Banque du Canada – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Wed, 25 Jun 2025 19:17:06 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.1 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Banque du Canada – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 La diversification commerciale permet de renforcer la résilience https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/la-diversification-commerciale-permet-de-renforcer-la-resilience/ Thu, 26 Jun 2025 10:02:45 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=108124 Affirme Tiff Macklem.

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La Banque du Canada encourage les entreprises à explorer des marchés d’exportation au-delà des États-Unis afin de rendre l’économie moins vulnérable aux différends commerciaux actuels et futurs.

S’adressant à un groupe d’affaires à Saint-Jean, à Terre-Neuve-et-Labrador, mercredi, le gouverneur Tiff Macklem met en garde contre le brouillard qui entoure les prévisions d’inflation, ce qui rend difficile l’élaboration d’une politique monétaire dans un contexte d’incertitude tarifaire.

Il indique que c’est « une excellente nouvelle » d’apprendre que le premier ministre Mark Carney et le président américain Donald Trump ont convenu de conclure un nouvel accord commercial et de sécurité dans les 30prochains jours.

Dans un discours préparé, il précise que les progrès vers un nouvel accord commercial sont « encourageants », mais ajoute ensuite, lors d’une séance de questions-réponses, que l’économie canadienne est confrontée à des problèmes plus importants dans un monde de plus en plus « fragmenté ».

Les modèles commerciaux étaient déjà en train de changer avant la réélection de M.Trump à la fin de l’année dernière, fait remarquer Tiff Macklem, et d’autres conflits mondiaux obligent également les entreprises à réorienter leurs chaînes d’approvisionnement.

« J’espère vraiment que nous parviendrons à un accord, j’espère vraiment que ce sera un bon accord, mais cela ne résoudra pas tous nos problèmes », affirme-t-il.

Les perturbations causées par la COVID-19 ont montré aux entreprises canadiennes les conséquences de l’absence de chaînes d’approvisionnement diversifiées, rappelle Tiff Macklem. Et il ajoute que le conflit commercial actuel démontre à quel point les entreprises peuvent être vulnérables sans marchés d’exportation diversifiés.

« Développer de nouveaux marchés pour nos exportations permet d’amplifier l’activité et d’être plus concurrentiel. Mais il y a une autre raison de le faire: la diversification renforce la résilience », mentionne-t-il.

Tiff Macklem a utilisé Terre-Neuve-et-Labrador comme exemple pour étayer son propos, soulignant que seul un tiers des exportations de biens de la province sont destinées aux États-Unis, contre environ les trois quarts pour le reste du Canada. La majeure partie du pétrole de la province est désormais expédiée vers l’Europe et d’autres pays, tandis que les exportations de services stimulent le secteur technologique de Saint-Jean, illustre-t-il.

Selon Tiff Macklem, le reste du Canada a la possibilité, notamment en matière d’exportation de services, d’étendre ses échanges commerciaux au-delà des États-Unis. Les efforts visant à bâtir des infrastructures nationales et à éliminer les barrières commerciales interprovinciales faciliteraient également la diversification des exportations de biens, ajoute-t-il.

Les États-Unis resteront toujours le plus grand partenaire commercial du Canada, affirme Tiff Macklem, mais il estime que le récent différend tarifaire a sensibilisé les entreprises et les décideurs politiques aux vulnérabilités de longue date de l’économie, qui est trop axée sur le commerce transfrontalier.

« C’est un sujet dont nous discutons depuis longtemps dans ce pays », rappelle-t-il lors de la séance de questions-réponses.

« La réalité est que nous laissons passer des opportunités financières en ne développant pas notre propre marché intérieur et en ne développant pas nos marchés étrangers. »

L’inflation… « compliquée »

La Banque du Canada a maintenu son taux directeur à 2,75% pour la deuxième fois consécutive plus tôt ce mois-ci.

La prochaine décision de la banque centrale est prévue pour le 30juillet, et Tiff Macklem réitère que de nouvelles baisses pourraient être envisagées si la croissance économique continuait de ralentir, mais que l’inflation restait maîtrisée dans le contexte du conflit commercial.

Bien que les répercussions sur le marché du travail soient jusqu’à présent largement concentrées dans les secteurs sensibles aux échanges commerciaux et que d’autres industries affichent encore une certaine croissance, Tiff Macklem affirme que « si la demande reste faible, davantage d’entreprises finiront par supprimer des emplois ».

Suivre la réaction de l’inflation aux droits de douane est « compliqué », note le gouverneur de la banque centrale. Un ralentissement économique atténue les pressions sur les prix, mais les droits de douane eux-mêmes peuvent rendre les biens plus chers pour les Canadiens.

Si l’élimination de la tarification du carbone pour les consommateurs a contribué à faire baisser l’inflation à 1,7% en avril, abstraction faite des taxes, l’inflation s’est établie à 2,3% ce même mois. Selon Tiff Macklem, il s’agit d’une « hausse légèrement plus forte » que ce que prévoyait la Banque du Canada.

Il ajoute que l’inflation sous-jacente dépasse désormais les 3% et « pourrait être plus forte » que ce que prévoyait la banque centrale.

Mais le gouverneur avertit également qu’il existe « un risque de distorsion » dans les chiffres de l’inflation sous-jacente privilégiés par la Banque du Canada, qui pourraient « exagérer » les pressions sur les prix.

Les autres mesures de l’inflation sous-jacente sont plus faibles, il explique donc que la banque centrale examine toute une série de facteurs pour évaluer l’évolution future de l’inflation.

Tiff Macklem souligne que la hausse des prix des biens influe sur les chiffres de l’inflation sous-jacente, ce qui pourrait commencer à refléter les nouveaux coûts liés aux droits de douane.

« En fin de compte, comme je l’ai indiqué, nous avons constaté que l’inflation sous-jacente était plus forte, et c’est quelque chose qui a retenu notre attention », précise-t-il lors de la conférence de presse.

« Il y a une volatilité inhabituelle. La question de savoir si cette situation est temporaire ou persistante reste donc ouverte, à mon avis. »

La Banque du Canada disposera de deux jeux de données sur l’inflation avant sa prochaine décision sur les taux d’intérêt, Statistique Canada devant publier l’indice des prix à la consommation pour le mois de mai le 24juin.

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Les politiques monétaires transfrontalières vont diverger https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/les-politiques-monetaires-transfrontalieres-vont-diverger/ Wed, 18 Jun 2025 11:05:55 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=108028 La Banque du Canada reprendra ses réductions le mois prochain, tandis que la Fed restera à l’écart jusqu’au quatrième trimestre.

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La Banque du Canada réduira probablement ses taux le mois prochain et de nouveau en septembre, tandis que la Réserve fédérale américaine (Fed) maintiendra son statu quo jusqu’au quatrième trimestre, indique Marchés mondiaux CIBC dans ses dernières prévisions économiques.

Dans un contexte de hausse des tarifs douaniers et d’incertitude accrue, les perspectives de croissance économique s’assombrissent.

« Nos prévisions de croissance mondiale ont été revues à la baisse, ce qui reporte la reprise que nous attendions depuis l’année dernière pour 2025 », indiquent les économistes de la banque dans un nouveau rapport.

Dans ce contexte, les responsables des politiques fiscales et monétaires « devront donc actionner certains leviers pour obtenir l’amélioration de la croissance que nous attendons pour 2026 ».

Toutefois, les performances divergentes des économies américaine et canadienne cette année conduiront également à des politiques monétaires divergentes, selon le rapport.

À l’heure actuelle, c’est sur le marché du travail que les divergences sont les plus marquées, selon le rapport : les États-Unis restent proches du plein emploi, tandis que le Canada est « déjà à environ un point de pourcentage du plein emploi », et le taux de chômage devrait augmenter.

Par conséquent, les réductions de taux au Canada interviendront probablement plus tôt que les marchés ne le prévoient actuellement, selon le rapport.

« La Banque du Canada, confrontée à un marché de l’emploi beaucoup plus faible, n’a pas le luxe d’une longue pause. Nous prévoyons une baisse de taux de la Banque du Canada d’un quart de point en juillet et en septembre, ce qui constituera la dernière étape de ce cycle d’assouplissement, à condition que les États-Unis n’accélèrent pas la guerre commerciale et ne provoquent pas une véritable récession mondiale. »

Aux États-Unis, la Banque CIBC ne prévoit plus qu’une seule baisse de taux cette année — et pas avant le quatrième trimestre — alors qu’elle s’attendait auparavant à deux baisses.

« En clair, le président [Jerome] Powell n’est pas pressé d’agir alors que l’inflation risque de repartir à la hausse et que le mandat de plein emploi de la Fed n’est pas encore menacé », indique le rapport.

En ce qui concerne l’année prochaine, la Fed pourrait être en mesure de réduire les taux de 75 points de base supplémentaires.

« Mais même ce degré d’assouplissement pourrait être remis en question par des décisions de politique fiscale qui sont encore en cours », ajoute le rapport.

En ce qui concerne l’année prochaine, l’économie canadienne devrait retrouver son élan.

« Les mesures de relance budgétaire prises par les gouvernements fédéral et provinciaux seront utiles, mais pour vraiment attiser la flamme, nous devons également constater des progrès continus dans les négociations commerciales et de nouvelles réductions des taux d’intérêt de la part de la Banque du Canada », indique le rapport.

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Réalignement de l’ordre économique mondial https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/realignement-de-lordre-economique-mondial/ Wed, 18 Jun 2025 10:22:42 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=108042 « On est dans une phase de réalignement historique », estime la nouvelle cheffe économiste du groupe BNP Paribas.

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De passage à Montréal (« sa petite enclave européenne » qu’elle connaît fort bien), Isabelle Mateos y Lago, nouvelle cheffe économiste du groupe BNP Paribas, s’est entretenue avec Finance et Investissement sur divers sujets, dont le basculement économique mondial provoqué par le retour de Donald Trump, la fragmentation des échanges commerciaux et l’éveil géopolitique et économique de l’Europe et d’autres régions du globe.

« On est dans une phase de réalignement historique », déclare-t-elle d’emblée. À mi-chemin de l’année 2025, la nouvelle cheffe économiste du groupe BNP Paribas depuis septembre dernier, constate un basculement profond de l’ordre économique mondial.

Alors que les investisseurs anticipaient que le retour de Donald Trump et la mise en application d’un programme America First ouvriraient une nouvelle phase d’exceptionnalisme américain, paradoxalement la réalité a vite déjoué les pronostics, selon Mateos y Lago. « Le dollar s’est affaibli face à la plupart des devises majeures (de 8 % par rapport à l’Euro), les indices boursiers américains sous-performent les indices mondiaux, et les perspectives de croissance des États-Unis ont été revues à la baisse par le FMI et l’OCDE. »

Les réactions aux initiatives de l’administration Trump ont même contribué à renforcer certaines économies. Elle cite en exemple l’Europe qui, sous l’impulsion de l’Allemagne, accélère ses investissements dans les infrastructures, la défense, l’innovation technologique et relance des réformes structurelles. Ces mesures marquent un tournant historique selon l’économiste. « L’Europe se renforce à une échelle qu’on n’avait pas vue depuis les années 1990, avec la réunification allemande et la création de l’euro. »

Ce train de mesures pour compenser la perte des débouchées sur le marché étasunien ne passe pas inaperçu. « Les investisseurs internationaux sont secoués dans leur confiance envers l’exceptionnalisme américain », observe-t-elle. En Asie du Sud-Est, les pays renforcent leurs alliances régionales et cherchent de nouvelles solutions commerciales. L’Inde est courtisée et la Chine, longtemps centrée sur les exportations, accélère sa transition vers une croissance fondée sur la demande intérieure. « Ce n’est pas un retour en arrière, mais une mondialisation redessinée, dopée par le retrait relatif des États-Unis. »

Concernant la guerre tarifaire qui sévit depuis le « Liberation Day » claironné par l’administration américaine, l’économiste estime qu’il ne faut pas surestimer les récentes décisions judiciaires au sujet des droits de douane. « Même si les tribunaux invalident les bases actuelles, l’administration pourra en invoquer d’autres. » Le scénario de dénouement qu’elle anticipe : une stabilisation autour de 12 %, avec une distribution un peu différente d’un pays ou d’un secteur à l’autre, soit un niveau bien supérieur aux 2,5 % d’avant crise. « Ces droits de douane sont un impôt sur les consommateurs et les importateurs américains. Ils freinent la croissance, déplacent les ressources vers des secteurs moins productifs et engendrent des distorsions inefficaces. » L’un des principaux motifs de la mise en place de ces tarifs est de générer des revenus pour financer des baisses d’impôts. « C’est comme prendre dans la poche de Jean pour prêter à Paul, tout ça n’augure rien de bon pour l’économie américaine. »

Garder le cap dans la tempête

Pour les conseillers en services financiers, l’heure est selon elle à la pédagogie, spécialement pour le très court terme et le court terme. « Il y a énormément d’incertitude et de volatilité, aggravées par le fait que depuis avril dernier, le dollar et les obligations du Trésor américain (US Treasuries) ne jouent par leur rôle d’amortisseur dans les portefeuilles avec couverture. » Mais, suggère-t-elle, sur un horizon d’un an et plus le paysage devient plus clair, « dans le contexte d’un scénario d’exceptionnalisme réduit de l’économie américaine, de la remontée en poupe de l’économie européenne et des autres économies qui arrivent à rester intégrées dans l’économie mondiale avec des mesures structurelles qui renforcent leur attractivité. »

Insistant sur son rôle d’économiste (et non d’experte en investissement), elle est d’avis qu’il est néanmoins sage de maintenir une certaine exposition à l’économie américaine, quitte à mieux la répartir. « Ce serait absurde de l’éliminer, mais il faut chercher d’autres moteurs de croissance. » Elle mentionne l’Europe, mais aussi l’Inde perçue comme une alternative crédible à la Chine, et les pays du Golfe qui investissent dans la transition énergétique et les technologies émergentes. « Les grands investisseurs sont encore trop concentrés sur l’Amérique. Il faut commencer à rediversifier. »

En termes de secteurs d’activité, elle juge les services et la technologie moins vulnérables à la guerre commerciale. « Les entreprises actives dans les infrastructures et la défense bénéficieront aussi des plans de dépenses publiques, notamment en Europe. »

Elle rappelle que la patience est de mise malgré la volatilité et que les investisseurs individuels ne doivent pas s’alarmer. « Sur le long terme, il vaut mieux être dans le marché qu’en dehors. » Elle fait remarquer que, dans les circonstances, l’économie mondiale a fait preuve de beaucoup de résilience. Elle observe aussi que les investisseurs institutionnels demeurent calmes, malgré les secousses. « Ils augmentent leurs couvertures contre le risque, mais déplacent peu de capital. Ils restent investis, et ils sont patients. »

Sur le plan des politiques monétaires, elle note une divergence entre la Réserve fédérale américaine (FED) et les autres banques centrales. Tandis que la BCE a abaissé ses taux à huit reprises, la Fed reste sur pause. « Elle est dans une position inconfortable : victime d’un choc inflationniste à venir (dans les prochains mois, voire trimestres), mais aussi sous pression politique constante. » Elle évoque même une perte de crédibilité de la Fed, contrainte de montrer son indépendance avant de pouvoir bouger. « Elle est obligée d’attendre qu’il y ait une détérioration visible des indicateurs, notamment du taux de chômage, avant de pouvoir commencer à abaisser les taux. »

L’économiste a par ailleurs souligné la montée de l’endettement public dans les grandes économies, notamment au pays de l’Oncle Sam. Selon elle, les rendements des obligations américaines à long terme subissent une forte pression en raison de l’augmentation marquée des émissions de dette. « Cette dynamique pourrait engendrer une volatilité accrue à court terme, surtout dans le contexte incertain des négociations budgétaires et de la question de la nomination du futur président de la Fed. »

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Prêts hypothécaires : la Banque du Canada poursuivra-t-elle la baisse de ses taux ? https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/peter-tsakiris/prets-hypothecaires-la-banque-du-canada-poursuivra-t-elle-la-baisse-de-ses-taux/ Mon, 09 Jun 2025 11:44:31 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=107949 ZONE EXPERTS – Les données économiques récentes ouvrent la voie à de nouvelles baisses de taux d’ici la fin de l’année.

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Considérant la situation économique actuelle, notre banque centrale traverse une période mouvementée. Face à l’incertitude causée par les tarifs et après avoir procédé à une baisse cumulative substantielle du taux directeur de 2,75 % au fil de 7 rencontres consécutives, la Banque du Canada (BdC) a choisi de ne pas modifier sa politique monétaire lors ses deux dernières rencontres. Il s’agit d’une décision largement anticipée par les marchés, dans la mesure où l’impact les baisses précédentes soutiennent déjà l’économie canadienne, bien que la lutte contre l’inflation soit loin d’être terminée. Par ailleurs, la dernière chose que souhaite la Banque du Canada est de raviver la spéculation immobilière.

La hausse du PIB de 2,2 % au premier trimestre laisse croire que l’économie canadienne performe bien, mais cette hausse a été provoquée par une augmentation des exportations et une augmentation des inventaires faites en prévision de l’arrivée des tarifs. De plus, le taux du secteur des services, moteur traditionnel de l’économie nord-américaine, a augmenté seulement de 0,4 % contrairement à la moyenne historique de 5 %. L’investissement résidentiel a plongé de 11,0 %, ce qui montre clairement la faiblesse d’un autre des moteurs de croissance importants de l’économie canadienne.

En matière de création d’emplois, on constate certainement un ralentissement, mais pas un effondrement, du moins pour l’instant. À l’exception des années de la pandémie, le taux de chômage a atteint 7 %, son plus haut niveau depuis 2016, en raison notamment des difficultés dans les secteurs manufacturier, du transport et de l’entreposage, qui ont été clairement affectés par les tarifs. En effet, le nombre d’emplois actuels dans le secteur manufacturier est le plus faible depuis janvier 2023. De plus, chose importante à surveiller : une baisse des emplois temporaires pendant 2 mois consécutifs. N’oublions pas qu’une telle baisse est un indice précurseur d’un ralentissement prononcé de l’économie, puisque les entreprises préfèrent toujours diminuer les emplois temporaires avant les emplois permanents.

Quant au dollar canadien, sa forte appréciation au cours des dernières semaines offre à la Banque du Canada une plus grande latitude pour poursuivre les baisses de taux dans la seconde moitié de l’année.

La BdC, comme d’ailleurs la Réserve Fédérale (Fed), préfère certainement voir ce comment vont évoluer les tarifs planifiés par le gouvernement Trump et leur impact sur l’inflation, avant de procéder à des baisses additionnelles de taux. Par contre, nous demeurons convaincus que l’économie canadienne poursuivra son ralentissement en raison de la vague de renouvellements hypothécaires attendus d’ici 2027, lesquels devraient entraîner une diminution de la consommation. Avec quatre décisions restantes d’ici la fin de l’année et un ralentissement économique qui se traduit par une hausse du taux de chômage, nous estimons que la Banque du Canada devra relancer le cycle de baisse des taux afin de soutenir la stabilisation du marché de l’emploi.

La gestion du passif fait partie intégrante de la situation financière du client et en représente parfois même « la » plus grande portion. Il est donc primordial de confier son analyse à un professionnel objectif qui saura guider le client et s’assurer qu’il en saisisse bien la valeur. Après tout, la gestion du passif n’est-elle pas tout aussi importante que celle des actifs ?

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Maintien du taux directeur https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/maintien-du-taux-directeur-2/ Wed, 04 Jun 2025 14:06:20 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=107856 La banque du Canada a tranché.

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Comme la plupart des experts l’avaient prévu, la Banque du Canada (BdC) a choisi de maintenir son taux directeur à 2,75 %.

Cette décision arrive au lendemain d’un nouveau revirement dans la guerre tarifaire opposant le Canada et les États-Unis. En effet, le président américain Donald Trump a signé mardi un décret doublant les droits de douane sur l’acier et l’aluminium, les faisant passer à 50 %. Ces nouvelles surtaxes sont entrées en vigueur dès les premières heures de la journée.

Dans son communiqué de presse, la banque centrale évoque directement ces turbulences commerciales. « Depuis la publication du Rapport sur la politique monétaire d’avril, l’administration américaine a continué d’augmenter et de baisser différents droits de douane », illustrant l’incertitude persistante entourant cette guerre commerciale.

« L’issue [des négociations entamées avec bon nombre de pays] est très incertaine, les taux tarifaires se situent bien au-dessus des niveaux du début de 2025, et des menaces de nouvelles mesures commerciales continuent de planer. L’incertitude reste élevée. »

Malgré ces turbulences, l’économie mondiale s’est montrée très résiliente au cours des derniers mois. Chez nos voisins du Sud, la demande intérieure est encore relativement vigoureuse, toutefois la progression des importations a freiné la croissance du produit intérieur brut (PIB) au premier trimestre. En Europe, l’économie a été portée par la vigueur des exportations, tandis qu’une hausse des dépenses en matière de défense est à prévoir. En Chine, l’activité économique a ralenti, les effets des précédentes mesures de relance budgétaire s’atténuant progressivement.

Maintenant, au Canada, la croissance du PIB a été légèrement supérieure aux attentes de la BdC, s’établissant à 2,2 % au premier trimestre. « Le devancement des exportations vers les États-Unis et l’accumulation de stocks ont stimulé l’activité, tandis que la demande intérieure finale est restée à peu près stable », observe la BdC.

La croissance de la consommation a quant à elle ralenti, mais en gardant toutefois un certain rythme. L’activité sur le marché du logement et les dépenses publiques ont diminué. Le marché du travail s’est affaibli et le taux de chômage a atteint 6,9 %.

« Pas de surprise : la Banque du Canada a maintenu son taux directeur à 2,75 %. Macklem a livré exactement ce que le marché attendait. Avec un PIB un peu meilleur qu’anticipé au T1, une inflation qui continue de se replier — 1,7 % global, 2,6 % core — et un marché de l’emploi qui ralentit doucement mais sûrement, la Banque se dit qu’elle pouvait se permettre de rester sur les lignes », résume Pierre-Benoît Gauthier, Vice-Président, Stratégie de Placement chez IG Gestion de patrimoine.

La BdC s’attend donc à ce que l’économie soit beaucoup plus faible au deuxième trimestre « en raison du renversement de la forte hausse des exportations et des stocks et du fait que la demande intérieure finale demeure faible ».

L’inflation de son côté s’est établie à 1,7 % en avril, un recul attribuable essentiellement au retrait de la taxe fédérale sur le carbone pour les consommateurs. Abstraction faite des taxes, l’inflation a progressé de 2,3 % en avril, soit un peu plus que les prévisions de la BdC. Les principaux indicateurs de l’inflation sous-jacente, y compris ceux privilégiés par la Banque, montrent une tendance à la hausse.

« La suppression de la taxe carbone le mois dernier a aidé à faire baisser l’inflation, mais au fond, ce n’est pas ça qui dicte la politique monétaire. Ce que la Banque voit surtout, c’est une économie qui n’a pas besoin d’un coup de pouce supplémentaire… pour l’instant. Et honnêtement, à 2,75 %, on est déjà pas mal proches de ce qu’on pense être le taux terminal de ce cycle : quelque part entre 2,25 % et 2,5 %. Il n’y a donc pas d’urgence à couper encore. Une baisse de plus ne changerait pas grand-chose, si ce n’est un signal négatif sur la direction de l’économie canadienne », observe Pierre-Benoît Gauthier.

En conclusion, l’incertitude règne encore notamment en raison des droits de douane, l’économie canadienne s’est affaiblie, mais pas de façon trop marquée et les données récentes sur l’inflation sont un peu plus hautes que prévu.

Ces facteurs ont donc poussé la BdC à maintenir ses taux aux niveaux actuels, soit :

  • le taux cible du financement à un jour est à 2,75 %
  • le taux officiel d’escompte s’établit à 3 %,
  • et le taux de rémunération des dépôts, à 2,70 %.

« Le message du Conseil était classique : on avance à pas mesurés. Pas question de se précipiter sous pression. Ceux qui espéraient une autre baisse rapide devront s’armer de patience. […] Une baisse précipitée, dans le contexte actuel, ce serait mettre un pansement sur une blessure qui n’est pas encore arrivée. Pas utile, et potentiellement contre-productif. Et du côté des marchés ? Rien à signaler. Le dollar canadien bouge à peine, les rendements obligataires restent stables. C’est une pause assumée, qui ne déstabilise personne », résume Pierre-Benoît Gauthier.

Il avoue toutefois que sa réaction initiale à la pause était la déception. « Mais au final si on prend les choses d’un point de vue philosophique : il faut se le dire : ça fait 15 ans qu’on vit dans un monde de taux réels à zéro. C’était bien agréable, et pour les gens dans la quarantaine comme moi ça peut sembler être le mode par défaut puisque c’est ainsi que nous avons toujours vécu. Mais l’argent gratuit, ça ne peut pas être une politique permanente. Garder les taux réels à 0,75–1 %, ce n’est pas une tragédie. C’est un retour à quelque chose de plus sain. On est peut-être enfin en train de passer à autre chose : moins d’obsession pour faire grimper les prix des actifs, plus d’attention sur un contrôle réel des prix. Les propriétaires d’actifs ont eu leur moment, et même plus. Il est peut-être temps que la stabilité des prix — la vraie — soit la priorité », ajoute-t-il cependant.

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Alors que l’incertitude s’installe, les réductions de la BoC reprennent https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/alors-que-lincertitude-sinstalle-les-reductions-de-la-boc-reprennent/ Tue, 27 May 2025 11:02:43 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=107564 Les retombées de la politique américaine commencent à se faire sentir dans les données économiques.

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Bien que les États-Unis aient commencé à reculer sur certaines menaces tarifaires, l’incertitude créée par la politique commerciale américaine erratique commence à peser sur l’économie canadienne — ce qui incitera probablement à reprendre les réductions de taux le mois prochain, selon la Financière Banque Nationale (FBN).

Dans un nouveau rapport, la FBN souligne que, même si le taux tarifaire effectif reste pour l’instant relativement bas, l’incertitude liée à l’évolution constante de la politique commerciale américaine a des effets économiques tangibles. Comme le résume le rapport : « les entreprises sont paralysées par le manque de visibilité ».

« Alors que les intentions d’investissement laissaient présager une reprise en 2025 il y a quelques mois, la situation a radicalement changé, de nombreux projets étant désormais en suspens », indique l’institution, citant les données de la dernière enquête sur les perspectives des entreprises — qui a vu les intentions d’investissement chuter à des taux qui n’ont été égalés que par les précédents chocs négatifs majeurs, tels que la crise financière et la pandémie.

L’effet de cette incertitude élevée « commence également à se refléter sur le marché du travail, qui montre à nouveau des signes d’affaiblissement », rapporte la FBN, notant que les intentions d’embauche sont tombées à leur niveau le plus bas depuis des années, que le taux de chômage a augmenté au cours des deux derniers mois et que l’emploi dans le secteur privé a diminué de 75 000 postes.

L’incertitude croissante pèse également sur le marché du logement.

« Les ventes de biens immobiliers résidentiels ont chuté de 31 % depuis novembre dernier, atteignant des niveaux jamais vus pendant la pandémie ou la récession de 2008-2009. »

Dans ce contexte, la FBN prévoit une légère récession aux deuxième et troisième trimestres, avec une croissance du PIB sur l’ensemble de l’année de seulement 1,1 % en 2025, et un taux de chômage atteignant 7,4 % au quatrième trimestre.

En réponse, la FBN s’attend à de nouvelles baisses de taux de la part de la Banque du Canada.

« Compte tenu de la détérioration des conditions économiques, nous pensons que la pause dans l’assouplissement de la politique monétaire de la Banque du Canada sera de courte durée et que les réductions de taux d’intérêt reprendront en juin », explique la FBN.

Bien que les signes d’une reprise de l’inflation aient pu maintenir la banque centrale sur la touche en avril, « cette reprise de l’inflation est probablement une anomalie temporaire », soutient l’institution.

« Pour l’instant, nos stratèges en matière de taux d’intérêt prévoient une réduction du taux directeur à 2,0 % d’ici la fin de l’année, ce qui serait suffisant étant donné que le gouvernement fédéral a également l’intention d’intervenir pour limiter les dégâts économiques. »

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Prêts hypothécaires :  avec l’économie qui ralentit, quel type de prêt faut-il choisir ? https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/peter-tsakiris/prets-hypothecaires-avec-leconomie-qui-ralentit-quel-type-de-pret-faut-il-choisir/ Mon, 05 May 2025 13:17:31 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=107094 ZONE EXPERTS – Le taux préférentiel ayant déjà baissé de 2,75 %, continuera-t-il en ce sens ?

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Face à l’incertitude des tarifs et après avoir procédé à une baisse substantielle du taux directeur de 5,00 % à 2,25 % depuis 1 an, la Banque du Canada (BdC) a choisi de ne pas procéder à une nouvelle baisse le 16 avril dernier. Une décision jugée sage par les marchés, considérant que les baisses précédentes soutiennent présentement l’économie canadienne et que s’il advenait que les tarifs demeurent permanents, cela ferait rapidement jouer des forces inflationnistes. Le niveau d’incertitude quant aux tarifs est tellement élevé que la BdC a préféré ne pas prendre de décision précipitée.

La BdC doit encore procéder à 5 annonces de son taux directeur d’ici la fin de l’année et seule la Banque de Nouvelle-Écosse anticipe que le statu quo perdurera pendant cette période. Elle anticipe toutefois une baisse de 0,75 % l’année prochaine. La CIBC, RBC et la TD anticipent de leur côté une baisse de 0,50 % et la BMO ainsi que la BNC prévoient une baisse de 0,75 %. On constate ainsi que l’ensemble des banques s’accordent pour des baisses du taux directeur à venir.

Le marché de l’emploi montre des signes de ralentissement. Le nombre de chômeurs a augmenté de 12,4 % depuis un an, le faisant passer à 1,5 million des personnes. Le nombre d’individus sans emploi pour plus de 12 mois a augmenté de 100 000 à la fin de 2023 et se situe à 200 000 actuellement.

Face à l’incertitude liée aux tarifs douaniers, c’est normal que les chefs d’entreprises mettent leurs projets de recrutement sur pause. L’économie ralentira de toute façon en raison de la vague de renouvellement hypothécaire à venir qui amènera les détenteurs à payer davantage pour leur hypothèque que ce qu’ils faisaient jusqu’ici.

Étant donné que nous croyons que l’économie canadienne se dirige vers une récession, nous continuons de recommander les hypothèques à taux variable, mais avec l’habituelle mise en garde selon laquelle ce choix ne convient pas à tous les emprunteurs. Les emprunteurs qui préfèrent la stabilité ont maintenant accès à des taux fixes aux alentours de 4 %. Nous recommandons toutefois des termes de 3 ans plutôt que 5 ans en raison de l’incertitude générale qui marque les marchés.

Dans le cas d’acheteurs dont la tolérance au risque est plus élevée et dont la situation financière est plus solide, le taux variable demeure notre choix privilégié. Dans ce scénario, une baisse anticipée des taux les amènerait à un prêt hypothécaire équivalent à l’offre à taux fixe actuelle d’ici la fin de l’année. Mais ceux-ci pourraient également bénéficier d’une baisse de taux dans le cas où le contexte économique se détériorerait davantage.

Il faut aussi considérer les caractéristiques avantageuses d’une hypothèque à taux variable :

  1. Pénalités généralement moins élevées : les prêts hypothécaires à taux variable sont souvent associés à des pénalités de remboursement anticipé plus faibles que ceux à taux fixe, surtout dans un contexte de baisse des taux. Cela peut représenter une économie significative pour les emprunteurs souhaitant rembourser leur prêt avant l’échéance.​
  1. Flexibilité accrue : considérant que les pénalités sont généralement moins élevées, les hypothèques à taux variable offrent généralement une meilleure flexibilité si les projets du détenteur changent.​
  1. Possibilité de conversion avantageuse : dans certaines circonstances, il est possible de convertir un prêt à taux variable en un prêt à taux fixe à des conditions préférentielles, ce qui offre une protection contre les hausses de taux d’intérêt futures.​

La gestion du passif fait partie intégrante de la situation financière du client et en représente parfois même « la » plus grande portion. Il est donc primordial de confier son analyse à un professionnel objectif qui saura guider le client et s’assurer qu’il en saisisse bien la valeur. Après tout, la gestion du passif n’est-elle pas tout aussi importante que celle des actifs ?

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La BdC opte pour le maintien du taux directeur https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/la-bdc-opte-pour-le-maintien-du-taux-directeur/ Wed, 16 Apr 2025 14:32:22 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=106812 La banque centrale a tranché.

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Après une longue série de baisses de taux et dans un contexte de tensions commerciales persistantes, la Banque du Canada (BdC) freine le mouvement et maintient son taux directeur à 2,75 %. Contrairement aux précédentes décisions, qui avaient été largement anticipées par les experts, celle-ci a suscité des avis partagés : certains s’attendaient à une nouvelle baisse, tandis que d’autres privilégiaient un statu quo.

Cette décision survient en plein cœur de la guerre tarifaire opposant le Canada et les États-Unis — un contexte qui, selon de nombreux économistes, complique considérablement la tâche de la Banque du Canada. L’institution avait d’ailleurs averti qu’elle ne pouvait pas, à elle seule, gérer à la fois les retombées économiques d’un conflit commercial avec les États-Unis et les pressions inflationnistes liées à la montée générale des tarifs douaniers.

« Le changement majeur d’orientation de la politique commerciale américaine et l’imprévisibilité entourant les droits de douane ont accru l’incertitude, modéré les perspectives de croissance économique et fait monter les attentes d’inflation. Vu l’incertitude généralisée, il est exceptionnellement difficile d’effectuer une projection de la croissance du produit intérieur brut et de l’inflation au Canada et dans le monde », explique d’ailleurs la BdC dans son communiqué.

Le Rapport sur la politique monétaire d’avril contient d’ailleurs deux scénarios quant à la trajectoire de la politique commerciale américaine. Dans le premier, l’incertitude est élevée, mais la portée des droits de douane est limitée. La croissance au Canada s’affaiblit de façon provisoire, tandis que l’inflation tourne autour des 2 %.

Dans le second, la guerre commerciale se prolonge faisant plonger le Canada en récession en 2025. L’inflation quant à elle monte au-dessus de 3 % en 2026.

« Beaucoup d’autres scénarios de l’évolution de la politique commerciale sont possibles, prévient toutefois la BdC. En outre, un degré d’incertitude inhabituel entoure les issues économiques de tout scénario envisageable, car l’ampleur et la rapidité des changements de cap de la politique commerciale américaine sont sans précédent. »

« Ce que la Banque essaie de dire, sans vraiment le dire, c’est que les facteurs internes au Canada sont pratiquement relégués au second plan pour ce qui est la direction de la politique monétaire. Quand l’incertitude vient de la politique commerciale américaine, la Banque ne peut que suivre le courant, tenter de garder l’inflation sous contrôle et espérer que l’économie ne s’enfonce pas trop », comprend Pierre-Benoît Gauthier, Vice-Président, Stratégie de placement, IG Gestion de Patrimoine.

« Elle marche sur un fil : d’un côté, un ralentissement qui met un frein à la demande, donc à l’inflation. De l’autre, des hausses de coûts (tarifs, ruptures dans les chaînes d’approvisionnement) qui risquent de relancer la pression sur les prix. Bref, les deux forces s’affrontent, et la Banque essaie de ne pas se faire happer », continue-t-il.

Une économie difficile à lire

Cette décision survient au lendemain de l’annonce par Statistique Canada que l’inflation a ralenti à 2,3 % le mois dernier, se rapprochant ainsi de la cible de la banque centrale. Ce pourcentage est donc plus bas qu’en février, mais reste plus élevé que le taux de 1,8 % observé au moment de la publication du Rapport de janvier.

L’inflation mondiale suivait également une trajectoire similaire à la fin de 2024 avec une économie mondiale solide. Les tarifs douaniers ont très nettement assombri les perspectives.

Aux États-Unis, l’économie montre des signes de ralentissement. Dans la zone euro, la croissance a été modeste au début de 2025 et en Chine les données récentes font état d’un léger ralentissement de l’économie.

La volatilité extrême sur les marchés, perturbés par les annonces et reports successifs de droits de douane, ajoute encore à l’incertitude. Les prix du pétrole ont considérablement diminué depuis janvier et la valeur du dollar canadien s’est appréciée.

Au Canada, l’économie montre des signes de ralentissement, alors que l’annonce de nouveaux droits de douane et l’incertitude ambiante pèsent sur la confiance des consommateurs et des entreprises. La consommation, l’investissement résidentiel ainsi que les dépenses des entreprises auraient tous reculé au cours du premier trimestre. Les tensions commerciales freinent également la reprise du marché de l’emploi : le niveau d’emploi a diminué en mars, et plusieurs entreprises signalent qu’elles prévoient ralentir leurs embauches. Par ailleurs, la croissance des salaires continue de s’essouffler, affichant des signes clairs de modération.

« La déclaration est bien équilibrée entre la perspective de coûts d’approvisionnement plus élevés et une croissance économique en déclin. Elle affiche un ton clairement accommodant et, en lisant entre les lignes, la Banque du Canada laisse entendre qu’elle s’attend à une économie plus faible et qu’elle est prête à agir. La mention de l’inflation semblait être une sorte de marche arrière, un moyen de ne pas paraître trop mou », commente Pierre-Benoît Gauthier.

« Ce qui est peut-être le plus surprenant, c’est le discours sur les attentes d’inflation. On sent que la Banque craint qu’on revive un effet similaire à celui de 2022-2023 : que tout le monde commence à s’attendre à ce que les prix continuent de grimper, et que ces attentes risquent de se matérialiser d’elles-mêmes. Une sorte de prophétie autocréatrice. Nous croyons que ces craintes sont inutiles. L’inflation canadienne provient encore des coûts d’habitation, et non d’une forme de surchauffe quelconque », souligne-t-il.

Pour conclure son communiqué, le Conseil promet de faire « preuve de prudence en portant une attention particulière aux risques et aux incertitudes auxquels l’économie canadienne est confrontée, notamment : dans quelle mesure les droits de douane plus élevés feront baisser la demande pour les exportations canadiennes ; à quel point cela aura une incidence sur les investissements des entreprises, l’emploi et les dépenses des ménages ; avec quelle ampleur et à quelle vitesse les hausses de coûts seront répercutées sur les prix à la consommation ; et comment évolueront les attentes d’inflation ».

Il rappelle toutefois que la politique monétaire ne peut pas résoudre l’incertitude liée au commerce ni neutraliser les répercussions d’une guerre commerciale. Son rôle est de maintenir la stabilité des prix pour les Canadiens.

« Même si la Banque se montre prudente, il est clair qu’elle n’a pas entièrement fermé la porte à une reprise de son cycle de baisses. Mais pour le moment, elle ne réduira pas les taux au milieu d’un incendie tarifaire avant de connaître les vrais dommages. Pour l’instant, elle observe, elle évalue, et attend de voir si Trump bluffe encore… ou s’il vient réellement de jouer ses vraies cartes », conclut l’expert.

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La stagflation pourrait être le coût des mesures de rétorsion https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/la-stagflation-pourrait-etre-le-cout-des-mesures-de-retorsion/ Mon, 14 Apr 2025 11:12:34 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=106651 Les contre-tarifs du Canada alimenteront l’inflation et ralentiront la croissance.

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La riposte aux nouveaux tarifs américains sur les produits canadiens par des tarifs plus élevés sur les importations américaines est peut-être populaire, mais elle aura aussi un coût : celui d’attiser l’inflation et de ralentir davantage la croissance au Canada, prévient le Mouvement Desjardins.

Dans un rapport récent, les économistes de la Coopérative tentent d’estimer les effets sur l’économie canadienne des contre-tarifs que le Canada a l’intention d’imposer aux États-Unis.

« Le gouvernement fédéral a publié une longue liste de produits importés qui ont été ou pourraient être frappés de tarifs de rétorsion de 25 %. Ces produits se comptent par milliers et vont des parapluies aux sous-vêtements et de l’acier aux spiritueux », indique le rapport. Il ajoute que les contre-tarifs devraient augmenter les prélèvements sur plus de la moitié des importations en provenance des États-Unis.

Selon le rapport, le gouvernement ne cible pas ses mesures de rétorsion pour minimiser l’impact national en ciblant des biens qui peuvent être facilement remplacés par les ménages canadiens.

Au contraire, ces tarifs semblent être calibrés pour maximiser leur impact sur les exportateurs américains, tout en répondant directement aux mesures américaines et en essayant d’éviter que les impacts ne soient concentrés au niveau régional au sein du Canada, analysent les auteurs du rapport.

« En conséquence, les droits de douane de 25 % sur certaines importations en provenance des États-Unis devraient se traduire globalement par une réduction éventuelle de 25 % de la demande. »

Et ces tarifs douaniers de rétorsion alimenteront l’inflation.

« Selon nos estimations, les tarifs douaniers pourraient augmenter l’inflation de 0,6 point de pourcentage pour l’année commençant au [deuxième trimestre] », calculent les experts du rapport.

L’impact de la forte hausse des prix à l’importation serait encore pire si les droits de douane ne ralentissaient pas la croissance économique, ce qui exercerait une certaine pression désinflationniste.

« Nous avons estimé que si des contre-tarifs de 25 % sont appliqués à 185 milliards de dollars d’importations au cours du prochain mois, le niveau du PIB réel serait inférieur d’environ 0,3 % à son niveau le plus élevé d’ici la fin de 2025 », note Desjardins.

Une croissance plus faible atténuera les effets inflationnistes des mesures de rétorsion, qui pourraient également être tempérés par l’absorption par les entreprises d’une partie des coûts supplémentaires et par la perspective d’un dollar américain plus faible, tempèrent les auteurs du rapport.

Normalement, la Banque du Canada devrait lutter contre l’augmentation de l’inflation en augmentant les taux d’intérêt, mais dans ce cas, « étant donné la nature du choc inflationniste », Desjardins s’attend à ce que la banque centrale continue de réduire progressivement le taux directeur du financement à un jour, jusqu’à ce qu’il atteigne 1,75 % en 2025, dans le but de limiter les dommages économiques causés par la guerre commerciale.

De plus, l’organisme a noté que, même si les tarifs douaniers de rétorsion pèseront sur la croissance au Canada, l’économie se dirigeait vers une contraction en raison des seuls tarifs douaniers américains.

« Si le fait d’éviter les tarifs douaniers de rétorsion peut atténuer la douleur des Canadiens, cela ne suffira probablement pas à éviter une récession », prévient le rapport.

Répliquer aux États-Unis sur les tarifs douaniers sans s’infliger trop de dommages constitue un défi de taille pour les décideurs politiques.

« Jusqu’à présent, le gouvernement du Canada semble avoir fait un travail aussi bon qu’on pouvait l’espérer », indique le rapport. La stagflation pourrait être le coût des représailles.

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Les Canadiens se sont enrichis en 2024 https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/les-canadiens-se-sont-enrichis-en-2024/ Mon, 31 Mar 2025 11:07:57 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=106240 Mais l’incertitude entourant les tarifs douaniers pourrait annuler les gains.

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La valeur nette totale des ménages canadiens a augmenté durant les quatre trimestres de 2024, atteignant 17 500 milliards de dollars (G$) au dernier trimestre, selon Statistique Canada. Cela représente une hausse de près de 1 200 G$ par rapport à la fin de 2023.

Le dernier bilan national de Statistique Canada révèle que la valeur nette des ménages a progressé de 1,4 % (236,3 G$) au quatrième trimestre par rapport au troisième trimestre, principalement en raison de la croissance des actifs financiers, qui ont atteint un niveau record de 10 830 G$.

La croissance de l’indice composé de la Bourse de Toronto (S&P/TSX) a progressé de moins d’un tiers de sa hausse du trimestre précédent (3 %), mais il a tout de même surpassé la performance de l’indice S&P 500. La dépréciation rapide du dollar canadien a par ailleurs contribué à augmenter la valeur des investissements étrangers détenus par les ménages.

La hausse des actifs immobiliers a également soutenu la croissance de la richesse des ménages au cours du dernier trimestre de 2024, portant la valeur des actifs non financiers à 9 745 G$ (+0,6 %).

Maria Solovieva, économiste à la Banque Toronto-Dominion (TD), a déclaré au Financial Post que les résultats du quatrième trimestre étaient le fruit de l’effet cumulatif des cinq baisses de taux d’intérêt de la Banque du Canada en 2024, qui ont incité davantage de Canadiens à contracter des prêts hypothécaires.

Cependant, la croissance des ventes immobilières, qui a marqué un ralentissement en début d’année, pourrait se stabiliser au cours des prochains mois, car les occasions les plus accessibles liées à la baisse des taux hypothécaires ont déjà été saisies, prévient l’économiste.

Shelly Kaushik, économiste principale et vice-présidente à la Banque de Montréal (BMO), souligne pour sa part que le ratio dette/revenu des ménages a augmenté pour la première fois en près de deux ans au dernier trimestre, alors que l’endettement a progressé plus rapidement que les revenus.

Cette situation pourrait faire en sorte de freiner la progression de la richesse des ménages en 2025, car les turbulences du marché déclenchées par l’incertitude tarifaire ont grugé environ 1 % du S&P/TSX et 5 % du S&P 500 depuis le début de l’année.

Même si la Banque du Canada ramène son taux directeur à 2,25 % d’ici le milieu de l’année, les risques liés au commerce international pourraient éclipser les réductions de taux et les gains récents de la richesse des ménages, signale Nathan Janzen, économiste en chef adjoint à la Banque Royale du Canada (RBC).

Il souligne que les ménages à revenu moins élevé pourraient être plus durement affectés par une guerre commerciale par rapport à ceux qui gagnent un revenu plus élevé, car ils ont moins de capacité d’épargne et consacrent une plus grande part de leurs revenus à la consommation.

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