«Il n’y aura pas de changement. Car pour s’inscrire aux examens de l’AMF, il n’a jamais été nécessaire d’avoir suivi ce DEC ou cet AEC», répond François Leduc, coordonnateur du programme de Conseil en assurance et services financiers du Collège Montmorency.
Précisons que l’Autorité des marchés financiers (AMF) accepte neuf formations minimales, y compris un DEC (en n’importe quelle matière), un AEC en assurance de personnes, ou deux certificats universitaires en n’importe quelle matière.
En principe, le candidat doit avoir au moins 13 années de scolarité.
Toutefois, l’AMF peut aussi reconnaître les compétences acquises en milieu de travail. Dans ce cas, le candidat doit avoir un diplôme d’études professionnelles, un diplôme d’études secondaires ou une équivalence. Chaque demi-année de scolarité manquante peut être compensée par une année d’expérience (http://tinyurl.com/qjl56ar).
Comme le dit François Leduc, «le DEC en Conseil en assurance et services financiers fait davantage que préparer aux examens de l’AMF. Il forme des professionnels ayant une vision globale des marchés, des produits et des besoins des clients».
En outre, ce DEC et cet AEC spécialisé ouvrent bien des portes. «Le programme de Conseil en assurance et services financiers est un bijou de formation», affirme Gino Savard, président de Mica Cabinets de services financiers.
Pénurie de main-d’oeuvre
Selon Christian Laroche, vice-président principal chez Pro Vie assurances, «l’AEC en assurance de personnes n’est certainement pas de trop».
Deux autres responsables de DEC en Conseil en assurance et services financiers disent ne pas avoir d’inquiétudes sur la pérennité de leurs programmes.
«Un DEC donne accès à plusieurs carrières», dit Linda Higgins, coordonnatrice du programme en assurances et services financiers au Cégep de Lévis-Lauzon. Car en plus de devenir conseiller, le diplômé peut aussi devenir souscripteur, tarificateur ou examinateur de prestations d’invalidité. Il peut également faire un baccalauréat de deux ans pour devenir planificateur financier.
Enseignante au programme du Conseil en assurance et services financiers au Cégep du Vieux Montréal, Hanan Smidi croit que la formation collégiale est «surtout» nécessaire en assurance vie. «On doit être polyvalent et bon communicateur, et savoir analyser les besoins des gens», dit-elle.
Et, poursuit Hanan Smidi, «beaucoup de gens prendront prochainement leur retraite. Les employeurs préfèrent les détenteurs de DEC. Ils sont en demande».
De toute façon, conclut François Leduc, les cégeps québécois ne pourraient pas répondre à la demande s’il fallait un DEC ou un AEC en assurance de personnes pour devenir conseiller en sécurité financière.
«Il faudrait décupler les programmes, et encore !, car il y a pénurie. Les employeurs embauchent sur le tas et ils s’organisent pour que leurs recrues suivent ensuite des formations spécialisées», dit-il.