Les risques associés aux régimes de retraite


Santé financière des régimes

On le sait, la santé financière des régimes de retraite à prestations déterminées est préoccupante. Une mesure de la santé financière d’un régime fréquemment utilisée est le ratio de solvabilité. Ce ratio représente essentiellement la proportion des promesses de prestations qui sont financées en supposant une terminaison du régime.

Un ratio inférieur à 100% implique que si le régime était terminé à cette date et que l’employeur n’était pas en mesure d’acquitter ses responsabilités envers ce régime (le renflouer), en cas de faillite de l’employeur par exemple, les prestations du régime seraient vraisemblablement diminuées. La firme Aon Hewitt publie régulièrement, à ce sujet, une étude de la solvabilité des régimes de retraite canadiens.

En consultant l’analyse d’Aon Hewitt, on constate notamment qu’au 31 décembre 2012, 97% des régimes étaient déficitaires et que le taux de solvabilité médian était de 69%. Bref, une situation préoccupante qui touchait pratiquement l’ensemble des régimes de retraite à prestations déterminées. Le régime pleinement solvable constituait l’exception à la règle.

L’année 2013 a, en quelques sortes, constitué une embellie parfaite (par opposition à une tempête parfaite) pour les régimes de retraite : d’excellents rendements (l’actif qui évolue rapidement) conjugués à une hausse marquée des taux d’intérêt utilisés pour l’évaluation (ce qui implique une diminution de la valeur des engagements ou du passif).

Selon l’analyse d’Aon Hewitt, au 31 décembre 2013, 74% des régimes étaient encore déficitaires bien que, surtout, le taux de solvabilité médian était passé de 69% à 93%. Bref, tout un revirement de situation. Certes, le régime médian est toujours déficitaire, mais force est d’admettre que la situation est beaucoup moins préoccupante. C’est la bonne nouvelle.

Certains participants déçus?

Pourquoi certains participants sont-ils déçus pas ce qui constitue autrement une excellente nouvelle? Ces semaines-ci, la plupart des participants à ces régimes vont recevoir leur relevé annuel de participation. Ce relevé présente l’ensemble des droits acquis et projetés du participant. Pour les participants plus jeunes, habituellement ceux âgés de moins de 55 ans, ces relevés contiennent une section : « Cessation d’emploi ».

Cette section sert à illustrer les droits acquis du participant, en date du relevé, en cas de cessation d’emploi. Les droits présentés incluront, d’une part, la possibilité d’opter pour une rente différée à l’âge normal de retraite et, d’autre part, la possibilité de transférer à un véhicule individuel (CRI, REER immobilisé, etc.) la valeur de la rente différée, la fameuse valeur de transfert.

C’est sur ce dernier point qu’une déception peut survenir. En effet, beaucoup de participants, au moment de recevoir leur relevé, ne vérifient que deux ou trois information : l’évolution des cotisations, l’évolution de la rente de retraite et finalement cette valeur de transfert.

Entre le 31 décembre 2012 (date du dernier relevé) et le 31 décembre 2013, malgré le fait que le participant ait vieilli d’une année, qu’il ait accumulé une année de plus au régime de retraite ou même que son salaire ait peut-être augmenté, cette valeur de transfert aura fréquemment diminué. En raison de la hausse des taux d’intérêt, la bonne nouvelle évoquée plus haut la valeur de la rente diminue habituellement.

Il faut se rappeler que dans ces régimes, le droit fondamental du participant est de recevoir éventuellement une rente. Année sur année cette rente va augmenter. La valeur de transfert, elle, ne constitue qu’une option de paiement dans certains cas et celle-ci peut diminuer. C’est notamment arrivé dans beaucoup de régimes en 2013!

Au-delà de la déception de quelques participants, le renversement de situation en ce qui a trait au degré de solvabilité des régimes constitue évidemment une bonne nouvelle!