La moyenne québécoise est en baisse de 0,3 point sur 10 cette année, pour atteindre 7,9 points. C’est la première fois en trois ans que l’Indice FI, qui représente la note moyenne des 24 critères évalués pour chaque courtier, est en diminution.

Et ce, même si l’actif géré est en progression et que les revenus des conseillers, après dépenses, mais avant impôt, sont en hausse par rapport à l’an dernier. Cette insatisfaction est peut-être due aux récents changements à la rémunération des conseillers, qui rend l’atteinte des objectifs de la firme plus difficile pour les conseillers, et au manque de soutien au développement des affaires à un moment crucial, celui de l’implantation des règles de divulgation du MRCC2.

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Malgré un Indice FI équivalent à celui de 2015, RBC Dominion valeurs mobilières a obtenu la meilleure note moyenne parmi les firmes sondées, soit 8,5 points sur 10.

«Il y a plus de conseillers qui viennent travailler à la RBC qu’il n’y a de conseillers qui s’en vont», dit un répondant de RBC.

Cette capacité de rétention de la firme se reflète dans le nombre moyen d’années passées au sein de la firme. En moyenne, les conseillers en placement sont à l’emploi de la RBC depuis 17,9 ans, ce qui est supérieur à la moyenne québécoise de 11,4 ans.

De plus, ils sont aussi ceux qui obtiennent les revenus personnels, après dépenses, mais avant impôt, les plus élevés depuis deux ans, soit des revenus médians qui oscillent entre 500 000 $ et 1 M$.

Après un bond de son Indice FI de 1,5 point sur 10 l’an dernier, qui était passé de 7,3 à 8,8 points, Valeurs mobilières Desjardins (VMD) a vu cet indice se contracter de 0,6 point en 2016. Certains conseillers se sont plaints du pourcentage supplémentaire de commission qu’ils doivent remettre aux caisses pour les comptes de clients recommandés.

«Nous avons une entente avec la caisse lorsqu’il y a un compte de client recommandé. Nous devons remettre un pourcentage sur le dossier à vie. Ça pourrait être plutôt de trois à cinq ans», souligne un répondant. La note d’évaluation de la rémunération globale a par ailleurs diminué de 0,8 point en un an, pour atteindre 8,1. VMD a toutefois obtenu le deuxième Indice FI le plus élevé, plusieurs conseillers soulignant l’ouverture et la bonne écoute de la haute direction.

Une question de modèle d’affaires ?

À l’autre extrémité du spectre, les conseillers de Valeurs mobilières Banque Laurentienne (VMBL) et ceux d’Industrielle Alliance Valeurs mobilières (IAVM) ont décerné à ces firmes le pire résultat moyen depuis que celles-ci participent au Top des courtiers. Dans les deux cas, l’Indice FI a diminué de 0,6 point sur 10 par rapport à 2015, et atteint 7,0 et 7,3 points, respectivement.

Les conseillers de VMBL sont les moins satisfaits, notamment en raison des compressions dans les services et dans les grilles de rémunération, d’après les commentaires obtenus par notre sondeuse.

«Depuis quelques années, la rémunération ne cesse de diminuer. Ils réduisent nos commissions, on ne se démarque pas par rapport aux autres firmes de même taille», dit un répondant de VMBL. «Nous sommes en mode compression, les budgets ont diminué cette année», ajoute un autre.

Malgré tout, certains conseillers en placement du courtier sont conscients de la position de VMBL par rapport à ses concurrents. «Nous avons une très petite firme qui se débrouille avec les moyens du bord, soutient l’un d’eux. J’aimerais gagner plus d’argent, mais sachant ce qui se passe ailleurs, je trouve que je suis mieux payé ici.»

De façon générale, les conseillers en placement d’IAVM apprécient le modèle d’affaires de leur firme, qui leur laisse le maximum du total de leurs ventes brutes en échange d’un minimum de services. «Nous assumons la totalité de nos dépenses. Plus de 80 % de ma production brute me revient. C’est un modèle d’affaires que j’aime et qui offre de la flexibilité», dit un répondant de la firme.

Cependant, les conseillers du courtier critiquent le manque de soutien sur les plans de la technologie et du développement des affaires. «C’est une bonne firme, mais on manque un peu de soutien en termes de marketing et d’informatique», souligne l’un d’eux.

La techno décriée

La technologie cause le plus de maux de tête aux conseillers en placement. En moyenne, les courtiers obtiennent 7,2 points sur 10 dans cette catégorie, en baisse d’un point par rapport à l’année dernière.

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C’est d’ailleurs le pire résultat des cinq dernières éditions du pointage. Le soutien de l’entreprise dans l’utilisation des médias sociaux reste le critère qui obtient la note moyenne la plus faible… et l’importance la plus faible. Les répondants considèrent que la formation sur ce plan est insuffisante, la réglementation, lourde, et qu’au final, ils n’utilisent pas les médias sociaux dans le cadre de leurs activités professionnelles.

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Le nouveau critère, qui touche à la technologie utilisée par les courtiers pour aider les conseillers dans l’acquisition de nouveaux clients (onboarding), montre que les courtiers accusent un certain retard sur ce plan.

Des commentaires, comme «un système archaïque», «le logiciel n’est pas efficace» et «l’indexation des données n’est pas toujours transparente, ce qui peut m’amener vers le mauvais dossier», reviennent à plusieurs reprises. Cet élément a obtenu la note moyenne de 7,2 points sur 10.

Libre et stable

La liberté et l’indépendance dans la vente des produits sont très chères aux conseillers en placement, qui lui accordent une importance de 9,8 points sur 10. Toutes les firmes évaluées semblent l’avoir bien compris et obtiennent leur meilleure note pour cet élément, en moyenne à 9,5 points.

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En ce qui concerne l’environnement de travail, ce critère obtient généralement les notes les plus élevées, soit 8,4 points. En cinq ans, cette catégorie est d’ailleurs celle où les courtiers ont eu leurs meilleures évaluations.

Par ailleurs, à l’occasion de la 16e édition du Top des courtiers québécois, Finance et Investissement a ajouté deux nouveaux critères d’évaluation, en a modifié trois, et en a regroupé certains pour faciliter la lecture du tableau. Ces changements découlent d’une rétroaction des dirigeants de l’industrie. Les nouveaux éléments d’évaluation sont la technologie employée pour l’acquisition de nouveaux clients (client onboarding) et le soutien apporté au développement des affaires.