En échange de ces cotisations volontaires, les membres du régime se qualifient pour la soi-disant prestation après-retraite.

Essentiellement conçue comme un complément du RPC, elle peut accroître la prestation de retraite d’un client du RPC d’un montant allant jusqu’à 2,5 % par an, qui passe à 12,5 % de plus si le client  cotise chaque année entre les âges de 65 et 70 ans. (Si le client décide de ne pas cotiser après l’âge de 65 ans, il peut en aviser l’Agence du revenu du Canada dans sa déclaration d’impôt annuelle.)

Déterminer si le client devrait effectuer des cotisations volontaires n’est pas un exercice facile. Cela implique plus que d’inscrire tout simplement ses coûts et les comparer aux prestations. Il faut aussi considérer toute une série d’autres facteurs comme les sources de revenu, la santé personnelle et l’espérance de vie.

« Il n’y a pas de réponse bien tranchée quant à l’opportunité d’y participer parce qu’il y a tant de variables, dit Jonathan Rivard, conseiller à Edward Jones à Richmond Hill en Ontario. Il faut savoir quelles seront les cotisations, quand s’amortiront-elles et quelle est l’espérance de vie du client? »

M. Rivard dit qu’il est important que le client confie ces calculs à un conseiller . « La prestation après-retraite va avoir un impact sur les prestations dépendant du revenu, comme la Sécurité de la vieillesse. Il faut donc savoir si elle aura un impact sur les récupérations fiscales. »

Le client devrait également déterminer combien d’années il lui faudra pour atteindre le seuil de rentabilité. Asher Tward, vice-président de la planification successorale auprès de la société torontoise TriDelta Financial, dit qu’il faudrait que des employés vivent jusqu’à l’âge de 75 ans pour que leur cotisation supplémentaire au RPC devienne payante.

« Compte tenu de l’espérance de vie, ce n’est probablement pas une mauvaise chose à faire, mais cela repose pour beaucoup sur la durée de vie du client en particulier, dit M. Tward. S’il est un homme et qu’il vivra jusqu’à l’âge de 90 ans, la prestation après-retraite à elle seule lui rapportera environ 37 000 $. » Il ajoute que les femmes qui vivent jusqu’à l’âge de 95 ans toucheront environ 51 000 $ supplémentaires (en effectuant le paiement maximum au RPC).

C’est une toute autre histoire pour ceux qui sont établis à leur compte. Parce qu’il faut alors payer à la fois la part de l’employeur et celle de l’employé, le seuil de rentabilité s’élève à 81 ans et demi, dit M. Tward. Il pense que le RPC est un mauvais choix pour les gens à leur compte, surtout ceux qui sont dans les fourchettes d’impôts supérieures. « Cotiser au RPC jusqu’à l’âge de 70 ans n’est pas un investissement bien extraordinaire. Si le client décède avant d’atteindre 81 ans, il aura investi à perte. »

Dans l’ensemble, dit M. Tward, il faut prendre en compte la propre santé du client, ses antécédents familiaux et ses possibilités de longévité. « Je considérerais presque cela à la manière d’un tarificateur d’assurance : pense-t-il vivre longtemps? Est-il un fumeur? Est-il obèse? » M. Tward ajoute que l’espérance de vie médiane d’un homme de 65 ans de nos jours est de 83 ans. Pour une femme de 65 ans, elle est de 86 ans. « S’il rentabilise son investissement à l’âge de 75 ans et vit jusqu’à l’âge de 80 ans, il aura gagné environ 10,375 $. »

Pour mettre cela en contexte, M. Tward suggère d’examiner le taux de rendement requis pour qu’un employé investisse l’argent qui aurait normalement été placé dans des cotisations du RPC pendant cinq ans supplémentaires. Théoriquement, il faudrait que le client gagne un rendement annuel de 12,2 % s’il arrive jusqu’à l’âge de 83 ans et 13,3 % s’il atteint les 86 ans. « Vu sous cet angle, ce n’est probablement pas un si mauvais investissement. » Toutefois, si le client travaille à son compte et qu’il atteint l’âge de 90 ans, le taux de rendement annuel ne sera que de 5,6 %.

Bien qu’il y ait sur Internet des outils comme la calculatrice du revenu-retraite de l’Agence du revenu du Canada, qui compare les sources de revenu aux objectifs personnels, M. Rivard croit que ces outils sont naturellement limités. « C’est un bon point de départ, mais qui ne donnera pas toutes les réponses. Chaque cas est différent.

« Lorsqu’il s’agit de pensions et de prestations de retraite, vous devriez consulter un conseiller et lui demander  » est-ce quelque chose que je devrais faire, quel en sera l’impact, et y a-t-il d’autres options, comme investir moi-même ce montant « , dit M. Rivard. Je ne donnerais jamais de conseils sans connaitre le tableau d’ensemble. »