Leviers d’importance

Il y a d’abord la qualité de notre relation avec l’industrie. Il est primordial pour l’AMF de maintenir le canal de communication toujours ouvert avec les acteurs du secteur financier.

Il nous faut provoquer et saisir les occasions d’entendre le point de vue de l’industrie et d’expliquer les raisons de politiques publiques qui sous-tendent nos initiatives, notamment en matière de réglementation.

C’est selon moi la meilleure manière de développer et d’appliquer un encadrement bien adapté à la réalité québécoise. Nous ne serons évidemment pas toujours d’accord, mais la meilleure façon d’arriver à se comprendre sera toujours de se parler, franchement et ouvertement.

Il y a ensuite notre volonté d’affirmer toujours davantage notre leadership et d’être l’instigateur d’initiatives porteuses pour le secteur financier au Québec. Comme nous l’avons fait en 2013 par exemple, dans le dossier des mesures défensives et du rôle des conseils d’administration face à une offre publique d’achat hostile, l’AMF veut continuer de développer des positions étoffées, réfléchies et fortes sur les grands enjeux de politique publique.

Dans le contexte actuel, l’AMF se doit de faire entendre la voix du Québec et celle de son industrie dans les importants débats nationaux et internationaux.

Par ailleurs, nous continuerons de manifester notre fermeté face aux comportements qui contreviennent aux encadrements en place. À ceux qui seraient tentés de manquer aux lois que nous faisons observer, soyez avisés : nous sommes présents, et nous prendrons les mesures appropriées en fonction de la gravité des manquements.

L’AMF continuera ainsi de faire appliquer la loi avec toute la rigueur nécessaire, dans l’intérêt des investisseurs, des consommateurs et du secteur financier en général.

Finalement, je tiens à souligner que l’AMF continuera d’agir avec discernement dans l’application de la réglementation, notamment lorsque le manquement ou la situation ne sont pas de nature à nuire au lien de confiance établi avec les investisseurs et consommateurs ou à l’intégrité de nos marchés.

Je suis d’avis que notre crédibilité dépend en grande partie de la raisonnabilité de nos actions et de notre capacité de faire la part des choses.

Nos défis

Quels sont les défis qui attendent l’AMF en 2014 et pour les années à venir ? Il y en a plusieurs évidemment.

J’en discerne un en particulier, qui anime l’ensemble des employés de cette organisation : celui de devenir un régulateur pleinement intégré, qui offre une meilleure coordination et une cohérence encore plus grande dans ses interventions auprès de l’ensemble du secteur financier, qu’elles soient de nature réglementaire, d’encadrement, de surveillance, d’accompagnement, d’éducation ou de sensibilisation des consommateurs.

Un autre défi d’importance est sans contredit celui posé par la volonté du gouvernement fédéral de créer un organisme qui aurait la mainmise sur l’encadrement des valeurs mobilières au Canada.

Il importe de préserver ce que j’appelle le «leadership du régulateur autonome» qui a permis à l’AMF de jouer un rôle clé ces dernières années au sein des Autorités canadiennes en valeurs mobilières.

Reconnaître la valeur d’avoir plusieurs régulateurs capables de réfléchir et d’influencer est fondamental si on veut préserver la qualité et faire progresser l’encadrement réglementaire au pays.

Le processus de réflexion que permet le système actuel de réglementation est sain, et le rôle de l’AMF à cet égard est extrêmement important. Il serait nettement plus avantageux de rechercher des solutions où chacune des juridictions serait en mesure de jouer son rôle dans un cadre collaboratif qui fonctionne, au lieu de s’acharner à tenter de mettre sur pied de nouvelles structures.

Voilà pourquoi l’AMF et l’ensemble du secteur financier québécois doivent s’unir pour conserver leurs leviers de développement.

En définitive, mon objectif, et celui de tous les employés de l’AMF, est de faire en sorte que notre organisation continue de remplir cet important rôle de «générateur de confiance» dans nos marchés, et d’être plus que jamais un réel facteur positif et contributif au développement du secteur financier québécois.

Je remercie Finance et Investissement de me donner l’occasion de m’adresser aux membres de l’industrie financière québécoise. J’en profite pour offrir à tous mes meilleurs voeux pour la nouvelle année. Bon succès en 2014 !

Louis Morisset, président-directeur général,

Autorité des marchés financiers