Édition papier | Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com/edition-papier/ Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Wed, 26 Nov 2025 16:30:30 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Édition papier | Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com/edition-papier/ 32 32 De gros producteurs, les conseillers du Top 20 % https://www.finance-investissement.com/edition-papier/focus-sur-les-conseillers/de-gros-producteurs-les-conseillers-du-top-20/ Mon, 10 Nov 2025 20:24:57 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=110999 Ils génèrent souvent les plus importants revenus.

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Les firmes de courtage ont avantage à soigner leur relation avec les conseillers qui servent des clients fortunés. En effet, ces conseillers continuent d’avoir un effet notable sur les actifs sous gestion des courtiers ainsi que leurs revenus.

C’est ce qui ressort d’une analyse des données du Pointage des courtiers québécois (PCQ) 2025 et du Pointage des courtiers multidisciplinaires (PCM).

Dans le tableau ci-dessous, on compare, parmi les conseillers en placement (CP) et représentants en épargne collective de chacun de ces sondages, les 20 % des conseillers qui affichent l’actif moyen géré par ménage le plus élevé par rapport à leurs pairs (80 % restants). Ce sont les conseillers qui sont le plus susceptibles de servir des ménages fortunés. Pour les représentants liés à un courtier multidisciplinaire, on a inclus à la fois les actifs en fonds distincts, en fonds communs et autres valeurs mobilières pour effectuer ce ratio, comparativement aux conseillers en placement, pour lesquels nous n’avions pas d’information sur les actifs administrés en fonds distincts.

Si on observe les actifs, les CP des firmes du PCQ du top 20 % géraient collectivement 40,7 % de l’ensemble des actifs des répondants du Pointage des courtiers québécois 2025.

La même tendance s’observe dans le sous-groupe du top 20 % des conseillers liés à un CM. Ceux-ci administraient l’équivalent de 45,7 % de l’ensemble des actifs des répondants du Pointage des courtiers multidisciplinaires 2025.

De plus, les conseillers du top 20 % sont davantage susceptibles de faire partie de la cohorte des conseillers générant le revenu brut de production le plus élevé.

Par exemple, chez les conseillers liés à un courtier du PCQ, 74,1 % des conseillers du top 20 % ont généré un revenu annuel de production brut de 2 millions de dollars (M$) ou davantage en 2024, comparativement à 40,5 % pour l’ensemble des répondants.

Chez les conseillers liés à un CM, 20 % des conseillers du top 20 % ont généré des revenus annuels aussi élevés, par rapport à seulement 8 % pour l’ensemble des répondants du PCM.

L’analyse trace donc un lien entre la probabilité pour un conseiller de travailler avec des clients fortunés et celui de générer des revenus élevés.

Pour consulter ce tableau en grand format, veuillez cliquer sur ce lien.

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On ne dit pas assez souvent : « Merci ! » https://www.finance-investissement.com/edition-papier/editorial-et-analyses/on-ne-dit-pas-assez-souvent-merci/ Mon, 10 Nov 2025 05:19:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=110734 Après 26 ans en version papier, Finance et Investissement tourne une page avec reconnaissance et se projette vers l’avenir numérique.

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Une profonde gratitude. C’est le sentiment que ressent toute l’équipe de Finance et Investissement envers l’ensemble des personnes qui ont contribué à la réalisation de ce journal au fil des ans.

La direction de notre média a récemment annoncé que le journal de novembre que vous tenez entre vos mains serait la toute dernière édition imprimée régulière de Finance et Investissement. Nous insistons sur le mot « régulière », car d’autres magazines et imprimés pourraient paraître à l’avenir, selon un calendrier qui reste à déterminer.

En effet, Finance et Investissement se modernise et adopte désormais un format entièrement numérique. Notre média vous présentera le même contenu de qualité que celui auquel vous êtes habitué, présenté sous divers formats numériques et sur plusieurs plates-formes, comme notre site Internet finance-investissement.com, notre module de formation continue Espace FC (cecorner.ca), nos baladodiffusions (Soundbites), nos capsules vidéo FI.TV, entre autres.

Cette modernisation rime certes avec la fin de l’édition papier que vous connaissez depuis 26 ans. Cependant, elle représente aussi le début d’un nouveau chapitre fondé sur les mêmes assises : le désir de bien vous informer et d’être un média de référence indispensable pour l’industrie financière, le secteur du conseil financier, du courtage de valeurs mobilières, des fonds d’investissement et de l’assurance de personnes.

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Vous continuerez ainsi à profiter de tout le contenu que vous aimez, dont le fruit de nos sondages sur l’industrie, le tout dans un format numérique.

En regardant nos archives des 26 dernières années, nous réalisons que beaucoup de gens ont contribué à cette grande aventure journalistique. Il y a tellement de personnes à qui dire « merci » qu’il serait ardu de toutes les nommer.

Fondateurs, rédacteurs en chef, journalistes, directeurs, publicitaires, annonceurs, commanditaires, infographistes, photographes, collaborateurs, experts invités, organisations de l’industrie financière, dirigeants, imprimeurs, facteurs, livreurs, partenaires commerciaux, actionnaires, etc. : la liste de personnes qui méritent nos remerciements du fond du cœur est longue.

Nous levons nos chapeaux et saluons ceux et celles qui ont participé de près ou de loin au succès de Finance et Investissement. À toutes et tous : merci !

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À titre de média voué aux professionnels de l’industrie financière, nous sommes résolument tournés vers l’avenir et enthousiastes face aux occasions qu’offrent le contenu numérique ainsi que toutes les autres plates-formes que nous avons développées et celles à venir.

Nous préparons déjà nos prochains sondages de l’industrie financière de 2026, notre 26e édition du Top des leaders de l’industrie financière, tout en couvrant l’actualité financière et les nombreux événements de l’industrie. Notre société mère, Newcom Média, poursuit ses investissements dans la production journalistique ainsi que dans le développement de produits et services destinés à l’industrie financière, comme nos webinaires, notre offre de formation continue, notre présence sur les médias sociaux, nos services de production de contenu de même que nos balados, nos infolettres thématiques, et bien plus encore.

La devise de Newcom est : « Nous servons mieux nos clients, car nos lecteurs sont notre priorité. » Celle-ci sied tout à fait à notre désir de continuer d’être un média incontournable pour l’industrie financière.

Chers lecteurs et chères lectrices, c’est grâce à vous que Finance et Investissement a connu son succès des 26 dernières années. Nos efforts de bien vous servir et vous informer n’auraient pas été possibles sans la confiance et la fidélité que vous nous témoignez. Une part de notre profonde gratitude vous revient : merci !

L’équipe de Finance et Investissement

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Composantes d’autres fonds, les FNB https://www.finance-investissement.com/edition-papier/guide-des-fnb/composantes-dautres-un-fonds-les-fnb/ Mon, 10 Nov 2025 05:18:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=110733 On les utilise pour s’exposer aux titres à revenu fixe ou aux actions étrangères.

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Les fonds négociés en Bourse (FNB) ne cessent de gagner en popularité et de fracasser des records de créations nettes. Or, ces produits ne font plus que seulement concurrencer les fonds communs de placement (FCP), ils sont aussi de plus en plus intégrés dans leur actif sous gestion, voire également dans d’autres FNB, selon Marchés des capitaux CIBC.

« Les émetteurs font preuve de plus en plus de créativité pour trouver de nouveaux utilisateurs et de nouvelles utilisations pour leurs FNB qui sont même imbriqués dans d’autres produits », indique l’étude en faisant une analogie avec les poupées russes.

Cette intégration des FNB parmi les actifs des FCP aurait été impensable lors de leur création, il y a maintenant une trentaine d’années. « À l’origine, les FNB étaient perçus comme idéologiquement opposés aux fonds communs de placement, et même comme des ennemis perturbateurs. Aujourd’hui, il existe une symbiose bien plus marquée entre ces deux outils de placement », constate Daniel Straus, qui dirige le groupe Recherche et stratégie sur les FNB et les produits financiers de la Financière Banque Nationale.

Dan Hallett, vice-président de la recherche chez HighView Financial Group, fait écho à ces propos. « Il est de plus en plus courant d’inclure des FNB dans un fonds commun de placement, ou même dans un fonds de fonds, comme un portefeuille de répartition d’actifs », constate-t-il.

Plus de 20 % des quelque 1600 FNB canadiens sont désormais détenus par des FCP, et 8 % supplémentaires sont détenus par des FNB de FNB, selon CIBC.

Cette percée s’explique en partie par le fait que certaines grandes sociétés de fonds disposent désormais de leurs propres gammes complètes de FNB et les intègrent à d’autres produits, indique l’étude de CIBC.

L’engouement pour les FNB de même que la fonctionnalité et l’efficacité de leur structure contribuent également à leur croissance continue dans les FCP. Ainsi, parmi les cinq plus grands émetteurs de FNB au Canada, entre un cinquième et deux tiers de l’ensemble de leurs actifs en FNB sont intégrés à d’autres outils de placements de détail, souligne la CIBC.

« On a une très vaste gamme de fonds communs qui intègrent des FNB dans leurs actifs. Ça répond très bien aux besoins des gestionnaires de portefeuille et des investisseurs », confirme Erika Toth, directrice générale à FNB BMO pour l’Est du Canada en ajoutant que BMO offre de tels produits depuis une quinzaine d’années.

Même constat de la part de Daniel Straus. « Des conseillers et des investisseurs, surtout parmi les plus avertis, comprennent que c’est un moyen d’obtenir une exposition très diversifiée et très peu coûteuse à tous les types de placements », précise-t-il. Il note également que de jeunes conseillers en placement, qui ont hérité de la clientèle d’un collègue retraité, ont réorienté des portefeuilles de certains clients pour y inclure davantage de FNB.

Par ailleurs, l’intégration des FNB dans des FCP offre aussi à des conseillers qui ne peuvent le faire autrement la possibilité d’offrir des FNB à leurs clients. « représentants en épargne collective n’ont pas accès à des FNB. Ils peuvent donc contourner ce problème en offrant des fonds communs composés de FNB », affirme Dan Hallett. Cela dit, précise-t-il, « s’ils ont un accès aux FNB, il est préférable de miser directement sur ces outils de placement plutôt que [de passer] par l’intermédiaire de FCP détenant des FNB ».

Les FNB représentaient 4,7 % des avoirs des FCP canadiens en 2023, comparativement à quelque 2 % en 2018, indique l’étude de CIBC. Parmi les types de fonds communs de placement, les fonds équilibrés ont tendance à avoir la part la plus élevée de leur actif sous forme de FNB (7,9 1 %), tandis que la pénétration des FNB dans les fonds d’actions et d’obligations est d’environ 2,4 %.

En ce qui a trait aux FNB détenus au sein de FNB, les proportions sont plus élevées, en particulier dans les fonds équilibrés qui utilisent les FNB de la gamme interne de l’émetteur comme actif.

De manière générale, les deux utilisations les plus courantes des FNB dans les fonds communs de placement canadiens sont la gestion de l’exposition aux titres à revenu fixe et l’accès aux actions étrangères.

Compte tenu de la forte croissance des FNB, « il est raisonnable d’envisager un potentiel de hausse supplémentaire au sein des fonds communs de placement », affirme l’étude en soulignant qu’un quart de l’actif sous gestion des FCP canadiens est actuellement constitué d’« autres fonds communs de placement ». Cela représente environ cinq fois l’actif sous gestion des FNB détenus actuellement dans les FCP.

La majeure partie de la croissance des FNB nationaux dans les FCP s’explique par le fait que certains émetteurs disposent à la fois de solides capacités de fabrication et de distribution de FNB et de fonds communs de placement, c’est-à-dire qu’ils sont intégrés à l’interne.

D’ailleurs, les émetteurs de FCP utilisent principalement leurs propres FNB dans la composition de FCP ayant des FNB dans leurs avoirs. « Les fournisseurs de fonds hésitent à acheter des FNB auprès d’émetteurs concurrents. Près d’un tiers des FNB détenus dans les fonds communs de placement canadiens sont externes, c’est-à-dire qu’ils ne font pas partie de leur propre famille de fonds. Dans le cas des FNB qui intègrent d’autres FNB, pratiquement aucun n’est externe », constate l’étude de CIBC.

BMO utilise principalement ses propres FNB dans la composition des actifs de sa trentaine de fonds communs constitués de FNB. Et ce, « parce que nous avons l’une des plus grandes gammes de FNB au pays, ce qui ne nous incite pas à nous tourner vers d’autres fournisseurs. Il nous arrive quand même de le faire, lorsque nous n’avons pas un produit précis recherché par un gestionnaire », explique Erika Toth.

Autre raison d’avoir recours à ses propres FNB : « l’investisseur devra payer une autre couche de frais de gestion si nous utilisons un produit d’un autre émetteur », dit Erika Toth.

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Angle mort techno à gérer https://www.finance-investissement.com/edition-papier/une/angle-mort-techno-a-gerer/ Mon, 10 Nov 2025 05:17:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=110732 Si les outils se multiplient, tous les investisseurs n’ont pas la même aisance numérique.

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Alors que les firmes de courtage accélèrent leur virage technologique, une partie de leur clientèle peine encore à suivre. Signatures électroniques, portails sécurisés, formulaires sans papier : les outils se multiplient, mais tous les clients ne les maîtrisent pas au même rythme. Résultat : une fracture numérique qui s’atténue, certes, mais qui reste présente.

Les sondages menés par Finance et Investissement auprès des conseillers révèlent qu’une partie de la clientèle, souvent plus âgée, est réticente à utiliser les outils en ligne, ce qui complique la vie des conseillers. Certains clients n’ont pas d’adresse courriel ou de téléphone intelligent, d’autres redoutent la fraude ou se sentent dépassés par la complexité des outils. L’ampleur du phénomène varie d’une organisation à l’autre, mais il reste tangible.

Selon Maxime Gauthier, président et chef de la conformité chez Mérici Services financiers, de 10 % à 15 % des clients éprouvent encore de l’anxiété face aux processus numériques. Martin Savard, vice-président exécutif chez MICA Cabinets de services financiers, parle de cas devenus « anecdotiques », représentant moins de 1 % de la clientèle.

Chez Gestion privée Desjardins, Martin Bray, vice-président et directeur général, estime que 90 % des clients utilisent les services électroniques, mais plusieurs préfèrent conserver leurs relevés et documents fiscaux sur papier, plus simples à consulter. Du côté du Groupe financier PEAK, Élisabeth Chamberland, chef de la conformité et du service d’encadrement, évalue à 30 % la proportion de clients qui privilégient encore le papier.

Selon ces dirigeants, la réticence au numérique transcende les générations. Certains aînés trouvent les outils « fantastiques » tandis qu’ils rebutent d’autres clients dans la trentaine.

« Ce n’est pas tant un problème d’accès, mais d’aisance, observe Maxime Gauthier. La plupart des clients disposent d’un ordinateur ou d’une tablette, mais certains craignent de se tromper en les utilisant. »

De plus, « certains professionnels de ma génération demeurent peu portés sur la technologie, tandis que des clients de 75 ans s’y adaptent bien. C’est une question de confort », soutient François Bruneau, vice-président administration chez Cloutier Groupe financier.

Cette fracture nuit à la productivité des conseillers. « clients moins à l’aise avec la technologie demandent plus de temps et d’énergie, observe Élisabeth Chamberland. Mais une fois qu’ils maîtrisent les outils, les gains d’efficacité sont considérables. »

Or, ça exige du temps. « Les conseillers doivent être à la fois pédagogues, techniciens et psychologues, affirme Maxime Gauthier. Certains font des simulations avec de faux documents pour familiariser leurs clients et les rassurer. Il y en a qui considèrent cela comme un fardeau, d’autres comme un investissement nécessaire. »

Pour Martin Bray, l’éducation numérique fait partie du métier. « Un client bien formé devient ensuite plus autonome et satisfait », soutient-il.

Pour répondre à cette diversité de profils, plusieurs firmes misent sur la flexibilité. « Nous sommes ouverts à toutes les méthodes : formulaires électroniques, signatures papier et même transmission par télécopieur », souligne François Bruneau.

Chez Desjardins, les solutions hybrides sont possibles : envoi postal, signature en personne ou double authentification par courriel pour les clients sans téléphone cellulaire. L’objectif est d’offrir un parcours fluide, peu importe le canal », explique Martin Bray.

Cette coexistence du papier et du numérique ne pose pas de problème de conformité, selon lui. Les procédures de sécurité sont encadrées, qu’il s’agisse d’identification en visioconférence ou de protection des échanges électroniques.

François Bruneau souligne que la signature électronique a un avantage majeur : sa traçabilité. « Elle indique qui a signé, quand et à partir de quelle adresse », dit-il. En revanche, le papier présente des zones d’ombre : il n’y a pas toujours de preuve que le client a signé lui-même ou dans quel ordre les étapes se sont faites. Certains conseillers utilisent encore des formulaires signés en blanc, ce qui peut poser problème en cas de contestation.

L’Autorité des marchés financiers (AMF) note que les firmes doivent respecter leurs obligations, quel que soit le canal utilisé. Elle recommande notamment d’évaluer la littératie numérique des clients, d’offrir des solutions alternatives, de former le personnel et de maintenir une vigilance accrue envers les clients vulnérables. « L’innovation technologique ne doit jamais compromettre l’accessibilité ni le consentement éclairé », insiste l’AMF. Les sociétés doivent également assurer la cybersécurité et la protection des renseignements personnels, conformément à la Loi sur la protection des renseignements personnels dans le secteur privé.

Conscientes du défi, les firmes investissent pour simplifier l’expérience numérique. Chez MICA, Martin Savard note la mise à jour du portail client, désormais plus intuitif et conçu pour limiter les erreurs lors du remplissage des formulaires. PEAK poursuit le même objectif avec sa plateforme Mon PEAK en ligne et sa solution sécurisée PEAK Doc, qui facilite l’échange de documents et la mise à jour des données clients.

Mérici a développé, avec un partenaire québécois, un outil intégré de signature et de transfert sécurisés, tandis que le Groupe Cloutier modernise son portail pour offrir un meilleur suivi en temps réel. Ces innovations visent à simplifier les démarches, à renforcer la sécurité et à rendre l’expérience fluide pour les conseillers et leurs clients.

La fracture numérique tend à se réduire, mais elle ne disparaîtra pas, estime Jean Morissette, consultant et ancien président de Services financiers partenaires Cartier. « Chaque nouveau développement technologique — qu’il s’agisse d’intelligence artificielle, d’assistants vocaux ou d’automatisation _entraîne une nouvelle courbe d’apprentissage », rappelle-t-il.

Et les défis ne manquent pas. « La prochaine menace les hypertrucages (deepfakes), soit l’imitation frauduleuse de la voix ou de l’image, avertit Maxime Gauthier. La question n’est pas de savoir si cela va arriver, mais quand. »

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Les FNB de vente d’options d’achat couvertes visent un revenu amplifié https://www.finance-investissement.com/edition-papier/produits-et-assurances/les-fnb-de-vente-doptions-dachat-couvertes-visent-un-revenu-amplifie/ Mon, 10 Nov 2025 05:16:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=110731 Des retraités cherchant à maximiser leur revenu plutôt que leur gain en capital pourraient y trouver leur compte.

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Les fonds négociés en Bourse (FNB) à vente d’options d’achat couvertes (VOAC) ont le vent dans les voiles, même s’il s’agit de produits dont le recours aux dérivés d’options présente une certaine complexité. Ils visent un revenu supérieur aux instruments classiques, mais cela s’accomplit au prix d’un gain en capital réduit.

Au 30 septembre 2025, l’actif total accumulé dans les FNB d’actions et d’obligations avant recours à des stratégies d’options couvertes s’élevait à 32,4 milliards de dollars (G$), selon les analyses de Banque Nationale Marchés financiers. Ils accaparaient 86 % de tous les actifs engrangés sous la catégorie générale des FNB à base d’options. Seulement en 2025, 82 nouveaux FNB à base d’options ont vu le jour, portant le total de cette catégorie à 297 pour un actif total de 37,5 G$.

Les FNB VOAC cherchent d’abord et avant tout à survolter les distributions de l’investisseur. Ils y parviennent en général, mais en sacrifiant par ailleurs une partie du rendement. « Les gens cherchent un revenu de 5 % à 6 %, mais n’y arrivent pas avec un portefeuille classique, dit Alain Desbiens, vice-président, FNB chez BMO. D’où l’utilité des FNB à options couvertes et du remplacement d’une partie des actions en portefeuille par ces FNB. Même un recours à une relativement petite proportion peut générer un revenu supérieur. »

Coup d’œil sous le capot

Un FNB VOAC présente deux strates : la fondation composée d’actions et d’obligations, identique à tout portefeuille d’actions et d’obligations, et la part d’options. Très souvent, la première strate est composée d’actions à dividendes, par exemple celles des grandes banques canadiennes. On peut trouver nombre d’autres actifs sous-jacents, qu’il s’agisse de secteurs comme l’énergie ou l’or, ou de régions comme les titres européens ou de marchés émergents.

La prochaine strate distinctive est celle des options qu’on dit « coUvertes » parce que le gestionnaire détient leurs titres sous-jacents en portefeuille. S’il ne les détenait pas, on parlerait alors d’options d’achat non couvertes (naked call options), ce qui hausserait considérablement les risques du portefeuille.

En vendant des options d’achat, le gestionnaire recueille une prime, et c’est cette prime qui donne au FNB son revenu accru. Il doit manœuvrer à partir de deux variables clés la proximité du prix d’exercice de l’option avec le cours de l’action sous-jacente, et le degré de couverture, c’est-à-dire quelle portion de son portefeuille il va « couvrir » d’options. Plus le prix de l’option est proche du cours, plus la prime sera forte (on parle alors d’une option à parité ou près du cours).

D’autre part, plus la proportion du portefeuille couverte par des options sera élevée, plus forte sera l’entrée d’argent produite par la prime. En contrepartie, la hausse potentielle des actions sera réduite d’autant. « Pour avoir un même revenu avec une vente d’options hors cours, il faudrait avoir une couverture beaucoup plus étendue », explique Nicolas Piquard, responsable de la stratégie d’options chez Hamilton ETFs.

Voyons rapidement cette mécanique des options : sur un titre coté à 100 $, si je vends des options à un prix d’exercice de 101 $, je récolterai une prime plus élevée qu’à un prix d’exercice de 105 $, en revanche la hausse du titre sera plafonnée plus rapidement dans le premier cas que dans le second. De même, si je vends des options sur 50 % des titres que je détiens, j’aurai un plus haut revenu de primes, mais j’affaiblirai davantage le potentiel de gain que si je vends des options sur seulement 25 % des titres.

Une autre variable à considérer est celle de la volatilité des titres sous-jacents. « Plus les actions sont volatiles, plus les revenus sont élevés, et vice versa », affirme Alain Desbiens.

Pour voir ce tableau en grand, cliquez ici.

Des revenus survoltés

Le revenu produit par un FNB VOAC peut être assez substantiel comparativement à un FNB classique. Par exemple, le iShares S&P/TSX Composite High Dividend Index ETF (XEI) a présenté pour la dernière année un revenu de 4,87 % et un rendement de 21,8 %, selon Stock Analysis. Pour sa part, durant la même période, le FNB BMO vente d’options d’achat couvertes de sociétés canadiennes à dividendes élevés a livré un revenu de 6,04 % et un rendement de 17,1 %.

Les stratégies d’options et de couverture peuvent faire une différence notable. Le FNB Catégorie Revenu d’options d’achat couvertes sur banques canadiennes CI (CIC), qui pratique une couverture moyenne de 25 % et vend des options près du cours, affiche pour l’année à ce jour un revenu de 6,11 % et un rendement de 22,76 %, rapporte Madeleine Griffith, gestionnaire de portefeuille institutionnel chez CI Gestion mondiale d’actifs. En comparaison, le FNB équivalent de BMO, le FNB BMO vente d’options d’achat couvertes de banques canadiennes, qui couvre ses actifs à 50 %, a livré un revenu de 5,72 % et un rendement de 20,83 %.

Chez certains, le revenu peut être substantiel. Par exemple, il est de 12,84 % sur le Canadian Financials Yield Maximizer ETF de Hamilton, dont les actifs sont proches de ceux des deux FNB précédents. La clé tient en grande partie à une pratique d’options à quasi-parité et une couverture de 25 %, explique Nicolas Piquard.

Hamilton offre aussi des FNB VOAC qui recourent à un effet de levier de 25 %. Ainsi, son FNB amélioré vente d’options d’achat couvertes multisectorielles donne pour l’année en cours un revenu de 10,31 % et un rendement de 26,11 %. «général, on arrive à générer 80 % du rendement total, mais en ayant un revenu supérieur», fait ressortir Nicolas Piquard.

Les frais de gestion des FNB VOAC oscillent en général autour de 0,70 %. Notons en passant l’avantage fiscal de ces fonds, dont les revenus et le rendement sont le plus souvent imposés à titre de gain en capital.

Leur niveau de volatilité est équivalent à celui des actifs sous-jacents qui les composent, mais amoindri par le revenu des primes, qui agit comme un coussin sur toute perte à la baisse. Ils présentent un risque à long terme inattendu. « En renonçant à un potentiel gain futur, vous pourriez également renoncer à un rendement futur potentiel si votre valeur liquidative n’augmente pas aussi rapidement », fait remarquer une étude de BNMF.

Tous les intervenants s’entendent pour dire que les FNB VOAC s’adressent en tout premier lieu à des investisseurs pour qui le revenu prime sur le rendement. De façon typique, il s’agit de retraités qui cherchent à maximiser leur revenu plutôt que leur gain en capital.

Quelle place leur réserver en portefeuille ? « Quelle que soit votre allocation dans un secteur de base de votre portefeuille, vous pourriez très bien la remplacer par des FNB VOAC, propose Madeleine Griffith. Ainsi, vous pourriez très bien remplacer vos titres de banques canadiennes par un FNB VOAC de banques canadiennes. Vous augmenteriez votre revenu tout en amenuisant la volatilité. Mais ça dépend évidemment du secteur où vous êtes investi. Par exemple, un FNB VOAC multisecteur, largement diversifié, pourrait assurément occuper une position de base dans votre portefeuille. Évidemment, vous n’allouerez pas une aussi large part à des titres aurifères, cependant, un FNB VOAC voué aux titres aurifères pourrait très bien remplacer votre allocation en or. »

La sélection ci-contre met l’accent sur les FNB dont les distributions sont les plus élevées et dont l’historique est d’au moins cinq ans. Or, ces FNB sont davantage à risque de subir une réduction de leur valeur liquidative à terme, une partie de leur rendement espéré étant grugée par la vente d’options au fil du temps. Fait intéressant : le taux annuel de distribution de ces fonds est passé d’une fourchette de 4 à 8 %, en 2021, à plus de 10 % en 2025. Sur finance-investissement.com, retrouvez une autre sélection de Fundata qui met en relief les FNB ayant le ratio de Sharpe le plus élevé sur trois ans. Également pour cette sélection, les distributions annuelles ont généralement connu une hausse de 2021 à 2025.

Pour voir ce tableau en grand, cliquez ici.

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Exigeants, les clients fortunés https://www.finance-investissement.com/edition-papier/focus-sur-les-conseillers/exigeants-les-clients-fortunes/ Mon, 10 Nov 2025 05:15:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=110729 La gamme d'outils pour les servir varie d'un courtier à l'autre.

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Le marché de la clientèle à valeur nette élevée (HNW – high net worth) prend une importance croissante dans le secteur du conseil financier. Pourtant, toutes les firmes ne sont pas équipées de la même façon pour la servir.

Selon le Pointage des courtiers québécois, les conseillers en placement accordent une importance moyenne de 8,8 sur 10 aux produits et services offerts par leur firme qui visent à les aider à servir ces clients. En moyenne, ils donnent une note de 8,1 à leur firme. De plus, 18 % des répondants à ce sondage se disent insatisfaits du soutien de leur firme à cet égard (notes de 0 à 6), alors que 55 % lui attribuent une note de 9 ou 10. Cette proportion d’insatisfaits montre qu’un segment de conseillers demeure critique quant à la capacité des firmes à répondre à des besoins de plus en plus complexes.

Dans le plein exercice, un client à valeur nette élevée détient généralement plus de 2 millions de dollars (M$) d’actifs. Dans le courtage multidisciplinaire, la barre se situe plutôt entre 1 M$ et 2 M$.

Dans les deux cas, l’offre varie beaucoup selon le modèle d’affaires du courtier et peut dépasser largement la gestion de portefeuille : services bancaires privés, planification financière et fiscale avancée, accès à des comptes multidevises, services transfrontaliers, gestion de fiducies et de sociétés de portefeuille, philanthropie et conciergerie.

Au cours des dernières décennies, les courtiers de plein exercice ont pour beaucoup élargi l’éventail de services offerts, mais les attentes des conseillers et de leurs clients ont aussi progressé. Certains irritants reviennent parmi les répondants insatisfaits : délais d’attente pour les services de spécialistes, manque de soutien direct, services bancaires privés absents, etc.

Un conseiller résume : « Les planificateurs font bien leur travail, mais il manque de personnel et les clients doivent attendre très longtemps. C’est inacceptable. » Un autre insiste sur l’exigence relationnelle propre aux familles fortunées : « Nous devons améliorer notre niveau de service bancaire haut de gamme : il est important de rappeler les clients et de répondre rapidement à leurs appels, car sinon, ce n’est pas un programme bancaire haut de gamme qui survivra. »

La demande de comptes multidevises et de solutions pour les clients ayant des intérêts aux États-Unis revient souvent. Adam Elliott, président et chef de la direction d’iA Gestion privée de patrimoine (iAGPP), précise que de nombreux conseillers utilisent déjà la plateforme de la firme pour les clients qui déménagent aux États-Unis. « Nous avons un bon partenariat avec notre division d’assurance PPI. Nous partageons le service avec eux côté planification financière et fiscale. C’est disponible pour des clients de 1 M$ et plus. » Les équipes qui administrent parfois 500 M$ gèrent elles-mêmes une partie de ces services en interne. iAGPP joue alors un rôle d’appoint et maintient une offre de soutien jugée concurrentielle sur le marché, selon lui.

Chez Valeurs mobilières Desjardins (VMD), la note liée aux services pour les clients à valeur nette élevée est en légère baisse par rapport à 2024, ce qui étonne David Lemieux, vice-président et directeur général de VMD. « Nous avons mis en place un service d’onboarding VIP pour cette clientèle pour nous assurer que leur arrivée chez nous se passe bien. Nous avons des coaches en transfert d’entreprise, ce qui nous permet de bien gérer nos entrepreneurs qui sont en transition. Nous avons accès aux banquiers privés. […] Nous continuons à essayer d’offrir tous les services, par exemple l’offre philanthropique, ce que nous n’avions pas chez VMD auparavant. »

Pour fluidifier les dossiers complexes (sociétés de gestion, fiducies), VMD a également mis en place une ligne directe vers un service spécialisé pour les ouvertures de comptes complexes ou de grande valeur, évitant de passer par le système de billetterie standard. Les conseillers y voient un gain de temps et d’efficacité dans le traitement de leurs dossiers stratégiques, indique David Lemieux. Il souligne que les goulots d’étranglement ont été résorbés et que le positionnement concurrentiel de VMD sur ce segment est plus solide que jamais.

Chez RBC Dominion valeurs mobilières (RBC DVM), la note demeure stable à 9,5 sur 10. Jérôme Brassard, vice-président et directeur général régional pour le Québec, met en avant la synergie avec la banque privée : « Nous profitons de l’expertise de la division de banque privée spécialisée dans les familles fortunées de RBC. Ces clients aiment avoir un seul point de contact. Ils ont leurs investissements et leurs planifications financières avec nous. Nos collègues de la banque privée prennent en charge leurs besoins bancaires particuliers. C’est un super partenariat. » L’approche intégrée, avec un point de contact unique coordonnant les services d’investissement, de planification et bancaires, y compris internationaux, est un avantage distinctif, estime Jérôme Brassard.

Simon Lemay, premier vice-président et directeur national Québec et Atlantique chez Financière Banque Nationale, confirme que l’offre de banque privée n’a pas beaucoup évolué récemment. Il souligne plutôt un ajustement en fonction des besoins réels. « Nos clients sont relativement sophistiqués. Certains services bancaires privés ne leur sont pas toujours nécessaires. [..] Nous essayons constamment de trouver un équilibre entre la gestion privée et une offre bancaire qui viendrait satisfaire les clients sans être onéreuse. »

Angle mort des courtiers

Les conseillers liés à des courtiers multidisciplinaires accordent à leur firme la note moyenne de 7,0 pour les produits et services HNW. L’importance moyenne pour ce critère s’élève à 8,2 sur 10. En tout, 34 % des sondés sont insatisfaits (notes de 0 à 6) par rapport à 38 % de satisfaits (9 ou 10). Cette forte part d’insatisfaits reflète souvent l’absence de services structurés plusieurs conseillers notent le critère même lorsqu’il ne s’applique pas à leur firme, ce qui tire la moyenne vers le bas. Mais elle révèle aussi un besoin latent : un angle mort qui pourrait être transformé en avantage stratégique.

Les avis des répondants illustrent cette frustration : « Il n’y a pas de soutien. C’est élitiste. »« Les HNW sont désavantagés ici. Même notre accès en ligne est archaïque par rapport à celui de nos concurrents », dit un autre. « Nous devons nous différencier des banques : je développe un client à plus de 1 M$, puis la banque arrive et propose des services HNW. Nous devons nous réveiller », juge un troisième.

Plusieurs firmes semblent limiter la gamme de services offerts. Certaines concluent des ententes ponctuelles avec des partenaires. Pour beaucoup, le modèle repose sur l’autonomie des conseillers à eux de bâtir leur réseau de fiscalistes, notaires et planificateurs, et d’en assumer le coût.

La définition de « services pour clients à valeur nette élevée » varie d’une firme à l’autre. Certaines privilégient une diversité de la gamme de produits financiers, d’autres la planification avancée, les services bancaires privés ou la philanthropie. L’accès à des comptes multidevises — pas seulement en dollars américains — et les services transfrontaliers figurent aussi parmi les attentes récurrentes des conseillers qui accompagnent la clientèle fortunée.

Chez Gestion de patrimoine Assante CI, par exemple, un sondé note que l’offre de planification avancée est jugée « exceptionnelle si et seulement si le courtier confie à 100 % la gestion des actifs à une offre interne ». Un de ses services de clientèle privée est réservé aux clients ayant un actif de plus de 3 M$, précisait Éric Lauzon en juillet alors qu’il était vice-président développement des affaires d’Assante, tout en rappelant qu’il existe d’autres types de service pour tous les clients, selon le profil.

Chez Investia, certains sondés aimeraient obtenir une offre différenciée face aux banques pour les clients fortunés. Louis H. DeConinck, président d’Investia, leur répond que le courtier est un distributeur, sans produits maison, et laisse aux conseillers le choix de leurs partenaires (fiscalité, comptabilité, etc.) afin de développer cette clientèle. Il insiste sur l’architecture ouverte (produits provenant de 80 émetteurs de fonds), qui permet de composer des portefeuilles avancés pour répondre aux besoins de ces clients.

Chez Gestion de patrimoine SFL, un service de banque privée est accessible à certains conseillers ayant des blocs d’affaires importants, avec du financement sur mesure pour les clients entrepreneurs, précise Rachel Simard, vice-présidente principale, Réseaux partenaires chez Desjardins.

Groupe financier PEAK privilégie l’indépendance des conseillers. La firme mise sur l’accès à une large gamme d’outils financiers sans développer ses propres fonds afin d’éviter tout biais commercial. Elle offre notamment l’accès à des fonds négociés en Bourse (FNB) et des fonds à frais réduits. Cette stratégie permet aux conseillers de répondre librement aux besoins particuliers de leurs clients, affirme Robert Frances, président du conseil et chef de la direction du Groupe financier PEAK.

Le programme « MICA Signature », de MICA Cabinets de services financiers, propose quant à lui une prise en charge personnalisée des clients fortunés, précise le président, Gino-Sébastian Savard. « Ce qu’on veut, c’est aider les professionnels du client. […] Les clients à valeur nette élevée ont souvent vendu leur entreprise ou se préparent à la vendre. Ils veulent savoir dans quel ordre faire les choses. Là, c’est de la fiscalité, plus seulement du conseil financier. La première rencontre est gratuite, mais des honoraires sont ensuite facturés si une planification fiscale approfondie est nécessaire. L’objectif est d’éviter les erreurs coûteuses aux clients.

Ce type d’approche montre que, même sans infrastructure bancaire privée, certaines firmes peuvent offrir un accompagnement grâce à des équipes spécialisées et des honoraires adaptés.

Avec la collaboration d’Alizée Calza et Guillaume Poulin-Goyer

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Les multiples besoins de la relève https://www.finance-investissement.com/edition-papier/focus-sur-les-conseillers/les-multiples-besoins-de-la-releve/ Mon, 10 Nov 2025 05:14:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=110727 Les courtiers s'efforcent de soutenir les jeunes conseillers.

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S’il semble y avoir consensus sur l’urgence de préparer les conseillers de la relève, étant donné l’âge moyen des représentants dans l’industrie financière qui avoisine les 50 ans, les opinions divergent quant à la meilleure façon de réellement les soutenir, selon nos pointages.

Les conseillers chevronnés qui ont été sondés soulignent l’importance de la formation et du mentorat. Ils évoquent également le transfert de clientèle et un salaire viable. De leur côté, les conseillers de la relève, c’est-à-dire ceux qui ont moins de dix ans d’expérience, insistent davantage sur le soutien au marketing, au développement des affaires et à l’acquisition de blocs d’affaires.

« C’est un peu comme demander aux parents ce qu’ils pensent des enfants. La nouvelle génération n’a pas les mêmes préoccupations que la génération précédente. Mais les deux réponses ne sont pas fausses », assure David Lemieux, vice-président et directeur général de Valeurs mobilières Desjardins (VMD).

« Tous les points mentionnés peuvent être importants. Un peu comme un client, les conseillers sont tous très différents », renchérit Franck Chevrier, directeur général, Québec et Provinces de l’Atlantique à Patrimoine Manuvie.

Ce décalage pourrait ainsi s’expliquer par la différence d’expérience, mais aussi par l’environnement dans lequel les deux groupes de professionnels ont évolué. Par exemple, lorsque les conseillers établis ont gravi les échelons, les sources de revenus étaient différentes. Ils pouvaient notamment compter sur les frais d’acquisition reportés à la souscription de fonds d’investissement, qui sont aujourd’hui abolis.

« Sans soutien financier, depuis l’élimination des frais d’acquisition reportés (FAR), le démarrage est très difficile », souligne ainsi un répondant.

Les dirigeants des firmes tentent pourtant de soutenir les jeunes conseillers, mais ces derniers restent parfois insatisfaits, notamment en raison d’enjeux financiers.

Aide à l’achat de blocs

Sur le plan de l’acquisition de blocs d’affaires, les firmes appuient la relève. « La relève a besoin de soutien au développement et d’un programme d’acquisition de bloc d’affaires », affirmait un répondant au Pointage des courtiers québécois.

« Nous avons des programmes innovateurs en transferts d’actifs et transferts de clientèle entre conseillers », indiquait par exemple Simon Lemay, premier vice-président et directeur national, Québec et Atlantique à la Financière Banque Nationale (FBN). (Lire « Défi souvent remis à trop tard ») Le programme qui permet aux conseillers de la relève de devenir progressivement propriétaires d’un bloc d’affaires demeure relativement méconnu. La FBN évite d’en faire activement la promotion, préférant que les jeunes « travaillent leurs compétences de développement des affaires [..], car, peu importe la grosseur du book, il faut constamment chercher de nouveaux clients », explique Simon Lemay.

Chez iA Gestion privée de patrimoine (iAGPP), les conseillers ont accès à différents types de programmes de financement, dont un prêt traditionnel financé en interne, ou encore un programme prévoyant une grille de rémunération réduite temporairement afin de rembourser l’achat d’un bloc d’affaires, rapporte Adam Elliott, président et chef de la direction d’iAGPP.

Ainsi, il semble clair que les firmes offrent un soutien financier à leur relève. Cependant, le problème serait davantage dans la grille de rémunération. Notre Pointage des courtiers québécois révélait en effet que, si la satisfaction à l’égard des courtiers est généralement semblable d’un groupe d’âge à l’autre, il existe un écart notable au critère de la grille de rémunération. Les jeunes conseillers semblent ainsi moins satisfaits que leurs pairs plus expérimentés.

« De quoi les conseillers de la relève ont-ils réellement besoin pour développer leurs activités et mieux accompagner leurs clients ? D’un salaire de base plus élevé, plutôt qu’une rémunération uniquement à la commission ; d’un encadrement accru de la part de conseillers d’expérience et d’un meilleur accès à la clientèle », résume un répondant.

« Nous avons besoin que la firme baisse le minimum requis des ménages pour que nous soyons rémunérés », se plaignait un conseiller de la relève travaillant pour la FBN.

Simon Lemay explique que ces seuils ont été instaurés afin de s’assurer que chaque client soit orienté vers la division de la Banque Nationale la mieux adaptée à ses besoins. « Nous avons le luxe de pouvoir envoyer le client au bon endroit », précise-t-il. Or, ces seuils ne sont pas rigides : un client au fort potentiel de croissance, ou les enfants de clients fortunés seront pris en charge, peu importe le montant d’actifs actuellement sous gestion.

Chez SFL Gestion de patrimoine, la nécessité pour la relève d’obtenir un revenu décent est prise au sérieux. « Nous avons un programme d’encouragement à la carrière qui peut apporter un revenu un peu plus régulier pour les conseillers en début de carrière » dit Rachel Simard, vice-présidente principale, réseaux partenaires chez Desjardins. Ce programme prévoit aussi une réduction de certains frais technologiques.

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Besoin de coaching et… d’expérience !

« De l’expérience ! » serait ce qui manque aux conseillers de la relève, selon nombre de répondants au sondage. Concrètement, plusieurs insistent sur l’importance du mentorat. « Les nouveaux conseillers ont besoin de coaching », affirme ainsi l’un d’eux. « Ils ont besoin de mentors, d’un soutien au sein de l’équipe », renchérit un autre, et « d’exemples concrets », ajoute un troisième.

La plupart des firmes sont d’accord et déploient des ressources en ce sens. « Les conseillers de la relève ont besoin de formation et de mentorat. C’est ce qu’on essaie beaucoup de mettre en place. La majorité de nos conseillers de la relève arrivent dans des équipes déjà bien établies. C’est une forme de mentorat en soi », assure David Lemieux, qui évoque également des formations destinées à la relève.

« De nos jours, plus de 95 % des nouveaux conseillers choisissent de se joindre à une équipe plutôt que de se lancer seuls en affaires », observe Simon Lemay.

Beaucoup de firmes encouragent ces mariages entre jeunes conseillers et conseillers expérimentés, dont MICA Cabinets de services financiers. « Ce que je privilégie comme façon de procéder, c’est d’installer un jeune bien avant le départ du conseiller, pour qu’ils puissent travailler ensemble progressivement. Les clients apprennent ainsi à le connaître, à interagir avec lui et à bâtir une relation avant la transition », affirme Gino-Sébastian Savard, président et associé de la firme.

Rachel Simard précise qu’à SFL, l’objectif est aussi de jumeler les recrues à des cabinets « déjà bien établis, avec des conseillers expérimentés ». Cette stratégie vise à assurer une relève solide lors des départs à la retraite, tout en offrant un mentorat aux jeunes qui débutent dans le secteur.

Si la plupart des firmes proposent des formations générales, notamment sur les médias sociaux ou les nouvelles technologies, certaines vont plus loin. SFL offre par exemple un parcours de formation destiné aux recrues, mentionne Rachel Simard. SFL a lancé récemment un programme de mentorat pour les jeunes conseillères. « On a vraiment une belle réponse. Beaucoup de conseillères veulent être mentores pour ces conseillères », dit-elle.

À RBC Dominion valeurs mobilières (RBC DVM), la démarche est structurée avec un programme de formation construit sur quatre ans avec des cohortes d’une trentaine de nouveaux conseillers par trimestre. « Dès le premier jour, il y a une approche très pédagogique : des classes, des formations et des travaux en groupe pour favoriser le développement », raconte Jérôme Brassard, vice-président et directeur général régional pour le Québec, RBC DVM. Le but est de soutenir la relève tant dans sa structure que dans son approche, qu’il s’agisse de planification financière, de gestion de portefeuille, de développement d’affaires ou de l’expérience client.

« Après quatre ans, ils ont déjà établi une base, disposent de plus de ressources, ont constitué une clientèle et ils ont appris un peu à développer leur propre approche. Par la suite, la firme leur offre un accompagnement plus personnalisé », continue-t-il.

Le suivi est ensuite assuré par le directeur de succursale, qui s’adapte aux besoins particuliers de chacun.

La maîtrise d’outils technologiques semble être un besoin récurrent, selon les sondages. Ainsi, plusieurs répondants soulignent la nécessité « d’avoir des compétences en intelligence artificielle » ou de bien connaître les « technologies ».

Difficile effectivement de travailler comme conseiller sans une bonne connaissance des technologies du courtier et c’est pourquoi ceux-ci en traitent dans leurs formations données à la relève. Certains conseillers plus expérimentés se tournent d’ailleurs vers la relève dans l’espoir de faire évoluer leur pratique grâce à ces compétences.

Les firmes offrent généralement des sessions pour se familiariser avec les nouveaux logiciels. Car la formation technologique concerne l’ensemble des conseillers, pas seulement les plus jeunes.

Autre point soulevé par plusieurs répondants : l’importance pour la relève de développer ses compétences interpersonnelles. Certains conseillers expérimentés estiment que la relève gagnerait à développer son aisance au téléphone, sa capacité à établir une relation de confiance avec les clients, ou encore son humilité face à la complexité du métier.

« Les conseillers de la relève doivent comprendre qu’ils ne savent pas tout », notait un répondant. D’autres insistent sur l’importance de la patience et de la constance dans l’effort.

Ainsi, former la relève, ce n’est pas juste lui offrir des outils techniques. Il s’agit également de créer un cadre d’accompagnement et un espace pour apprendre de ses pairs. En plus de permettre au conseiller débutant d’avoir un mentor, l’affilier à un conseiller bien établi permet à ce dernier d’ouvrir ses horizons tout en assurant une transition harmonieuse de son bloc d’affaires, le moment venu.

Avec la collaboration de Carole Le Hirez et Guillaume Poulin-Goyer

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La valeur du report des rentes RRQ et PSV https://www.finance-investissement.com/edition-papier/nouvelles-edition-papier/la-valeur-du-report-des-rentes-rrq-et-psv/ Mon, 10 Nov 2025 05:13:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=110726 Pour la plupart des cas, le report des rentes publiques est favorable.

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Évaluer la pertinence du report du moment où un client commence à toucher ses rentes publiques de retraite est un sujet qui ne se démode pas. Alors que plusieurs clients réclament leurs rentes publiques aussitôt qu’ils y ont accès, d’autres se demandent s’il est rentable d’effectuer un report de ces rentes, étant donné leur bonification.

Dans bon nombre de situations, le report est avantageux pour le client et voici pourquoi.

Le report maximal de la pension de la Sécurité de la vieillesse (PSV) donnant droit à une bonification est de 60 mois après l’âge de 65 ans. A raison de 0,6 % par mois, le report peut ainsi faire grimper la rente de 36 % lorsqu’on attend le maximum, soit jusqu’à 70 ans, pour un client ayant résidé toute sa vie au Canada.

La rente de retraite du Régime de rentes du Québec (RRQ), quant à elle, peut faire l’objet d’un report allant jusqu’à 84 mois à un taux mensuel de 0,7 % pour une bonification de 58,8 % à 72 ans. Avec les nouvelles règles où les années de report ne pénalisent plus le rentier, on n’a plus à se soucier d’une réduction des gains moyens dans le calcul.

Avec une PSV de 8 791 $ pour l’année 2025 et une rente mensuelle maximale de 1 433 $ au 1er janvier 2025 (17 196 $ pour l’année) pour la rente du RRQ, les rentes bonifiées maximales grimpent donc à 11 956 s à 70 ans pour la PSV (avant 75 ans, moment où elle augmente de nouveau de 10 %) et 27 307 $, à 72 ans, pour la rente du RRQ.

Si on ne s’attarde qu’à la bonification, elle est ainsi de 3 165 $ par année pour la PSV et 10 111 $ pour la rente RRQ, pour un total de 13 276 $.

On pourrait faire des calculs d’actualisation de ces revenus pour trouver la valeur de ces rentes. Ce faisant, il resterait des éléments à garder à l’esprit :

  1. Une actualisation au taux d’inflation ne représente pas la valeur qu’il faudrait conserver dans un compte d’investissement pour éponger les écarts entre les situations de report et de non-report. Il faudrait donc actualiser au taux de rendement généré par les comptes d’investissement et tenir compte de la fiscalité selon le type de compte d’accumulation ;
  2. Il faudrait faire des calculs séparés pour la PSV et le RRQ étant donné qu’ils ne débutent pas en même temps ;
  3. Pour la PSV, avant d’actualiser, il faudrait indexer la rente bonifiée au taux d’inflation, alors que pour la rente du RRQ, il faudrait utiliser une indexation égale à l’augmentation du maximum des gains admissibles (MGA), qui est historiquement différent et supérieur ;
  4. Pour le RRQ, il faudrait tenir compte de la bonification des volets 1 et 2 du régime selon l’année où la rente serait prise ;
  5. A ces bonifications actualisées, il ne faudrait pas oublier de soustraire le coût de renonciation, c’est-à-dire tenir compte du fait que des décaissements devraient être faits avant que les rentes bonifiées ne soient versées ;
  6. Il faudrait choisir la durée d’actualisation, par conséquent l’âge de décès du client. C’est le plus gros défi.

En faisant cet exercice, on retrouverait une certaine valeur. Or, il serait plausible qu’elle ne soit que d’une utilité très limitée. En effet, le sixième élément, la durée des rentes, est le plus important. Le client ne devrait pas prendre une décision basée sur une seule image. Il faudrait donc faire quelques autres calculs afin d’avoir une meilleure idée des différentes possibilités.

Au lieu de faire cet exercice, j’ai décidé de présenter un graphique qui intègre, dans la planification de retraite des clients, une situation « de base » qui peut être ajustée selon le contexte.

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Ce graphique indique, pour tous les âges de décès entre 75 et 105 ans, le montant supplémentaire qu’une personne de 65 ans, au profil d’investisseur modéré, devrait avoir dans son REER, aujourd’hui, afin que sa valeur successorale soit la même dans le cas où elle reçoit ses rentes à 65 ans et celui où elle les reporte au maximum, soit à 70 ans pour la prestation de la PSV et à 72 ans pour celle du RRQ.

Autrement dit, c’est le prix à payer pour ne pas reporter ses rentes publiques : une perte de bonification pour ceux qui choisissent de les toucher dès 65 ans.

On y voit trois courbes : la valeur du REER lorsque la PSV est reportée de cinq ans, mais que la rente du RRQ ne l’est pas (courbe pointillée rouge) ; celle de la rente du RRQ prise à 72 ans, alors que la PSV est demandée à 65 ans (courbe pointillée bleue) ; et la valeur du report total, où les deux rentes sont repoussées au maximum (courbe continue verte).

Pour un client qui subit un décès prématuré, sans surprise, le montant nécessaire est négatif, ce qui signifie qu’un report serait néfaste. On a besoin d’un certain temps pour récupérer les montants de rentes auxquelles on a renoncé pendant des années.

Chaque courbe possède un point de croisement où les deux situations sont équivalentes. Dans la situation illustrée, ce point est de l’ordre de 84 ans (même s’il est théoriquement autour de 87 ans pour le cas du report de la PSV seulement). La décision de reporter une rente est donc judicieuse si le client a de bonnes chances d’atteindre cet âge. Plus le décès est tardif, plus le report a une grande valeur.

Notons que l’impact est plus marqué pour la rente du RRQ que pour la PSV. Une différence logique, qui s’explique pour trois raisons la bonification mensuelle de la PSV est inférieure ; son report maximal dure deux années de moins que la RRQ et le montant maximal de PSV est inférieur. La combinaison de ces éléments explique le fait que, à partir du moment où le report est favorable, sa valeur est répartie dans une proportion d’environ 20-80 en faveur de la rente du RRQ.

Évidemment, votre client doit avoir les ressources nécessaires pour reporter ses rentes publiques. Il est inutile de mettre en péril sa situation financière pour viser à l’optimiser.

Ajustements possibles

On peut apporter des ajustements à ces courbes, notamment avec le profil d’investisseur. Le profil présenté donne un rendement annuel de l’ordre de 3 % après tous les frais.

Dans le graphique illustré, il s’agit d’une projection financière d’un ménage d’une seule personne dont le solde REER de départ est de 1,5 M$ et celui du CELI, de 125 000 $. Ce client a droit à la rente maximale. Son coût de vie a été fixé à 55 000 $ par année et indexé annuellement. D’après les autres simulations faites, l’ordre de grandeur est respecté, peu importe la situation de départ, même en incluant le décaissement d’une société de gestion.

On comprend que si le rendement espéré est supérieur à celui de ce profil modéré, chaque dollar retiré d’un compte d’investissement « coûte » plus cher en renonciation, ce qui diminue la valeur de la bonification liée au report. Ceci a pour effet d’aplatir ces courbes et de repousser légèrement le point de croisement. Par exemple, avec un profil audacieux (25 % titres à revenu fixe-75 % actions), l’âge de rentabilité est repoussé à 86 ans, alors qu’un profil prudent (75-25) le rapproche à 83 ans.

A noter que la fiscalité joue un rôle mineur, ici, étant donné que la comparaison se fait avec le solde d’un REER. Cependant, elle joue tout de même un certain rôle puisque les retraits minimaux d’un FERR peuvent créer des surplus réinvestis dans un CELI ou dans un compte non enregistré, ce qui influe sur le décaissement et la ventilation des revenus de placement. De même, la récupération de la PSV a un effet sur les résultats. On comprend que, pour un retraité ayant un revenu imposable élevé par ailleurs, l’impact du report de la PSV peut être nul.

D’ailleurs, ces projections tiennent compte de l’avantage qu’a un client à retirer annuellement de son REER afin de profiter des mesures socio-fiscales et seuils d’imposition nuls.

Fait à noter, un rendement annuel de 8 %, après frais de gestion et frais de conseil financier, ferait disparaître la valeur de la bonification des rentes, peu importe l’âge et les types de revenus de placement. Cette hypothèse reste farfelue si l’on considère les Normes d’hypothèses de projection de l’Institut de planification financière (Institut).

On peut aussi interpoler entre 0 et les valeurs des courbes illustrées si on veut grossièrement estimer des reports non maximaux. Par exemple, réduit de moitié (soit deux ans et demi pour la PSV et trois ans et demi pour la rente du RRQ) le report pourrait générer une valeur d’environ 200 000 $ à 105 ans et une valeur négative de 70 000 $ pour un décès à 75 ans. Selon mes calculs, chaque baisse de 100 points de base du rendement se traduirait, à 105 ans, par une variation de près de 90 000 $ de la valeur projetée.

On peut faire le même ajustement avec une personne qui ne bénéficie pas de la rente maximale du RRQ. On peut alors multiplier les impacts par la proportion que représente sa rente par rapport à la rente maximale.

De plus, en raison de l’évolution de la bonification du RRQ jusqu’en 2065, la valeur du report peut être augmentée considérablement. En effet, le taux de remplacement de revenu, actuellement en grande partie à 25 %, sera graduellement remplacé par un taux de 33,33 %, soit le tiers de plus (33,33 % par rapport à 25 %). Dans notre exemple, cela signifierait quelque 80 000 $ de plus pour un décès à 105 ans.

Travailler avec ces courbes

Ces courbes donnent un ordre de grandeur, assez précis, de la valeur d’un report maximal des rentes publiques, elles aussi maximales. En apportant les ajustements nécessaires, il est possible d’avoir une idée assez juste de leur valeur dans un contexte qui se rapproche de celui de votre client. Or, l’idéal est d’intégrer les montants dans sa planification de retraite.

Ces courbes demeurent utiles dans la mesure où vous ne pouvez (ou ne voulez) pas produire une multitude de scénarios. Dans ce cas, pourquoi ne pas prendre ce graphique et le présenter tel quel à votre client en lui indiquant les ajustements à faire pour avoir une meilleure idée ?

Par ces courbes, je voulais illustrer l’évolution de la valeur du report et montrer que sa rentabilité n’est atteinte qu’à partir d’un certain âge, soit autour de 84 ans dans plusieurs scénarios.

La vraie question, dès lors, est la suivante : quelles sont les chances de se rendre à cet âge ?

Selon les tables de mortalité utilisées par l’Institut, un homme de 65 ans a plus de 70‘ % de probabilité de survivre au-delà de 84 ans. Cela signifie que si votre client, âgé de 65 ans, décide de ne pas reporter sa rente, il a quelque 70 % de chance de prendre une mauvaise décision. Et pour une femme, ce pourcentage est encore plus élevé…

Alors, il faut continuer à marteler ce message : à moins d’une santé précaire (ou d’antécédents familiaux très défavorables) ou d’une situation financière ne le permettant pas, dans la plupart des situations, le report des rentes publiques est favorable, soit du vivant — pour protéger davantage sa longévité —, soit au décès, en bonifiant la succession. Bonne présentation !

Dany Provost est directeur planification financière et optimisation fiscale à SFL Expertise

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Mes 20 années d’utilisation de FNB d’or physique https://www.finance-investissement.com/edition-papier/guide-des-fnb/mes-20-annees-dutilisation-de-fnb-dor-physique/ Mon, 10 Nov 2025 05:12:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=110725 L’exécution de la stratégie reste un défi.

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Afin de bâtir les portefeuilles de mes clients, j’utilise des fonds négociés en Bourse (FNB) d’or en détention physique depuis 2006. Cette exposition à l’or a apporté différents bénéfices à mes clients, dont celui de la diversification. Par contre, elle comporte certains défis, dont celui de gérer leurs émotions par rapport à ces fonds. Voici des leçons tirées de mon expérience.

Actif unique. Les principaux utilisateurs d’or se répartissent en quatre groupes. L’industrie de la bijouterie représente près de la moitié de la demande mondiale. Les institutions financières utilisent l’or à des fins d’investissement. Le secteur technologique y a recours pour la fabrication de composants électroniques, tels que les connecteurs, et le secteur médical, pour la conception d’équipements.

Pour les clients, l’or peut offrir une sorte de couverture contre la perte de pouvoir d’achat des monnaies fiduciaires : ce métal précieux tend à conserver sa valeur avec le temps. Il est aussi une valeur refuge, les investisseurs se tournant souvent vers l’or lors des bouleversements du marché, faisant monter son prix et offrant une stabilité aux portefeuilles. L’or est un actif liquide, facilement convertible en espèces sur les marchés mondiaux. Cette liquidité garantit que les investisseurs peuvent rapidement accéder aux fonds en cas de besoin, faisant de l’or un élément flexible d’une stratégie d’investissement.

Gérer le risque. J’utilise l’or dans mes portefeuilles surtout pour sa capacité de diversification. Les mouvements de prix de l’or sont généralement non corrélés ou négativement corrélés avec d’autres catégories d’actifs, telles que les actions et les obligations. Ceci aide à réduire le risque global du portefeuille et sa volatilité, améliorant les rendements à long terme.

Par exemple, en 2022, alors que les actions et les obligations connaissaient des baisses de rendement, l’or s’est révélé stable, ce qui a permis à mes clients de réduire la volatilité à la baisse de leur portefeuille. Par contre, il faut être prêt à conserver l’or à long terme, et ceci, même lors de périodes prolongées de rendements moins intéressants.

Sur 25 ans, l’or a été la catégorie d’actifs qui a affiché la plus forte performance. Un investissement de 100 $ effectué le ler janvier 2000 vaut 1068 $ au 30 juillet 2025 pour un rendement annuel de 10 %, selon Thomson. La même somme investie dans le S&P 500 ne vaudrait que 710 $ pour un rendement de 6 % malgré ses impressionnants résultats depuis plus de dix ans. Et si on avait investi 100 $ dans l’or à son sommet du 11 août 2011 et dans le S&P 500 après sa décennie de sous-performance ? L’investissement dans l’or vaudrait 246 $ comparativement à 910 $ dans le S&P 500, soit un rendement de 6 % contre 17 % pour l’indice, d’après Thomson. L’or, comme tout autre actif, connaît de bonnes périodes et des mauvaises.

Choisir le bon FNB. Je préfère les FNB qui offrent le métal en détention physique plutôt que les titres de sociétés aurifères ou des contrats à terme sur l’or. Les aurifères comportent trop de risques opérationnels et un levier financier défavorable aux investisseurs. Et ils ont par le passé sous-performé par rapport aux FNB d’or en détention physique.

Quant aux FNB qui utilisent des contrats à terme, ils sont sujets au rendement inférieur lié au roulement de leurs contrats (vendre ceux à courte échéance et acheter ceux à plus longue échéance).

Cette situation s’explique parce que le marché est souvent en situation de report (contango), soit lorsque le prix à terme du contrat est supérieur au prix au comptant. Les FNB tels que le MNT se distinguent du fait qu’ils offrent la possession directe des lingots d’or, tandis que les fonds comme GLD donnent des certificats de livraison. Certains clients peuvent croire à tort que ces certificats les désavantagent par rapport aux grands acteurs du secteur financier. C’est un aspect sur lequel on doit les rassurer. On doit aussi les informer que, par rapport à un FNB classique, MNT est un fonds à capital fermé (closed end fund), ce qui vient avec un coût indirect, car il est sujet à des écarts importants entre la valeur marchande du fonds et sa valeur liquidative.

Pour m’exposer à l’or, je privilégie les FNB classiques, étant donné qu’ils sont généralement faciles à négocier en grands blocs, liquides et offerts à coût raisonnable.

Gare aux coûts. Certes, il faut tenir compte des frais de gestion et des frais de transaction des FNB sur l’or, qui varient entre 0,17 % et 0,74 %, d’après une compilation de Banque Nationale Marchés financiers. Or, il. Y a d’autres facteurs à considérer. Par exemple, un coût de l’écart cours acheteur-cours vendeur supérieur pour un FNB peut nuire à l’expérience du client si l’on doit négocier souvent ce FNB. La taille de l’actif géré par un FNB importe également dans ses coûts de transaction. Rien ne sert d’économiser quelques dollars en frais de gestion et ensuite de subir des coûts moins visibles encore plus importants.

Garder le cap. L’or a joué un rôle positif dans les comptes de nos clients au fil des années, même en faisant abstraction de la forte performance des 18 derniers mois. Or, il arrive que certains clients s’impatientent contre les catégories d’actifs qui semblent moins bien s’illustrer sur une période relativement prolongée. Peut-être que c’est même encore plus le cas avec un actif comme l’or qui ne paie aucun dividende ni revenu d’intérêts. C’est lors de ces moments de doute que le conseiller peut apporter beaucoup de valeur en expliquant que la diversification améliore la fiabilité des rendements. Le prix à payer pour cette fiabilité est qu’il faut accepter que certaines composantes puissent avoir une contreperformance durant une certaine période. On doit les conserver et même en acheter davantage pour maintenir la pondération cible, même si nos émotions nous disent de vendre.

Financière Banque Nationale Gestion de patrimoine (FBNGP) est une division de la Financière Banque Nationale inc. (FBN) et une marque de commerce appartenant à la Banque Nationale du Canada (BNC) utilisée sous licence par la FBN. FBN est membre de l‘Organisme canadien de réglementation des investissements (OCRI) et du Fonds canadien de protection des investisseurs (FCPI) et est une filiale en propriété exclusive de la BNC, qui est une société ouverte inscrite à la cote de la Bourse de Toronto (NA : TSX). Les titres ou les secteurs mentionnés dans cette chronique ne s’adressent pas à tous les types d’investisseurs et ne devraient en aucun cas être considérés comme une recommandation. Veuillez consulter votre conseiller en gestion de patrimoine afin de vérifier si ce titre ou secteur vous convient et pour avoir des informations complètes, incluant les principaux facteurs de risque. Certains titres ou secteurs mentionnés dans cette chronique peuvent ne pas être suivis par les analystes de la FBN.

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Les séries FNB sur la sellette https://www.finance-investissement.com/edition-papier/guide-des-fnb/les-series-fnb-sur-la-sellette/ Mon, 10 Nov 2025 05:11:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=110724 On déplore leurs inconvénients.

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Ayant gagné en popularité depuis leur lancement en 2013, les séries de fonds négociés en Bourse (FNB) attirent l’attention des régulateurs. Ces derniers demandent si leurs frais sont équitables, si elles entraînent des conflits d’intérêts.

Une série FNB est une catégorie de part de fonds communs de placement (FCP) cotée en Bourse. Elle dispose des mêmes titres en portefeuille et de la même stratégie d’investissement que le FCP. Au lieu d’être négociable auprès de l’émetteur après la clôture des marchés à la valeur liquidative du fonds, la série peut être négociée à tout moment.

Pour les émetteurs de FCP, une série FNB « entraîne une réduction de certains frais fixes liés au maintien de deux structures séparées, explique Laurent Boukobza, vice-président et stratège, FNB chez Placements Mackenzie. Ça permet aussi de présenter un parcours de performance de la stratégie avant qu’elle ne se retrouve en série FNB ».

La série FNB rend certaines stratégies plus accessibles aux clients, ajoute-t-il « Des investisseurs dans une plateforme à escompte peuvent aisément acheter une série FNB, alors que l’achat d’un FCP sur la même plateforme pourrait s’avérer plus complexe. »

À l’instar des séries non cotées, les séries FNB ont le désavantage de partager les coûts d’opération liés aux entrées ou aux sorties des investisseurs. Ceux qui investissent dans un FNB distinct ne sont pas touchés par ces coûts.

« On s’attendrait à ce que les coûts d’opération de portefeuille des séries négociées en Bourse, pour lesquelles les opérations sont effectuées en nature avec des participants autorisés (PA), soient moins élevés, ces coûts étant pris en charge par les PA et refacturés aux investisseurs concernés », lit-on dans la consultation 81-409 des Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM).

Or, le ratio des frais d’opération des séries FNB et des autres séries non cotées sont généralement identiques même si les coûts d’opération des premières sont plus bas, relèvent les ACVM. Laurent Boukobza partage l’observation : « De façon typique, les séries FNB facturent les mêmes frais que les séries F des fonds communs et donnent la même exposition que les autres séries faisant partie du même FCP sous-jacent. »

C’est sans compter les coûts de rééquilibrage. « Un fonds qui offre les deux types de séries, écrivent les ACVM, pourrait ne pas être en mesure d’effectuer des opérations en nature dans la même mesure qu’un FNB distinct pour rééquilibrer ses portefeuilles, ce qui pourrait entraîner une hausse des coûts d’opération de portefeuille qui sont affectés aux deux séries. »

Le gestionnaire du fonds pourrait-il « agir d’une manière qui fasse passer les intérêts d’une série avant ceux de l’autre ? » demandent les ACVM.

C’est un risque certain, répond Prerna Mathews, vice-présidente, Produits et stratégie des FNB, Placements Mackenzie, et co-présidente du conseil d’administration de l’Association canadienne des FNB (ACFNB). Elle précise que ses propos reflètent le point de vue de Mackenzie, non celui de l’ACFNB. « Une série FNB mutualise les coûts de négocier dans le fonds sous-jacent, ce qui expose les investisseurs au risque d’importants mouvements d’entrées et de sorties de fonds, ce qui peut miner la performance des autres détenteurs d’unités. »

Les ACVM demandent également si les coûts entre séries FNB et séries non cotées pourraient être bien distingués « de sorte que [les premières) auraient un fonctionnement s’apparentant davantage à celui d’un FNB distinct ».

Selon Prerna Mathews, certains coûts généraux doivent être alloués à toutes les séries, par exemple l’impôt sur les gains en capital à l’étranger. Or, d’autres coûts ne peuvent être attribués qu’aux séries non cotées. « Des efforts comptables accrus seront requis pour veiller à ce que les séries FNB ne se fassent pas imposer ces dépenses », dit-elle.

Les ACVM demandent si une information supplémentaire sur les différences entre une série négociée en Bourse et un FNB distinct serait requise. Prerna Mathews répond oui : « Une telle divulgation, y compris un résumé des principaux risques, est nécessaire. »

L’entrée en vigueur des divulgations sur le coût total des fonds imposera une telle transparence, juge Alain Desbiens, vice-président, FNB chez BMO Gestion mondiale d’actifs.

Les ACVM demandent:doit-on interdire de passer de parts de séries négociées en Bourse à des parts d’une série non cotée ? La plupart des émetteurs l’interdisent, mais certains le permettent. Eli Yufest, directeur général de l’ACFNB, ne voit pas l’intérêt de parler de « restrictions » et voit plutôt le besoin « d’assurer que les passages entre séries soient traités équitablement. La protection des investisseurs peut être obtenue par la voie de la transparence plutôt que par celle des restrictions ».

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