Perte d'autonomie : quatrième et dernière solution, aujourd'hui pour demain

Les polices individuelles de substitution du revenu et les assurances maladies graves qui offrent des options de transformation en assurance soins de longue durée constituent des protections différées. Elles ne peuvent servir la personne en perte d’autonomie tant que la transformation n’a pas eu lieu.

Il va sans dire que le revenu pourrait être assuré par le contrat de substitution dans la mesure où la perte d’autonomie empêche totalement ou partiellement l’assuré de travailler jusqu’à l’âge de 65 ans. Pour avoir accès à une protection en cas de perte d’autonomie au-delà de cet âge, il faut se prévaloir de l’option de transformation. Toutefois, même si des preuves de bonne santé ne sont pas requises, on ne peut procéder à la transformation si on est déjà en perte d’autonomie. De plus, les coûts risquent d’être élevés étant donné l’âge avancé de l’assuré lorsqu’il se prévaut de l’option.

De manière à réduire les déboursés et à offrir un produit qui serait aussi différé dans le temps, l’assurance de soins de longue durée dite de retraite peut répondre aux besoins des travailleurs qui s’en approchent.

Prenons l’exemple de Mme E., âgée de 55 ans, conseillère autonome qui détient un contrat d’assurance revenu individuelle et une police d’assurance en cas de maladies graves avec retour de primes à l’âge de 65 ans. Elle est préoccupée par les coûts reliés aux soins et l’impact que ceux-ci pourront avoir sur son pécule si elle doit affronter la maladie, tout comme sa mère le vit présentement.

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Elle aimerait se protéger aujourd’hui pour plus tard. En se procurant ce nouveau produit à coût plus modique que l’assurance traditionnelle, voire de près de 2000 $ par an en tenant compte de l’avenant de remboursement de primes au décès, elle s’assure qu’à l’échéance de sa police de substitution de revenu elle n’aura pas à souscrire un autre contrat et qu’elle pourra encaisser le retour de primes de sa police en cas de maladies graves pour constituer une réserve pendant les 365 jours de délai d’attente avant le service de la rente illimitée de 1 000 $ par semaine, une fois dans le besoin.

En bref, cette protection se veut une assurance souscrite d’avance pour plus tard puisqu’elle n’entre en vigueur que cinq années après la souscription ou à l’âge de 65 ans, selon la plus éloignée des deux dates. Comme la prestation est illimitée et indexée sans primes supplémentaires, il est plus accessible de se prémunir d’une assurance longévité lorsque le besoin devient plus critique au cours des années qui s’approchent de l’espérance de vie et risquent de la dépasser.

Lorsqu’un contrat de prestations du vivant en maladies graves et soins de longue durée est revêtu d’une clause de remboursement des primes au décès et prévoit une protection viagère, le coût de la gestion des risques s’en trouve diminué pour la famille. Toutefois dans le cas des polices de soins de longue durée traditionnelles, le coût de cet avenant est majeur. Le payeur doit vouloir à tout prix que sa succession recouvre les sommes. Le nouveau type de protection différée inclut cette caractéristique dans la prime. Ainsi, si l’assuré n’a pas vécu assez longtemps pour réclamer, ses bénéficiaires pourront récupérer les primes en question. Et dans tous les cas, si l’assuré exerce sa protection, les primes cessent et deviennent exonérées. Ce qui m’amène à ajouter qu’un moyen additionnel d’atténuer, voire éliminer les coûts reliés à ce type d’assurance lorsqu’on en a la capacité financière, est de souscrire une assurance vie permanente représentant la totalité des primes versées incluant celles de l’assurance vie au sein d’une police à dépôts de primes limités. Comme le produit d’assurance-vie procure un levier face aux primes payées, la différence peut comprendre les coûts de la protection de soins de longue durée. On appelle cela du déplacement d’actif pour soins de longue durée afin de récupérer dans les mains des héritiers les coûts de la protection, qu’on ait réclamé ou pas. Ça vaut la peine de faire le calcul quand on souscrit un produit traditionnel non revêtu de l’avenant de retour de primes au décès.
Assurer ou ne pas assurer, mais surtout planifier diverses avenues de financement, selon ses moyens, car la vie peut être longue, très longue…

Photo : Flickr – phalinn