Une main de femme mettant une pièce dans une tirelire.
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Il doit toutefois cotiser au RRQ dès que ses revenus de travail dépassent l’exemption générale de 3 500 $. Ces nouvelles cotisations lui donneront droit à une augmentation de sa rente de retraite : le supplément à la rente de retraite. Il s’agit maintenant de déterminer si ces cotisations sont rentables.

Dans la situation décrite, aucune demande n’est requise puisque ce supplément à la rente est versé automatiquement.

Ce supplément annuel correspond à 0,5 % du revenu sur lequel le rentier a cotisé l’année précédente. Il s’ajoute, à compter du 1er janvier, à la rente déjà versée. Comme c’est le cas pour la prestation de retraite traditionnelle, le supplément est un paiement viager.

On notera que la rente sera haussée, même lorsque le rentier reçoit déjà la rente maximale. Le concept de rente maximale n’est donc utile qu’une seule fois, c’est-à-dire au moment de la demande initiale de prestation de retraite.

Retraite Québec (auparavant la Régie des rentes du Québec) présente la mise en garde suivante sur son site : «Même si le supplément est payable à partir du 1er janvier, il s’écoule généralement quelques mois avant que nous recevions de Revenu Québec les données requises pour le calculer. Nous vous versons alors sous forme de paiement rétroactif l’augmentation due pour les mois écoulés depuis le 1er janvier.»

Une cotisation rentable ?

Imaginons un prestataire de rente de retraite du RRQ âgé de 60 ans qui occupe toujours un emploi rémunéré. Cette année, son revenu de travail s’établit à 27 500 $. Sa cotisation au Régime sera établie sur des revenus de travail de 24 000 $ (27 500 $ moins l’exemption générale de 3 500 $). En 2016, il devra donc cotiser 5,325 % de ce montant, soit 1 278 $.

Le 1er janvier 2017 (en fait quelque mois plus tard, mais payable rétroactivement), le prestataire aura droit à un supplément annuel de 120,00 $ (24 000 $ x 0,5 % = 120,00 $) en regard des cotisations qu’il aura versées. Il lui faudra donc 10,65 années, sans intérêts ou inflation, pour récupérer ses cotisations.

Même en évitant de considérer le traitement fiscal ou une quelconque prestation de décès, selon l’hypothèse d’une espérance de vie de 24 ans (qui amènerait notre prestataire à 84 ans), et une inflation annuelle de 2,0 % (deux hypothèses basées sur les Normes d’hypothèses de projection de l’Institut québécois de planification financière (IQPF) nous pouvons conclure que le rendement implicite de cette cotisation est égal à 9,83 % (quand même !).

Pas une mauvaise affaire

Le particulier à qui l’on demandera de continuer à cotiser même s’il reçoit une prestation de retraite pourrait ne pas être enchanté de l’idée.

Néanmoins, d’une part, c’est obligatoire, et d’autre part, si l’on tient compte d’un rendement annuel implicite de près de 10 %, force est d’admettre que cette cotisation ne constitue pas une mauvaise affaire. On notera que dans le cas du particulier qui serait tenu de payer à la fois la cotisation employé et la cotisation employeur (le client incorporé qui se verse un salaire, par exemple), le rendement sera évidemment moindre.