Avec moins de 2 millions de dollars de nouvelles émissions à ce jour en 2016, et aucun PAPE à la Bourse de Toronto, le marché a frôlé un creux historique pour les neuf premiers mois de 2016, indique la récente étude trimestrielle sur les marchés boursiers canadiens publiée par la firme PricewaterhouseCoopers (PwC).

« Nous sommes certainement à un moment critique au Canada, mais les faits ne nous permettent pas de conclure que le marché traditionnel canadien des PAPE est mort. Il faut simplement lui laisser du temps », affirme Dean Braunsteiner, leader national du groupe PAPE de PwC Canada.

Il aura fallu l’annonce d’un prochain PAPE de 400 millions de dollars au TSX, par l’entreprise de confection et de distribution de vêtements Aritzia de Vancouver, dans les tout derniers jours du trimestre terminé le 30 septembre, pour que le creux soit évité.
« Les facteurs qui pèsent sur le marché des PAPE sont bien connus : on entend parler tous les jours de l’incertitude économique mondiale, de la faible performance persistante de la Chine, des taux d’intérêt négatifs et des perspectives inquiétantes pour les banques européennes, explique Dean Braunsteiner. L’incertitude entourant l’élection présidentielle américaine ajoute aussi à la prudence des investisseurs, ajoute-t-il.

Facteurs favorables
Certains facteurs favorables annoncent toutefois une éventuelle reprise du marché des PAPE. L’émission de 400 millions de dollars annoncée par Aritzia est « une nouvelle preuve que les investisseurs sont à l’affût d’émissions de qualité », estime PwC.

Le dynamisme du marché secondaire, jumelé à la popularité des nouvelles sociétés de placement ad hoc et des sociétés en commandite accréditives, sont d’autres preuves « que le marché n’a pas disparu mais est simplement en train de changer de direction », fait encore valoir Dean Braunsteiner.

Le redressement depuis le début de l’année du cours de certaines actions des sociétés minières canadiennes, qui obtiennent un meilleur accès à du financement sur les marchés secondaires, est aussi de bon augure, selon la firme.

Par ailleurs, le PAPE d’une grande société de services publics canadienne, comme Toronto Hydro, dont il est souvent question, aurait un effet immédiat et favorable sur l’ensemble du marché.
Le marché canadien n’est toutefois pas le seul à fonctionner au ralenti. Le marché mondial des PAPE a aussi été dans le marasme pour la majeure partie de 2016, constate PwC.

Les mégatransactions qui avaient fait ses beaux jours aux États-Unis, en Europe et en Asie, manquent à l’appel cette année, alors même que la hausse des cours et l’embellie des ratios cours/bénéfice prévisionnels promettent des prix élevés aux émetteurs potentiels. Encore là, l’annonce des PAPE de grande importance sur les marchés internationaux n’est qu’une question de temps, estime PwC.