Dernièrement, j’ai reçu des appels me demandant s’il fallait tout vendre et aller en cash et d’autres qui demandent l’inverse en croyant plutôt que c’est le temps d’entrer massivement dans le marché à la suite d’une « correction » récente.

Les opinions divergentes sont à la base même d’un marché en santé. En effet, si tous les investisseurs pensaient de la même façon, il ne pourrait pas y avoir beaucoup de transactions. Je continue, par contre, à répéter ad nauseam que les décisions d’entrer ou de sortir du marché ne doivent absolument pas être guidées par les émotions, mais par un plan financier systématique qui reflète les objectifs et les contraintes du chemin vers le succès financier de vos clients.

Les inquiétudes les plus fréquemment citées actuellement par rapport aux marchés sont le ralentissement économique chinois et des autres pays dépendants des matières premières, la stagnation de l’Europe, l’instabilité au Moyen Orient, l’afflux des migrants, la fragilité du système monétaire et des devises, la force du dollar américain et son impact sur l’économie américaine. Bref, les soucis quant aux marchés demeurent les mêmes, avec parfois quelques variantes plutôt similaires.

Il est certain que la toile de fond économique mondiale demeure loin d’être parfaite. Nous avons fait le choix de ne pas nous attaquer l’essence du problème. L’économie mondiale ralentit en raison de facteurs à long terme que j’ai identifiés dans une chronique précédente. Nos dirigeants ont choisi d’utiliser la dette pour tenter de gagner du temps et essaient de maintenir le haut niveau de vie des pays industrialisés.

Le problème est que le poids du service de la dette nous empêche, au moins partiellement, d’investir dans nos infrastructures, dans notre système d’éducation et dans l’innovation qui nous permettraient de maintenir notre potentiel de croissance économique au niveau désiré. Ce débat continue et d’ailleurs, on note une montée des manifestations contre l’austérité mais aussi, d’une augmentation des partisans du libéralisme économique de droite.

Cette polarisation se manifeste clairement dans les résultats d’élections partout dans le monde. Ce débat devrait être mis en avant lors de la soirée organisée par CFA Montreal ou Kenneth Rogoff, partisan de l’austérité, croisera le fer avec Paul Krugman qui lui prône la croissance et l’investissement public dans l’économie plutôt que l’austérité.

Mon humble opinion est que bien que la vision qui pousse un système plus égal avec une allocation de la richesse soit plus attrayante, je crois que nous n’avons malheureusement plus les moyens de continuer avec ce modèle sans l’adapter.

Sur une note plus positive, je crois que l’entente récente sur le libre échange pour la zone transpacifique est un pas dans la bonne direction. Le commerce international est une force puissante qui supporte la croissance économique et maintient l’inflation basse. De plus, cela permet de diminuer la probabilité d’une guerre commerciale.

Je suis aussi aux États-Unis présentement et je peux vous dire, que sur une base anecdotique, l’économie va très bien chez nos amis du sud

 

 

Ce texte provient du Stratège, une publication de l’Association de planification financière et fiscale (APFF), et a été écrit par Pascal Duquette.