« Avec l’augmentation de l’espérance de vie, il est de plus en plus important d’épargner pour sa retraite », dit Michel Kelly-Gagnon, président et directeur général de l’IEDM. « Des programmes comme le RÉER et le CÉLI encouragent les Canadiens à épargner en permettant de placer une partie de leur revenu à l’abri de l’impôt, mais les gouvernements contredisent cet objectif en faisant gonfler indûment les frais de gestion des fonds communs de placement. »

La part des taxes de vente dans les frais de gestion payés par les détenteurs de fonds communs s’élève à plus de 8 %, en comparaison d’un taux se situant entre 1 % et 3 % pour un certificat de placement garanti, et de 0 % lorsque des Canadiens achètent directement des actions ou des obligations, évoque l’édition d’octobre 2015 de la publication Le Point.

« Cette taxation, unique aux fonds communs de placement, représente des sommes importantes », soutient Mathieu Bédard, économiste à l’IEDM et auteur de la publication.

Alors que les entreprises se font généralement rembourser la TPS et les taxes de vente provinciales, des subtilités juridiques empêchent les FCP de se faire rembourser la TPS et les taxes provinciales payées dans le cadre de leurs activités. Ces taxes viennent ainsi gonfler les frais de gestion et réduire le rendement des investissements, constate l’IEDM.

« Pour un épargnant ayant placé 5000 $ par année pendant 25 ans dans un fonds rapportant en moyenne 8 % sans les frais de gestion, ces taxes auront coûté 7307 $; pour un investissement annuel de 20 000 $ sur la même durée, la part des taxes s’élèvera à 29 228 $ », illustre Mathieu Bédard.

Selon lui, peu importe le montant investi et en utilisant les mêmes hypothèses, il faudra à un investisseur mettre cinq mois de plus afin d’atteindre l’objectif pour un projet d’investissement qui aurait pris 25 ans sans taxes.

« Pour compenser le manque à gagner, les épargnants sont donc obligés de contribuer plus, de se contenter de moins ou de reporter leur retraite à plus tard », analyse Mathieu Bédard.

Afin de remédier à la situation, le Point propose notamment d’utiliser les mêmes règles que celles qui s’appliquent aux fonds de pension, à savoir un remboursement équivalent à 33 % des taxes de vente payées, ou encore d’exempter les fonds communs de placement de toutes les taxes de vente provinciales.