La FCA a examiné l’offre de 25 assureurs représentant 98 % du marché des rentes viagères. Sa conclusion est sans équivoque : s’ils comparaient les prix avant l’achat, les acheteurs de rentes pourraient augmenter leur rendement moyen de 6,9 % par an (http://tinyurl.com/olgf6m4).
Or, bien souvent, les consommateurs se fient à la recommandation de leur fournisseur de régime de retraite à cotisation déterminée, qui est aussi un manufacturier de rentes viagères.
À partir des données recueillies, la FCA a établi une moyenne qui donne le scénario général suivant : l’achat, au coût de 17 700 £ (32 800 $), d’un produit de rente générant des revenus annuels moyens de 1 030 £ (1 910 $).
Or, selon la FCA, le rentier moyen toucherait en moyenne 1 101 £ (+ 6,9 %) s’il faisait avant l’achat une comparaison adéquate des produits des 25 assureurs en question. L’organisme de réglementation estime que huit clients sur dix bénéficieraient alors d’une meilleure rente. Et que pour un client sur six, les revenus annuels augmenteraient d’au moins 10 % !
D’ores et déjà, la FCA a exigé que les sites d’assureurs soient plus clairs afin que les produits de rente soient mieux compris. Même chose pour les sites de comparaisons de prix, vertement critiqués en raison de leur opacité.
En outre, la FCA déplore «l’inexistence» d’un marché de la rente pour les petits épargnants, ceux qui disposent d’au plus 5 000 £ (moins de 10 000 $) pour leur retraite.
L’histoire ne s’arrête pas là, puisque la FCA veut permettre aux consommateurs de changer de fournisseur après avoir acheté le produit.
Où est le conseiller ?
Malheureusement, les auteurs de la recherche n’ont pas étudié l’impact du conseiller sur le processus d’achat.
Ils font cependant état d’un sondage réalisé en 2013 par l’Association of British Insurers (ABI). Celui-ci révélait que les individus qui font affaire avec des conseillers se sentent «encouragés» à considérer avant l’achat une gamme élargie de produits de rente et de fournisseurs.
Ces consommateurs obtiendraient quatre cotations en moyenne. En revanche, le sondage de l’ABI reste silencieux quant aux impacts de ce magasinage sur les revenus générés par les produits de rente.
Courtage obligatoire ?
L’association des assureurs britanniques a d’ailleurs été la première organisation à réagir publiquement à l’étude du FCA.
L’ABI a essentiellement affirmé son adhésion au principe du magasinage de produits de rentes (http://tinyurl.com/mwb27tl).
Précisons que cette association a créé, il y a un an, un tableau de cotations basé sur 12 profils (http://tinyurl.com/k5xqw36).
On y constate par exemple qu’en novembre 2013 (les données les plus récentes de l’ABI), un homme célibataire de 60 ans en bonne santé pouvait toucher de 1 088 £ à 1 337 £ par an s’il achetait une rente de 24 000 £. Ce tableau permet de comparer l’offre des assureurs. Dans ce cas-ci, la cotation de Canada Life s’établissait à 1 278 £, et celle d’Aegon, à 1 183 £.
Les tableaux de l’ABI montrent des différences annuelles qui vont jusqu’à 31 % pour un même profil, ce qui prouve l’importance de magasiner son produit.
Cela dit, l’ABI ne s’est pas prononcée quant à l’aspect le plus problématique des propositions de la FCA, à savoir la possibilité de changer de fournisseur de rente après l’achat.
Pour leur part, la plupart des dirigeants de cabinets britanniques de services financiers ont constaté que les clients de courtiers s’en tirent mieux que les autres (http://tinyurl.com/lkhj7kk).
C’est pourquoi le parti d’opposition, le Labour Party, a réaffirmé sa proposition de rendre obligatoire l’intervention de «courtiers indépendants» dans l’achat des produits de rentes (http://tinyurl.com/l85cy3a).
L’étude de février de la FCA ne sera pas la dernière sur ce sujet brûlant. En outre, l’organisme de réglementation a commencé une analyse approfondie de la concurrence britannique en rentes viagères. Les résultats préliminaires seront présentés l’été prochain.