Ces « conseillers-robots» sont des logiciels utilisant des données de connaissance du client pour les classer dans différentes catégories et préparer pour eux des portefeuilles types. Ils sont parfois assez évolués et complexes pour formuler des recommandations pour le réinvestissement de dividendes ou encore le rééquilibrage des portefeuilles. Souvent disponibles en ligne, et à prix modique, ils séduisent les «investisseurs de 20 à 40 ans » très portés sur la technologie, selon FAIR Canada.

FAIR Canada prédit la transformation du secteur financier en une industrie à deux vitesses où des «conseillers-robots proposant des offres à très bas prix aux clients intéressés par les services bas de gamme et de milieu de gamme» et des « conseillers en chair et en os, qui, soucieux d’éviter la purge de masse, seront contraints de proposer aux clients une protection accrue contre les mauvais traitements que leur réserve le marché financier».

Les conseillers seraient alors forcés d’envisager un statut légal pour leur devoir fiduciaire afin de se protéger de la compétition informatique, selon FAIR Canada: « Ils inviteraient alors les tribunaux et les autorités de réglementation à imposer des obligations générales aux acteurs du secteur d’agir en donnant priorité aux intérêts des clients.»

FAIR Canada prévoit que le secteur financier risque de regretter de ne pas avoir agi plus tôt pour adopter une norme officielle visant à privilégier les intérêts du client. Selon l’organisme, ce refus pourrait compromettre ou retarder l’encadrement des « conseillers-robots» avant qu’ils ne gagnent en puissance.

«Bref, il y a tout lieu de se demander si l’impasse dans laquelle se trouve actuellement la norme visant à privilégier les intérêts du client ne sera pas vue un jour comme une occasion manquée par le secteur des placements de modeler favorablement son propre avenir », s’interroge FAIR Canada.

Aux États-Unis, des sociétés telles que Wealth front et Betterment utiliseraient déjà ces conseillers robots alors qu’au Canada, Canadian ShareOwner Investments serait l’un des précurseurs dans le domaine.