Le FPSB est une organisation à but non lucratif qui se spécialise dans la mise en place de standards de pratique et d’éthique en planification financière. Son réseau d’organisations membres offre des programmes de certification basés sur les standards du FPSB, tout en leur donnant une saveur plus locale.

En plus du Canada, où le FPSB est représenté par le Financial Planning Standards Council (FPSC) à Toronto, l’organisme est présent dans des pays développés comme la France, l’Australie ou les États-Unis, mais aussi dans des marchés émergents comme l’Inde, le Brésil et la Colombie. À la fin de 2013, il y avait plus de 153 000 planificateurs financiers dans le monde.

Les besoins en planification financière sont-ils différents dans ces pays où l’économie tourne à vitesse grand V ? Pas nécessairement, selon Noel Maye, qui souligne que certains phénomènes économiques et sociaux dépassent les frontières.

Habitudes chamboulées

«Les tendances démographiques et les tendances de consommation sont semblables, et ce, même si elles n’arrivent pas exactement en même temps partout dans le monde», note-t-il. Par exemple, la démographie ne donnerait pas seulement des maux de tête aux pays occidentaux.

Dans les pays émergents, de grands changements structuraux chamboulent le modèle traditionnel selon lequel les familles étendues gèrent collectivement leur richesse, les plus jeunes travailleurs s’occupant des aînés retraités et des enfants.

«Ce que nous voyons dans ces pays comme l’Indonésie, l’Inde ou le Brésil, c’est que les jeunes travailleurs sont appelés à se déplacer davantage pour travailler. Les familles ne peuvent plus se regrouper comme avant, et les gens doivent de plus en plus compter sur eux-mêmes pour financer leur retraite», explique Noel Maye.

Dans les économies plus développées, ce sont plutôt les employeurs qui transfèrent de plus en plus la responsabilité de la planification de la retraite à leurs employés.

«La tendance est au remplacement des régimes de retraite à prestations déterminées par une forme ou une autre de régime à cotisation déterminée ou de plan d’épargne individuel géré par le travailleur.»

Les changements de la réglementation en Australie et au Royaume-Uni représentent aussi une tendance notable.

«Il y a des discussions sur l’abolition des commissions de suivi dans certains marchés et il n’y en a pas dans d’autres. Au FPSB, nous pensons qu’il doit y avoir une entente entre le planificateur financier et son client sur les services qui seront fournis et ce qui sera payé en compensation. C’est, ultimement, la responsabilité du planificateur financier de se plier aux normes et aux règles de la juridiction où il pratique.»

Éducation financière

Avant de discuter de la rémunération du planificateur, encore faut-il que le client comprenne de quoi il est question. En effet, la littératie financière est aussi un enjeu capital partout dans le monde, selon Noel Maye.

Il croit qu’il faut commencer le plus tôt possible à sensibiliser les gens à l’importance de la planification financière et s’assurer qu’ils aient, à la sortie de l’école secondaire, les connaissances de base pour faire des choix éclairés.

«Un client qui comprend les bases de la finance est un meilleur client pour le planificateur financier, indique Noel Maye. Parfois, il y a également un manque de volonté du public, qui ne souhaite pas nécessairement s’engager le plus tôt possible dans sa propre planification financière.»

Afin de corriger cette situation, le FPSB travaille avec les médias, les régulateurs, mais aussi les organismes communautaires pour trouver des moyens de conscientiser davantage des particuliers à l’importance de la littératie financière.

Protection du titre

Un autre cheval de bataille important du FPSB demeure la protection du titre de planificateur financier, actuellement protégé au Québec, en Australie et en Malaisie. La professionnalisation de la planification financière est quelque chose de souhaitable à l’échelle planétaire, selon Noel Maye.

«Nous aimerions que le titre de planificateur financier soit reconnu, un peu de la même manière que celui de médecin, de comptable ou d’avocat. Lorsque les gens rencontrent ces professionnels, ils ont certaines attentes par rapport aux services qu’ils recevront. C’est ce que nous aimerions pour la planification financière, que les consommateurs sachent qu’ils peuvent faire confiance à leur planificateur.»

Noel Maye se dit impressionné par le chemin parcouru par l’Institut québécois de planification financière.

«Le titre est non seulement reconnu, mais vous avez une communauté de planificateurs financiers qui sont engagés dans la mise en place de standards de compétence et d’éthique plus élevés pour leur profession. C’est très bénéfique pour les clients québécois qui souhaitent avoir accès à la planification financière.»

Un pl. fin. pour tous

Quant à la forme que devrait prendre la supervision de la profession, le FPSB ne suggère pas de modèle en particulier, mais admet plutôt qu’il peut exister une multitude de systèmes d’encadrement.

«Que la même organisation mette en place les standards et les évaluations, et prenne en charge l’aspect disciplinaire par l’intermédiaire d’un comité de pairs ou que deux organismes se partagent ces responsabilités, ça dépend des structures qui sont déjà en place dans les différents pays», note Noel Maye.

Le FPSB aimerait également faciliter l’accès à la planification financière pour tous les consommateurs.

«En tant que société, nous avons des systèmes qui donnent accès aux médecins et aux avocats aux gens qui n’ont pas les moyens de payer leurs services. Dans le même sens, nous devrions prendre le temps de nous pencher sur la façon dont nous rendons la planification financière accessible aux gens.»

Le FPSB encourage ses organisations affiliées ou membres à tenir des activités de promotion de la profession au cours desquelles des membres du public peuvent rencontrer des planificateurs financiers.

«Aucune carte professionnelle n’est échangée et aucune recommandation n’est faite, c’est organisé uniquement pour donner aux consommateurs l’occasion d’entrer en contact avec la planification financière.»