la vigueur du marché depuis les creux de 2022 », souligne Nicolas Normandeau.

Le iShares S&P/TSX Canadian Preferred Share Index ETF (CPD), dont l’actif est de 1 G$, affiche un rendement de 23,9 % en 2024 et de 11,4 % depuis le début de 2025 jusqu’à la fin de septembre. Or, l’investissement passif dans cette catégorie reste volatil : le même FNB avait perdu 18,4 % en 2022 et détient une cote D de Fundata Canada ainsi qu’une note deux étoiles de Morningstar.

Une approche indicielle différente est celle du FINB BMO échelonné actions privilégiées (ZPR) (1,4 G$), dont le portefeuille contient des actions privilégiées à taux révisable est réparti également entre des échéances d’un à cinq ans. Cette structure réduit la volatilité liée aux variations des taux à cinq ans et améliore le rendement ajusté au risque.

La plupart des fonds négociés en Bourse (FNB) d’actions privilégiées sont gérés activement. Ils offrent un avantage distinct grâce à la sélection de titres au Canada et à la possibilité d’inclure des actions privilégiées américaines, des LRCN ou d’autres instruments hybrides des deux côtés de la frontière.

« L’idée est de faire sa propre analyse fondamentale et de choisir ses titres en fonction de la structure », explique Marc-André Gaudreau, vice-président et gestionnaire principal du Dynamic Active Preferred Shares ETF (DXP) chez Placements Dynamique.

Le marché des actions privilégiées étant peu liquide par rapport aux autres types de titres à revenu fixe, le potentiel de surperformance par rapport à un indice est élevé, ajoute-t-il. Son FNB, l’un des mieux cotés du secteur, affiche d’ailleurs cinq étoiles Morningstar.

Parmi les autres fonds performants, on retrouve le Global X Active Preferred, le FNB NBI Active Canadian Preferred Shares et le TD Active Preferred Share ETF.

« La flexibilité de notre approche est essentielle, précise Marc-André Gaudreau. Nous ne sommes pas obligés de rester uniquement dans le marché des actions privilégiées à valeur nominale de 25 $. Nous pouvons aller aux États-Unis ou sur le marché institutionnel. » Les titres hybrides et LRCN figurent également dans le portefeuille du fonds Dynamic.

De son côté, Nicolas Normandeau surpondère les actions privilégiées à taux révisable plutôt que les perpétuelles à taux fixe. Il favorise celles dont les rendements de révision sont faibles à moyens et qui se négocient à escompte, car elles offrent à la fois un potentiel de gain en capital et un risque moindre d’être rachetées.

Le portefeuille de Fiera met aussi l’accent sur la qualité du crédit. « Dans l’environnement actuel, il n’est pas rentable de s’exposer à des émetteurs plus faibles », dit-il. Il ajoute que les LRCN et les hybrides offrent une diversification intéressante, même s’ils génèrent un revenu d’intérêt pleinement imposable. « S’ils sont bien évalués, ils méritent leur place », avance-t-il.

Les fonds investis dans des privilégiées américaines, en revanche, ont eu de la difficulté ces dernières années. Le fonds Brompton Flaherty & Crumrine Investment Grade Preferred ETF, tout comme le FINB BMO actions privilégiées de sociétés américaines et le Fonds d’actions privilégiées américaines Purpose, ont pris un retard considérable par rapport à leurs homologues canadiens.

Or, Marc-André Gaudreau envisage d’augmenter son exposition aux titres américains, jugeant que le marché canadien est passé d’« extrêmement bon marché » en 2022 à « cher ». Il s’attend aussi à ce que la raréfaction de l’offre au Canada cesse de soutenir autant les prix.

Le marché américain, d’environ 600 G$ US, est plus vaste et plus diversifié, explique Chris Cullen, vice-président principal et chef des FNB chez Brompton Funds à Toronto. Il comprend davantage de structures à taux fixe, à taux réinitialisé ou à taux variable différé, les premières étant majoritaires.

Pour cette raison, selon Chris Cullen, le marché américain « ne court pas après les rendements à la hausse comme à la baisse », contrairement au marché canadien, fortement pondéré vers des titres à réinitialisation de taux de cinq ans. Le FNB de Brompton offre également, pour la majorité de son portefeuille, plus de trois ans de protection contre un rachat anticipé par l’émetteur, qui permettrait de le remplacer par un titre offrant un rendement inférieur.

Enfin, une alternative aux FNB d’actions privilégiées se trouve dans les stratégies de sociétés scindées, dont la plus importante est le Brompton Split Corp. Preferred Share ETF (SPLT) (610 M$). On retrouve aussi le Quadravest Preferred Split Share ETF parmi ces fonds, classés dans la catégorie « crédit alternatif », qui investissent dans des actions privilégiées émises par des sociétés à capital scindé.

Selon Chris Cullen, ces titres ressemblent aux privilégiées à taux révisable, mais avec des dispositions plus favorables aux investisseurs. « Les révisions reflètent davantage les conditions du marché que des formules prédéterminées. Les rendements ont été plus élevés que ceux du marché canadien des actions privilégiées, et moins volatils. Ils peuvent être une composante très intéressante d’un portefeuille de revenu fixe », résume-t-il.

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Préférences des investisseurs et performances vont souvent de pair https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/preferences-des-investisseurs-et-performances-vont-souvent-de-pair/ Fri, 15 Aug 2025 09:51:25 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=108945 Particulièrement lorsqu’il s’agit de nouveaux fonds.

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Les investisseurs sont attirés par les nouveaux fonds d’investissement qui publient régulièrement la composition de leur portefeuille, ainsi que ceux gérés par des professionnels titulaires du titre CFA (Chartered Financial Analyst) ou par des femmes, selon une étude mondiale de Morningstar. Ces préférences ne sont pas anodines : elles s’alignent souvent avec de meilleures performances.

L’étude a analysé 57 512 fonds figurant dans la base de données internationale de Morningstar, tous ayant moins de 12 mois d’existence. La période d’échantillonnage s’étendait de janvier 2005 à mars 2013. Lee Davidson, responsable de la recherche quantitative, Madison Sargis, analyste quantitative, et Timothy Strauts, analyste senior, ont rédigé le rapport.

L’étude a exploré la relation entre les préférences observées des investisseurs pour les fonds nouvellement lancés et les résultats finaux obtenus par ces derniers, en examinant les flux cumulés sur 36 mois et les rendements cumulés ajustés au risque sur 36 mois.

Les chercheurs de Morningstar ont toutefois noté que la plupart des flux de fonds « ne sont pas dus aux actions des investisseurs particuliers, mais sont le résultat d’une interaction complexe entre un conseiller, une institution et une plateforme ».

« Ce sont les types de fonds nouvellement lancés qui ont le mieux réussi à naviguer dans le réseau des canaux de distribution et qui ont le plus séduit les conseillers », observent les chercheurs dans leur rapport.

La divulgation stimule les flux

L’une des principales conclusions de l’étude est que la divulgation des titres en portefeuille génère des flux plus importants et est corrélée à des rendements futurs plus élevés.

Les investisseurs accordent une grande importance au fait qu’un fonds communique des informations sur ses participations au cours de la première année suivant son lancement et apprécient particulièrement les mises à jour fréquentes, indique le rapport.

Toutefois, les chercheurs précisent qu’ils ne pensent pas que la relation entre la divulgation du portefeuille et des rendements ajustés au risque plus élevés soit causale.

« Nous pensons plutôt que les causes sous-jacentes de la divulgation fréquente et des rendements plus élevés pourraient être communes : une stratégie de meilleure qualité, une plus grande confiance des gestionnaires, une gestion rigoureuse de l’entreprise et un processus d’investissement solide », analysent les auteurs.

L’étude a également révélé que les nouveaux fonds gérés par des titulaires du titre de CFA obtiennent de meilleurs résultats et attirent davantage les investisseurs.

D’autres titres indiquant un niveau d’études supérieur, tels que les titres de Certified Financial Planner ou de Chartered Alternative Investment Analyst, sont également susceptibles de trouver un écho favorable auprès des investisseurs, selon le rapport.

« Les investisseurs ont une connaissance imparfaite des capacités d’un gestionnaire, ils sont donc susceptibles d’utiliser le titre de CFA comme indicateur de compétence et de niveau d’études », indique-t-il.

Les femmes surperforment

L’étude souligne également que les gestionnaires de portefeuille féminines attirent davantage d’actifs, avec des flux de fonds plus importants dans les catégories actions et obligations.

Les chercheurs estiment que cela peut s’expliquer par le fait que peu de femmes progressent dans le secteur de la gestion de fonds, probablement en raison des obstacles importants auxquels elles sont confrontées, et que, par conséquent, celles qui deviennent gestionnaires de portefeuille devraient obtenir des performances supérieures à la moyenne des gestionnaires de portefeuille masculins.

« Notre raisonnement implique qu’une gestionnaire de portefeuille est synonyme pour un investisseur de compétences de gestion supérieures, ce qui se traduit par une association positive entre les flux et le genre », écrivent-ils.

Dans le même temps, les chercheurs rappellent que le sexe n’était pas un indicateur approprié des compétences.

« Un gestionnaire de portefeuille n’est pas intrinsèquement meilleur dans la gestion d’un fonds en raison de son sexe, quels que soient les obstacles rencontrés dans son évolution de carrière. Nous ne sommes donc pas surpris de constater des résultats peu concluants », peut-on lire dans le rapport.

L’étude révèle également que les investisseurs ont tendance à se tourner vers les fonds détenus par leurs gestionnaires de portefeuille. Ces fonds ont également tendance à obtenir de meilleurs résultats.

L’étude n’a pas fait de distinction entre les niveaux auxquels les gestionnaires de portefeuille détenaient leurs propres fonds, mais a noté si un seul gestionnaire avait investi au moins 1 $ dans le fonds.

« En l’absence d’informations historiques sur les décisions prises par un gestionnaire, les investisseurs utilisent les participations financières des gestionnaires dans les nouveaux fonds comme indicateur de leur gestion, indique le rapport. Cette décision s’est avérée significative et positive en termes de rendements futurs plus élevés. »

Parmi les autres conclusions clés de l’étude, on peut citer le fait :

  • que des frais élevés nuisent aux flux de nouveaux fonds et aux rendements futurs ajustés au risque,
  • que les gestionnaires d’actifs détenant une part de marché importante sont avantagés lors du lancement de nouveaux fonds
  • et que le lancement de fonds en période de tension économique a tendance à avoir un effet positif sur les performances futures.

Les chercheurs ont relevé plusieurs limites dans le rapport, mais ont souligné qu’aucune étude d’une telle envergure sur l’essor et le déclin des nouveaux fonds n’avait été menée auparavant.

« À notre connaissance, aucun ensemble de données plus vaste n’a jamais été constitué pour aborder cette question. En effet, cette étude est peut-être la première du genre », disent-ils dans le rapport.

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Le Canada résiste à la réduction des fonds durables https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/le-canada-resiste-a-la-reduction-des-fonds-durables/ Thu, 01 May 2025 11:04:11 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=106985 L’Europe enregistre les premières sorties de capitaux de son histoire, les États-Unis continuent de mener le mouvement de repli.

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Alors que les fonds d’investissement durables et les fonds négociés en Bourse (FNB) ont enregistré des sorties de fonds record au premier trimestre à l’échelle mondiale, le Canada a nagé à contre-courant, étant l’un des rares marchés à enregistrer des flux positifs dans les fonds durables, selon un nouveau rapport de Morningstar DBRS.

Au cours des trois premiers mois de l’année, les investisseurs ont retiré 8,6 milliards de dollars (G$ US) des fonds durables mondiaux.

Ces sorties de fonds record ont eu lieu « dans un contexte de nouveaux défis géopolitiques et d’une intensification de la pression environnementale, sociale et de gouvernance », selon le rapport.

Alors que les investisseurs américains ont ouvert la voie, avec 6,1 G$ US de sorties trimestrielles — ce qui marque le dixième trimestre consécutif de flux négatifs — les investisseurs européens ont suivi le mouvement pour la première fois, en retirant 1,2 G$ US des fonds durables.

« Jusqu’au dernier trimestre, les fonds durables européens avaient constamment attiré des flux trimestriels positifs, indique le rapport. Au cours du dernier trimestre, cependant, pour la première fois depuis au moins 2018, les fonds durables européens ont subi des sorties, contrairement aux fortes entrées enregistrées par leurs homologues conventionnels. »

Le changement en Europe a été attribué, en grande partie, au changement de politique des États-Unis, y compris les nouvelles mesures politiques anti-ESG (environnement, social, gouvernance) — telles que les décrets contre les politiques de diversité, d’équité et d’inclusion (DEI) des entreprises, et leur nouvelle approche hostile à la lutte contre le changement climatique.

« Pour certains investisseurs européens, le recul des engagements ESG des entreprises américaines a créé une hésitation, sapant le sentiment d’alignement mondial sur les objectifs de climat et de durabilité », explique le rapport.

« Cette hésitation est encore aggravée par l’évolution de l’agenda réglementaire européen et du paysage des fonds ESG, tandis que les préoccupations persistantes en matière de performance — en particulier dans des secteurs déjà difficiles tels que l’énergie propre — continuent de peser sur l’appétit des investisseurs pour les stratégies de durabilité », précise-t-il.

Malgré le changement en Europe, qui représente la majeure partie de l’investissement durable (84 % des actifs mondiaux), l’un des rares points positifs pour le secteur des fonds durables est le Canada, qui a enregistré de créations nettes de 285 millions de dollars américains (M$ US) au cours du premier trimestre.

Cela représente une « hausse notable », comparée aux 52 M$ US de rachats au cours du trimestre, note Morningstar.

En particulier, les fonds passifs ont attiré 445 M$ US, tandis que les fonds actifs ont enregistré 160 M$ US de sorties trimestrielles.

« Avec 247 M$ US de créations nettes, les fonds à revenu fixe ont attiré la majeure partie (87 %) des entrées dans l’univers des fonds durables canadiens au cours du premier trimestre », indique le rapport.

Avec le Canada, l’Australasie (Australie et Nouvelle-Zélande) est la seule autre région à avoir enregistré des flux nets positifs au premier trimestre, selon le rapport.

Pourtant, malgré la résurgence des flux nets pour les fonds durables canadiens, les actifs sous gestion dans ces fonds ont diminué au premier trimestre, note Morningstar — le total des actifs sous gestion a diminué de 0,9 % au cours du trimestre pour atteindre 36,7 G$ US.

Les actifs mondiaux des fonds durables ont également baissé au premier trimestre, de 0,7 %, pour atteindre 3,16 trillions de dollars américains à la fin du trimestre, « reflétant la faiblesse du marché boursier américain », selon Morningstar.

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Les options d’investissement halal se multiplient pour les clients musulmans https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/les-options-dinvestissement-halal-se-multiplient-pour-les-clients-musulmans/ Wed, 09 Apr 2025 10:13:17 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=106128 La demande d’offres de patrimoine conformes aux principes de l’islam est en plein essor.

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En 2012, Danish Baig a décroché son premier emploi à la sortie de l’université et a commencé à épargner suffisamment d’argent pour investir. Mais il s’est vite rendu compte que la plupart des options d’investissement conventionnelles, y compris le régime d’épargne retraite collectif de son entreprise, ne correspondaient pas à ses valeurs religieuses.

Danish Baig, Canadien de confession musulmane, n’a pas pu trouver d’investissements « halal », c’est-à-dire conformes aux principes de l’islam.

« Il n’y avait rien sur le marché qui soit vraiment adapté et accessible, explique Danish en entrevue. Pendant les deux premières années, j’ai principalement investi dans l’or physique. Cela semblait être un moyen de protéger les actifs. »

Aujourd’hui, il se réjouit de voir davantage de produits et de services d’investissement halal au Canada, qui offrent plus de possibilités de création de richesse et de croissance. Il investit dans des actions et des FNB conformes à la charia, la loi religieuse de l’islam, qui découle du Coran.

Pourtant, Danish Baig et les experts en finance islamique du pays affirment qu’il reste beaucoup à faire pour répondre à la demande croissante de produits et de services d’investissement halal au Canada, où quelque 1,8 million de musulmans représentent des milliards de dollars d’investissement inexploités.

« Il y a une demande et un besoin en la matière », affirme Hash Assad, un consultant financier exécutif basé à Calgary et travaillant pour Assad Wealth Management, qui opère sous la bannière d’IG Gestion de patrimoine.

Qu’est-ce qu’un investissement halal?

Pour qu’un investissement soit considéré comme halal, il doit passer par quelques niveaux de conformité identifiés par les érudits islamiques et des organismes tels que Accounting and Auditing Organization for Islamic Financial Institutions (AAOIFI).

Hash Assad décrit le premier niveau comme un processus qui filtre les investissements dans des choses « haram » ou interdites par la loi islamique. Il s’agit de l’alcool, du tabac, des armes, du porc, des jeux d’argent et de la pornographie.

Le deuxième niveau consiste à « examiner les entrailles » des entreprises. Selon les lignes directrices de l’AAOIFI, les entreprises sont disqualifiées si leur niveau d’endettement dépasse 33 % de leur valeur marchande ou si plus de 5 % de leurs revenus proviennent d’activités haram.

« L’une de mes actions préférées de tous les temps est Costco, mais je ne peux pas l’acheter », souligne Hash Assad, notant que les ventes d’alcool du détaillant représentent plus de 5 % de son chiffre d’affaires. Il existe également un ratio de purification des dividendes qui détermine le pourcentage des revenus de dividendes d’un investisseur générés par des sources haram qui doivent être purifiés (donnés à des œuvres de charité) pour se conformer aux principes islamiques.

En outre, l’investissement halal exclut les produits dérivés, les options et les opérations à terme, et interdit de percevoir ou de payer des intérêts, de sorte que les obligations et les instruments de dette conventionnels sont exclus.

Les sukuks, ou obligations islamiques, sont une alternative conforme à la charia aux obligations conventionnelles. Il s’agit essentiellement d’instruments hybrides qui combinent des actions (parts de propriété d’un actif ou d’un projet sous-jacent) et des caractéristiques de la dette (paiements périodiques fixes et paiements de coupons).

L’investissement halal est similaire à l’investissement responsable en ce sens qu’ils alignent tous deux les choix d’investissement sur des principes moraux, souligne Sameer Azam, gestionnaire de portefeuille et conseiller en gestion de patrimoine chez RBC Dominion Securities à Mississauga, en Ontario.

Sameer Azam souligne également que l’investissement responsable n’est pas réservé aux investisseurs musulmans. « Tout le monde peut en bénéficier, car les principes sont très universels. »

Demande de produits et de services conformes à la charia

Selon les données de Morningstar, les actifs mondiaux conformes à la charia ont doublé, passant de 30,3 milliards de dollars (G$) en février 2013 à 60,4 G$ en février 2023. Cependant, le cabinet d’études a précisé que ces chiffres sont probablement sous-estimés, certains véhicules d’investissement n’ayant pas déclaré leurs actifs sous gestion. Par ailleurs, le nombre de fonds communs de placement et de fonds négociés en Bourse (FNB) conformes a également plus que doublé au cours de cette période, passant de 327 à 669.

De nombreux progrès ont été réalisés au cours des deux dernières décennies pour sensibiliser les investisseurs et leur permettre d’accéder aux produits et services d’investissement halal au Canada. Le pays a accueilli des fonds d’investissement conformes à la charia de sociétés telles que Wealthsimple et Placements Mackenzie, des portefeuilles halal de sociétés telles que Manzil et ShariaPortfolio Canada et des services de planification financière halal de grandes banques et de sociétés de gestion de patrimoine telles que Canadian Islamic Wealth et IG Gestion de patrimoine. En outre, le budget fédéral de 2024 prévoit d’élargir l’accès aux prêts hypothécaires halal.

La demande pour ces produits et services était « correcte au début, mais elle est aujourd’hui en pleine expansion », car de plus en plus de musulmans pratiquants prennent conscience des possibilités qui s’offrent à eux, explique Hash Assad, qui a été pendant 20 ans l’une des forces motrices de la finance islamique au Canada. C’est pourquoi il souhaite mettre sur le marché davantage de produits d’investissement halal et élargir son équipe de gestion de patrimoine pour servir davantage de clients musulmans.

Cette demande croissante a été alimentée par l’augmentation de la population musulmane au Canada, analyse Mohamad Sawwaf, fondateur et PDG du fournisseur de services financiers halal et fintech Manzil, basé à Toronto et lancé en 2020. En 2001, 2 % de la population canadienne (soit 580 000 personnes) s’identifiait comme musulmane. Ce pourcentage a augmenté pour atteindre 4,9 % en 2021, ce qui correspond à environ 1,8 million de personnes, selon les données de Statistique Canada.

Selon Mohamad Sawwaf, le marché est si vaste qu’il n’est pas possible pour une seule entreprise comme Manzil de le desservir.

« Il y a plusieurs institutions qui peuvent créer des produits pour servir cette clientèle et, bien sûr, cela crée de la concurrence, ce qui conduit à plus d’innovation, et c’est bon pour le consommateur, n’est-ce pas ? »

Manzil, qui propose des prêts hypothécaires conformes à la charia, a une liste d’attente pour plus de 10 milliards de dollars de prêts hypothécaires, mais Mohamad Sawwaf estime que la demande potentielle pour ce produit de prêt alternatif est probablement beaucoup plus élevée.

Sa société s’est développée au fil des ans, en acquérant Canadian Islamic Wealth, une société de gestion de patrimoine spécialisée dans l’investissement halal, et Muslim Will, une plateforme de testaments numériques halal. Elle entrera bientôt sur le marché américain, avec l’acquisition récente d’Aghaz Investments, un conseiller en investissement enregistré auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis.

L’entreprise envisage également de se lancer dans les produits bancaires de base, tels que les comptes chèques et les comptes d’épargne, parmi d’autres plans d’expansion, rapporte Mohamad Sawwaf.

« Le secteur de la finance islamique est tellement naissant que tout est encore possible », précise-t-il.

Sameer Azam abonde dans le même sens, affirmant que la finance islamique au Canada est encore « en cours de construction ».

Les options de revenus fixes conformes à la charia font particulièrement défaut, soutient-il, notant qu’il n’y a pas d’options de sukuk dans le pays.

« C’est là que se situe la lacune », martèle Sameer Azam. Étant donné que le marché obligataire conventionnel n’est pas une option, les investisseurs musulmans doivent se tourner vers les bourses, les sociétés de courtage et les plateformes d’investissement en ligne en Europe ou aux États-Unis pour accéder aux obligations sukuk. « C’est très difficile. Le problème de l’offre et de la demande de sukuks est très important. »

Sameer Azam laisse également entendre qu’il existe une « énorme demande » de services de gestion de patrimoine halal. Son équipe spécialisée à la RBC s’agrandit afin de recruter davantage de conseillers ayant cette expertise.

« J’ai commencé par moi-même. Aujourd’hui, nous sommes quatre, raconte-t-il. Nous avons l’impression de n’en être qu’au début, mais cela prend du temps. »

Une demande croissante

Les experts en finance islamique soulignent deux éléments nécessaires au développement de la finance islamique au Canada : plus d’éducation et plus de produits conformes à la charia.

Hash Assad organise chaque mois des webinaires éducatifs qui couvrent un large éventail de sujets, notamment la signification de l’investissement halal, la façon de rédiger un testament islamique et la manière d’acheter une maison dans le respect de la charia. Il souligne que cette formation est importante en raison de la responsabilité accrue qu’implique le fait de conseiller des clients musulmans.

« Si vous donnez le mauvais conseil, vous compromettez l’existence même de l’individu, prévient Hash Assad. C’est littéralement le paradis ou l’enfer. »

Le fait de disposer d’un plus grand nombre de produits financiers conformes à la charia aiderait également les conseillers à recommander des produits halal sans avoir à effectuer leur propre travail intensif de diligence raisonnable, souligne Hash Assad.

« Si je vois que ce produit existe, tout ce que j’ai à faire, c’est de le prendre. Il répond à leurs besoins, et c’est tout », déclare-t-il.

Tous les conseillers auraient intérêt à suivre une formation ou un programme d’éducation sur l’investissement halal afin de disposer des outils et de l’expérience nécessaires au cas où ils rencontreraient un client musulman, estime Mohamad Sawwaf.

« Les musulmans canadiens ont un bilan très, très solide. Ils ont un très fort pouvoir d’achat. Il est possible d’attirer des dizaines de milliards de dollars dans le secteur de l’investissement et des centaines de milliards de dollars dans le secteur des prêts hypothécaires si l’on dispose du bon produit et de la bonne formation pour pouvoir conseiller cette clientèle particulière. »

Sameer Azam estime qu’il est plus logique que ce soient des spécialistes plutôt que des généralistes qui se concentrent sur cet espace, mais il reconnaît qu’une meilleure formation serait utile.

Selon lui, une partie de cette formation pourrait consister à démystifier les investissements halal, notamment ceux qui suggèrent qu’ils présentent un risque élevé ou qu’ils ne sont pas performants.

Les données de S&P Global montrent que « sur le long terme, les indices islamiques ont tendance à afficher des performances similaires à celles des indices de référence conventionnels. Pour la période de 15 ans se terminant le 31 juillet 2019, le S&P 500 Shariah a affiché un rendement total annualisé de 10,2 %, tandis que le S&P 500 a gagné 9,1 %. »

« Je pense que c’est le secret le mieux gardé, car bien souvent les investisseurs pourraient dire : “Eh bien, vous filtrez toutes ces choses. Comment vais-je gagner de l’argent ? Ou comment va-t-elle se développer ? Comment vais-je pouvoir suivre l’inflation ?” Ou bien le mythe est : “Oh, c’est trop risqué” », rapporte Sameer Azam.

Danish Baig est d’accord.

« Si vous regardez les portefeuilles halal, les indices et les FNB conformes à la charia qui existent, vous verrez souvent qu’ils ont de meilleures performances que les véhicules traditionnels non conformes à la charia, assure-t-il. En investissant dans des produits halal, vous ne faites donc pas nécessairement de compromis. »

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Un entrepreneur qui prise la diversification https://www.finance-investissement.com/edition-papier/produits-et-assurances/un-entrepreneur-qui-prise-la-diversification/ Mon, 11 Nov 2024 05:17:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=103866 Parmi ses fonds de titres à revenu fixe.

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Conseiller qui navigue à travers l’incertitude actuelle des marchés en privilégiant la diversification et les titres à revenu fixe, Frédéric Gariépy-Ladouceur est également propriétaire de Croissance Capital, à Sherbrooke.

Ce natif de Montréal est tombé en amour avec la région de Sherbrooke après avoir terminé un bac en administration à l’université de la ville ; il y a d’ailleurs trouvé l’amour de sa vie, ce qui l’a amené à s’y installer. Après un passage prolongé chez iA Groupe financier (alors l’industrielle Alliance), où il a tour à tour touché au conseil et à l’administration, se faisant la main pour ses responsabilités actuelles, il est devenu seul propriétaire de Croissance Capital, un cabinet de services financiers de dix conseillers en activité depuis 25 ans.

En l’espace de trois ans, il a fait passer les effectifs à 50 conseillers. C’est un fait d’armes rare dans le conseil financier, mais ce n’est pas ce dont il est nécessairement le plus fier. Il prise davantage le réseau qu’il a tissé autour de lui. « Dans mon parcours des quinze dernières années, dit-il, le plus important, c’est le réseau de relations qui se sont mises en place où je suis en lien avec des gens qui sont plus préoccupés de personnes que de leur poche. »

Sa vision des marchés actuels s’inscrit sous le signe de la complexité, de la volatilité et de l’incertitude. « Jusqu’en 2020, observe-t-il, l’environnement était plus contrôlé, mais les contrôles ne sont plus là. En deux ans, les taux ont monté et baissé, on parle de récession depuis trois ans, mais elle n’arrive jamais, le contexte géopolitique est complexe, la technologie est en forte croissance. Je regarde beaucoup le VIX, “l’indice de la peur”, et j’y constate des variations très fortes dans les trois dernières années. Tout semble bouger plus rapidement. »

Dans un tel contexte, l’entrepreneur privilégie la diversification par-dessus tout, tant dans la géographie que dans les actifs, tout particulièrement dans les obligations, catégorie que privilégie sa sélection de trois fonds. « C’est une catégorie d’actif qui a été laissée pour compte, mais qui a gagné beaucoup en intérêt avec la hausse, et maintenant avec la baisse, des taux. Elle joue de nouveau pleinement son rôle de protection du capital, de production de revenu et même de croissance des rendements, sans obliger à s’aventurer dans les zones plus risquées des titres à haut rendement. Et je privilégie une gestion très active de façon à trouver les titres gagnants. »

FONDS UNIVERS OBLIGATAIRE

Manufacturier : Gestion de capital PenderFund

Offre initiale du fonds : février 2020

Actif sous gestion (ASG) (31 août 2024) : 73 M$

Ratio de frais de gestion (RFG) : 0,65 %, série F

Rendement depuis la création : 3,1 %

Ce fonds coté 5 étoiles par Morningstar se distingue par des résultats nettement au-dessus de ses indices de référence, le Morningstar Global Core Bond et le Canada Fund Global Fixed Income. Alors que les deux indices n’avaient pas réussi à générer des rendements positifs depuis 2020, ce fonds de Pender s’est confortablement maintenu en terrain positif. Pour la dernière année, il montre une hausse deux fois plus forte que celle de l’indice Morningstar, soit 11,3 % contre 6,1 %.

« C’est un fonds de base dans mon portefeuille obligataire », affirme Frédéric Gariépy-Ladouceur. Bien que l’historique du fonds semble court, il reproduit en fait un fonds original qui existe depuis 2009 et qui était concentré dans les titres de société. La nouvelle entité y a ajouté une forte composante de titres gouvernementaux. « J’aime particulièrement cette flexibilité de pouvoir aller chercher des titres d’entreprises à haut rendement et des titres de qualité investissement où il est maintenant surpondéré. »

Le conseiller se dit très attentif aux ratios de capture, autant à la hausse qu’à la baisse. Ils sont notables:46,2% et 9,1 % respectivement.

PORTEFEUILLE REVENU ALTERNATIF

Manufacturier : R.E.G.A.R. Gestion Privée

Offre initiale du fonds : novembre 2022

Actif sous gestion (ASG) (31 juillet 2024) : 106 M$

Ratio de frais de gestion (RFG) : 1,0 %, série F

Rendement annualisé depuis la création : 6,9 %

Comme pour le fonds précédent, nous avons ici un fonds bien jeune, mais dont les 13 sous-jacents sont la plupart actifs depuis que la catégorie des fonds alternatifs liquides a été officiellement reconnue au Canada en 2018. On y retrouve par exemple deux fonds de Picton Mahoney Asset Management, deux de Fonds Dynamique et deux autres de Gestion mondiale d’actifs CI. C’est donc un fonds de fonds axé sur le revenu plutôt que sur les obligations et qui vise trois objectifs primaires dans sa sélection de portefeuilles : une faible corrélation avec les principaux indices d’actions et d’obligations, une faible volatilité totale et des rendements similaires ou supérieurs aux titres à revenu fixe. Un autre aspect crucial : les stratégies mises de l’avant doivent avoir une faible corrélation entre elles. Ces stratégies sont nombreuses : vente à découvert, arbitrage, occasions de crédit, marché neutre, rendement absolu, actions privées, etc.

« RGP est allé chercher les meilleurs fonds alternatifs pour composer un seul portefeuille avec lequel je m’assure d’être positionné pour tous les marchés, dans toutes les sphères des alternatifs. Avec une corrélation minimisée, ça diminue l’écart-type et la volatilité. »

CATÉGORIE PORTEFEUILLE D’OBLIGATIONS SANS CONTRAINTE

Manufacturier : Financière Canoë

Offre initiale du fonds : août 2023

Actif sous gestion (ASG) (31 août 2024) : 367 M$

Ratio de frais de gestion (RFG) : 0,99 %, série F

Rendement annualisé depuis la création : 6,6 %

Ici encore, nous avons affaire à un fonds qui en enveloppe un autre, de la société américaine Reams Asset Management, d’Indianapolis. Or, ce dernier fonds présente une longue feuille de route avec des résultats de 7,47 % depuis 20 ans, nettement supérieurs au 2,42 % de l’indice Bloomberg Global Aggregate.

Ce que Frédéric Gariépy-Ladouceur prise tient à l’offre de ce fonds en catégorie de société, ce que font peu de fonds, juge-t-il. « Dans un compte non enregistré, on peut minimiser les revenus d’intérêt pour privilégier le gain en capital. C’est souvent dans les comptes non enregistrés qu’on trouve les plus gros actifs. »

Il aime la grande flexibilité de l’équipe de gestion, dirigée par Marc Egan, une gestion très active qui fait en sorte que la duration moyenne des titres a été ramenée de 5,8 années à 2,5 années dans la courte période allant d’avril à août 2024. Et ici aussi, les taux de capture à la hausse et à la baisse sont intéressants : 84 % et 12 % respectivement.

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Des centaines de fonds ESG liquidés en 2024 https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/des-centaines-de-fonds-esg-liquides-en-2024/ Fri, 01 Nov 2024 12:15:01 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=103765 En raison d’obstacles réglementaires.

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En 2024, les fonds ESG (environnement, social et gouvernance) ont connu une véritable saignée. En effet, 102 fonds ont été liquidé ou fusionnés par des sociétés européennes, et ce rien qu’au cours du troisième trimestre! Le total atteint ainsi 349 pour l’année, selon une analyse du marché publiée le 24 octobre par Morningstar.

Ces chiffres suggèrent qu’en 2024, nous allons certainement dépasser les 351 fermetures de fonds ESG enregistrées en 2023 en Europe.

Aux États-Unis, on compte 12 liquidations de fonds, dont cinq gérés par BlackRock. Et ce mouvement pourrait s’accélérer alors que de nouvelles règles visant à lutter contre les pratiques trompeuses en matière de vente ESG sont mises en place, note Morningstar.

« Nous nous attendons à ce que les changements dans l’univers des fonds durables s’intensifient dans les mois à venir avant les échéances imminentes des nouvelles réglementations anti-écoblanchiment, y compris les règles de nomination des fonds de l’Union européenne », ont écrit les auteurs du rapport.

Parallèlement à ce mouvement, Morningstar constate que les entrées dans les fonds ESG européens ont diminué et que les rachats de fonds affichant des critères ESG ont ralenti aux États-Unis.

« Le tableau global des flux pour les fonds ESG s’améliore, mais cache des nuances selon les régions », observe Hortense Bioy, responsable de la recherche sur l’investissement durable chez Morningstar Sustainalytics. Notamment, « les entrées nettes dans les fonds ESG ne progressent pas en Europe, le marché leader. »

Des chiffres parlant

Bien que les fonds ESG gérés activement aient enregistréleurs premiers flux nets positifs en cinq trimestres, les flux vers les fonds ESG indiciels ont chuté, atteignant 10 milliards de dollars (G$) en Europe, rapporte Morningstar.

À l’échelle mondiale, les nouveaux investissements ont augmenté au troisième trimestre, totalisant 10,4 G$, contre 6,3 G$ au trimestre précédent. Aux États-Unis, le rythme des rachats a ralenti à 2,3 G$, après des sorties de 4,7 G$ au deuxième trimestre. Les gestionnaires de fonds ESG au Japon ont également constaté une diminution des sorties, tandis que le reste de l’Asie a continué d’attirer de nouveaux fonds portant cette étiquette, selon Morningstar.

Mais, en Europe, où sont détenus plus de 80 % des actifs des fonds ESG dans le monde, les entrées ont chuté de 11,1 G$ à 10,3 G$.

Par rapport au marché plus large, les fonds ESG ont sous-performé. Le taux de croissance organique du segment — défini comme les flux nets par rapport aux actifs totaux — était de 0,33 % pour les fonds ESG, contre 0,77 % pour le marché plus large, a déclaré Morningstar.

Dans l’ensemble, le marché mondial des fonds ESG détient désormais des actifs équivalents à près de 3,3 trillions de dollars, répartis sur environ 7 600 fonds.

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Intérêt mitigé pour les gestionnaires vedettes https://www.finance-investissement.com/edition-papier/focus-sur-lindustrie-des-fcp/interet-mitige-pour-les-gestionnaires-vedettes/ Mon, 16 Sep 2024 04:05:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=102801 Dans certaines conditions, ils peuvent être pertinents.

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Le concept de gestionnaire de portefeuille vedette est simple. Comme dans d’autres disciplines, des individus se démarquent par leur performance, par leur capacité à communiquer, à se mettre en valeur ainsi que par la popularité (lire : « les actifs sous gestion ») qu’elles ou ils en retirent.

Sur certaines périodes, le gestionnaire vedette réussit à obtenir des résultats supérieurs à la moyenne grâce à sa sélection de titres, ce qui justifie ses frais de gestion. Il est élevé au rang de star et moussé par son émetteur de fonds dans ses communications.

Or, des médias traditionnels et spécialisés, données à l’appui, tiennent depuis longtemps un discours faisant la part belle à l’inverse du gestionnaire vedette : la gestion passive. L’avènement de cette méthode d’investissement est une des tendances les plus documentées des deux dernières décennies.

Est-il pertinent d’employer un gestionnaire vedette dans un portefeuille ? Même si la réponse est parfois oui, il importe aussi de se prémunir contre leurs travers potentiels.

Bien qu’il n’existe aucune donnée sur ce que l’on qualifie ici de gestionnaire vedette, examinons l’évolution du secteur de la gestion active. Après tout, le gestionnaire vedette vend son approche différente du marché comme atout.

Comme les fonds communs de placement (FCP) sont majoritairement gérés activement et les fonds négociés en Bourse (FNB) largement en gestion passive, examinons les données sur ces produits.

Après avoir vécu deux années de rachats nets en 2022 et 2023, les FCP canadiens sont en voie de connaître une année de ventes nettes légèrement positive — à peine plus d’un milliard de dollars (G$) de janvier à juillet 2024, selon l’Institut des fonds d’investissement du Canada (IFIC). En comparaison, les FNB canadiens ont attiré plus de 37 G$ sur la même période. Cela signifie-t-il que les gestionnaires actifs sont boudés ? Pas forcément.

Il ne faut pas prendre la croissance des FNB pour une montée unidimensionnelle de la gestion passive. En effet, environ le quart de l’actif sous gestion des FNB au Canada est en gestion active. De nombreux portefeuillistes choisissent les FNB pour des raisons opérationnelles. De plus en plus de FCP, gérés par des vedettes, sont offerts à la fois en fonds communs et en série FNB.

Il y a donc une tendance de l’actif vers le passif, mais il faut creuser pour constater le rythme véritable. En pourcentage de croissance, la gestion passive a un rythme plus élevé. Cependant, en dollars absolus, la gestion active continue d’attirer des capitaux.

Aussi, cette croissance est concentrée chez certains acteurs qui dominent, alors que d’autres subissent une saignée.

Par exemple, au moment d’écrire ces lignes, Fidelity Investments connaissait des entrées nettes de plus de 9 G$ en fonds communs depuis le 1er janvier. S’il y a une firme qui met de l’avant ses gestionnaires vedettes, c’est bien Fidelity.

À contrario, les rachats nets de plus de 6 G$ d’actifs subis par Investissements Manuvie depuis un an, après avoir annoncé la retraite de gestionnaires vedettes de deux de ses plus importants mandats (dont le plus gros), laisse la même impression de l’importance des gestionnaires vedettes dans le succès au Canada.

Les FCP demeurent dominants au pays, avec plus de cinq fois les actifs des FNB, selon l’IFIC.

Au Canada, la part de marché de la gestion passive est passée de 9,8 % en 2014 à 16,4 % en 2023, selon l’étude de PWL Capital The Passive vs. Active Fund Monitor (2023). C’est tout un contraste par rapport aux États-Unis, où la gestion passive a grimpé de 26 % à 47 % de parts de marché de 2014 à 2023, selon la même étude, qui utilise des données de Morningstar.

Examen de la performance 

Comparer la performance entre un fonds à gestion passive et un fonds à gestion active est sans doute l’aspect le plus important et le plus discuté dans le débat « gestion active contre gestion passive », ainsi que dans celui des gestionnaires vedettes.

En moyenne, par année civile, 36 % des gestionnaires se comparant au S&P 500 ont réussi à battre leur indice net des frais, d’après le rapport SPIVA 2023 (Standard & Poor’s Indices Versus Active) américain, qui existe depuis 2001. Au Canada, c’est encore pire, avec un maigre 15 % des gestionnaires de fonds communs se comparant au S&P/TSX qui surclassent leur indice de référence. La période de référence n’est pas aussi longue dans l’étude canadienne, mais les chiffres se ressemblent d’année en année.

Ces données sont la pierre angulaire du discours sur la gestion passive : mieux vaut obtenir le rendement de l’indice, réduit de frais minuscules, car les probabilités défavorisent la gestion active, qui performe chroniquement moins bien.

Or, y a une faille dans ce discours, et elle est en faveur des gestionnaires vedettes : si la majorité des gestionnaires actifs ne réussissent pas à battre leur indice de référence, une minorité performe mieux.

Une étude de Neuberger Berman datant de 2019 et intitulée The Overlooked Persistence of Active Outperformance tend à le confirmer.

En éliminant les fonds du dernier quartile et en utilisant les rendements à long terme plutôt que par année civile (comme les rapports SPIVA) comme base de comparaison, l’étude arrivait aux conclusions suivantes :

  • 84 % des gestionnaires d’actions américaines à grande capitalisation battaient le S&P 500 net des frais au cours de la période de 20 ans terminée le 31 décembre 2018 ;
  • Sur les périodes continues (rolling periods) de cinq ans et dix ans, les 2/3 des gestionnaires des trois premiers quartiles battaient le S&P 500. C’était également vrai des gestionnaires cotés trois étoiles ou mieux par Morningstar ;
  • Les gestionnaires mal cotés réussissaient chroniquement moins bien, tandis que les gestionnaires bien cotés surpassaient l’indice la majorité du temps. L’étude évaluait aussi que durant des périodes de stress extrême de marché, comme la crise financière de 2008 ou l’éclatement de la bulle des technologies du début des années 2000, les gestionnaires actifs ont eu un impact positif sur les rendements.

Deux écoles de pensée s’affrontent

À performance égale, certains préféreront l’indice passif, où il y a peu de frais, sans aucune probabilité que l’atteinte du résultat ait été causée par la chance.

Cette école de pensée est basée sur les données empiriques et la confiance dans le processus : « J’évite les erreurs en m’assurant de participer au marché en général, puisqu’en principe, le marché monte et produit du rendement à long terme. »Ainsi, même si on subit de la volatilité, on peut avoir foi dans le processus et les résultats du passé.

Or, il faut un certain degré de littératie financière pour absorber ce concept et l’intégrer dans le processus d’investissement. Autrement dit, un investisseur laissé à lui-même sans l’apport d’un gestionnaire crédible et bien structuré pourrait laisser ses émotions l’emporter en certaines circonstances. Par exemple, vendre en pleine crise alors que les marchés s’effondrent.

D’autres préféreront bénéficier des perspectives rassurantes d’un gestionnaire chevronné. C’est notamment là que les gestionnaires vedettes peuvent briller et utiliser une caractéristique commune à la majorité d’entre eux : la capacité de communiquer. Ou celle de convaincre.

Rester investi en périodes de tumulte est reconnu comme une clé de voûte du succès des investisseurs. Les gestionnaires vedettes et les firmes qui les emploient ont généralement tendance à émettre des communications lors des périodes difficiles afin de rassurer leurs clients quand la tempête fait rage. Cela peut avoir un effet très positif sur l’atteinte des objectifs financiers à long terme.

Question de styles

La dérive de style qu’ont certains gestionnaires au fil du temps est un des arguments défavorables aux gestionnaires vedettes. Si un gestionnaire finit par déroger à son processus, en imitant par exemple le style en vogue, il pourrait commettre des erreurs et moins bien performer que l’indice.

Cela dit, en ce qui concerne les marchés des actions, les indices peuvent changer de style et de valorisation au fil du temps… tout comme les gestionnaires vedettes. Le leadership de la performance n’est pas toujours assumé par le même style de sociétés. Par exemple, dans l’industrie, le fait est incontestablement établi que l’écart entre les titres de croissance et les titres de valeur a atteint, dans les dernières années, des sommets multigénérationnels à de multiples égards, dont les ratios cours-bénéfice, le pourcentage de la capitalisation boursière totale et la proportion des bénéfices par rapport à la proportion de la capitalisation boursière.

Les graphiques mis à jour quotidiennement par Yardeni Research sur l’écart de performance entre les styles valeur et croissance sont éloquents. Ainsi, nul n’est à l’abri de la dérive de style et de son incidence sur les rendements.

Cela dit, il faut prendre garde. Certains gestionnaires vedettes sont spécialisés dans des secteurs ou des styles de sociétés, ce qui peut créer des pressions importantes sur les résultats lors de périodes particulières. On peut penser à la firme ARK et sa gestionnaire vedette Cathie Wood, par exemple, dont la sauce secrète tient à certains secteurs en particulier. On est loin du processus d’investissement ayant traversé les décennies des Mawer de ce monde.

Patience et constance

Un des dangers d’investir avec des gestionnaires vedettes réside dans le fait que, s’ils ont une période prolongée de rendements inférieurs à leur indice de référence, les investisseurs, las, risquent de finir par leur tourner le dos. En examinant les flux de nombreux FCP disponibles via Morningstar, on constate qu’un obstacle au succès des investisseurs est leur manque de patience, pas forcément la performance relative du gestionnaire à long terme. Les fonds attirent généralement des actifs lorsqu’ils vont bien, alors qu’ils perdent des actifs lorsqu’ils vont mal.

Le réflexe humain est de penser que ce qui vient de se produire risque de se produire à nouveau. Cela s’apparente au biais de récence, qui veut que l’on ait tendance à se rappeler davantage les stimuli récents si on est appelé à mémoriser une série de stimuli. Ainsi, il est logique pour l’être humain de conclure que ce qu’on vient de vivre risque de se répéter et que, par conséquent, il faut agir et apporter des changements pour obtenir un résultat différent.

Or, en investissement, cela est parfois éloigné de la réalité.

Prenons la performance des années 2020 à 2023 de deux mandats d’actions mondiales de gestionnaires aux styles relativement opposés, soit Mark Schmehl, de Fidelity, reconnu pour son biais momentum, et l’équipe de Partenaires Edgepoint, davantage axée sur la valeur (voir le tableau ci-dessous). On constate que tenir bon malgré des périodes importantes de rendements inférieurs ou supérieurs relatifs fait partie du succès d’une stratégie d’investissement.

Maintenant, imaginez un instant qu’à la fin de chaque année, un investisseur avait vendu ses parts du fonds ayant moins bien performé et acheté en contrepartie, des parts de celui qui vient de mieux performer entre ces deux gestionnaires. Le résultat aurait été désastreux.

Le même constat peut être fait avec une pléiade de gestionnaires dans toutes sortes de périodes. Certains gestionnaires actifs de haut calibre créeront de la valeur pour leurs investisseurs de manière constante, mais d’autres ne le feront qu’au cours de certaines périodes précises. Si l’on manque les périodes de surperformance, la gestion active perd tout son sens.

En terminant, il faut aussi pondérer dans l’équation qu’il existe des périodes où la gestion active a plus de probabilités de succès que d’autres.

En 2022, Standard & Poor’s a réalisé l’étude Degrees of Difficulty : Indications of Active Success, tentant de déceler les facteurs clés des périodes plus propices à la surperformance de la gestion active. En somme, lorsque les marchés sont moyens ou mauvais, lorsque les écarts de rendement entre les titres sont plus élevés, et lorsque la volatilité est élevée, les gestionnaires actifs ont tendance à mieux performer que la gestion passive. en revanche, si les marchés connaissent des hausses importantes à grande échelle avec peu de volatilité, il s’agit là de conditions moins favorables aux gestionnaires actifs.

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Pourquoi les clients recherchent-ils l’aide d’un conseiller ? https://www.finance-investissement.com/fi-releve/strategie-daffaires/pourquoi-les-clients-recherchent-ils-laide-dun-conseiller/ Tue, 23 Jul 2024 11:41:19 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=101700 DÉVELOPPEMENT — Leurs raisons pourraient vous surprendre…

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Pour mieux répondre aux besoins de vos clients, il est crucial de comprendre les raisons pour lesquelles ils choisissent vos services. Si les raisons à l’époque semblaient claires, il y a eu « un changement fondamental dans l’industrie », selon les propos de Ryan Murphy, responsable mondial de la finance comportementale chez Morningstar, repris par Financial Planning. En étiez-vous conscient ?

Selon ce professionnel et une étude réalisée auprès de 3000 investisseurs par Morningstar, les clients potentiels manifestent aujourd’hui un désir accru pour des conseils qui mettent l’accent sur l’aspect humain. L’étude visait à révéler les véritables motivations qui incitent les investisseurs à faire appel à un conseiller. « Ce que nous avons vu est une histoire assez nuancée qui donne aux conseillers un schéma directeur sur la façon de travailler avec les clients à chacun de ces points d’inflexion », a commenté Samantha Lamas, experte en sciences comportementales lors d’une table ronde organisée récemment dans le cadre de la Morningstar Investment Conference à Chicago.

Pourquoi embaucher un conseiller ?

Deux raisons principales incitent les individus à solliciter l’aide d’un professionnel pour leurs finances. Ainsi, 32 % des sondés recherchent les conseils d’un expert parce qu’ils éprouvent une certaine anxiété dans la gestion de leurs finances, tandis que le même pourcentage consulte un professionnel en raison de besoins financiers spécifiques.

Près d’un cinquième des répondants (17 %) font appel à un professionnel pour bénéficier d’une discipline financière, d’un coaching comportemental et pour éviter de réagir de manière excessive aux fluctuations du marché.

Enfin, 12 % consultent un conseiller sur recommandation de leurs amis ou de leur famille, et 10 % parce qu’ils ont trouvé un conseiller qui les comprenait.

Les raisons de la fidélisation des clients

À nouveau, le malaise vis-à-vis de la gestion des finances ressort comme l’une des principales raisons pour lesquelles les clients restent fidèles à leur conseiller. En effet, 37 % des sondés ont cité cette raison.

Près du quart des répondants (22 %) disent rester avec leur professionnel en raison de la qualité de ses conseils, ce dernier ayant réussi à leur faire réaliser « un certain nombre de choses ».

Le coaching comportemental continue de jouer un rôle significatif, avec 16 % des répondants soulignant son importance pour rester avec un expert.

Finalement, les autres raisons pour lesquelles les clients restent fidèles comprennent le rendement des investissements (12 %) et des besoins financiers spécifiques (9 %).

Pourquoi quitter son conseiller

Le sondage de Morningstar s’est également penché sur les raisons qui poussent les investisseurs à quitter leur conseiller. Dans l’ordre, ces dernières sont :

  • la qualité des conseils, notamment si le conseiller ne respecte pas le profil de risque de son client (32 %) ;
  • la qualité de la relation (21 %), surtout si les clients ont l’impression que le professionnel s’intéresse davantage à leur argent qu’à eux-mêmes ;
  • le coût du service (17 %), certains clients estiment que cela coûtait cher pour peu de services rendus ;
  • le rendement des investissements (11 %) ;
  • et l’aisance dans la gestion des finances (10 %), si l’investisseur se sent assez à l’aise il préférera se tourner vers les comptes autogérés.

Cette évolution des mentalités pourrait contraindre les conseillers qui ne possèdent pas les compétences humaines nécessaires à développer leurs pratiques et à s’adapter.

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Des propositions aux assemblées des banques https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/des-propositions-aux-assemblees-des-banques/ Fri, 15 Mar 2024 10:26:47 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=99663 Mais peu de nouvelles sur le climat.

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Les banques canadiennes sont confrontées à une autre série de propositions d’actionnaires axées sur des questions environnementales, sociales et de gouvernance lors de leurs assemblées annuelles cette année, mais peu de nouvelles sur le climat.

La Banque TD voit une proposition mise de l’avant l’an dernier être proposée à nouveau cette année, qui l’appelle à fournir plus de détails sur ses plans en ce qui a trait à la transition énergétique.

Les six grandes banques font d’ailleurs face à une résolution déposée à nouveau les poussant à organiser un vote consultatif des actionnaires sur leurs objectifs en matière d’environnement et de changements climatiques.

La seule nouvelle résolution cette année vient de plusieurs fonds de pension de New York qui veulent pousser la Banque Royale du Canada à rendre compte de la comparaison de son financement dans les énergies à faible émission de carbone avec son financement dans les combustibles fossiles.

Les huit propositions contrastent avec les 13 déposées l’année dernière qui poussaient RBC, TD, BMO, la Banque Scotia, CIBC et la Banque Nationale à accroître leur action contre les changements climatiques.

Ce changement s’inscrit dans le cadre d’un abandon plus large du recours aux propositions d’actionnaires pour promouvoir l’action climatique, selon la directrice mondiale de la recherche sur le développement durable chez Morningstar, Hortense Bioy.

« Je pense que la dynamique ralentit dans tous les domaines », a-t-elle affirmé.

« Ce que nous constatons, c’est un niveau globalement inférieur pour les propositions, et en particulier pour le climat, qui a débuté l’année dernière par rapport aux années précédentes. »

Cela s’explique en partie, du moins aux États-Unis, par la forte réticence des républicains à l’encontre des gestionnaires d’actifs qui souhaitent soutenir ces propositions.

Ce changement se produit également en partie parce que les premières résolutions visaient davantage à pousser les entreprises, y compris les banques, à commencer à mesurer et à déclarer leurs émissions et à fixer des objectifs pour les réduire.

De nombreuses entreprises, tout comme les banques canadiennes, ont commencé à le faire, de sorte que les propositions s’aventurent dans un territoire plus délicat consistant à les presser sur des détails plus spécifiques, tels que des détails sur les plans de transition ou des objectifs plus ambitieux, a souligné Hortense Bioy.

« À mesure que la crise climatique s’aggrave, nous constatons que les investisseurs souhaitent pousser les entreprises encore plus au-delà de la simple divulgation de données climatiques de base ou minimales. »

Les entreprises s’opposent généralement et exhortent les actionnaires à rejeter toute proposition trop normative.

Investors for Paris Compliance a été prudent dans sa formulation pour éviter ces critiques lorsqu’il a poussé la TD à fournir plus de détails sur ses projets, a plaidé le directeur du groupe de défense, Matt Price.

« En gros, nous disons simplement à la TD que nous voulons voir plus de viande sur l’os. Nous ne disons pas à quoi la viande doit ressembler », a-t-il expliqué.

Les plans de la banque sont trop vagues, avec peu de détails sur la manière dont elle atteindra ses objectifs ou incitera ses clients à réduire leurs émissions, a soutenu Matt Price.

Il a cité comme exemples de progrès ce que RBC a fait ces derniers mois, comme la publication de son approche d’engagement des clients sur le climat et l’établissement d’un objectif visant à tripler le financement des énergies renouvelables d’ici 2030 pour le porter à environ 15 G$.

Les discussions avec TD n’ont pas été encourageantes, c’est pourquoi le groupe a déposé à nouveau sa proposition après avoir obtenu 23,5 % de soutien, ainsi que 5,4 % d’abstention, lors du vote de l’année dernière.

Matt Price espère obtenir plus de soutien cette année pour démontrer que les investisseurs veulent en apprendre plus sur le plan climatique de l’institution financière.

En réponse, la TD a soutenu que son Plan d’action climatique décrit déjà son approche et que ce plan continue d’évoluer à mesure que la banque s’engage dans des efforts vers la carboneutralité.

RBC, quant à elle, a déclaré en réponse à la résolution lui demandant de divulguer son ratio de financement à faible émission de carbone par rapport aux combustibles fossiles qu’elle a publié de nombreuses informations sur le climat qui, selon elle, assurent une transparence suffisante.

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