
Malgré la montée en puissance des préoccupations environnementales dans la finance, un fossé persiste entre la compréhension du phénomène et la maîtrise technique des risques qui y sont associés.
Selon une étude d’Ortec Finance, réalisée en mai 2025 auprès de 100gestionnaires d’investissements dans le domaine des assurances répartis dans huit pays (Royaume-Uni, France, Allemagne, Suisse, Hong Kong, Malaisie, Singapour et Norvège), plus de 90% des participants s’attendent à ce que les risques climatiques et l’investissement d’impact jouent un rôle croissant dans leur stratégie d’ici trois ans. Un sur trois va jusqu’à prévoir une hausse « significative » de leur importance.
Si 76 % des sondés estiment avoir une « bonne » compréhension de l’impact des différents scénarios climatiques, il n’en reste pas moins que le quart des répondants qualifient de « moyenne » leur connaissance des enjeux.
Des investissements modestes
En matière d’allocation, les chiffres témoignent d’une approche encore prudente. Près des deux tiers des gestionnaires consacrent seulement 4% de leurs portefeuilles aux investissements durables, incluant les obligations vertes, sociales et à impact. Un cinquième limite même cette allocation à 3%, tandis qu’un sixième atteint 5%.
Ces proportions, bien que croissantes, demeurent modestes face aux enjeux climatiques et aux objectifs de neutralité carbone affichés par de nombreux États et entreprises.
« Le risque climatique et son impact sur les investissements semblent devenir de plus en plus importants pour les assureurs », souligne Hamish Bailey, directeur général d’Ortec Finance pour le Royaume-Uni.
« Un nombre important d’organisations reconnaissent qu’elles doivent faire davantage, ajoute-t-il. Cela souligne la nécessité croissante d’un soutien plus solide et d’une approche plus rigoureuse et prospective pour gérer les risques et les opportunités liés au climat, aujourd’hui et à l’avenir. »
Pour combler ce besoin, Ortec Finance mise sur ClimateMAPS, un outil développé en partenariat avec Cambridge Econometrics. Celui-ci permet aux organisations de modéliser les effets de différents scénarios climatiques sur l’ensemble des classes d’actifs, des secteurs économiques et des variables macroéconomiques. L’objectif: fournir une évaluation concrète des risques physiques, des risques de transition et des effets sur les prix de marché.