L'IQPF publie ses Normes d'hypothèses pour 2016
Rafalstachura / 123RF


Un outil pour mieux projeter

Créées dans le but d’outiller les conseillers (planificateurs financiers, conseillers en sécurité financière, etc.) notamment dans l’élaboration de projections de revenus de retraite, leur utilisation, est entièrement volontaire. L’utilisation de celles-ci vise à protéger à la fois le client et le conseiller dans un esprit d’obligation de méthode plutôt que d’obligation de résultats.

Rédigées à l’origine et mises à jour annuellement par Nathalie Bachand, A.S.A., Pl. Fin., Daniel Laverdière, A.S.A., Pl. Fin. et l’auteur de ces lignes, ces Normes sont disponibles dans leur intégralité, en version française et anglaise, sur le site de l’IQPF.

Depuis 2015, William Jack, CFP, FCIA, CPCA et Patrick Longhurst, CFP, FCIA participent aux mises-à-jour annuelles. Ensemble ils forment le comité de rédaction des Normes.

Rappelons toutefois que ces Normes ne représentent aucunement une prévision à court terme sur les rendements futurs et ne devraient pas être utilisées à cette fin.

Des Normes basées sur des sources crédibles

Dans la préparation de ces Normes, le comité de rédaction des Normes utilise des sources de données externes crédibles, notamment :

• Les hypothèses utilisées pour l’analyse actuarielle du Régime des rentes du Québec (RRQ);

• Les hypothèses utilisées pour l’évaluation actuarielle du Régime de pensions du Canada (RPC);

• Les résultats de l’enquête annuelle des gestionnaires de Willis Towers Watson (auparavant TowersWatson), une firme d’actuaires;
• La cible d’inflation en vigueur de la Banque du Canada;

• Pour les normes de rendement, les historiques de rendement sur les 50 dernières années ajustés, pour l’inflation (donc en rendement réel).

L’utilisation d’un grand nombre de sources tendra notamment à éliminer le biais potentiel que chacune d’entre elles pourrait présenter. Aussi, on notera que ces Normes sont résolument axées sur le futur.

Nouveautés pour 2016

Trois nouveautés font leur apparition dans l’édition 2016. Afin de refléter les nouvelles tables de mortalité publiées par l’Institut canadien des actuaires (la table CPM2014), la table de Durée raisonnable de décaissement a été ajustée. De plus des Normes spécifiques pour les actions étrangères de pays développés et émergents ont été ajoutées.

Hypothèses faisant l’objet d’une Norme

Huit paramètres financiers sont directement normés (le taux d’inflation, la croissance du MGA, le rendement des titres à court terme, des titres à revenus fixes et des actions canadiennes, étrangères et de pays émergents et, finalement, le taux d’emprunt). Des Normes sur les CPG et la croissance des salaires peuvent aussi être déduites et sont présentées dans le document complet.

Enfin une Norme démographique, la Durée raisonnable de décaissement, basée sur l’espérance de vie, est aussi présentée dans le document intégral.

Pour l’année 2016, les principales Normes financières sont :

• inflation : 2,10 %

• croissance du MGA 3,10 %

• rendement à court terme : 3,00 %

• rendement des titres à revenu fixe : 4,00 %

• rendement des actions canadiennes : 6,40 %

• rendement des actions étrangères (pays développés) : 6,80 %

• rendement des actions étrangères (pays émergents) : 7,70 %

• taux d’emprunt : 5,00 %

Les ajustements apportés en 2016 par rapport à 2015 consistent essentiellement en une légère augmentation des Normes (rendement et inflation) de 10 points de base.

On notera que ces Normes présentent un rendement à long terme. Par exemple la Norme de rendement à court terme peur paraître élevée, en 2016, à 3,00%. Il faut bien comprendre qu’il s’agit ici d’une hypothèse de rendement sur une très longue période de la composante court terme d’un portefeuille. Il ne s’agit aucunement d’une prévision du rendement d’un placement à court terme pour l’année 2016 ou pour les douze prochains mois.

Ces Normes présentent des rendements avant l’application de frais. Le document intégral présente enfin des exemples de portefeuilles équilibrés, sous différents profils d’investisseurs, avant et après l’application de frais.

En conclusion

La préparation de projections à long terme (revenus de retraite, transfert de la valeur d’un régime de retraite à prestations déterminées (PD), besoins d’assurance-vie, etc.) va fréquemment s’avérer très sensible aux hypothèses de calcul utilisées. L’utilisation des Normes présentées ici permettra notamment de respecter l’obligation de méthode à laquelle le conseiller est habituellement soumis.