Banque Nationale – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Thu, 05 Jun 2025 10:52:16 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Banque Nationale – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Billets structurés en vogue https://www.finance-investissement.com/edition-papier/produits-et-assurances/billets-structures-en-vogue/ Mon, 09 Jun 2025 04:12:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=107750 On doit bien les comprendre.

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Autrefois réservés aux investisseurs nantis, les billets structurés se sont depuis démocratisés, certains ne requérant une mise de fonds que de quelques milliers de dollars. Contrairement aux deux grandes catégories d’actifs, actions et obligations, « ils donnent un rendement prévisible et transparent », fait ressortir Christopher Cafley, vice-président principal et chef des Solutions pour clients privés chez Raymond James.

Ce marché est en explosion, nous indiquent tous nos interlocuteurs. A la Banque Nationale (BN), le plus important émetteur dans certaines catégories de billets structurés, « plus de 2000 billets par an » sont lancés, indique Dominique Perras, directeur, Solutions de produits structurés à la BN. « Chaque banque a environ de 4000 à 5000 produits actifs en ce moment », ajoute Jocelyn Courcelles, vice-président, Relations client et développement des affaires à Fundata. Selon SRP, le nombre de billets émis est passé de 1 832 en 2015 à 8 132 en 2024. Malgré la croissance, les billets structurés, en septembre 2024, occupaient une part encore modeste de 2 % de l’actif total d’un groupe des plus importants courtiers de plein exercice au Canada, soit 42 milliards de dollars, selon Investor Economics.

Le monde des billets structurés est diversifié. Cela tient au fait, comme leur nom l’indique, qu’ils peuvent être « structurés » pour produire des résultats de rendement ou de revenu programmés d’avance. C’est le cas pour la majorité des billets émis. Par contre, ils peuvent également être conçus de façon à produire des rendements rehaussés qui, eux, ne sont pas prévisibles. « Les billets sont des produits conçus pour créer un profil risque-rendement asymétrique, offrant de façon typique un rendement à la hausse tout en réduisant le risque à la baisse », résume James McGuigan, directeur exécutif et chef, Solutions d’investissement à la Banque Scotia.

Il existe deux grandes catégories : les billets à capital protégé et les billets à capital non protégé (BCNP). Les premiers constituent des émissions qui ressemblent à des certificats de placement garanti (CPG) liés à divers actifs sous-jacents (actions, indices, taux d’intérêt, etc.). Bien que de nombreuses institutions financières proposent des billets à capital protégé, la Banque Nationale est la seule à les offrir sous forme de CPG Flex. En effet, ils sont assurés par la Société d’assurance-dépôts du Canada, ce qui permet de les coiffer de l’acronyme « CPG », explique Dominique Perras. Or, à la différence des CPG courants, ce qui distingue les CPG Flex, c’est qu’ils peuvent être rachetés à leur valeur marchande avant leur échéance.

La catégorie des BCNP est de loin la plus populaire, souligne Dominique Perras — et la plus complexe par la quantité de stratégies disponibles. Les caractéristiques les plus fréquentes impliquent un rendement plancher au-dessus duquel le capital est protégé et un seuil au-dessus duquel le rendement est plafonné.

Prenons le premier exemple d’un « billet remboursable par anticipation » de 1000 $ d’une durée de cinq ans et qui est lié à un portefeuille de référence des banques canadiennes. La barrière à l’échéance (plancher) est de -25 % et le seuil de remboursement, de 0) %, avec un facteur de participation de 5 %. Dès le lancement, les rendements sont fixes par sauts de neuf points de pourcentage : 9 % la première année, 18 % la deuxième, et ainsi de suite.

Dans un premier cas où le portefeuille de référence produirait 1 n rendement de seulement 0,01 % après un an, le billet donnerait un rendement à la date de rachat de 9 %, soit 1 090 $. Dans un deuxième cas où le billet n’aurait jamais été remboursé par anticipation et le portefeuille de référence aurait un rendement négatif de -10 % à l’échéance, le remboursement serait au pair, soit 1 000 $, car le rendement, bien que négatif, reste au-dessus du plancher de -25 %. Dans le dernier cas, si le portefeuille de référence tombait sous le plancher à l’échéance avec un rendement de -40 %, l’investisseur participerait entièrement à la perte et se verrait rembourser à la date d’échéance seulement 600 $.

Prenons à présent l’exemple d’un billet remboursable par anticipation à revenu conditionnel, une variété qui représente « la vaste majorité » des billets à revenu émis par la Banque Nationale. Le billet d’une durée de sept ans, lié à la performance du FNB iShares S&P/TSX 60, porte un coupon semestriel de 6 %, avec plancher de -30 % et un seuil de remboursement (dans le cas présent un plafond) de 10 %. Tant que le FNB de référence oscille à l’intérieur des seuils prédéterminés, le coupon de 6 % est payé semestriellement. Chaque mois où le FNB passerait sous le plancher de -30 %, le coupon n’est pas payé. Par ailleurs, dès que le plafond de 10 % est dépassé, le billet est automatiquement racheté et le capital est entièrement retourné à l’investisseur. Enfin, si le FNB crève le plancher et y demeure jusqu’à l’échéance du billet pour finir avec un rendement de -40 %, par exemple, le capital remboursé ne sera que de 600 $.

Tous ces paramètres peuvent varier. Le plancher peut être fixé à -10 % ou à -50 %, le plafond, à 5 % ou à 25 %, le coupon, à 5 % ou 15 %. Évidemment, ces paramètres interagissent ; par exemple, si la bande entre plancher et plafond est plus étroite, ce qui accroît le risque du billet, le coupon sera rehaussé.

Aujourd’hui, un investisseur disposant d’un actif de 50 000 $ peut bien acheter un billet structuré pour un montant de 2000 $ auprès d’un courtier à escompte. Seule contrainte qui persiste pour les BCNP : il faut qu’ils soient vendus par une firme de courtage de plein exercice, car, comme le rappelle Dominique Perras, « il s’agit d’un produit soumis aux lois des valeurs mobilières ».

Il faut comprendre un aspect crucial de ces billets structurés : si leur performance est liée à celle d’un actif sous-jacent, elle n’y est pas assujettie. Le rendement ou le revenu que génère le billet provient directement de l’institution financière qui l’émet, non pas de l’actif de référence, dont il est seulement le reflet (sauf dans les cas limites où plancher ou plafond sont dépassés). Dans le cas d’un billet remboursable par anticipation à revenu conditionnel de la Banque Nationale, c’est la banque elle-même qui paye les coupons à l’investisseur, non un émetteur tiers. Comme l’indique Christopher Cafley, un billet structuré « est un titre de créance de premier rang non garanti » qui lie la banque émettrice.

C’est pourquoi le risque de contrepartie, celui de la banque dans ce cas-ci, doit être considéré au même titre que le risque lié à l’actif sous-jacent. Le plein risque de ce sous-jacent, c’est la banque qui l’assume et qui, de son côté, tâche de le couvrir par divers instruments, surtout des contrats sur le marché interbancaire ou des options. « Le client n’a aucune responsabilité de notre “hedge”, affirme Dominique Perras. Tant que la banque est solvable, on paye la formule comme c’est le cas pour tous les dépôts et les instruments de dettes d’une banque. » Bonne nouvelle pour les investisseurs : « aucune grande banque canadienne n’a fait faillite ; elles sont très bien supervisées par le Bureau du surintendant des institutions financières », ajoute Dominique Perras.

Les billets structurés entraînent les frais typiques des comptes de placement, qu’il s’agisse de comptes à commission ou à honoraires. Or, ces frais proviennent des courtiers. L’institution financière, pour sa part, ne facture aucuns frais autres que ceux intégrés dès le départ.

« Les émetteurs publient une “valeur estimée”, ce qui permet aux investisseurs de connaître la juste valeur par rapport au prix d’achat du produit », dit James McGuigan. Par ailleurs, la banque se paie à partir de la plus-value produite par ses activités de couverture.

Place unique dans un portefeuille

Quelle place un client doit-il réserver à de tels produits dans son portefeuille ? Les firmes entretiennent une certaine ambiguïté sur cette question, explique Christopher Cafley. Certains courtiers les classent en tant que titre à revenu fixe, d’autres, en tant qu’investissement alternatif ou en tant qu’action. Chez Raymond James, les billets à capital protégé trouvent place parmi les produits obligataires, tandis que ceux qui n’offrent pas une protection de capital prennent place parmi les actions.

Pourquoi intégrer ces billets structurés dans un traditionnel portefeuille équilibré ? En raison de leur plus grande prévisibilité. « Les billets structurés, explique James McGuigan, offrent une plus grande certitude en matière d’investissement, augmentent la probabilité d’obtenir des rendements positifs et diminuent la probabilité de subir des pertes. Ils peuvent aider à gérer des risques que les investissements traditionnels gèrent mal, notamment le risque lié à la séquence des rendements, les environnements de faibles taux d’intérêt et la volatilité du marché. »

Pour voir ce tableau en grand, cliquez ici.

Là où une obligation classique produira un rendement de seulement 5 %, un billet structuré peut en donner un de 10 %, 20 % voire 30 % sur un an, comme en fait foi le tableau ci-dessus. Par contre, la prudence reste de rigueur, comme le montre aussi le tableau, indiquant d’importants rendements négatifs pour certains billets.

Le client ne doit pas oublier d’autres points faibles des billets structurés, comme le mentionne une étude de Valeurs mobilières TD. D’une part, la protection à la baisse vient souvent au prix d’un frein sur la croissance. D’autre part, les billets ne donnent généralement pas au client le rendement en dividende des actifs sous-jacents, ce qui les prive d’une portion potentiellement importante du rendement d’un portefeuille d’actions.

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Le parcours d’un rassembleur https://www.finance-investissement.com/edition-papier/nouvelles-edition-papier/le-parcours-dun-rassembleur/ Mon, 09 Jun 2025 04:02:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=107740 Il souhaite maintenir la proximité avec les conseillers.

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« Mettre le client au cœur de toutes les décisions garantit des choix judicieux à long terme, tant en matière de satisfaction que de rentabilité », dit Simon Lemay, premier vice-président et directeur national, Québec et Atlantique, à la Financière Banque Nationale (FBN). C’est la vision qu’il partage avec ses employés et collègues, et qui a façonné son style de gestion depuis les débuts de sa carrière.

Diplômé de HEC Montréal en 2001, Simon Lemay a fait son entrée à la FBN en avril 2002 comme analyste. Il est mis en relation avec Stéphan Bourbonnais, alors directeur principal. « Ce fut un coup de foudre et une porte d’entrée dans l’entreprise de mes rêves », relate Simon Lemay. Il raconte avoir développé une passion pour la Bourse jeune, et suivait « les stocks en lisant la page des cotes dans le journal ».

Depuis le siège social de la FBN à Montréal, Simon Lemay a travaillé d’abord à instaurer des procédures administratives concernant des projets d’amélioration opérationnelle dans la gestion de la rentabilité et de l’efficacité administrative des succursales. « Certaines politiques utilisées encore aujourd’hui sont celles que j’ai bâties il y a 20 ans », lance-t-il.

Ensuite, il « a été très impliqué » dans quatre acquisitions survenues en 2008, lesquelles ont eu un impact positif sur sa carrière : la société torontoise Aquilon Capital, le groupe financier Everest, de Saint-Lambert, Bieber Securities, de Winnipeg, ainsi que le Groupe Option Retraite.

« Une belle carrière est un mix des occasions qui se présentent à toi, tout en étant au bon endroit au bon moment. Et j’ai souvent été au bon endroit au bon moment », analyse Simon Lemay.

Il attribue son ascension au sein de la FBN à un mélange de compétences, de travail acharné, de bonnes relations et d’un bon timing. « Aujourd’hui, on tient cela pour acquis, mais à l’époque, il n’y avait pas beaucoup de “vrais bilingues” au siège social », rappelle celui qui a grandi dans l’ouest de l’île de Montréal.

L’année suivante, la FBN mène une restructuration qui abolit le poste des directeurs de succursale, qui gèrent à la fois les activités et leur propre portefeuille de clients, pour la remplacer par une direction régionale exempte de book. En marge de cette décision, Simon Lemay est promu vice-président directeur régional pour la région Québec-Nord. Le territoire comprend la Côte-Nord, le Bas-du-Fleuve, le Saguenay, l’Abitibi, et la Beauce.

Plusieurs de ces directeurs n’étaient pas enchantés de ce changement, d’après Simon Lemay. D’autant qu’il a tout juste 30 ans et que l’âge moyen d’un directeur régional tourne alors autour de 50-55 ans. Toutefois, ses interactions régulières avec eux lui ont permis de gagner leur confiance. « Ils aimaient comment je réfléchissais et comment je voyais les choses », avance-t-il.

Selon Simon Lemay, son approche humaine explique son Succès dans ce mandat. « On prend la moitié des commissions que les conseillers génèrent, donc nous devons être au service de leur réussite. Comprendre la situation personnelle de chacun est essentiel », illustre-t-il.

Ainsi, malgré les « grosses parts de marché déjà présentes, on a réussi à les doubler à travers la région en moins de cinq ans », dit-il, notamment grâce au « recrutement de conseillers de la concurrence ».

En 2014, Simon Lemay relève le défi de diriger la région métropolitaine de Toronto. Il reproduit à Bay Street les principes qui ont fait sa réussite au Québec. « Une culture d’entreprise forte est très importante pour garder les employés motivés », explique-t-il.

Simon Lemay adapte la culture québécoise à la réalité torontoise vers un modèle moins hiérarchique et bancaire que le modèle traditionnel de Bay Street. Ce positionnement connaît « énormément de succès ». Il évoque le recrutement d’une « vingtaine de conseillers représentant environ 5 milliards d’actifs en quelques années, un exploit dans un marché aussi concurrentiel ».

Il raconte avec humour que Louis Vachon, alors chef de la direction de la Banque Nationale, le surnommait « le most wanted man on Bay Street, parce que je dérangeais beaucoup ».

Son passage à Toronto est décisif. « J’ai un côté rassembleur et c’est à Toronto que j’ai pu l’amener à un autre niveau », explique-t-il.

En 2018, il est nommé directeur national des ventes pour le Canada, à l’exception du Québec, alors géré par Denis Gauthier. Son mandat consiste à développer la présence de la FBN de Victoria jusqu’à Halifax, dans des marchés où elle est peu implantée — parfois à moins de 10 % de part de marché.

Même si le recrutement de conseillers a favorisé cette croissance, Simon Lemay assure n’avoir jamais ressenti la pression d’engager à tout prix. « Nous cherchions des gens qui fittaient avec nous culturellement. L’acquisition ne doit jamais se faire au détriment des talents existants. »

Le dirigeant compte d’ailleurs stimuler aujourd’hui la croissance de la FBN au Québec avec cette même approche. Il estime important d’assurer un environnement dans lequel les conseillers peuvent s’épanouir et où leur fidélité n’est pas tenue pour acquise. « Nous sommes à leur service. Il faut leur donner un environnement stimulant, dans lequel ils peuvent bien servir leurs clients, et où leur équipe va aussi être satisfaite et rester engagée. Quand un conseiller change de firme, de 90 à 95 % de la clientèle va les suivre. La fidélisation repose donc sur un engagement sincère et durable. »

Après un an et demi à la direction nationale hors Québec, Simon Lemay est promu responsable du Québec à l’été 2023, et conserve le secteur de l’Atlantique. Il prend ainsi la relève de Denis Gauthier. Il convient que le départ de ce dernier a pu être « dérangeant pour la firme, parce que Denis a été un leader qui a eu une belle influence sur la culture de la firme ». Or, sa relation de longue date avec lui et la complémentarité de leurs styles de gestion a été rassurante pour les équipes en place.

Selon lui, sa nomination fut bien accueillie et n’a pas entraîné d’instabilité. Une nomination venue par exemple « du milieu bancaire ou carrément de l’externe aurait pu créer un clash culturel un peu trop fort ».

En effet, la FBN n’enregistre pas d’exode de conseillers depuis 2023, au contraire. Le nombre de CP avec code de représentant au Québec est passé de 434 en mars 2023 à 443 en mars 2025. La part de marché de la FBN en matière d’actifs gérés par des sociétés de courtage de détail en valeurs mobilières au Québec est restée stable à 26,4 % durant cette période, selon la « Banque de données des statistiques officielles sur le Québec » et les données du Pointage des courtiers québécois de Finance et Investissement.

Dans l’ensemble du Canada, à la fois le nombre de conseillers et la part de marché en termes d’actif géré sont restés stables de 2023 à 2025, et ce, malgré les tentatives de recrutement de ses CP par les courtiers concurrents. Selon lui, la proximité avec les conseillers reste la clé de la rétention de talents. Ceux qui gèrent les plus gros blocs d’affaires exigent une approche différenciée et une gestion créative et adaptable.

Dans cette optique, il a installé son bureau dans la succursale de Place Ville-Marie plutôt qu’au siège social de la banque. Ça lui permet de rester en contact avec les conseillers, de soutenir les équipes dans leurs défis et d’intervenir rapidement en cas de problème.

Les résultats de la FBN au Pointage des courtiers québécois ainsi que les sondages internes montrent une satisfaction élevée des représentants. Selon lui, un conseiller heureux peut davantage rendre un client heureux.

Son passage à Toronto lui a aussi permis d’observer les pratiques des grandes banques ailleurs au Canada, a enrichi sa perspective, et lui a donné les moyens de mieux faire évoluer la FBN au Québec en y insufflant des idées neuves.

Historiquement, la firme était perçue comme étant divisée entre deux réalités : la culture québécoise, concentrée à Montréal, et celle du reste du pays, explique Simon Lemay. Il affirme avoir réussi à « briser les limites et à rapprocher vraiment les deux solitudes en une firme où on réfléchit ensemble, travaille ensemble et avance ensemble ». L’acquisition de Wellington West et celle des services-conseils en placement de Valeurs mobilières HSBC, toutes deux en 2011, avaient rendu l’harmonisation d’autant plus nécessaire. Ce rapprochement des deux solitudes est sa plus grande fierté professionnelle.

«  Avoir une culture d’entreprise forte a toujours été au centre de mes priorités, tout comme le fait d’être centré sur le client. C’est lui, notre véritable patron », ajoute Simon Lemay.

Aujourd’hui, l’actif sous gestion de la FBN s’élève à 182 milliards de dollars à l’échelle canadienne et le nombre de conseillers en placement, à 910. Ce dernier chiffre devrait atteindre environ 955 ou 960 une fois l’intégration des effectifs de Canadian Western Bank terminée.

En plus d’une équipe mobilisée, la FBN compte au Québec une force de vente jeune, la moyenne d’âge étant de 49,6 ans. « Maintenant, on a les enfants de nos conseillers et conseillères dans nos bureaux », rapporte-t-il.

La FBN entend également miser sur la diversité et participe à différentes initiatives sur ce plan. Simon Lemay cite un projet-pilote avec l’Université McGill destiné à comprendre comment attirer plus de femmes dans l’industrie. « On ne le fait pas pour une question de ratio, mais parce que les équipes les plus diversifiées sont celles qui ont le plus de succès et le plus de croissance, parce que le client est ainsi mieux servi. »

La nouvelle génération arrive dans l’industrie avec d’autres attentes et usages, par exemple un rapport différent à l’investissement, qui s’est démocratisé en raison des avancées technologiques, convient Simon Lemay. « La technologie est un autre de nos chevaux de bataille, et on travaille beaucoup à l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans nos pratiques d’affaires. »

La FBN a adopté l’outil Copilot de Microsoft, qui est déjà bien implanté dans ses activités et utile à la prise de notes, entre autres.

Pour Simon Lemay, l’IA ne remplacera pas l’humain. « La machine ne sera jamais capable de gérer les émotions des clients. Au début de la COVID-19, quand le marché boursier plantait, ce n’est pas un robot-conseiller, le courtage direct ni une IA qui ont pris le téléphone pour appeler ses clients et les rassurer. »

Or, en matière de productivité, il estime que l’IA peut permettre aux conseillers de mieux s’occuper de leurs clients. « Quand on pense à la prise de notes, au respect des règles de connaissance du client et du produit, ou aux obligations liées (à la divulgation du coût total des fonds) qui s’en viennent relativement vite, l’IA peut être un allié très efficace. »

« Tout le monde est essoufflé en raison des changements réglementaires qui s’intensifient et l’IA est une des belles pistes de solution pour simplifier un peu la tâche », avance Simon Lemay.

Malgré cela, il souligne que la « conformité est une alliée. Il ne faut pas voir le réglementaire comme une montagne insurmontable, au contraire. Les règles sont là pour de bonnes raisons. Toutefois, la plus grande constante, c’est le changement, surtout en matière de réglementation ». Dans cet esprit, Simon Lemay imagine un avenir proche où les manuels de conformité pourraient être intégrés dans les systèmes d’IA, qui seraient alors capables de fournir des réponses précises et contextualisées aux enjeux réglementaires.

Après 23 ans passés à la FBN, Simon Lemay continue de se percevoir comme un bâtisseur. Il voit dans l’acquisition de la Canadian Western Bank une nouvelle étape excitante, avec des possibilités à exploiter autant au Québec qu’ailleurs au pays. Il est convaincu que la FBN n’a pas encore atteint son plein potentiel, malgré des résultats remarquables. « La banque croit beaucoup en la gestion de patrimoine. Elle a besoin d’une division de gestion de patrimoine forte et la FBN est un pilier stratégique. »

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Relève à la présidence du CA de Finance Montréal https://www.finance-investissement.com/nouvelles/developpement-des-affaires/avis-de-nomination-developpement-des-affaires/releve-a-la-presidence-du-ca-de-finance-montreal/ Thu, 05 Jun 2025 10:52:16 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=107827 NOUVELLES DU MONDE — Mathieu Talbot succède à Nicolas Patard.

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Mathieu Talbot, vice-président, Services aux entreprises et Financement corporatif au Mouvement Desjardins, a été nommé président du conseil d’administration de Finance Montréal, la grappe financière du Québec.

Il prend la relève de Nicolas Patard, directeur général et chef, Produits financiers à la Banque Nationale du Canada, qui occupait cette fonction depuis mai 2018. Sous sa présidence, celui-ci a contribué au rayonnement de la grappe financière québécoise, notamment par la création de la Station Fintech Montréal, en décembre 2019, et le développement de l’expertise en finance durable.

Lire également : Québec renouvelle son soutien à Finance Montréal

Nicolas Patard, qui a occupé le poste de président du conseil d’administration pendant sept années consécutives, assurera la transition au cours des 12 prochains mois à titre de président sortant.

« C’est un privilège de prendre la relève du conseil à un moment charnière, alors que la Station Fintech s’apprête à accueillir encore plus de jeunes pousses, et que Montréal se distingue comme la première place financière verte en Amérique du Nord », a déclaré Mathieu Talbot.

Titulaire d’un MBA en finance de l’Université Laval, il a débuté sa carrière chez Banque Nationale Marchés financiers avant de se joindre au Mouvement Desjardins en 2011.

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BMO et BN : des stratégies différentes pour la croissance https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/bmo-et-bn-des-strategies-differentes-pour-la-croissance/ Mon, 02 Jun 2025 11:11:43 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=107694 Selon leurs résultats trimestriels.

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Les deux institutions financières ont dévoilé leurs résultats du deuxième trimestre 2025 qui reflètent des réalités opérationnelles distinctes : alors que BMO maintient une performance stable malgré une hausse significative des provisions pour pertes sur créances, la Banque Nationale (BN) capitalise sur l’acquisition de la Banque canadienne de l’Ouest pour accélérer sa croissance.

BMO : stabilité dans un environnement crédit tendu
BMO Groupe financier a enregistré un bénéfice net comptable de 1 962 milliards de dollars (G$) au deuxième trimestre 2025, en progression de 5,1 % par rapport aux 1 866 G$ de la période correspondante de 2024. Le bénéfice par action s’établit à 2 50 $, contre 2 36 $ l’année précédente.

Cette performance reste toutefois marquée par une détérioration notable de la qualité du crédit. La dotation à la provision pour pertes sur créances a bondi à 1054 G$, comparativement à 705 millions de dollars (M$) au deuxième trimestre 2024. Cette hausse reflète principalement l’augmentation des provisions sur les prêts douteux dans les services bancaires aux grandes entreprises au Canada et le crédit à la consommation non garanti.

« Comme prévu, la dotation à la provision pour pertes sur créances liée aux prêts douteux a de nouveau diminué pendant cette période, tandis que nous avons accru les provisions liées aux prêts productifs », rapporte Darryl White, chef de la direction de BMO, soulignant les efforts de l’institution pour anticiper les risques futurs.

Le ratio des fonds propres de catégorie 1 sous forme d’actions ordinaires s’améliore légèrement à 13,5 %, contre 13,1 % au trimestre précédent, démontrant la solidité du bilan de la banque.

BN : l’acquisition de CWB change la donne
La Banque Nationale présente un bénéfice net de 896 M$, en baisse de 1 % par rapport aux 906 M$ du deuxième trimestre 2024. Cependant, en excluant les éléments particuliers liés à l’acquisition de la Banque canadienne de l’Ouest (CWB), le résultat net ajusté bondit à 1 166 G$

L’acquisition de CWB, finalisée le 3 février 2025, transforme le profil de croissance de l’institution. Les revenus du secteur Particuliers et Entreprises bondissent de 25 % à 1 416 G$, dont 240 M$ directement attribuables à l’intégration de CWB. Cette opération propulse la croissance du crédit aux entreprises de 64 % sur un an.

« Nous sommes heureux d’avoir conclu l’acquisition de la Banque canadienne de l’Ouest durant le trimestre, une étape importante dans l’accélération de notre stratégie à l’échelle nationale et dans l’élargissement et l’expansion géographique de nos capacités bancaires au profit de notre clientèle », souligne Laurent Ferreira, président et chef de la direction.

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La Banque Nationale acquiert PGM Global Holdings https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/la-banque-nationale-du-canada-acquiert-pgm-global-holdings/ Wed, 23 Apr 2025 12:34:58 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=106910 Afin de compléter l’offre de sa division BNRI.

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La Banque Nationale du Canada a annoncé la conclusion d’un accord visant l’acquisition de l’ensemble des actions de PGM Global Holdings.

Il s’agit de la société mère de PGM Global, un fournisseur de services de négociation institutionnelle qui répond principalement aux besoins de la clientèle nord-américaine. La firme basée à Montréal se spécialise dans les services d’exécution d’ordres internationaux, la gestion de transition et la recherche macroéconomique liée aux placements.

Les capacités de PGM Global compléteront et amélioreront l’offre de services existante de Banque Nationale Réseau Indépendants (BNRI) et renforcera sa capacité à soutenir la clientèle au moyen de transactions complexes sur les marchés, indique la Banque Nationale dans un communiqué. On y signale que BNRI, une division de Financière Banque Nationale, « est le chef de file des fournisseurs canadiens de services de garde de valeurs, d’exécution d’ordres et de solutions de courtage pour les sociétés indépendantes de gestion de patrimoine ».

La double inscription de PGM Global auprès de l’Organisme canadien de réglementation des investissements (OCRI) et de la Financial Industry Regulatory Authority (FINRA) améliorera également la capacité de BNRI à répondre aux besoins croissants des clients.

« Nous sommes ravis d’accueillir PGM Global et son équipe dynamique de professionnels au sein de notre famille BNRI. Nos deux organisations partagent des valeurs similaires, fondées sur un engagement inébranlable envers notre clientèle. Cette acquisition représente une autre étape importante dans notre mission qui consiste à offrir des technologies de négociation, des infrastructures et une expertise de premier ordre à notre clientèle », a déclaré Mike Tocheri, premier vice-président et directeur général de BNRI.

« Il s’agit d’un jalon majeur pour PGM Global. En nous joignant à BNRI, nous pourrons offrir à notre clientèle une plus grande extensibilité et un accès à une infrastructure plus large. Nous croyons que cette transition créera d’importants avantages pour la clientèle que nous servons », a indiqué pour sa part Patrick Belland, président et chef de la direction de PGM Global.

La transaction devrait être conclue à la fin du printemps 2025, sous réserve des conditions de clôture et des approbations réglementaires.

La valeur de cette transaction n’aura pas d’incidence importante sur la situation financière de la Banque, indique-t-on.

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Nava Knafo : oser, apprendre et s’entourer https://www.finance-investissement.com/fi-releve/carriere/nava-knafo-oser-apprendre-et-sentourer/ Tue, 22 Apr 2025 10:38:19 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=106522 DÉVELOPPEMENT — Un parcours atypique et inspirant.

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Transformer chaque étape de sa vie en occasion d’apprentissage. C’est ce qui motive Nava Knafo, directrice principale de la gestion des risques à la Financière Banque Nationale. Son parcours est marqué par une curiosité insatiable, un goût prononcé pour les défis et la capacité à se réinventer constamment.

Finaliste du prix « Étoile montante » de l’Association des femmes en finance du Québec (AFFQ) – une distinction qui récompense les leaders émergentes et qui sera décernée le 8 mai prochain – elle incarne une trajectoire marquée par l’apprentissage et l’adaptabilité.

Nava Knafo ne s’est jamais contentée des chemins tracés d’avance. Diplômée en relations humaines, développement et changement organisationnels de l’Université Concordia, la jeune femme envisageait au départ de se lancer en affaires. Avant d’opter pour une carrière dans le secteur financier, elle a travaillé en gestion de projet pour une organisation internationale. Elle a aussi exploré des domaines aussi variés que la gastronomie et l’entrepreneuriat, en lançant une entreprise de nourriture naturelle pour chiens.

Son entrée dans le monde bancaire s’est faite progressivement. Elle a débuté à la Financière Banque Nationale en tant que coordonnatrice d’une équipe de coaching pour la force de vente, où elle s’est fait remarquer pour avoir contribué à mettre en place un CRM facilitant la collaboration. Son esprit analytique et sa capacité à comprendre les besoins de l’organisation l’ont ensuite menée vers des postes à responsabilité en gestion de projets dans le secteur du marketing et du service à la clientèle.

C’est toutefois en gestion des risques qu’elle a véritablement trouvé sa passion. Son attrait pour l’imprévu et sa capacité à naviguer dans des environnements complexes lui ont permis de s’épanouir pleinement dans ce rôle exigeant. « En gestion des risques, tu travailles avec tout le monde dans l’organisation. Chaque jour apporte son lot de nouveaux défis. C’est ce qui me stimule », explique-t-elle.

La force du réseau et des mentors

Tout au long de son parcours, Nava Knafo a pu compter sur des figures inspirantes qui l’ont poussée À dépasser ses peurs, à commencer par sa mère. « Elle a élevé trois enfants seule, combattu deux cancers et réussi à devenir propriétaire d’une maison avec un salaire modeste. Ma mère est un modèle de résilience », dit-elle.

Au sein de la Financière Banque Nationale, elle bénéficie également du soutien de mentores qui jouent un rôle déterminant dans son développement professionnel en l’encourageant à sortir de sa zone de confort, à prendre des risques et à assumer pleinement son potentiel.

Transformer chaque étape de sa vie en occasion d’apprentissage. C’est ce qui motive Nava Knafo, directrice principale de la gestion des risques à la Financière Banque Nationale. Son parcours est marqué par une curiosité insatiable, un goût prononcé pour les défis et la capacité à se réinventer constamment.

Finaliste du prix « Étoile montante » de l’Association des femmes en finance du Québec (AFFQ) — une distinction qui récompense les leaders émergentes et qui sera décernée le 8 mai prochain — elle incarne une trajectoire marquée par l’apprentissage et l’adaptabilité.

Nava Knafo ne s’est jamais contentée des chemins tracés d’avance. Diplômée en relations humaines, développement et changement organisationnels de l’Université Concordia, la jeune femme envisageait au départ de se lancer en affaires. Avant d’opter pour une carrière dans le secteur financier, elle a travaillé en gestion de projet pour une organisation internationale. Elle a aussi exploré des domaines aussi variés que la gastronomie et l’entrepreneuriat, en lançant une entreprise de nourriture naturelle pour chiens.

Son entrée dans le monde bancaire s’est faite progressivement. Elle a débuté à la Financière Banque Nationale en tant que coordonnatrice d’une équipe de coaching pour la force de vente, où elle s’est fait remarquer pour avoir contribué à mettre en place un CRM facilitant la collaboration. Son esprit analytique et sa capacité à comprendre les besoins de l’organisation l’ont ensuite menée vers des postes à responsabilité en gestion de projets dans le secteur du marketing et du service à la clientèle.

C’est toutefois en gestion des risques qu’elle a véritablement trouvé sa passion. Son attrait pour l’imprévu et sa capacité à naviguer dans des environnements complexes lui ont permis de s’épanouir pleinement dans ce rôle exigeant. « En gestion des risques, tu travailles avec tout le monde dans l’organisation. Chaque jour apporte son lot de nouveaux défis. C’est ce qui me stimule », explique-t-elle.

La force du réseau et des mentors

Tout au long de son parcours, Nava Knafo a pu compter sur des figures inspirantes qui l’ont poussée À dépasser ses peurs, à commencer par sa mère. « Elle a élevé trois enfants seule, combattu deux cancers et réussi à devenir propriétaire d’une maison avec un salaire modeste. Ma mère est un modèle de résilience », dit-elle.

Au sein de la Financière Banque Nationale, elle bénéficie également du soutien de mentores qui jouent un rôle déterminant dans son développement professionnel en l’encourageant à sortir de sa zone de confort, à prendre des risques et à assumer pleinement son potentiel.

« En gestion des risques, tout va vite. Il faut savoir prendre des décisions rapidement. Mes mentores m’ont appris à structurer ma pensée et à affronter les situations complexes avec confiance. Elles me remettent en question pour m’aider à grandir et à apprendre. »

Prendre des risques pour se dépasser

L’une des leçons les plus précieuses que Nava Knafo a tirées de son parcours est l’importance d’oser. Pourtant, elle reconnaît que la prise de risque n’est jamais facile, en particulier pour les femmes qui se lancent en finance.

« Le syndrome de l’imposteur est un défi constant. Il y a des moments où je doute, où je me demande si je suis à la hauteur. C’est là que mon réseau devient crucial. Il me rappelle tout ce que j’ai déjà accompli et m’aide à retrouver confiance. »

Lorsqu’elle a posé sa candidature pour le prix « Étoile montante » de l’AFFQ, elle a elle-même dû affronter ces doutes. « J’avais mis en place une stratégie pour encourager les femmes à la Banque à se mettre en valeur. Mais je me voyais mal leur demander de s’exposer sans le faire moi-même. » Au moment de remplir le dossier de candidature, elle s’est sentie parfois hésitante face à certaines questions. « Je me demandais quelle valeur ajoutée j’avais réellement apportée à la finance. J’avais du mal à me projeter dans ces questions. »

Grâce à l’intervention d’une de ses mentores, elle a pris conscience de la richesse de son parcours. « Ma mentore m’a fait comprendre que mon histoire personnelle était un atout. J’avais toujours raconté mes réalisations de manière factuelle, en mettant l’accent sur les projets accomplis, mais je n’intégrais pas le côté humain, les défis personnels que j’avais surmontés. »

Des conseils pour la relève

Forte de son expérience, Nava Knafo encourage les jeunes à oser, à apprendre et à ne pas hésiter à se faire aider. « Il faut prendre des risques, mais pas seule. Un bon réseau est essentiel pour nous soutenir et nous redonner confiance dans les moments de doute. »

Elle insiste également sur l’importance d’accepter l’échec comme une étape normale du parcours. « Se donner la chance d’apprendre, c’est aussi se permettre le droit à l’erreur. Chaque défi est une occasion de grandir. »

Enfin, elle rappelle que l’ambition ne suffit pas : il faut aussi s’entourer des bonnes personnes. « Mon réseau a été déterminant dans ma carrière. Sans lui, je ne serais pas là où je suis aujourd’hui. Trouvez des mentors, des alliés, des gens qui croient en vous et qui vous pousseront à aller plus loin. »

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L’investissement responsable à la croisée des chemins https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/linvestissement-responsable-a-la-croisee-des-chemins/ Tue, 22 Apr 2025 10:22:57 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=106802 Bousculé par la politique, la réglementation et la mobilisation des investisseurs, l’ESG fait face à des vents contraires, sans pour autant perdre sa pertinence.

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Après avoir suscité l’enthousiasme des entreprises, des gestionnaires de fonds d’investissement et des investisseurs particuliers et institutionnels pendant de nombreuses années, l’investissement responsable (IR) est maintenant confronté à un mouvement de recul. Des considérations économiques et politiques, de même que des contraintes réglementaires, figurent en bonne place dans la liste des enjeux qui entraînent la perte de popularité de cette approche.

« Ce qui inquiète beaucoup de gens, ce sont les nombreux vents contraires qui influent sur les enjeux de durabilité, de climat, et même, des questions plus larges telles que la diversité, l’équité et l’inclusion, comme on le voit aux États-Unis », signale Rosalie Vendette, directrice chez Quinn + Parker, une experte en matière de finance durable qui compte plus de 20 ans d’expérience.

C’est un phénomène qui touche d’ailleurs particulièrement les États-Unis, où il prend largement sa source, indique l’experte. Un mouvement qui s’est amplifié « depuis les élections et l’arrivée en poste du gouvernement américain actuel, mais qui avait démarré bien avant », continue-t-elle.

En effet, si l’élection de Donald Trump et la signature de différents décrets présidentiels — notamment ceux déclarant illégaux les programmes et politiques d’équité, diversité et inclusion (EDI) au sein de l’État fédéral, ou encore ceux actant le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat — ont alimenté le sentiment anti-ESG (Environnement, Social et Gouvernance) observé aux États-Unis et à travers le monde, des lois contre les facteurs ESG ont été adoptées dans 17 États américains dès 2023, rapporte Valeurs mobilières TD.

La même année, l’État du Tennessee a même intenté une action en justice contre la société de gestion de placements BlackRock sous prétexte qu’elle « utilise des stratégies agressives pour pousser des objectifs ESG controversés dans les actifs qu’elle gère », selon l’acte juridique. Un règlement dont les termes n’ont pas été divulgués est survenu en décembre 2025 pour mettre fin à ce conflit judiciaire.

Des conséquences inquiétantes

Non seulement de telles actions sont inquiétantes, mais les conséquences qu’elles entraînent sont aussi très préoccupantes, estime Rosalie Vendette. Par exemple, le nombre de propositions d’actionnaires consacrées à la promotion de thèmes ESG soumis pour débat cette année en assemblée d’actionnaires « a chuté grandement », affirme-t-elle. « C’est inquiétant, car ce sont des occasions importantes de débattre de sujets et d’aller chercher l’appui et l’opinion d’actionnaires pour faire évoluer des enjeux touchant la divulgation, par exemple, ou d’adopter des mesures ou des stratégies », déplore l’experte.

« Les dépôts de propositions d’actionnaires ESG des membres de l’ICCR sont à leur plus bas niveau depuis 10 ans », titrait effectivement Responsible Investor, le 25 mars dernier, au sujet des activités d’Interfaith Center for Corporate Responsibility (ICCR), une association américaine créée en 1971 et composée de plus de 300 organisations, qui se consacre au dépôt de résolutions d’actionnaires sur des questions portant notamment sur le changement climatique, les droits de la personne, la gouvernance d’entreprise, les pratiques financières et d’autres préoccupations sociales et environnementales.

Une étude du Harvard Law School Forum on Corporate Governance montre même que les propositions promouvant le courant anti-ESG représentaient environ 11 % de toutes les propositions déposées en juin 2024 aux États-Unis, contre environ 2 % entre 2014 et 2021.

Autre conséquence découlant du sentiment anti-ESG : le retrait de plusieurs organisations, comme des banques, des investisseurs institutionnels et des assureurs, d’associations engagées dans la décarbonisation.

En 2024, par exemple, Invesco, JP Morgan, Mellon Investment et State Street, notamment, se sont retirées de Climate Action 100+, une coalition de plus de 700 investisseurs institutionnels luttant contre les changements climatiques. En 2025, ce mouvement a été suivi par le retrait de plusieurs banques nord-américaines de la Net Zero Banking Alliance (NZBA), un regroupement soutenu par le Programme des Nations Unies pour l’environnement, dont Bank of America, Citigroup, Goldman Sachs, Morgan Stanley et Wells Fargo.

Un intérêt encore bien présent

En contrepartie, plusieurs grands investisseurs, des détenteurs d’actifs et des gestionnaires d’actifs, continuent de prendre position publiquement pour que soient maintenus les engagements visant l’atteinte de cibles permettant la transition et l’adaptation aux changements climatiques.

« La crise climatique continue de s’accélérer et les fondamentaux, les raisons pour lesquelles on veut s’attarder aux questions climatiques, par exemple pour des raisons de risques et de création de valeur, n’ont pas changé. Malgré tout ce qui se passe, nous, experts, observateurs de la situation et participants au marché, sommes aussi très réconfortés de voir, à travers le monde, des investisseurs qui vont très loin en disant à leur gestionnaire de portefeuille : “Vu que vous vous êtes retirés de vos engagements ESG, nous retirerons nos billes et nous allons ailleurs”. Nous avons vu des gestes de ce genre être posés à l’international », affirme Rosalie Vendette.

L’experte cite le cas de People’s Pension, un fonds de pension du Royaume-Uni qui a choisi de retirer 28 milliards de livres sterling (35,3 milliards de dollars (G$) d’actifs du mandat de son gestionnaire, State Street, après qu’il eut modifié ses politiques touchant l’investissement responsable et la durabilité. Ces actifs ont été transférés à Amundi et Invesco en mars dernier, ne laissant que 5 milliards de livres sterling (6,3 G$) au mandat du gestionnaire américain.

Un mouvement qui ne date pas d’hier

Il convient de rappeler que l’adoption de l’investissement socialement responsable par le secteur financier, de même que la mise en place de filtres éthiques destinés à déterminer et éventuellement exclure des portefeuilles certaines activités ou entreprises, ne date pas d’hier. Dans les années 1980, on a vu émerger « des campagnes de désinvestissement contre les entreprises qui exerçaient leurs activités en Afrique du Sud pendant l’apartheid », écrit Tom Krantz dans son blogue.

Ainsi, bien que l’adoption de l’approche d’IR ait connu une impulsion à compter de 2006 avec le lancement par les Nations Unies des Principes pour l’investissement responsable (PRI), et que cette apporche se soit démocratisée plus largement après 2016, à la suite de la ratification de l’Accord de Paris sur le climat, c’est en 1971, soit il y a plus de 50 ans, que le premier fonds commun d’investissement durable américain a été lancé par Pax World Management. La première émission d’une obligation « verte » remonte quant à elle à 2008, à l’initiative de la Banque mondiale.

Les PRI comptent aujourd’hui 5 372 signataires, dont 740 sont des investisseurs institutionnels, recense la mise à jour de septembre 2024.

Quant au taux d’adoption de l’ESG par les investisseurs professionnels, il est « stable malgré l’incertitude ambiante et se maintient à un niveau historiquement élevé au niveau mondial, en particulier en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique (EMEA) », rapporte l’étude sur l’investissement ESG menée par Capital Group en 2024.

« Au total, 90 % des investisseurs interrogés reconnaissent le rôle central des enjeux ESG en matière d’investissement et intègrent déjà ou envisagent d’intégrer ces critères à leur approche d’investissement. Les 10 % restants n’ont pas adopté de pratiques d’investissement ESG : ils ne sont pas convaincus par ces enjeux, et ils n’utilisent pas et n’appliquent pas les critères ESG dans leur approche d’investissement, et ils ne prévoient pas de le faire », indique l’étude de Capital Group.

Plus près de nous

Au Canada, « la situation est un peu différente et certainement moins préoccupante qu’aux États-Unis, bien qu’il y ait une contamination qui entraîne certains effets », estime Rosalie Vendette.

Ainsi, bien que cinq des plus grandes banques du pays, soit la BMO, la Banque Nationale, la Banque Scotia, la CIBC et le Groupe Banque TD aient emboîté le pas de leurs homologues américaines et aient quitté la Net-Zero Banking Alliance en janvier 2025, l’experte signale que pour la plupart, ces institutions ont indiqué qu’elles comptaient néanmoins maintenir leurs engagements. « Ce qui doit maintenant être fait, c’est de valider que ce soit bien le cas, que cette volonté ne reste pas juste au niveau des paroles, mais que ça se traduise en matière de divulgation, par exemple, et voir comment les dossiers vont progresser », ajoute-t-elle.

Les données contenues dans le plus récent Rapport de tendances de l’investissement responsable canadien (2024) publié par l’Association pour l’investissement responsable (AIR) sont un autre signal positif selon lequel les considérations pour les facteurs ESG sont généralement bien implantées au Canada, selon Rosalie Vendette. Ces données indiquent en effet que la part de marché des actifs sous gestion issus de l’IR au Canada représente 71 % du total des actifs sous gestion, soit près de 4,5 billions de dollars.

« L’investissement responsable n’est plus une niche ; il est devenu une attente standard au sein de la communauté des investisseurs canadiens », a commenté Fate Saghir, vice-présidente principale et cheffe du développement durable, du marketing et de l’expérience client, Placements Mackenzie, lors de la publication du rapport.

Le Canada a d’ailleurs été relativement actif en matière de réglementation liée à la gestion des risques climatiques dans les dernières années. Le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) a ainsi publié à la fin de l’exercice 2023, la ligne directrice B-15, Gestion des risques climatiques, mise à jour en 2024, puis en 2025. Elle énonce les attentes du BSIF envers les banques d’importance systémique intérieure et envers les groupes d’assurance actifs à l’échelle internationale dont le siège social est établi au Canada en matière de communication d’informations financières en lien avec les changements climatiques.

De même, le projet de loi C-59, qui a reçu la sanction royale le 20 juin 2024, est venu modifier la Loi sur la concurrence élargissant la définition des « pratiques commerciales trompeuses » pour y inclure les fausses représentations en matière d’environnement.

L’adoption de ce projet de loi a entraîné le retrait des sites Web de plusieurs entreprises de beaucoup d’information sur la durabilité. Il ne s’agit que d’un repositionnement, croit Rosalie Vendette. « Il était beaucoup question d’écoblanchiment et C-59 a précipité les entreprises dans une situation d’incertitude. L’adoption de la loi a amené beaucoup de prudence par rapport aux communications, notamment en raison des pénalités financières qui peuvent être extrêmement élevées », signale Rosalie Vendette.

« Dans le cas des entreprises qui sont vraiment engagées en matière climatique, il n’y a pas d’enjeu, elles doivent seulement s’assurer que les informations diffusées sont bien étayées. Dans le cas des entreprises qui faisaient des affirmations sans substance, on espère qu’elles sont en train de préparer des données solides pour soutenir leurs affirmations », dit l’experte.

Des élections qui pourraient changer la donne

Le résultat des élections fédérales prévues le 28 avril prochain a toutefois « le potentiel d’influer sur le cours du développement de la finance durable au Canada », affirme Rosalie Vendette. L’experte craint que le résultat de cette élection se traduise par un « désintérêt ou un relâchement » en matière de politiques et de réglementations liées à l’IR.

Dans son Énoncé économique de l’automne de 2023 et dans le budget de 2024, le gouvernement du Canada s’est engagé à élaborer une taxonomie de la finance durable qui définit les investissements « verts » et « de transition ». La mise en œuvre de ces lignes directrices, qui devait mener à la « présentation obligatoire d’informations financières liées au climat pour les grandes sociétés privées constituées sous le régime fédéral », a été mise sur pause avec la prorogation du Parlement en janvier dernier et son avenir est incertain.

« Si jamais, à la suite des élections, on voyait un relâchement vis-à-vis de cette volonté, le secteur privé devrait reprendre la balle au bond et continuer le travail, avance Rosalie Vendette. Pour les entreprises, pour leur propre divulgation, ça demeure bénéfique d’adopter ça. »

Elle estime qu’il reviendrait alors aux différentes parties prenantes, aux différents clients et bénéficiaires de maintenir le cap, de rester vigilant et de continuer d’exiger de la transparence. « Parce que, quand les dossiers ne sont pas réglementés, qu’il n’y a pas d’obligation réglementaire et qu’on est dans un régime un peu plus de comportements volontaires, il faut continuer à maintenir la pression », affirme l’experte.

Le rôle du conseiller

Les professionnels de l’industrie, comme les conseillers et les planificateurs financiers ont également un rôle à jouer pour faire progresser les choses, selon elle.

Le Sondage d’opinion des investisseurs 2025 de l’AIR, montre d’ailleurs que 76 % des répondants souhaitent que leur conseiller ou leur institution financière « soit tenu de leur poser des questions spécifiques sur les considérations relatives à l’investissement responsable (IR) qui correspondent à leurs valeurs personnelles dans le cadre du processus de connaissance du client. »

De même, 88 % des sondés estiment que les conseillers sont des sources d’information importantes pour prendre des décisions d’investissement liées à l’IR.

Les conseillers doivent continuer de s’informer et de suivre la situation et garder le cap afin d’offrir de l’information factuelle, estime Rosalie Vendette. « Je ne suis pas certaine que je changerais le discours tant que ça par rapport au bien-fondé, aux bonnes raisons d’utiliser l’investissement responsable. Ils doivent en fait simplement continuer d’expliquer à leurs clients les impacts de la crise climatique ».

« Il faut garder à l’esprit que la situation climatique demeure la même et que l’urgence d’agir ne changera pas parce qu’un gouvernement décide que ce n’est plus à l’ordre du jour », ajoute l’experte.

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Retrait des banques de l’Alliance Net Zéro : une stratégie de recul ou de repositionnement ? https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/retrait-des-banques-de-lalliance-net-zero-une-strategie-de-recul-ou-de-repositionnement/ Tue, 22 Apr 2025 10:14:42 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=106835 Le contexte politique y est pour beaucoup.

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Au début de 2025, six grandes banques canadiennes — Banque de Montréal, Banque Nationale, CIBC, TD, Scotia et RBC — ont toutes quitté l’Alliance bancaire Net Zéro (NZBA), un regroupement soutenu par l’Organisation des Nations unies (ONU) visant à aligner les portefeuilles financiers sur les objectifs de carboneutralité d’ici 2050. Cette décision, qui fait suite à une vague similaire de retraits parmi les institutions américaines, soulève des interrogations quant à l’avenir de la finance durable au Canada.

On se rappelle que l’Alliance a été créée en avril 2021 sous l’impulsion de l’Initiative financière du Programme des Nations unies pour l’environnement. Elle fait partie de la Glasgow Financial Alliance for Net Zero (GFANZ), une coalition plus large regroupant différentes alliances financières engagées vers la neutralité carbone. Cette organisation était présidée jusqu’à récemment par Mark Carney, qui a démissionné pour endosser le rôle de premier ministre du Canada à la suite du départ de Justin Trudeau.

La NZBA a été créée pour aligner le secteur financier sur les objectifs climatiques de l’Accord de Paris, en accélérant la décarbonation de l’économie mondiale. Elle fournit aux banques un cadre international commun et des directives claires pour élaborer des stratégies crédibles de réduction des émissions, incluant des cibles intermédiaires à 2030. L’initiative vise aussi à responsabiliser les institutions financières en les incitant à aligner leurs portefeuilles sur des trajectoires net zéro et à publier leurs progrès de manière transparente, tout en favorisant la coopération et l’échange de bonnes pratiques à l’échelle mondiale.

Lancée avec 43 membres, l’Alliance avait rapidement gagné en influence, regroupant jusqu’à 140 banques en 2024, représentant 74 000 milliards de dollars (G$) d’actifs. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 128 (pour 47 000 G$ d’actifs).

Comment expliquer ce mouvement de repli ? Ces décisions s’inscrivent dans un contexte politique tendu, particulièrement aux États-Unis, où l’ESG (environnement, social et gouvernance) est devenu un sujet fortement polarisé. Pour l’administration de Donald Trump, ces alliances restreignent indûment le financement des énergies fossiles.

Des pressions juridiques pèsent également sur les membres de la NZBA, explique Jacques Deforges, directeur général de Finance Montréal. En effet, des États républicains, dont le Texas, ont menacé des institutions membres de la NZBA de poursuites pour pratiques anticoncurrentielles, accusant ces coalitions de constituer des cartels, ce qui serait illégal. Il a aussi été question de les exclure des marchés publics.

Selon Jacques Deforges, ce mouvement de retrait ne remet pas en cause les fondements mêmes de la finance durable. « La finance durable n’est pas une mode passagère, mais une transformation logique du système financier basée sur l’intégration des risques environnementaux, sociaux et de gouvernance », affirme-t-il.

Il rappelle que ces pratiques répondent à une logique financière fondamentale : l’évaluation et la gestion des risques. « Tout conseil d’administration responsable devrait aujourd’hui se poser des questions sur trois types de risques majeurs : les risques géopolitiques, les risques liés à la cybersécurité et les risques environnementaux », précise-t-il.

Ces derniers prennent des formes très concrètes dans le monde des affaires : l’accès à l’eau pour les embouteilleurs, la navigabilité des cours d’eau pour le transport, la vulnérabilité des infrastructures face aux événements climatiques extrêmes… Autant de facteurs qui impactent directement la rentabilité et la pérennité des entreprises.

Ce recul n’est pas non plus un abandon des engagements climatiques des banques. « Les fondamentaux n’ont pas changé, soutient Jacques Deforges. Les grandes institutions continueront à publier leurs rapports de développement durable, à dialoguer avec leurs actionnaires et à intégrer les risques climatiques dans leurs modèles d’affaires. »

Bien qu’en retrait de la NZBA, les banques affirment maintenir leurs trajectoires vers la décarbonation. Aucune n’a voulu toutefois répondre à nos questions. Dans un communiqué, la Banque de Montréal a invoqué sa capacité à « faire cavalier seul », forte de ses « solides capacités internes à mettre en œuvre les normes internationales pertinentes ». Par écrit, un porte-parole de la Banque Scotia a réitéré la position déjà annoncée à savoir que la banque restait déterminée à mettre en œuvre son propre plan de transition climatique et à répondre aux exigences des organismes de réglementation du monde entier.

Du côté de la Banque Nationale, le président et chef de la direction, Laurent Ferreira a expliqué à la Presse canadienne que la décision de se retirer de la NZBA découlait avant tout du fardeau réglementaire croissant en matière de divulgation environnementale au Canada et en Europe, et non d’un désengagement climatique. Il a mentionné que l’institution concentrera désormais ses efforts sur le respect des exigences légales en matière de transparence et sur le soutien aux secteurs en transition. Selon lui, ce recentrage permettra à la Banque d’être plus rigoureuse dans ses actions environnementales.

Des investisseurs craignent toutefois que les institutions financières se désengagent de la lutte au réchauffement climatique. Derrière ce réalignement, un enjeu de fond persiste : concilier les objectifs climatiques avec les réalités commerciales, notamment le rôle central des banques dans le financement des énergies fossiles. Malgré leurs actions, les résultats ne sont pas toujours au rendez-vous. Selon un rapport d’Investors for Paris Compliance, quatre institutions canadiennes — Banque Toronto-Dominion, RBC, BMO et CIBC — figuraient encore en 2024 parmi les dix plus grands bailleurs de fonds mondiaux du secteur pétrolier, gazier et charbonnier.

Jacques Deforges suggère qu’à l’avenir, certaines institutions pourraient privilégier une approche « faire sans le dire » plutôt que l’inverse. « Les banques continueront à produire des rapports de développement durable et devront répondre aux questions des actionnaires lors des assemblées, mais pourraient être plus discrètes sur la place publique », explique-t-il.

Ce repositionnement stratégique intervient également dans un contexte où les priorités évoluent. Certaines enquêtes démontrent que les dirigeants financiers réorganisent leurs priorités en réponse à de nouveaux risques économiques, comme les tarifs douaniers ou les tensions géopolitiques.

À l’inverse des institutions nord-américaines, les principales banques françaises, dont BNP Paribas, Crédit Agricole SA, et Société Générale, maintiennent pour l’instant leur engagement au sein de la NZBA, marquant une différence d’approche significative entre les deux côtés de l’Atlantique.

Le retrait des alliances marque plutôt une adaptation à un contexte politique et économique plus complexe qu’un désengagement, selon Jacques Deforges. « Le vrai défi, c’est de continuer à avancer sans se laisser distraire par le bruit ambiant. La finance, c’est mettre un prix sur le risque — et les risques climatiques font désormais partie intégrante de cette équation », conclut-il.

L’Alliance bancaire Net Zéro assouplit ses règles

Dans ce contexte de défection en cascade, l’Alliance Net Zéro annonce une révision majeure de ses lignes directrices. Selon un article publié le 16 avril par esgtoday.com, la coalition abandonne son exigence centrale qui obligeait ses membres à aligner leurs activités de financement sur l’objectif climatique de 1,5 °C.

Le nouveau cadre de référence adopté par les 128 membres restants remplace les obligations par des recommandations : là où les directives de 2024 stipulaient que les banques « doivent » établir une cible climatique compatible avec 1,5 °C, le texte de 2025 se limite à suggérer qu’elles « devraient » le faire.

Pour justifier ce changement de cap, la NZBA évoque un « nouveau contexte » dans lequel les banques doivent composer avec des réalités externes mouvantes. L’alliance affirme vouloir désormais concentrer ses efforts sur le soutien pratique aux banques, afin de les aider à surmonter les freins au financement de la transition verte, en collaboration avec leurs clients et les pouvoirs publics.

« En tant que plus grande initiative mondiale spécifiquement axée sur le soutien aux mesures d’atténuation du changement climatique prises par les banques, la NZBA est particulièrement bien placée pour apporter un soutien pratique aux banques qui s’engagent dans la voie de la transition vers un bilan net zéro », a déclaré Shargiil Bashir, président de l’Alliance et chef de la durabilité de First Abu Dhabi Bank.

Cette évolution témoigne des défis croissants auxquels sont confrontées les initiatives climatiques dans le secteur financier, prises entre les ambitions environnementales et les réalités économiques et politiques.

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Stratège de l’IA https://www.finance-investissement.com/nouvelles/developpement-des-affaires/stratege-de-lia/ Mon, 14 Apr 2025 10:47:39 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=106324 Il réinvente la gestion de portefeuille.

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Carl ­Dussault est ­président-directeur général d’Evovest, une firme de gestion de portefeuille qui se démarque par son utilisation de l’intelligence artificielle (IA) dans la gestion d’actifs. « L’automatisation permet de réduire les biais humains et de maximiser l’efficacité des analyses. Nos algorithmes peuvent analyser des milliers d’actions quotidiennement, ce qui permet de dégager une valeur ajoutée pour nos clients », ­dit-il.

C’est au secondaire que sa passion pour la finance a pris forme, lui qui feuilletait quotidiennement les pages économiques des journaux. Une rencontre avec une représentante de ­HEC ­Montréal lors d’une journée d’orientation scolaire allait concrétiser son choix de carrière. « ­Dans le dépliant promotionnel, il y avait le titre de gestionnaire de portefeuille. Après m’être informé sur ce domaine, je n’ai plus jamais regardé en arrière », confie-t-il.

Il a fait ses premiers pas dans l’industrie comme stagiaire à la Banque Nationale. Il a ensuite travaillé à BMO Nesbitt Burns comme conseiller avant de se joindre à Intact Assurance comme gestionnaire de portefeuille en octobre 2012. C’est là qu’il a découvert le potentiel des technologies émergentes.

En 2016, il prend un virage décisif. Convaincu que l’intelligence artificielle peut transformer la gestion de portefeuille, il quitte son emploi pour fonder Evovest. Son approche est novatrice : utiliser l’apprentissage machine pour prédire quelles actions surpasseront leur indice de référence. Deux ans plus tard, la firme obtient son permis de l’Autorité des marchés financiers (AMF) et met en marché son premier produit en 2019.

Sur cinq ans, Evovest ­Actions ­Mondiales affiche un rendement avant les frais de gestion et d’exploitation de 13,3 % par rapport à 7,7 % pour l’indice ­MSCI ­World ­EW, tout en affichant une volatilité moindre que celle de cet indice.

Le lancement d’un fonds négocié en ­Bourse (FNB) en partenariat avec la ­Banque ­Nationale en mars 2024 marque un tournant. Baptisé ­FNB ­Actions ­Mondiales Evovest (EVO), ce produit rend la stratégie accessible à un plus large public.

La croissance de ses actifs est au ­rendez-vous, Evovest en gérant 170 millions de dollars (M$). Avec une équipe de huit personnes, l’entreprise démontre que la taille n’est pas un frein à la performance. « ­On a plusieurs années d’historique de rendement, ce qui nous met en avant de la parade alors que d’autres commencent tout juste à lancer des produits utilisant l’IA », se réjouit Carl Dussault. L’entreprise a aussi reçu une reconnaissance importante du ­Programme des gestionnaires en émergence du ­Québec (PGEQ), qui lui a accordé un second mandat de près de 75 M$ pour le lancement du ­Fonds Evovest marché neutre mondial.

Pour souligner ce parcours, le jury du ­Top des leaders de l’industrie financière lui accorde une mention ­Coup de cœur dans la catégorie ­Sociétés de gestion indépendante. « ­Il dirige une entreprise en croissance et innovante, mariant gestion de portefeuille et intelligence artificielle. Ses efforts en matière de facteurs environnementaux et sociaux sont dignes de mention, tout comme ses efforts pour redonner à la communauté. Bravo ! »

Sur le plan social, Carl Dussault et son équipe participent activement à des initiatives comme  Technovation et VersaFi (anciennemment Women in Capital Markets), contribuant à promouvoir la diversité dans le secteur financier. La firme soutient également la relève en finance à travers des partenariats avec la ­Fondation HEC, offrant des bourses et des débouchés aux étudiants.

Malgré ces progrès, Carl Dussault reste lucide. Si l’entreprise approche de la rentabilité pour 2025, il prévoit continuer de réinvestir les profits dans sa croissance. Son prochain défi ? ­Développer des outils qui rapprocheraient l’IA du travail d’un analyste traditionnel, en maintenant une approche qui réduit les biais humains dans la gestion de portefeuille.

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Le patron de la BN réclame un chef de la déréglementation https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/le-patron-de-la-bn-reclame-un-chef-de-la-dereglementation/ Fri, 28 Feb 2025 12:04:20 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=105925 Alors que l’institution dévoile ses résultats.

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Le patron de la Banque Nationale veut que le fédéral nomme un responsable de la déréglementation pour réduire la paperasserie.

« Le Canada doit envisager de nommer un chef de la déréglementation non partisan afin d’identifier et recommander qu’on enlève les formalités administratives improductives », a plaidé Laurent Ferreira, mercredi, dans son mot d’introduction avant de présenter les résultats financiers de l’institution financière montréalaise en conférence téléphonique.

Le président et chef de la direction de la Banque Nationale a également suggéré de réduire l’imposition sur le gain en capital pour les entrepreneurs, de favoriser l’achat local par le gouvernement fédéral avec un « Buy Canada Act » et d’augmenter les dépenses en défense.

« Il y a eu un important déclin dans notre productivité et notre PIB par habitant, déplore M. Ferreira. Les entreprises canadiennes composent avec une réglementation et une surveillance excessives. Dans ce contexte, nous faisons face à une administration américaine qui est favorable au milieu des affaires et a un agenda protectionniste. »

Le banquier avait déjà partagé ses inquiétudes sur le recul de la performance économique du Canada en janvier lors d’un discours devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM).

Il avait identifié la baisse de la productivité au Canada, le manque d’investissements en recherche et développement, le déclin des investissements dans le secteur manufacturier et la trop lourde réglementation comme des tendances inquiétantes.

Il n’est pas le seul à faire ce plaidoyer contre le fardeau administratif des entreprises. La semaine dernière, le président-directeur général d’Hydro-Québec, Michael Sabia, avait lui aussi fait un plaidoyer en ce sens pour accélérer les projets, lors d’un passage devant le Cercle canadien de Montréal.

Des provisions plus grandes que prévu

Dans un contexte économique incertain, la Banque Nationale a augmenté ses provisions pour pertes au premier trimestre terminé le 31 janvier. « La hausse s’explique par l’incertitude que nous observons, commente le chef de la gestion des risques, Jean-Sébastien Grisé. On ne sait vraiment pas de quoi les droits de douane auront l’air. »

Cette précaution n’est pas surprenante, tandis que d’autres banques canadiennes et le Mouvement Desjardins ont récemment mis plus d’argent de côté en cas de pertes de crédit en raison du contexte économique.

Le montant des provisions pour pertes, qui atteignent 254 millions de dollars (M$), est toutefois supérieur au consensus des analystes à 193 M$, selon une recension faite par RBC Marchés des capitaux.

Malgré un bénéfice meilleur qu’attendu, l’analyste Darko Mihelic, de RBC Marchés des capitaux, juge que les résultats du premier trimestre sont décevants. « Le bénéfice était plus fort que nos prévisions, mais la qualité du crédit s’est détériorée et nous n’avons pas encore vu les impacts potentiels des droits de douane. »

L’intégration de CWB

Il s’agit des premiers résultats financiers de la Banque Nationale depuis qu’elle a finalisé l’acquisition de la Canadian Western Bank (CWB) au début du mois de février.

La Nationale est en train d’intégrer les employés de la banque régionale de l’Ouest. Le transfert des clients se fera « par vagues » à partir de l’été 2025 jusqu’au début de l’année 2026.

La direction de la Banque Nationale estime que le potentiel de synergies entre les deux institutions est de 270 M$. Elle croit pouvoir réaliser 135 M$ d’économie d’ici un an.

La Banque Nationale a dévoilé, plus tôt mercredi, ses résultats du premier trimestre. Elle a fait part d’un bénéfice de 997 M$, une augmentation de 8 % par rapport à la même période l’an dernier. Le bénéfice ajusté dilué par action s’est établi à 2,93 $.

Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient un bénéfice par action de 2,65 $, selon la firme de données financières Refinitiv.

L’action de la Banque Nationale perd 6,60 $, ou 5,18 %, à 120,84 $ à la Bourse de Toronto en fin d’après-midi.

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