Un régime d’invalidité collectif de longue durée typique offre typiquement une protection qui correspond à 66 % du revenu net, sujette à un plafond qui se situe autour de 5 000 $ par mois. (Si le régime est imposable, les maximums peuvent varier).

Par exemple, une personne dont le revenu annuel brut s’élève à 150 000 $ (94 249 $ nets en 2012) obtiendra près de 64 % de ce revenu en cas d’invalidité, c’est-à-dire 60 000 $. Il s’agit d’un manque à gagner de 34 249 $ annuellement, soit 2 854 $ par mois.

Dans la situation où l’invalidité se prolonge pendant quelques années, le vide financier s’accentue. Sans compter qu’il devient impossible pour la personne de continuer à épargner pour elle-même et sa famille.

Plus le salaire de l’employé est élevé, moins le pourcentage du revenu préinvalidité versé à ce dernier l’est. Dans notre exemple, à cause du plafond de 5 000 $ par mois, un salaire de 300 000 $ ne serait assuré qu’à hauteur de 35 %.

D’où l’iniquité entre la rémunération assurée des employés d’une même entreprise si d’autres mesures compensatoires n’ont pas été mises en place. D’autant plus si la rémunération englobe des bonis qui ne sont pas pris en compte dans la protection de groupe.

Malgré l’évidence du déficit de protection, les coûts rattachés à l’obtention de polices d’assurance individuelle complémentaire freinent la propension à combler les besoins. Certes, l’assurance invalidité de longue durée collective offre une bonne protection de base aux employés en général. Elle peut suffire aux besoins d’un bon nombre de professionnels œuvrant dans de grands cabinets. Les protections maximales y sont souvent plus généreuses qu’en entreprise.

Cependant, dès qu’un comptable ou un avocat, par exemple, quitte sa firme pour travailler seul ou pour se joindre à un plus petit cabinet, il se retrouve sans portefeuille d’assurances. Il devient vulnérable face aux exigences de la tarification médicale et financière des assureurs.

L’assurance individuelle comme solution

Prenons l’exemple en utilisant l’assurance individuelle. Madame X gagne 150 000 $ et travaille pour la Financière YZ depuis dix ans. Sa protection en cas d’invalidité de longue durée est de 5 184 $ par mois, soit 66 % de son revenu net.

Lorsqu’elle travaille, cette dernière empoche 7 854 $ nets par mois. Malgré ce qu’on pourrait en dire, ses besoins financiers et ceux de sa famille ne sont pas réduits de 2 670 $ par mois parce qu’elle est devenue invalide. D’autant plus que certains traitements et médicaments ne sont pas assurés par son régime médical.

Elle pourrait souscrire une protection individuelle supplémentaire de 1 591 $ par mois en fonction des plafonds d’assurabilité habituels. Ce qui lui procurerait un revenu mensuel de 6 775 $, soit 86 % au lieu de 66 %. Déjà, sa sécurité financière serait moins menacée.

Étant donné que la protection supplémentaire individuelle constitue un contrat distinct, celle-ci en demeurera titulaire même si elle quitte un jour son emploi. Elle pourrait y ajouter un avenant de majoration de la rente dans le futur, et ce, sans preuves médicales.
Selon son budget, elle pourrait souscrire, dès le départ, une protection plus élevée et de meilleure qualité que le régime collectif et obtenir un rabais de prime accordé aux contrats en compensation du régime collectif.

Si l’assurance collective cessait de verser des prestations après la période de propre emploi de 24 mois ou ne payait aucune prestation en cas d’invalidité partielle comme dans la majorité des cas, Madame X continuerait à recevoir une indemnisation de substitution du revenu en fonction des plafonds alloués. Qui plus est, elle profiterait d’un avenant d’indexation en cours d’invalidité, son pouvoir d’achat serait aussi protégé.

Dans la prochaine chronique, nous verrons d’autres solutions pour aider Madame X à combler la perte de revenu.

– La protection complémentaire en assurances maladie graves et l’assurance retraite

– L’assurance individuelle à établissement standard garanti et le régime combiné inversé