Joe Oliver succède à Jim Flaherty

S’il a rappelé les principaux enjeux touchant l’économie canadienne, Joe Oliver s’est montré particulièrement avare de commentaires, durant son discours public, sur le sujet du développement de l’industrie des services financiers de Montréal, du Québec et du Canada.

De fait, il n’a pas du tout abordé la question d’une réglementation nationale des valeurs mobilières, le projet chéri par son prédécesseur, feu Jim Flaherty. Rappelons que le gouvernement fédéral envisage la création, pour le 1er juillet 2015, d’un organisme coopératif pancanadien en matière de réglementation des marchés de capitaux.
La situation a déçu Michel Leblanc, le président de la CCMM. À l’issue de la conférence, ce dernier a néanmoins confirmé avoir eu l’occasion plus tôt dans la journée de sensibiliser le ministre Oliver au point de vue la communauté d’affaires montréalaises et de Finance Montréal, la grappe financière du Québec.

« Nous avons dit au ministre Oliver que nous étions contre le projet actuel d’une agence canadienne. Le ministre a été sensible à notre volonté de maintenir une capacité de réglementation et de préserver l’expertise à Montréal », a témoigné Michel Leblanc.

Selon lui, Joe Oliver ne remet aucunement en question le projet. « Ce qu’on a entendu du ministre Oliver, c’est une assurance vague qu’il y aurait une sensibilité au niveau du gouvernement fédéral pour que, quelle que soit la solution retenue, Montréal puisse conserver son expertise en matière de réglementation en valeurs mobilières ».

Réduction d’impôts

Joe Oliver a souligné que le gouvernement accordait une attention particulière à la classe moyenne canadienne. « Depuis la première élection remportée par notre gouvernement, les familles canadiennes de toutes les catégories de revenus ont vu leur revenu réel après impôt augmenter de quelque 10 % ou plus. La valeur nette des ménages canadiens s’est accrue de plus de 45 %. À la suite des initiatives de notre gouvernement, une famille moyenne de quatre personnes paiera jusqu’à 3 400 $ de moins en impôt cette année », a-t-il déclaré.

Une décision claire des Québécois

« Le Québec est doté des éléments nécessaires pour connaître une nouvelle prospérité. Je peux déjà entrevoir l’émergence du Québec parmi les principales puissances économiques du pays », a lancé Joe Oliver, lors de sa première allocution au Québec depuis sa nomination en mars dernier.

Le ministre des Finances et Montréalais d’origine, a aussi souligné l’importance qu’il accordait aux résultats du scrutin tenu au Québec le 7 avril. Selon lui, « l’élection portait sur des enjeux fondamentaux touchant à l’évolution du pays tout entier. »

Joe Oliver considère que les Québécois ont rendu une « décision claire sur leur appartenance à la fédération canadienne. » Un résultat qui ouvre selon lui la voie à la croissance et à la prospérité.

Le Québec a plusieurs atouts en main pour parvenir à ce résultat, a-t-il dit. Parmi ces atouts, une population scolarisée et créative dotée d’une culture riche, une grande expertise scientifique et un excellent sens des affaires, un vaste territoire regorgeant de ressources naturelles, une base industrielle solide, ainsi qu’un secteur des services très évolué.

Joe Oliver a assuré la collaboration de son gouvernement au premier ministre Philippe Couillard.

Croissance économique

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Croissance économique

Dans son discours, le ministre des Finances du Canada a rappelé que la hausse du nombre d’emplois et la croissance économique à travers le pays étaient la grande priorité de son gouvernement. Selon lui, le Canada enregistre d’ailleurs la meilleure performance économique de tous les pays du G-7.

Évoquant la signature d’accords commerciaux et d’investissement avec plus d’une trentaine de pays depuis 2006, Joe Oliver a confirmé son intention de voir croître les exportations. Il compte également poursuivre le développement des ressources naturelles du pays.

Finalement, Joe Oliver a réitéré que le déficit fédéral « devrait être ramené à 2,9 M$ cette année, pour ensuite se transformer en un excédent de plus de 6 M$ en 2015-2016, en prenant en compte un coussin de 3 M$ pour répondre aux situations imprévues ».