Les FinTech permettent de repenser les modèles opérationnels, de rationaliser les coûts, d’élargir l’accès à des marchés moins bien servis, d’innover en développant de nouveaux produits et de créer de nouvelles sources de revenus, et c’est pourquoi les banques ont beaucoup à gagner à les adopter, indique l’édition 2016 du rapport de PwC sur les banques canadiennes.

« C’est par l’innovation sur le plan des modèles d’affaires, en faisant appel à la technologie et à des structures habilitantes, tout en amorçant un virage sur le plan culturel, qu’elles pourront s’adapter aux nouvelles réalités provoquées par l’arrivée des FinTech », souligne Andrew Paterson, associé et leader, Services financiers de PwC Montréal.

Six devoirs avant d’adopter les Fintech

L’adoption des FinTech ne doit d’ailleurs pas être envisagée comme un exercice à court terme par les banques canadiennes, estiment les auteurs du rapport. Ils identifient même six éléments que les sociétés du secteur des services financiers doivent prendre en considération lorsqu’elles choisissent d’intégrer les FinTech dans leurs stratégies.

Le premier élément consiste à établir une stratégie claire à long terme en matière de FinTech permettant non seulement de faire face aux bouleversements, mais de les envisager comme une opportunité.

Il est essentiel que les banques examinent leurs produits et services en se plaçant du point de vue du client pour mieux comprendre les points de friction, indique le rapport. Celui-ci met l’accent sur le fait que les membres des générations X et Y assumeront des rôles plus importants dans l’économie mondiale au cours de la prochaine décennie, et que la Génération Y est en train de modifier en profondeur le comportement et les attentes des consommateurs.

Le troisième élément tient au fait qu’il fait repenser la mise en marché des concepts. Le rapport signale notamment que le secteur des services financiers devrait tenter de reproduire ou d’adopter le modèle et la culture des sociétés en phase de démarrage (start-up) pour attirer du personnel compétent et concevoir rapidement des produits et les commercialiser.

Préparer l’avenir en investissant dans la technologie résume bien le quatrième élément. Les auteurs du rapport estiment que les banques doivent constamment évaluer les nouvelles technologies et investir dans celles qui sont compatibles avec leur stratégie d’affaires et qui les aideront à devenir des chefs de file en matière d’innovation.

La collaboration, compte tenu des changements rapides qui caractérisent à la fois la technologie et les attentes des clients, est identifiée comme la cinquième clé. Pour répondre à ces changements tout aussi rapidement, les banques doivent comprendre les besoins des clients et déterminer si elles possèdent les compétences et les technologies requises pour parvenir à offrir la réponse attendue.

Finalement, le secteur des services financiers doit maintenir le cap sur l’objectif d’ensemble et investir davantage dans les FinTech. Il s’agit de technologies essentielles permettant de répondre aux besoins des clients non seulement d’aujourd’hui, mais de demain également. Compte tenu des pressions observées au chapitre de la production de l’information financière trimestrielle, il pourrait être très tentant de ralentir, mais ce ralentissement ne serait pas judicieux sur le plan stratégique.

Performance solide des banques

Selon le rapport PwC, les banques canadiennes ont affiché une solide performance en 2015, alliant croissance du chiffre d’affaires et rendements solides, malgré le ralentissement de l’économie, la chute des prix des produits de base et la faible croissance économique. Les résultats du premier trimestre de 2016 sont également supérieurs à ceux de l’année précédente,

Le chiffre d’affaires consolidé moyen des six grandes banques s’est établi à 21,4 milliards de dollars (G$) en 2015, en hausse de 4,3 % par rapport au chiffre d’affaires de 20,5 G$ réalisé en 2014. Au chapitre de la productivité, les banques ont continué de déployer des efforts pour accroître leur efficience et rationaliser leurs coûts. Malgré ces efforts, l’efficience a peu augmenté dans l’ensemble, passant de 57,9 % en 2014 à 58,4 % en 2015.