Jerome Powell - Creative Commons

La Réserve fédérale des États-Unis a renforcé mercredi sa lutte contre la forte inflation en relevant son taux directeur d’un quart de point, le portant ainsi à son plus haut niveau en 16 ans. Mais la banque centrale a également signalé qu’elle pourrait maintenant suspendre sa séquence de 10 hausses de taux qui ont rendu les emprunts pour les consommateurs et les entreprises de plus en plus chers.

Dans une déclaration suivant sa dernière réunion politique, la Fed a supprimé une phrase qui était présente dans ses communiqués précédents, qui laissait entendre que « quelques hausses de taux supplémentaires » pourraient être nécessaires. La banque centrale a remplacé mercredi cette phrase par un libellé indiquant qu’elle tiendrait compte d’une série de facteurs pour « déterminer dans quelle mesure » de futures hausses pourraient être nécessaires.

Les hausses de taux de la Fed au cours des 14 derniers mois ont plus que doublé les taux hypothécaires, augmenté les coûts des prêts automobiles, des emprunts par carte de crédit et des prêts aux entreprises et accru le risque de récession. Les ventes de maisons ont plongé en conséquence. La décision prise mercredi par la Fed, qui porte son taux de référence à environ 5,1 %, pourrait encore augmenter les coûts d’emprunt.

Pourtant, la déclaration de la banque centrale a fourni peu d’indications que sa série de hausses de taux ait permis de faire des progrès significatifs vers son objectif de ralentir l’économie, le marché du travail et l’inflation. L’inflation est passée d’un sommet de 9,1 % en juin à 5,0 % en mars, mais reste bien au-dessus du taux cible de 2,0 % privilégié par la Fed.

La flambée des taux a contribué à l’effondrement de trois grandes banques et à la tourmente du secteur bancaire aux États-Unis. Les trois banques en faillite avaient acheté des obligations à long terme qui payaient de faibles taux, puis perdaient rapidement de la valeur à mesure que la Fed faisait grimper les taux.

Le bouleversement du secteur bancaire pourrait avoir joué un rôle dans la décision de la Fed, mercredi, d’envisager une pause. Son président Jerome Powell avait déclaré en mars qu’une réduction des prêts des banques, pour consolider leurs finances, pourrait agir comme l’équivalent d’une hausse des taux d’un quart de point en ralentissant l’économie.