Les premiers sondages avaient indiqué que le PQ avait une bonne chance d’obtenir une majorité de sièges. Toutefois, les électeurs ont sanctionné le PQ par sa pire défaite dans l’histoire et le nombre de voix le plus faible depuis sa première campagne en 1970.
Cette première perspective d’une majorité péquiste a remis sur le tapis la question de la souveraineté du Québec. Il y a longtemps que l’incertitude politique au Québec suscite des inquiétudes, à la fois pour les Canadiens et les étrangers qui investissent dans les actions canadiennes, surtout celles des sociétés québécoises. On aurait pu penser que la victoire décisive du parti libéral fédéraliste le 7 avril aurait donné un coup de fouet aux actions des sociétés québécoises.
Cela n’a pas été le cas. Une comparaison du rendement pour l’année à ce jour de l’Indice Morningstar Québec Banque Nationale et de l’Indice composé S&P/TSX révèle que la campagne électorale a joué un rôle insignifiant dans le rendement des actions québécoises.
L’Indice Québec piste le rendement des sociétés dont le siège est au Québec, mais qui peuvent avoir des opérations multiples hors de la province. Bien que l’indice comprenne de nombreuses sociétés qui ont des participations canadiennes et étrangères, comme Alimentation Couche-Tard ATD.B , Saputo SAP et BCE BCE , la majorité des sociétés le constituant ont d’importantes opérations au Québec. Ces sociétés sont celles qui sont les plus exposées à l’incertitude politique.
L’Indice Morningstar Québec Banque Nationale a affiché un rendement de 8,2 % pendant la première moitié de 2014, à la traîne de l’Indice composé S&P/TSX d’environ 4,6 %. Ce sous-classement a commencé au début de février, avant la dissolution de l’Assemblée nationale du Québec et l’annonce des élections le 5 mars, et puis s’est accentué au fil de la campagne.
Toutefois, le sous-classement croissant de l’Indice Québec peut être principalement attribué au manque de participation de l’indice au secteur énergétique en pleine relance. Aucun des 58 avoirs contenus dans l’Indice Québec n’est dans ce secteur. En comparaison, l’Indice composé S&P/TSX a une forte pondération énergétique de 28 %.
Le secteur énergétique a été l’un des plus actifs en 2014, avec un rendement de 23,8 % pour l’année à ce jour. Qui plus est, l’essor de ce secteur a commencé en février, ce qui coïncide avec le début du sous-classement de l’Indice Québec.
Les élections étant terminées et le risque d’un référendum sur la souveraineté ayant été écarté, une option pour les investisseurs cherchant une large participation au actions québécoises est le FNB First Asset Morningstar Québec Index QXM . Conçu pour pister le rendement de l’Indice Morningstar Québec, ce FNB s’est comporté exceptionnellement bien. L’Indice Québec sous-jacent a obtenu un rendement total de 27 % contre 24,9 % pour l’Indice composé S&P/TSX pendant les 12 mois qui se sont terminés le 30 juin 2014.
Quant aux sociétés québécoises elles-mêmes, on trouve parmi celles qui ont des données fondamentales robustes Cogeco Cable CCA , qui offre des services de télévision analogique et numérique, d’internet haute vitesse et de téléphonie. Elle a une capitalisation boursière de 2 milliards $ et fonctionne principalement au Québec et en Ontario.
Le 9 avril, Cogeco a publié des bénéfices par action (BPA) de 1,21 $ pour le deuxième trimestre, surpassant l’estimation du consensus de 1,11 $. C’est une action attrayante pour les investisseurs qui recherchent des critères de valeur et de croissance des dividendes. La société fournit un dividende stable, affichant actuellement un rendement attendu de 2 %. Elle a aussi un bon historique de hausse de dividendes, le taux de croissance de ses dividendes annualisé sur cinq ans étant à un niveau solide de 24,2 %.
Peut-être la mesure la plus attrayante de Cogeco est-elle son ratio cours/flux de trésorerie. Au 30 juin, celui-ci se situait à 4,22, ce qui se situe parmi les meilleures valeurs trouvées dans l’univers des actions canadiennes.
Une autre société québécoise qui vaut la peine qu’on s’y attarde, bien qu’elle soit beaucoup plus exposée à l’étranger, est le Groupe CGI GIB.A . CGI fournit des services de consultation technologique de haut niveau, d’intégration de systèmes, d’externalisation et de solutions commerciales.
Le 30 avril, CGI a déclaré des BPA de 75 cents, qui dépassaient l’estimation généralement convenue de 68 cents. Cette bonne surprise dans les bénéfices peut être attribuée à ses opérations européennes florissantes et des résultats meilleurs que prévus après son acquisition de Logica en 2012. Après l’annonce des bénéfices, 12 des 15 analystes couvrant CGI ont augmenté leurs estimations du BPA pour 2014, atteignant un consensus de 2,86 $, alors qu’il était de 2,78 $ trois mois plus tôt.
Sur la base de l’estimation consensuelle révisée pour 2014, la croissance attendue de la valeur comptable de l’entreprise est au pourcentage impressionnant de 21,3 %, rendant CGI une occasion d’achat attrayante pour les investisseurs en quête d’actions de croissance.
Enfin, le groupe SNC-Lavalin SNC est une des principales sociétés d’ingénierie et de construction au monde. La réputation de cette société montréalaise et le cours de son action ont dégringolé ces dernières années sous le coup des scandales et de la corruption. Depuis lors, SNC-Lavalin a subi un grand nettoyage avec de nombreux changements au sommet et de nouveaux cadres de référence pour la déontologie et la conformité.
Cette société a publié un BPA de 64 cent pour le premier trimestre le 8 mai, soit beaucoup plus que l’estimation consensuelle des analystes de 50 cents, produisant ainsi une excellente surprise. Les analystes ont ensuite augmenté d’un commun accord leurs estimations du BPA à 2,88 $ contre 2,67 % trois mois plus tôt, et à 3,49 $ pour 2015 contre 3,18 $ trois mois plus tôt. SNC devrait être sur la liste des titres à acheter pour les investisseurs dans les actions canadiennes axées sur la croissance et l’élan.