Expert-conseil chez Banque Nationale Gestion privée 1859 pendant près d’un quart de siècle, Daniel Laverdière est un emblème vivant de la planification financière au Québec.

Membre honoraire de l’Institut québécois de planification financière (IQPF) depuis 2009, il est régulièrement interviewé par les médias, comme dans ce récent article de La Presse ayant pour titre Le planificateur financier, celui qui « attache toutes les ficelles ». Il joue également un rôle de formateur auprès des professionnels du placement en prenant la plume  dans des médias spécialisés comme le nôtre.

Mais comme toute bonne chose a une fin, Daniel Laverdière prendra sa retraite en juin prochain et la planification financière devra se trouver un autre interprète.

« Mine de rien, j’aurai 64 ans cet été. Quand je sors mon ruban à mesurer, je constate que la distance qui me reste à parcourir est plus courte que celle qui a déjà été franchie ! », dit-il.

Carte blanche

Qu’est-ce qu’une carrière réussie ? « C’est d’avoir été heureux, d’avoir aimé ce qu’on a fait, d’avoir eu du plaisir, d’avoir eu de la reconnaissance de son milieu, d’avoir été appuyé. Tout cela, je l’ai senti, je l’ai vécu », répond Daniel Laverdière.

Et peut-être aussi, d’avoir eu de la chance. « J’ai été chanceux. J’ai eu la chance d’avoir eu des supérieurs comme Éric Bujold [président chez Banque Nationale Gestion privée 1859] et Sophie Ducharme [maintenant vice-présidente Culture, image de marque et conseils spécialisés chez Gestion privée 1859]. Ils m’ont donné carte blanche. J’ai pratiqué le conseil pour le conseil, sans la dictature des objectifs de vente », dit-il.

Daniel Laverdière met de l’avant la qualité des relations avec ses collègues de Gestion privée 1859. « Il est dur de donner l’heure juste à ses clients lorsqu’on travaille seul. J’ai été entouré de personnes compétentes. Mes collègues Sylvain Chartier et Natalie Hotte m’ont constamment poussé à aller plus loin. Avec eux, il n’y avait pas de tapes dans le dos. J’ai été poussé à aller plus loin », évoque le futur retraité.

L’aventure a été belle mais il était temps d’arrêter. « Mon travail était une passion. Ma curiosité va prendre d’autres chemins. Je vais me donner le temps d’aborder d’autres passions que je ne pouvais pas développer faute de temps », dit Daniel Laverdière.

Regard sur l’industrie

Quel est l’enjeu de l’heure en planification financière ? « C’est la transparence par rapport à la rémunération. Certains pensent encore que c’est gratuit. Il y a énormément de chemin à faire », constate-t-il.

Daniel Laverdière déplore la « surmultiplication » des produits financiers. « On dirait que l’industrie est constamment à la recherche du produit miracle. Il y a un phénomène de complexification inutile. J’encourage l’industrie à aller vers davantage de simplicité », dit-il.

Se méfier de soi-même

Quel conseil donnerait-il à des jeunes en début de carrière ?

« Ce serait d’être curieux et de ne jamais se satisfaire d’une première impression. D’être toujours en position de réfléchir, d’analyser, de tester et de se méfier de soi-même. De s’entourer de collègues curieux et de s’aventurer à l’extérieur de ses zones de confort », dit Daniel Laverdière.