Les services financiers font tourner l'économie canadienne
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La majorité des activités du secteur à l’échelle nationale est concentrée au sein de quatre grands centres financiers, soit Montréal, Toronto, Calgary et Vancouver. Cette concentration s’illustre par le fait qu’on y retrouve 71 % des sociétés comptant plus de 500 employés et 56 % des emplois reliés au secteur bancaire à l’échelle nationale.

Les valeurs mobilières et la gestion d’actifs génèrent pour leur part les deux tiers des emplois canadiens dans les services financiers au sein de ces quatre grands centres.

La gestion des fonds de retraite, principalement par l’entremise de la Caisse de dépôt et placement du Québec et d’Investissements PSP, les produits dérivés et les fonds d’investissement privés, les services bancaires aux particuliers et aux entreprises, de même que la présence des caisses populaires ou coopératives de crédit, sont les points forts de Montréal, indique le Conference Board du Canada. Selon le rapport, environ 70 % des travailleurs québécois détiennent un compte chez Desjardins.

Toronto, pour sa part, où les cinq plus grandes banques du Canada ont établi leur siège social, vient en tête en matière de services bancaires aux particuliers, en plus de s’illustrer dans les secteurs des services bancaires d’investissement, en particulier la prise ferme et la négociation de titres de participation et d’emprunt, des fusions et acquisitions, de la gestion de fonds de retraite et des fonds communs de placement.

Les banques et le domaine de l’assurance

À l’échelle internationale, le système bancaire canadien est considéré comme étant l’un des meilleurs et des plus solides au monde. C’est à Toronto et à Montréal que les emplois dans le secteur bancaire sont les plus nombreux. Les deux villes regroupent à elles seules 84% des emplois bancaires des quatre grandes villes.

Dans le domaine des assurances, c’est également à Toronto que se concentrent les grandes sociétés, particulièrement en assurance vie et en assurance-maladie. Dans le cas des sociétés de plus de 100 employés, une proportion de 27 % des employés se retrouve à Toronto alors que 14 % sont basés à Montréal.

Les services auxiliaires

La forte activité de chacun des centres, dont Montréal et Toronto, nécessite l’apport de services dits auxiliaires, dont bénéficient les cabinets juridiques et comptables, les sociétés d’experts-conseils et les services de technologie de l’information (TI). Dans ce dernier cas, Montréal regroupe 14 % de tous les employés de services de TI et Toronto, 27 %. D’ailleurs, les liens de plus en plus étroits entre les TI et les services financiers ont donné lieu à la création d’une nouvelle industrie hybride appelée fintech.

La présence de ces fintech reste faible au pays, comparativement à ce qui est observé aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en l’Australie, mais le Conference Board prévoit qu’au cours des prochaines années, beaucoup d’ententes d’acquisition entre des sociétés TI et des institutions financières se concrétiseront au Canada. La vague de démarrage d’entreprises TI à travers le pays, de même que la présence d’incubateurs d’entreprises, devraient stimuler le développement de grappes fintech.

Montréal déploie tous les efforts pour se distinguer sur le plan des fintech. Elle est notamment l’hôte d’un forum annuel sur la question depuis 2013, en plus d’avoir à son actif plusieurs des plus importantes ententes de capital de risque de l’histoire, dont Blockstream et Lightspeed Retail.

Deux facteurs clés de croissance des services financiers

Le rapport du Conference Board a également donné lieu à une enquête pancanadienne visant à suggérer des moyens de renforcer le rôle du Canada comme pôle financier de choix.

Deux propositions ont dominé les nombreuses idées soumises par les 112 répondants sondés, soit des employés de sociétés de services financiers au pays. Ceux-ci ont d’abord demandé que la fintech soit de plus en plus présente dans le paysage économique des quatre grandes villes. En second lieu, ils ont dit souhaiter une meilleure concertation entre les quatre centres financiers, de manière à mieux vendre les atouts du Canada en tant que centre financier international.