Reprenons le cas de Madame X (lire la chronique : Perte de revenu : l’assurance individuelle en renfort).

Cette dernière se voit privée d’un pouvoir d’achat annuel de plus de 30 000 $ au cours d’une invalidité de longue durée.

Au travail, son salaire net s’élève à 7 854 $ par mois alors qu’au moment de l’invalidité, elle n’obtient que 5 184 $.

Nous avons vu qu’elle pourrait compléter sa protection au moyen d’une assurance salaire individuelle pour un maximum de 1 591 $ par mois, soit 1 080 $ de moins que son revenu préinvalidité.

Afin de contrer ce manque à gagner suite à une invalidité causée par une maladie grave, cette dernière pourrait souscrire une protection correspondant à la somme des mensualités à remplacer, multipliée par le nombre d’années visées.

Différentes options s’offrent à elle en matière de contrat, selon son âge et le niveau de son indépendance financière.

Comme cette dernière est âgée de 45 ans et qu’elle envisage de prendre sa retraite à 60 ans, le manque à gagner causé par une invalidité de longue durée découlant d’une maladie grave se chiffre à 180 000 $ en dollars courants (1 000 x 12 x 15).

Cette protection additionnelle lui procure une plus grande latitude.

Maladies graves

Si l’invalidité était provoquée par l’une des maladies graves reconnues au contrat, elle disposerait de la prestation de 180 000 $ sur le champ, dès l’échéance de la période d’attente (30 jours pour la plupart des maladies).

Contrairement à la rente d’invalidité qui ne peut se commuer, la prestation en cas de maladie grave procure un montant forfaitaire qui peut combler divers besoins ponctuels ou durables.

Il existe dans le marché un type d’assurances maladies graves permettant d’encaisser la prestation sous forme de mensualités en cas de perte d’autonomie même s’il ne s’agit pas, à proprement parler, d’une maladie grave.

La prestation mensuelle payable correspond à 1 % du montant de protection totale si l’assurée reçoit des soins de longue durée à domicile et le double si elle reçoit les soins en établissement.

Ainsi, si l’invalidité de Madame X est causée par un accident provoquant une perte d’autonomie, elle pourrait réclamer 1 800 $ par mois pour des soins à domicile et 3 600 $ pour des soins en établissement.

Si ultérieurement, une maladie grave, telle que définie au contrat, survenait, le solde des 180 000 $ entamé à titre de mensualités, tel que décrit ci-dessus, pourrait lui être versé de manière forfaitaire.

Aussi, est-il important de signaler que la prestation d’assurances maladie graves peut servir à compenser les contributions à un fonds de retraite qui ne sont pas versées au cours d’une période d’invalidité. D’autant plus si les prestations reçues ne sont pas imposables et que le droit de cotisation au REER s’épuise.

Protection supplémentaire

Qui plus est, si l’on ajoute l’avenant de remboursement total des primes à l’assurance en cas de maladies graves, l’assurée aura accumulé un fonds de retraite supplémentaire si elle ne réclame pas au titre de sa police avant d’avoir atteint l’âge de la retraite.

Sinon ou en sus, de manière à sécuriser ses plans de retraite malgré une invalidité, elle aurait pu aussi souscrire en complément à son régime de base une protection de capitalisation de rente de retraite.

En cours d’invalidité, l’assureur verse une indemnité mensuelle, par exemple 1 500 $ à un compte interne, libérant ainsi Madame X du fardeau d’épargner alors que son revenu en cours d’invalidité de 5 184 $ nets ou de 6 775 $ avec la protection individuelle, la prive des fonds requis à cette fin.

Les assurances, en cas de maladies graves hybrides et les protections de remplacement de l’épargne retraite en cours d’invalidité peuvent combler les besoins des employés dont la protection ne correspond pas aux sommes requises identifiées lors de l’analyse des besoins financiers