Le gouvernement libéral déposera son budget en juin

Philippe Couillard a affirmé que ces décisions ont été prises par le Conseil du trésor et entérinées lors du premier conseil des ministres de son gouvernement.
Le gouvernement souhaite d’abord récupérer des gains en productivité de 2 % de la masse salariale des ministères et organismes, ainsi que dans les réseaux et les sociétés d’État.

Les dépenses administratives seront aussi diminuées de 3 %, sans atteinte aux services à la population, et les octrois et promesses de subventions seront ralentis dans plusieurs domaines.

Concernant le gel d’embauche, celui-ci s’appliquera à la fonction publique, aux sociétés d’État et aux réseaux dans les postes qui ne touchent pas les services à la population. M. Couillard a expliqué que les règles seront précises et toute dérogation devra recevoir l’assentiment du Conseil du trésor.

Les dépenses diminueront pour le temps supplémentaire, les voyages et la publicité.

Abolition de programmes sociaux

Le ministre des Finances, Carlos Leitao, a aussi fait savoir, jeudi, que la revue exhaustive prévue par son gouvernement examinera la pertinence de chaque programme, en envisageant même l’élimination. Il a aussi laissé planer le flou sur la réalisation d’un engagement du Parti libéral durant la campagne électorale: soit l’atteinte de l’équilibre budgétaire en 2015-2016.

Dans un point de presse avant d’entrer à une séance du caucus libéral, au lendemain de sa prestation de serment, Carlos Leitao a dit qu’il faudra se questionner sur la pertinence de « tous les programmes sociaux, tous les programmes de dépenses ».
« On va revoir, programme par programme, pour voir si c’est encore pertinent de maintenir ça, ou de les éliminer au complet », a-t-il déclaré jeudi matin.

Il a assuré que ce ne sera pas du mur-à-mur, une compression « paramétrique » imposée en pourcentages à chaque ministère, mais plutôt une révision à la pièce. En anglais, le ministre des Finances a rappelé que ce genre d’exercice n’a pas été fait depuis une vingtaine d’années au Québec comme dans d’autres provinces.

« La situation sera difficile, au sens où certains programmes devront être abolis, changés, réduits, mais d’autres pourraient devoir être augmentés, donc c’est ce genre d’exercice qui n’a pas été fait systématiquement au Québec, et que nous allons entreprendre cette année », a-t-il dit.

Quant à l’atteinte de l’équilibre budgétaire en 2015-2016, Carlos Leitao a convenu qu’il s’agissait bien là d’un engagement du Parti libéral, mais n’affichait plus la même certitude. Il a indiqué qu’il n’était même pas encore passé au ministère des Finances et qu’il allait d’abord voir l’état actuel des finances publiques.

« On vise toujours l’équilibre budgétaire. Ça va dépendre en partie du vrai état des résultats qui est en train de se faire au moment où on se parle », a-t-il dit.
Le précédent gouvernement Marois avait prévu un déficit budgétaire de 2,5 G$ pour 2014-2015, mais d’autres chiffres ont circulé depuis, dont un déficit qui atteindrait les 3,3 G$.

Carlos Leitao a précisé qu’en février, les impôts des entreprises ont été plus bas que prévu, mais a ajouté que ces données varient et sont cycliques.
Le ministre a confirmé qu’un budget devrait être déposé au début de juin, sans préciser la date exacte. Il a aussi dit qu’il n’ira pas à New York rencontrer les représentants des grandes agences de crédit avant de déposer son budget.

Photo : Parti libéral du Québec