Le conseiller en ligne Wealthsimple cherche l’accord des autorités pour pouvoir accepter de nouveaux clients sans avoir à communiquer personnellement avec eux. Michael Katchen, chef de la direction, dit que les changements proposés pour créer un modèle sans communication directe ne concernerait pas tous les nouveaux clients, ni ne limiterait de quelque manière que ce soit l’accès permanent des clients aux représentants en conseils agréés de la firme.

Aussi appelés conseillers-robots, les firmes comme Wealthsimple ont recours à des plateformes en ligne pour obtenir les informations pertinentes au principe « connaître son client » de façon à déterminer les portefeuilles qui leur conviennent. Toutefois, les organismes de réglementation des valeurs mobilières au Canada exigent aussi une communication personnelle avec un conseiller agréé, généralement au moyen d’un appel téléphonique, pour confirmer ou clarifier les réponses aux questionnaires en ligne et obtenir d’autres renseignements le cas échéant.

Ne plus exiger cet appel téléphonique, dit M. Katchen, serait plus avantageux pour les clients qui préfèrent traiter leurs affaires en ligne « et qui ne prennent pas forcément le temps de planifier une communication personnelle ». Wealthsimple serait alors en mesure de se concentrer sur les clients qui veulent ou ont besoin d’un appel personnel. Ces clients sont ceux qui ont des comptes plus importants ou une situation personnelle plus complexe.

L’économie de coût résultant d’un modèle sans communication directe aiderait Wealthsimple à maintenir les services à un niveau abordable en les rendant accessibles aux petits investisseurs, dit M. Katchen. Les conseillers en ligne comme Wealthsimple, qui construisent des portefeuilles avec des fonds à faibles frais, facturent généralement moins que le font normalement les conseillers traditionnels. Pour ce qui est de l’accessibilité, le grand populiste Wealthsimple n’exige pas de montant minimum pour ses comptes.

Le processus visant à changer les exigences de communication avec le client est loin d’être simple pour Wealthsimple, qui a entrepris des discussions avec la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario il y a plusieurs mois. Avec l’aide d’un consultant indépendant recruté à la fin de l’année dernière, la compagnie est en train d’élaborer un questionnaire de pertinence « bien plus robuste », a dit M. Katchen à Morningstar.

L’embauche d’un consultant était l’une des dispositions sur lesquelles s’étaient entendues Wealthsimple et la CVMO quant aux conditions d’inscription qui sont entrées en vigueur le 20 octobre. Wealthsimple préparera et mettra en place un projet, qui sera supervisé par la CVMO, pour renforcer son système de conformité et lui permettre d’effectuer la transition vers le nouveau modèle sans communication directe.

Dans le cadre de ce processus, Wealthsimple devra planifier des « échanges constructifs » entre les clients existants et les conseillers de la firme, ou remplir un nouveau questionnaire « Connaître son client » dans un format approuvé par le personnel de la CVMO. M. Katchen a déclaré qu’il n’y avait pas de date butoir spécifique pour la mise en place de ce projet.

Les modalités d’inscription de Wealthsimple, qui n’ont que vocation temporaire, sont publiées dans l’outil de recherche national de renseignements sur l’inscription SontIlsInscrits.ca entretenu par les Autorités canadiennes en valeurs mobilières. Wealthsimple est inscrite dans les 10 provinces et trois territoires, mais sa transition vers un modèle d’entreprise sans communication directe est supervisée par le personnel de la CVMO.

Le processus entrepris par Wealthsimple en collaboration avec la CVMO est conforme aux lignes directrices des Autorités canadiennes en valeurs mobilières pour les conseils en ligne, publiées en septembre 2015.

Les courtiers en ligne qui veulent être exempts d’une communication personnelle avec chaque client prospectif doivent disposer d’un système satisfaisant d’identification des circonstances dans lesquelles une communication personnelle serait requise, indiquent les lignes directrices.

Par ailleurs, l’action des courtiers en ligne peut être limitée à n’offrir que ce que les organismes de réglementation décrivent comme « des produits de placement relativement simples » comme les fonds négociés en bourse sans levier financier, les fonds communs de placement à coût faible et d’autre fonds de placement rachetables. Pour Wealthsimple, de telles restrictions sont parfaitement alignées sur ses stratégies et ses produits de placements.

Wealthsimple, qui est la plus grande firme de sa catégorie, possède un nombre de clients estimé à 15 000 et 750 millions $ d’actifs investis dans des portefeuilles gérés de FNB. Ces chiffres comprennent les portefeuilles gérés par la firme de courtage en ligne canadienne ShareOwner, dont Wealthsimple a fait l’acquisition en 2015.

Lorsque Morningstar a pris contact avec la CVMO, celle-ci n’a pas voulu confirmer si d’autres firmes de conseils en ligne cherchaient à adopter les mêmes changements en matière de communication obligatoire avec le client. Il semble que Wealthsimple soit la première.