La Chine perd de son lustre
L’épitaphe du secteur manufacturier américain a été gravée trop vite. Après avoir perdu 7,5 millions d’emplois manufacturiers pendant les années 1990 et 2000, les États-Unis ont renversé la vapeur et rapatrient maintenant des emplois, surtout aux dépens de la Chine. Lors des trois dernières années, plus de 400 000 emplois manufacturiers ont été ramenés aux États-Unis, un mouvement que les Américains appellent reshoring, par opposition au offshoring. Ce chiffre devrait atteindre jusqu’à 3 millions d’ici deux ans. Si le gaz de schiste, une source d’énergie abondante et à bas prix, y est pour beaucoup, la hausse continue des salaires en Chine agit dans le même sens. Selon l’étude «Global Wage Report 2012/13» de l’Organisation internationale du Travail, les salaires ont plus que triplé dans l’empire du Milieu lors des dix dernières années, alors qu’ils faisaient du sur-place chez nos voisins du Sud (http://tinyurl.com/c53mm6n). En outre, la «gouvernance d’entreprise» pose problème. La Deutsche Bank souligne la «forte tendance des pays du BRICS, sauf l’Inde, à un interventionnisme d’État s’exerçant aux dépens des actionnaires minoritaires» (http://tinyurl.com/brhdnam). Les États-Unis demeurent un paradis pour les actionnaires, comme en témoigne leur quatrième place au classement international du «climat d’affaires» de la Banque Mondiale. La Chine arrive loin derrière, 91e parmi les 181 pays du classement (http://tinyurl.com/32n47we).
- Par : Jean-François Barbe
- Source : Finance et Investissement
- 1 juin 2013 1 juin 2013
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