Perte d'autonomie: première solution, l'assurance soins de longue durée

Dans le cas où une personne vit seule, dispose d’économies et possède une résidence libre d’hypothèque, la vente de ces actifs peut suffire à combler les frais excédentaires reliés à l’hébergement et aux soins. Un régime de retraite garanti et viager procure en sus des actifs liquidables une certaine sécurité.

La situation est toute autre dans le cas d’un couple ayant planifié sa retraite conjointement. Il suffit qu’un des deux conjoints n’ait pas été sur le marché du travail aussi longtemps que l’autre, ou encore qu’il n’ait pas de régime de pension garanti. Dans ce cas, l’analyse des besoins de revenu à la retraite doit tenir compte de l’éventualité du dédoublement du coût de la vie à une période donnée. On ne souhaite pas avoir à vendre le condo si l’un des deux conjoints y vit toujours et est en grande forme ou, encore moins, avoir à défrayer les coûts excédentaires de la résidence pour soins infirmiers à même les REER accumulés pour la retraite du couple.

D’où, pour certains, la nécessité d’assurer ce risque.

Le marché ne regorge plus d’autant de produits d’assurance à un coût accessible qu’il y a quelques années. Déjà peu nombreux, les assureurs se sont retirés de la partie ou ont majoré substantiellement les coûts d’acquisition de leurs produits d’assurance de soins de longue durée.
Toutefois, si les assurés ne sont pas trop âgés lors de la souscription de produits traditionnels, ils peuvent encore s’en procurer à bon compte. Le problème, c’est que peu de gens qui planifient leur retraite à 45 ans pensent à évaluer ce besoin. À 55 ans, ce type de produits est déjà trop cher aux dires de plusieurs et, à 60 ans, une analyse financière s’impose.

Qu’à cela ne tienne, la première solution demeure la souscription d’une assurance de soins de longue durée, soit sur une base forfaitaire à versement mensuel ou sur une base hebdomadaire capitalisée mensuellement.

Ce qui influence le prix est aussi la durée du service de la prestation choisie, pour les versements hebdomadaires et le pourcentage du retrait pour la somme forfaitaire. D’autres éléments sont à considérer dans la définition des prestations et principalement dans les preuves exigibles à la réclamation. Des tableaux comparatifs sont disponibles à cet effet. Je ne souhaite pas élaborer sur les différences techniques, mais plutôt sur la nature du risque que l’assuré souhaite sécuriser.

Dans l’esprit où l’analyse des besoins démontre un manque de capital de 400 000 $ en cas de perte d’autonomie pendant neuf ans, on peut, ou non, opter pour une prestation quotidienne ou hebdomadaire, payable mensuellement, de x dollars pour les soins à domicile pendant un certain nombre d’années et pour une somme majorée, en général le double, si la personne doit être hébergée dans une résidence.

Selon les années assurées lors de la souscription, la police prendra fin à une date donnée ou pourra offrir une prestation viagère. Si par contre, on opte pour l’accès à une somme déterminée à la mesure du besoin à domicile et doublé en résidence, la prestation mensuelle prendra fin lorsque les fonds assurés au départ seront épuisés. Une des caractéristiques de cette dernière assurance est d’offrir une protection conjointe que les deux assurés peuvent utiliser jusqu’à l’épuisement du fonds.

Ces produits peuvent être achetés en complément d’un programme d’assurance de personnes par des gens qui sont toujours sur le marché du travail. Cependant, pour ceux qui détiennent un contrat individuel d’assurance invalidité comme les professionnels, travailleurs autonomes, propriétaires d’entreprises ou hauts dirigeants, quelques assureurs offrent des options de transformation de la prestation d’invalidité en prestation de soins de longue durée. Une fois à la retraite, on ne requiert plus de protéger le revenu de l’homme ou de la femme au travail, mais bien le capital au travail.

D’autant plus que si les assurés ont des problèmes de santé, la transformation de leur contrat individuel garantit soit des prestations mensuelles pour une période donnée, soit des prestations mensuelles à partir d’un forfait calculé en fonction de la protection de substitution de revenu en vigueur. Il va sans dire que plus on attend pour effectuer le changement et plus les primes seront élevées. Nous verrons plus tard d’autres options pour les gens qui approchent les 65 ans.

Photo Bloomberg