Comme nous l’avons vu dans l’article précédent aujourd’hui, à provisionnement égal, le résultat démontre en général un rendement interne favorable pour l’assurance vie à coût nivelé à l’espérance de vie et ce, sans tenir compte du manque à gagner du placement alternatif lors d’un décès prématuré en phase d’accumulation. Cette approche nous sera toujours très utile pour analyser les options de financement au décès et comparer les produits offerts après le 31 décembre 2016.

De là, la pertinence de bonifier la méthode traditionnelle en présentant une manière plus complète de chiffrer.

Le taux de rendement effectif (TRE)

Pour compenser le déficit financier en cours de capitalisation nous simulons la souscription d’une assurance vie temporaire chaque année qui correspond au manque de capital. On peut ainsi éliminer ce risque en cas d’un décès prématuré. Pour comptabiliser l’achat annuel d’assurance, on doit retirer le coût de cette assurance du montant accumulé de l’investissement. Ceci nous permettra de donner un portrait plus réaliste du vrai rendement de l’investissement d’une prime dans une police permanente.

Par exemple, si l’objectif d’accumulation (ou de capital-décès) est de 250 000 $ et que le dépôt à la première année est de 4 473 $, si le décès se produisait à l’année 1, le manque de capital serait de 245 527 $ dans le fonds d’accumulation. Ce manque pourrait être comblé par l’achat d’une police temporaire pour un an. Le coût de cette assurance temporaire serait déduit du fonds d’accumulation. De cette façon, un paiement de 250 000 $ serait effectué au décès à l’année 1.

Le mécanisme de calcul

Quatre étapes sont requises afin de calculer à chaque année le taux de rendement effectif à n’importe quel moment:

D’abord, tous les nouveaux dépôts sont versés dans le fonds d’accumulation tandis que le manque de capital (en supposant que le décès se produise cette année-là) représente le montant d’assurance temporaire requis pour combler le déficit à cette année donnée.

Ensuite, le coût de l’assurance est déduit du fonds d’accumulation et le rendement sur l’investissement est ajouté au solde du fonds. Finalement, le taux de rendement effectif calcule le rendement requis annuellement à l’étape 4 pour obtenir l’objectif d’accumulation à un moment précis, par exemple, l’espérance de vie.

Une vraie mesure du rendement

Prenons l’exemple de Monsieur V., un homme de 55 ans, non-fumeur et en bonne santé dont le capital décès requis est de 250 000 $. La prime annuelle viagère, par exemple, est de 4 473 $. La police est souscrite dans une société de portefeuille dont le taux d’imposition marginal est de 46,57 %. Le taux de rendement effectif brut à son espérance de vie, soit à 84 ans, serait de plus de 12 % alors qu’au moyen de la méthode traditionnelle de taux de rendement interne (TRI) sans compensation financière en cours d’accumulation avoisinerait 7 %.

En d’autres mots, un rendement brut de plus de 12 % dans un compte de capitalisation alternatif serait requis à chaque année pour accumuler 250 000$, soit le montant du capital-décès de la police, tout en complétant au moyen de l’assurance temporaire le déficit à chaque année où il y a un risque de décès prématuré.

Puisque le décès est imprévisible, cette nouvelle méthode de calcul permet de connaître le taux de rendement d’une police d’assurance permanente à tous les ans et non pas seulement à l’espérance de vie.